L’Italie décentralise le tourisme culturel!

En Italie, la révolution recommence :  LE MUSÉE de FLORENCE  envoie des  œuvres  un peu partout en Toscane et les  HÔTELS ont le droit d’ éparpiller leurs chambres dans de beaux villages historiques!

I- LES MUSÉES  : commençons par les collections de  La Galerie des Offices de Florence, l’un des plus grands musées d’art d’Europe, en Italie, qui a décidé de laisser repartir ses œuvres vers les petites villes ou Villas de Toscane, là d’où  elles venaient. « Les collections  de ce grand musée sont immenses et il peut enrichir tout son territoire de proximité, et pas seulement la ville où il se trouve », dit son directeur, Eike Schmidt, en rappelant que le musée a suffisamment de chefs-d’œuvre avec les  3000 œuvres qui resteront exposées dans la Galerie des Offices..
Cette  grande initiative de décentralisation d’une ville-centre vers des territoires plus ruraux  est « destinée à la population locale de Toscane, pour renforcer son sentiment d’appartenance et de fierté vis-à-vis de ses propres richesses,  et renforcer une forme d’identité et  de sens civique », car tout fait lien quand on a la chance d’avoir une telle collection sur son territoire, en Italie ou ailleurs.

Les avantages de cette décentralisation sont  importants et de tous ordres : économiques, sociaux et culturels!  Voilà un pas de géant , et n’oublions pas que l’Italie est notre premier concurrent en Europe, avec  une offre culturelle aussi dense et passionnante que la nôtre!  Nous pourrions donc  tenter aussi l’expérience, puisque nous avons aussi un travail de refondation  qui déboucherait sur ces avantages, dont voici  les trois principaux:  
1- ÉVITER LE SUR-TOURISME...Avant la pandémie, ce sont 12 000 visiteurs par jour qui venaient voir les chefs-d’œuvre de la Renaissance  : Vénus de Botticelli, Sainte-Famille de Michel-Ange ou Vénus d’Urbino du Titien ,  donc un  overtourisme et des mauvaises pratiques  à éviter à tout prix. La Ville a édité  un Guide très bien fait, Enjoy Respect Tourism pour rappeler les bonnes conduites et de ne pas venir en maillot de bain au musée ou faire des graffitis sur les monuments…sous peine d’amende (500 euros, tout de même, pour un pique-nique sur un monument). Mais, après des salles vides durant la pandémie, tout peut recommencer.

2- EN RAPPROCHANT LES HABITANTS DE LEUR PATRIMOINE : l’idée est que les Toscans rencontrent leur  patrimoine, alors que les habitants connaissent parfois mieux le patrimoine international, en dehors de l’ Italie.
Les « Uffizi Diffusi  » ( Les Offices diffusés) vise donc reconnecter les habitants   à leur patrimoine: « Les habitants viennent souvent aux Offices, pour y rechercher des œuvres d’artistes venus de leurs villages [..]. Leur renvoyer leurs œuvres serait légitime, car les Offices ont déjà 3000 œuvres exposées et cela suffit ! », a déclaré Eike Schmidt à CNN.
3- Et en CRÉANT  de nouveaux emplois au niveau local, et des emplois qui seront durables », a-t-il déclaré à CNN.

II- COMMENT ÇA MARCHE ? Le directeur des Offices, Eike Schmidt, a déclaré à CNN Travel que si l’idée lui était venue pendant le confinement de 2020, il a passé une grande partie du temps où le musée a été fermé à travailler sur des sites potentiels et des associations d’œuvres d’art, afin de  « créer un type de tourisme différent », en reprécisant son objectif :  « Pour les habitants, cela « ancrera la culture dans la vie quotidienne des gens ».
En 2019, Eric Schmidt avait déjà prêté un paysage de Léonard de Vinci à la ville natale de l’artiste, Vinci, pour fêter le 500e anniversaire de la mort de Leonardo..
Il avait aussi créé une exposition pour la ville d’ d’Anghiari ,à l’est de la Toscana, sur la fameuse bataille du XVe siècle. Le musée de la ville avait quadruplé sa fréquentation habituelle !
« La Galerie des Offices n’est pas un musée isolé au milieu de nulle part, mais est le point culminant d’un paysage plein de merveilles, d’art et de beauté naturelle »
– 100 NOUVEAUX LIEUX! Cette fois-ci, l’initiative est plus  ambitieuse, car  E. Schmidt prévoit « au moins 60, peut-être même 100 espaces d’exposition » à travers toute la Toscane, dans des lieux où une « correspondance « peut s’établir entre art, culture locale et habitants des villes et villages, mais aussi des maisons et domaines (Sont pressentis : une villa de la famille Médicis à Montelupo Fiorentino , à une demi-heure à l’ouest de Florence ; Livourne ; ville thermale belle époque Montecatini Terme; Careggi, où se trouve une autre villa des Médicis juste à l’est de Florence) .

  • Depuis l’annonce du projet, d’autres villes se sont protées candidates : la ville art nouveau de Viareggio et son « art nouveau », Seravezza (villa des Médicis) et Lucca, qui propose son Palazzo Ducale, siège du pouvoir depuis le 14ème siècle.

III- L’HÔTEL DISPERSÉ, une invention italienne !
– Avant que les voyages ne reprennent , le directeur du musée des Offices a souhaité que les débordements de l’overtourisme ne recommencent pas, et la solution trouvée fut de « détourner les visiteurs de Florence elle-même ».
« Uffizi dispersé » a donc eu l’idée de copier, le concept italien de l’Hôtel Dispersé, dont « chambres » individuelles sont situées dans différentes maisons d’un village, très pratique et idéal en temps de Covid . Cet article résume tout : Comment l’Italie a accidentellement inventé l’hôtel parfait de l’ère Covid  (Cnn Voyage, voir en fin de billet ).

– Architectures médiévales, villes désertes et campagnes isolées et préservées – le
modèle touristique de l’«albergo diffuso » commença quand Daniele Kihlgren investit est la ville forteresse médiévale de Santo Stefano di Sessanio (Abruzzes), où il avait «atterri presque par hasard ». « J’avais passé des années à chercher des endroits comme ceux-ci, où le paysage n’avait pas été corrompu » dit-il, et Et il créa sa marque, Sextantio, qui grandira avec Matera. Mais n’oubliions pas non plus l’expérience de l’Anno dei Borghi, l’Année des Villages, en Italie! Nous avions fait un billet sur cette année 2017 que vous retrouverrez ci-dessous!
CONCLUSION
Ces décisions sont importantes, car structurelles ! Il ne s’agit pas de gadgets, mais d’une réelle décentralisation, qui ira de pair avec une déconcentration de crédits, une formation des personnels, des réunions d’Elus, des rencontres entre habitants et professionnels, et habitants entre eux! Un transfert de de Florence vers des petites villes aura aussi de retombées économiques,  des retombées économiques. Avec tout cela, de nouvelles idées fleuriront, de nouveaux acteurs interviendront!
Grâce à leur double approche, « Hôtels et Collections d’œuvres » , le ministre de la Culture et le Directeur des Offices vont créer un nouveau tourisme, plus ancré localement, plus apprécié par les habitants et, espérons, par les touristes eux-mêmes.

Reconnecter une œuvre à sa région, à un contexte, est une approche sensible de l’histoire de l’art, trop souvent centralisée dans les capitales ou ignorée par les universités.
Même si on a recopié copier le Pass Culture italien, cela n’a rien à voir avec une réforme structurelle et bien  réfléchie pour développer nos territoires! Les  offres culturelles, surtout si elles émanent des pouvoirs publics, devaient toujours  correspondre à un dialogue, à des demandes réelles. En ce sens,  le  vrai travail de transfert de compétences et d’appropriation partagée de la culture que vient de faire Florence est très intéressant.
Enfin on pourrait   regretter notre centralisation, qui continue, malgré ces annonces en 2018,  date du discours de  la ministre Françoise Nyssen? Pour la Culture, disait-elle, « Nous dépensons dix fois plus en Ile-de-France que dans le reste du pays, les chiffres sont criants : 139 euros par an pour un francilien ; 15 euros en moyenne pour les autres citoyens. Vous me direz que les lieux se concentrent autour de la capitale, c’est vrai. Il n’empêche que le service public n’est pas équilibré. Celui qui habite à Roanne, Thionville ou Quimperlé, contribue au financement d’un opéra Garnier, d’un Odéon ou encore d’un musée d’Orsay qu’il n’aura peut-être jamais la chance de voir « en vrai. La redistribution se fait mal, parfois même à l’envers. » (Discours de Françoise Nyssen, prononcé à l’occasion de la présentation du plan « Culture près de chez vous » à la Grande Halle de La Villette, jeudi 29 mars 2018).

Terminons sur une notre positive , car  « Terre degli Uffizi » constitue la première étape du plan d’élargissement de la connaissance de nos trésors artistiques, promu par le musée florentin. On a hâte de voir la suite ! Et d’en comprendre les évaluations ! Si vous avez des idées, mes amis, autour de ces sujets, n’hésitez pas à laisser un commentaire!


CE QUE J’ AI LU pour écrire ce petit billet !
J’ai relu quelques billets de ce blog, quand le Ministre de la Culture et du Tourisme , Dario Frenceschni, a décidé d’innover dans les deux secteurs. Ce fut une sorte de petite  révolution du tourisme culturel en 2014 (et en 2015:   En Italie, la révolution continue !). Et puis Villages et Tourisme en Italie en 2017 (Anno dei Borghi , Année des Villages, cf notre photo ci-dessus. ) – L’Italie, premier pays du Tourisme Culturel dans le monde?, en 2019. Ou encore : Bilan 2017 du tourisme culturel en Italie , et aussi les itinéraires culturels italiens, avec le billet sur CAMMINI D’ ITALIA, Chemins d’Italie .
Voici de très bons articles pour ce sujet des Hotels et Musées qui diffusent, qui ont inspiré ce billet!
Comment l’Italie a accidentellement inventé l’hôtel parfait de l’ère Covid – Antonia Mortensen et Valentina Di Donato, CNN • Mis à jour le 25 janvier 2021

– CNN  et l’Overtourisme – Julia Buckley- CNN,mars 2021, https://edition.cnn.com/travel/article/uffizi-diffusi-tuscany-galleries-overtourism/index.html
– « Terre degli Uffizi » , La Fondation CR Firenze et les Galeries des Offices lancent « Terres des Offices », sur AGCultura : https://agcult.it/a/40522/2021-06-22/uffizi-diffusi-al-via-il-primo-progetto-con-cinque-mostre-in-toscana
– Conseils aux voyageurs touristiques : Respectez Florence 

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KEN LE TOURISTE PARFAIT  était en train d’arriver à Florence, pour un voyage qui devait changer les idées de Ken, trop absorbé dans son job : voyager, tester, faire des affaires… Barbie Chérie lui proposa une petite visite aux Uffici, et il détesta : « Aux « bureaux? », et moi qui croyais pouvoir me changer les idées? » Mais dès qu’il vit le bel immeuble de la Galerie des offices, il changea d’idée et ses  seuls mots furent « Ok! J’achète! »…. (Uffucio veut dire bureau, en italien…:).   

L’UNESCO aime le tourisme culturel!

Tourisme et Culture, une passion de l’UNESCO ? Mais oui ! L’UNESCO, a organisation des nations unies pour l’éducation la science et la culture , a toujours privilégié une belle entente entre Tourisme et Culture, et  une alliance de leur compétences, si complémentaires ! Des preuves? J’ai trouvé sur son site, ces petites phrases:
– Le tourisme culturel est l’un des marchés du tourisme mondial les plus importants et les plus dynamiques.
– Les industries culturelles et créatives sont de plus en plus utilisées pour la promotion des destinations et le renforcement de leur compétitivité et leur attractivité.
– Le tourisme culturel est également un pilier de l’emploi à l’échelle mondiale, considéré à ce titre par de nombreux pays à travers le monde comme un secteur d’intervention prioritaire pour stimuler la création d’emplois, notamment en direction des jeunes. D’après le World Travel and Tourism Council (WTTC), le secteur du tourisme dans son ensemble représente 330 millions d’emplois – soit un emploi sur dix à l’échelle mondiale! (PHOTO : copie-écran de ce beau rapport, dans lequel tout ce qui est dit  sur le tourisme culturel devra s’inclure!)

I- UN VRAI TRAVAIL DE RÉFLEXION SUR L’AVENIR a commencé, par des directives que je vous présente dans ce billet, mais aussi par une première rencontre en ligne des 130 ministres de la Culture dans le monde, pour « Remettre le tourisme culturel sur les rails ». Avec des preuves, à nouveau:
♦ UN BUDGET en HAUSSE DE 67% ! nous avons tous appris avec plaisir que le budget européen de Culture Créative augmenterait de 67% cette année, passant de 1,4 milliard d’euros (2014-2020) à 2 milliards d’Euros pour les 7 prochaines années, 2021-2027.
Le programme Europe Créative représente 0,14% du budget global de l’Europe (1800 milliards), plan de relance compris et pour cette période, mais contrairement aux contraintes qu’elle impose pour d’autres programmes (Ecologie ou transition numérique), elle laissera à chaque pays le libre- choix du de la part qu’ils consacreront consacré à la Culture.

II- DE NOUVELLES DIRECTIVES viennent d’être élaborées par l’Organisation mondiale du tourisme des Nations Unies (OMT) en coopération avec l’UNESCO, qui décrivent comment les acteurs du tourisme et de la culture peuvent travailler ensemble pour soutenir la reprise inclusive du tourisme culturel, alors que les pays du monde entier réagissent à la pandémie du COVID-19.
_ La publication de ces recommandations, conseils et réflexions s’intitule UNWTO Inclusive Recovery Guide, Issue 2: Cultural Tourism et s’appuie sur les connaissances et l’expertise des deux institutions internationales pour analyser l’impact de la pandémie sur leurs secteurs respectifs et surtout les solutions à apporter !
L’impact de la perte des revenus du Tourisme concerne les populations, les sites du patrimoine ainsi que toutes les activités du tourisme ou de la culture locale.

Ces directives sur le tourisme culturel soulignent la nécessité d’obtenir le soutien des décideurs, et en particulier les décideurs politiques et ceux de l’économie, pour que la culture ait sa place dans les plans d’intervention en cas de situations d’urgence et imprévues au niveau des destinations touristiques.

Enfin, cette publication veut aussi redonner du courage aux acteurs des nombreuses filières du Tourisme et à de l’action culturelle et artistes d’aujourd’hui. Cette année 2021 est en effet , pour l’UNESCO, l’Année internationale de l’économie créative au service du développement durable 2021, destinée à montrer comment la culture et la créativité, y compris le tourisme culturel, peuvent contribuer à faire progresser les objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies. http://whc.unesco.org/fr/tourisme


II- REMETTRE LE TOURISME CULTUREL SUR LES RAILS ! Le constat, en résumé: « La pandémie de COVID-19 a freiné le tourisme culturel dans sa lancée. Tout au long de l’année 2020, les arrivées internationales ont chuté de 74 % dans le monde entier. Frappé de plein fouet, le secteur est désormais confronté à une précarité et une volatilité qui s’installent dans le temps. En raison des mesures de restriction imposées aux voyages internationaux, de la fermeture de nombreuses frontières et des mesures de distanciation physique, les pays ont été contraints d’imposer l’interruption massive des visites des sites du patrimoine, des lieux culturels, des festivals et des musées, dont certains pourraient ne jamais rouvrir. Des sites du patrimoine mondial vides, des événements culturels annulés, des institutions culturelles aux portes closes, des pratiques culturelles interrompues, un risque accru de pillage des sites culturels et de braconnage des sites naturels, des artistes en situation de précarité économique et un secteur du tourisme culturel gravement affecté. L’impact du COVID-19 sur le secteur culturel est ressenti à l’échelle mondiale. Les répercussions sont sociales, économiques et politiques ; elles affectent le droit fondamental »

Le rapport de la réunion en ligne, le 22 avril 2020, des 130 ministres de la culture évoque toutes ces difficultés. Lire ICI. Il cite les mesures de restriction prises par de nombreux pays ont, en supprimant l’accès à la culture, bouleversé le secteur culturel dans son ensemble. La question, aujourd’hui, est la même pour tous les pays : face à la nature et l’ampleur inédites de cette crise, quelle est la réponse des politiques publiques ?
– LE PLAN du  document (35 pages, très intéressant) :
1- UN IMPACT GLOBAL ET SYSTÉMIQUE sur le secteur de la culture Les États membres témoignent de l’impact profond et multiforme de la crise sanitaire sur le secteur culturel national.
2- CONSTRUIRE LA RÉPONSE: enjeux et priorités
– Repenser les modèles économiques et de financement de la culture
– Réaffirmer une approche transversale de la culture(S).
3- PRÉPARER L’AVENIR DU SECTEUR (opportunités et risques) : réinvestir et renouveler la coopération interne pour construire une réponse partagée. L’Espagne réitère ainsi les principes de solidarité et de fraternité qui doivent guider l’action de la communauté internationale en faveur du secteur culturel. Une solidarité particulière doit être déployée vis-à-vis des pays du Sud, parmi lesquels plusieurs sollicitent la mise en place de fonds d’appui, notamment le Soudan.
SOLIDARITE ! Les initiatives à engager doivent dépasser les frontières des États et être animées par la solidarité et le soutien mutuel, a dit Dario Francheschini, Minsitre des Biens et Activités culturelles de l’Italie .
4- PENSER LEMONDE D’APRÈS :la culture au service du développement durable (page 25)
– Les États mettent en avant le rôle essentiel de l’UNESCO, pour offrir une plateforme d’échange.
– l’UNESCO devrait produire des recommandations et élargir les fonds d’urgence aux artistes et organisations culturelles des pays en voie de développement.

CONCLUSION / les États membres de l ’UNESCO réaffirment le rôle moteur et transformateur de la culture dans les politiques publiques. Le risque d’un approfondissement des inégalités économiques et sociales à la faveur de la crise sanitaire, et d’un recul des droits fondamentaux, exhorte à réitérer l’engagement en faveur de la diversité culturelle, en tant que droit humain fondamental et composante essentielle d’un monde plus juste et plus durable

POUR EN SAVOIR PLUS
Quelques petites phrases des ministres lors de leur réunion!
• M. ZHANG XU, Vice-ministre de la culture et du tourisme en Chine en Chine : »La culture peut et doit nous rassembler, stimuler l’engagement international et restaurer l’espoir et la confiance pour nous permettre de faire face à cette crise ».  (Le terme危机 désignant la notion de crise en langue chinoise rassemble deux caractères évoquant le danger et l’opportunité.) (Photo :Le Marae fr Taputapuatea, Polynésie française).
ERNESTO OTTONE, Sous Directeur Général pour la Culture de l’UNESCO : « Un monde sans culture est un monde privé d’avenir ».
AUDREY AZOULAY,  Directrice Générale de l’UNESCO : « Cette réunion illustre concrètement la vocation du multilatéralisme et de l’UNESCO–mettre en commun les capacités des États au service de l’intérêt universel. Nous prolongeons ainsi le dialogue initié lors du Forum des Ministres de la Culture, en novembre dernier ». ©EUROPOL©UNESCO

MES SOURCES : ♦Le Rapport de la réunion des ministres en ligne :  Rapport de réunion en ligne : Écho aux voix de 130 ministres unis pour l’avenir de la culture (Publié le 11/06/2020) Collectivité auteur : UNESCO [60184] Code du document : CLT/CPD/2020/RP/H/1
Collation :35 pages Langue :Français et English 2020
Type de licence :CC BY-SA 3.0 IGO [8707]
Remettre le tourisme culturel sur les rails !, sur le site de l’UNESCO, ici !  – Photo : Colline et Basilique de Vezelay

RAPPEL :  LE TOURISME AVANT,  avec un extrait du document « Remettre sur les rails le tourisme culturel:  « Avant la propagation de la pandémie de COVID-19, le tourisme mondial connaissait une forte progression depuis plusieurs décennies. Témoignant de cet essor, les destinations générant un milliard de dollars ou plus grâce au tourisme international ont presque doublé depuis la fin des années 1990. Le tourisme est devenu un secteur clé du commerce international, avec un taux de croissance devançant celui de l’économie mondiale. En 2019, le secteur a injecté 8,9 billions de dollars des États-Unis dans l’économie mondiale, soit 10,3 % du produit intérieur brut (PIB) mondial.

Le secteur culturel dans son ensemble est fortement dépendant à l’égard de l’industrie du tourisme, comme le démontre l’interaction entre le secteur du tourisme culturel et de nombreuses filières économiques » .                          Sont évoqués, comme exemples de cette dépendance,  les services ou l’industrie  dans le domaine des transports,  l’hébergement, la restauration et les loisirs, ou encore le secteur de la construction, tous particulièrement liés à la fréquentation et à la maintenance des sites culturels.

Bien au-delà de cette dépendance  économique, soulignons aussi l’apport  non-marchand de la Culture et de ses acteurs et événements, sur un territoire qu’elle enrichit pat l’accueil aux lieux du patrimoine ou aux spectacles, mais aussi grâce aux liens que la culture sait créer « entre les habitants », mais aussi  et entre les habitants et les touristes! Communs de la connaissance ou rencontres amicales, apports  de la culture à un territoire sont toujours en mouvement!

♦CONTACT  UNESCO : site Internet et réseaux sociaux:  Unesco.org
UNESCO Creative Cities Network
Culture Sector, Division of Creativity
7 Place de Fontenoy
75007 Paris, France

MES PHOTOS  : quelques  sites culturels du patrimoine mondial de l’UNESCO en France, qui  compte 45 biens inscrits au patrimoine mondial : 39 biens culturels, 5 biens naturels et un bien mixte (Voir la liste, ici).  :   – •Colline et Basilique de Vezelay  Auteur : 18 SeptemberAmarant at Dutch Wikipedi- aCC BY-SA 3.0 – Wikipedia 2004 (original upload date)  – •Le Marae  Taputapuatea , commune de de l’île de Raiatea ( Polynésie française) Elle Auteur de la photo Michel-georges bernard — Travail personnel Création : 1 janvier 2000- CC BY-SA 3.0 File:Marae, Raiatea 2.jpghttps://fr.wikipedia.org/wiki/Marae_de_Taputapu%C4%81tea . – Et les trois autres photos sont des copies écrans des documents cités (Remettre le tourisme culturel sur les Rails; Réunion des ministres de la Culture et , pour le « bandeau » sur le développement durable au début du billet, la copie/écran  provient du  site de l’Unesco, UNESCO.ORG).

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KEN LE TOURISTE PARFAIT avait regardé hier un match de foot qui avait lieu en Europe, en ne comprenant toujours pas pourquoi les européens n’avaient pas encore adopté le Football américain, qu’il trouvait plus viril ! Barbie arriva dans une très jolie robe couleur fuchsia : « Ken, nous devons partir pour l’UNESCO, demain, car je suis la mascotte de leur résilience post Covid! ». Tu peux emporter ma tenue de Football, s’il te plait, j’ai un truc à leur montrer…

Vous avez dit « Stories » ?

Comment va l’un de nos musées préféré ? J’aime bien suivre, à travers les années, quelques très bons exemples d’un  tourisme culturel qui innove. Cela permet de voir les évolutions dans la durée, et, aujourd’hui, comment ils renouent le fil avec leurs leurs visiteurs. Aujourd’hui, ce sera « Stories et Playmobil® » à Amsterdam!
Depuis dix ans, nous avons toujours raconté les innovations du  Rijksmuseum d’Amsterdam, ville qui a une étonnante  stratégie touristique pour rapprocher « habitants et touristes »,  et qui demande leur avis aux habitants sur les stratégies touristiques à venir! (Voir notre article  Marie-toi et marche ! ). Ville, aussi, qui dès 2012 avait mis en ligne plus de 400 000 œuvres en HD et en accès libre.

I- LE RIJKSMUSEUM en quelques mots ! Pour les nouveaux lecteurs, le Rijksmuseum, situé à Amsterdam, est un musée national néerlandais , le plus grand du pays consacré consacré aux arts – 8000 objets exposés avec une collection d’un million d’objets et d’œuvres (1200-2000) depuis sa création en 1798 – et des chefs-d’œuvre de Veermer, Rembrandt  et  Frans Hals.
– Ce musée est aussi le plus étonnant d’Europe car dès 2011 il innovait avec un site de création numérique intégré, le génial RijksStudio . Bien avant Paris (2020), il a mis ses 700 000 œuvres en ligne et en haute définition ; vous pouvez emprunter ces images et les utiliser pour toute création privée ou commerciale, comme il vous plaira : les transposez sur votre fond de chambre, un mur de salon ou votre vélo sans aucun problème !Un grand prix annuel (10000 euros) récompensait la création la plus originale.

II- DE 1798 AUX… PLAYMOBILS !
Aujourd’hui, ce musée et son Rijksstudio, proposent des Stories , (cliquez pour y accéder directement).
LES STORIES Depuis quelques années, c’est évidemment le musée virtuel qui s’est agrandi , avec une riche collection d’histoires sur les objets et le musée lui-même. Le but est de découvrir des histoires derrière les chefs-d’œuvre, et les Rijksmuseum Stories  mobilisent les équipes, les visiteurs, les chercheurs et tous ceux qui ont envie de participer. Voilà la grande nouveauté !
UN BEL EXEMPLE, avec LE COLLIER DE L’ ESCLAVE, récit d’ une histoire exemplaire ! En ce moment, le musée propose une exposition réflexion sur le sujet si difficile de l’Esclavage, avec une exposition jusqu’à al fin du mois d’Août. Une story  décrypte l’histoire du Collier d’un esclave, Paulus : « Le collier est entré dans la collection du musée en 1881 en tant que collier de chien. Cependant, il est hélas apparu que le collier était celui d’un esclave noir dans une maison hollandaise ». La chercheuse Annemieke van der Vegt vous raconte toute l’histoire de Paulus, à partir des œuvres. A voir et écouter ICI, et Là.

VOUS VOULEZ PARTICIPER AUX STORIES ? une réflexion sur les histoires de l’exposition Slavery a commencé. Après avoir vu et entendu les histoires, vous pouvez partager vos impressions. Vous pouvez partager une pensée ou une contribution physique. Nous les intégrerons dans les installations. Curieux de savoir comment vous pouvez participer ? Tous les détails sont ici !
– VOUS VOULEZ PROLONGER VOTRE STORY ? 
Evidement le musée renvoie le visiteur expert ou curieux à des catalogues. Pour l’Esclavage, on nous propose : « Voulez-vous en savoir plus sur Paulus ? Avec le catalogue de l’expo !

III- LES PLAYMOBILS SE DECHAÎNENT !
Enfin je ne résiste pas à vous présenter les amis Playmobils ®, adoptés par le Rijksmuseum pour représenter les héros de chaque chef-d’œuvre du musée, sorte de petits doubles sautillants qui accompagnent les visiteurs, miment les toiles et vous promettent une visite heureuse ! Comme la Laitière, qui me plait beaucoup, peinte par Vermeer vers 1660 mais qui caracole depuis deux ans en Playmobil. Peu à peu se sont ajoutés Vincent van Gogh et Rembrandt à la famille Playmobil du musée :
Lien de la vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=V7jyX6hfcdo (au cas où…) Van Gogh & Rembrandt: A Rijksmuseum Story

Nov 20, 2020- Durée : 2.09 minutes

La vidéo a déjà un second épisode sur Twitter, donc voici le lien et dès que j’aurai l’adresse « embed frame  » je la mettrai en ligne ). « Après des mois d’ennui, nos héros sont enfin là…. pour retourner au travail. C’est vrai, nous sommes à nouveau ouverts! (Back to worjk est le titre de cette dernière vidéo, sur Tweeter (Durée de la vidéo Vidéo : 1, 35 mn) Adresse de la vidéo sur tweeter https://twitter.com/i/status/1401162639808548875 et sur LinkedIn :  https://www.linkedin.com/posts/rijksmuseum_back-to-work-activity-6806929338106187776-BPwx/

POUR EN SAVOIR PLUS
1- ANAÏS COUTEAU
En France, nous n’avons pas le Rijksmuseum, mais nous avons Anaïs Couteau !  Son site Internet explore la créativité, l’innovation et le Digital dans les domaines de l’art, du patrimoine et du tourisme culturel !Pour les stories Instagram. Anaïs vous propose pas moins de 101 idées ludiques et interactives ! De quoi vous inspirer ! Son site présente des brèves d’actu, des analyses et des interviews de pro sur tous les sujets qui gravitent autour de la communication, du marketing et de la médiation numérique.

J’ai hâte d’interviewer Anaïs , dès qu’elle aura un peu de temps, pour nous raconter cette aventure et comment elle voit l’avenir
2- LE RIJKSMUSEUM ! un peu d’histoire ? Comme je vous le rappelle en introduction, ce musée national néerlandais est donc le plus le plus grand du pays consacré aux arts – 8000 objets exposés avec une collection d’un million d’objets et d’œuvres (1200-2000) depuis sa création en 1798, dont ceux de Rembrandt , Frans Hals et Johannes Vermeer. Mais il présente aussi l’histoire d’Amsterdam et une petite collection asiatique.  Le musée est situé au sud de la ville, dans le quartier des musées, proche du musée Van Gogh , du musée Stedelijk d’ Amsterdam et de la grande Salle Royale pour les concerts (Concertgebouw) . Il a donc intégré dans son site Internet un  Rikskstudio dès 2010, avec toute l’innovation numérique en ligne, accessible.
3- Martijn Pronk (Rijksmuseum), fut le très grand professionnel responsable du site Internet et des stratégies numériques Les trois premières années le site web, créé en 2012, a attiré environ 15 millions de personnes et 200 000 comptes ont été ouverts pour « jouer avec les oeuvres » du Rijksstudio ; plus d’1,3 million d’images ont été téléchargées soit environ 1.400 par jour en moyenne. Qui dit mieux ? (la Ville de Paris a attendu  jusqu’à 2020, voir notre article, ici , mais n’a pas créé l’équivalent).

4- TOURISME et stratégie touristique : Amsterdam, c’est le tourisme avec l’avis des   habitants, qui se rapprocheront ainsi des touristes. Leur publication (40 pages) : Perspectives 2030 : Destination Les Pays-Bas, une nouvelle vision de la destination qui profite aux habitants !
5- Les PLAYMOBIL® :« Depuis 1974, le concept de jeu PLAYMOBIL® conçu par Hans Beck est devenu un incontournable dans les chambres des enfants avec ses multiples univers – du bateau des pirates à l’hôpital pédiatrique.
Depuis leur création, plus de 3 milliards de personnages au sourire mythique ont été fabriqués. Avec près de 40 thèmes différents et distribués dans près de 100 pays, ces personnages ont conquis le cœur des enfants des cinq continents. La marque représente un concept de jeux offrant un haut niveau de qualité et sécurité aux yeux des parents et des éducateurs. »


Le Bonheur

KEN LE TOURISTE PARFAIT  faisait un peu la grimace, ce matin. Barbie Chérie arriva en trombe, et vit son regard perdu :                                                                                                                                                                                            – Que se passe-t-il, Ken , on dirait que tu viens de recevoir une fessée! »                                                                                                                                          –   Mais non, ne plaisante pas, Barbie,  c’est simplement tous ces Playmobil®, qui inondent ce billet… On voudrait me ringardiser que l’on ne s’y prendrait pas mieux.