Nouvelle étude : Culture, Patrimoine et Tourisme!

Le tourisme et la culture, un enjeu majeur pour la relance? C’est un oui pour les auteurs de  cette nouvelle étude : « Culture Patrimoine Tourisme Nouveaux usages, nouvelles opportunités ».   Les deux organismes officiels qui signent l’étude, la Scet et France Museum)  ont confiance : dans un contexte actuel encore instable, la France reste toujours la première destination touristique du monde, et « le tourisme culturel est un des premiers atouts de la destination France ».(Photo ci-dessus dans l’étude).
I – CE QUE PROPOSE L’ ÉTUDE
1- DES TOURISTES ET DES HABITANTS visitant tous ensemble des sites culturels ! C’est très bien et cela existe déjà, mais surtout dans les lieux touristiques habituels  du patrimoine comme les Châteaux, musées, cœurs de villes historiques…. Et le constat est vite fait: les habitants ne se mélangent pas avec les touristes, n’engagent que rarement le dialogue avec eux, ou bien, au pire, les habitants ne supportent plus ces touristes (« Surtourisme » des lieux très ou trop fréquentés).
2- Portés par ce fort courant  de rassembler «Touristes et Habitants » dans d’autres lieux que les lieux déjà touristiquesles auteurs de l’étude* proposent donc d’inventer  « nouveaux lieux hybrides », croisant différentes pratiques culturelles ou non, comme le font les nouveaux tiers-lieux. Mais si les tiers-lieux   revendiquent leurs missions d’accueil des publics de « proximité », ils  n’ont pas de projets ou de programmes  pour la grande diversité des visiteurs touristiques. Et donc pas de programme “commun” à partager entre habitants et touristes.
3- Nouvelles maisons de la Culture ? Malraux avait aussi inventé en 1960 des sites hybrides, rassemblant Théâtre, Cinéma, Expositions d’arts, Conférences, Rencontres…, pour renouveler les propositions culturelles de l’avant-guerre, qui ne correspondaient plus aux jeunes générations, et mélanger les arts et l’innovation ; mélanger aussi les publics était aussi son pari, avec un souci d’économies car un seul équipement est bien moins cher que plusieurs. Par contre , Malraux n’a jamais évoqué un public touristique, sauf sous l’angle « Culture Universelle destinée à un public universel, le plus large possible, qui y accèdera »lé, ce qui est un peu vague.
* Julie D’Enfert, Responsable du développement – France Muséums
  Thomas Lamand SCET, Directeur Tourisme, Culture, Patrimoine
  Stéphane Roisin Directeur Général Adjoint – France Muséums

4- Ce qui est donc très nouveau, dans cette petite étude, c’est son courage, avec le souhait d’inclure, comme futurs visiteurs, les touristes de passage, tout en sachant que, ne connaissant pas bien leurs profils, (Provenance, voyage seul ou en groupe, revenus, niveau d’études, âge, envies…) le risque est fort que les touristes préfèrent les lieux « sûrs » à ces nouveaux lieux hybrides qu’ils proposent. Sauf, peut-être, pour les jeunes, qui trouveront là un alibi pour ne pas visiter en famille TOUS les châteaux et musées célèbres du coin – projet pas trop fun…- et plutôt rencontrer d’autres jeunes ?

II- UN PARI DIFFICILE, très courageux et innovant !
Les auteurs expriment ainsi leurs risques : « Comment repenser les convergences et les divergences entre les attentes des touristes, nationaux et étrangers, et le public local, pour construire différemment les offres culturelles et touristiques de demain ? Un véritable jeu d’équilibriste se joue entre une programmation culturelle à forte notoriété (de type « blockbuster ») visant à attirer largement, des propositions portant sur des thématiques de niche à destination d’un public d’avertis et d’experts, et des évènements fréquents et diversifiés pour séduire le public local. » (Page 7)
Et VOICI QUELQUES-UNS de leurs  PARTI-PRIS pour réussir :
1- Des concepts renouvelés sont à imaginer, avec une offre multiple agrégeant des espaces d’expositions, la mise en valeur d’un patrimoine, un agenda événementiel, des espaces de coworking, des offres de restauration, des espaces commerciaux éphémères ou pérennes, et des initiatives issues du tissu associatif local.
2- Cette approche permet de s’ouvrir à de plus larges publics, notamment grâce à des expériences immersives et numériques, ludiques, qui désacralisent le rapport au patrimoine, à l’art et aux œuvres. La richesse de l’expérience dépend désormais non seulement de la qualité des contenus, mais aussi, et surtout, de la créativité avec laquelle ces contenus sont présentés aux publics »
3- S’appuyer sur d’autres modèles, comme les stades 
Ce qui est intéressant, aussi, dans l’étude, ce sont des constats que l’on ne fait que rarement de façon officielle : la multiplication des équipements culturels coûte cher ; leur « rentabilité » est souvent très difficile ; les mécènes ne se mobilisent que pour des « gros » événements ou équipements .J’ajouterai aussi : le cycle de vie du nouveau lieu, avec un fort public au démarrage, mais qui s’étiolera si on ne rajoute pas des événements, donc des financements imprévus.
La référence à la diversification/Hybridation des stades de foot pour s’autofinancer est citée dans l’étude : « Le montage des grands équipements sportifs de type aréna est parlant : ils sont aujourd’hui conçus comme des lieux de loisirs et de spectacles capables d’accueillir des événements majeurs de toute nature (matchs sportifs mais aussi concerts ou productions de spectacle vivant ». Cela m’a fait penser à cette phrase » La culture n’a pas de prix, mais elle a un coût »,
4- « Construire des modèles économiques plus diversifiés, résilients face aux crises et moins dépendants des subventions publiques ». Les auteurs proposent le modèle des « tiers-lieux » culturels, qui « permetde développer une offre multiple agrégeant des espaces d’expositions, la mise en valeur d’un patrimoine, un agenda événementiel, des espaces de coworking, des offres de restauration, des espaces commerciaux éphémères ou pérennes, et des initiatives issues du tissu associatif local » . Ces lieux peuvent donc « diversifier leurs sources de revenus par le biais de la fidélisation, de la location d’espaces, d’une offre de boutique et de restauration, d’une programmation évènementielle dynamique, et d’autres offres de loisirs.
CONCLUSION
Les limites de l’étude, à mon avis, ne sont pas très nombreuses, et je n’en ai trouvé que deux :
1- Proposer quelques  modèles qui existent et ont été évalués depuis longtemps . Par exemple, dire qu’il ne faut plus considérer le lieu culturel comme un objet isolé mais le réinsérer dans un contexte urbain, quartier ou ville , est une stratégie adoptée en 2007 par « Nantes , ville culturelle », ou le Museums Quartier de Vienne et toute les Creative Cities de l’Europe depuis le succès de Liverpool. (Cf. les « Quartiers créatifs et Culturels : le nouveau Museumsquartier, de Vienne, en Autriche, inauguré en 2009avait attiré 3,5 millions de visiteurs en 2010 sur ses 90 000 m2 de musées, galeries, restaurants, boutiques.

 

2- L’AVENIR DU TOURISME CULTUREL se jouera surtout, en France, grâce à l’énergie des acteurs : ce qui sera moteur, à mon avis, c’est un fort désir d’horizontalité (prise de décision) et de participation à toute nouvelle idée de changer nos « mode de vie ».. Ces énergies sont essentielles et activées pour défendre des offres culturelles libres, au plus près des habitants et des touristes dont la rencontre mutuelle est souvent la seule façon de connaître bien un territoire.
La « mise en Communs » des bonnes expériences est aussi une forme aboutie de l’intelligence collective, et permet de demander leurs avis à tous, avant de décider.
Toutes ces nouvelles formes de réflexion sur la « culture et le tourisme demain » sont absolument passionnantes, et à intégrer dans le moindre projet. Cela se passe à Marseille ou en Bretagne, à Venise ou au Portugal! Je salue donc ici leur immense travail collectif, mis en Open Source un peu partout sur leurs plateformes sur la Gouvernance contributive, les réseaux coopératifs et les communs ! Merci Michel Briand, merci Prosper Wanner ou Saskia Cousin et tous leur amis.

POUR EN SAVOIR PLUS
LES AUTEURS DE L’ÉTUDE “Culture Patrimoine Tourisme Nouveaux usages, nouvelles opportunités “:
Julie D’Enfert, Responsable du développement – France Muséums
Thomas Lamand SCET, Directeur Tourisme, Culture, Patrimoine
Stéphane Roisin Directeur Général Adjoint – France Muséums
Adresse du lien de l’étude  complète, en pdf ,  ICI!
Résumé :ICI  https://www.caissedesdepots.fr/blog/article/repenser-une-nouvelle-generation-de-lieux-culturels-hybrides
VOS CONTACTS  et leurs coordonnées! 
A la SCET, le  Directeur Tourisme, Culture & Patrimoine,  Thomas LAMAND :  thomas.lamand@scet.fr et tél. :  06 45 80 22 31 . Pour  France Muséums, le Directeur Général Adjoint Stéphane-Arnaud ROISIN stephane.roisin@francemuseums.fr –  Tél. : 06 07 63 29 89
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Ken et Matisse, La Blouse Roumaine, 1939-1940

KEN LE TOURISTE PARFAIT était  en train de travailler les futures “Routes de la Soie” avec son ami pilote, car leurs tours du monde reprenaient, fructueux, avec un business qui avait repris dans le monde entier ou presque! Barbie entra avec un grand sourire, un casque sur les yeux pour préparer leurs futurs voyages. Ken lui fit la bise, dans le cou, mais quand elle  enleva son  casque, elle  devint rouge comme un homard (Voir la photo ci-contre.) : cette fille n’était pas sa Barbie, mais la jeune femme du billet du blog… Aïe!

Un chien-robot à Pompéi!

 

Il vous plait, Spot, ce  jeune chien–robot qui sécurise les ruines de la cité antique de Pompéi, en étant à la fois un explorateur et un gardien du site? Grâce à l’IA, Intelligence artificielle, notre jeune chiot peut faire tout cela en mode « automatisation intelligente ».Pour l’instant en phase d’expérimentation depuis le 28 mars, il sillonne le site de Pompéi.
Aujourd’hui, Pompéi n’est plus seulement la petite ville ensevelie par l’éruption du Vésuve en 79 après JC,  mais un  site archéologique classé au patrimoine mondial de l’Humanité par l’Unesco depuis 1997, qui est devenu en 2016 Smart @POMPEI ! Car depuis cette date, la cité antique souhaite se doter d’une  “gestion durable et inclusive, grâce à une solution technologique intégrée qui fait de Pompéi un parc archéologique intelligent“, dit sa direction. En tous cas, on voit sur cette vidéo que son nouveau gardien, Spot, est très à son aise!

Vidéo YouTube du 28 mars 2022, « Spot, un Robot quadrupède au service de l’archéologie »,
Durée : une minute (Lien au cas où…: https://youtu.be/nYih4KB_V54)

♦Participer à la conservation et à la protection du site archéologique , l’inspecter et détecter le moindre désordre, telles sont les missions du chien-robot. De nouvelles solutions technologiques  sont testées  à Pompéi depuis deux ans (projet RePAIR) et aujourd’hui c’est le jeune SPOT, un chien-robot qui va avoir  le beau rôle : garder le chantier, mais aussi surveiller les visites, les modifications du site, grâce aux données qu’il saura conserver!
♦Gabriel Zuchtriegel, directeur du site de Pompéi, avait déjà fait usage de drones, de satellites et de logiciels et capteurs mobiles pour protéger le site (conservation préventive).  Avec son chien-spot, le directeur gagne des tâches entièrement automatisées , dans des zones   inaccessibles aux drones ( souterrains)pour collecter les données.
Avec Le chien-robot, Spot, il a aussi gagné un collaborateur précieux, donc voici les missions.

I- LE ROBOT INSPECTEUR !
Sa première qualité : Spot peut passer partout ! Il peut donc tout récolter, comme des données géolocalisées qu’il pourra  actualiser par la suite, lors de ses patrouilles !
– 1- Spot parcourt l’ensemble du chantier archéologique de Pompéi, selon des itinéraires programmés : le scanner-laser de Spot organise ses  itinéraires numérisés de routine, pour créer des jumeaux numériques de son chantier et identifier plus rapidement les désordres à remettre en état – mur écroulé, par exemple, après une intempérie.. “Spot peut fonctionner pratiquement partout où une personne peut monter et descendre des escaliers, à l’intérieur ou à l’extérieur, et dans des espaces exigus, confinés ou dangereux”, dit sa maison mère, Bostondynamics !

-2-  Il enregistre, lors de ses passages, toutes les données utiles au travail d’étude archéologiques ; il peut effectuer et collecter des visuels en couleur pour des inspections détaillées avec une caméra pan-tilt-zoom (PTZ).
3-  Il donne l’alerte si ces données sont modifiées (Mur écroulé ; fresque détériorée ; visiteurs hors des heures d’ouvertures (voleurs, souvent…).
-4-  Il gère la sécurité du chantier, ainsi que celle de ceux qui y travaillent en permanence . Au cas où, le robot-chien de Boston Dynamics peut transporter jusqu’à 14 kilos sur son dos et supporter des températures comprises entre -20 et 45 degrés … Il identifie les obstacles et les évite et il est même capable d’ouvrir des portes, disent ses concepteurs..
POUR RÉSUMER, note chien-robot  COLLECTE, ENREGISTRE, COMPARE, DÉTECTE et PRÉVIENT! Il enregistre des données utiles à l’étude et à la planification des interventions nécessaires. Il détecte l’évolution de ces données et peut les signaler. (Sécurité, gestion du site, flux des visiteurs, pillage ou, plus graves, des désordres ou pillages possibles sur le chantier, l’un des plus renommé du monde).

II- LES ACTEURS et les MOYENS !
Les équipes du  Parc de Pompéi collabore avec de nombreuses entreprises de technologie de l’information en recherche et innovation, comme Leica Geosystems (Hexagon) ou Sprint Reply, pour la robotique et l’automatisation des processus.
La première phase d’expérimentation a utilisé le premier scanner laser volant capable d’effectuer des scans 3D de manière autonome, automatisée, en formant des nuages de point (Leica BLK2FLY). Le robot quadrupède se déplace sur différents types de terrain avec agilité et en toute autonomie (SPOT, de Boston Dynamics). Les inspections de routine sont elles-aussi automatisées, et la saisie des données est sécurisée. SPOT est a été équipé en deux modes respectivement du Leica BLKARC et du capteur Spot CAM+.
Le rôle des plateformes intelligentes d’analyse de données, comme celle créée par Sprint Reply, est indispensable pour que les données acquises lors des inspections robotisées soient utilisables et utiles pour les applications du Parc Archéologique de Pompéi.

III- LA CULTURE ET LE ROBOT-CHERCHEUR ?
Enfin il faut rappeler que les avancées technologiques dans le monde de la robotique, de l’intelligence artificielle et des systèmes dits autonomes ont surtout produit des solutions et des innovations dans les filières industrielles et le travail manufacturier.
Le chien-robot Spot de Pompéi est donc une « première fois » pour les sites archéologiques européens ! Toujours relativement hétérogènes et à l’extension variable, ces sites pourront bénéficier de l’expérimentation italienne en cours. Mais d’ores et déjà, il semble que la collecte et l’enregistrement des données utiles à l’étude et à la planification des interventions soit facile à actualiser, grâce à l’excellente mobilité du robot. Les activités d’inspection et la collecte de données se font en toute sécurité. Les avantages, dont l’aspect assez ludique de ce patrouilleur canin, semblent bien l’emporter sur les difficultés.
Espérons que Pompéi sera, comme souvent, un modèle pour l’archéologie en Italie mais aussi dans d’autres pays !

POUR EN SAVOIR PLUS
Voir les startups de l’archéologie en Italie ArcheoStartUp, qui travaillent en collaboration avec les 120 Start up du Tourisme .
Revoir les vidéos de la rencontre  « Pour un Tourisme Culturel plus expérientiel et durable » ‘PER UN TURISMO CULTURALE PIÙ ESPERIENZIALE E SOSTENIBILE) et le Salon  «Bourse méditérranéenne du Tourisme Archéologique avec 150 exposants, 18 régions, 100 conférences et 550 intervenants (Niveau local, national et international).

 

 

 

 

 

MES SOURCES/ la chaîne  YouTube du HuffPost : www.youtube.com/c/lehuffpost
et la vidéo sur le chien-robot : www.huffingtonpost.fr/entry/a-pompei-ce-robot-chien-va-aider-a-conserver-le-site-archeologique_fr_6245b4e0e4b007d38452d523
De très nombreux sites ont repris la nouvelle! Dont tous nos principaux  journaux, mais il est dommage que la France n’ait pas présenté plus en détail ce projet, comme sciencepost.fr/robot-chien-boston-dynamics-pompei.
LE PROJET Re PAIR, avec la robotique et la digitalisation au service de l’archéologie RePAIR, c’est Reconstruction the Past : Artificial Intelligence and Robotics meet Cultural Heritage, qui a démarré le 1er septembre 2021. Le lien de RePAIR est ICI! 
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KEN LE TOURISTE PARFAIT   était aux anges! Il avait fait le tour du monde cette semaine, et était un peu fatigué. L’Inde puis la Chine, l’Alaska puis l’Afrique, un petit tour au Portugal puis retour à L.A, avant son départ, demain, en Australie. Barbie arriva avec un drôle de chien mécanique, qui lui servit son Vin blanc d’Alsace. C’est un archéologue, lui dit Barbie, en souriant…Et je l’aime!  

 

Journées des métiers d’art 2022 !


• Une visite d’Atelier ? Une rencontre avec des artisans artistes? Partout, en France et en Europe, les Métiers d’art sont à la fête du 28 mars au 3 avril ! Ces JEMA, Journées Européennes des Métiers d’Art , témoignent de l’excellence française et attirent de très nombreux visiteurs ; elles ont vingt ans cette année et, 17 pays européens ont élargi le cercle des participants.
Ebénistes ou designer-graphiste, artistes travaillant le verre ou créant des bijoux : la France compte plus de 150 000 professionnels exerçant ces métiers d’art et 60 000 entreprises des métiers d’art et du patrimoine vivant ! Ce sont globalement des petites entreprises- moins de quatre emplois- mais qui ont repris le travail.
Ce petit billet pour vous informer, après notre présentation de ces Journées en 2019 sur ce blog, à lire ou relire  ici, et parce qu’un Rapport très intéressant vient de paraître , d’Anne Blin, Députée, qui a identifié et recensé toutes leurs difficultés depuis deux ans et surtout tous les remèdes à vite y apporter!
I- LES MÉTIERS D’ART
Un petit rappel pour commencer, avec  la définition des métiers d’art et la liste des métiers ou  “Comment  peut-on  devenir « Artisan d’art »?
-Définition : Un métier d’art peut être défini par l’association de trois critères : 1-il met en œuvre des savoir-faire complexes pour transformer la matière. 2-Il produit des objets uniques ou des petites séries qui présentent un caractère artistique. 3-Le professionnel maîtrise ce métier dans sa globalité ! Et ce métier  n’est pas basé sur la seule tradition, car aujourd’hui  « le savoir-faire allie les procédés traditionnels et le digital » disent les professionnels. (Source, la loi sur les métiers d’art, n° 2014-626 du 18 juin 2014, article 22 ; loi révisée avec l’arrêté du 24 décembre 2015, publiée au Journal Officiel du 31 janvier 2016 avec la liste des métiers).

Comment devenir maître-artisan d’art ? Une petite reconversion ?
– Etre titulaire du Brevet de Maîtrise (BM) et justifier de deux années de pratique professionnelle
– Pour un titulaire d’autres diplômes (BP, diplôme d’ingénieur…)il faut justifier de connaissances en gestion d’entreprise ou en psychopédagogie (ou formation d’apprentis…) ;ou encore de huit années d’inscription au Répertoire des Métiers
– Sans diplôme, c’est aussi possible si vous êtes inscrit au Répertoire des Métiers (Dix ans) ou si vous avez un savoir-faire reconnu au titre de la promotion ou de la formation de l’Artisanat. (Source et en savoir plus ici, au CIDJ).

-La liste recense officiellement 281 métiers d’art, « héritage de savoir-faire précieusement élaborés au fil des siècles ».Mais, à mon avis, de nouveaux métiers vont naître avec le digital et le croisement de nouvelles pratiques culturelles (Virtuel, réalité augmentée, Métavers, etc…). L’erreur serait d’exclure de nouveaux métiers, comme cet exemple : quand les métiers de graphiste et d’infographiste, devenus entièrement numériques, furent exclus de la liste car « ne répondaient plus au critère de travail de la matière qui définit un métier d’art

Ces métiers sont regroupés en 16 domaines d’activités, que voici :
Ameublement et décoration
Architecture et Jardins
Bijouterie, Joaillerie, Orfèvrerie, Horlogerie
Céramique, Cuir, Métal, Verre et Cristal, Textile
Facture instrumentale
Jeux, Jouets et Ouvrages mécaniques
Luminaire
Mode et Accessoires ; Papier, Graphisme et Impression
Restauration des œuvres et objets
La liste complète des métiers est ici ! Elle a été élaborée par l’Institut des métiers d’art et de ses filières économiques, pour mieux relier les métiers à leurs marchés.
II- PLUS DE 6000 ÉVÉNEMENTS REPARTIS SUR 2059 LIEUX pendant ces journées jusuqu’au3 avril! 
Lien pour voir les événements ( beaucoup de vidéos) sur les métiers d’art : ICI!

III-  LES TENDANCES  !
– Le slow made a élaboré sa charte autour de six valeurs : la recherche, le geste, la pratique, la transmission, l’appropriation et le prix juste. Ce mouvement, comme celui du Slow food , est né il y a une dizaine d’années pour encourager des pratiques durables, une éthique responsable et engager le consommateur à devenir acteur en choisissant un objet porteur de valeurs partagées . Le slow made signifie ainsi « fait avec le temps nécessaire ».
La mode, le Luxe, se développent de plus en plus avec les mots du « fait à la main », de l’ excellence  d’ exécution, et le tourisme a créé il y a une dizaine d’année et le Tourisme Créatif, qui comprend, entre autre des pratiques et des visites des ateliers de métiers d’art .
– Avec les nouvelles valeurs de « mieux consommer », du « Vivre local » et des production durables, zéro déchet, les métiers d’art ont un bel avenir ! Les difficultés portent sur le recrutement (qualification)

IV- UN FORMIDABLE RAPPORT D’ APRÈS-CRISE !
Comment rattraper les pertes de deux années, surtout pour ces petites entreprises artisanales ? Un formidable Rapport est sorti en février, rédigé par des députés experts des métiers d’art, ce qui est évidemment rare : Mme Anne-Laure Blin, députée et Présidente de la Mission d’information sur l’impact de la crise de la covid-19 et les nouvelles mutation du secteur des métiers d’excellence et métiers d’art Cette Mission devait faire le bilan de l’impact de la crise de la covid-19 et des nouvelles mutations du secteur des métiers d’excellence et métiers d’art. Et les propositions du Rapport sont excellentes, enfin, mon avis !

• Le très bon Rapport de 2018, sur les métiers d’art,   devait en effet être un peu dépassé par ces deux années de difficultés pour tous les Métiers d’art. VOICI LE LIEN du NOUVEAU RAPPORT post-Covid,du moins espérons- le, intitulé « Rapport sur l’impact de la crise de la covid-19 et les nouvelles mutations
du secteur des métiers d’excellence et métiers d’art » et rédigé par Anne-laure  Belin, Députée

 DES PROPOSITIONS du Rapport d’ Anne-Laure Blin -EXTRAITS :
La crise sanitaire a affecté toutes les entreprises et particulièrement les entreprises unipersonnelles et les très petites entreprises (TPE), qui composent l’essentiel du tissu économique des artisans d’art. Elle a exacerbé les forces et les faiblesses du secteur.
– b. Les valeurs des métiers d’art sont en phase avec les aspirations de nombreux citoyens : durabilité, consommation locale, retour aux belles matières.
-c. La crise sanitaire a renforcé l’attention portée par les ménages français à l’aménagement de leurs intérieurs, ce qui a considérablement stimulé la demande adressée aux artisans d’art
La crise sert de catalyseur à certaines tendances de fond
a. Un secteur de plus en plus attractif
i. La crise amplifie les reconversions professionnelles dans le secteur.
ii. Le chantier de restauration de Notre-Dame de Paris constitue une occasion unique de revaloriser les métiers d’art.
iii. Au sortir de la crise, des effectifs d’apprentis de plus en plus importants
b. Le recours croissant au numérique : production, communication, et canal de vente
c. La nécessité de s’emparer des enjeux durables et la revalorisation du « Fabriqué en France »
i. La revalorisation du « Fabriqué en France » profite aux métiers d’art et d’excellence
ii. La nécessité pour les métiers d’art et d’excellence de s’engager vers toujours plus de responsabilité sociale et environnementale
https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/rapports/cion-eco/l15b5038_rapport-information

CONCLUSION : MÉTIERS D’ART ET TOURISME : Visites d’Ateliers ou Parcours d’un village…
Rencontrer un Maître d’art, c’est un peu connaître son histoire, c’est assister à ses savoir-faire et écouter ses histoires, avec le récit de ses traditions et innovations. Certaines régions, villes et villages font vraiment la promotion de leur métiers d’art, d’autres les classent dans les « visites d’entreprises ». En 2019, l’État se fixait pour objectif de doubler en cinq ans le nombre de visiteurs d’entreprise. En 2019, plus de 15 millions de visiteurs avaient été accueillis dans 2 000 entreprises. Souhaitons aux deux « entrées », l’une par l’art, l’autre par l’entreprise, de reprendre ce on chemin.

  • Quand les visites sont bien faites (Parfums Fragonard à Grasse ou visite chez des luthiers pour les musiciens…) c’est un fort enrichissement de la culture immatérielle, de l’art de vivre, qui sont l’un de nos atouts.
    Le tourisme, le patrimoine et les métiers d’art constituent sans nul doute une filière d’avenir pour le pays et pour ceux et celles qui, attachés à leur territoire, souhaitent y travailler.

 

POUR EN SAVOIR PLUS Les Journées Européennes des Métiers d’Art reçoivent le soutien du ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance, du ministère de la Culture et du ministère de l’Education Nationale de CMA France, ainsi que de son Grand mécène, la Fondation Bettencourt Schueller.
♥ Voir la vidéo de présentation  Journées européennes des Métiers d’Art  de l’ Office de tourisme de Foix (Ariège Pyrénées):


Mar 29, 2022 ; Office de Tourisme Foix-Ariège-Pyrénées
Une minute ! (1 :07) Au cas où, son lien! https://www.youtube.com/watch?v=baT5MRAaqE4

PHOTO :  Métier à tisser de haute lisse, technique de la Savonnerie. 21 septembre 201 Photo de de Ned Baldessin- Ce fichier est sous licence Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International . https://en.wikipedia.org/wiki/Creative_Commons
– Le Rapport d’Anne- Laure  Blin à nouveau, du 16 février dernier,  ici  au cas où…
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Le rêve de Ken…

 

KEN LE TOURISTE PARFAIT avait inscrit la maison de Barbie Chérie comme site à visiter pour voir un vrai  métier d’art :  qui avait la dextérité de Barbie pour se coiffer, se maquiller? Elle était excellente! Qui savait élaborer un rose totalement flashy pour ses vêtements, mais aussi un bleu canard pour sa voiture, son lit et son scooter? Barbie était géniale, car c’était son métier, elle était en vente grâce à ce très bon goût, à cet art, et des milliers de petites filles, dans le monde,  voulaient l’imiter…