VivaTech : Tourisme, Culture et Numérique!

Aujourd’hui nous ferons un petit tour au  plus grand Salon de l’innovation numérique en France, VivaTechnology, qui a reçu il y a quelques jours 124 000 visiteurs, 13 000 startups, 3 300 investisseurs et 2 500 journalistes, avec 125 pays représentés, et tout ce beau monde en trois jours, du 16 au 18 mai.
Viva Tech est donc un Forum qui prend le pouls des relations entre l’Economie, les entreprises et les filières du Numérique et de l’Innovation, depuis 2016.(Photo: Dossier de Presse Viva Technology)
Et voici trois bilans de VivaTech :  celui de Sophie Lacour, DG d’Advanced Tourism et spécialiste de la prospective touristique ; puis, pour la Culture, le bilan d’Elisa Gravil, CEO de Museovation ; enfin Fred Cavazza, qui lui a aussi rédigé un brillant petit article  sur “VivaTech”,  sur son blog, replacera, pour conclure, les innovations actuelles  dans le grand flux permanent mondial du  web et de l’innovation.

I- VIVA TECH et le TOURISME, ou le Salon VivaTech comme source d’inspiration pour SOPHIE LACOUR
Sophie est une magicienne qui convertit tout ce qu’elle voit dans un Salon en source d’inspiration! Inspiration pour de nouvelles solutions qui seraient, par exemple, utiles au Tourisme (Ingénierie ou visiteur) ou à la Culture (Institutions ou visiteurs).
Voici son bilan de VivaTech, en une vidéo partagée par Tourmag dans l’article “les acteurs du tourisme ont encore brillé par leur absence…”  qui suit un savoureux “Cachez cette startup que je ne saurais voir!”(Photo: Dossier de Presse VivaTechnology : Thalès- Première table à Hologram multi joueurs; Euclideon Unlimited-)

  • VOIR LA VIDEO Viva Tech :
    Le bilan de VivaTech par Sophie Lacour, DG d’Advanced Tourism-Un article rédigé par Romain POMMIER le Dimanche 19 Mai 2019. Qu’ elle parle des “bouts” du robot Pepper, ou de ce qui nous attend à l’avenir, Sophie est toujours très encourageante! Adresse de la vidéo : ICI.
    Durée : 5:11 minutes

    En résumé, Sophie nous dit:
    1- “les acteurs du tourisme ont encore brillé par leur absence et il n’y avait, nous dit Sophie, que très peu de start ups qui faisaient des propositions pour le tourisme – 50 sur les 3000 sociétés présentes- : Malgré des incubateurs, des accélérateurs ou autres lieux qui hébergent des startups, “elles se se retrouvent parfois dans l’incapacité à développer leur solution en phase industrielle par manque de soutien“, dit l’article de Romain PommierJournaliste – TourMaG.com – Et puis il n’y a pas que le Tourisme ou leur nombre décroit!
    2- Des milliers de stands sur la data, l’intelligence artificielle, la 5G et les services de mobilité. “Internet a totalement révolutionné la distribution et les nouvelles technologies, nos façons de vivre, mais nous sommes arrivés à un point de bascule“.
    3- La Région Centre-Val-de-Loire fut la meilleure pour la Culture, ce que confirmera aussi  Elisa Gravil;
    4- “La présence à foison des casques de réalités virtuelles.Cette technologie est aboutie, mais sans réel usage professionnel.” C’est vrai que ces technologies ont envahi tout Salon qui se respecte.Par contre il n’y a que très peu d’évaluation, en France, donc difficile de savoir quelle sera la meilleure.

En conclusion, Sophie  nous rassure : “Viva Tech est très intéressant… Et inspirant. La technologie ne remplacera pas l’humain, car le tourisme est un monde profondément humain.”

II- VIVATECH et la CULTURE PAR ELISA GRAVIL

Hey VivaTech ! Et la Culture alors ?!! Un drôle de titre pour un très bon retour d’expérience de  Vivatech 2019,  vu par le “Museovation”  d’Elisa  sur Twitter (le 23mai 2019):
Cela fait trois sessions que j’arpente les allées et les conférences de VivaTech, et c’est avec tristesse que je vois se dissoudre année après année la place des musées et institutions culturelles, au sein du salon digital le plus influent de France“. Comme Sophie Lacour, Elisa Gravil, spécialiste de Culture et de Numérique, n’a pas “retrouvé ses petits” : le logo du Ministère de la Culture  est particulièrement absent de VivaTech cette année, et  le label French Tech Culture n’existe plus!
1- La Région Centre-Val-de-Loire aurait pourtant mérité un Label French Tech cette année, selon Elisa, avec
l’anniversaire des 500 ans de la mort de Léonard de Vinci qui a présidé au choix d’innovations devenues des classiques : GuestViews , Archistoire, AGP – Art Graphique & Patrimoine qui avait scanné Notre-Dame de Paris  mais de gros acteurs ( Ubisoft ou Microsoft) lui raviront ce rôle pour restaurer Notre Dame.
2- Pour les nouveautés dans cette région et ailleurs :
Smart Tourism Lab de Tours, projet qui reliera “patrimoine et art de vivre ensemble
Le stand du CNRS présente la très bonne star up Mercurio, avec son scanner 3D permettant de générer de manière automatisée des modèles réalistes d’objets d’art.
Pepper, le petit Robot charmant, un peu boudé en 2018 à Paris, s’éclate au Smithonian Institute aux Etats-Unis, et ça marche ! “Plus de 15 robots accueillent, orientent et renseignent sur le contenus des œuvres. Les visiteurs adorent et ne cessent de faire des selfies avec ces gentils interlocuteurs qui ne se lassent jamais de leurs questions, même les plus incongrues, auxquelles il répond avec humour”, dit l’article d’Arnet.
Retour en force d’ICONEM,portée par Microsoft, spécialisée depuis 2013 dans le patrimoine en danger qui va travailler sur Notre Dame de Paris pour  le projet  « Open Notre-Dame » : Microsoft et Iconem associent leurs compétences pour contribuer à la restauration de Notre Dame à travers un projet open data très brillant , que nous vous présenterons la semaine prochaine!Un Objectif “big data”, avec une base de centaines de milliers d’images de Notre Dame à créer, base qui servira à sa restauration
3- Des tendances lourdes :
– Les incubateurs sont rares mais souvent en développement, comme celui du CMN, le Centre des monuments nationaux.
– Nombreuses aussi sont les startups qui avaient conçu des expériences pour les institutions culturelles publiques mais ont, faute d’une demande suffisante et pour survivre,  migré vers des clients privés (Guest View,  vers le tourisme du Luxe; ou Artify, galerie d’art numérisée qui se tourne vers des prestations pour les entreprises; Skyboy,expérience immersive à 360° qui croise art, audiovisuel, technologie et scénographie territoriale, etc…
Les très gros acteurs semblent absents, comme Google Art§Culture, brillant exemple et pionnier de la mise en ligne des oeuvres pour des milliards d’amateurs. Sans doute trop attaqué en Europe, Google Art boude. notre continent “A quand donc la disparition de Google Arts & Culture ?” demande Elisa.

CONCLUSION
Laissons donc le grand sage Fred Cavazza conclure, après sa propre visite du Salon, avec ce petit bilan malicieux car inattendu, comme toute promesse de bonheur : VivaTech 2019 : l’innovation au service de la quatrième révolution industrielle et du mieux vivre .Pour qui ne connaitraît pas Fred Cavazza, il se présente ici  comme un vieux travailleur dans les métiers de l’internet (depuis plus de 20 ans…) ayant publié deux livres: Social business et Internet mobile.Et moi, j’aime énormément son blog, parfait pour qui n’est pas “pro”, justement. Le genre de blog qui, comme le fait aussi Philippe Fabry dès qu’il vous explique quelque chose,  vous rassure car tout devient limpide et vous pouvez (enfin) comprendre les évolutions numériques. Avec eux, la vie est belle!
Le bilan de Fred CAVAZZA:
La 4e édition de VivaTech s’achève, et elle était encore plus impressionnante que les précédentes, portée par un marché et des acteurs en pleine transformation digitale. Nous sommes en effet au coeur de la quatrième révolution industrielle, une révolution initiée par le numérique et stimulée par l’innovation. Si les nombreux participants donnaient l’impression de ne pas savoir pourquoi ils étaient là dans les éditions précédentes, tout le monde semblait avoir les idées claires cette année : la révolution numérique est en marche, rien ne pourra l’arrêter ou la ralentir, autant donc en profiter pour essayer de mieux faire les choses“.[…]
Si je devais résumer cette nouvelle édition de VivaTech : il faut arrêter de fantasmer sur un avenir meilleur en pratiquant la fuite en avant technologique, et mieux employer les technologies et innovations à notre disposition pour stabiliser notre société et pérenniser nos modes de vie.[…] Etude «Tech for Good»: utiliser la technologie pour atténuer les perturbations et améliorer le bien-être.”

– Quatre grandes tendances à VivaTech, pour F.Cavazza :
-1- Une approche moins naïve de l’inclusion technologique ;trouver des solutions communes pour mieux nous comprendre, pour mieux nous parler, pour mieux cohabiter.
-2- Des solutions concrètes pour réduire la dette numérique des entreprises et faire face aux prochains défis technologiques ;l’innovation a atteint un palier d’efficacité, une innovation de plus ou de moins ne fera pas la différence
-3- Des applications commerciales pertinentes ; “J’ai été grandement impressionné par le discours d’ouverture de Ginni Rometty, la CEO d’IBM sur l’innovation positive. Personne ne peut nier l’impact positif du progrès technologiques : en 200 ans, la richesse globale a été multipliée par 23, tandis que l’espérance de vie a progressé de 245% et que la durée hebdomadaire moyenne du travail a baissé de 49% (statistiques issues de l’étude de McKinsey)”.
– 4- une réelle ambition de moderniser notre quotidien.l’émergence d’un nouveau modèle de productivité reposant sur la production combinée d’humains, de robots et d’IA (Power Jobs : Pourquoi l’intelligence artificielle ? Pour faire plus avec moins) ; la généralisation de l’exploitation des données et des IA pour stimuler la performance .

POUR EN SAVOIR PLUS
– Sophie LACOUR est Docteure en sciences de l’information et de la communication, spécialisée dans la prospective touristique et dirige Advanced Tourism et un article de TOURMAG sur le bilan de Viva Tech : cachez cette start-up du tourisme que je ne saurais voir”, avec la vidéo ci-dessus . Publié par Romain Pommier Journaliste – TourMaG.com le Mercredi 22 Mai 2019
Elisa GRAVIL,major de promotion du MBA DMB 2018 a développé son expertise sur la transformation digitale du monde muséal et patrimonial.Elle a un double parcours Essec /Ecole du Louvre et a fait sa thèse sur “Les enjeux de l’open innovation dans les musées”.(Voir son profil ici  ). Et son Museovation (sur des sujets tels que les incubateurs au sein des musées ou encore la Blockchain et le marché de l’art) sur LinkedIn , Tweeter et Facebook. Voir aussi le  portrait d’Elisa Gravil, diplômée du MBA DMB.
-LIRE LE BILAN DE FRED CAVAZZA FredCavazza.net , blog passionnant sur les Usages numériques et la transformation digitale – Pour son bilan VivaTech 2019 : l’innovation au service de la quatrième révolution industrielle et du mieux vivre 21/05/2019.
– VIVA TECH, enfin,  a été créé en 2016 et le salon veut devenir un rendez-vous international qui compte, comme le CES de LasVegas, le Web Summit, SXSW ou le Mobile World Congress. Ce qui fait la particularité de cet évènement, la présence des grands acteurs de l’économie (La Poste, LVMH, EDF, Orange, BNP, Accor, SNCF, TF1, Sodexo, Thales, Valeo, Vinci…), les startups et les politiques autour d’enjeux technologiques et sociétaux. Par exemple, son Tribunal pour les Générations Futures posait la question, cette année : “Internet a-t-il tué la démocratie ?” et était organisé en partenariat avec Usbek & Rica (Avec jeux de rôles : Témoins, avocats, procureurs Venez prendre part au débat et donner votre verdict !). Une autre séquence sur l’Art Digital a présenté une vidéo d’Ange Leccia (Hommage aux premiers pas de l’homme sur la lune). Mais, pour les contenus culturels, c’est la musique qui, de très loin, l’a emporté pour l’innovation.(Photo : “Toiles du Futur,” par LVMH- Dossier de Presse Viva Technology).

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KEN LE TOURISTE PARFAITKen, tu es à VivaTech?”, lui demanda son ex, Barbie Chérie, au téléphone. Il n’osait pas trop lui dire qu’il attendait Elisa et Sophie pour qu’elles le guident.Après une semaine harassante, entre Beijing et Oslo, puis un retour à Los Angeles via un petit crochet en Australie, Ken avait donc sept palaces et douze repas gastronomiques au compteur, cette semaine.Mais il avait accompli sa mission : organiser une demi douzaine de réunions d’Affaire et laisser tout plein de retombées économiques derrière lui, comme un sillage. Les cadeaux rapportés à Barbie étaient à ce prix, exhorbitant, mais quand on aime…

 

Fréquentation des musées du  monde en 2018

Chaque année depuis 2006, la TEA* présente un bilan, un  regard « chiffré » et argumenté sur les évolutions de la fréquentation culturelle des musées du monde ;  les parcs à thèmes y figurent aussi (Le Futuroscope ou Astérix et le Puy du Fou, pour la France) soit la culture « entertaining » – amusante, divertissante.   Notons d’ailleurs  une bonne nouvelle : à mon avis, la ségrégation Culture /Entertainement diminue en France, pays qui reconnait le Cirque comme un domaine culturel à part entière depuis les années Lang, après avoir toujours adoré les comédies du théâtre et du cinéma.
Bref, chaque année je pars donc en pèlerinage sur les sites, réseaux et Bilan de TEA* pour analyser et vous résumer les évolutions des fréquentations des musées et jeter un petit coup d’oeil sur les autres pour comparer. Voici les évolutions 2017-18, parues le 21 mai 2019. Le lien du Rapport est ici!
*La Themed Entertainment Association (TEA) est une association internationale à but non lucratif représentant les principaux créateurs, développeurs, concepteurs et producteurs de lieux et d’expériences dans le monde.

I – FRÉQUENTATION DES MUSÉES DU MONDE, LE TOP 20 ! Le Rapport propose une approche par grande régions du monde, L’EMEA (l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique) puis les autres parties du monde avec un chapitre important pour la Chine si cela vous itnéresse plus particulièrement.
– Les grands traits  des évolutions 2018 sont faciles à résumer : une hausse de la fréquentation pour la zone EMEA qui a deux pays leaders pour les musées, le Royaume-Uni et la France. Mais une  concurrence très rapide de la Chine, qui a pris il y a presque dix ans le « Musée » comme équipement majeur pour le développement culturel et touristique. Son  musée national de Beijing (Pékin), a aujourd’hui la même fréquentation que le Louvre et annonçait plus de 8 millions de visiteurs pour 2018 (+6,8% par rapport à 2017). (Voir les schémas et leur commentaire en IV, à la fin de ce billet et le lien du Rapport complet , pages 65 à 77  pour les musées, est  ICI !

II- TOP 25 DE LA FRÉQUENTATION DES PARCS A THÈMES 
Cette fréquentation des 25 parcs les plus importants  est en croissance de +3.3% pour 2017-2018 .Ils ont généré 252.0millions de visiteurs en 2018, contre 243,25 millions en 2017 (voir schéma page 13 du Rapport)
– Cette croissance a été forte en Allemagne ( Park Europa-) et aux Pays –Bas (Efteling)), au Danemark (Tivoli), en Italie (Gardaland) et au Royaume Uni (Alton Towers) (UK) et stable à Disneyland Paris, après un anniversaire réussi en 2017.
– Le Rapport cite aussi le Parc Astérix en croissance de +8.7% en 2018, ou la stabilité de la fréquentation du Futuroscope (France) et de Gröna Lund and Liseberg (Suède), tout en soulignant les projets d’extension du Futuroscope (21 attractions de Kid’s lLand) et les 2.3 millions de visiteurs du Puy du Fou, aux  Epesses, en Vendée (2018).
– Sans surprise, les Pays émergents reprennent le modèle des Parcs à Thèmes dans les pays émergents et Dubai2020 (UAE) en a prévu pour l’exposition internationale pour conforter son image et son accueil « family-friendly » et accroitre la fréquentation de sa destination.

CONCLUSION , cette  étude chiffrée  de la fréquentation des musées et autres sites touristiques « les plus fréquentés”  dans chacune des grandes régions du monde est très utile une fois par an. Elle permet d’avoir un aperçu des évolutions d’ensemble pour mieux « se situer ». Elle permet aussi de constater les changements comme la croissance rapide de certaines régions (Moyen-Orient ou Chine), qui se développent en reprenant, ou non, les mêmes modèles que l’occident (Musées, Parc à thèmes ou Expériences étonnantes par leur virtuosité immersive, comme celle de TeamLab numérique au Japon.  ).
Le Rapport évoque enfin,  rapidement, les raisons classiques de croissance ou de baisse de la fréquentation (p88) et ses très nombreux facteurs : nouvelles offres, nouvelles politiques (Economie, Tourisme), météo et climat, couverture médiatique, management, grands événements ou expositions, et, évidemment, les fermetures temporaires ou extensions.

POUR EN SAVOIR PLUS

  • Copyright et auteurs  Rapport : credits TEA/AECOM 2018 Theme Index and Museum Index: The Global Attractions Attendance Report Publisher: Themed Entertainment Association (TEA) Research: Economics practice at AECOM Editor: Judith Rubin Producer: Brian Sands Lead Designer: Matt Timmins
  •  L’Index thématique et l’index des musées TEA / AECOM 2018 :  accès au Communiqué de presse et à l’édition 2018 et aux éditions précédentes, c’est  ICI  .VOIR en particulier les Tea Rapports sur la Chine, ICI .
  • Photo de l’image de la couverture : Chimelong Ocean Kingdom’s Journey Of Lights Parade — Zhuhai, China Photo courtesy of Miziker Entertainment for TEA.

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III- LES SCHÉMAS COMMENTÉS! Quatre schémas du bilan  des musées TEA 2018 (Copies écran sur le pdf  de TEA).  

1 et 2TOP 20 Classement des Musées  du Monde . Le Louvre est le musée le mieux fréquenté du monde, avec plus de 10 millions de visiteurs. Mais le Musée national de Pékin est sur ses talons, avec une croissance insolente depuis trois ans. Londres a trois musées dans le Top 10, les USA en ont trois.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

3- TOP 20  DES MUSÉES EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique), ci-dessus! L’Europe domine le classement et deux pays cumulent les plus grandes fréquentations : le Royaume-Uni et la France (Londres, qui a cinq musées dans le Top ten,  et Paris qui a le musée le plus fréquenté du monde avec Le Louvre ).

4- La carte, EMEA, ci-dessous, complète les chiffres du tableau précédent  et  est éloquente pour les fréquentations. La fréquentation des musées  reprend à peu près la fréquentation “touristique” en général ; par exemple on y lit la course que se font Londres et Paris pour le nombre de touristes, chaque année!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Rappel du Lien vers le Rapport TEA,  ICI

Voir le document en entier, pages 65 à 77 du Rapport pour les musées, ICI !   http://www.teaconnect.org/images/files/328_465160_190524.pdf

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Ken Le Touriste  Parfait a envoyé cette photo à Barbie pour la Fête des Mères! Pas trop cool, le Ken?

 

KEN LE TOURISTE PARFAIT apporta son apéritif à Barbie Chérie, son ex, au bord de leur piscine à Los Angeles. Cette semaine avait été rude, pour Ken : un saut à Washington pour faire un golf avec qui-vous-savez (Obama ou Trump ? à vous de devinez !) puis il avait sillonné les principales villes de Chine en 6 étapes. Ken avait pris soin de laisser beaucoup de pourboires dans les palaces, ces  pays émergents lui faisant toujours un peu pitié… »Mais ils sont l’avenir ! » dit Barbie, qui lisait toujours  dans ses pensées…

 


Belle fin de semaine à vous, chers lecteurs, et mille amitiés!

Au Bonheur des Dames : Shopping et Culture!

I- INNOVATION, COMMERCE ET CULTURE
1- L’Innovation le Commerce et la Culture :  la naissance du magasin du Bon Marché, à Paris, fut célébrée comme une cathédrale du commerce par l’écrivain Emile Zola. Dans son roman Au Bonheur des Dames en 1883, Zola raconte l’ascension fulgurante d’Aristide Boucicaut qui construisit ce «Temple élevé à la folie dépensière de la mode».
Aujourd’hui, ces grands magasins nous racontent aussi toute une histoire culturelle, celle de nos sociétés, croisée avec l’histoire économique et plus particulièrement avec celle du Tourisme de Shopping ! Comme le résume l’office de Tourisme de Paris sur son site internet : « Sous leurs féeriques verrières Art Nouveau, les grands magasins sont devenus des monuments à visiter! »Et le tout dernier né sur les Champs-Elysées, le mois dernier, semble bien dédié aux Geeks!

Hôtel Lutetia

2- LE BON MARCHÉ La passion du Propriétaire du Bon Marché, Aristide Boucicaut, fut d’abord celle de l’innovation commerciale : entré comme vendeur dans le premier « Bon Marché » en 1848, il en devint propriétaire en 1863, acheta 50 000m2 de terrain alentour pour y construire son alors qu’il n’y en avait qu’une dizaine dans le monde à cette époque. Aristide avait le génie de tout voir en grand, semble-t-il, et le Bon Marché fut donc le premier Grand magasin en France, avec plusieurs étages et départements, mais aussi avec toute une série d’innovations : l’entrée libre, les prix fixes, marges réduites, la possibilité d’échanger ou de rendre ses achats. Puis un vrai service de livraisons «aussi loin qu’un cheval pouvait aller dans Paris et sa banlieue», et enfin la vente par correspondance grâce aux premiers catalogues de ses produits ; ajouter quelques événements de promotion comme les premiers soldes d’hiver et la saison du Blanc ; et, très intéressantes, des expositions culturelles pour « ne pas faire comme tout le monde » avec une grande galerie d’art dès 1875. Son marketing était donc parfait.
Enfin, le Tourisme de Shopping naquit peut –être en 1910 – grâce à l’Hôtel Lutétia que Marguerite, sa femme, (photo ci-contre)  fit construire « afin que ses importants clients de province fussent logés dans un établissement tout proche et correspondant à leur train de vie, quand ils venaient faire leurs courses à Paris ».

3- DE L’ART À TOUS LES ÉTAGES ! Le Lutetia et Le Bon marché furent construits dans le style « art déco, art nouveau » de leur époque par les mêmes architectes (Boileau Père et Fils) avec de grandes fresques et ces plafonds de lumière de verrières travaillées par des artistes et des calculs d’ ingénieurs, dont…Gustave Eiffel ! Mais c’est bien tout le magasin qui est imprégné d’art : les comptoirs, e les escaliers, le mobilier sont ultra-contemporains ; les circulations et les objets ou vêtements exposés aussi (Design et Mode, dirait-on aujourd’hui…). Entre culture, shopping et création, le Bon Marché osa, lors des Salons des Beaux Arts, proposé à tous les artistes refusés le droit d’accrocher leurs oeuvres dans le magasin dans une galerie des Beaux-Arts à partir de 1875 !

4- LE BON MARCHÉ ACTUEL continue cette tradition avec des allures de Galerie géante, des artistes invités et des coproductions d’oeuvres avec les artistes. Racheté en 1984 et rénové en 1987 par le groupe LVMH, le Bon Marché et son propriétaire mécène Bernard Arnault suivent  l’exemple d’Aristide en créant une collection d’art et de mobilier contemporains,  La Collection Le Bon Marché Rive Gauche, et des expositions culturelles culturelles avec des artistes des différents domaines de la création : arts visuels, mode, design, musique. (Photographes Martin Parr, en 2005 et Guy Bourdin, en 2009, ou la designeuse Charlotte Perriand, en 2011). Le Bon Marché est devenu, dit-il sur son site Internet ,” un magasin où les valeurs d’authenticité et le culturel viennent se mêler étroitement au plaisir d’acheter. C’est bien plus encore: une façon d’être, un art de vivre, un esprit » ; en concluant sur « l’ ouverture sur le monde, un goût pour la culture, une tradition sans cesse revisitée » du magasin d’aujourd’hui.(Photo : Une oeuvre de Valerio Adami, Collection Bon Marché).

Verrière art déco _ Le Bon Marché

II- TOURISME, CULTURE ET GRANDS MAGASINS
Sur le site Paris Info Site officiel de l’Office du Tourisme et des Congrès , l’Office du Tourisme de Paris fait le compte des visiteurs : avec 120 millions de visiteurs annuels, les magasins du boulevard Haussmann sont une véritable ville dans la ville et le premier centre commercial d’Europe.
 On vient donc dans les grands magasins pour sentir l’air du temps, ce qui se fait de mieux, en ce moment, et de plus en plus ils se transforment en lieu de vie avec d’infinis services, de quoi boire et manger, se divertir et se reposer. Et les touristes étrangers dépensent : à Paris, 40% du chiffre d’affaires des grands magasins est généré par les touristes étrangers/ ; et plus de cinq millions de touristes revendiquent le shopping comme la première raison de leur séjour à Paris (Source : Observatoire économique du tourisme parisien).

1- UN PEU D’HISTOIRE ! Les Grands magasins naissent au milieu du 18éme siècle en Europe, déjà consacrés « magasins de nouveautés » comme les premières enseignes – Les Deux Magots , La Barbe d’or ; Aux Dames élégantes ; La Belle Jardinière-.Ils étaient souvent situés dans des passages couverts, pour favoriser la promenade même par intempéries.
Ces grands magasins proposèrent ensuite des espaces de liberté et de rencontres pour « les femmes bourgeoises dont la vie sociale se limite encore à l’époque aux fêtes familiales et à quelques sorties au théâtre ». Puis la révolution industrielle fit baisser les prix (mécanisation et production en masse ou séries). Les visiteurs des classes populaires purent y accéder, l’offre se diversifia et les moyens de transports nouveaux (chemin de fer, puis voitures et avion aujourd’hui) en firent une destination pour les touristes de passage avide de rapporter des souvenirs « authentiques » et pour eux « folkloriques ou ultra modernes.

2- AUJOURD’HUI, les touristes étrangers, et surtout les clientèles des pays émergents, sont attendus comme étant les meilleures clientèles possibles. Leur « culture », leur comportements et leur façon de voir et d’acheter des produits sont scrutés à la loupe par le marketing. Pour faire des marges financières importantes, il est certain que ce sont ces nouvelles clientèles qui sont attendues, avec des achats qui dépassent souvent le millier d’euros en produits de luxes (parfums et marques). Même si la guerre du shopping entre pays européens est déclarées depuis des décennies, (Change et ouvertures dominicales…) , chaque grand magasin offre de nouveaux services régulièrement (traducteurs, accompagnateurs…) à ces clientèles qu’ils doivent absolument fidéliser, ne serait-ce que pour créer de nouveaux magasins dans ces pays à fort potentiel pour leur avenir.

III – REPENSER UN GRAND MAGASIN pour le XXIéme siècle Le futur des Galeries Lafayette (127 ans !) est situé depuis quelques jours dans son nouveau magasin, au 52- 60, Champs Elysées.L’idée de sa Direction fut de bouleverser les codes habituels, d’intégrer les pratiques numériques, de revisiter les services, et, évidemment, d’en faire des lieux de vie, comme les musées. Le nouveau magasin est présenté par le directeur général et ses équipes comme un «glocal store », pour les habitants ( locaux) et les touristes ». L’enseigne souhaite « parler aux Parisiens tout en ayant une visibilité globale […]«Notre objectif est d’attirer une clientèle cosmopolite, puisque nous avons autour de nous un nombre exceptionnel de grands hôtels. »(Surface : 6 500m2 ; 650 marques de mode, beauté au rez-de-chaussée ; architecte Danois, Bjarke Ingels, Agence BIG ; Café Citron : Designer Simon Porte Jacquemus et Caviar Kaspia ).Voir toutes les nouveautés proposées par le magasin ici, sur Le Figaro , dont :
Ouverture jusqu’à minuit tous les jours sauf le dimanche(21 h).
– beaucoup de digital et multicanal dans la relation client
– les cintres connectés, avec bouton de commande – couleur ou taille différente-et «runner» qui vous l’apporte en cabine.
– «Un commerce conversationnel»
– Recrutements sur Instagram et former (selon des méthodes développées avec l’IFM, l’Institut français de la mode) 300 vendeurs ou personal stylists.
– – Cabines humaines avec « une âme par la lumière, par les fleurs”.
Une équipe de plus de 400 personnes a formalisé le projet, disait l’interview de Fashion Network : Tout est 100 % Galeries Lafayette, sans concessions ou de corners. Nadia Dhouib et Clara Cornet évoquaient aussi l’an dernier « une combinaison de différentes énergies », avec de la mode, faisant appel à « des grandes marques mélangées à des créateurs émergents », mais aussi de la gastronomie, de la musique, des livres, etc.
Où nous retrouvons donc, en conclusion, le shopping, le tourisme et la Culture!

III- POUR EN SAVOIR PLUS
Galeries Lafayette des Champs-Elysées : d’autres articles sur les futures Galeries Lafayette :ICI .
1- PETITE HISTOIRE DU BON MARCHÉ : 1852-1984
1852 : Aristide Boucicaut s’associe aux frères Videau, propriétaires du magasin de nouveautés Au Bon Marché, où il est entré comme vendeur en 1848».
1869 : La première pierre des nouveaux magasins conçus par l’architecte Alexandre Laplanche est posée. Aristide Boucicaut achète les terrains voisins
1874 : Les architectes Louis-Auguste Boileau, son fils, Louis-Charles, et l’ingénieur Gustave Eiffel, pionniers dans l’utilisation du fer et du verre, modifient la façade de la rue Velpeau et aménagent l’intérieur du magasin le dotant d’escaliers monumentaux et de lanternes.
1877 : Décès d’Aristide Boucicaut qui n’aura pas vécu assez longtemps pour voir l’achèvement des travaux en 1887, date à laquelle Marguerite Boucicaut meurt après avoir poursuivi l’œuvre de son mari.
1883 : Parution du roman Au Bonheur des Dames d’Émile Zola qui s’inspire du Bon Marché.
1923 : Création du premier Comptoir de l’Alimentation dans un grand magasin, ancêtre de la Grande Épicerie créée en 1978.
1969 : Rachat du Bon Marché par les frères Willot.
1984 : Le Bon Marché entre dans le groupe LVMH qui entame des travaux de rénovation pour en faire un grand magasin luxueux
2- Chronologie des autres grands magasins du monde :ici. 
3- Journal La Croix Des monuments côté scène, côté coulisses -Le Bon Marché, «cathédrale du commerce moderne» ? Un article de Stéphane Dreyfus, – 19/07/2012 , à lire ICI.
4- Nathalie Mercier, Le grand magasin parisien : Le Bon Marché, 1863-1938, mémoire de fin d’études de l’École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques, 1985
5- Le Bon Marché : Wikipedia
6- Et source du Bon Marché pour son Histoire
7- Aujourd’hui, les Grands magasins ! les nouvelles Galeries Lafayette des champs Elysées à Paris.L’une des premières déclarations sur le  projet par le DG, Nicolas Houzé,  au sujet du projet des Galeries Lafayette des  Champs Elysées ( en vidéo).

Aristide Boucicaut

NOS PHOTOS Paris – Le Bon Marché
– Le BM la nuit Rue CC BY 3.0 6 21 novembre 2012 6 Auteur Mbzt
– AB, Aristide Boucicaut AB CC BY-SA 3.0- 17 décembre 2010- Auteur : Reinhardhauke
– Le Bon Marché, l’une des verrières intérieures.jpg CC BY-SA 3.0 22 juin 2009- Auteur Fred Romero from Paris, France
– Photo angle haut de immeuble CC BY 2.0 File:Paris – Le Bon Marché (31885711304).jpg- 11 décembre 2016- Auteur Fred Romero from Paris, France
– Hôtel Lutetia 24 janvier 2018, 16h26IMG_0470 Auteur Arthur Weidmann de Paris, France
– Angle et immeuble avec affiche Grande Epicerie- 2008 licence Creative Commons Attribution 3.0 (non transposée). Auteur : hiro449944

 

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KEN LE TOURISTE PARFAIT
Ken avait décidé d’aller à Miami voir et acheter de l’art contemporain, car ça, au moins, ça lui apprendrait à mieux comprendre le monde et sa vie! Son ex, Barbie Chérie, était éperdue de bonheur à cette annonce, même si elle la trouvait, comment dire, un peu « pompier »…« Quelle bonne idée pour te changer les idées, après ta semaine de rendez-vous d’affaire, tes longs vols entre la Chine et l’Australie et tes trois Palaces, cette semaine! ». Bon, comme Ken ne savait pas mentir, il finit par avouer « Bon, Barbie, toi, tu irais acheter de l’art contemporain dans un grand magasin ? »