Recentrer les missions du Ministère de la Culture

 

Vous croyez que c’est un faux sujet, ce recentrage, un simple effet d’annonce en veille d’élection ? Eh bien non, car c’est une photographie des politiques publiques de la Culture aujourd’hui, au Ministère ou dans les collectivités territoriales.
Et, bonne nouvelle, si vous voulez modifier cette note ou proposer d’autres sujets, la Cour des Comptes vient de monter un dispositif participatif.
Alors, aujourd’hui, je vous résume la Note sur le recentrage, et je vous invite à participer à tout sujet auprès de la cour des Comptes, qui ne fait donc pas que compter, et ça aussi c’est une super bonne nouvelle !
Je n’ai rien vu sur le Tourisme, dans les Notes de la Cour, alors si quelqu’un a des idées, n’hésitez pas.Il y a certainement des propositions à faire, des changements à imaginer, des process un peu vieillots à supprimer  Voici la nouvelle plateforme !
La Cour des comptes lance sa première plateforme de participation citoyenne. Proposez-nous vos sujets d’enquêtes, dans tous les domaines de l’action publique. Comment cela fonctionne-t-il ? Toutes les explications en vidéo !
Désormais vous pouvez participer au choix des sujets d’enquêtes. Vous avez jusqu’au 20 mai (Lien pour faire vos suggestions de contrôleou donner votre avis sur les propositions déjà déposées.
Les publications de la Cour des comptes sont accessibles en ligne  : www.ccomptes.fr
La Plateforme citoyenne de la Cour des comptes 1er mars 2022, voici son lien, ICI.

– La vidéo :www.youtube.com/watch?v=0tqUt0cLyk4

I- RECENTRER LES MISSIONS DU MINISTÈRE DE LA CULTURE ! Tel est le titre de la dernière note de la Cour des Comptes, en décembre 2021, qui, tente de nous expliquer, chiffres à l’appui, les enjeux structurels d’une nouvelle politique culturelle, en France. J’aime bien le format, très court (22 pages) et le fait de pouvoir répondre avec ce site collaboratif ci-dessus. Lien de la Note :www.ccomptes.fr/sites/default/files/2021-12/20211214-NS-Culture.pdf
POURQUOI CETTE NOTE ?
. L’ÉLABORATION D’UNE POLITIQUE CULTURELLE nationale répondant aux enjeux de l’époque, ou en phase avec elle, n’est plus perçue comme la mission prioritaire du ministère, d’où découleraient toutes les autres (page 13).
Malgré les efforts du Gouvernement pour venir en aide aux acteurs de la culture et à ses institutions depuis deux ans, constat est fait par la Cour des Comptes qu’il y a trop de déperdition dans ce ministère.
Voir le Texte Complet, ici, en PDF – Et bravo aux graphistes et à la petite vidéo! Je n’ai pas vos noms mais c’est super bien!
II- LE PLAN DE la NOTE annonce la couleur : les politiques culturelles de l’Etat doivent retrouver un nouveau souffle, retrouver leur rôle d’incitation à l’innovation, donner des clefs pour achever la déconcentration (crédits en régions) et les transferts aux collectivités territoriales. Pour cela, il faudra revoir entièrement revoir l’organisation du ministère, de façon urgente pour accomplir ces tâches, urgentes.
LA POLITIQUE CULTURELLE DE L’ÉTAT EN QUÊTE D’UN NOUVEAU SOUFFLE
– La structuration du paysage culturel et la relativisation de la place du ministère, dont le pilotage est problématique
– Un ministère de plus en plus gestionnaire et une administration de moins en moins bien outillé
POUR UN MINISTÈRE RETROUVANT SON ÉLAN D’ADMINISTRATION STRATÈGE
– La redéfinition des objectifs stratégiques de l’État et l’achèvement du mouvement de déconcentration et de transferts aux collectivités territoriales 17 C – La réorganisation du ministère sur son cœur de métier
CE QUI POURRAIT INTÉRESSER LE TOURISME ET LE NUMÉRIQUE DANS CE PROJET !
Restons fidèles aux objectifs de ce petit blog, qui tente chaque semaine de chercher des solutions pour qu’un travail conjoint des acteurs du « Tourisme, Culture et Numérique » soit croisé pour réussir !

Voici les deux points forts retenus  pour un État qui redeviendrait stratège::
A- La redéfinition des objectifs stratégiques de l’État
B- L’achèvement du mouvement de déconcentration et de transferts aux collectivités territoriales – La réorganisation du ministère sur son cœur de métier
A – POUR REDÉFINIR LA STRATÉGIE, SES OBJECTIFS ET SES ACTIONS du ministère de la Culture,, la note insiste sur une relecture des actuelles pratiques du ministère, pour supprimer ce qui ne sert plus à grand-chose et au contraire renforcer ou combler des manques dans l’organisation du ministère et ses Ressources Humaines.
« Combiné à l’élargissement continu de son périmètre d’intervention et l’atomisation croissante de son action, l’affaiblissement des services centraux du ministère de la culture et l’inadaptation des moyens de ses services déconcentrés contrarient l’exercice de sa fonction stratégique (pages 11 et 12 Le ministère doit être, dans son domaine, constamment à la pointe de la prise en compte des mutations technologiques, économiques et sociétales
De très nombreux conseils sont donnés, comme, par exemple :
Travailler sur un meilleur équilibre entre Offre et Diffusion : « Avec la multiplication des acteurs culturels émargeant aux subventions le ministère de la culture en distribue de plus. « On constate aussi un saupoudrage des aides publiques. On aboutit à une politique de guichet et de droits acquis difficile à remettre en cause, ce qui rend de moins en moins lisibles les priorités de la politique culturelle de l’État ». Et à une offre surabondante, donc à un déséquilibre entre création et diffusion »
Depuis 2007, huit ministres en moins de quatorze ans se sont succédé rue de Valois et autant, sinon plus, de directeurs de cabinet et de secrétaires généraux, ce qui a affecté la continuité de la direction et le pilotage stratégique de la politique culturelle de l’État. Il devient urgent, entre autres priorités, de :
Revoir tous les modes de relations entre le ministère et ses établissements publics : Lettres de missions inexistantes ou signées très en aval de la nomination des dirigeants ;[…] contrats d’objectifs et objectifs stratégiques flous, indicateurs trop nombreux et souvent peu pertinents pour assurer un suivi approprié de l’activité et des performances des établissements, dialogue de gestion peu structuré où, lorsqu’il existe… La co-construction d’une réflexion stratégique ou le pilotage du ministère sont pratiquement impossible dans ces conditions ()page 13)
Politiques interministérielles : revoir les missions actuelles en fonction des mutations et pratiques culturelles. »Les grands enjeux qui relèvent de la mondialisation sont autant de facteurs qui plaident en faveur d’une revue globale des missions qu’il va incomber à l’État de devoir assumer dans les décennies à venir ».

B- LES COLLECTIVITÉS, CHAMPIONNES DU FINANCEMENT POUR LA CULTURE ! les collectivités territoriales investissent trois fois plus de moyens financiers que l’Etat. Jack Lang, on s’en souvient, avait doublé le budget du ministère. Aujourd’hui, l’Etat annonce 3 Md€ (2019), soit 1,3 fois le budget des années 80, alors que les des collectivités territoriales ont presque doublé les moyens qu’elles y consacraient à la culture depuis quarante ans, pour atteindre 10 Md€ en 2019. Soit plus de trois fois le budget de la mission « Culture » de l’État.


Quelques une des suggestions de la Cour des Comptes :
Décentraliser des activités qui pourraient être assurées plus efficacement par une autre collectivité publique ou à un autre échelon, et de réorienter l’action publique vers les territoires fragilisés
Réaffirmer les actions en direction de la Jeunesse ! La participation du ministère à la mission générale d’éducation poursuivie par l’État est considérée comme un vecteur privilégié du lien collectif. Cela implique un renforcement de l’action en direction de la jeunesse et contribuera à :
– l’élargissement des profils des publics de la culture
-l’invention de formes nouvelles pour développer l’éducation artistique et culturelle, ainsi que la promotion d’initiatives inclusives, ce qui passe par une stratégie de ciblage des actions et des aides en direction des territoires et publics défavorisés
Renforcer les actions du développement digital, afin d’en faire un levier majeur de son action, (conservation ;valorisation et de diffusion de la culture…)
Achever le mouvement de déconcentration et de transferts aux collectivités territoriales Pour que le ministère puisse effectivement se recentrer sur ses missions d’impulsion et de pilotage de la politique culturelle. il apparaît nécessaire de pousser jusqu’à son terme le mouvement consistant à
– Concrètement, il faudrait transférer à des opérateurs relevant de sa tutelle ou aux collectivités territoriales les activités opérationnelles qu’il exerçait directement et que soit ainsi fixé sans ambiguïté le périmètre restant de son ressort (Musées ; Mobilier national ;Monuments qui seraient mieux gérés « au plus près » de leurs visiteurs…Cf la commission présidée par René Rémond en 2003)
CONCLUSION
La Cour des Comptes est donc sévère avec ce ministère de la Culture (Sa gouvernance ; son organisation et ses projets) mais elle s’appuie sur des arguments incontestables en citant les points faibles et les progrès possibles. «Le rôle central d’initiateur longtemps joué par le ministère de la culture a perdu de son importance, d’autant que celui-ci semble s’être insuffisamment adapté, dans son organisation et ses modes de fonctionnement, à la nouvelle donne dont il a été l’instigateur ».(Page 4). « Au point que certains en sont venus à poser la question de savoir si, avec l’importance et l’autonomie des grands opérateurs et une grande des politiques qui ont décentralisée, il avait encore une réelle utilité ». (Texte in extenso Page 7)
Bravo à la Cour des Comptes de cette note qui donne, effectivement, très envie de changer de système!

  • POUR EN SAVOIR PLUS
    ♦Lien de la Cour des Comptes : www.ccomptes.fr
    LE CONTEXTE DE L’ÉTUDE « La présente note fait partie d’un ensemble de travaux destinés à présenter, sur plusieurs grandes politiques publiques, les principaux défis auxquels seront confrontés les décideurs publics au cours des prochaines années et les leviers qui pourraient permettre de les relever. Cette série de publications s’inscrit dans le prolongement du rapport remis en juin 2021 au Président de la République, une stratégie des finances publiques pour la sortie de crise »

⇒Chiffres clés (dans la Note!) 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et Nombre d’institutions  appartenant à l’Etat ou subventionnées( Il manque les musées (1300 environ, sur un total de 8000 musées dont une grande majorité est de statut privé, mais l’appellation « musée » n’est pas déposée.) :


Suite au billet sur Nice, j’ai reçu ça! Bizarre, non?

 

 

 

 

 

 

 

KEN LE TOURISTE PARFAIT avait une petite baisse de moral! « A quoi je sers, au fond, dans ce blog? » Heureusement Barbie arriva toute pimpante, et elle , qui lisait dans les pensées de Ken, lui répondit illico : « Mais tu es indispensable, Ken! Tu éloignes les grincheux, les académiques, les trop-sérieux, les jaloux, les envieux! ». Imagine tes anciens profs de fac, qui te voient, là, sur un sujet sérieux, toi, le Play-Boy, gauchiste, en plus. Ils partent en courant! » Rassuré, Ken fit un baiser à son Aimée!  

L’UNESCO et la diversité culturelle

Repenser les politiques en faveur de la créativité, pour mieux protéger et promouvoir la diversité des expressions culturelles!  Ce nouveau  Rapport public est  passionnant,  publié en ce mois-ci par l’UNESCO.  La culture y est définie comme un bien public mondial et l’UNESCO y fait une belle place belle place aux pratiques et usages digitaux,  tout comme à la participation active des habitants pour les offres culturelles.

Au fond, tout ce que l’on aime !

 

 

 

I- REVOIR NOS POLITIQUES CULTURELLES ? L’objectif du Rapport est de faire un rapide état des lieux, après la pandémie, de tous les écosystèmes créatifs qui fonctionnent bien, c’est à dire dans l’intérêt de tous, publics ou artistes, afin d’ ouvrir le chemin vers un monde durable à l’horizon 2030 et au-delà. Favoriser, aujourd’hui, de tels écosystèmes est, à mon avis, la meilleure façon de repartir.
Le grand intérêt de ce Rapport est qu’il nous apporte de nouvelles données, en soulignant de grandes tendances , au niveau mondial. L’Etat des lieux est rapide, mais chaque solution proposée comme  action  de nouvelle politique  peut nous aider, comme on le voit pour le Digital et une participation plus forte de la société civile . 
1-  LA NUMÉRISATION DE PLUS EN PLUS RAPIDE DE LA CULTURE 

En 2020, 62,1 % du total des revenus mondiaux de la musique enregistrée provenaient du streaming, et les abonnements aux services de vidéo à la demande continuent d’augmenter. Quelques œuvres d’art musicales et visuelles de haut niveau ont été générées par l’intelligence artificielle. Ces tendances ont été amplifiées pendant la pandémie et ses s confinement. Néanmoins, le passage au numérique risque aussi d’exacerber les inégalités existantes en raison du fossé en matière d’accès à Internet et de maîtrise du numérique, de la concentration des plateformes dans quelques pays et régions, de modèles de rémunération non viables pour les créateurs et de modèles économiques qui enterrent de trop nombreux contenus qui n’ont pas les moyens d’être visibles par tous.
Critique est faite, aussi, du fait que dans l’économie numérique, les plateformes et autres gros distributeurs de contenus sont aussi des financeurs qui produisent et ont un impact sur  la créativité culturelle, sans avoir les inconvénients de nos petites entreprises (Réglementation ou obligation de diversité culturelle).
(Voir les préconisations de l’UNESCO sur ces questions,  page 7 et chapitre 3  « Nouvelles opportunités et nouveaux défis pour des industries culturelles et créatives inclusives dans l’environnement numérique », par  Ojoma Ochai )


2- PARTICIPATION DE LA SOCIÉTE  CIVILE  à la gouvernance culturelle !Les organisations de la société civile gèrent et contribuent à de nombreuses activités dans les secteurs culturels et créatifs.
Toutefois, ces organisations sont rarement  impliquées dans la prise de décisions, le suivi et l’évaluation pour  (re)penser les politiques en faveur de la créativité, d’où la nécessité d’établir des processus plus inclusifs et transparents.
Les  principes et pratiques de données ouvertes dans les secteurs culturels et créatifs sont aussi très limités, alors que leur collecte et leur diffusion favoriserait l’engagement civique et l’innovation des citoyens.
Les  partenariats entre organismes culturels et des autorités locales ont souvent d’excellents résultats en matière de gouvernance culturelle participative,  mais ne sont pas très nombreuses. (Mauricio Delfin,Expert pour le chapitre 4, page 21)

II- L’UNESCO et nos libertés et droits culturels !
Parmi les droits des Etats, celui de  mettre en œuvre des politiques pour protéger et promouvoir la diversité des expressions culturelles est l’un de ceux que  les habitants, les artistes et tous acteurs de la culture apprécient le plus, afin de protéger le patrimoine, les arts,  toute la créativité et les métiers liés.
LE FAIT NOUVEAU, depuis quelques années, est ce besoin de liberté, de systèmes de gouvernance moins hiérarchiques, plus transparents et surtout participatifs.

Le Rapport aborde donc quatre thèmes qui profiteraient le mieux de cette liberté, et propose des recommandations pour chacun de ces quatre thèmes et objectifs :
1 )Soutenir des systèmes de gouvernance durable pour la culture cette gouvernance doit impliquer de nombreux agents différents d’une manière inclusive et participative, et être étayée par des données. les politiques axées sur le développement qui favorisent des activités productives, la création d’emplois décents, l’entrepreneuriat, la créativité et l’innovation.; l’efficacité, la responsabilité et la transparence des institutions culturelles ;
2)Parvenir à un échange équilibré des biens et services, et accroître la mobilité des artistes et des professionnels de la culture   
3) Intégrer la culture dans les stratégies de développement durable et  reconnaître la complémentarité des aspects économiques et culturels du développement durable
4) Promouvoir les droits de l’homme et les libertés fondamentales  d’expression, d’information et de communication comme condition préalable à la création et à la distribution d’expressions culturelles diverses

III- UN APPEL A LA CULTURE ! La volonté du Rapport d’appeler les secteurs culturels et créatifs à faire face aux grands défis mondiaux, notamment la pauvreté, les disparités de genre, le changement climatique et les inégalités entre les pays, tout en mettant en avant le potentiel de ces secteurs, qui est souvent sous-estimé voire ignoré.
Dans les pays où des données existent, l’impact de la pandémie Covid19 a encore aggravé les inégalités, les revenus des industries culturelles et créatives ayant diminué de 20 % à 40 % en 2020,[…]. En 2020, la perte de 10 millions d’emplois dans le monde d’emplois devient le chiffre-clef des études UNESCO , avec des dommages « plus importants que lors de n’importe quelle crise antérieure »selon BOP Consulting, 2021).

Les résultats, exemples de bonnes pratiques et recommandations formulés dans cette troisième édition du Rapport mondial Re|penser les politiques en faveur de la créativité pourraient alimenter le dialogue politique et les débats précédant la Conférence mondiale de l’UNESCO sur les politiques culturelles et le développement durable – MONDIACULT 2022 – qui aura lieu à Mexico en septembre 2022.

CONCLUSION  Cette édition du troisième Rapport 2022, après ceux de 2015 et 2018, s’articule autour de deux grandes questions : quelle est la situation actuelle des secteurs culturels et créatifs ? Quels changements politiques visant à promouvoir des systèmes de gouvernance de la culture durables et fondés sur les droits de l’homme ainsi qu’un accès équitable aux opportunités et aux ressources culturelles ?
Ce Rapport mondial, qu’il faut lire en entier (40 pages, ce n’est pas trop long!)  présente les évolutions récentes des politiques destinées à soutenir la créativité. Il relève les défis actuels et futurs dans des domaines tels que l’environnement numérique, la diversité des médias, le développement durable, la mobilité des artistes et des professionnels de la culture, l’égalité des genres et la liberté artistique.

Ces thèmes, très présents dans d’autres pays, dans quelques villes et établissements ou expériences en France, sont des points de départ de nouvelles programmations artistique et culturelle, où chacun devrait trouver sa place. Culture haute et culture basse , qui ont mobilisé le débat pendant vingt ans, ne devraient peut-être plus y trouver une place! Remixer les extrêmes devraient, dans ces conditions,  profiter à tous!

POUR EN SAVOIR PLUS
Le Rapport de l’UNESCO, Re/penser les politiques en faveur de la créativité(40 pages), en ligne et gratuit, est la troisième édition d’une série destinée à suivre la mise en œuvre de la Convention de 2005 sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, par l’UNESCO.

Collectivité auteur: UNESCO [62201]_ Code du document:CLT-2022/WS/1- 40 pages : Langues:Français/ Anglais/Espagnol – Type de licence: CC BY-SA 3.0 IGO [10026]
Télécharger le Rapport , qui vaut vraiment le coup d’être lu dans son intégralité ! : https://www.unesco.org/reports/reshaping-creativity/2022/fr/telecharger-rapport
380475fre.pdf
MÉTHODOLOGIE DU RAPPORT Re|penser les politiques en faveur de la créativité repose principalement sur l’analyse des rapports périodiques quadriennaux soumis par 94 Parties  entre juillet 2017 et novembre 2020. L’analyse a été enrichie avec  les résultats de l’enquête mondiale de 2018 de l’UNESCO sur la mise en œuvre de la Recommandation de 1980 relative à la condition de l’artiste, une enquête auprès de la société civile spécialement conçue et mise en œuvre pour ce rapport et plusieurs ensembles de données mondiaux nouveaux ou actualisés. […] Chaque chapitre est rédigé par un expert, qui a collaboré étroitement avec l’Éditeur en chef, Burns Owens Partnership (BOP) Consulting (un cabinet de conseil en recherche et stratégie, spécialisé dans les industries culturelles et créatives) et le Secrétariat de l’UNESCO, pour en peaufiner l’analyse et aligner les points de réflexion sur le cadre de suivi de la Convention et le Programme 2030. (Lien du Rapport en pdf  :www.unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000380475_fre/PDF/380475fre.pdf.multi
380475fre.pdf).


KEN LE TOURISTE PARFAIT  n’ avait pas une envie folle de voyager « près de chez lui », comme le lui conseillait la publicité de la Californie. Cette idée de découvrir le quartier voisin , pour lui qui assumait ses quatre-vingts Voyages d’Affaires annuels sur les cinq continents ne lui disaient rien de bon…Barbie entra sur la pointe des pieds : « J‘ai une surprise! Aujourd’hui, c’est nous qui invitons tous les habitants du  quartier voisin pour demander aux gens ce qu’ils aimeraient voir et faire en Europe ou en Chine, lors de leurs prochaines vacances!« .  Sauvé! pensa Ken… 

Vision des couleurs et peinture

Soir d’été, paysage en Italie, Claude-Joseph Vernet, en 1773. 

I- VOUS VOYEZ DU VERT, VOUS  sur ce paysage? Imaginez que vous soyez un conférencier de la Culture ou d’un groupe touristique et que vous deviez  présenter ce tableau à des visiteurs, touristes ou locaux. Vous parlez des principales qualités de ce tableau,  bien sûr! Vous commencez par le décrire et à donner le nom du peintre et la date du tableau.
♦ Mais,  pour la description de ce « Soir d’été », ceux qui voient mal les couleurs diront  « Vous voyez que ces rochers au premier plan, à droite, ces arbres et la rivière, tous sont tous un peu gris, comme la rivière. Nous ne sommes pas dans un paysage verdoyant. Admirons surtout les personnages, extrêmement bien dessinés ! ».
♦ Et  voilà un résumé de mon histoire, aujourd’hui, car c’est à peu près ce qui m’est arrivé quand j’avais la responsabilité de la Formation des trois cent Conférenciers, dans les années 1990-92 à la Direction des musées de France. J’accompagnais souvent les conférenciers pour une seule raison : bien comprendre leurs demandes, les difficultés qu’ils rencontraient et ce que l’administration pouvait améliorer. Comme j’avais fait ce métier, j’étais ravie de cette mission.

Mais, un jour, au musée d’Orsay, devant le ciel étoilé de Van Gogh, le ciel était étoilé, mais pas bleu…Comme tout le monde, certains conférenciers voyaient mal ou peu  les couleurs.  Alors je me demandais pendant quelques jours : « Que faire ? Comment perçoit-on les couleurs ? Quelles sont les anomalies de la vision ? »

Nuit étoilée sur le Rhône Vincent van Gogh – 1888

II- VISION DES COULEURS ET PEINTURE
Et de nombreux professionnels de nos secteurs (Tourisme Culture, Numérique…)  voient mal ou pas les couleurs;  certains artistes aussi, tout comme certains visiteurs! Les ophtalmos peuvent vous citer des maladies qui affectent certains peintres, devant leurs tableaux : couleurs, lumières incertaines qui n’enlèvent rien à leur talent.
Quand je demandais à mon père, G. Perdriel, ophtalmologiste, spécialiste de la vision pour les pilotes de notre armée de l’air, s’il pouvait faire une petite conférence pour les professionnels de la culture sur la Vision des couleurs , il accepta. Ce fut un très bon moment, d’autant qu’il était venu avec un immense « test » de couleurs que nous avions tous pu faire!


Bref, le petit ouvrage « Vision des couleurs et peinture » est né de cette conférence, grâce à la rencontre d’un ophtalmo avec des Conférenciers! Laurence Tardy, Conférencière , participa d’ailleurs à l’ouvrage avec une excellente analyse de tableaux dans le petit livre, où elle  nous présente des cas concrets,  avec les photos de chaque œuvre.
Le sujet est large, car lumière et couleur sont étroitement liées et l’éclairage des expositions à une grande importance : « La tonalité varie avec la saturation [lumineuse]. Une écorce d’orange et un morceau de chocolat éclairés par la même source lumineuse apparaissent respectivement de tonalité orangée et marron. Si on éclaire vingt fois plus la tablette de chocolat que l’orange, les deux objets ont alors le même aspect chromatique. (…) On explique cet effet par l’augmentation de la quantité de blanc diffusé par la surface du chocolat sous un éclairage intense. La saturation diminue et modifie la tonalité en faisant disparaître la couleur marron. » in : Visions des couleurs et peinture, Pr. G. Perdriel, Ophtalmologue, p.15, DMF, Action éducative, 1990. (Citation d’Etienne Trouvers dans son blog, à lire ici : http://www.etienne-trouvers.com/blog/l-atelier-du-peintre-du-m-o-em-2-4-em.html

III- COMMENT FONCTIONNE L’ŒIL ? Prenons comme exemple  une seule « maladie », le daltonisme. S’il n’y a que 8 à 10 pour cent de la population masculine mais seulement un demi-pourcent de la population féminine qui souffrent de daltonisme, mon père et ses amis étaient persuadés que c’était « culturel », les petites filles parlant « couleur » et nommant chacune d’elle bien mieux et plus tôt   que les petits garçons, avaient –ils constaté. Mais les yeux fonctionnent de la même façon,  pour les hommes et les femmes!
♦Le daltonisme affecte  la personne qui confond car elle voit mal la couleur verte, la rouge et le  bleu. D’où, sans doute,  le commentaire du Van Gogh sans évocation de ce bleu pourtant intense :
« Dans la rétine des yeux se trouvent des cellules photosensibles, à savoir les bâtonnets et les cônes. Les bâtonnets fonctionnent surtout la nuit et les cônes le jour. Les cônes servent à percevoir les couleurs. Il en existe 3 sortes différentes qui sont sensibles aux couleurs rouge, bleu et vert. Au fur et à mesure que ces cônes envoient des signaux au cerveau, vous savez de quelle couleur il s’agit. La lumière est donc transformée en signaux et le cerveau adapte alors ces signaux afin que, par exemple, du vert reste vert malgré les différentes conditions dans lesquelles vous pouvez percevoir la couleur verte. »Les couleurs sont une longueur d’onde !
Mais le daltonisme n’est qu’un exemple de ces anomalies de la vision des couleurs, et il faut lire le livre pour en savoir plus. Voici son sommaire !

EN CONCLUSION :     ce petit livre n’est qu’un exemple de tout ce que l‘on peut faire pour les médiateurs entre le publics et la visite ! Que ce soit un musée ou la nature, tout est difficile à faire comprendre, découvrir, aimer.
Je suis persuadée que toute aide à la visite doit commencer par aider ceux qui la font ! Un vrai dialogue, régulier, entre Tourisme, Culture et Numérique qui discutent de leur problèmes de Tourisme Culturel est salutaire. Par exemple, les Offices de Tourisme font souvent la promotion d’expositions locales (Monuments, galeries…) et mieux connaître les principes de l’éclairage des œuvres d’art leur serait utile. Tout comme une vraie connaissance des profils et comportements des visiteurs fait souvent défaut aux professionnels de la Culture ! C travail ensemble et la meilleure façon de réussir l’accueil des visiteur et leur fidélisation !

POUR EN SAVOIR PLUS
I- RÉFÉRENCES DE L’OUVRAGE « Vision des Couleurs et Peinture »
1- Auteur:  Georges Perdriel – Publication : Direction des musées de France, [Département des publics, de l’action éducative et de la diffusion culturelle] 71 pages – Illustrations en  couleurs -Bibliogr. p. 69-71-Date de publication: 1992- Impression : 92-Puteaux : Impr. Parallèle- ISBN 2-11-087227-6 (br.)

2- La vision des couleurs et ses relations avec l’éclairage des œuvres d’art – G. Perdriel – Bulletin d’histoire de l’électricité Année 1991 17 pp. 27-34- Fait partie d’un numéro thématique : Art et électricité – En ligne : https://www.persee.fr/doc/helec_0758-7171_1991_num_17_1_1147
II- LES COULEURS DES DALTONIENS  ?
La deutéranopie : la deutéranopie est l’absence totale des cônes verts.
• La protanopie : dans le cas de la protanopie, le rouge est absent des mélanges de couleurs.
• La tritanopie : la tritanopie désigne l’absence complète des cônes bleus.
Chez les trichromates, les personnes pouvant percevoir normalement ces couleurs, le processus expliqué ci-dessus se déroule sans problème. En général, le daltonisme survient lorsqu’une ou plusieurs des trois sortes de cônes ne fonctionnent pas normalement (anomalie) ou pas du tout (anopie). Le daltonisme est donc la conséquence d’un traitement erroné du signal visuel dans le cerveau.
Source : https://www.hansanders.be/fr/blog/daltonien/
MES PHOTOS
Soir d’été, paysage en Italie, Claude-Joseph Vernet 1773. H. 89 cm. Musée national de l’art occidental, Tokyo/ (Photo  d’une oeuvre en deux dimension;  l’auteur est décédé en 1789, donc l’oeuvre fait partie du domaine public(plus de 100 ans)
Nuit étoilée sur le Rhône de Vincent van Gogh, (1888, Arles ) – Collection du Musée d’Orsay – RF 1975 – Huile sur toile – Dimension : H : 72,5 cm ; L : 92 cm (36,2
Couverture et sommaire : « copie-écran» du petit livre « Visions de couleurs et Peinture »


KEN LE TOURISTE PARFAIT   Ken venait de lire en vitesse ce petit billet  quand Barbie                                                                                  – « Mais pourquoi n’as-tu pas mis ta jolie robe rose? »,  demanda-t-il à Barbie Chérie.    – Mais Ken, tu plaisantes, J’AI ma robe rose!                                                                                    – « Mais non, je veux dire celle qui est couleur « fuschia »!                                                       Pour une fois ce fut Barbie qui fut é-pa-tée! Savoir que son mari avait, comme elle-même, plusieurs mots pour caractériser le simple « rose » la rassura. Ken n’était pas un « homme comme les autres », il avait une vision des couleurs un peu « fille »!