Réouverture des musées du monde, c’est parti !

Voici un menu de choix  pour rouvrir son musée les semaines qui viennent ! J’ai en effet été très impressionnée, quand j’ai  lu  les premiers documents, ceux de la Suisse, par le sérieux de ces guides, très utiles en ces temps difficiles où, dès la semaine prochaine, quelques site culturels seront rouverts après plusieurs semaines de fermeture : quels process suivre ? Quels planning et délais ? Quelles tâches à accomplir? Par où commencer? Voici des exemples nationaux (Suisse), européens et du monde, avec les solutions et recommandations de l’ ICOM, Conseil International des Musées, qui renseigne aussi très bien sur les droits des personnels , et propose de nombreuses ressources !
♥«Le musée que nous avons fermé ne sera pas le musée que nous rouvrirons» dit l’AAM, association des musées américains, qui ont fait aussi un très beau travail et se sont organisés pour communiquer instantanément entre eux, échanger leurs questions et solutions. .

I- SUISSE : LE PETIT GUIDE PARFAIT ! les Musées de la Suisse  préparent la réouverture pour 11 mai ! Voici leur Guide méthodologique que L’AMS, Association des Musées Suisses, a élaboré et met à leur disposition. Il présente le plan de protection global spécifique à la branche des musées, qui établiront à partir des recommandations leur propre plan avec toutes les mesures nécessaires pour protéger leurs collaborateurs et accueillir leur public. D’autres plan spécifiques aux Zoos, (Zoosuisse) aux Bibliothèques (Bibliosuisse) et aux Archives (Association des Archives) sont à disposition et téléchargeables par tous ! (Dans les trois langues locales : Allemand, Français et italiens).

II- MUSÉES D’EUROPE
1- Pour suivre la réouverture des musée chaque jour : voici le lien d’une carte de réouverture des musées, interactive, et merci à l’association italienne AGCultura !

2-  NEMO, association regroupant quelque 30 000 musées européens, a publié les résultats de son enquête auprès de 650 musées sont alarmants : ceux implantés dans les capitales touristiques accusent des pertes de 75 % à 80 %. 1 % des musées interrogés perdent chaque semaine jusqu’à 30 000 euros, et 5 % affichent un trou hebdomadaire de 50 000 euros. L’étude présente une série d’exemples d’initiatives prises par les musées européens.
Voici les résultats de l’enquête, ici !
3- L’économie des musées est touchée de plein fouet, comme le constatait aussi un article du Journal Le Monde du 9 avril.
• Espagne, le Reina Sofia, qui fête son trentième anniversaire cette année, a vu ses recettes en billetterie fondre de 440 000 euros en mars. A Vienne, l’Albertina, qui devait inaugurer, le 12 mars, son extension moderne de 2 000 m2, subit une perte quotidienne de 70 000 euros. Ce musée veut rouvrir pour « transmettre la joie, dit cet article intéressant de La Presse (Canada)Quant au Centre Pompidou, à Paris, le manque à gagner mensuel de la billetterie se chiffre à 1,2 million d’euros.
Artnet évoque cette lettre de Madrid dans laquelle le directeur de la Reina Sofia s’interroge sur ce qu’il faudra pour que les musées se relèvent et ce qu’ils peuvent faire en attendant.
A lire également : David Vuillaume fait un article sur l’anticipation des musées européens pour  fin de la pandémie.

III- MUSÉES DU MONDE avec L’ICOM, (International Council of Museums) représente la communauté internationale des musées et a fait, très vite, un appel à tous les responsables politiques et les décideurs pour qu’ils allouent d’urgence des fonds de soutien pour sauver les musées et leurs professionnels. Dès que les fermetures et mesures de confinement seront terminées, que les musées doivent très vite reprendre et poursuivre leur missions de service public pour les visiteurs et pour les générations à venir
1- Voici le message de l’ICOM, en résumé : Tous les secteurs culturels et créatifs ont été très touchés par la crise du COVID-19 et les musées ne font pas exception. L’économie mondiale se trouve au bord d’une profonde récession et la fermeture des musées, des monuments, des bibliothèques, des cinémas, des théâtres, conservatoires, écoles d’art, Galeries, libraires et de tous les Festivals et autres événements (Expositions, concerts…) dévastent le paysage culturel de communautés et de pays entiers, même si quelques réouvertures ont déjà commencé et se multiplieront les prochaines semaines, en particulier en France. .
Pour répondre aux très nombreuses difficultés rencontrées par les musées et les professionnels des musées en cette période et prions instamment les responsables politiques et les décideurs d’allouer rapidement des fonds de soutien pour assurer la pérennité des musées. L’ICOM a à cet égard publié une déclaration disponible sur leur site Web ».Voir la Déclaration si vous avez besoin d’argumentaires , ici. (Musée des Sciences de Boston)

2-ÉTATS-UNIS

A) L’AMERICAN ALLIANCE OF MUSEUMS, L’AAM, a fait aussi un très beau travail, et ses conseils pour faire un dossier et rouvrir un musée sont très intéressants ;
– L’article expliquant comment utiliser les différents scénarios pour préparer la réponse de votre propre musée à la crise du COVID-19 est vraiment très bien fait et pourra vous aider ! .
Répertoire des ressources, comme, par exemple, de conseils éthiques et de management
Centrer la diversité, l’équité, l’accessibilité et l’inclusion
• Trouver un soutien financier et un soutien (pour les particuliers et les institutions)
• Diriger en temps de crise
• Préparation aux fermetures ou aux fermetures
• Se préparer à rouvrir
• Examen du personnel et des politiques administratives
• Rester connecté avec votre public
SE PRÉPARER A ROUVRIR L’ American Alliance of Museums recommande que les musées établissent des plans flexibles de réouverture qui sont régulièrement examinés et affinés en fonction des dernières connaissances scientifiques.(Voir le document, ici).
♥Téléchargez le guide de ressources d’AAM sur les réouvertures de musées De très nombreuses ressources additionnelles figurent aussi sur ce site ! Ressources additionnelles, pour mieux rouvrir votre établissement ; ici et .
• Cliquez ici pour voir des exemples de plans de réouverture
• Partagez les plans et les histoires de réouverture de votre musée!
Élaborer un calendrier progressif  etu ne approche graduelle permet à votre musée de prioriser la santé et la sécurité tout en prenant des mesures progressives pour restaurer les opérations régulières. Il offre également une flexibilité pour le suivi régulier et la révision de votre plan.
Conclusion
DES MUSÉES FERMERONT …Déjà très souvent sous-financés dans de très nombreux pays, souligne l’ICOM, les musées fermés aujourd’hui risquent de l’être définitivement demain. En Italie, le secteur culturel , aussi important que le nôtre, devrait perdre 3 milliards d’euros au cours du prochain semestre ; en Espagne, 980 millions d’euros rien qu’en avril. L’American Alliance of Museums (AAM) estime qu’un tiers des musées aux États-Unis ne rouvriront pas. 
POUR GARDER LE MORAL : LA RÉSILIENCE EN SEPT ÉTAPES, en commençant par vos cercles proches, à voir ICI ♥    Ou allez visiter en ligne Le musée néozélandais Te Papa a créé la page « Little Page of Calm » sur son site pour proposer à son public du contenu favorisant le bien-être: https://www.tepapa.govt.nz/discover-collections/read-watch-play/little-page-calm
Et ce conseil : PRIVILÉGIEZ CE QUE VOUS RÉUSSISSEZ LE MIEUX et cherchez de nouvelles façons de le faire, essayez de nouvelles actions, revisitez les modes de travail traditionnels!

MES PHOTOS
– musées de sciences de Boston Par Markus Poessel sur Wikipédia anglais, CC BY 2.5, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=6668819
– Escalier Bramanter au Musées du Vatican escalier en colimaçon double conçu par Giuseppe Momo, sculpté par Antonio Maraini et réalisé par la fonderie artistique Ferdinando Marinelli pour les musées du Vatican 1932. 11 avril 2012, 12:40:39 Auteur© ColinWikimedia Commons / CC BY-SA 3.0
• Le musée néozélandais Te Papa a créé la page « Little Page of Calm » sur son site pour proposer à son public du contenu favorisant le bien-être. https://www.tepapa.govt.nz/discover-collections/read-watch-play/little-page-calm

– Musée Guggenheim Bilbao.  14 janvier 2000- Photographie prise par Mykreeve
– Opération #CetÉtéJeVisiteLaFrance , un hashtag pour sauver le patrimoine- En raison du confinement, certains sites touristiques sont en difficulté. Une campagne a été lancée sur les réseaux sociaux portée par le Collectif Patrimoine 2.0. L’objectif est de favoriser et promouvoir le tourisme local et responsable. Plus que jamais, les artisans, les guides conférenciers et tous les autres métiers qui travaillent pour et avec le patrimoine ont besoin de vous ! #CetÉtéJeVisiteLaFrance .


KEN LE TOURISTE PARFAIT   était en Nouvelle Zélande sur la Little Page of Calm.  Il réfléchissait à ses projets, entre deux visioconférences et trois bains dans sa jolie piscine de L.A…Il faisait un temps magnifique, il était moins fatigué  car ses trois tours du monde par mois le harassaient bien souvent.Sa Barbie Chérie, « sur de talons de 12″ (disait-elle en français…), lui apportait  son apéro. Pourquoi faudrait-il qu’il raconte, plus tard, qu’il avait beaucoup souffert?  

10 jours pour réinventer le Tourisme culturel!

20 JOURS POUR RÉINVENTER LE TOURISME, du  20 avril au 11 mai 2020, donc                                                        10 JOURS POUR RÉINVENTER LE TOURISME CULTUREL , du 2 au 11 mai!

DEMAIN…LE TOURISME! est un nouveau groupe Facebook, animé par Josette Sicsic et Jean Da Luz, et je vais vous parler en détail de cette très belle nouvelle aujourd’hui pour vous inviter à participer à ce groupe si vous avez des propositions à faire pour  DEMAIN…LE TOURISME CULTUREL , nouvelle rubrique mise en place par Josette et Jean, qui m’ont proposé d’en modérer les débats. Je les remercie chaleureusement, ainsi que  celles et ceux qui ont déjà rejoint cette nouvelle plateforme et y ont participé!

 

♦Josette Sicsic, directrice de l’observatoire Touriscopie , et rédactrice en chef du journal mensueTouriscopie; Josette  a rejoint Tourmag et son Directeur,et ils co-animent Demain… le Tourisme!

 

♦Jean Da Luz est Fondateur et Directeur des Rédactions de TourMaG.com et de businesstrips.fr, portail et réseau social destiné au businesstravel et au MICE.

 

 

I- RÉINVENTER LE TOURISME CULTUREL ?   PARTICIPEZ, AMIS du BLOG !
Arrivée, donc,  du Tourisme Culturel  sur la plateforme « Demain…Le Tourisme ! », et merci, Jean et Josette!
– La semaine dernière, j’ai donc posé ces premiers jalons pour ces 10 jours de réflexion, pour vous mobiliser, sur ce blog,  dès ce samedi 2 mai! Les voici:

« Aujourd’hui, le Tourisme souffre terriblement car tous les lieux de culture habituellement ouverts aux publics sont fermés et, au mieux, la réouverture des sites n’aurait lieu qu’à partir du 11 mai .
Aujourd’hui, nous pouvons en effet profiter de ces quelques jours pour redéfinir le tourisme culturel en nous interrogeant et en faisant des propositions :

 

Que pourrions nous changer au tourisme culturel tel que nous le connaissons? Par exemple, que faudrait-il ajouter (ou retirer!) pour améliorer nos offres de tourisme culturel?                                                                                             – Qu’attendent aussi nos visiteurs potentiels « avant, pendant et après la visite« ?
Quels partenariats avec les habitants, souvent trop négligés dans la construction de programmes de visite?
Et à l’étranger, que se passe-t-il pour le tourisme culturel? »

II- DEMAIN…LE TOURISME !

Josette

Voici la dernière présentation de la plateforme par Josette Sicsic pour présenter la plate-forme et ses objectifs:

« La crise que nous traversons comme toutes les crises, devrait constituer une parenthèse durant laquelle de nouveaux comportements vont émerger de nouvelles pratiques, de nouvelles valeurs mais aussi nouvelles peurs, de nouvelles exigences.

Le film se déroule sous nos yeux, il est interminable. Mais, encore faut-il savoir le décrypter et se projeter non pas sur l’été prochain seulement, mais sur un avenir plus lointain ( quelques années au moins) pour essayer d’imaginer ce que seront les touristes de demain et dans quels espaces ils évolueront.

Ce travail qui ne tient pas de l’art divinatoire, ni de la science fiction, je le fais depuis 25 ans,
en surveillant les évolutions d’ indicateurs complémentaires au tourisme mais fondamentaux :l’économie, la démographie, la géopolitique, la technologie, l’environnement,le climat et bien sûr tous les changements socio culturels qui en découlent.

Certains sont des effets de mode, d’autres du marketing, d’autres pourtant sont profonds et durables et nul par les temps qui courent , ne pourra éviter d’admettre qu’ils sont déterminants dans l’appréhension et la consommation de l’ offre touristique.

Pour anticiper l’avenir, il convient de fouiller dans les recoins encore inexplorés de ce tourisme de demain. Nous vous invitons en fonction de vos métiers et vos centres d’intérêt à rejoindre les sous groupes proposés : croisières, aérien, tourisme d’affaires, environnement, tourisme chez l’habitant… (voir dans la colonne de gauche) et surtout d’y apporter du grain à moudre : des idées, des suggestions, des solutions, des visions…
Le changement du secteur touristique ne doit pas se dispenser de vos contributions.
Josette Sicsic

III – LES DIFFÉRENTS GROUPES THÉMATIQUES, que vous trouverez en page d’accueil de Demain …Le Tourisme, ICI !  Le Tourisme Culturel a des compagnons de voyage, et de nombreux pros s’inscrivent à plusieurs groupes !
o CHANGER DE MODÈLE ? Josette Scicsic
o TOURISME & AFFAIRES, MICE – M. Denoune
o GUIDAGE ET HABITANTS- Aurélie
o AÈRIEN – Ch. Hardin
o FRANCE ?
o SANITAIRE – M. Bensadoun
o TOURISME CULTUREL -Evelyne Lehalle 
o TOURISME PRESS COMMUNICATION -Evelyne Dreyfus 
o DISTRIBUTION- Léa Moreau
o MONTAGNE B.Bret
o HÉBERGEMENT – ?
o URBAIN, CIYY BREAK – C.About
o ENVIR. DURABLE – ?
o CROISIÈRES – Hervé Bellaiche

 

IV- JE VOUS ATTENDS DONC, QUAND VOUS VOULEZ, SUR LE SITE DE « DEMAIN… LE TOURISME CULTUREL« , et venez nombreux, si possible, pour poser des petits cailloux qui nous aideront à remonter la pente, après de difficiles semaines.
Je vous espère en belle forme, mes amis, et vous dis à la semaine prochaine sur ce petit blog : nous partirons en Suisse voir les premières réouvertures des musées, hallucinantes ! Comme dit John Cage, « Something is always Happening! »D’ici là, prenez bien soin de vous et Amitiés !


 

 KEN LE TOURISTE PARFAIT trouvait que le confinement avait du bon ! Il avait fait une douzaine de conférences par jour, ne pouvant plus prendre d’avion pour ses rendez-vous d’Affaires. Soudain Barbie Chérie entra, et il s’en étonna : « Quoi, encore « de retour » ? lui demanda-t-il. Leur villa de Los Angeles était charmante, leur piscine impeccable, mais, même le virus n’y pouvait rien, Barbie était toujours dehors. Inconfinable…

Street art : Je vous salis ma rue!

Aujourd’hui, un petit pas au royaume des Graffiti, avec le titre d’un petit film, « Je vous salis ma rue », et un grand pas vers un  Tourisme plus social et rajeuni. Le Street art, que nous présentons régulièrement dans ce petit blog, ( Le street art comme nouvelle destination, l’été dernier ) propose des œuvres un peu partout en France et dans les villes étrangères, mais aussi dans des lieux insolites, comme d’anciens ponts, usines, voies de chemin de fer, souvent désaffectées et vestiges de nos activités passées. Des lieux libres, en plein, air, où les codes des lieux fermés de l’art (Musées ou Centres d’art et Galeries) n’existent pas ; pas de billetterie ou de parcours de la visite, et on a le droit de toucher les œuvres ! Mais avec le Street art, de nouveau codes, entre artistes et entre artistes et amateurs, habitants ou représentants des forces de l’ordre, sont apparus !En tous cas, partout dans le monde, ces visites sont très demandées et le tourisme s’est donc emparé de ces visites libres, qui permettent de découvrir des paysages urbains, des sites insolites et, bien sûr, la personnalité des graffeurs. Habitant presque toujours les environs des sites où ils s’expriment, ils y proposent leur vision de la vie et leurs espoirs, avec des oeuvres insolentes ou qui, plus simplement,  témoignent  de leurs communautés artistiques ou de proximité.
Aujourd’hui, pour préparer votre une visite ou pour compléter vos connaissances, voici deux petits films et un souvenir personnel, celui de la première expo des graffiti dans un musée national en 1990 (C’est « moi qui l’avais faite » , avec le rôle de deux ministres, Jack Lang et Philippe Douste-Blazy, qui ont  donné une chance à la culture dans les quartiers. Sans volonté politique, c’est plus difficile…

I- MIEUX CONNAÎTRE LES GRAFFEURS ! Deux films sont mis en ligne gratuitement, par le CNRS et diffusés sur le site de Hypothèses/ Mondes Sociaux dans un bel article de Virginie Grandhomme, sociologue.   Ces films vous proposent de mieux connaitre les graffeurs, leurs envies et leurs projets. Pour ceux qui connaissent bien les Graffiti ,ce film est un focus sur ceux de Nantes. Pour les amateurs plus timides ou réticents, je pense que ces petits films lèveront les appréhensions contre cette forme d‘expression ( comme :  « C’est moche,  sale, violent, etc...) ». Virginie Grandhomme a croisé les interviews des graffeurs avec ceux d’un un brigadier de police, d’un substitut du Tribunal de grande instance, d’un agent de maîtrise du service de nettoyage de la ville, d’éditeurs de La Table Ronde Alternatives, et du directeur du collectif Pick Up Production, qui propose des murs pour une expression libre et légale.

  • Les autorités ont aussi compris, peu à peu, que jouer au « chat et à la souris » avec les graffeurs était très chronophage et souvent improductif. Des négociations sur les surfaces et murs « autorisés », permettent une bien meilleure entente. Cet art est, par nature, éphémère et réversible, sachons saisir les occasions pour le découvrir, en vrai ou en ligne, des milliers de plateformes étant à votre disposition.

II- LE BACK OFFICE DES TOURNAGES ! dans le premier film (Luc Ronat « Je vous salis ma rue ») Virginie Grandhomme rencontre les graffeurs et leur pose des questions. Elle a conduit pendant trois ans une enquête sur la pratique du graffiti à Nantes et dans ses environs et donc vécu le quotidien des graffeurs. En les suivant partout, y compris dans les lieux interdits , car elle voulait comprendre  la complexité et l’originalité de leur démarche. Elle a donc découvert «une communauté structurée et dense ». Dans l’article d’ « Hypothèses, monde sociaux », elle voit dans les graffeurs « les lointains continuateurs des peintres de la préhistoire : leurs ancêtres projetaient leur peinture avec la bouche sur les parois des grottes, eux se servent d’aérosol pour couvrir celles de la ville ». Mais ils sont aussi des artistes ultra-contemporains : tout le message de leurs œuvres tient en quelques lettres, celles de leur signature. Virginie Grandhomme  souligne enfin la difficile « réception  » de ces oeuvres, l’agression permanente que sont les graffiti dès qu’on les voit : « L’apparition des graffitis symbolise le désordre. Toujours hyper stylisés, ils sont vécus comme une forme de surgissement d’autrui dans son quotidien, d’autant plus illégitime, que les graffitis sont illisibles et, ce faisant, inquiétants ». Un peu moins, à mon avis,  que le Guernica de Picasso, ou les milliers de scènes de massacres et de guerre de la peinture classique, mais c’est un autre débat…

VOIR LES DEUX FILMS
1- Le lien du premier film, « Je vous salis ma rue » (Durée 37 minutes), coopération entre Mondes Sociaux et CN.RS

2- le lien du second film, Street View, ICI, (Durée 9 minutes.). Ce petit film a été primé au Festival du film de Chercheur « 1 recherche, 1 film », prix décerné par le CNRS et l’Université de Lorraine.

III- MIEUX CONNAÎTRE LES LIEUX DU STREET ART
Dans le monde, les villes se battent pour devenir « Capitales mondiale du Street art »:Bristol,  grâce à la renommée mondiale de l’artiste Banksy, originaire de la ville et dont les premières œuvres sont apparues sur ses murs.L’Europe n’est pas en reste (site Omio.fr, ICI ) .
Les artistes de rue se fédèrent aussi pour proposer des visites , comme à Melbourne, en Australie. Les exemples sont donc innombrables  de la nouvelle passion à partager
Enfin  dans le monde, Google Art  récolte chaque jour des images, dont les auteurs et les contenus sont renseignés, avec des expositions en ligne,  le tout bien classé. Google a produit aussi des   « audio-tours commentés » .
Carte  de la collection en ligne de Google Street Map , ci-dessous: une  carte évolutive où vous pouvez donc ajouter vos découvertes !

 

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IV- MIEUX CONNAÎTRE LA PREMIÈRE EXPO officielle du Street Art dans un musée national : c’était à Paris, au Musée des monuments français et c’est vrai, c’est « moi qui l’ai faite »! Mais pas toute seule. Jack Lang, ministre de la Culture (1981-1993), était d’accord avec le projet, et fut un rempart extrêmement puissant contre ses détracteurs ; il assura aussi lorsque le premier article du Figaro titra rageusement « Marie-Chantal va en banlieue » avec un portrait de lui une casquette à l’envers en couverture.En 1990, je travaillais beaucoup à développer des programmes « Politique de la ville et Culture». Mais les programmes étaient très classiques, avec seulement deux options :  visiter les lieux officiels de la culture , musées et monuments; ou   des ateliers pour les plus petits ou les ados, après les visites.  Et surtout : ces programmes  ne les associaient pas au choix d’une activité. Pas de « Qu’est-ce qui vous ferait plaisir ? ». Je  posais donc plusieurs fois la question aux jeunes graffeurs des quartiers, et ils furent unanimes : leur rêve, ce serait une exposition  avec le maximum de graffeurs américains ( leurs idoles…), car ils voulaient les rencontrer et voir « en grand » leurs œuvres.

 

V- UNE VRAIE ET GRANDE EXPO , voilà qui fut décidé, avec tous les moyens d’une grande (dans un vrai musée, avec des Commissaires pour la concevoir et la monter, des scénographes, des artistes invités, une affiche (ma photo) un catalogue, etc…) et des artistes invités  à Paris venus des Etats Unis, avec déjeuners et diners avec les jeunes!

Ce fut une aventure passionnante. Les Jeunes de quartiers « Politique de la Ville » d’Ile-de-France  avaient réussi à se mettre  d’accord sur un seul souhait  : rencontrer des graffeurs américains. Ensuite le musée des Monument français joua parfaitement le jeu, grâce à un directeur et une Secrétaire générale convaincus par le projet. La Réunion des Musées nationaux fut la plus difficile à convaincre. Sur la ligne budgétaire de d’expo, on tricha en inscrivant « lot de menuiserie et de matériels »…

VI-  TESTER LE MINISTÈRE DE LA CULTURE EN 1995 : enfin j’ai souvent recommencé. Et encore énervé mes directeurs en disant que le jour où l’on donnerait autant d’argent pour 70 % des jeunes qui habitaient en périphérie des villes que pour les 30% les jeunes de milieu bourgeois qui y vivaient au centre, je me calmerais.

♥ En plus de Jack Lang, un seul ministre, tout au long de ma vie professionnelle, me demanda : « Mais à la fin, que voulez-vous, pour faire venir à al culture des jeunes qui n’y vont pas ? », et je lui dis la vérité « De l’argent, Monsieur le Ministre, en lui montrant les chiffres des inégalités France/Banlieues/Ile-de-France/Paris. Dans chaque quartier, il y a des talents. mais ils ne s’expriment pas. Philippe Douste Blazy décida alors  d’une action d’ampleur, sur deux ans, de « 29 projets Culturels de quartiers », avec 20MF en 1995 et 40MF en 1996,un nouveau programme de lutte contre l’exclusion sociale et culturelle ( Soit l’équivalent de 4,3 millions d’euros aujourd’hui en 1995 et 8,6 millions d’euros en 1996, et environ 140 000 euros par projet, sans compter notre travail). Philippe Douste Blazy, comme Jack Lang, s’était investi personnellement dans l’opération « Quand ça bloque, quelque part, vous m’appelez ! » des « 29 projets culturels de quartiers » et y consacre un budget conséquent projets évalués – on y tenait beaucoup – par Jean-Michel Montfort (Voir ICI, les archives du ministère de la Culture sur son site officiel !)

POUR EN SAVOIR PLUS
1- LIENS de l’article « je vous salis ma rue », avec les films en ligne (Publié 15/06/2017 · mis à jour le 24/01/2019) et liens de mes autres billets, Le Street art comme nouvelle destination (été 2019)
Les Nouveaux territoires de l’art ( 2017), avec les parcours de Vitry-sur-Seine
2- Guide du street art en France, Édition 2019/20- Collection Arts urbains – Alternatives Gallimard- Parution : 28-03-2019 -Parcours établis dans 10 villes (Lille, Rouen, Rennes, Nantes, Bordeaux, Toulouse, Sète, Marseille, Lyon et Strasbourg), partez explorer des quartiers hauts en couleur, vivant au rythme du street art!160 pages, ill., sous couverture illustrée, 135 x 180 mm, relié.
Pour chaque parcours :• une carte indiquant l’itinéraire à suivre, les sites à voir et les bonnes adresses• un parcours fléché («Suivez leguide»)• des rubriques détaillées pour en savoir plus sur certaines haltes de la balade• des focus («À ne pas manquer!» et «L’artiste à la une») sur des œuvres, des lieux ou des artistes incontournables• des «Bon à savoir», infos pratiques pour signaler festivals et lieux de culture urbaine• un «carnet d’adresses» (bars, restos, galeries, librairies… et suggestions de visites)• un «zoom » pour en savoir plus sur les associations qui font bouger les lignes ou les manifestations autour de l’art urbain
3- Fiche technique des deux films : Catégorie : film-recherche -Producteur : CNRS Images, 2014- Auteur scientifique : Virginie Grandhomme (CENS, Université de Nantes)-Réalisateur : Luc Ronat (CNRS Images, UPS CNRS, Meudon)-Procédé audiovisuel : prises de vues réelles. Commentaire voix off et interventions en son direct. Musiques.- Personnalités : Virginie Grandhomme, Sylvain Maresca (Université de Nantes), Sophie Husson (Tribunal de grande instance de Nantes), graffeurs…

PHOTOS : capture d’écran (le graffeur et la carte du monde de Google Street art) CC Pixabay robertgodo1976 ; CC Wikmedia Commons MsSarahKelly pour le petit oiseau en vélo.

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KEN LE TOURISTE PARFAIT   faisait ses projets pour l’an prochain. Que faire d’autre en confination, confinement, toutes ces confinitudes infinies? Une belle occasion pour Barbie Chérie d’avoir son Ken à la maison. Le problème c’est qu’ils n’avaient plus trop l’habitude de vivre ensemble, avec les voyages du Monsieur, toute l’année, en bon Touriste Parfait. Alors Barbie eut une idée : rassembler dans un site tous ses hôtels,  bars ou restaurants dont il se souvenait! Un critère comme un autre!