La Culture pour tous, enfin?

Aujourd’hui, voici un petit éclairage sur les projets 2018-2019 de notre Etat Culturel, trois programmes que je vous résume et décrypte, avec des liens pour en savoir plus! Ces trois programmes ont tous à peu près le même objectif : faciliter l’approche culturelle pour les habitants de proximité, démocratiser l’accès à la culture dès l’école et favoriser les pratiques culturelles. Objectifs toujours repris pour la Culture depuis le Front Populaire, de Gaulle et Malraux puis tous les Gouvernements depuis 70 ans.
POUR LES ACTEURS DU TOURISME, ces trois programmes pourraient être bénéfiques, car je sais que disposer d’un bon ancrage d’une activité dans population locale est très important. Si une activité, que ce soit la Randonnée, le Cyclotourisme ou la Culture, est incomprise, mal aimée ou même rejetée par une population qui ne souhaite pas y adhérer, inutile de la programmer pour des touristes français ou étrangers ! L’absence de relais d’opinion et d’avis ou recommandations des habitants, sur le web ou ailleurs, sont des plaies mortelles aujourd’hui!

I- LE PASS CULTURE
Le Pass Culture est un projet en apparence très simple : le jour de leurs dix-huit ans, les 800 000 jeunes français recevront une somme de 500 euros pour avoir accès à des biens et services culturels. Concrètement, une application proposera à tous ces jeunes des offres de livres ou de billets d’entrée (Cinéma, musées, théâtre, etc…) ou encore propositions d’abonnements pour écouter de la musique en ligne, regarder des vidéos. L’idée est de « sortir le jeune de sa zone de confort », en lui proposant des offres à proximité qu’il n’aurait jamais eu l’idée d’acheter sans l’application.

Première remarque: on prend donc les jeunes soit pour des gens peu curieux, soit pour des incapables de choisir seuls ce qui se passe près de chez eux. Rien n’est dit sur leur fantastique capacité de zapper d’un sujet à l’autre, de tout trouver sur un smartphone ; ensuite on ne dit rien de la psychologie et de l’émancipation des jeunes car, le jour de ces 18 ans est précisément le premier jour de liberté, celui que l’on savoure car être majeur c’est s’émanciper des conseils de la famille, de l’école et de la société pour, enfin, se faire un avis et apprendre à choisir seul.
•UN PROJET COPIÉ SUR L’ ITALIE Le projet de ce Pass Culture est, en fait, très largement  copié sur le Bonus Cultura des italiens créé en 2016 (Application « Bonus Cultura 18 app) »d’un coût de 300 millions et qui permet le même type de prestation aux jeunes de 18 ans à partir du jour de leur anniversaire. Une plateforme régule aussi, en Italie, le flux « Offres et demandes » et les transactions. Dès la commande, le compte de 500 euros est débité et le jeune reçoit un code pour accéder à l’offre tandis et le site culturel est averti de sa demande.
Pourtant, le bilan des italiens n’est pas brillant, qui, après évaluation, on déploré le coût de la mesure, comme le détaille le Journal La Croix dont nous reprenons quelques exemples ci-dessous, et que vous pouvez retrouver sur le site du ministère de la Culture et du Tourisme  italien, le MIBACT,  si vous comprenez l’italien.

• LES ÉCHECS DU PASS CULTURE ITALIEN
Seuls 60 % des 570 000 jeunes majeurs concernés ont fait la démarche de s’inscrire et rien ne prouve que les 18% de jeunes sans aucune pratique culturelle en font partie, bien au contraire.
1- Un marché noir s’est vite développé : le PASS se revendait 250 euros sur le web
2- Le choix des jeunes, qui pouvait concerner l’ensemble de l’offre culturelle (livres, cinéma, concerts, théâtre…), s’est porté à 78 % sur… des livres ! Jusqu’à ce que l’évaluation explique pourquoi : beaucoup de livres scolaires et universitaires ont été achetés grâce au Bonus Cultura, d’une part, et surtout, les jeunes ont en fait acheté des ordinateurs, tablettes ou matériels numériques et audiovisuels, grâce à la complicité de vendeurs qui ont facturé des « livres »
En Italie, le Pass culture a donc en partie échoué à résorber les inégalités qu’il entendait combattre. Mais le secteur marchand a, comme on s’en doute, obtenu sa reconduction.
•  LE FINANCEMENT DU PASS CULTURE en France  Pour le Financement, le Journal des Arts du 6 septembre  décrypte le problème ainsi : «Un rapide calcul, 800 000 jeunes x 500 € aboutissait à un budget de 400 millions d’euros. Une somme inimaginable quand on sait que le budget de la culture est de 2,9 milliards d’euros”. Alors le ministère doit « ruser » 1-Faire en sorte que les offres soient offertes gratuitement pour le PASS par les différents offreurs numériques , qui récupèreront, pour se payer avec ,  “les adresses et noms des jeunes”, d’après le ministère. On croit rêver et on espère que ce sera interdit, toute confidentialité et déontologie éthique seraient jetées à la poublelle. 2- Que les offres soient vendues bien moins chères sur le PASS Culture qu’ailleurs.
– APPEL AU MÉCÉNAT ? le PASS nécessitera 150 à 200 millions d’euros par an de mécénat, sponsoring et autres dons. Le Journal des Arts souligne :« Mais en l’état actuel du mécénat culturel, on ne voit pas comment les sponsors pourraient apporter plus de 10 à 20 millions par an ».
• EXPÉRIMENTATION A RALLONGE.. . Les premiers tests ont commencé par le recrutement de 10 000 testeurs d’ici fin octobre, poursuit le JdA, dans 5 départements tests (Bas-Rhin, Guyane, Hérault, Finistère, Seine-Saint -Denis) avant un bilan en avril 2019. Et après? (Journal des Arts, 6 septembre 2018)

II- GÉNÉRALISER L’ ÉDUCATION ARTISTIQUE ET CULTURELLE(EAC) à l’école, au collège et au Lycée!
Une excellente étude de France Urbaine sur ce vaste projet, là aussi, qui durera aussi tout le quinquennat, comme le Plan a Cinq ans de Jack Lang qui avait le même objectif! À la rentrée 2017, le Gouvernement a invité les collectivités territoriales à faire plus sans préciser ni le périmètre précis ni les moyens affectés pour atteindre 100% des élèves touchés par l’EAC.

  • Mais grâce à France Urbaine , qui a commandé une étude à l’INET sur l’EAC dans les grandes villes de France, nous en savons plus! Si vous avez beaucoup lu et entendu sur le sujet et/ou si voulez connaître concrètement le sujet et ses résultats, cette étude est faite pour vous ! Entre septembre 2017 et juin 2018, quatre élèves Administrateurs de l’INET ont travaillé dur et le résultat est excellent : ils soulignent les leviers d’une réussite possible, et donnent aussi les coûts d’une bonne EAC pour les collectivités locales. Leur choix de villes est aussi très intéressant, car il souligne les leviers pour une réussite de 100% d’EAC ! Citons le résumé de France Urbaine : “Leurs propositions, méthodes et leviers, visent à améliorer le maillage territorial des actions et la simplification des procédures administratives. Elles sont issues d’un travail de terrain, inspiré de la réalité des pratiques, des envies de nos territoires, de nos moyens pour les mettre en œuvre.
    Cinq actions, pragmatiques, opérationnelles et progressives sont proposées :
    1. Définir un référentiel commun pour mieux agir en matière d’éducation artistique et culturelle.
    2. Préciser une stratégie d’intervention locale au regard d’un objectif gouvernemental ambitieux mais encore imprécis.
    3. Conforter la gouvernance par l’affirmation d’un pilotage intercommunal.
    4. Renforcer l’efficience et la mobilisation des moyens.
    5. Garantir l’amélioration continue par le renforcement de l’évaluation.”
    VOIR toute l’étude et sa rpésentation sur France Urbaine,  ICI, sur le site de France urbaine
  • Référent(s) France urbaine :  Monsieur Olivier BIANCHI Maire de Clermont-Ferrand, co-président de la commission culture de France urbaine Monsieur David LISNARD Maire de Cannes, co-président de la commission culture de France urbaine Monsieur David CONSTANS-MARTIGNY Conseiller culture de France urbaine Rapport rédigé par Claire AÏTOUT Noor-Yasmin DJATAOU Olivier MEROT Aurélie PASQUIER
    http://franceurbaine.org/publication-etude-reussir-generalisation-education-artistique-culturelle
    Et voir seulement l’étude ICI 
    Je vous donne envie avec ce Budget d’une ville qui atteindrait les 100% d’EAC ! (Page 57 de l’excellent rapport)
    ESTIMATION FINANCIÈRE ET PEDAGOGIQUE D’UN PROGRAMME 100% EAC L’estimation propose un programme aux propositions diversifiées tant en matière de champs disciplinaires, d’intensité d’indice d’exposition à l’art et de coût, de la maternelle au collège. La base choisie est une classe d’âge scolarisée de 1000 enfants soit 12 000 enfants concernés sur toute la période de scolarisation obligatoire de 3 à 16 ans.
    – LES COÛTS POUR LA COLLECTIVITÉ : Total : 12 000 jeunes touchés, 8 dispositifs complémentaires, 22 512 heures d’interventions annuelles soit 31 ETP cat. B, coût total 600 000 euros, hors subventions et redéploiements. 

LES VILLES PARTICIPANTES de cette  ÉTUDE (Communes, Communautés d’Agglomération et métropoles, à voir plus en détail ici page 58  ) : Amiens, Caen, La Rochelle, Pau, Dunkerque, Ville de Tours, EPT Grands Paris, Grenoble, Bordeaux, Lille, Rennes, Toulouse, Marseille, Lyon, Nancy, Metz, Mulhouse, Orléans, Saint-Etienne, Versailles, Besançon,Brest, Cannes, Clermont-Ferrand, Créteil, Dijon, Nanterre, Nantes, Poitiers, Rouen, Strasbourg, Villeneuve d’Ascq.

III- LA CULTURE PRÈS DE CHEZ VOUS Ce projet consiste à faire voyager des œuvres d’art une dans des territoires qui n’en ont pas ou peu, «hors des grandes métropoles, dans des villes moyennes, des centre-bourgs, des zones rurales”. La Ministre a donc fait établir un Catalogue des désirs, en juin dernier. Pour résumer, des œuvres des collections nationales sont proposées à de territoires jugés « défavorisés pour la culture », comme certains territoires ruraux, cœurs de ville désertés ou quartiers prioritaires. Des partenariats sont établis entre élus, associations et institutions culturelles pour un prêt d’œuvres d’une durée de six mois à un an. A ce jour, trois projets d’itinérance sont programmés et dix autres engagés, dit Localtis dans son suivi.
On ne peut que douter de tout ce que sous-tend ces mesures : les élus (36 000 maires !)sont-ils à ce point inconséquents qu’il y aurait, comme pour le téléphone, des zones blanches, des déserts culturels, en France ?Si l’on parle de bâtiments et d’oeuvres, on sait qu’il y a 8000 musées en France, qui tous peuvent emprunter ou faire des expositions temporaires, ce dont ils ne se privent pas.On a connu les muséobus, les mallettes pédagogiques et autres moyens pour assurer l’itinérance des objets culturels jusqu’à ce que ce ne soit plus demandé… D’autres élus préfèrent les événements, et plus de 20 000 festivals ou événements ont lieu chaque année. Est-ce enfin à l’Etat de « prescrire », et avec quels critères ? La Culture immatérielle – nos façons de vivre, de penser et nos habitudes ! – fera-telle partie de l’itinérance ? Les Big Data, avec plus de 600 000 œuvres mises en ligne au Rijsksmuseum, et des millions d’oeuvres en accès libre et HD aux Etats-Unis, n’est ce pas ce qui pourrait favoriser la connaissance ? Enfin les gens bougent, voyagent, et d’autres applications leur assurent une information géolocalisée, pourquoi fait-on comme si tout cela n’existait pas ?
PRÈS DE CHEZ VOUS MAIS SANS VOUS ? : aujourd’hui, demander des avis avant de commencer toute action, co-créer une offre est tout de même un sine qua non de la réussite, pour la culture plus que d’autres domaines, faut-il le rappeler ? De plus en plus de musées font ce travail d’associer les visiteurs à leurs décisions et projets et l’offre s’enrichit de réflexions, de leurs avis et de leurs propositions ! Bref, les choix du haut vers le bas, avec la condescendance et un certain mépris des désirs des citoyens, sont-ils encore possibles ? Personnellement, je ne le crois pas : « Qu’est-ce qui vous ferait plaisir ?» a toujours été ma première question dans les quartiers défavorisés! Ne jamais vouloir faire le bonheur des gens malgré eux…
– Source : Ministère de la Culture et surtout l’analyse de Localtis, la Culture près de chez vous/ Caisse des Dépôts et Consignations, avec, ICI, un excellent article!

CONCLUSION sur les PROJETS ÉTATIQUES : ces trois projets ont, hélas, été pensés par « en haut », avec l’inévitable «phase test» pour expérimenter leur faisabilité ou l’adhésion des populations. C’est vraiment curieux, à une époque où associer les visiteurs au choix des projets en les sollicitant sur leurs propres idées – de quoi ont-ils envie ? – est devenu une évidence. Rendez-vous dans dix ans, peut-être, pour voir ça?
Enfin ces objectifs de démocratisation culturelle sont tous régulièrement repris par tous les gouvernements de Gauche comme de Droite, depuis le Front populaire. Tous, car aucun plan, projet ou programme de « démocratisation » n’a réussi! Sans doute parce que le véritable blocage vient de ce que nous avons une politique de l’offre, décidée par « en haut » à laquelle on veut que tout le monde adhère. Il faut donc plaider en permanence la validité de ces choix,  les expliquer avec les partenaires qui les financent -éducation nationale, collectivités territoriales, pour mieux les justifier. Bref, depuis la décision de de Gaulle de créer un ministère de la culture, son objectif majeur, édicté par André Malraux, n’a peut être pas  été atteint : s’adresser au public le plus large possible. Il est vrai que c’était assez vague…

Alors, espérons encore et surtout avançons en quittant ces routes officielles! Car il y a encore plein d’initiatives passionnantes qui naissent chaque jour sur notre territoire,  chez nos voisins européens ou à l’autre bout du monde. Echangeons, partageons ces milliers de projets innovants chaque année, voilà les pistes intéressantes, suivons-les ensemble!

  • Belle Photo du haut, les deux enfants  : “Rendez-vous amoureux”de l’artiste Zabou,  Street Artist française, réalisé dans le quartier de Bethnal Green Green à Londres- 22 décembre 2015- Image sous licence Creative Commons  CC BY-SA 4.0.
  • POUR EN SAVOIR PLUS
    Budget du Ministère de la Culture 2019 : ce budget stagnera en 2019, selon l’analyse Localtis, à voir ICI !
    avec 9,729 milliards inscrits au PLF 2019 (dont les 20 millions de recettes du Loto du patrimoine…) (cf.. 9,725 milliards d’euros en loi de finances initiale pour 2018)
    – Le secteur de la culture gagne +0,5% (3,632 milliards d’euros) tandis que la mission communication baissera très légèrement avec l’audiovisuel public (3,860 milliards d’euros et -0,9%) ; les taxes affectées au CNC augmentent de 0,3% (679 millions)et les dépenses fiscales sont stables (1,482 milliard). .
    *On peut aussi y ajouter les 4,185 milliards d’euros (+0,7%) de dépenses culturelles de autres ministères.
    Pour vous amuser : j’ai retrouvé ce générique de “Lectures pour tous”,   qui date de 1959. Et non, ce n’était pas “mieux avant”! Ce générique est d’un barbant absolu!

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KEN LE TOURISTE PARFAIT était en plein boom! Il hésitait à s’installer en Europe. La Principauté de Monaco lui plaisait bien, mais Cannes aussi, avec son Maire intelligent et son Festival pour y revoir ses amis américains. Sa vie de Touriste Parfait l’incitait à choisir Monaco (Ses voyages fréquents, deux tours du monde par semaine, ses Affaires…)mais mieux valait demander l’avis de son ex, la très sage Barbie Chérie, qui répondit : «Cannes, sans hésiter, ils font de l’éducation artistique et culturelle à 100% et je vais m’y inscrire ! ».

 

Tourisme, Culture et Numérique cette semaine!

Cette semaine je vous propose un très bon exercice pour tenter de définir et de penser votre  Tourisme Culturel, avec la question-clef: de quoi est-il fait aujourd’hui? Voici donc des nouvelles importantes pour le Tourisme , la Culture et les évolutions Numériques,  les trois domaines imbriqués dans le tourisme culturel.
– Avec un article sur l’Overtourisme, un autre sur les marques pour les Musées  et enfin, pour le Numérique, un sujet que nous suivons de près : la  mise en ligne de plus d’un millier d’oeuvres et d’objets sur le web. Cette mise en ligne, rappelons-le, favorise les visiteurs très éloignés qui ne viendront pas visiter mais peuvent depuis une décennie apprendre ou se délecter en ligne à l’autre bout du monde!                                                                         Alors,mes amis,  tentez de croiser toutes ces données, ou de voir comment elles pourraient interagir pour votre tourisme culturel, voilà qui est vraiment intéressant pour mettre en oeuvre des actions au plus près des usages des habitants ceux de votre proximité mais aussi tous les habitants du monde!

I- TOURISME : L‘OVERTOURISME, un livre de l’Organisation mondiale du Tourisme, UNWTO! ! ce trop –plein de fréquenation dont Venise est, hélas, le symbole, fait l’objet d’une publication qui présente des solutions et des stratégies. C’est un ouvrage très collectif qui propose 11 stratégies et 68 mesures pour réduire et réguler les fux du tourisme de masse.
Références : Le livre «Overtourisme – Comprendre et gérer la croissance du tourisme urbain au-delà des vient d’être  publié en septembre 2018 (ISBN: 978-92-844-2007-0 | ISBN: 978-92-844-2006-3)                • Résumé du livre : La gestion des flux touristiques dans les villes au bénéfice des visiteurs et des résidents est une question fondamentale pour le secteur du tourisme. Il est essentiel de comprendre l’attitude des résidents vis-à-vis du tourisme pour assurer le développement de stratégies de tourisme durable efficaces.Ce rapport analyse la perception des résidents vis-à-vis du tourisme dans huit villes européennes – Amsterdam, Barcelone, Berlin, Copenhague, Lisbonne, Munich, Salzbourg et Tallinn – et propose 11 stratégies et 68 mesures pour comprendre et gérer la croissance des visiteurs urbains. La mise en œuvre des recommandations politiques proposées dans ce rapport peut promouvoir un tourisme urbain inclusif et durable susceptible de contribuer au nouvel agenda urbain et aux objectifs de développement durable (Texte de l’Editeur). 
TÉLÉCHARGER LE LIVRE ICI EN VERSION PDF (PDF 0.77MB)

II- CULTURE : QUAND LE MUSÉE DEVIENT UNE MARQUE COMMERCIALE, un excellent article de la revue «Mondes Sociaux « , écrit par Martine CORRAL-REGOURD et publié le 17/09/2018 · Martine Corral enseigne à l’Université Toulouse 1 ¬ Capitole.
Présentation officielle : « Le musée et la marque répondent à deux anciennes préoccupations des sociétés relevant de deux mondes différents et de deux philosophies difficilement compatibles, la culture pour l’un, le commerce pour l’autre. La création du musée universel du Louvre d’Abou Dabi (LAD) s’inscrit dans le droit fil de ces préconisations. Elle constitue en fait la première expérience à grande échelle de la valorisation internationale d’une marque muséale. En concédant son nom et sa notoriété pour une durée de trente ans, le musée du Louvre bénéficie d’une part, d’importantes retombées financières (un milliard d’euros) et, d’autre part, exporte son expertise culturelle adossée aux valeurs de l’institution.
Le musée est structuré autour de ses collections et de ses missions premières : conserver et montrer. Des dispositifs juridiques de droit public organisent cette logique d’intérêt général, notamment autour de mesures interdisant la vente des objets composant les collections publiques (principe d’inaliénabilité). Par ailleurs, en France, le musée est porteur d’une identité forte forgée par l’histoire, en particulier en raison de son origine révolutionnaire et de valeurs puissantes traduites en termes de service public, au premier rang desquelles on peut pointer l’universalisme qui se traduit entre autres par l’accès de tous aux objets conservés et montrés. De sorte qu’il est longtemps resté éloigné des considérations économiques et financières pour relever du seul domaine des institutions sans but lucratif.
À l’opposé, la marque est issue du champ de l’entreprise » et l’article analyse en finesse le rôle de ces marques.”
Ce que j’ai aimé , personnellement, c’est la précision de l’article pour  définir,  très bien,  le rôle des marques.  Les exemples de musées en région comme celui de Rodez (Soulages) ou de Granville(Dior), musées qui sont dans cette dynamique, montrent bien que, à la différence du Louvre,  ils ont d’autres enjeux, car aux retombées attendues s’ajoute l l’intégration dans le erritoire qui les accueille. Et enfin cet article  renonce à la polémique ” La Culture n’a pas de prix mais elle a un coût”,   car il  démontre que les marques n’enlèvent rien à la qualité scientifique d’un musée, à ses collections ou à la créativité des artistes!
Mondes Sociaux est un magazine numérique francophone en libre accès, créé et géré par des chercheurs. Il entend contribuer au partage et à la circulation des connaissances en mettant en visibilité auprès de larges publics des travaux de recherche de Sciences humaines et sociales déjà publiés dans des revues ou des ouvrages scientifiques.
VOIR L’ ARTICLE SUR LE PDF, ICI! 

III- NUMÉRIQUE : PLUS DE 1600 IMAGES d’œuvres d’art en haute résolution et téléchargement libre au Jewish Museum de New-York ! Cette nouvelle est réjouissante, car la collection mondiale est déjà riche de millions d’images en ligne, classées par musées ou par thèmes ou proposées par de grands agrégateurs comme Google Art ou Open Culture.
– 1- Le Jewish Museum de New York a une très belle collection qui couvre 4 000 ans de culture juive à avec environ de 30 000 œuvres d’art provenant du monde entier et, avec ces œuvres en ligne, le musée franchit le pas d’une diffusion vraiment internationale pour une diffusion vers d’autres et de nouveaux publics. .
Cette nouvelle mise d’une collection en Open data (données ouvertes) est un partenariat entre ce musée et Google, qui a donc une grande avance sur ce thème des images en ligne ; grâce à sa plateforme Google Arts & Culture, qui permet d’accéder à plus de 6 millions d’ images haute résolution d’œuvres d’art. https://artsandculture.google.com  https://thejewishmuseum.org/collection/search?sort=date-desc
On peut donc voir ces collections sur trois sites : le réel, à New York, sur un lien du musée et sur un lien de Google.
Notre source: les stories à propos du Musée. Pour les voir sur Google c’est ici .
Adresse du Musée à NYC 1109 5th Ave à 92nd St reet New York, NY 10128

– 2- RAPPEL DU MOUVEMENT : OPEN DATA , les bibliothèques, archives et musées du monde entier ont créé, depuis 2010  et diffusé des milliers d’images haute résolution dans le domaine public avec les objectifs habituels : mieux éduquer, inspirer, promouvoir l’art ou l’histoire, les sciences ou le patrimoine immatériel. Rappelons aussi qu’une œuvre d’art passe dans le domaine public de plusieurs manières (Droit d’auteur expiré ; image produite par un fonctionnaire US, licences Creative Commons…).
3- OÙ LES VOIR? Nous avons fait de très nombreux billets sur ce sujet, quand on pouvait encore « compter « ce qui était mis en ligne. Aujourd’hui cette mise en ligne est devenue très courante aux USA, où il devient difficile de compter à partir de 2016, quand on ne dénombrait qu’1,8 million d’oeuvres en ligne, comme on le voir sur cet t article d’OPEN CULTURE, l’un des sites auquel vous pouvez vous abonner car il est vraiment riche !
POUR EN SAVOIR PLUS
Vous pouvez aussi aller voir les 3000 COURS EN LIGNE, FILMS, MOOC, LIVRES et documents pédagogiques sur cette liste.
SITE DE GOOGLE ART § CULTURE : ICI  
SITE DE Google Art Project  avec des visites virtuelles de musées du monde entier
VISITE DES MUSÉES EN LIGNE 20 SITES WEB des plus grands musées américains , sur ce blog TEPAPA, que je trouve très intéressant pour ses choix, commentaires, sources et mises à jour
OPEN GLAM : Open Collections et pour Open ressources
– Article du monde en 2014 : Ces grands musées qui choisissent de donner librement accès à leurs collections en ligne , ICI – Et notre photo : les selfie de Google Art and Culture sont arrivés, très drôles : prenez un selfie et l’application vous choisira un sosie dans une collection de GoogleArt! 

RELIRE AUSSI MES DIFFÉRENTS BILLETS  sur ce petit blog : 
Utiliser, remixer et partager les collections publiques (2017)
La « datafication » du monde 
♥Big Data et tourisme culturel, en novembre 2017
♥Les Data, tendances 2016!                                                                                                                                                                             ♥Les data, la création et la personnalisation (2015)

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Ken et Barbie à Singapour ( Voir au bas du billet)

KEN LE TOURISTE PARFAIT  devait  accueillir des visiteurs à Los Angeles et vraiment il ne savait pas faire des visites...Enfin si, mais des visites  de chantiers pour ses lucratifs projets de Touriste d’Affaires ou des visites en hélicoptère ou avions de ligne au bout du monde. Enfin des  visites de Palaces – il connaissait les meilleurs bars du monde  en Rooftop! – étaient aussi dans ses cordes. Barbie Chérie, son ex, avait une fois de plus devininé son embarras :  “Mais laisse-moi faire ces visites, Ken, tu sais que notre ville a une histoire si courte que ce sera vite fait et après, on fera du Shopping et du Jet Kki“.  “Mais c’est bien sûr!”, lui répondit Ken ( en français dans le texte!), Barbie est vraiment magique, pensa-t-il sincèrement…

Drôle de boutique pour Napoléon!

Voici un petit billet joyeux, léger, car en 2011 je vous présentais Empires dans ce petit blog,  et j’apprends cette semaine que ce magasin de souvenirs pas comme les autres se porte comme un charme ! Et qu’il arrive à Paris pour faire son show pendant  quelques jours! Empires est en effet dans notre  Capitale  du 11 au 21 septembre,  au 8 rue de la Vrillière dans le 1er arrondissement ! Ce petit billet pour vous donner envie d’aller à ce rendez-vous de Valérie Santarelli ! Savez-vous, d’ailleurs,  qui est cité par les milliards de Chinois, Indiens, Brésiliens ou Russes quand on leur demande à quel personnage leur fait penser le mot France ?Napoléon, bien sûr😊
I- EMPIRES est donc un magasin mais aussi un studio de création qui édite chaque année, depuis dix ans , de nouveaux objets souvenirs sur le thème de Napoléon. Car il est situé dans sa ville natale, Ajaccio, en Corse. Les partenaires d’Empires sont donc la Ville d’Ajaccio, les sites culturels comme le Musée National de la Maison Bonaparte – et Coucou,  Jean-Marc Olivesi ! Ou encore la cinémathèque de Corse et évidemment la CTC, Collectivité Territoriale de Corse (Voir les parcours napoléoniens sur le site Internet de la Ville, la Cità d’Aiacciu.
Mais le Tourisme est aussi un partenaire important, ne serait-ce  que par le rôle décisif que jouent les commerçants dans la ville.
II- QUELS TOURISTES EN CORSE?
Les visiteurs d’Empires sont donc des visiteurs de proximité mais aussi les nombreux touristes qui visitent la ville : en 2017, avec 8,17 millions de voyageurs accueillis, au départ et à l’arrivée, dans les ports et aéroports de Corse, les trafics aériens et maritimes (hors croisières) ont progressé de 5,7 % en un an, souligne les statistiques de l’INSEE. (Photo : les Tatoo en vente chez Empires
Le Tourisme en chiffres clés, ce sont 73% de touristes français et 27% de touristes étrangers; le tourisme représente 31% du PIB et entre 10%  et 17% des emplois liés au tourisme en Corse , selon la saison (au pic de la saison d’été: 20 000 emplois). Enfin le panier moyen du touriste est de 63€ et ce qui n’est pas une somme importante par rapport à d’autres villes ou pays. (Données Corsica Pro  et INSEE)

III- LA BOUTIQUE DE SOUVENIRS RÉINVENTÉE Cette boutique n’est pas du tout traditionnelle, et fait partie de ce que nous appelons les tendances d’un nouveau tourisme culturel, ré-enchanté par de nouvelles clientèles, de nouveaux usages numériques ou encore de nouvelles offres liées aux comportements de clientèles émergentes (Pays ou Millenium). Chez Empires, vous ne trouverez donc pas d’objets standards, ceux qui affichent les couleurs franches des photos d’une ville ou des paysages corses sur des Magnets, autocollants, drapeaux casquettes, porte clés, mugs, serviettes de plage, torchons ou dessous de verre, peluches etc…souvent “made ailleurs qu’en France”. On n’y trouve pas non plus de produits locaux (paniers gourmands de Charcuterie – Fromages – Vins corses ou couteaux, corail…) mais plutôt une célébration de l’Empereur, avec une pointe d’humour et de poésie. Les symboles de la Corse ou de l’ Empire y sont évoqués ou suggérés. EMPIRES revisite le style empire et la légende napoléonienne à travers les arts décoratifs et les accessoires de mode.
EMPIRES est bien, en conclusion, une boutique de niche, on a envie de dire de Luxe, tant les objets y sont de qualité (matériaux, fait-main, travail sur les symboles…) avec  une gamme large : Accessoires,Goodies, Bijoux, T Shirts… Voir cette liste avec la vente en ligne sur le site d’Empires . Satisfaire les visiteurs , monter en gamme avec de la poésie, de l’humour n’est pas chose simple, alors applaudissons le travail, et si vous le pouvez, faites un petit tour à Paris, 8 rue de la Vrillière (Paris1er, Métro plais Royal), d’ici le 21 septembre!

 

  • Les coordonnées de la boutique à Ajaccio (Photo ci-contre)
    Adresse : 9 rue Roi de Rome
    Ajaccio
    T. : 04 95 24 48 26 Site Internet : http://www.empires.fr , où vous pouvez laisser un message.Contact :  styleempire@wanadoo.fr Et aussi Facebook, Twitter: @empiresboutique – Messenger : m.meempiresboutique

IV – POUR EN SAVOIR PLUS…

…sur les BOUTIQUES DES MUSÉES, le très bon site d’information est celui d’Arteum, toujours très intéressant car il est le seul à expliquer l’Ingénierie des Boutiques d’objets de musées ou d’artisanat, de créateurs. Il présente différents modèles économiques et propose les questions à se poser avant d’ouvrir une boutique. ARTEUM est un distributeur et éditeur de produits culturels et touristiques, et conseille les sites culturels qui veulent créer un point de vente.
Vous retrouverez sur son site toutes ses approches du « merchandising « , des PRODUITS, SOURCING & ÉDITION et ses façons de faire : les assortiments sont construits à partir de produits sélectionnés (sourcing) et de produits édités aux couleurs de la marque du site et des expositions (édition).
Les engagements pour la  Qualité et les questions financières  sont bein détaillées  dans cette  plaquette d’Arteum, en ligne et en pdf (Sa couverture sur notre photo, ci-contre) .
UNE TRÈS BONNE BOUTIQUE, le 107 Rivoli :  la boutique du MAD, Musée des Arts décoratifs à Paris, fait beaucoup d’efforts pour présenter des jeunes artisans (Bijoux, objets quotidiens, Design…) et pour renouveler  très souvent ses présentations et choix d’objets.
 Le 107RIVOLI est ouvert du mardi au dimanche de 11h à 18h30.

Adresse : 107, rue de Rivoli
75001 Paris
Tél. : 01 42 60 64 94
Tél. librairie : 01 42 60 64 95
SUR LE TOURISME EN CORSE : Bilan annuel du tourisme en Corse – 2017 Valérie Torre, Insee – Angela Tirroloni, Insee
L’année 2017 est globalement positive pour l’activité du tourisme en Corse. Le trafic de passagers poursuit son essor grâce au développement continu de l’aérien. La fréquentation touristique des hébergements marchands est en hausse, essentiellement soutenue par la croissance de la clientèle française. ( INSEE- DOSSIER CORSE N° 09 6No 09 Paru le : 18/05/2018).

  • NOS PHOTOS : Deux Napoléons : celui de Jacques-Louis David –L’Empereur Napoléon dans son Bureau aux Tuileries – Google Art Project 2.jpg Téléversé : 25 avril 2017Domaine public— zQEbF0AA9NhCXQ at Google Cultural Institute, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=20330165
    – Et Bonaparte au pont d’Arcole, par Antoine-Jean Gros (ca. 1801), musée du Louvre, Paris. Base de données Joconde : entrée 000PE011542 ( Hauteur: 130 cm (51,1 po); Largeur: 94 cm) Antoine-Jean Gros — The Yorck Project (2002)

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KEN LE TOURISTE PARFAIT était ravi de ses voyages, cette semaine, d’Abu Dhabi au Cap et de l’Irlande au Japon, eh oui, sa vie n’était pas de tout repos…Voyages, hôtels et jet privés rythmaient ses rendez-vous d’Affaire sur toute la planète… A peine venait-il d’ atterrir à L.A que son ex, Barbie Chérie, l’appela « Oh, ne bouge pas de l’aéroport, My Dear, j’arriiiiive ! On va visiter le nouveau musée d’Ecosse, à Dundee, le « bébé » du V§A, Victoria and Albert Museum de Londres ! “Ken, posa son journal devant son petit café. Ce nouveau voyage l’enchantait…puisque Barbie en avait envie.