TOURISME, CULTURE ET SYNERGIES en 2018

Tourism and Culture Synergies , voici le nom du Rapport international paru ce 4 juillet. Ce Rapport, très attendu par tous les pays qui ont sinon des stratégies, au moins des activités croisant Culture et Tourisme, est vraiment intéressant et voici pourquoi.
– Publication de l’UNWTO – l’Organisation mondiale du Tourisme, dont le siège social est à Madrid et le site Internet, ICI , ce Rapport servira  de référence au monde entier pour les années à venir ! Pas de dialogue possible entre les pays du monde sans vision et vocabulaire partagé. Les voici!
– Plutôt que de présenter chaque partie du Rapport, qui, selon vos activités, vous intéresseront plus ou moins, je préfère vous en proposer  le plan, qui pourrait servir, d’ailleurs, d’exercice d’évaluation pour tester vos connaissances ou développer des ateliers en invitant les personnes compétentes !
Je voudrais cependant relever les grandes « nouveautés de ce Rapport, ce dont on parlait peu, auparavant, et qui ferait, selon le Rapport, toute l’intelligence des actions à venir, dans le monde. J’ai d’ailleurs noté les mêmes « nouveaux comportements » des touristes, les mêmes changements dans les stratégies dans mon ouvrage « Le Tourisme Culturel » paru en Mai aux Editions Territorial. Bref, ce qui émerge depuis trois u quatre ans n’a plus grand-chose à voir avec le tourisme culturel traditionnel. En voici quelques points forts, soulignés dans ce Rapport de l’UNWTO :
1- Tendance nouvelle : « mesurer le Tourisme Culturel », qui est un marché, et qui produit effectivement des chiffres, statistiques ou de cartographies. Lesquelles, parmi la diversité des sources chiffrées, seraient les plus pertinentes ? Quels indicateurs retenir ? Le Rapport analyse différentes solutions et vous laisse le soin d’apprécier et de choisir!
2- Collaboration des parties prenantes : que ce soit pour des raisons techniques, commerciales, de développement local ou encore pour affirmer son identité, le Tourisme culturel a besoin, et même ne peut se passer d’une pluralité de compétences et de projets. Le mot « Synergie » entre les parties-prenantes est donc le mot-clef du Rapport ;
3- Développement des compétences : aujourd’hui, ces collaborations entre acteurs très différents nécessitent des Formations et le renforcement des capacités de tous les partenaires. Pas seulement pour rattraper un retard, combler une lacune, mais surtout pour définir les priorités, surmonter les obstacles et croiser ces compétences en une d’intelligence collective ; le Rapport met en avant, pour la première fois avec vigueur, cette absolue nécessité d’une expertise partagée (en quelque sorte, fin des bla- bla habituels et de représentations très faussées des filières, disciplines et financements de la Culture , du Tourisme et du Numérique. Le souhait de « Politiques du tourisme culturel », est aussi bien présent, souhait de cette nécessité impérieuse de gagner en compétences pour les acteurs de ces politiques.
4- Recommandations : pour la première fois, aussi, les mots classiques (protection du patrimoine, valorisation de la culture », sont moins péremptoires, car tributaires du travail précédent (Formation, stratégies, politiques, etc…). Outre une « vision », on nous demande de Générer de meilleures informations, de développer des politiques plus identifiables, avec un marketing adapté au plus près des visiteurs potentiels et de construire et solidifier les collaborations nées de ces synergies différentes.

En conclusion, ce Rapport est vraiment important, car il sort du schéma et du ton habituels de l’OMT, faits de consensus et de diplomatie pour « faire plaisir à tout le monde ». Il insiste, au contraire, sur l’incontournable qualité des synergies et du travail ensemble pour réussir. Un peu faible sur les nouveaux modes de travail (Du design Thinking aux Communs) et peu bavard sur des sujets majeurs (les data, le rôle des GAFA , avec par exemple Google ART, Google Travel ou les Expériences d’Airbnb). Et, plus généralement, un peu trop discret sur l’emprise du Numérique sur le tourisme Culturel, emprise encore mal connue des professionnels mais qui a sorti cette activité d’une bienséance trop traditionnelle : en fait, chacun sait, voir que le tourisme culturel n’a à peu près plus rien à voir, aujourd’hui, avec les modèles des siècles précédents mais aussi avec ceux des t années 200810.
C’est, enfin, un rapport courageux car son message est clair: si tous les pays ne peuvent se développer au même rythme, et si certains sont encore sous-développés, le Tourisme et la Culture sont une chance pour ces évolutions. Ce rapport redonnera donc du courage aux pays émergents : Yes,You Can! Et à nous, pays matures, il suggère de nous réveiller, d’innover, de créer de nouvelles politiques : juste ce dont nous avons besoin, en effet!

PLAN DU RAPPORT “TOURISM AND CULTURE SYNERGIES” 

CHAPITRE 1 : BESOINS ET PRIORITÉS: ENQUÊTE SUR LE TOURISME ET LA CULTURE des États membres de l’OMT
1.1 Définir et mesurer le tourisme culturel 15
1.1.1 Culture, patrimoine et tourisme
1.1.2 Taille du marché du tourisme culturel 20
1.1.3 Mesurer le tourisme culturel 23
1.1.4 La culture comme motivation pour le tourisme 25
1.2 Politiques et marketing du tourisme culturel 26
1.2.1 Politiques du tourisme culturel 26
1.2.2 Position du tourisme culturel dans la commercialisation 28
1.3 Besoins et priorités du développement du tourisme culturel 29
1.3.1 Collaboration des parties prenantes dans le tourisme et la culture 29
1.3.2 Besoins et priorités futurs 30
1.3.3 Statistiques et mesure 33
1.3.4 Équilibrer la promotion et la protection 34
1.3.5 Participation de la communauté 35
1.3.6 Marketing et promotion 37
1.3.7 Formation et renforcement des capacités 38
1.3.8 Développer des partenariats 39
1.3.9 Technologie et innovation

CHAPITRE 2  Sondage auprès des experts du tourisme culturel: points de vue et commentaires 
2.1 Définir et mesurer le tourisme culturel 43
2.1.1 Définitions du tourisme culturel 44
2.1.2 Importance des formes de patrimoine et de culture 46
2.1.3 Mesurer le tourisme culturel 51

2.2 Principaux défis et suggestions dans le développement du tourisme culturel 53
2.2.1 Objectifs politiques futurs 53
2.2.2 Soutien au tourisme culturel: que peuvent faire les gouvernements? 56
2.2.3 Actions spécifiques pour soutenir le partenariat touristique et culturel 59
2.2.4 Défis et obstacles dans la coopération touristique et culturelle 61
2.2.5 Comment les besoins et les priorités peuvent-ils être traités?

CHAPITRE 3 TENDANCES ET POTENTIELS: AVIS D’EXPERT APPROFONDI
3.1 La relation dynamique entre le tourisme et la culture 65
3.2 Définir et mesurer le tourisme culturel 70
3.2.1 Problèmes de définition 70
3.2.2 La taille du marché mondial du tourisme culturel 74
3.2.3 Typologies du tourisme culturel 77
3.2.4 Les synergies culturelles et touristiques dans l’espace et le temps
3.3 Partenariat pour le tourisme et la culture 81
3.3.1 Comment le tourisme et la culture profitent-ils les uns des autres? 81
3.3.2 Nouvelles orientations pour le tourisme et la culture? 85
3.3.3 Défis pour le développement futur du tourisme et de la culture

CHAPITRE 4 :  CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
4.1 Relever les défis 96
4.2 Recommandations 97
4.2.1 Création de Vision 97
4.2.2 Générer de meilleures informations 97
4.2.3 Développer une politique de tourisme culturel plus spécifique 98
4.2.4 Créer une activité marketing plus ciblée 99
4.2.5 Assurer la protection culturelle 99
4.2.6 Utiliser la technologie et l’innovation 100
4.2.7 Construire une collaboration 100
Annexes 103
Annexe I Enquête auprès des États membres et résultats graphiques
Annexe II Questionnaire d’experts et résultats graphiques
Annexe III Cas de bonnes pratiques
Liste des acronymes et abréviations
Liste des tableaux, figures et boîtes
Références et bibliographie

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POUR EN SAVOIR PLUS

  • Lire le Rapport complet (160 pages), ici.
  • Lire aussi une excellente analyse, par Camille Derelle,  des contenus du Rapport :  Réseau de veille en tourisme, Chaire de tourisme Transat .
  •  RAPPEL DE LA DÉFINITION DU TOURISME CULTUREL de l’OMT en 2017 (OMT, organisation mondiale du Tourisme (UNWTO).
    « Le tourisme culturel est un type d’activité touristique pour lequel la motivation essentielle du visiteur est d’apprendre, de découvrir, d’expérimenter et de consommer les attractions et produits culturels tangibles et intangibles d’une destination touristique.
    Ces attractions et produits sont liés à un ensemble de caractéristiques matérielles, intellectuelles, spirituelles et émotionnelles d’une société qui englobent les arts et l’architecture, le patrimoine historique et culturel, le patrimoine culinaire, la littérature, la musique, les industries créatives et les cultures vivantes avec leurs styles de vie, leurs croyances et leurs traditions. »
  • ———————————-
    KEN LE TOURISTE PARFAIT était abasourdi en lisant la définition ci-dessus : « Le tourisme culturel est un type d’activité touristique pour lequel la motivation essentielle du visiteur est d’apprendre, de découvrir, d’expérimenter et de consommer les attractions et produits culturels tangibles et intangibles d’une destination touristique ». Ce petit blog agaçait prodigieusement Ken . Non seulement on lui collait d’office le rôle le plus ingrat de « Touriste Parfait », mais on ne disait mot de son job de “touriste” : visiter chaque semaine deux ou trois continents, dormir dans 5 palaces différents, faire deux ou trois réunions d’Affaire par jour et produire des flux financiers colossaux…

 

 

  • NOS PHOTOS : Couverture du Rapport UNTWO; Les Chtis, affiche de la croisière organisée après  le succès du film; Musée Paul Klee, Bern, Suisse – Renzo Piano, 2005; Abbaye de Jumièges;  Giovanni Bellini (1430-1516), Portrait d’un Jeune Homme. Bon pour un cadeau : une balade insolite en  Seine-Saint-DenisTourisme (mes chouchoutes!).

Arles et ses LUMA Days!

Comment préparer les habitants d’une ville à un grand projet culturel et touristique?Comment intéresser les premiers concernés- les acteurs locaux de la Culture – mais aussi les habitants ? Les LUMA DAYS ont eu lieu le mois  dernier, mobilisant surtout des jeunes (professionnels de la culture,  architectes, scientifiques, créateurs et experts locaux et internationaux) sur le  projet de restructuration urbaine d’Arles, afin de  réfléchir à des  projets culturels pour la ville en pleine mutation, avec en particulier les Ateliers et le Centre culturel de Franck Gehry qui sera inauguré en 2020. Pari réussi! En quelques jours (14 -19 mai),  des avis et de nouvelles idées ont germé! (Photo ci-contre : les Ateliers où avait lieu l’événement LUMA Days et, en fond, la tour Franck Gehry). 
– Comme nous suivons la Ville d’Arles depuis quelques années,sur ce petit blog, car son grand projet culturel a pris forme depuis plusieurs années, faisons ensemble un petit tour  aux LUMA DAYS, grâce à Françoise Lacotte qui a écrit un article pour vous sur ce blog blog. Riche article, que nous avons résumé dans ce billet, et  que vous trouverez complet ICI
Françoise Lacotte, que nous remercions pour sa participation,  est ingénieure en projets culturels, patrimoniaux et touristiques et traductrice ; elle vit et travaille sur le territoire arlésien depuis 7 ans. Voici donc le résumé de sa présentation des Luma Day. Voici des extraits de son article, et sa jolie petite photo! 

Les LUMA Days à Arles : opération de séduction ou réel intérêt pour le territoire ?

I- LES LUMA DAYS, dont c’est cette année la deuxième édition, se définissent  comme un « forum annuel d’art et d’idées, un médiateur entre local et global, avec une attention particulière pour l’environnement, la coopération entre public et privé, l’entrepreneuriat social et l’avenir du travail ».
La Ville d’Arles devient, pendant quelques jours « un centre de gravité́ dans la région méditerranéenne où experts, scientifiques, artistes, penseurs, acteurs de la société́ civile, locaux et internationaux et le grand public se rassemblent autour de thématiques pour partager des points de vue, des idées et des expériences différentes »

I- Le programme des Luma Days  était à la hauteur des objectifs annoncés : mélange éclectique d’installations et d’expositions, de performances musicales, de conférences publiques et privées comme toujours de qualité (dont certaines retransmises en direct sur la page Facebook de l’événement).

  • L’Hospitalité comme thème principal
    On dit qu’il fait plutôt bon vivre à Arles, dans cette ville remplie de splendides monuments antiques, de taille humaine voire familiale, avec des activités culturelles qui fleurissent à tous les coins de rue, sans compter le soleil bien agréable, la mer et les Alpilles pas loin.
    Alors pourquoi diantre s’interroger sur la notion d’hospitalité ?
    – La Fondation LUMA d’Arles – dont Maja Hoffmann , co-héritière des laboratoires pharmaceutiques Roche, collectionneuse et mécène, est la fondatrice et présidente, organisait cette rencontre . Rappelons que le projet principal de cette Fondation est de réhabiliter le Parc des Ateliers d’Arles, imposante friche industrielle de la SNCF (10 ha) définitivement fermée dans les années 80.
    Plus de 150 millions d’euros seront donc  dédiés à la création d’un « complexe culturel expérimental », avec la rénovation des bâtiments existants par l’architecte Anabelle Selldorf – qui accueillent déjà du public – et la construction (en cours) d’une tour de 9 étages par le célèbre Franck Gehry, dont l’ouverture des portes est prévue en 2020.

Avec l’hospitalité, Maja Hoffmann évoque aussi un sujet qui la concerne: au-delà du Parc des Ateliers, elle détient à Arles un patrimoine immobilier important , notamment un restaurant étoilé bio et des hôtels de la ville qu’elle a rénovés en espaces luxueux afin de pallier le manque, selon ses mots, d’hébergements de qualité. Les LUMA Days étaient d’ailleurs l’occasion d’ouvrir en exclusivité pendant deux heures au grand public l’Hotel Arlatan, après de longs mois de travaux , ainsi que d’une conférence sur la restauration du bâtiment (Ve, XVe, XVIe, XVIIIe siècles y sont représentés)

II- DEUX JOURNÉES RÉSERVÉES AUX PROFESSIONNELS 
La première réunissait designers, artistes et invités de l’Atelier LUMA, qui se définit comme « un think tank, un atelier de production et un réseau d’apprentissage » au sein de la Fondation Luma, qui « imagine des façons innovantes et durables d’utiliser les ressources naturelles et culturelles de sa biorégion » : par exemple, imprimer en 3D de la vaisselle en bioplastique issu des algues camarguaises, utiliser les déchets de la culture locale du tournesol, du riz ou de la canne de Provence afin de créer un matériau isolant ou des objets design .
La deuxième, intitulée « Scénario 200 » et à laquelle j’ai eu l’occasion de participer, consistait en une journée de réflexion autour des secteurs de la culture, du patrimoine, du tourisme deux cents « experts locaux et leaders d’opinion nationaux et internationaux » réunis en ateliers pour « un exercice de prospective qui vise à préparer l’avenir » . L’idée n’étant pas de « prédire mais de produire des scenarii selon les perceptions du moment et sur la base de l’analyse des données disponibles tout en se projetant à un horizon plus lointain, l’approche collective et inclusive [étant] encouragée ».

  • Cette deuxième journée journée faisait aussi  écho aux journées du « Scénario 100 » organisées lors de la première édition des LUMA Days en mai 2017 où cinq scénarii avaient été analysés par une centaine de professionnels locaux et internationaux pour la ville d’Arles et sa « Biorégion » : Ville de culture et d’agriculture, Ville « campus », Ville usine du XXIe siècle, Ville UNESCO 3.0 et Village global. Ces réflexions se rattachaient au projet de la Fondation à travers les thématiques officielles portées par LUMA : Précieux déchets, Produire (dans) la ville, Mobilité vertueuse, Hospitalité de demain, Cuisine en partage et Education circulaire.

Pour cette deuxième édition, un comité composé de la co-directrice artistique de l’Atelier LUMA Maria Finders et d’une équipe de la Fondation, de l’artiste Raphaële Bidault-Waddington, d’acteurs institutionnels locaux tels que l’Office du Tourisme, le Parc Naturel Régional de Camargue, le Pôle d’Équilibre Territorial et Rural du Pays d’Arles (PETR), le Service Culture de la Ville d’Arles, le Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement (CPIE), la CCI du pays d’Arles , d’un facilitateur en design thinking Rémi Sabouraud, avait envisagé quatre scénarii à examiner et ce, à travers une « méthode collaborative [permettant] d’engager les territoires considérés comme des biens communs sur la voie de la résilience à travers des processus d’innovation centrés sur l’humain »(Notre photo, le futur centre culturel de Franck Gehry, photo de Françoise Lacotte).

  • Le premier enjeu choisi « comment faire pour partager tous les publics ensemble ? » a abouti à deux idées
    – « Agora », lieu de diffusion et coopérative d’idées ouvert au public : programmation et gouvernance faite par les acteurs ;
    – « Un mythe pour la ville », consistant à inventer une nouvelle mythologie pour la ville d’Arles sur un an avec des rituels qui créeraient une histoire et un mythe commun.
     Le second « comment faire pour prendre en compte l’immensité du territoire ? » a débouché sur le projet de « La Capsule », outil-véhicule au service d’une programmation culturelle itinérante, décidée collectivement avec les lieux d’accueil, se déplaçant toute l’année au sein des communes.
  • III- LES PROJETS !
    Ce sont 35 projets qui ont ainsi été produits au cours de cette journée, dont 8 dans le cadre du scénario 2 du « Lieu de séjour : la ville, théâtre d’expériences partagées ». Les enjeux abordés étaient :
    – le challenge de la pression touristique (comment inventer une hospitalité non prédatrice, green et résiliente ?) été de la saisonnalité ;
    – les nouvelles formes d’expérience centrées sur l’usager en fonction des communautés (les néo-nomades) ainsi que la place de l’alimentation, du « care » et du commerce dans les parcours d’hospitalité hybride ;
    – les nouveaux outils et plateformes de conception, partage et vente de l’expérience créative au cœur du « tourisme expérientiel » (par ex. le boom de AirBnB experience) ;
    – les nouveaux mégaprojets culturels et leur enjeu de gouvernance, de facilitation, de négociation ainsi que la co-création de valeur qu’ils engendrent (tournages de films, parc à thèmes, manifestations culturelles, etc.).
    Pour répondre à ces enjeux, les participants ont élaboré 8 concepts plus ou moins réalisables à court terme :
    – « Arles Live, Arles authentique » : un projet citoyen de préservation de la vie locale dans le cadre du développement touristique (vie douce et multiculturelle, harmonie tourisme/habitat, commerce diversifié) ;
    « Arles Nature » : une plateforme numérique unique en son genre afin de développer l’agro-tourisme durable (ex hors saison) et l’éco-tourisme -(Notre photo : Hôtel Particulier, Arles, l’un des quatre hôtels rénovés par Maja Hoffmann, où l’art et la création seront très présent) ;
    La création d’une plateforme donnant accès aux coulisses de la ville, en utilisant les acteurs comme informateurs et prescripteurs de séjour dans une attitude de respect mutuel ;
    – « Vivre (à) Arles » : une fondation créée et gérée par les habitants par un système de TownFunding destinée à financer des appels à projets et mise à disposition de compétences ;
    – « le Banquet des 50000 » qui réunirait autour d’une table habitants et passants, promouvrait l’artisanat local et créerait des rendez-vous hebdomadaires dans des lieux tournants (quartiers, villages, berges, etc.)
    – « Papier de Riz » : lieu festif de partage sur la friche industrielle d’anciennes papeteries pour les nocturnes ;
    – « Chemin de traverse, mon itinéraire augmenté en e-bicyclette » : un parcours personnalisé (guide audio, accès à des récits, etc.) et une offre diversifiée jour et nuit ;
    – « L’éloge de la lenteur » (slow tourism) qui imposerait deux nuits obligatoires, organiser un festival de la sieste, favoriser le télétravail, se mettre au temps long des romains, de l’apéro, du soleil…

Les projets ont été méthodiquement restitués par le représentant de l’équipe de facilitateurs, Rémi Sabouraud et Maria Finders, trois jours plus tard, lors d’une présentation publique .

IV- QUEL AVENIR POUR LE TRAVAIL PRODUIT ? Dans le programme de l’événement, il n’en est pas question. Dans les discours officiels, non plus – une fois les projets consciencieusement restitués, la parole a été simplement passée à l’orateur suivant. En interrogeant les organisateurs en off, on parle d’une Revue #2 des LUMA Days qui rendrait évidemment compte de ce travail de réflexion, d’un éventuel comité de sélection – dont la composition reste à définir – qui élirait deux projets phare et aiderait – d’une manière qui reste elle aussi à définir – à les réaliser ; et d’une possible communication à septembre 2018.

  • Dans une interview parue à l’occasion des LUMA Days, Maja Hoffmann dit vouloir « partager le Parc des Ateliers avec les Arlésiens » et le conçoit comme « un centre qui est engagé et qui engage la société autour de lui. Le territoire, les personnes… ». Elle y affirme également que son projet « ne parle pas de Luma, il veut parler d’Arles », ajoutant « Pourquoi alors que je suis nomade, je m’installe ici ? Parce que j’y suis née, et j’aimerais engager une conversation sur tous les domaines.
    – Ses derniers mots interrogeaient ouvertement le travail des collectivités : « J’ai toujours essayé de protéger le projet. Mais là, maintenant, il peut se déployer. Mais pas trop vite. Parce que qu’est-ce qu’on fait avec le reste en ville ? Je ne vois pas bouger grand-chose. À part les prix de l’immobilier, et cela m’a choqué. Il n’y a pas d’infrastructures, ça me tracasse. »
    Cette question politique ne cesse d’agiter la ville depuis les débuts du projet du Parc des Ateliers et de l’investissement grandissant de la mécène Maja Hoffmann sur le territoire, en interrogeant notamment les liens entre privé et public : cohabitation ? participation ? ingérence ? compétition ?
    A mon sens, le véritable enjeu n’est pas là ; il est plutôt à chercher du côté de cette notion très à la mode mais aussi très juste, celle de « l’inclusion ». Sommes-nous capables de créer une ville hospitalière pour TOU(TE)S, c’est-à-dire sans ignorer une partie de la population ? Sommes-nous capables de sortir des egos politiques, intellectuels, sociaux, personnels pour bâtir ou réinventer un espace commun partagé ? L’histoire (arlésienne) dira si les LUMA Days, et de manière plus générale les actions du futur « Centre d’art » LUMA, s’inscrivent sincèrement dans cette démarche… ou pas.   

Françoise Lacotte, Juin 2018

Ma petite CONCLUSION  Merci tout d’abord à Françoise! Ce nouveau travail  collectif permet d’apprécier une solution pour associer  des participants extérieurs à un projet culturel. Nous imaginons tous que l’exercice d’inviter des habitants ou personnes concernées par un projet de très grande ampleur, comme celui de la Fondation LUMA en Arles, est toujours très risqué. Les critiques sont bien plus nombreuses que la gratitude , et pourtant, sans ce type de Rencontres, la Fondation aurait été accusée de ne « jamais vouloir rencontrer personne », de « snober tout le monde », d’imposer sans jamais vouloir écouter », etc… Dilemme politique, aussi, dans une situation économique très contrainte car les priorités des habitants sont très éloignées de ces « prises de têtes », évidemment. Ce type de rencontre n’attire souvent que des participants, « toujours un peu les mêmes « , (diplômes et plus aisés que la moyenne..), qui ont du temps et ne sont pas trop dépendants d’autres priorités.(Notre photo : Hôtel du Cloître, Arles)
Pour moi, il vaut mieux affronter quelques orages que renoncer à de dialogue. Ecouter et donner suite est la meilleure des solutions pour préparer tous les habitants aux nouveaux projets.Alors, nous vous tiendrons au courant !

 Par contre, un petit regret, pour moi, car, comme souvent, la grande majorité des participants venaient du monde culturel, qui   ne  connait guère les filières du tourisme , rarement invitées. Pourtant, des professionnels de l’Hébergement, des Transports, des commerçants de la ville et d’autres activités du Tourisme auraient élargi la réflexion et désenclavé les pros de la culture grâce à  d’autres visions, d’autres solutions, d’autres enjeux et, du coup,  un dialogue plus concret aurait pris forme. Ce sera peut-être pour une autre fois? :-))


POUR EN SAVOIR PLUS
– 1- Françoise Lacotte : .Voir son Parcours professionnel sur LinkedIn, ICI,  et voici une autre  coordonnées de contact : graines2cultures@gmail.com
– 2- Nos précédents billets  pour suivre le chantier de la Ville d’Arles :  Arles et Monsieur Schiavetti, son Maire (22 avril 2014);
– Arles, visite de chantier culturel (30 septembre 2016);
– Arles mais aussi d’autres projets qui peuvent être le début de la  gentrification des villes (Avril 2018) :Tourisme et lieux culturels émergents                                                                                                                                

  • Programme d’Arles pour ses hectares de friches idustrielles réhabilités en espaces culturels :  la  tour de 9 étages de  Frank Gehry, comprendra des espaces d’expositions, des salles pour le  programme d’archives vivantes, une bibliothèque, des espaces de séminaires ainsi qu’un café. Le Parc de 10 hectares (dont 6 de jardins ouverts aux Arlésiens)propose  d’autres lieux de spectacles, d’expositions ou de résidences d’artistes, (Mécanique générale, la Grande Halle ou la Formation).Armand Arnal, chef originaire de la Camargue, propose deux espaces de restauration : la Cuisine des Forges et le Réfectoire (Source:  l’Express). En attendant, allez aux Rencontres de la Photographie mondiale, du 2 juillet au 4 septembre!

3- Les notes de l’article complet de Françoise Lacotte,  extrêmement intéressantes ! LUMA Arles, dont Maja Hoffmann est fondatrice et « producteur exécutif », a été fondé en 2014 pour soutenir le projet arlésien et développe, avec la Fondation LUMA, un complexe culturel expérimental dans le parc des Ateliers de la ville d’Arles en collaboration avec un groupe de conseillers artistiques [internationaux] ainsi que les architectes Franck Gehry et Annabelle Selldorf. Ce projet ambitieux prévoit la création d’un centre interdisciplinaire dédié à la production d’expositions et d’idées, à la recherche, à l’éduction et aux archives. L’ouverture du bâtiment principal du site est prévue pour 2020 ; une programmation artistique est présentée à l’année dans les bâtiments industriels en cours de réhabilitation..
La Fondation LUMA a été créée en 2004 par Maja Hoffmann, qui en est la Présidente, afin de soutenir des projets d’artistes indépendants et pionniers ainsi que d’institutions exerçant dans le domaine de l’art, de la photographie, de l’édition, du documentaire et du multimédia. La Fondation soutient en particulier les projets artistiques alliant un intérêt pour les questions environnementales, les droits de l’homme, l’éducation et la culture entendue ici dans son sens le plus large.
Sources  : www.luma-arles.org et l’Express.
– Cet aspect de son patrimoine a fait ainsi l’objet d’un satirique « Majapoly » dans le journal local L’Arlésienne 
Article et photographies en ligne :ICI, ou

– On peut regretter l’absence, au sein de ce comité dédié à l’élaboration des scenarii, du Pôle Culture & Patrimoines, cluster basé à Arles, même s’il figurait au programme des LUMA Days à travers le Salon International des Professionnels des Patrimoines à Arles (SIPPA) au sein duquel la Fondation LUMA était largement présente.
– L’intégralité des projets présentés lors de la restitution du 19 mai 2018 figurent sur les photos prises par Yannick Vernet, Responsable des projets numériques et du fablab de l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie, disponibles en ligne , sur Flickr de Yannick Vernet, Coucou! et merci, Yannick!
– La Provence du 19/05/18


KEN LE TOURISTE PARFAIT était avec son ami Christian Lacroix et il sirotait un petit jus d’orange à l’hôtel Arlatan. Le « couturier de la couleur », imprégné d’inspirations de l’histoire locale, broderies, ornements et parures, voulait créer un nouveau Ken, l’Arlésien. Et pourquoi pas une Barbie ? demanda Ken. Ben, c’est déjà pris, lui répondit Christian, un peu gêné…
(Pour mes abonnés étrangers, que j’adore et j’en profite pour leur faire une bise,  voici la définition de l’Arlésienne, qui,en gros, un personnage « inexistant », dit Wikipedia,ici ).Aïe!

 

 

Beyoncé et Jay Z au Louvre 

BEYONCÉ et  JAY Z ont gagné peu à peu, depuis leurs débuts et leur rencontre en 2002, leur statut d’icônes de la musique mais aussi des affaires, de la célébrité et du spectacle. Le couple d’artistes – les Carter, de leur vrai nom- est sans doute le plus connu, le plus légendaire dans le monde entier. Le couple, aujourd’hui milliardaire, fait régulièrement la une des la presse musicale (et People…) et Beyoncé a fêté récemment ses cent millions de followers sur Instagram. Le clip que nous vous présentons aujourd’hui, APES**T, (Apeshit) comptait hier, à 16 heures plus de 23 millions de vues (23,035,197), avec 875 89 000 partages et  101,825 commentaires.

I- « APESHIT » PRÉSENTATION DE LA VIDÉO, qui dure 6 .05 minutes
1- Le Contexte  : samedi dernier, lors de leur tournée mondiale, On The Run II, Jay Z et Beyoncé ont annoncé à Londres la sortie de leur dernier album, Everything is Love,  avec les 9 titres qu’ils  chantent  ensemble . C’est selon eux une ode au bonheur, un nouveau départ pour leur carrière, leur couple et leur famille après des années un peu chahutées. “Je n’en reviens pas que nous ayons réussi (voici ce que nous avons fait, fait)
C’est pour ça que nous sommes reconnaissants (voilà pourquoi nous disons « merci », chante d’ailleurs  Beyoncé dans son clip. (Photo : Portrait de Madame Récamier,  par J.L David (1800), “interprété” par les chorégraphes et danseurs de Beyoncé et Jay Z) .

2- La Décision du tournage :
– Beyoncé et Jay-Z ont visité le Louvre quatre fois au cours des dix dernières années. Lors de leur dernière visite en mai 2018, ils présenté au Directeur et aux équipes leur projet de filmer et fait une demande de tournage qui leur fut accordée (environ 40 000 euros pour deux jours, d’après les barèmes de location dont la liste est dans notre PESP). Le tournage eut eu lieu les nuits du 31 mai et du 1er juin.

3- Les contenus de la visite au Louvre :  la vidéo présente les œuvres choisies par Beyoncé et Jay Z, qui se promènent dans les salles, la galerie d’Apollon ou à l’extérieur de la Pyramide. Des danseurs, mais aussi des détails des œuvres ou des images d’actualité sont intercalées dans cette  balade visuelle. On croise ainsi la Joconde, puis des peintures de Jacques Louis David : Le Sacre de Napoléon (1806-1807), le Portrait de madame Récamier (1800), le Serment des Horaces (1784-1785) ou Les Sabines (1799).Théodore Géricault a été choisi pour l’’Officier de chasseurs à cheval de la Garde Impériale chargeant (1812) et le Radeau de la Méduse (1818-1819) ;Paul Veronese pour Les Noces de Cana (1563) ; le Portrait d’une femme noire (1800) de Marie-Guillemine Benoist, a été retenu comme l’un des rares portraits de la diversité au Louvre .Deux monuments de la  sculpture  dominent, avec le Grand Sphynx de Tanis (vers 2 600 av. J.-C.) , et la Victoire de Samothrace (vers 220 – 185 av. J.-C.) qui semble être le « clou », avec la Joconde, du choix des deux stars, avec les plans les plus nombreux ou longs  dans la vidéo.Des espaces mythiques du musée rythment aussi la vidéo : les grandes verrières à l’éclairage zénithal, la Galerie d’Apollon, le grand escalier pour la Victoire de Samothrace ou l’extérieur de la Pyramide de l’architecte Pei devant laquelle pose Jay Z.

II- LE CLIP et ses EFFETS !
Comme le précédent clip américain  tourné au Louvre sur lequel j’avais rédigé fait un billet en avril 2016, clip du jeune chanteur Will.i.am tourné au Louvre et intitulé « MONA LISA SMILE » ( notre photo de Will.i.am) , cette vidéo produira à peu près les mêmes effets, mais dix fois plus importants, vu la notoriété des deux artistes. Quand le clip de Will.i.am avait eu plus d’1,5 million de visiteurs sur Dailymotion, celui des deux stars en comptabilisait plus de 10 millions deux jours après sa sortie, pourtant pas annoncée…Par contre, étrangement, la presse “fait comme si”  le clip de Beyoncé Jay Z  était le premier du genre, au Louvre, alors que le clip de Will.i.am avait ouvert la voie!  /

1. La force du Soft Power, ce pouvoir d’influence qui pourra donner envie aux fans du clip de venir au Louvre, à Paris et en France. La chance est que les deux artistes, Beyoncé et Jay Z, ont des millions de followers dans le monde entier, et qu’il est presque impossible d’imaginer un autre moyen pour toucher autant de monde. Beyoncé, auteure-compositrice-interprète et actrice américaine a vendu plus 185,5 millions de disques vendus dans le monde, dit sa bio officielle, et elle est la deuxième artiste la plus récompensée au monde juste après Michael Jackson9 – avec – 22 récompenses aux Grammy Awards, elle est l’artiste féminine la plus récompensée avec 22 récompenses
2. Une offre de culture en ligne, pour ce public qui, s’il est très éloigné, ne viendra jamais visiter notre pays ni Le Louvre. Pourtant, ce public existe bel et bien et il est joignable. Lui proposer des offres culturelles est une stratégie de plus en plus incontournable, tout comme le furent, en 2011, la mise en, ligne des 250 000 œuvres du Rijksmuseum
Soft Power et œuvres en ligne sont particulièrement bien adaptées pour emporter la « décision » d’une destination par nos touristes français et étrangers lorsqu’ils hésitent à la prendre…. Car la concurrence est forte!
3. Renouveler la vision classique d’une offre : Le Louvre est-il poussiéreux ? Les oeuvres sont-elles lassantes, vues trop souvent ? Parlent-elles encore aux visiteurs ? Voilà la force de ces clips, qui est d’apporter de nouvelles interprétations des oeuvres, de nouveaux regards sur un musée.
4. Mais ce clip met aussi en évidence une France bien peu « universelle », malgré ses déclarations depuis 1793, une France où les minorités sont encore peu visibles dans ses musées, à commencer par le plus grand du monde, le Louvre (acquisitions/ Expositions permanente et temporaire ; valorisation…). Frédéric Martel , dans son émission “Soft Power, Samedi, remarquait avec malice que cette vidéo  de 6 minutes faisait peut-être plus pour notre action culturelle, cette année,  et pour l’image de la France que toutes les actions des mille Instituts français, notre bras armé de la culture française à l’étranger.
Les deux artistes ont en effet concocté un petit festival d’oeuvres de la diversité, véritable déclaration  anti-raciste, avec une défense particulière pour la cause des noirs : ces références sont très très nombreuses et donne un sens précis à la vidéo. En voici quelques exemples :
le choix du tableau de Marie-Guillemine Benoist, Portraits d’une femme noire, peint en 1800, rare portrait d’une femme de couleur qui n’est pas un tableau de femme opprimée ou esclave.
L’image des des jeunes, un genou à terre. Jay-Z est un très fidèkle soutien de Colin Kaepernick, joueur qui avait lancéun fort mouvement de protestation dans le milieu pro du football américain contre les violences raciales. Les joueurs mettaient un genou à terre durant l’hymne national. (Le président Donald Trump avait alors entamé un bras de fer avec la NFL – Cf. cet article de Francetvinfo.
Des scènes des tableaux sont aussi modifiées : L’Officier de chasseurs à cheval de la garde impériale chargeant, peint par Théodore Géricault, semble disparaitre devant un autre cavalier, qui est noir. Les amants peints des Ombres de Francesca da Rimini et de Paolo Malatesta apparaissent à Dante et à Virgile d’Ary Scheffer, sont aussi remplacées par un couple noir enlacé.

5. De nouvelles perspectives pour communiquer, promouvoir, développer différemment les talents et les compétences. Bravo au Louvre qui, avec ce clip, comme avec celui de Will iam en 2016, invente de nouvelles formes de communication, s’adresse à des publics captifs mais aussi à ces publics qui ne fréquentent pas facilement les musées – jeunes, ados, fans de musique actuelles… en donnant une carte blanche à des artistes « mainstream », au risque de déplaire à leurs publics fidèles, érudits ou avides d’histoire des arts classiques.
CONCLUSION
On le sait, les tournages de films sont une entrée royale, si le film est réussi, bien diffusé et plutôt du genre « block Buster », pour que s’invitent sur un territoire des millions d’étrangers qui visiteront les lieux du tournage en priorité. Même engouement pour les séries, d’ailleurs, et bien sûr, historiquement, pour la littérature ou la télévision qui transmettent aussi des images et des histoires.
Les clips ont cependant beaucoup d’avantages par rapport à ces supports historiques : ils sont plus courts, ils attirent davantage les plus jeunes du monde entier et leurs messages sont plus directement accessibles et faciles à « partager » sur les réseaux sociaux, grâce à leur format court..
Espérons que ce clip sera transmis et partagé dans le monde entier pour faire une belle promotion du Louvre et de notre pays et que d’autres clips suivront, en France ou dans le monde.
Et vous, mes amis, partagez-vous cet engouement pour les Carter, Beyoncé et Jay Z? Etes-vous prêts à casser votre tirelire pour tourner un clip vidéo sur votre territoire avec des stars? Où, au moins, à évaluer les retombées de vos dépliants et site Internet pour rassembler des forces et faire des actions « très très grand public »?
POUR EN SAVOIR PLUS
RETROUVER LE CLIP avec ces différents liens et articles  utilisés pour rédiger et illustrer ce billet du blog :
Liens pour la vidéo : https://www.dailymotion.com/video/x43159u et https://youtu.be/kbMqWXnpXcA
Générique : la vidéo a été réalisée par Ricky Saiz , qui a déjà réalisé la “vidéo Yoncé”, et produite par Iconoclast;Stylistes : le styliste personnel de Beyoncé, Zerina Akers , et celui de Jay , June Ambrose . Chorégraphie : avec l’équipe de les danseurs de Beyoncé JaQuel Knight et Chris Grant Par Fabiola Dor |
– Journal NewYorker :ICI;  Marc Zuckerberg et Jay-Z s’associent pour créer “Black Facebook”, ICI.
– Les Chiffres du couple sur Les Echos et Gala , avec Vulture Par Carrie Battan, 17 juin 2018, Vulture qui est riche en articles comme celui de Dee Lockett                                                                                                                                           – Le Journal desArts :  avec  “Beyoncé et Jay-Z au Louvre, un joli coup de pub pour eux et le musée”, article de  Jérémie Glaize
– Public : Beyonce et Jay-Z : Le Louvre dévoile les secrets du clip dont tout le monde parle ! 19 juin 2018

– Franceinfo Le clip Anti- racisme et engagé :  publié le 20/06/2018 | de Baptiste BoyerCamille Adaoust France Télévisions. Cet article est excellent. On y apprend que Nail Ver-Ndoye, professeur d’histoire-géographie à Argenteuil, publiera en octobre prochain Le livre Noir – La représentation des noirs dans la peinture européenne (Omnisciences Eds)   car, dit Rokhaya Diallo, interrogée par 20 Minutes:  “Le Louvre est le temple de la culture européenne, le fait de l’investir de silhouettes noires est une manière de créer un lien entre une esthétique ancienne et une autre plus contemporaine”, analyse la journaliste et militante antiraciste  qui ajoute, à propos du choix de La Joconde : « La Joconde a marqué la Renaissance et eux sont les emblèmes de la culture populaire actuelle” […]  “C’est une manière de réparer, symboliquement, ces affronts envers les afro-descendants notamment. Même si je ne suis pas sûr [que Jay-Z et Beyoncé] en soient conscients“.

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Archéologie aux USA : Ken en 1962!

KEN LE TOURISTE PARFAIT était avec Jay Z, Beyoncé et leurs trois enfants en train de siroter un jus de pamplemousse frais. Ils parlaient du succès interplanétaire du clip et avaient un nouveau projet pour Ken : le peindre en noir, lui, homme blanc, sain et civilisé, pour qu’il vive une journée l’expérience. Mais il y a des Ken noirs répondit Ken, qui ne manquait jamais une occasion de remercier son entreprises fondatrice, les Mattel, de lui avoir attribué une telle universalité, bien pratique pour son Job magnifique, aussi, de “Touriste Parfait”, noir.