Fréquentation des musées du  monde en 2018

Chaque année depuis 2006, la TEA* présente un bilan, un  regard « chiffré » et argumenté sur les évolutions de la fréquentation culturelle des musées du monde ;  les parcs à thèmes y figurent aussi (Le Futuroscope ou Astérix et le Puy du Fou, pour la France) soit la culture « entertaining » – amusante, divertissante.   Notons d’ailleurs  une bonne nouvelle : à mon avis, la ségrégation Culture /Entertainement diminue en France, pays qui reconnait le Cirque comme un domaine culturel à part entière depuis les années Lang, après avoir toujours adoré les comédies du théâtre et du cinéma.
Bref, chaque année je pars donc en pèlerinage sur les sites, réseaux et Bilan de TEA* pour analyser et vous résumer les évolutions des fréquentations des musées et jeter un petit coup d’oeil sur les autres pour comparer. Voici les évolutions 2017-18, parues le 21 mai 2019. Le lien du Rapport est ici!
*La Themed Entertainment Association (TEA) est une association internationale à but non lucratif représentant les principaux créateurs, développeurs, concepteurs et producteurs de lieux et d’expériences dans le monde.

I – FRÉQUENTATION DES MUSÉES DU MONDE, LE TOP 20 ! Le Rapport propose une approche par grande régions du monde, L’EMEA (l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique) puis les autres parties du monde avec un chapitre important pour la Chine si cela vous itnéresse plus particulièrement.
– Les grands traits  des évolutions 2018 sont faciles à résumer : une hausse de la fréquentation pour la zone EMEA qui a deux pays leaders pour les musées, le Royaume-Uni et la France. Mais une  concurrence très rapide de la Chine, qui a pris il y a presque dix ans le « Musée » comme équipement majeur pour le développement culturel et touristique. Son  musée national de Beijing (Pékin), a aujourd’hui la même fréquentation que le Louvre et annonçait plus de 8 millions de visiteurs pour 2018 (+6,8% par rapport à 2017). (Voir les schémas et leur commentaire en IV, à la fin de ce billet et le lien du Rapport complet , pages 65 à 77  pour les musées, est  ICI !

II- TOP 25 DE LA FRÉQUENTATION DES PARCS A THÈMES 
Cette fréquentation des 25 parcs les plus importants  est en croissance de +3.3% pour 2017-2018 .Ils ont généré 252.0millions de visiteurs en 2018, contre 243,25 millions en 2017 (voir schéma page 13 du Rapport)
– Cette croissance a été forte en Allemagne ( Park Europa-) et aux Pays –Bas (Efteling)), au Danemark (Tivoli), en Italie (Gardaland) et au Royaume Uni (Alton Towers) (UK) et stable à Disneyland Paris, après un anniversaire réussi en 2017.
– Le Rapport cite aussi le Parc Astérix en croissance de +8.7% en 2018, ou la stabilité de la fréquentation du Futuroscope (France) et de Gröna Lund and Liseberg (Suède), tout en soulignant les projets d’extension du Futuroscope (21 attractions de Kid’s lLand) et les 2.3 millions de visiteurs du Puy du Fou, aux  Epesses, en Vendée (2018).
– Sans surprise, les Pays émergents reprennent le modèle des Parcs à Thèmes dans les pays émergents et Dubai2020 (UAE) en a prévu pour l’exposition internationale pour conforter son image et son accueil « family-friendly » et accroitre la fréquentation de sa destination.

CONCLUSION , cette  étude chiffrée  de la fréquentation des musées et autres sites touristiques « les plus fréquentés »  dans chacune des grandes régions du monde est très utile une fois par an. Elle permet d’avoir un aperçu des évolutions d’ensemble pour mieux « se situer ». Elle permet aussi de constater les changements comme la croissance rapide de certaines régions (Moyen-Orient ou Chine), qui se développent en reprenant, ou non, les mêmes modèles que l’occident (Musées, Parc à thèmes ou Expériences étonnantes par leur virtuosité immersive, comme celle de TeamLab numérique au Japon.  ).
Le Rapport évoque enfin,  rapidement, les raisons classiques de croissance ou de baisse de la fréquentation (p88) et ses très nombreux facteurs : nouvelles offres, nouvelles politiques (Economie, Tourisme), météo et climat, couverture médiatique, management, grands événements ou expositions, et, évidemment, les fermetures temporaires ou extensions.

POUR EN SAVOIR PLUS

  • Copyright et auteurs  Rapport : credits TEA/AECOM 2018 Theme Index and Museum Index: The Global Attractions Attendance Report Publisher: Themed Entertainment Association (TEA) Research: Economics practice at AECOM Editor: Judith Rubin Producer: Brian Sands Lead Designer: Matt Timmins
  •  L’Index thématique et l’index des musées TEA / AECOM 2018 :  accès au Communiqué de presse et à l’édition 2018 et aux éditions précédentes, c’est  ICI  .VOIR en particulier les Tea Rapports sur la Chine, ICI .
  • Photo de l’image de la couverture : Chimelong Ocean Kingdom’s Journey Of Lights Parade — Zhuhai, China Photo courtesy of Miziker Entertainment for TEA.

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III- LES SCHÉMAS COMMENTÉS! Quatre schémas du bilan  des musées TEA 2018 (Copies écran sur le pdf  de TEA).  

1 et 2TOP 20 Classement des Musées  du Monde . Le Louvre est le musée le mieux fréquenté du monde, avec plus de 10 millions de visiteurs. Mais le Musée national de Pékin est sur ses talons, avec une croissance insolente depuis trois ans. Londres a trois musées dans le Top 10, les USA en ont trois.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

3- TOP 20  DES MUSÉES EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique), ci-dessus! L’Europe domine le classement et deux pays cumulent les plus grandes fréquentations : le Royaume-Uni et la France (Londres, qui a cinq musées dans le Top ten,  et Paris qui a le musée le plus fréquenté du monde avec Le Louvre ).

4- La carte, EMEA, ci-dessous, complète les chiffres du tableau précédent  et  est éloquente pour les fréquentations. La fréquentation des musées  reprend à peu près la fréquentation « touristique » en général ; par exemple on y lit la course que se font Londres et Paris pour le nombre de touristes, chaque année!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Rappel du Lien vers le Rapport TEA,  ICI

Voir le document en entier, pages 65 à 77 du Rapport pour les musées, ICI !   http://www.teaconnect.org/images/files/328_465160_190524.pdf

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Ken Le Touriste  Parfait a envoyé cette photo à Barbie pour la Fête des Mères! Pas trop cool, le Ken?

 

KEN LE TOURISTE PARFAIT apporta son apéritif à Barbie Chérie, son ex, au bord de leur piscine à Los Angeles. Cette semaine avait été rude, pour Ken : un saut à Washington pour faire un golf avec qui-vous-savez (Obama ou Trump ? à vous de devinez !) puis il avait sillonné les principales villes de Chine en 6 étapes. Ken avait pris soin de laisser beaucoup de pourboires dans les palaces, ces  pays émergents lui faisant toujours un peu pitié… »Mais ils sont l’avenir ! » dit Barbie, qui lisait toujours  dans ses pensées…

 


Belle fin de semaine à vous, chers lecteurs, et mille amitiés!

Au Bonheur des Dames : Shopping et Culture!

I- INNOVATION, COMMERCE ET CULTURE
1- L’Innovation le Commerce et la Culture :  la naissance du magasin du Bon Marché, à Paris, fut célébrée comme une cathédrale du commerce par l’écrivain Emile Zola. Dans son roman Au Bonheur des Dames en 1883, Zola raconte l’ascension fulgurante d’Aristide Boucicaut qui construisit ce «Temple élevé à la folie dépensière de la mode».
Aujourd’hui, ces grands magasins nous racontent aussi toute une histoire culturelle, celle de nos sociétés, croisée avec l’histoire économique et plus particulièrement avec celle du Tourisme de Shopping ! Comme le résume l’office de Tourisme de Paris sur son site internet : « Sous leurs féeriques verrières Art Nouveau, les grands magasins sont devenus des monuments à visiter! »Et le tout dernier né sur les Champs-Elysées, le mois dernier, semble bien dédié aux Geeks!

Hôtel Lutetia

2- LE BON MARCHÉ La passion du Propriétaire du Bon Marché, Aristide Boucicaut, fut d’abord celle de l’innovation commerciale : entré comme vendeur dans le premier « Bon Marché » en 1848, il en devint propriétaire en 1863, acheta 50 000m2 de terrain alentour pour y construire son alors qu’il n’y en avait qu’une dizaine dans le monde à cette époque. Aristide avait le génie de tout voir en grand, semble-t-il, et le Bon Marché fut donc le premier Grand magasin en France, avec plusieurs étages et départements, mais aussi avec toute une série d’innovations : l’entrée libre, les prix fixes, marges réduites, la possibilité d’échanger ou de rendre ses achats. Puis un vrai service de livraisons «aussi loin qu’un cheval pouvait aller dans Paris et sa banlieue», et enfin la vente par correspondance grâce aux premiers catalogues de ses produits ; ajouter quelques événements de promotion comme les premiers soldes d’hiver et la saison du Blanc ; et, très intéressantes, des expositions culturelles pour « ne pas faire comme tout le monde » avec une grande galerie d’art dès 1875. Son marketing était donc parfait.
Enfin, le Tourisme de Shopping naquit peut –être en 1910 – grâce à l’Hôtel Lutétia que Marguerite, sa femme, (photo ci-contre)  fit construire « afin que ses importants clients de province fussent logés dans un établissement tout proche et correspondant à leur train de vie, quand ils venaient faire leurs courses à Paris ».

3- DE L’ART À TOUS LES ÉTAGES ! Le Lutetia et Le Bon marché furent construits dans le style « art déco, art nouveau » de leur époque par les mêmes architectes (Boileau Père et Fils) avec de grandes fresques et ces plafonds de lumière de verrières travaillées par des artistes et des calculs d’ ingénieurs, dont…Gustave Eiffel ! Mais c’est bien tout le magasin qui est imprégné d’art : les comptoirs, e les escaliers, le mobilier sont ultra-contemporains ; les circulations et les objets ou vêtements exposés aussi (Design et Mode, dirait-on aujourd’hui…). Entre culture, shopping et création, le Bon Marché osa, lors des Salons des Beaux Arts, proposé à tous les artistes refusés le droit d’accrocher leurs oeuvres dans le magasin dans une galerie des Beaux-Arts à partir de 1875 !

4- LE BON MARCHÉ ACTUEL continue cette tradition avec des allures de Galerie géante, des artistes invités et des coproductions d’oeuvres avec les artistes. Racheté en 1984 et rénové en 1987 par le groupe LVMH, le Bon Marché et son propriétaire mécène Bernard Arnault suivent  l’exemple d’Aristide en créant une collection d’art et de mobilier contemporains,  La Collection Le Bon Marché Rive Gauche, et des expositions culturelles culturelles avec des artistes des différents domaines de la création : arts visuels, mode, design, musique. (Photographes Martin Parr, en 2005 et Guy Bourdin, en 2009, ou la designeuse Charlotte Perriand, en 2011). Le Bon Marché est devenu, dit-il sur son site Internet , » un magasin où les valeurs d’authenticité et le culturel viennent se mêler étroitement au plaisir d’acheter. C’est bien plus encore: une façon d’être, un art de vivre, un esprit » ; en concluant sur « l’ ouverture sur le monde, un goût pour la culture, une tradition sans cesse revisitée » du magasin d’aujourd’hui.(Photo : Une oeuvre de Valerio Adami, Collection Bon Marché).

Verrière art déco _ Le Bon Marché

II- TOURISME, CULTURE ET GRANDS MAGASINS
Sur le site Paris Info Site officiel de l’Office du Tourisme et des Congrès , l’Office du Tourisme de Paris fait le compte des visiteurs : avec 120 millions de visiteurs annuels, les magasins du boulevard Haussmann sont une véritable ville dans la ville et le premier centre commercial d’Europe.
 On vient donc dans les grands magasins pour sentir l’air du temps, ce qui se fait de mieux, en ce moment, et de plus en plus ils se transforment en lieu de vie avec d’infinis services, de quoi boire et manger, se divertir et se reposer. Et les touristes étrangers dépensent : à Paris, 40% du chiffre d’affaires des grands magasins est généré par les touristes étrangers/ ; et plus de cinq millions de touristes revendiquent le shopping comme la première raison de leur séjour à Paris (Source : Observatoire économique du tourisme parisien).

1- UN PEU D’HISTOIRE ! Les Grands magasins naissent au milieu du 18éme siècle en Europe, déjà consacrés « magasins de nouveautés » comme les premières enseignes – Les Deux Magots , La Barbe d’or ; Aux Dames élégantes ; La Belle Jardinière-.Ils étaient souvent situés dans des passages couverts, pour favoriser la promenade même par intempéries.
Ces grands magasins proposèrent ensuite des espaces de liberté et de rencontres pour « les femmes bourgeoises dont la vie sociale se limite encore à l’époque aux fêtes familiales et à quelques sorties au théâtre ». Puis la révolution industrielle fit baisser les prix (mécanisation et production en masse ou séries). Les visiteurs des classes populaires purent y accéder, l’offre se diversifia et les moyens de transports nouveaux (chemin de fer, puis voitures et avion aujourd’hui) en firent une destination pour les touristes de passage avide de rapporter des souvenirs « authentiques » et pour eux « folkloriques ou ultra modernes.

2- AUJOURD’HUI, les touristes étrangers, et surtout les clientèles des pays émergents, sont attendus comme étant les meilleures clientèles possibles. Leur « culture », leur comportements et leur façon de voir et d’acheter des produits sont scrutés à la loupe par le marketing. Pour faire des marges financières importantes, il est certain que ce sont ces nouvelles clientèles qui sont attendues, avec des achats qui dépassent souvent le millier d’euros en produits de luxes (parfums et marques). Même si la guerre du shopping entre pays européens est déclarées depuis des décennies, (Change et ouvertures dominicales…) , chaque grand magasin offre de nouveaux services régulièrement (traducteurs, accompagnateurs…) à ces clientèles qu’ils doivent absolument fidéliser, ne serait-ce que pour créer de nouveaux magasins dans ces pays à fort potentiel pour leur avenir.

III – REPENSER UN GRAND MAGASIN pour le XXIéme siècle Le futur des Galeries Lafayette (127 ans !) est situé depuis quelques jours dans son nouveau magasin, au 52- 60, Champs Elysées.L’idée de sa Direction fut de bouleverser les codes habituels, d’intégrer les pratiques numériques, de revisiter les services, et, évidemment, d’en faire des lieux de vie, comme les musées. Le nouveau magasin est présenté par le directeur général et ses équipes comme un «glocal store », pour les habitants ( locaux) et les touristes ». L’enseigne souhaite « parler aux Parisiens tout en ayant une visibilité globale […]«Notre objectif est d’attirer une clientèle cosmopolite, puisque nous avons autour de nous un nombre exceptionnel de grands hôtels. »(Surface : 6 500m2 ; 650 marques de mode, beauté au rez-de-chaussée ; architecte Danois, Bjarke Ingels, Agence BIG ; Café Citron : Designer Simon Porte Jacquemus et Caviar Kaspia ).Voir toutes les nouveautés proposées par le magasin ici, sur Le Figaro , dont :
Ouverture jusqu’à minuit tous les jours sauf le dimanche(21 h).
– beaucoup de digital et multicanal dans la relation client
– les cintres connectés, avec bouton de commande – couleur ou taille différente-et «runner» qui vous l’apporte en cabine.
– «Un commerce conversationnel»
– Recrutements sur Instagram et former (selon des méthodes développées avec l’IFM, l’Institut français de la mode) 300 vendeurs ou personal stylists.
– – Cabines humaines avec « une âme par la lumière, par les fleurs ».
Une équipe de plus de 400 personnes a formalisé le projet, disait l’interview de Fashion Network : Tout est 100 % Galeries Lafayette, sans concessions ou de corners. Nadia Dhouib et Clara Cornet évoquaient aussi l’an dernier « une combinaison de différentes énergies », avec de la mode, faisant appel à « des grandes marques mélangées à des créateurs émergents », mais aussi de la gastronomie, de la musique, des livres, etc.
Où nous retrouvons donc, en conclusion, le shopping, le tourisme et la Culture!

III- POUR EN SAVOIR PLUS
Galeries Lafayette des Champs-Elysées : d’autres articles sur les futures Galeries Lafayette :ICI .
1- PETITE HISTOIRE DU BON MARCHÉ : 1852-1984
1852 : Aristide Boucicaut s’associe aux frères Videau, propriétaires du magasin de nouveautés Au Bon Marché, où il est entré comme vendeur en 1848».
1869 : La première pierre des nouveaux magasins conçus par l’architecte Alexandre Laplanche est posée. Aristide Boucicaut achète les terrains voisins
1874 : Les architectes Louis-Auguste Boileau, son fils, Louis-Charles, et l’ingénieur Gustave Eiffel, pionniers dans l’utilisation du fer et du verre, modifient la façade de la rue Velpeau et aménagent l’intérieur du magasin le dotant d’escaliers monumentaux et de lanternes.
1877 : Décès d’Aristide Boucicaut qui n’aura pas vécu assez longtemps pour voir l’achèvement des travaux en 1887, date à laquelle Marguerite Boucicaut meurt après avoir poursuivi l’œuvre de son mari.
1883 : Parution du roman Au Bonheur des Dames d’Émile Zola qui s’inspire du Bon Marché.
1923 : Création du premier Comptoir de l’Alimentation dans un grand magasin, ancêtre de la Grande Épicerie créée en 1978.
1969 : Rachat du Bon Marché par les frères Willot.
1984 : Le Bon Marché entre dans le groupe LVMH qui entame des travaux de rénovation pour en faire un grand magasin luxueux
2- Chronologie des autres grands magasins du monde :ici. 
3- Journal La Croix Des monuments côté scène, côté coulisses -Le Bon Marché, «cathédrale du commerce moderne» ? Un article de Stéphane Dreyfus, – 19/07/2012 , à lire ICI.
4- Nathalie Mercier, Le grand magasin parisien : Le Bon Marché, 1863-1938, mémoire de fin d’études de l’École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques, 1985
5- Le Bon Marché : Wikipedia
6- Et source du Bon Marché pour son Histoire
7- Aujourd’hui, les Grands magasins ! les nouvelles Galeries Lafayette des champs Elysées à Paris.L’une des premières déclarations sur le  projet par le DG, Nicolas Houzé,  au sujet du projet des Galeries Lafayette des  Champs Elysées ( en vidéo).

Aristide Boucicaut

NOS PHOTOS Paris – Le Bon Marché
– Le BM la nuit Rue CC BY 3.0 6 21 novembre 2012 6 Auteur Mbzt
– AB, Aristide Boucicaut AB CC BY-SA 3.0- 17 décembre 2010- Auteur : Reinhardhauke
– Le Bon Marché, l’une des verrières intérieures.jpg CC BY-SA 3.0 22 juin 2009- Auteur Fred Romero from Paris, France
– Photo angle haut de immeuble CC BY 2.0 File:Paris – Le Bon Marché (31885711304).jpg- 11 décembre 2016- Auteur Fred Romero from Paris, France
– Hôtel Lutetia 24 janvier 2018, 16h26IMG_0470 Auteur Arthur Weidmann de Paris, France
– Angle et immeuble avec affiche Grande Epicerie- 2008 licence Creative Commons Attribution 3.0 (non transposée). Auteur : hiro449944

 

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KEN LE TOURISTE PARFAIT
Ken avait décidé d’aller à Miami voir et acheter de l’art contemporain, car ça, au moins, ça lui apprendrait à mieux comprendre le monde et sa vie! Son ex, Barbie Chérie, était éperdue de bonheur à cette annonce, même si elle la trouvait, comment dire, un peu « pompier »…« Quelle bonne idée pour te changer les idées, après ta semaine de rendez-vous d’affaire, tes longs vols entre la Chine et l’Australie et tes trois Palaces, cette semaine! ». Bon, comme Ken ne savait pas mentir, il finit par avouer « Bon, Barbie, toi, tu irais acheter de l’art contemporain dans un grand magasin ? »

 

Les coulisses de Cannes !

Le Festival de Cannes reste le premier événement du monde pour sa médiatisation, après la Coupe du Monde de Football et les Jeux Olympiques ! Le Festival de Cannes a su évoluer, devenir de plus en plus désirable et professionnel, bref, incontournable. Après notre billet, en 2017, consacré à l’histoire du Festival et son développement pour fêter ses 70 ans,  voici cette année les coulisses avec tous les chiffres-clés nécessaires. Nous verrons aussi, car c’est peut-être le sujet le plus important du tourisme culturel, quelles sont les relations entre le festival et le quotidien des habitants : comment l’événement contribue-t-il au bien-être des habitants et, en particulier, aux projets « Cinéma » de la Ville ou à l’éducation  artistique et culturelle des jeunes?

I – COMBIEN COÛTE/RAPPORTE LE FESTIVAL ?
– QUELQUES CHIFFRES-CLÉS : la Ville communique sur un budget global annuel du Festival qui s’élèverait à 20 millions d’euros, dont 50% de subventions publiques (Ministère de la Culture, Mairie de Cannes...).L’organisation et réalisée par une équipe de 109 personnes et les frais d’organisation du Festival seraient de 4,9 millions d’euros, soit 8% des retombées directes. Les retombées économiques atteindraient d’environ 200 millions d’euros. Le nombre de visiteurs est de 120.000, dont plus de 4.000 journalistes et 1845 films long métrages et 4240 court-métrages sont visionnés par les différents jurys cette  année.
Pendant 12 jours, la population de Cannes passera de 75.000 à plus de 200.000 personnes, dont la sécurité est assurée par 700 fonctionnaires de police et 639 caméras dans la ville.

  • Tout d’abord, et hors retombées sonnantes et trébuchantes, le Festival rapporte une notoriété et une bienveillance nationales et internationales pour le Cinéma et pour la ville de Cannes qui devient « prestigieuse »car, sous les projecteurs, c’est elle la star! La beauté de la baie de Cannes et le dynamisme et l’économie de la Ville de Cannes se confondent sur les images. Elargissons cette notoriété à la Culture et à la France « en général », dont les images sont très positives pour une semaine très médiatisée partout dans le monde. Sommes très importantes, quand on connait le coût d’une simple campagne de communication vers deux ou trois pays, campagnes dont les contenus ne susciteront ni émotion, ni admiration hors norme comme le font les stars qui montent les marches devant les 4000 photographes ! (Leonardo di Caprio ou Elton John cette année, par exemple).
    – AUX PROFESSIONNELS DU CINEMA, grâce au Marché du Film qui se tient en même temps que le festival chaque année et où l’on s’échange et achète des droits cinématographiques. Le montant évalué des contrats signés lors du Marché du film est d’environ 620 millions d’euros. 114 pays sont représentés, plus de 12 000 festivaliers accrédités auxquels sont proposés pas moins de 3.800 films. Avec  l’envol du streaming et des plateformes actuelles (Netflix, Prime vidéo d’Amazon, Apple vidéo, et futures (Warner media) c’est un secteur en plein développement, l’un des plus rentables et qui connait un développement spectaculaire.

– AUX MÉTIERS DU TOURISME : pendant dix jours tous les hôtels affichent complet avec des tarifs très élevés pour 5130 chambres d’hôtel. Les festivaliers dépensent en moyenne près de 210 euros par jour et le secteur de l’hébergement représente plus de 55 % des dépenses totales. Quant à la restauration, elle totalisera environ 20% des dépenses engagées, en additionnant près de 700.000 repas. En résumé, comme dit dans les dossiers de presse « Les dépenses importantes effectuées dans tous les hôtels, tous les bars et les nombreux endroits dédiés aux réceptions, grâce à l’afflux d’une clientèle fortunée, feront sans doute beaucoup de bien à l’économie globale de la cité et de ses environs. »
«Le Festival de Cannes représente 10 à 15% du chiffre d’affaires de certains établissements», rappelle Michel Chevillon, président du Syndicat des Hôteliers de Cannes, au Figaro. «Outre l’activité purement hôtelière, l’hôtellerie haut de gamme doit en effet fournir des services de restauration, de location de salles, d’organisation de salon ou de cocktails aux entreprises».

– AUX COMMERÇANTS ET A TOUS LES AUTRES FOURNISSEURS ET PROFESSIONNELS locaux, grands bénéficiaires de l’organisation du Festival dans leur ville : gros yachts à approvisionner, fêtes à animer, tous les évènements comme les projections privées. Mais aussi matière grise, marketing ou professions de la culture, tout le monde peut en profiter dès le mois de janvier, date du lancement de chaque édition

II – QUELS LIENS ENTRE LES HABITANTS ET LE FESTIVAL, Bien sûr il y a beaucoup d’habitants qui profitent du festival pour partir ailleurs en vacances et louer à prix d’or leur domicile. On dénombre 18.000 annonces de meublés touristiques (4000 en 2015…) Au total, le maire,  David Lisnard, estime le nombre de nuitées supplémentaires à 500.000. Ce qui crée 2.400 emplois ponctuels.

-À LONG TERME, pour la Ville de Cannes et la région ! La Ville, pour le long terme, profite de sa notoriété et de la présence de tout le monde du cinéma pour engager de nouvelles politiques et de nouveaux investissements. L’objectif est de faire profiter tous les jeunes d’une l’éducation artistique et de devenir une Ville créative, grâce à ses industries culturelles. De nouveaux budgets ont donc été dédiés, par exemple à ces trois nouvelles expériences. Sans le succès, la notoriété et les retombées du festival, on peut penser que ces programmes ne seraient pas aussi complets!
1- RÉUSSIR LA GÉNÉRALISATION DE L’EDUCATION ARTISTIQUE ET CULTURELLE – Un programme cent pour cent EAC! .Nous avons présenté cette opération, dans notre billet « La Culture pour tous », et en voici le résumé : la Ville de Cannes a décidé de proposer un programme diversifié (champs disciplinaires, d’intensité d’indice d’exposition à l’art et de coût), de la maternelle au collège. La base choisie est une classe d’âge scolarisée de 1000 enfants soit 12 000 enfants concernés sur toute la période de scolarisation obligatoire de 3 à 16 ans.
– Côut total  pour 12 000 jeunes touchés, 8 dispositifs complémentaires, 22 512 heures d’interventions annuelles soit 31 ETP cat. B, coût total 600 000 euros, hors subventions et redéploiements. Etude de France Urbaine, mai 2018, ICI.


2- Le Nouveau Festival des Séries, depuis 2018, puisque Cannes « dispose de toutes les infrastructures et du savoir-faire nécessaire pour accueillir une telle manifestation », a dit le Maire, dont la Ville accueille d’autres salon internationaux sur l’Image et l’audiovisuel.
3- Un nouveau Campus, lieu de formation de futurs professionnels, dès septembre 2019 aux métiers d’avenir de l’audiovisuel et du cinéma, des jeux vidéo, du design et du développement web. On peut parier que de jeunes entreprises des secteurs liés à l’écriture, aux médias, au digital et aux nouvelles industries créatives en général s’installeront à Cannes ou dans la proximité.
Le Campus, situé à l’ouest de la ville, comprendra une université de 1000 étudiants abritée dans un nouveau bâtiment (Christophe Gulizzi, Architecte et coût de 30,3 M€) et une pépinière, la Cité des entreprises, qui s’installera dans la Bastide rouge.

CONCLUSION Encore une bonne nouvelle, pour le tourisme culturel : certaines villes savent conjuguer une politique culturelle dédiée aux habitants avec un immense événement international. Profiter des compétences si nombreuses liées au Cinéma et aux Séries et créer un enseignement supérieur, voilà une bonne idée, à mon avis, qui empêchera les jeunes de « monter à Paris ». Même intérêt pour l’éducation artistique et culturelle, qui peut être un levier de professions ou de créativité. Savoir conserver les compétences locales devrait être, à mon avis, une priorité  des élus !
Résumons,  pour terminer, les atouts du festival comme un « mélange festif, prestigieux et financier, enjolivé par la présence glamour de nombreuses stars mondialement célèbres, qui transforme Cannes en une destination absolument unique dans l’Hexagone. Cette effervescence allonge en plus nettement la période touristique, ce qui profite au final à toute la Côte d’Azur. » A commencer par les habitants, pourrait-on ajouter ! Alors, à l’année prochaine, à Cannes ?

En attendant, pour voir les films, il faudra attendre la fin du festival, la sortie en salle puis la durée de la fameuse  » chronologie des média »s, une exception française qui nous oblige à attendre   4 mois pour la VOD payante à l’acte et vente ou location ; 10 à 12 mois pour une chaîne cryptée payante (Canal+); 22- 24 mois sur une chaîne de télévision gratuite et 26 mois pour une VOD par Abonnement, pouir voir un  film.

POUR EN SAVOIR PLUS
– Festival de Cannes : un accélérateur économique pour la ville. https://www.festival-cannes.com/fr/infos
– Chiffres-clés rigolos : dans les dossiers de presse et , Le Figaro et ar Paul GuermonprezLe 14 mai 2019 à 15h00, Téléstar . https://www.telestar.fr/culture/cannes-2019-les-chiffres-fous-du-festival-427980

Le tapis rouge recouvre 24 marches et fait 60 mètres de long. Il est changé plusieurs fois par jour pendant toute la durée du Festival. Sur près de 12 jours de Festival, ce sont de 6 à 7.000 mètres carrés de tapis rouge qui seront utilisés.Après le Festival, les tapis usagés sont recyclés par à une société en billes de plastique et en en tapis de voiture.

– La Palme d’or est offerte par le joaillier Chopard, partenaire du Festival depuis 21 ans.La Palme d’Or de 18 carats récompense le meilleur film de la compétition coûte 20 000 euros et sept mini-palmes sont remises aux principaux prix (Meilleurs acteur, actirce, réalisateur, Grand prix, Court métrage,etc
– Retombées économiques, sur Boursorama .
LE PROGRAMME du festival est sur le site officiel du festival : https://www.festival-cannes.com

Toutes les bandes annonces des films de cette année sont sur le site du Festival, ICI.
Pour plus d’informations, consulter le site du Festival :
Le FIGARO : 2018, 197 millions de retombées économiques

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KEN LE TOURISTE PARFAIT saluait la foule, à Cannes. Son ex, Barbie Chérie, était à ses côtés et ils  avaient fière allure. Après une bonne dizaine de voyages à travers le monde en long courrier, cette semaine, il avait décidé de tenir sa réunion d’Affaire dans la Ville du Cinéma, en France. Soudain, il se réveilla. L’avion atterrissait, son taxi avait envoyé un « OK », de nouvelles aventures les attendait. Il venait de rêver….