Fréquentation des musées du monde en 2019!

Chaque année, depuis 2012, je vous recommande la lecture de ce grand classement  des principaux musées du monde, qui compare les évolutions de leur fréquentation, mais aussi nous fait connaître les nouveaux musées d’envergure  qui sont inaugurés sur chaque continent,  ou encore  les grandes expositions internationales de l’année. (Index AECOM TEA)
Cette analyse est toujours passionnante, car elle permet de situer les musées de son propre continent et pays par rapport aux autres, et d’y constater le rythme de développement des musées, en particulier, en 2019, ceux de l’Asie et bien sûr de la Chine.(Photo: en toute immodestie, la couverture de mon livre, aux Editions Territorial! 🙂)

♦ Même si le mot « musée » n’a pas le même sens aux quatre coins du monde, même si les pratiques et l’environnement politique et culturel y sont souvent très différents cela permet aussi, si vous êtes curieux, d’aller voir sur le web de nouvelles collections, de nouveaux architectes, de nouveaux usages pour les visiteurs, dont nous ignorons l’existence, et de visiter des « bonnes pratiques » de l’accueil des visiteurs à l’étranger sur les sites Internet ou réseaux sociaux de ces musées.
Bref, basé sur les meilleures fréquentations (Top Ten ou Top20), cet index classe les musées les « plus fréquentés, localement, et les plus « désirés » par les touristes ou leurs intermédiaires« , dont le premier d’entre-eux, Internet .
♦Un paysage des musées qui peut effectivement avoir une certaine « influence » – Soft Power)- ou servir d’indicateur à une bonne santé culturelle. On connait le vieil adage français « Peu importe la quantité de la fréquentation, c’est la qualité qu’il faut viser! ».Et aussi la détestation de parler des plus grosses collections, des plus grands musées, tous ou presque à Paris. Pourtant ,il y a, partout dans le monde, y compris en France, des lieux très fréquentés d’excellente qualité (collections ; accueil; vie culturelle ; muséographie; communication, web attitude …) et d’autres , plus petits, qui ont trop peu de visiteurs, pour des raisons diverses et bien connues.
Avis aux lecteurs : la première partie du Pdf est consacrée aux parcs à thèmes, parcs de loisirs et parcs aquatiques, mais nous ne développerons pas cette partie ; nos commentaires sont ceux du texte, pour mieux comprendre les classements « comparatifs ».
Notre source  : Global Attractions Attendance Report est la quatorzième collaboration annuelle entre la TEA, Themed Entertainment Association (TEA, Association des Parcs de Loisirs) et AECOM (Société d’Ingénierie, de construction et de gestion basée à Los Angeles, l’une des plus grandes du monde).

 

TOP 20 MONDE 1 et 2

RÉSUMÉ sur la CROISSANCE DES MUSÉES
La fréquentation des 20 musées les plus visités du monde est restée relativement stable en 2019, globalement, avec quelque 105 millions de visites contre 108 millions en 2018. La fréquentation des musées d’Europe est en croissance, les nouveaux musées d’Asie lui ont fait gagner des visiteurs (tourisme, expérience du visiteur réussie) ; l’Amérique du Nord a perdu des visiteurs en raison de divers facteurs , dont l’absence de grande expositions ou la fermeture temporaire pour rénovation.. (p.70 du Rapport).
-Deux musées entrent au TOP 20 en 2019 : le musée des Sciences et de la Technologie de Shanghai, en Chine, et le musée d’Orsay en France.
1) LES MUSÉES de l’EMEA -Europe/Moyen Orient et Afrique : les 20 musées les plus fréquentés ont connu une très bonne année dans l’ensemble, en 2019, avec 83,8 millions de visites reflétant une augmentation de 4,5%, soit 3,5 millions de visites par rapport à l’année précédente. La grande majorité des changements, par rapport à 2018, provient d’ expositions à succès, plusieurs musées affichant des hausses à deux chiffres en 2019.

 

(PHOTO EMEA TOP 20)
Avec de très bonnes analyses recueillies sur les chiffres de la fréquentation des principaux musées espagnols, des Pays Bas, de la Russie, d’Afrique et du Moyen-Orient (Le Rijksmuseum+17 % , dont 40% de visiteurs locaux; le Musée Reina Sofía, Madrid, +13,5% ;le Museo Nacional del Prado, Madrid, Espagne+ 10,7% ;le British Museum, avec un près de 7,0%; La galerie nationale Tretiakov de Moscou a connu un rebond majeur de la fréquentation de 32,0%; enfin non notera  ou la « création d’un public » au nouveau Louvre d’Abu Dhabi, qui a attiré une moyenne d’environ 1 million par an.
2)LA FRÉQUENTATION DES MUSÉES PARISIENS Les musées parisiens représentent 16,5 millions de visites, près de 20,0% de toutes les visites de musées dans la zone EMEA. En 2019, le tourisme international le tourisme s’est maintenu, malgré quelques perturbations causées par les manifestations des «gilets jaunes» et les grèves des transports en commun. (p.72)
LE LOUVRE, à Paris reste le musée le plus fréquenté du monde, avec 9,6 millions de visites, chiffre légèrement en baisse par rapport à 2018 (10,2 millions), dont 75% de touristes étrangers. La baisse est sans doute liée au nouveau système de réservation qui permet de mieux fluidifier les flux et de réguler les mois de forte fréquentation. Le système, dit l’étude, réduit fréquentation de 20,0% pendant la haute saison estivale, soit les trois mois qui avaient précédemment 1 million de visites par mois.
Le Louvre a fêté ses 30 ans de sa pyramide en verre conçue par I.M. Pei entrée avec événements spéciaux et La grande exposition, «Léonard de Vinci» fut un énorme succès international avec une fréquentation record. Le Louvre a également développé sa présence en ligne significativement en 2019, en augmentant son Instagram suivi par 47,0% des visiteurs (3,5 million). La croissance sur Weibo a augmenté de 75,0% à 30 millions d’abonnés, démontrant la popularité en ligne du Louvre auprès des Chinois.
Suivent les données détaillées du LE MUSEE D’ORSAY : +15 % ; de La Cité des Sciences et de l’Industrie +6,2% ;du Centre Pompidou , en baisse de 7,9% pour cause de de travaux

3) MUSÉES EN ASIE une hausse spectaculaire des musées en Chine :
Sur les six musées asiatiques du top 20 des musées les plus fréquentés au monde musées les six musées d’Asie qui figurent dans le top 20 des classements, cinq sont en Chine et l’un est à Taiwan. La science de Shanghai et Technology Museum a été propulsé sur l’Index grâce à une augmentation de 36% à 4,8 millions de visites. Le Musée national de Chine à Pékin a conservé sa seconde position mondiale, juste derrière le Louvre Paris, bien que sa fréquentation ait diminué de 14,2%. Le musée des Science et technologie de Shanghai Museum, Shanghai, Chine 36,3% Science de Shanghai et Musée de la technologie, Shanghai, Chine, croissance de la fréquentation 2018-2019
Les principaux musées d’Asie, en 2019 : sur près de 105,5 millions de visites dans les 20 plus grands musées du monde en 2019, les musées asiatiques représentaient plus de 25%, soit 28,3 millions de visites. Le nombre de visites des meilleurs musées d’Europe pour la même période était environ deux fois moins importante que celle de l’Asie, à 57,2 millions.
♦MUSEES CHINOIS: on trouve 12 musées chinois sur les 20 musées les plus fréquentés en Asie ! Ces derniers ont rassemblé 67,5 millions de visites en 2019, grâce, surtout, aux six nouveaux musées chinois :Musée Xian, trois Musée d’Histoire naturelle ( Tianjin, Shanghai,Zhejiang), le Musée provincial de Hubei et le musée Centre national des Sciences de l’Education Le Taiwan national Science Education Center était également nouveau. Ces nouveaux arrivants ont été propulsés avec une croissance comprise entre 13,0% et 47,0%.

4) SEULS LES MUSÉES DE L’AMÉRIQUE DU NORD sont en baisse de fréquentation : les 20 musées les plus fréquentés du Nord L’Amérique a vu une fréquentation globale baisser d’environ 18,0% en 2019 par rapport à l’année précédente(absence d’expositions à succès ; fermetures liées à la construction ; modification du comptage des visiteurs)
CONCLUSION,  pour les trois continents :
1- Les musées EMEA (Europe, Moyen –Orient et Afrique) ont obtenu de bons résultats, résultats surtout liés à leurs expositions, et leur fréquentation a augmenté de 4% en moyenne.
2- Les musées de l’Asie ont eu une fréquentation stable, dans l’ensemble, mais ils dominent de plus en plus le classement mondial.
3- Les musées de l’Amérique du Nord ont été à la peine par rapport à 2018, avec moins de grandes expositions et une refonte de leur billetterie (Smithsonian) , les musées d’Amérique du Nord ont vu la moyenne de leur fréquentions baisser (-17,5%).
Et voici, pour finir, Les nouveaux musées du monde en 2019 !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

PHOTO NOUVEAUX ¨PHOTO MUSÉES DU MONDE EN 2019 
POUR EN SAVOIR PLUS
Liens du Rapport Global Attractions Attendance Report, quatorzième collaboration annuelle entre la TEA, Themed Entertainment Association (TEA, Association des Parcs de Loisirs) et AECOM (Société d’Ingénierie, de construction et de gestion basée à Los Angeles, l’une des plus grandes du monde).

Nous remercions les auteurs et la Publication de ce Rapport, qui pourra aider les professionnels, mais aussi les élus et partenaires des musées. Mes photos sont des copies-écran du Rapport complet d’ AECOM/TEA.

– Pour la partie des musées du monde en 2019 : Etude de JOHN ROBINETT, Senior Vice President – Economics complète sur ce lien ! https://aecom.com/content/wp-content/uploads/2019/06/Theme-Index-2018_V1.51CN.pdf
https://aecom.com/content/wp-content/uploads/2020/07/Theme-Index-2019.pdf
AUTEURS DU RAPPORT : John Robinett and Judith Rubin pour la production et coordination de l’édude TEA/AECOM Theme Index , depuis 2006. CHEU Vice President – Economics, Americas —Avec des contributions de Sarah Linford, Senior Associate – Economics, Americas, Beth Chang, Executive Director – Economics, Asia-Pacific and Jodie Lock, Associate – Economics, Asia-Pacific and EME

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KEN LE TOURISTE PARFAIT , en bon américain, adorait les chiffres… Ken  sirotait un apéro dans les bureaux de ses amis  d’AECOM, qui étaient basés à L.A, quand soudain Barbie Chérie entra  en trombe : « Ken, j’ai pris nos billets pour Paris, demain. Tu trouveras bien une petite affaire à lancer, là-bas?  » . La vérité est que Barbie tannait Ken depuis quinze jours, date de leur dernier apéro avec les pdg d’AECOM, pour qu’il rachète…le musée du Louvre! « Alleeez, Ken, tu avais dit oui, hier, et Beyoncé vient avec nous car elle connait le directeur..! ».  Ken restait sans voix. Il appela tout de même son banquier. On se sait jamais, pensa-t-il….

Nous sommes tous des Bourguignons!

Comme Amsterdam lors de sa  « Stratégie du tourisme 2030« , construite très récemment pour et avec les habitants ; comme les Greeters qui poursuivent leur rôle de savoir impliquer les habitants comme guides et conseillers locaux, les destinations qui engagent les populations locales à donner un coup de main pour l’accueil et de bonnes idées au tourisme local se multiplient aujourd’hui. On se souvient aussi du ministre de la culture et du tourisme en Italie, Dario Franceschini, quand il décida en 2017 d’aller parler à Airbnb pour trouver, avec eux ,la meilleure façon pour dialoguer avec des villageois italiens, afin qu’ensemble, ils puissent y développer un tourisme non invasif et durable. (Revoir, sur mon blog, l’article d’octobre 2017)
Alors aujourd’hui, il nous faut revenir aux sources d’une belle histoire, grâce à une petite fouille archéologique qui m’a permis de retrouver, intacte, l’une des meilleures campagnes, sur le sujet, celle des bourguignons en 2011 . De plus, et merci Facebook, j’ai même retrouvé l’auteur de la campagne, de l’Agence Beaurepaire, à l’époque, devenue aujourdhui Agence Bastille (Notre photo, Xavier Fouchécour, qui avait fait la campagne et est aujourd’hui Directeur Associé de l’Agence Bastille.). Bravo aussi à Sophie Ollier Daumas, directrice du CRT Bourgogne, qui avait défendu cette piste!                                Une belle façon, pour vous et moi, mes amis,  d’ancrer à nouveau, avec cet exemple, le sujet « Tourisme et Habitants »,  là où il est né avec impertinence, humour, en France!

I- NOUS SOMMES TOUS DES BOURGUIGNONS!
Voici la campagne de promotion de la Bourgogne, en 2011 et 2012, celle qui nous avait tous séduits avec son « En Bourgogne il n’y a pas de touristes!« . En revoici les images et textes qui n’ont pas pris une ride :
– Oui, les touristes sont toujours les mal-aimés, au mieux « moqués », au pire « détestés » ! Et oui, vivre comme les habitants est devenu depuis dix ans l’incontournable passeport des touristes, qui ne se contentent plus d’un décor mais veulent aussi connaitre la culture immatérielle, les habitudes et art de vivre des pays ou villes visités.
Et cela tombe bien, si j’ose dire, car c’est à cette seule condition qu’ils paraissent »acceptables » aux habitants, qui ont brandi quant à eux un « Prière de ne pas déranger » ces dernières années, pour cause de surtourisme odieux à Venise ou Amsterdam.
Redéfinissons aussi les touristes, comme le fit la Bourgogne, une région où il n’y a pas de touristes, mais où il y a « des aventuriers, des randonneurs, des gourmets , des cyclistes, des mélomanes, des oenophiles et des marins d’eau douce »!

II- SIX  IMAGES DE LA CAMPAGNE DE COMMUNICATION , qui, aujourd’hui encore, sont pleines de sens et amusantes

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

POUR EN SAVOIR PLUS :

  • Un bon lien : http://www.tourisme-bourgogne.pro/sites/default/files/bourgogne/CRA_2011_BD.pdf
  • L’environnement de cette campagne 2011-12 :en 2011, le budget global de Bourgogne Tourisme était de 3 800 000 euros pour développer le tourisme en Bourgogne, réparti entre le Développement(19%), l’Administration générale(15%) et les Actions de promotion (66%) et Bourgogne-Tourisme comptait 28 personnes.. – Bourgogne Tourisme avait pour mission de « contribuer au développement du tourisme dans la région. Dans ce but, l’association déploie une stratégie visant à séduire et fidéliser les clientèles cibles, contribuer à l’émergence d’une offre touristique compétitive de qualité, et favoriser le développement de l’activité des professionnels du tourisme de la région. L’enjeu est de conforter un secteur économique qui pèse lourd dans l’économie régionale ».
    Lien du slideshare de Cap Com sur les différentes campagnes (2010 à 2013 – 19 slides) et constats qui ont abouti au positionnent de ce « Nous sommes tous bourguignons, et surtout pas des touristes! » Comme le pdf, franchement, ce travail serait encore très innovant aujourd’hui! https://fr.slideshare.net/capcom/dfinir-une-stratgie-regards-croiss-sur-la-dmarche-sud-de-france-journe-marketing-territorial-capcom-14830444/1
    Avant cette campagne, certaines études soulignaient que les Bourguignons connaissaient mal leur région, et que seulement 7 % des touristes qui visitent la Bourgogne sont Bourguignons, ce qui était peu». https://www.bienpublic.com/cote-d-or/2013/04/14/tourisme-le-paradoxe-bourguignonPHOTOS Photos de la couverture du pdf- Sonia Roy @collagene.com- André Doire, Michel Wiart, istockPhotos)
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    Ken et son Murakami de poche, qu’il emmène partout avec lui, un petit arbre de liberté qui pousse dans des billes rouges.

    KEN LE TOURISTE PARFAIT aurait bien fait un petit saut à Beaune, pour une dégustation de vin, mais Barbie avait un peu peur des Hospices. Elle avait lu la traduction du mot « Hospices » sur son iPhone et…hum …Hum, elle avait peur qu’on les y enferme, tous les deux…A vie ! Ken, lui, hésitait : devaient-ils visiter LE Bourgogne ou LA Bourgogne?

Evolution des pratiques culturelles des français

Les pratiques culturelles des français! L’enquête du ministère de la Culture en 2018 est parue, mais pas sous son format habituel. Je ne sais pourquoi, mais il s’agit de statistiques pour 50 ans d’action culturelle, ce qui n’est pas cet « état des lieux » avec les chiffres de l’année précédente, si pratique, des enquêtes antérieures. Je vous ai donc sorti, à partir de cet historique assez fastidieux de l’histoire récente des pratiques culturelles, les seuls chiffres de 2018, qui vos seraient utiles pour la visite touristique : fréquentation du patrimoine, du spectacle vivant, des concerts, et pratiques amateurs pour le Tourisme créatif.
Bonne nouvelle : tous les chiffres sont en hausse, confirmant cette envie de culture que l’on a senti quand nous en étions privés. Bien sûr, il y a des bémols, comme ces lieux culturels qui semblent, encore et toujours et malgré les vœux de « démocratiser » ces lieux depuis Malraux, être « réservés » aux classes plus riches et plus diplômées que la moyenne française.
Enfin la généralisation des usages numériques n’est pas pour rien dans ces très bons chiffres, puisqu’ils offrent des opportunités nouvelles, comme l’écoute en ligne, ou la vision d’une vidéo, Série ou Film sur un mobile, et, pourquoi pas, celle de toutes les collections d’un musée à déguster dans le creux de votre main. Lien de l’ouvrage, ICI !
Introduction : l’ouvrage signale six tendances fortes pour aujourd’hui :
Une place croissante de la culture dans le quotidien des Français
− L’essor considérable, en dix ans, des pratiques culturelles numériques.
− Des Français plus nombreux à fréquenter les lieux culturels, surtout après 40 ans
− La réduction de certains écarts territoriaux et, dans certains cas, sociaux
− La singularité culturelle des générations récentes …
− Le déclin de pratiques associées à la génération du baby-boom
I- UNE PLACE CROISSANTE DE LA CULTURE DANS LE QUOTIDIEN DES FRANÇAIS Dans la plupart des secteurs culturels, les séries historiques fournies par près de cinquante ans d’enquêtes sur les pratiques culturelles de la population confirment un développement et une diversification des pratiques quels que soient l’âge, le milieu social et le type de territoire.
L’essor considérable, en dix ans, des pratiques culturelles numériques a aidé à cette croissance par un accès facile aux contenus, films, photos et à la connaissance (MOOC). Quelques exemples : l’écoute de musique enregistrée est devenue une pratique courante depuis dix ans ; la croissance des usages numériques favorise la consultation de vidéos en ligne et évidemment celle des réseaux sociaux ou jeux vidéo. Ecouter de la musique et consulter des vidéos en ligne sont désormais des pratiques majoritairement répandues chez les 15 ans et plus..
La singularité culturelle des générations récentes est de profiter, au quotidien, de la montée en puissance des usages numériques qui se sont massifiés au sein de la population française et des réseaux sociaux, où l’on discute, veille, et s’informe plus facilement qu’à la radio et télévision, en baisse. La place de la radio dans le quotidien des jeunes a largement régressé, celle de la télévision recule parfois fortement pour certains (22 % des 15-24 ans). Par contre, plus de la lus de la moitié des 15-24 ans déclare regarder quotidiennement des vidéos sur Internet, (59 % des 15-24 ans), qu’elles soient hébergées par les réseaux sociaux ou sur une plateforme de diffusion, contre seulement 3 % des 60 ans et plus.

II- DES FRANÇAIS PLUS NOMBREUX A FRÉQUENTER LES LIEUX CULTURELS, SURTOUT APRES 40 ANS Les 15 ans et plus sont de plus en plus nombreux à sortir et à fréquenter au moins occasionnellement les lieux culturels, qu’il s’agisse de cinémas, de théâtres ou de lieux patrimoniaux car ils ont augmenté leurs sorties au-delà de 40 ans, d’une part, et les moins de 30 ans sortent davantage que leurs ainés quand ils étaient jeunes, d’autre part.
Cela dit, les écarts sociaux subsistent encore en 2018 : les plus diplômés et les catégories socioprofessionnelles supérieures continuent de fréquenter plus souvent ces équipements culturels.
1) DÉVELOPPEMENT HISTORIQUE DES SORTIES ET VISITES CULTURELLES La fréquentation des salles de cinéma, des lieux de spectacle, des musées, des lieux d’exposition et des monuments connaît donc depuis plusieurs décennies une croissance importante. Autrefois attributs spécifiques de la jeunesse ou encore des milieux urbains éduqués, ces comportements ont été progressivement adoptés par une plus large part de la population. Ces évolutions ne sont pas sans lien avec le développement du tissu urbain au cours de ces décennies, le développement d’une offre culturelle à de nombreux endroits du territoire, ainsi qu’une mobilité accrue.
À une époque marquée par l’essor des pratiques audiovisuelles et numériques, ce dynamisme des pratiques de sortie et de visite est frappant.
Mais ce mouvement marque toutefois le pas pour les générations les plus récentes, interrogeant la possibilité qu’une limite ait pu récemment être atteinte dans le développement cumulé des pratiques à domicile et des pratiques de sortie.

2) PATRIMOINE Une fréquentation patrimoniale de plus en plus liée au milieu social des visiteurs Réunissant les visites de musées, d’expositions et de monuments historiques, les pratiques patrimoniales sont fréquentes au sein de la population : parmi les 15 ans et plus, près d’une personne sur deux (44 %) a visité un lieu patrimonial en 2018. Cette proportion est en légère augmentation depuis les années 1970.(page 62)
Seule une inflexion apparaît entre 2008 et 2018, et se traduit par une hausse significative des pratiques patrimoniales pour les générations nées entre 1945 et 1984 (G3 à G6), en particulier en matière de visite de monuments historiques. s. Elle voit en revanche les écarts sociaux se creuser : ce sont de plus en plus les cadres et les plus diplômés qui fréquentent ces lieux, un constat qui s’applique de la même façon aux musées, aux expositions et aux monuments historiques (graphique 45). Si 80 % des cadres ont visité un site patrimonial en 2018, seuls 32 % des employés et ouvriers déclarent l’avoir fait cette année-là, contre respectivement 75 % et 28 % en 2008, 70 % et 44 % en 1973 (graphique 46)Page 65
3- SPECTACLE VIVANT EN HAUSSE !Une dynamique générationnelle positive pour la fréquentation des spectacles vivants qui connaît un développement historique : en 1973, 33 % des plus de 15 ans sont allés voir un spectacle de théâtre, de danse, de cirque ou encore un concert (classique, rock ou jazz) au cours de l’année écoulée, ils sont 43 % en 2018 – soit 10 points de plus.
–  Un recul de la pratique de fréquentation est à noter dans la génération née entre 1995 et 2004 , car seuls 42 % des 15-28 ans sont allés voir au moins un spectacle au cours des douze derniers mois, contre 54 % des 15-28 ans de la génération précédente (page 49).
Les 15-28 ans de la génération la plus récente née entre 1995 et 2004 sont désormais moins nombreux (24 %) à être allés au théâtre au cours de l’année. Ce constat rejoint celui de l’émergence, en 2018, d’un nouvel univers de pratiques dites du « tout numérique » (voir infra Graphique 35 – Fréquentation festivalière selon l’âge, 1973-2018 page 53)
Catégories sociales et professionnelles des amateurs des spectacles vivants : sur l’ensemble du champ, peu de transformations semblent à l’œuvre : le spectacle vivant est en moyenne plus souvent une pratique des plus diplômés et des cadres. variété et de cirque bénéficient quant à eux, tout au long de la période, d’une fréquentation socialement moins différenciée.

3) FRÉQUENTATION DES FESTIVALS EN HAUSSE : 19 % des 15 ans et plus déclarent avoir assisté à un événement artistique de ce type au cours des douze derniers mois, ils étaient 16 % en 2008 et 8 % en 1973 (tableau 1, p. 6). Cette progression de la fréquentation a concerné l’ensemble des classes d’âge, mais, comme pour l’ensemble du spectacle vivant, ce sont les plus de 40 ans qui ont développé le plus leurs pratiques entre 2008 et 2018
Que voient ils ? Assister à un spectacle de théâtre ou de danse sont deux pratiques historiquement en développement : la part des plus de 15 ans ayant assisté à l’un ou l’autre était respectivement de 12 % et 6 % en 1973, elle s’élève à 21 % et 9 % en 2018, à mesure que l’offre d’équipements labellisés se développait sur l’ensemble du territoire

EN HAUSSE aussi : LA MUSIQUE : 80% de français adultes (15 ans et plus) ont écouté de la musique en 2018 : elles étaient 66 % en 1973 (tableau 1, p. 6).
L’écoute quotidienne connaît la progression la plus spectaculaire : en 2018, 57 % des personnes écoutent de la musique tous les jours ou presque – elles étaient 34 % en 2008 (un quasi-doublement en une décennie) et seulement 9 % en 1973. En hausse : les publics de la variété au cours de la dernière décennie : les 15 ans et plus étaient 10 % en 2008 à avoir assisté à un spectacle de ce genre, ils sont 15 % en 2018.

  • La musique classique est le seul genre en déclin, pratique associée à la génération du baby-boom (nés entre 1945 et 1954) Cette génération se distinguait en effet par des comportements culturels particulièrement développés en matière de lecture de livres (en baisse) et des concerts de musique classique. La musique classique a donc baissé en 2018, avec, au sein de la génération née entre 1995 et 2004 (G8), seulement 2 % des 15-28 ans ont assisté à un concert de musique classique au cours de l’année – une proportion historiquement basse. Seulement 6 % des 15 ans et plus sont allés à un concert de musique classique et 11 % à un concert de rock ou de jazz, contre respectivement 9 % et 13 % en 1997 et 1988, les deux années de fréquentation les plus fortes pour ces deux pratiques sur toute la période observée.
    Catégorie sociale élevée pour la pratique de la musique en amateur reste liée au niveau de diplôme mais devient moins juvénile. Pratiquer une activité musicale est corrélé aux caractéristiques sociodémographiques des individus. Au cours de la période, la pratique du chant en groupe ou d’un instrument de musique seul ou en groupe est progressivement devenue plus fréquente dans les milieux sociaux les plus aisés.

III- FRACTURE TERRITORIALE Les pratiques numériques ont augmenté la fréquentation culturelle en ligne (Films, vidéo, collections en ligne, culture immatérielle…) mais peu réduit la fracture territoriale ; même si puisque les zones moins équipées d’équipements culturels, à part les bibliothèques, (quartiers en politique de la ville) ont des populations plus jeunes, avec leur accès large au numérique et à son offre culturelle est inépuisable au niveau des contenus (France et Etranger).Mais la fracture territoriale résiste (L’aide à la culture, c’est 15 euros dans les régions contre, 139 euros pour Paris et l’Ile de France par l’Etat… ), et un entre-soi toujours tangible de la culture d’une élite plus diplômée, et plus riche que la moyenne nationale. .

PARIS, VILLE ATYPIQUE : Paris se détache nettement, avec 56 % de téléspectateurs quotidiens parmi les 15 ans et plus contre 78 % en moyenne en France métropolitaine. Cet écart ne s’explique pas seulement par les spécificités socio-économiques de la ville (forte surreprésentation des cadres et des diplômés de l’enseignement supérieur), mais également par les comportements culturels singuliers de ses habitants, particulièrement nombreux à valoriser les sorties (spectacle vivant, cinéma, voir infra) et à déclarer des consommations audiovisuelles plus modérées que la moyenne nationale

IV-VISITE EN LIGNE et  VISITE « PHYSIQUE »,  IN SITU 
Des publics similaires pour les visites virtuelles et in situ. Avec l’essor des pratiques numériques qui caractérise en particulier la décennie 2008-2018, la question se pose de savoir comment les opportunités ouvertes par les visites virtuelles ont pu transformer les publics du spectacle vivant ou du patrimoine. Innovation de l’édition 2018 de l’enquête, des questions sont en effet posées sur l’éventualité au cours des douze derniers mois d’une visite virtuelle d’une exposition, d’un musée, sur l’écoute en ligne d’un concert, sur le visionnage d’un spectacle de danse ou encore de théâtre. Premier constat : à l’exception de la danse pour laquelle les publics virtuels et in situ sont comparables et concernent respectivement 8 % et 9 % des 15 ans et plus (avec 2 % de la population qui cumulent ces deux pratiques), les concerts, le théâtre et la visite des sites patrimoniaux sont des pratiques largement plus fréquentes dans leur modalité physique que virtuelle (graphique 47)
CSP Qu’il s’agisse de la danse, du théâtre, des concerts ou des sites patrimoniaux, les publics in situ et virtuels ne se différencient que peu sur le plan social : ils sont plus diplômés et plus souvent cadres aussi bien in situ qu’avec les outils numériques, les diplômés du supérieur sont plus nombreux au sein des publics en présentiel : ils représentent 53 % des personnes qui se sont rendues dans un site patrimonial au cours des 12 derniers mois, et 49 % des personnes qui déclarent avoir fait une visite virtuelle d’une exposition, d’un musée.
Age : sans surprise, les publics plus jeunes en ligne : 58 % des publics virtuels ont entre 15 et 39 ans contre 37 % des publics in situ (graphique 48B, page 67).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

V – TOURISME CRÉATIF : Essoufflement des pratiques en amateur entre 2008 et 2018 Résultat : 39% des adultes ( français âgés de 15 ans et plus) en 2018 déclarent avoir une pratique artistique en 2018 de la photographie, de la musique, de la danse, du théâtre, du dessin, de la peinture ou encore écrire (des poèmes, des nouvelles ou un roman)
L’activité préférée semble être le dessin En dépit d’un fort déclin chez les plus jeunes (29 % des 15-19 ans le pratiquent en 2018, contre 41 % en 2008) qui préfèrent sans aucun doute les vidéos . La poterie et la céramique comptent en revanche assez peu de pratiquants (entre 2 et 4 % des 15 ans et plus selon les années observées), certainement du fait de la complexité de l’activité qui nécessite à la fois une technique précise et de nombreux outils qui la rendent moins aisément accessible que d’autres pratiques artistiques. es jeunes: ils étaient 23 % des 15-19 ans à la pratiquer en 2008 et 24 % en 2018.La pratique théâtrale reste une activité peu répandue : 1 % des 15 ans et plus s’y adonnent en 2018

Amateurs numériques : l’utilisation des outils numériques concerne en 2018 la moitié des amateurs d’une activité artistique où l’utilisation du numérique est possible. En 2018, le montage audio et vidéo séduit 9 % des 15 ans et plus, particulièrement les plus jeunes (19 % des 15-19 ans contre 4 % des 60 et plus), contre 4 % en 200817. Comme pour la photographie, cette activité est souvent associée à d’autres pratiques artistiques en amateur, musicales ou non : les 15-19 ans qui ont réalisé des montages vidéo ont pratiqué en moyenne 2,8 activités artistiques en plus de cette première activité en amateur (contre 2 activités en plus en moyenne pour l’ensemble des 15 ans et plus). Le montage audio et vidéo accompagne très souvent les activités artistiques plus classiques décrites plus haut.:

POUR EN SAVOIR PLUS
Le lien , ICISix éditions de l’enquête sur les pratiques culturelles ont été publiées de  1973 à 2018 Prolongeant une série initiée en 1973 pour sa première édition, puis poursuivie en 1981, 1988, 1997 et 2008, l’enquête sur les pratiques culturelles a été reconduite pour une sixième édition, dont le terrain s’est déroulé de février 2018 à mars 2019* . Cette nouvelle édition bénéficie de moyens étendus : un doublement de la taille d’échantillon, qui est passé entre 2008 et 2018 de 5 000 à 9 200 répondants pour la France métropolitaine.
Photos des publications sur le site du ministère de la culture !1-  Du bruit à la musique, devenir organiste 
Le patrimoine comme expérience, Implications anthropologiquesEn Corse, une société en mosaique .
La Fabrique du Patrimoine, de la cathédrale à la petite cuillère.

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KEN LE TOURISTE PARFAIT  voulait faire son cinéma : reprendre ses voyages hallucinants, entre Palaces et Tour du monde pour ses Affaires. Il décida de tirer au sort s prochaine visite, et chic, ce fut l’Italie! « O sole mio », chanta aussitôt Barbie chérie, qui « attendrait Amalfi pour changer ses escarpins », dit-elle à Ken.  Barbei en escarpins? La vie reprend, pensa le Touriste Parfait.