Patrimoine et tourisme : vivre une expérience !

 VOUS AVEZ UN PATRIMOINE  A FAIRE VISITER, et aimeriez, évidemment, que sa visite devienne  une expérience  inoubliable ?  Comment faire? Voici le compte-rendu de la formidable Rencontre sur ce sujet, organisée par l’agence Correspondance et le Département du Val d’Oise à l’abbaye de Maubuisson, le 20 octobre dernier.
Un grand merci à Antoine Roland de nous avoir prêté, pour ce  petit blog, le compte-rendu rédigé par Baudouin Duchange, car à mon avis le programme d’Antoine et les intervenants est  un excellent travail, que vous retrouverez in extenso sur le site de Correspondances digitales !
Je vous en propose aujourd’hui un extrait, celui des quatre approches expérientielles et immersives, qui faciliteront la visite touristique et culturelle et  feront vivre aux visiteurs une expérience de visite mémorable: 
• 1- Expériences olfactives (Iris & Morphée) ;
• 2- Spectacles immersifs de grande envergure (Polaris Production) ;
• 3- Résidence artistique et d’une programmation numérique et immersive inédite (Château de Beaugency) ;
•4- Nouvelles approches par l’intermédiaire de la réalité virtuelle (Lucid Realities / Unframed Collection).

1. EXPÉRIENCE SENSORIELLE : Comment renforcer la polysensorialité d’un parcours de visite ? Les retours d’expériences olfactives d’Iris & Morphée.
« Il est important de penser l’intégration d’un dispositif olfactif en amont de la conception scénographique » défend Carole Calvez, créatrice-parfumeuse et directrice d’Iris & Morphée . Ce studio de design olfactif contribue à créer des expériences sensorielles entre scénographie, médiations et expérience de visite.

Différents dispositifs sensoriels développés par Carole Calvez pour Pressoria, un Centre d’Interprétation Sensorielle dédié aux Vins de Champagne et  son parcours de visite de l’agence de scénographie Casson Mann. Carole Calvez aintégré plusieurs dispositifs dans ce parcours de visite pour mobiliser les cinq sens du visiteur. Parmi ces dispositifs, la reconstitution d’un pressoir à vin favorise l’immersion des publics tant d’un point de vue gestuel, qu’olfactif ou visuel. Un autre dispositif permet de représenter l’évolution des odeurs de différents vins associées à un code couleur rappelant la scénographie environnante.

D’autres sites patrimoniaux ont confié la réalisation d’expériences sensorielles à Iris & Morphée tant dans les murs qu’hors les murs. C’est le cas du Prieuré St Cosme, ancienne demeure du poète Ronsard. Si des visites sensorielles avaient été auparavant organisées dans le prieuré, différentes difficultés avaient empêché le développement d’une offre structurée (ex. réglementations sur les parfums et les allergies, technologie de diffusion adaptée pour le grand public…).Ce dispositif de médiation a pris la forme d’un cabinet de curiosités capable de mobiliser les 5 sens. Pouvant être déplacé aisément, le dispositif a permis d’enrichir l’offre in situ ainsi que de compléter l’offre hors les murs à destination des scolaires ou des publics empêchés (prisons, écoles, EHPAD…).Les reconstitutions olfactives favorisent l’immersion sensible et sensorielle des visiteurs, dans un contact direct avec les collections et les œuvres. D’autres approches plus événementielles et reconstitutives peuvent aussi contribuer à cette immersion. C’est le cas par exemple des spectacles proposés par Polaris Production, comme ce « Secret -Défense!

2. SPECTACLE EN IMMERSION! Comment créer des spectacles immersifs pour faire revivre l’histoire d’un lieu ? L’exemple de Polaris Production.
« L’engagement des bénévoles lors de nos spectacles crée un engouement en faveur des lieux ». C’est par ces mots que Mathilde Gadeyne, chargée de communication de Polaris Production, met en avant la capacité à mobiliser de sa société de production. Spécialisée dans la création et l’exploitation de spectacles-événements sur-mesure pour les sites culturels et patrimoniaux, Polaris productions favorise l’engagement des publics locaux (plusieurs centaines de volontaires-bénévoles partie prenante sur chacun des spectacles). Cet investissement crée un puissant ancrage local et fidélise les publics, tant participants que spectateurs de tels événements. Ainsi, selon des études menées sur les différents spectacles de Polaris, 30% des spectateurs reviendraient voir le spectacle l’année suivante et 70% disent vouloir visiter le lieu après le spectacle.

Secret Défense, sur cette photo,   spectacle immersif et historique au château de Rambouillet par Polaris Production.

C’est dans cette démarche participative que le spectacle Secret Défense  a été lancé par Polaris Productions au château de Rambouillet (Centre des monuments nationaux). Plus de 600 bénévoles ont ainsi été réunis durant 4 week-ends pour faire revivre la rencontre entre Eisenhower et De Gaulle à plus de 20 000 visiteurs. Une fréquentation importante pour ce lieu qui accueille en moyenne 40 000 visiteurs par an (46 753 en 2019). « Le spectacle a donné un véritable coup de projecteur sur l’ancienne résidence présidentielle. Il a aussi permis d’affirmer l’identité du château » confiait l’administratrice du lieu Isabelle de Gourcuff dans un entretien à retrouver ici. En termes de modèle économique, ces différents spectacles sont entièrement financés par la billetterie (8€ tarif enfant et 17€ tarif adulte pour Secret Défense) et ne bénéficient pas de subventions publiques. Chaque spectacle est conçu pour être exploité dans le même lieu plusieurs années de suite.
Pour renouveler les expériences de visite in situ, certains sites patrimoniaux et culturels proposent des événements immersifs tels que ceux proposés par Polaris Production. D’autres lieux réinventent totalement leur parcours de visite en les dédiant à l’art numérique et au mapping. C’est le cas du Château de Beaugency avec son centre d’art numérique.

3. PROGAMMATION IMMERSIVE! Comment créer une programmation immersive attractive et inédite dans un lieu dédié ? Focus sur le centre d’art numérique du Château de Beaugency.

Construit au XIème siècle, le château de Beaugency  est situé sur la Loire à 30 km d’Orléans. Depuis 2021, un centre d’art numérique occupe les lieux à l’initiative d’AV Extended, une agence spécialisée dans les vidéo-mapping architecturaux monumentaux, la création de contenus multimédias, la conception lumière et l’intégration de dispositifs digitaux. Associé chez AV Extended, Nicolas Tochet a contribué à lancer cette offre plurielle et attractive qui a déjà accueilli de nombreux visiteurs en un an d’exploitation (13 000 visiteurs en 2021). Parmi les nombreux formats immersifs créés, des expositions immersives temporaires vidéo-projetées en intérieur sont proposées au château (ex. Van Gogh La tête dans les étoiles), des œuvres et installations numériques in situ (ex. Rêves Chromatiques par l’artiste Jérémie Bellot) ou encore des spectacles de sons et lumières sur les façades… La quasi-totalité des salles de ce lieu classé Monument Historique depuis 1926 sont ainsi dédiées à l’art numérique sous toutes ses formes.

♦Beaugency est également un projet expérimental pour l’agence strasbourgeoise pour déterminer si, à terme, ce modèle est reproductible dans d’autres sites patrimoniaux. Beaugency propose donc des résidences d’artistes (invités à exposer ensuite dans le château) et des chambres d’hôtes. A ces offres s’ajoute l’accueil d’une micro-folie et la création d’une programmation hors-les-murs. De tels projets font écho aux rôles des lieux culturels dans l’attractivité des territoires (voir notre premier article sur ce sujet abordé lors de la matinée Patrimoine & Tourisme).

 

Photo: 13 000 visiteurs ont découvert en 2021 la riche programmation immersive du château de Beaugency.

Site patrimonial dédié à l’immersion numérique, le château de Beaugency développe une programmation ambitieuse en capitalisant sur la valorisation des savoir-faire d’AV Extended. D’autres solutions existent pour les lieux culturels souhaitant accueillir des œuvres immersives pour enrichir leur expérience de visite, à l’image du catalogue d’œuvres VR mis à disposition par Unframed Collection.

4. RÉALITE VIRTUELLE Comment développer des expériences immersives dans les lieux culturels ? Retour sur le catalogue d’œuvres VR d’Unframed Collection.

Spécialisé dans le secteur culturel, la société de production et de distribution de contenus dédiée aux écritures immersives et interactives Lucid Realities a créé de nombreuses œuvres en réalité virtuelle telles que Lady Sapiens avec le MNHN, The Enemy à l’IMA ou encore Claude Monet – L’obsession des Nymphéas avec le Musée d’Orsay. Adrien Pflug, project manager chez Lucid Realities, est venu nous présenter leur future solution pour faciliter l’exploitation d’œuvres VR dans les lieux culturels : Unframed Collection.

POUR EN SAVOIR PLUS :
♦Les Intervenants de la Rencontre : Comment renforcer la polysensorialité d’un parcours de visite ? Carole Calvez (Iris & Morphée). Comment créer des spectacles immersifs pour faire revivre l’histoire d’un lieu ? Mathilde Gadeyne (Polaris Productions / Parc du Château de Rambouillet). Comment créer une programmation immersive attractive et inédite dans un lieu dédié ? Nicolas Tochet (Château de Beaugency) Comment développer des expériences immersives dans les lieux culturels ? Adrien Pflug (Lucid Realities).
Un grand merci aux intervenants, à Emeline Parizel pour sa restitution graphique, à Baudouin Duchange pour la rédaction de l’article résumant les principales interventions et , évidemment, Antoine Roland (Nov, 2022).
EN CONCLUSION? Un très beau  travail et  partage, inspirants !
L’agence Correspondances , dirigée par Antoine Roland, s’est spécialisée, pour les musées, monuments et fondations, dans la conception de médiations culturelles innovantes pour :
> définir des stratégies en lien avec les publics.
> développer des partenariats innovants.
> proposer des expériences inédites.
> développer les publics.
Voir les partenaires, exemples de réalisations de l’Agence  ici !
Et suivre les réalisations et Antoine Roland sur sa Newsletter, vous pouvez vous abonner sur LinkedIn, ICI  !


Ken , prince du Tourisme Culturel  ( Photo volée, comme d’ab…)

KEN LE TOURISTE PARFAIT  était  tout à fait heureux! Barbie Chérie devait lui faire visiter un château, pour l’acheter, et  il avait vraiment hâte de le découvrir! Son métier  de « Touriste Parfait » était d’une mobilité folle, alors il avait souvent envie de ces repos du guerrier que l’on ne voit qu’au cinéma : une chambre immense, au calme, avec vue sur un parc centenaire et un lac. « Pardon, Ken, mais …tout sera virtuel!« , lui dit Barbie…

 

Les Jeux Olympiques 2024 sans Festivals!


Le 13 septembre 2017, les membres du CIO votent à l’unanimité et à main levée en faveur de l’attribution des Jeux d’été 2024 à Paris et de ceux de 2028 à Los Angeles1.Fête sur le pont de Seine! Photo Anne Jea _ Ccreative Commons BY_Licence Wikipedia.

SPORT OU CULTURE? Faut-il sacrifier la culture et ses grands Festivals aux Jeux Olympiques 2024 ?

« En 2019, sept millions et demi de Français se sont rendus dans un festival, dont plus de la moitié en été. C’est un phénomène massif, qu’on ne peut ignorer. », dit Jean- Paul Roland, qui dirige les Eurockéenes de Belfort (Voir nos « témoignages » , via Télérama).

♦ Pourtant, le ministre de l’Intérieur en France, a proposé le 25 octobre , au Sénat, de supprimer les grands événements culturels lors des J.O 2024. Histoire de bien énerver tout le milieu culturel ? Peut-être, car il aime provoquer. On se souvient de la « culture non essentielle » du Gouvernement Macron lors de la pandémie…alors que les librairies furent, au final, surfréquentées !
Cependant le ministre semble avoir déjà tout prévu, sans aucune concertation avec les acteurs ou élus des filières ou territoires concernés . Son argument-massue est qu’il n’y aura pas assez de forces de l’ordre en France pour s’occuper « à la fois » des J.O et des Festivals, a-t-il dit , en précisant que trente mille policiers et gendarmes sont nécessaires pour assurer quotidiennement la sécurité des Jeux olympiques. Il faudrait donc, selon lui,  les regrouper pour les Jeux Olympiques et paralympiques, qui se tiendront à Paris et dans plusieurs villes en France du 26 juillet au 8 septembre 2024, soit en été, LA saison privilégiée par les organisateurs et les spectateurs des grands festivals culturels.
• Ce petit billet ne s’étendra pas sur cette décision politique mais je l’écris juste pour éclairer le contexte et surtout vous donner les arguments des acteurs culturels ciblés, car on imagine mal le tourisme culturel en 2024 sans aucun Festival, avec des professionnels qui seront vite chômeurs ou partiront en exil (artistes, directeurs de lieux culturels…). Ces acteurs se sont exprimés à la demande de Télérama, et voici un résumé de chaque réponse !

I- SEPT TEMOIGNAGES de directeurs d’événements culturels, en réponse!
Je vous présente aujourd’hui un résumé de ce que pensent les directeurs des grands festivals de cette annonce de report, voire d’annulation de nos grands événements. La Revue Télérama leur a donné la parole, etun grand merci aux journalistes, que je cite ci-dessous. Voici leurs avis, c’est-à-dire, pour vous, mes chers lecteurs, un choix immense d’arguments pour défendre ces grandes rencontres et événements culturels aujourd’hui!
1-Les Vieilles Charrues à Carhaix, en Bretagne, région qui n’aura aucune épreuve des JO, soit dit en passant.. Pour son directeur, Jérôme Tréhorel, « les festivals ont un rôle économique, social, sur les territoires qu’on ne peut balayer d’un revers de main ». Mais il rappelle aussi que tout s’était bien passé avec des solutions pour l’Euro 2016, et que les Vieilles Charrues organisent leur propre sécurité propre sécurité à la personne, avec sept cent cinquante agents professionnels privés. Le Préfet garde en retrait, deux cents gendarmes « au cas où ».
2-Les Eurockéennes de Belfort : Jean-Paul Roland, leur directeur,
« Quand Gérald Darmanin dit que les JO ne sont là qu’une fois par siècle, on peut lui répondre que ça ne doit pas se faire au prix de la panne culturelle du siècle ».
J.P Roland propose donc une concertation avec les pouvoirs publics, les préfets, pour choisir rapidement d’autres dates (fin juin, ou le deuxième week-end de juillet sont possibles pour les Eurockéennes) . Mais reporter à janvier-février est impossible.
3- Le Festival Les Suds, à Arles – Stéphane Krasniewski, son directeur, rappelle que « Le 3 octobre dernier, trois menaces étaient évoquées par les Festivals : la pénurie de matériel, le manque de personnel technique et la question de la sécurité. Nous avons insisté sur le fait qu’en 2024 ces problèmes risquaient d’être encore amplifiés du fait des jeux Olympiques ». […] « Après deux années de pandémie, le retour du public se fait progressivement. Nous avons besoin de temps pour reconstruire un lien durable avec lui. La perspective d’un été sans festival est inenvisageable. Il signifierait la fin de nombre de manifestations culturelles. Il nous reste un an et demi pour trouver des solutions, mettons-nous autour d’une table et trouvons-les. »
4- Festival Le Bon Air, à Marseille Cyril Tomas-Cimmino, codirecteur
On a passé deux ans avec le Centre national de la musique à monter des financements pour compenser les conséquences de l’épidémie de Covid, on ne va pas passer les dix-huit prochains mois à discuter d’un fonds de compensation des festivals du fait des JO . Le secteur des musiques actuelles a d’autres enjeux à faire valoir ». Culture et sport doivent pouvoir cohabiter, non ? »
5-Panoramas Festival, à Morlaix : Joran Le Corre, organisateur du Festival et producteur de spectacles au sein de l’agence Wart
« Arrêter les festivals, c’est mettre en danger tout un écosystème comprenant des techniciens, des artistes, des agents de sécurité et une filière qui génère des dizaines de millions d’euros par an. Sans parler des retombées indirectes au niveau local. Dans ma région, à Carhaix et à Morlaix, les boulangers, les cafetiers ou les propriétaires de gîtes font leurs meilleurs chiffres pendant le festival des Vieilles Charrues et le Panoramas Festival. Pourquoi un festival breton ou ariégeois devrait se mettre en arrêt pour une compétition de 110 mètres haies à Paris ?
6-Thierry Langlois, producteur de concerts, à la tête d’Uni-T, se demande aussi si les fêtes locales et celles du 14juillet seront supprimés…et suggère au ministre de l’Intérieur de faire un appel aux armées si nécessaire !
7-Marie Sabot, directrice du festival WeLoveGreen, à Paris rappelle le savoir-faire des équipes en matière de gestion des foules « cet été, l’évacuation en vingt minutes sous un orage diluvien des quarante mille personnes présentes sur le site, sans heurts ni forces de l’ordre, en témoigne »[…]« Mais le ministère de l’Intérieur semble vouloir fixer une ligne dure sur ces questions de sécurité. Il va donc nous falloir expliquer les implications financières, culturelles, sociales de telles décisions. Pour que les festivals ne soient pas sacrifiés sur l’autel des JO. »
CONCLUSION
Faut-il choisir entre Sport et Culture? Bien sûr que non, car les Sports et expressions Culturelles sont fait pour s’entendre, se compléter, et le problème de la sécurité peut être réglé autrement, par exemple par les collectivités et les acteurs culturels, qui savent très bien organiser la sécurité, depuis longtemps, de leurs grands événements, comme en témoignent les professionnels, ci-dessus. Et puis la devise d’ « Un esprit sain dans un corps sain. », du poète latin Juvénal dans ses « satires », »Mens sana in corpore sano au premier siècle après JC. Fait partie de nos valeurs ! On se souvient aussi de « La Tête et les Jambes », (1957-1978) qui attirait chaque semaine 3 ou 4 millions de téléspectateurs !
Plus sérieusement, que se passerait-il si Cannes renonçait à son Festival, l’un des plus connus du monde, si Avignon, pilier du Théâtre en Europe, fermait ? Ce serait, effectivement une catastrophe pour les différents secteurs et filières du Tourisme « Hébergements, Transport, Autres activités), qui connaissent très bien le rôle important de la Culture pour le Tourisme et l’attractivité de notre pays ; ces élus et professionnels savent aussi que les JO profiteront surtout aux villes organisatrices, une dizaine sur nos 36000 communes ! https://www.letemps.ch/culture/louvre-reste-musee-plus-visite-monde-bat-propre-record-frequentation
L’IMAGE CULTURELLE PORTE LE TOURISME EN FRANCE, avec non seulement des chiffres – le Louvre dépassa les 10 millions de visiteurs en 2019 – mais surtout une réelle demande des touristes pour des visites culturelles très variées, qui aujourd’hui sont entrées dans une nouvelle et double dynamique d’un « nouveau tourisme culturel » :
1- elles font la part belle à de nouveaux espaces où travaillent et vivent les artistes : collectifs, lieux mixtes (Tiers Lieux), galeries associatives, communautés artistiques, en villes (Visites du Street art) ou dans des zones rurales, d’une part ;
2- Ensuite tout le monde s’accorde, aujourd’hui, à ne plus réduire le patrimoine à la simple visite de monuments ou  musées. Le Patrimoine et les événements apprennent beaucoup aux visiteurs sur un pays, ses façons de vivre, de penser ; mais le paroimoine « immatériel  » compte de plus en plus , avec des savoir-faire (Gastronomie, Artisanat, Mode…) et toute une Histoire, des Récits, dans ou hors des frontières d’un pays ou d’une région.
Les J.O sont une formidable occasion d’expression et de rencontres (artistes ou directeurs ; professeurs, élèves, amateurs et des millions de spectateurs..) que permettent les grandes rencontres internationales et leur grands Festivals risquent bien de disparaître en 2024 mais pour certains, de disparaître à jamais !
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MA SOURCE pour les Témoignages : Revue TÉLÉRAMA , « Les festivals disqualifiés par les JO 2024 ? Le monde de la culture en colère » Un article signé par les journalistes que nous remercions tous :Olivier Milot, Jean-Baptiste Roch, Erwan Perron, Sophie Rahal Publié le 27/10/22 et mis à jour le 28/10/22, et que vous retrouverez ici !
PHOTO DU HAUT DU BILLET / Anneaux olympiques géants, situés sur la place du Trocadéro à Paris le 15 septembre 2017.
AUTEURE /Anne Jea.
Camera location 48° 51′ 44.48″ N, 2° 17′ 17.71″ E
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KEN LE TOURISTE PARFAIT  était en train de mettre le ballon dans le but! Leur Villa de Los Angeles lui  permettait ce luxe, avec des terrains d’entrainement à tous les sports! Barbie arriva en courant et… en larmes! Nooon! Ken, Nous n’irons pas aux JO de Paris! dit-elle entre deux sanglots .Mais pourquoi, ma Chérie, répondit Ken, tout triste . « Parce que moi j’y allais pour la Culture, et toi pour le Sport.  Leur Gouvernement  supprime la Culture, mais toi tu ne peux pas te passer de moi, si? »

 

D.E.A.I, Késaco? Diversité, équité, accessibilité et inclusion!

D.E.A.I : diversité, équité, accessibilité et inclusion! L’alliance des musées américains vous dit tout!

Comment faire face au changement? En remettant les compteurs à l’heure de ces quatre exigences actuelles! Nos équipes, nos projets, nos objectifs doivent tous comprendre et intégrer ces nouvelles valeurs, que nous soyons dans les secteurs culturels ou dans les filières du Tourisme!
Diversité, équité, accessibilité et inclusion : DEAI est le nom du Groupe de travail de l’AMM (American Alliance of Museums) qui a commencé en 2017. Avec le tout petit musée de Californie, à Santa Cruz, avec son premier ouvrage en 2000 sur le musée “participatif »,  les USA  ont donc pris quelques années d’avance pour remettre l’homme au centre du travail culturel de façon globale, pour l’ensemble de tous les musées qui le souhaitent.
Voici leur programme D.E.A.I, valable, à mon avis, pour tous les lieux de culture, et , bien évidemment, ce DEAI est à partager avec nos amis élus et professionnels du Tourisme! Face au changement, regroupons-nous, car « tous ensemble »nous devrions arriver plus facilement que “chacun dans notre petit coin” en ordre dispersé. Et le Rapport des exemples et résultats du DEAI est très instructif!
Enfin, à mon avis! !

I –MIEUX DÉFINIR, POUR LES PARTAGER, la diversité, l’équité, l’accessibilité de l’inclusion
Le débat sur les définitions ne doit pas entraver les progrès, disent les américains (On a vu cette entrave en 2021-22, avec une année de débats sur la définition du « musée » à l’ICOM France!)
S’il existe de nombreuses définitions de ces mots et expressions, le groupe de travail a préféré » des définitions claires « pour que tout le monde soit sur la même longueur d’onde pour avancer et agir ».
1- La diversité, c’est le constat que les gens sont différents et identiques aux niveaux individuel et collectif. Même lorsque les gens se ressemblent, ils sont différents.
La diversité de l’organisation et des actions entreprises par les lieux, événements et sites culturels et touristiques devraient donc avoir le projet de « représenter » ces différences ! Il faudra s’assurer que de multiples perspectives sont représentées dans la direction et l’équipe qui prennent les décisions (Programmation, embauche, gouvernance, financement, etc…). Peu à peu, grâce au travail en commun, chacun partagera ces multiples identités et expériences ;
2- L’ équité est le traitement juste et équitable de tous les membres d’une communauté. L’équité exige un engagement envers les priorités stratégiques, les ressources, le respect et la courtoisie, ainsi qu’une action continue et une évaluation des progrès vers la réalisation d’objectifs spécifiés. ( Source :ICI) C’est, collectivement, une étape vers la reconnaissance de l’exclusion passée et la réalisation d’une véritable inclusion. L’équité n’est pas l’état naturel des choses, alors nos musées devront développer des relations de confiance et de compréhension pour atteindre cet objectif.
3- L’accessibilité , c’est l’ accès équitable pour tous, tout au long du continuum des capacités et de l’expérience humaines. L’accessibilité fait référence à la manière dont les organisations font de la place pour les caractéristiques de chaque personne, sur ce qu’elle est et ce qu’elle apporte. Il ne s’agit pas seulement de l’environnement physique : il s’agit de l’accès et de la représentation de « contenus pour tous ». « Nous voulons aller plus loin que les préconisations du Disabilities Act, avec conception inclusive. Inclusive car elle visera à éliminer les obstacles généralement ignorés dans le processus de conception. »
4- L’inclusion, enfin,  fait référence à l’effort intentionnel et continu pour s’assurer qu’une grande diversité d’individus participe pleinement à tous les aspects du travail organisationnel, y compris les processus de prise de décision. Ces divers participants sont valorisés en tant que membres respectés d’une organisation et/ou d’une communauté, bien au-delà au-delà de la participation symbolique et de l’autorité. (Source : www.d5coalition.org)
II- Le D.E.A.I, un « modèle »  APPLICABLE EN FRANCE ? Nous sommes différents et identiques. En France, l’offre culturelle est pléthorique, avec les villages, monuments et musées ; mais aussi les artistes vivants de la Création (musiciens, sculpteurs, chorégraphes, danseurs, autres arts ou conteurs, scénographes ou vidéastes, etc…); ajoutons les évènements, avec les carnavals, les fêtes traditionnelles ou récentes ! Enfin nos « façons de penser le monde et nos récits , ou encore ce qui est lisible dans notre patrimoine naturel façonné par notre histoire, tout cet ensemble infini est ce que veulent comprendre de nombreux touristes, souvent venus « pour voir et vivre cela, pour savoir qui qui nous sommes, comment nous avons vécu, vivons et vivrons ensemble!
♦ Cependant,  épris d’un universalisme ou égalitarisme dont la base est « la même chose pour tout le monde », nous avons du mal avec la diversité, l’accessibilité et l’inclusion.
– Les américains de l’AAM revendiquent, au contraire, de reconnaître et répondre à toute diversité et de créer des équipes différentes, des objectifs et stratégies différentes, des programmes différents :
« Refléter la diversité de notre patrimoine et de notre culture est un élément essentiel : les professionnels de la culture ne peuvent prétendre être véritablement indispensables à la société s’ils ne sont pas accessibles à tous. »L’Alliance des musées américains met donc l’accent sur la diversité, l’équité, l’accessibilité et l’inclusion comme prioritaires dans son plan stratégique actuel . Comme dans cette Stratégie 2022-2025.

II- QUELQUES PERSPECTIVES DU GROUPE DE TRAVAIL « DEAI »
L’HISTOIRE DU MOUVENMENT DEAI aux USA est récente : elle commence en 2014 et se formalise en 2017 : « Au printemps 2017, conformément à son plan stratégique,  l’American Alliance of Museums (AAM) a convoqué le Groupe de travail sur la diversité, l’équité, l’accessibilité et l’inclusion (DEAI). Vingt professionnels des musées, représentant une variété de disciplines, de tailles et de types d’organisations et de perspectives, se sont réunis mensuellement […]. Pendant six mois, ce groupe a examiné les caractéristiques des pratiques d’inclusion muséale efficaces et a examiné les mesures que les musées pourraient prendre pour promouvoir la DEAI non seulement sur le terrain mais qui engagerai tous les partenaires des musées..

« Nous considérons la diversité et l’inclusion comme un moteur de l’excellence institutionnelle et recherchons la diversité de la participation, de la pensée et de l’action. Notre objectif est donc que nos membres, partenaires et parties prenantes clés reflètent et adoptent ces valeurs fondamentales. »

♥ L’ AVENIR : développer la formation et les ressources !
Programmes et ressources, absolument fabuleux, tant il y a d’exemples ! Et un Centre d’Information https://www.aam-us.org/programs/information-center/
L’Alliance s’efforce pour améliorer les efforts et promouvoir la diversité et l’inclusion pour le domaine culturel, de mettre l’accent sur:
Les normes et meilleures pratiques
• Le développement professionnel
• La recherche et collecte de données
♦Elle propose aux professionnels des ressources, des études de cas et des exemples concrets de pratiques exemplaires ( diversifier les pratiques d’embauche ou celles concernant les collections et les programmes, pour être plus inclusifs et accessibles dans toutes les opérations, structures et programmations.). Elle donne aussi des exemples , comme cette exposition entièrement conçue et réalisée par les gardiens d’un musée.
En savoir plus sur le DEAI,
Avec un Rapport qui met en évidence les problèmes et les solutions pour la diversité, l’équité, l’accessibilité et l’inclusion. Il retrace aussi toute l’histoire du groupe et présente des exemples spécifiques tirés de leurs expériences collectives. Pour les musées, mais, encore une fois, les monuments ou le spectacle vivant pourraient aussi en profiter ! Lien du Rapport , à nouveau).
♥Centre d’information : ICI!  .
♥Centre de Ressources, c’est ICI!

III- D’AUTRES EXEMPLES

1) DANSER AVEC LES INDIENS au Mardi Gras : www.aam-us.org/wire/next-avenue/grooving-with-the-mardi-gras-indian
2) QUAND LES GARDIENS DU MUSÉE FONT LEUR EXPO! Les gardiens de la sécurité du MBA organiseront une exposition l’année prochaine (Musée des beaux-Arts de de Baltimore)
« Nos agents de sécurité passent plus de temps dans nos galeries et vivent parmi notre collection que tout autre membre du personnel de l’institution. Ce sont leurs points de vue, leurs idées et leurs relations avec l’art et leurs interactions quotidiennes avec nos visiteurs qui prépareront le terrain pour que Guarding the Art soit une expérience exceptionnelle ». Le Baltimore Museum of Art a annoncé cette exposition pour 2022 ,  » Guarding the Art », une  entièrement organisée par 17 membres de son équipe de sécurité. Le Lien, ICI!

3) ACCROÎTRE LES PUBLICS, avec Obtenez votre Geek ! Comment les musées peuvent organiser des conventions communautaires.

4) Cinq façons dont les musées peuvent impliquer la génération Z
Mesurer l’impact social pour un changement stratégique 
5) Tik tok  Avec une orientation stratégique, TikTok crée de nouvelles opportunités pour les institutions culturelles afin d’inspirer la pensée critique et un dialogue constructif
En septembre 2021, TikTok a dépassé le milliard d’utilisateurs, ce qui en fait l’application de médias sociaux à la croissance la plus rapide. La plateforme de partage de vidéos permet aux utilisateurs de publier des vidéos courtes, qui sont ensuite…

6-DÉCOLONISATION : Le  long chemin vers le retour à la  maison pour l’art «pillé» devient plus court
Publié le 27 avril 2022

Photo Comité Diversité (DivCom) le Diversity Professional Network (DivCom) est un domaine où un engagement actif envers la diversité et l’inclusion fait partie intégrante de l’excellence à tous les niveaux de la culture, de la pratique et des opérations muséales. Il soutient l’Alliance, les professionnels des musées émergents et actuels et l’inclusion à travers les programmes des personnes –,Autochtones, LGBTQI ; personnes ayant ayant un handicap ; Immigrant/Réfugié et/ou comme membres d’un autre groupe sous-représenté.


La Pie -Claude Monet 1868-1869 -Un tableau adulé par les jeunes peintres Manet et Whisler .Huile sur Toile. 89×130 cm.

KEN LE TOURISTE PARFAIT était tout  fait flatté de représenter la perfection de son métier: toujours prêt à partir, petit baluchon sur le dos, mais un smoking chic dans ses bagages, Ken sillonnait le monde entier non pas une fois par an, mais plus d’une fois par semaine : en un mois, les cinq continents…Barbie arriva avec sa mine des mauvais jours: « On dit que je suis difficile, mais c’est une qualité! ». Ken craignait le pire, qui arriva ! « Ken, dans D.E.A.I, tu oublies le « I », c’est cela? ». Depuis quelques semaines, Barbie Chérie fréquentaient de jeunes anarchistes qui ne l’aimait pas, lui  : Ken, à leur goût, était trop propre sur lui, grand et blanc, hum…hum…Alors elle faisait sa « pie », elle répétait tout!