D.E.A.I, Késaco? Diversité, équité, accessibilité et inclusion!

D.E.A.I : diversité, équité, accessibilité et inclusion! L’alliance des musées américains vous dit tout!

Comment faire face au changement? En remettant les compteurs à l’heure de ces quatre exigences actuelles! Nos équipes, nos projets, nos objectifs doivent tous comprendre et intégrer ces nouvelles valeurs, que nous soyons dans les secteurs culturels ou dans les filières du Tourisme!
Diversité, équité, accessibilité et inclusion : DEAI est le nom du Groupe de travail de l’AMM (American Alliance of Museums) qui a commencé en 2017. Avec le tout petit musée de Californie, à Santa Cruz, avec son premier ouvrage en 2000 sur le musée “participatif”,  les USA  ont donc pris quelques années d’avance pour remettre l’homme au centre du travail culturel de façon globale, pour l’ensemble de tous les musées qui le souhaitent.
Voici leur programme D.E.A.I, valable, à mon avis, pour tous les lieux de culture, et , bien évidemment, ce DEAI est à partager avec nos amis élus et professionnels du Tourisme! Face au changement, regroupons-nous, car “tous ensemble”nous devrions arriver plus facilement que “chacun dans notre petit coin” en ordre dispersé. Et le Rapport des exemples et résultats du DEAI est très instructif!
Enfin, à mon avis! !

I –MIEUX DÉFINIR, POUR LES PARTAGER, la diversité, l’équité, l’accessibilité de l’inclusion
Le débat sur les définitions ne doit pas entraver les progrès, disent les américains (On a vu cette entrave en 2021-22, avec une année de débats sur la définition du « musée » à l’ICOM France!)
S’il existe de nombreuses définitions de ces mots et expressions, le groupe de travail a préféré » des définitions claires « pour que tout le monde soit sur la même longueur d’onde pour avancer et agir ».
1- La diversité, c’est le constat que les gens sont différents et identiques aux niveaux individuel et collectif. Même lorsque les gens se ressemblent, ils sont différents.
La diversité de l’organisation et des actions entreprises par les lieux, événements et sites culturels et touristiques devraient donc avoir le projet de « représenter » ces différences ! Il faudra s’assurer que de multiples perspectives sont représentées dans la direction et l’équipe qui prennent les décisions (Programmation, embauche, gouvernance, financement, etc…). Peu à peu, grâce au travail en commun, chacun partagera ces multiples identités et expériences ;
2- L’ équité est le traitement juste et équitable de tous les membres d’une communauté. L’équité exige un engagement envers les priorités stratégiques, les ressources, le respect et la courtoisie, ainsi qu’une action continue et une évaluation des progrès vers la réalisation d’objectifs spécifiés. ( Source :ICI) C’est, collectivement, une étape vers la reconnaissance de l’exclusion passée et la réalisation d’une véritable inclusion. L’équité n’est pas l’état naturel des choses, alors nos musées devront développer des relations de confiance et de compréhension pour atteindre cet objectif.
3- L’accessibilité , c’est l’ accès équitable pour tous, tout au long du continuum des capacités et de l’expérience humaines. L’accessibilité fait référence à la manière dont les organisations font de la place pour les caractéristiques de chaque personne, sur ce qu’elle est et ce qu’elle apporte. Il ne s’agit pas seulement de l’environnement physique : il s’agit de l’accès et de la représentation de « contenus pour tous ». « Nous voulons aller plus loin que les préconisations du Disabilities Act, avec conception inclusive. Inclusive car elle visera à éliminer les obstacles généralement ignorés dans le processus de conception. »
4- L’inclusion, enfin,  fait référence à l’effort intentionnel et continu pour s’assurer qu’une grande diversité d’individus participe pleinement à tous les aspects du travail organisationnel, y compris les processus de prise de décision. Ces divers participants sont valorisés en tant que membres respectés d’une organisation et/ou d’une communauté, bien au-delà au-delà de la participation symbolique et de l’autorité. (Source : www.d5coalition.org)
II- Le D.E.A.I, un “modèle”  APPLICABLE EN FRANCE ? Nous sommes différents et identiques. En France, l’offre culturelle est pléthorique, avec les villages, monuments et musées ; mais aussi les artistes vivants de la Création (musiciens, sculpteurs, chorégraphes, danseurs, autres arts ou conteurs, scénographes ou vidéastes, etc…); ajoutons les évènements, avec les carnavals, les fêtes traditionnelles ou récentes ! Enfin nos « façons de penser le monde et nos récits , ou encore ce qui est lisible dans notre patrimoine naturel façonné par notre histoire, tout cet ensemble infini est ce que veulent comprendre de nombreux touristes, souvent venus « pour voir et vivre cela, pour savoir qui qui nous sommes, comment nous avons vécu, vivons et vivrons ensemble!
♦ Cependant,  épris d’un universalisme ou égalitarisme dont la base est « la même chose pour tout le monde », nous avons du mal avec la diversité, l’accessibilité et l’inclusion.
– Les américains de l’AAM revendiquent, au contraire, de reconnaître et répondre à toute diversité et de créer des équipes différentes, des objectifs et stratégies différentes, des programmes différents :
« Refléter la diversité de notre patrimoine et de notre culture est un élément essentiel : les professionnels de la culture ne peuvent prétendre être véritablement indispensables à la société s’ils ne sont pas accessibles à tous. »L’Alliance des musées américains met donc l’accent sur la diversité, l’équité, l’accessibilité et l’inclusion comme prioritaires dans son plan stratégique actuel . Comme dans cette Stratégie 2022-2025.

II- QUELQUES PERSPECTIVES DU GROUPE DE TRAVAIL « DEAI »
L’HISTOIRE DU MOUVENMENT DEAI aux USA est récente : elle commence en 2014 et se formalise en 2017 : « Au printemps 2017, conformément à son plan stratégique,  l’American Alliance of Museums (AAM) a convoqué le Groupe de travail sur la diversité, l’équité, l’accessibilité et l’inclusion (DEAI). Vingt professionnels des musées, représentant une variété de disciplines, de tailles et de types d’organisations et de perspectives, se sont réunis mensuellement […]. Pendant six mois, ce groupe a examiné les caractéristiques des pratiques d’inclusion muséale efficaces et a examiné les mesures que les musées pourraient prendre pour promouvoir la DEAI non seulement sur le terrain mais qui engagerai tous les partenaires des musées..

« Nous considérons la diversité et l’inclusion comme un moteur de l’excellence institutionnelle et recherchons la diversité de la participation, de la pensée et de l’action. Notre objectif est donc que nos membres, partenaires et parties prenantes clés reflètent et adoptent ces valeurs fondamentales. »

♥ L’ AVENIR : développer la formation et les ressources !
Programmes et ressources, absolument fabuleux, tant il y a d’exemples ! Et un Centre d’Information https://www.aam-us.org/programs/information-center/
L’Alliance s’efforce pour améliorer les efforts et promouvoir la diversité et l’inclusion pour le domaine culturel, de mettre l’accent sur:
Les normes et meilleures pratiques
• Le développement professionnel
• La recherche et collecte de données
♦Elle propose aux professionnels des ressources, des études de cas et des exemples concrets de pratiques exemplaires ( diversifier les pratiques d’embauche ou celles concernant les collections et les programmes, pour être plus inclusifs et accessibles dans toutes les opérations, structures et programmations.). Elle donne aussi des exemples , comme cette exposition entièrement conçue et réalisée par les gardiens d’un musée.
En savoir plus sur le DEAI,
Avec un Rapport qui met en évidence les problèmes et les solutions pour la diversité, l’équité, l’accessibilité et l’inclusion. Il retrace aussi toute l’histoire du groupe et présente des exemples spécifiques tirés de leurs expériences collectives. Pour les musées, mais, encore une fois, les monuments ou le spectacle vivant pourraient aussi en profiter ! Lien du Rapport , à nouveau).
♥Centre d’information : ICI!  .
♥Centre de Ressources, c’est ICI!

III- D’AUTRES EXEMPLES

1) DANSER AVEC LES INDIENS au Mardi Gras : www.aam-us.org/wire/next-avenue/grooving-with-the-mardi-gras-indian
2) QUAND LES GARDIENS DU MUSÉE FONT LEUR EXPO! Les gardiens de la sécurité du MBA organiseront une exposition l’année prochaine (Musée des beaux-Arts de de Baltimore)
« Nos agents de sécurité passent plus de temps dans nos galeries et vivent parmi notre collection que tout autre membre du personnel de l’institution. Ce sont leurs points de vue, leurs idées et leurs relations avec l’art et leurs interactions quotidiennes avec nos visiteurs qui prépareront le terrain pour que Guarding the Art soit une expérience exceptionnelle”. Le Baltimore Museum of Art a annoncé cette exposition pour 2022 , ” Guarding the Art”, une  entièrement organisée par 17 membres de son équipe de sécurité. Le Lien, ICI!

3) ACCROÎTRE LES PUBLICS, avec Obtenez votre Geek ! Comment les musées peuvent organiser des conventions communautaires.

4) Cinq façons dont les musées peuvent impliquer la génération Z
Mesurer l’impact social pour un changement stratégique 
5) Tik tok  Avec une orientation stratégique, TikTok crée de nouvelles opportunités pour les institutions culturelles afin d’inspirer la pensée critique et un dialogue constructif
En septembre 2021, TikTok a dépassé le milliard d’utilisateurs, ce qui en fait l’application de médias sociaux à la croissance la plus rapide. La plateforme de partage de vidéos permet aux utilisateurs de publier des vidéos courtes, qui sont ensuite…

6-DÉCOLONISATION : Le  long chemin vers le retour à la  maison pour l’art «pillé» devient plus court
Publié le 27 avril 2022

Photo Comité Diversité (DivCom) le Diversity Professional Network (DivCom) est un domaine où un engagement actif envers la diversité et l’inclusion fait partie intégrante de l’excellence à tous les niveaux de la culture, de la pratique et des opérations muséales. Il soutient l’Alliance, les professionnels des musées émergents et actuels et l’inclusion à travers les programmes des personnes –,Autochtones, LGBTQI ; personnes ayant ayant un handicap ; Immigrant/Réfugié et/ou comme membres d’un autre groupe sous-représenté.


La Pie -Claude Monet 1868-1869 -Un tableau adulé par les jeunes peintres Manet et Whisler .Huile sur Toile. 89×130 cm.

KEN LE TOURISTE PARFAIT était tout  fait flatté de représenter la perfection de son métier: toujours prêt à partir, petit baluchon sur le dos, mais un smoking chic dans ses bagages, Ken sillonnait le monde entier non pas une fois par an, mais plus d’une fois par semaine : en un mois, les cinq continents…Barbie arriva avec sa mine des mauvais jours: “On dit que je suis difficile, mais c’est une qualité!”. Ken craignait le pire, qui arriva ! “Ken, dans D.E.A.I, tu oublies le “I”, c’est cela?”. Depuis quelques semaines, Barbie Chérie fréquentaient de jeunes anarchistes qui ne l’aimait pas, lui  : Ken, à leur goût, était trop propre sur lui, grand et blanc, hum…hum…Alors elle faisait sa “pie”, elle répétait tout!

Art urbain à Paris et Vive Philippe Fabry !

L’exposition « CAPITALE(S) » dresse pour la première fois en France un très riche  panorama de l’art urbain à Paris sur plus de soixante années. L’expo est gratuite mais, avant, il faut s’inscrire! Hommage aussi au musée virtuel du Street art de Philippe Fabry, excellent pour préparer l’exposition, découvrir ces formes d’art ou tout simplement rêver, prendre du plaisir à découvrir et  regarder!

I- L’ART URBAIN, UNE TRÈS BELLE EXPOSITION, s’est ouverte à Paris, si vous profitez des vacances pour faire un petit tour dans la capitale. Les œuvres sont exposées dans l’hôtel de Ville, depuis le 15 octobre 2022 et jusqu’au 11 février 2023 ! Plus de plus de 70 street-artistes de renom: Miss Tic, Bando, Futura, André, Banksy, Invader… et d’autres moins célèbres (Voir la liste dans notre « Pour en savoir plus ci-dessous).
UNE EXPO GRATUITE ! De plus, l’expo est gratuite « pour rendre hommage à cet art populaire, accessible et offert à tous ». Les objectifs sont simples : faire une petite place à cet art, contemporain, des arts dans l’espace public ! Ce sont autant d’artistes qui doivent être contents d’avoir été choisis, mais aussi, à mon avis, cela rajeunira les visiteurs, d’une part, et encouragera les jeunes artistes, car l’art « ancien « a trop souvent une place prépondérante dans les programmes d’expositions.
Pour ceux qui ne connaissent pas, une partie introductive explique d’où vient le street art parisien, quels sont ses techniques, ses « messages ».
♦Je ne peux que sourire en me souvenant de la première grande expo que j’avais organisée avec l’accord de Jack Lang quand j’étais au ministère, en 1991. La première réunion où j’avais été convoquée, deux jours après l’inauguration, s’était tenue….au Commissariat de Police car des jeunes avaient tagué, dans la nuit, une station de métro : « Alors, on fait comment, chère Madame, si vous encouragez ça? »
Aujourd’hui toute cette ambiance a changé et le Street art a fait son nid ! La revue Sortir à Paris salue le souhait de la ville de «montrer que les œuvres des street-artistes méritent leur place dans les musées. Pour cette exposition, les artistes ont dû relever des défis, repousser les limites et possible l’impossible ». Un avant-goût de la visite sur la très courte vidéo ci-dessous.

 

Collector! Visite culturelle et numérique! (TIC, à l'époque :-))))>.II- HONNEUR À PHILIPPE FABRY ! Les expositions, c’est bien, mais j’aimerais vous présenter le plus grand musée en ligne, celui de mon ami Philippe Fabry, qui m’encouragea et aida à écrire ce petit blog !
Philippe est non seulement une personne adorable, drôle et généreuse, mais il a aussi la chance de disposer d’un cerveau de surdoué, ce qui fait de lui un OVNI ; en effet, il réussit à travailler dans le Tourisme (Agence ATOUT France) où il fut le pionnier pour le Numérique et ses filières, il y a plus de dix ans. Et Philippe est aussi un vrai passionné de culture ! Cet ouvrage (photo ci-contre), Visite Culturelle et TIC, en 2009, fut très longtemps la « bible » des pros qui s’y mettaient, peu à peu. Voilà pourquoi je le conserve précieusement. Mais son grand œuvre, c’est ce musée du Street art en ligne qu’il a construit pendant ses moments de loisirs et qui est devenu essentiel, incontournable!
LE MUSÉE DE STREET ART DE PHILIPPE EST A CETTE ADRESSE : www.streetarteverywhere.fr/author/philippe/page/32/ Sur Pinterest vous retrouverez aussi son travail
et sa collection qui comprend des milliers d’œuvres, patiemment collectées, photographiées, inventoriées et documentées. Un bonheur absolu ! Pour préparer la visite de cette exposition parisienne ou la remplacer si vous n’y allez pas, rien de mieux !
♥ Merci, Cher Philippe, avec une tendre bise !

VIDÉO DE PRÉSENTATION DE L’EXPOSITION Durée : O :57 minutes

ARTISTES PRÉSENTS DANS L’EXPOSITION :
Villeglé, Zlotykamien, Ernest Pignon-Ernest, Surface Active, Captain Fluo, Edmond Marie Rouffet, Blek le Rat, Miss.Tic, Vive La Peinture, Speedy Graphito, Jean Faucheur, Mesnager, Mosko, Jef Aérosol, Bando, Ash, Jay0ne, SKKI, Keith, Haring, Mambo, Nasty, Slice, Psyckoze, Lokiss, Shoe, Futura, A-One, Rammellzee, Jon0ne, André, Zevs, Dize, Invader, Shepard Fairey, JR, Vhils, Swoon, Banksy, C215, L’Atlas, YZ, Seth, Tarek Benaoum, El Seed, Ludo, Rero, Dran, O’Clock, Tanc, Lek, Sowat, Cristobal Diaz, Philippe Baudelocque, Levalet, Madame, Kashink, Vision, Pest, Greky, Sébastien Preschoux, Romain Froquet, Kraken, 9eme Concept, Les Francs Colleurs.

POUR EN SAVOIR PLUS!
Lien de l’expo, et s’inscrire ! C’est ici !( au cas où:  www.paris.fr/evenements/capitale-s-60-ans-d-art-urbain-a-paris-25905).
♦AVEC L’EXPO : des expériences immersives et des dispositifs digitaux ludiques, comme La GRAFF BOX de Cristobal Diaz ; Trois artistes urbains s’emparent du digital. Kashink, Kraken et Madame ont créé 3 œuvres entièrement virtuelles, cachées dans une pièce secrète de l’exposition : « Le cinquième mur » ;enfin une chasse aux indices en « Réalité Augmentée » pour trouver la pièce secrète, grâce à des QR codes à scanner sous les œuvres. Le dispositif de GRAFFITI DIGITAL Picturae pour vous exercer, qui est une une bombe numérique pour créer ce que vous voulez, avec un large choix de fonds, couleurs, taille de traits, etc…A voir ici : https://www.paris.fr/evenements/capitale-s-60-ans-d-art-urbain-a-paris-25905
Une large programmation hors les murs, avec :
• De nouvelles fresques réalisées au Pavillon Carré de Baudouin et dans plusieurs arrondissements parisiens et une exposition sur les grilles de l’Hôtel de Ville, avec, aussi, des animations autour de l’art urbain dans les bibliothèques et médiathèques de la Ville. Des visites et ateliers pour petits et grands, en particulier avec le Musée en herbe .
Un cycle de conférences animées par des artistes et des professionnels de l’art urbain et projections de films et documentaires incontournable dans l’auditorium de l’Hôtel de Ville

♦L’article de Sortir à Paris, c’est ici :

♦RENSEIGNEMENTS PRATIQUES  / l’expo est de l’Hôtel de Ville de Paris, Salle Saint-Jean
5 rue de Lobau, Paris 4e
Commissariat : Magda Danysz, Elise Herszkowicz, Nicolas Laugero Lasserre et Marko93
Dates et horaires : du samedi 15 octobre 2022 au samedi 11 février 2023. Le jeudi de 10 h à 21 h et du lundi au mercredi et le vendredi et samedi de 10 h à 18 h 30
Gratuit mais réservation obligatoire Ouverture des réservations le 1er octobre. Exposition fermée les jours fériés. Uniquement sur réservation

Photos : l’art dans l’espace public dépasse les peintures sur les murs, ce sont souvent des bancs, trottoirs, chaussée ou escaliers ! Des bancs publics en forme de livre à Bourgas en Bulgarie

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KEN LE TOURISTE PARFAIT  était avant tout, comme nous le vérifions chaque semaine, un passionné de Barbie Chérie et de son Job,  où il était devenu le prince du marketing, des data  et de la commercialisation des offres. Mais là, aujourd’hui, il avait un petit problème.  Il se dirigea donc Barbie : “Dis-moi, tu CROIS que je vais attirer des milliardaires, avec “CE”  forfait Street art à Paris?”  Barbie haussa les épaules… Il n’aurait jamais dû poser lui poser une  question aussi sotte! Sa femme était si précieuse, si cultivée! Mais Ken était un peu jaloux de ce “Philippe”, un français qui l’influençait peut-être trop…

Gratuité des musées, une bonne idée?

Quand Sarah Hugounenq , journaliste au Quotidien de l’art, m’a interviewée pour son projet d’article sur la gratuité des musées, j’étais ravie et je la remercie encore aujourd’hui! Ce billet résume donc son article, et comme c’est un sujet qui me passionne, je vous propose aussi quelques pistes de lectures, en complément.
La question de la gratuité des lieux et événements culturels est posée en France mais aussi dans le monde avec les choix suivants :
1- Renoncer à la gratuité, c’est faire contribuer les visiteurs aux ressources financières de la vie du musée (dépenses courante ; expositions..), mais introduire une discrimination pour celles et ceux qui ne peuvent payer (70 euros pour une famille, au Louvre…). Et faire payer unbillet n’attirera peut-être pas des visiteurs potentiels, qui préfèreront une activité gratuite pour leurs loisirs.
2- Instaurer la gratuité d’un musée, c’est affirmer la mission sociale du musée – éduquer, enrichir les connaissances…- et garantir l’accès à tous de la culture, sans discrimination aucune. Créé sous la Révolution française, en 1793, le musée du Louvre instaura la gratuité pour tous comme principe fondateur qui perdurera jusqu’en 1922 (http://www.louvrepourtous.fr/Des-musees-fetent-la-gratuite,217.html#nb4 André MALRAUX en fit, lui aussi, l’un des principe de la politique culturelle du Général de Gaulle, dans son intervention à l’Assemblée nationale, le 9 novembre 1967 : « La Culture sera Gratuite ».Le billet d’entrée est passé aujourd’hui à 17 euros…
3- Les musées furent alors priés de proposer de nouvelles stratégies, afin d’accueillir de nouveaux visiteurs, ces personnes «éloignées » des lieux et pratiques culturelles pour de nombreuses raisons (Education, famille, richesse…). Une bonne moitié des musées décidera de moduler les tarifs et la gratuité selon le profil des visiteurs (Gratuité pour les chômeurs ; les enfants et les jeunes ; les habitants de la ville…Réduction pour les groupes, etc…) ou selon les jours et horaires (Gratuité pour des visites nocturnes et les jours fériés.).Pourtant, l’élitisme de la fréquentation continua…Nous allons voir comment, et pourquoi –  enfin, à mon avis 🙂

I- LE PASSIONNANT BILAN DE SARAH HUGOUNENQ sur la gratuité des musées, aujourd’hui !
En voici un petit résumé, mais vous pouvez aussi acquérir l’article complet pour 3 euros à cette sur ce lien vers le Quotidien de l’art, ICI
Mon petit résumé de l’article :
1- Des musées gratuits en Province…. « Le musée de l’Hospice Saint-Roch à Issoudun est accessible librement pour la totalité de ses activités depuis bientôt quarante ans. À ce pionnier sont venus se greffer les musées de la Ville de Paris (gérés par Paris Musées) en 2002, Dijon en 2004, Rouen en 2016, Avignon en 2018 mais aussi depuis 2020 Angers, Rennes, Le Mans ou Marseille. Nancy, Lille, Tours et Vannes ont récemment étendu les critères de la gratuité »
2- … Mais un recul de la gratuité aujourd’hui
Sarah Hugounenq témoigne surtout d’une perte de vitesse récente de la gratuité, commencée avec la période « Covid » qui fit subir de lourdes pertes à tous les établissements culturels, faute de visiteurs.
Versailles augmente donc, son billet ( +1,50€ cet été, et ses Jardins( Soixante-dix euros pour une classe !) pour compenser ces pertes et anticiper la hausse de l’électricité . Même les visites scolaires n’ont plus beaucoup de créneaux de gratuité de visites gratuites.
– « À Bordeaux, où la facture énergétique totale de la ville devrait quintupler en 2022 pour atteindre 25 millions d’euros, c’est la remise en cause de la gratuité des scolaires venant de l’extérieur de la ville qui a fait polémique cet été, huit ans après la renonciation à la gratuité pour tous mise en place en 2005. »
– À La Roche-sur-Yon, la fin de la gratuité est aussi envisagée ; Amiens a un projet d’ un projet de vote d’augmentation des tarifs du musée de Picardie

3- Le coût de la gratuité : la gratuité a bien sûr un coût, ce que démontre l’article avec quelques exemples : « L’expérimentation de la gratuité pendant six mois en 2008 a conduit à une perte sèche de 250 millions d’euros pour les musées nationaux.[…]Côté musées territoriaux, le manque à gagner est modique : 116 000 euros à Marseille, 160 000 à Rouen, soit moins de 2 % du budget global de leurs musées.
4-Les meilleurs exemples  sont cités et présentés comme des réussites, avec de très bons arguments ou en détails : la National Gallery de Londres, le Prado à Madrid, ou les musées de la Ville de Paris tiennent bon sur la gratuité et cherchent ailleurs de nouvelles sources de financement.
Ce tableau positif n’exclue pas quelques menaces qui risquent de faire disparaitre le bel équilibre entre projet social, éducatif et gratuit, et équilibre financier des musées via du mécénat ou des boutiques d’objets créatifs ou de livres.
« À l’heure où la crise énergétique sévit et les dépenses de fonctionnement des musées explosent, la tentation de faire de la billetterie une variable d’ajustement est grande et les débats sur la pertinence de la gratuité se multiplient », dit Sarah Hugounenq. Rappelons que cet été même Strasbourg , pourtant Capitale européenne de la Culture (2021-23 ), septième destination touristique française, a décidé de fermer une journée de plus , dès ce mois d’octobre, ses onze musées ; et de fermer une heure à l’heure du déjeuner…
5- Faire des économies sur les dépenses des sites culturels, qui sortaient à peine de la triste années de pandémie où ils furent les premiers fermés, interroge. Pas mieux, impactant moins l’éducation des jeunes et le plaisir des habitants, dans le budget de la ville, que la Culture ? On peut tout de même en douter. Aux habitants de choisir, via leurs “élus”.
 QUELQUES CONCLUSIONS
La fréquentation des musées est en hausse, à Paris mais aussi partout en France : « l’ensemble des musées de France, sont passés de 45,6 millions de visiteurs en 2005 à 56,2 millions en 2009 . Une hausse qui est moins liée à la gratuité qu’au développement du tourisme, de l’offre culturelle, ainsi qu’à une mobilité accrue. La question est donc moins la quantité que la qualité. »
Mais la fréquentation serait de plus en plus élitiste, avec 80% des cadres et 32% des employés et ouvriers qui ont visité un site patrimonial ou un musée en 2018, contre respectivement 70% et 44% en 1973.
Sarah Hugounenq m’a laissé, si j’ose dire, le mot de la fin dans la dernière partie de l’article, pour redonner espoir à des musées qui doivent changer.
♥Je pense, très franchement, pour avoir travail pendant plus de 30 ans dans les musées (Marseille, puis Orsay, puis en France (Direction des musées de France, Observatoire Permanent des Publics, Hip Hop dixit dans les quartiers dits «difficiles »,etc… ), qu’une nouvelle génération de professionnels sait accueillir, conduire, faire comprendre (Museomix). Les musées proposent des expositions plus accessibles, bien éloignées des « thèses universitaires mises en expositions », de nombreux musées dans les années 1970-2000 (et qui existent encore aujourd’hui !).
Même si cette génération n’est pas encore aux manettes, dans les musées en en France, c’est elle qui pourra transformer les muses, comme elle le fait pour les Bibliothèques en ce moment.
– PASSER DE LA CONSERVATION A LA CONVERSATION », avait prédit Samuel Bausson, depuis sa Bretagne créative en 2009!(Voir mon billet du blog ICI !) e crois donc beaucoup à toutes les expérimentations en cours, au travail avec les habitants, les associant de façon horizontale aux décisions importante et aux choix des expositions. Sylvain Amic aux musées de Rouen –Normandie, (Voir mon billet sur la Chambre des Visiteurs,  ICI !) a démontré que ces fortes mutations des musées en France sont possibles et souhaitables. Elles sont très présentes aux USA (Nina Simon en Californie et son Participatory Museum)
On peut aller plus loin, comme le font les bibliothèques, depuis quelques années, poussées par des vents de « démocratie participative et gouvernance contributives » venu des…Bibliothèques bretonnes mais aussi le la BNF (Silvère Mercier pour la BNF Michel Briand et ses amis bretons). Associer et faire participer, grâce à toutes ces méthodes du «Design de Service Public » de nos Jeunes à qui il ne fait pas donner la parole mais la leur laisser!
Voilà pourquoi, gratuites ou payantes, je ne crois plus aux pratiques et expositions qui “en donnent plus, mais toujours aux mêmes”, comme le montrent les statistiques (Cf.les chiffres dans notre conclusion, ci-dessus). Ce que Sarah Hugounenq a bien résumé, à la fin de son article:
« Pour Évelyne Lehalle, « l’offre est le vrai ressort de la démocratisation. Or, les questions d’attractivité, de confort, d’implication du visiteur, de convivialité de la culture, ne sont que peu évoquées par les musées car ils les considèrent comme vulgaires. »
“Gageons que les débats sur la démocratie participative et la gouvernance contributive bouleverseront cet état de fait” a conclu Sarah Hugounenq !

POUR EN SAVOIR PLUS /
Fréquentation et politique tarifaire- Claude Fourteau, experte en tarification – Comment faire un prix ? – et qui imagina la première carte de fidélisation pour la culture (Centre Georges Pompidou), bien différente des « Amis de Musées »:
« Toutes les études l’ont montré : le prix n’est pas le seul obstacle à la fréquentation des équipements culturels, ni même le principal. Si les obstacles symboliques – la « distance culturelle » dont parle Pierre Bourdieu – sont sans doute plus prégnants, il n’en reste pas moins que le facteur « prix » est important dans la définition des politiques culturelles parce qu’il joue tout à la fois sur la viabilité économique des institutions (niveau des ressources), leurs fonctions sociales et sans doute également sur leur image (volume et composition de la fréquentation). L’État-providence a toujours cherché à compenser les effets sociaux de la stricte logique économique à travers une politique tarifaire favorable aux milieux défavorisés. Lire la suite, ICI (Pdf, 4 pages).
Texte sur les musées suisses : Passeport pour les musées suisses et politiques tarifaires :
François Rouet, Les tarifs de la Culture , 2002, sous la direction de François ROUET A lire ici : www.culture.gouv.fr/Thematiques/Etudes-et-statistiques/Publications/Collections-d-ouvrages/Questions-de-culture-2000-2022/Les-Tarifs-de-la-culture_ 383 p.- ISBN 978-2-11-005275-9
La gratuité dans les musées et monuments en France : quelques indicateurs de mobilisation des visiteurs de Jacqueline Eidelman et Benoît Céroux – Dans Culture études 2009/2 (n°2), pages 1 à 23, en ligne et gratuit : Bruno Maresca : N° 179 – novembre 2004 Quel « prix » pour le Louvre ? La stratégie tarifaire au service de l’élargissement du public Bruno Maresca  ou encore La Nocturne du Louvre, un bon plan pour les jeunes : à lire ICI.
–  Généraliser la gratuité des musées nationaux? Une mauvaise réponse… à une mauvaise question
par Françoise Benhamou, à lire ICI.


KEN LE TOURISTE PARFAIT  sortait de sa piscine quand Barbie arriva toute ravie: “Si je te donne l’adresse de ton rival, Action Joe, tu me donnes combien? “. “Mais Barbie, j’espère que tu plaisantes, tu me la donnes gratuitement, cette adresse, eh voilà!”. “Mais bien sûr que non! Tu dois  payer cette information, Ken! Moi, je ne suis bénévole QUE pour le Musée de Los Angeles…”