La répartition des flux touristiques mondiaux a beaucoup changé ces dernières années; les données recensées au cours de la décennie confirment certaines tendances. De nouveaux marchés émetteurs occupent les premiers rangs et le classement des destinations est sans dessus dessous. Les économies émergentes bouleversent l’échiquier touristique, qui se répartit entre un nombre beaucoup plus grand de pays qu’auparavant.
L’Organisation mondiale du tourisme (OMT) estime le nombre de voyages internationaux à 940 millions en 2010, soit 39% de plus qu’en 2000. Sur une plus longue période, la croissance est exponentielle; on ne comptait que 25 millions de déplacements en 1950.
Rappelons que l’OMT compile les statistiques nationales et que les méthodologies peuvent varier. L’analyse doit donc se faire avec prudence. De plus, les résultats pour l’année 2010 sont estimés en fonction des données partielles.
Ainsi parle d’or Maïthé Levasseur qui nous régale encore avec ses dernières analyses sur le sujet dans le Globe-Veilleur d’aujourd’hui : http://veilletourisme.ca/2011/06/20/classement-mondial-des-destinations-et-des-marches-emetteurs/?tagged=&utm_source=bulletin-2011-06-22&utm_medium=email&utm_campaign=globeveilleur
Car ce qui a changé, selon l’analyse de Maithé Levasseur, c’est, en résumé :
- De nouvelles destinations qui concurrencent aujourd’hui les destinations « historiques », par exemple celles de l’Europe ; (les 5 premiers pays du classement représentaient 71% des arrivées en 1950 et 31% en 2010.)
- Les «autres pays», soit les dix dernières destinations au classement, comptaient pour 3% des arrivées en 1950, 34% en 1990 et 56% en 2010!
- La Chine, par exemple, est non seulement un marché émetteur très actif, mais également une destination extrêmement populaire.
- La Malaisie, la Turquie, la Thailande, Macao ou Hong Kong, l’Egypte, etc… ont gagné d’importantes parts de marché.
Des tableaux très clairs sont proposés par Maïthé Levasseur dans son article, ainsi que les références et les notes étayant ses données.
II – LES PAYS EMERGENTS SOUTIENNENT LE TOURISME CULTUREL EN FRANCE : UNE NOUVELLE ETUDE DU CREDOC SUR CETTE THEMATIQUE INCONTOURNABLE
En 2006 et 2007, j’avais proposé à ATOUT France, où je travaillais, une étude à réaliser en partenariat avec la Directrice des musées de France, le Centre des monuments nationaux sur ce sujet.. Plus exactement sur la « représentation de notre patrimoine » par les pays émergents, le Brésil, la Russie l’Inde et la Chine. Comment se faisaient-ils une idée, avant de partir en France, de ce qu’ils allaient y voir ?Par quels canaux ( informations ; école ; littérature ; cinéma, images de presse, tv, etc..) Comment « lisaient-ils » le patrimoine ( références ; modes d’appréhension…)Les résultats furent brillants , précis ( Etude de Serge Renimel) et à la hauteur des enjeux : ces « représentations » étaient si « décalées » par rapport à la visite d’Européens, par exemple, que nous devions changer nos modes d’accueil, nos aides à la visite ( pas du tout les mêmes…), notre signalétique, ou encore mettre en avant ce qui était parfois dans les réserves…L’année suivante, l’étude porta sur une expérience pratico-pratique en Ile-de-France, très réussie elle aussi, car les châteaux musées et musées participants jouèrent relativement bien le jeu, ayant par chance des directeurs très ouverts à ces nouvelles thématiques : « construire » une nouvelle offre touristique qui correspondrait au mieux à ces nouveaux et futurs visiteurs (Durée du séjour ; modes de visites ; hébergement, parcours ; culture et autre chose, hébergement et restauration, etc……).
– Cela fait donc très plaisir de voir, 5 ans après, que le CREDOC conclue son étude par cette recommandation : « La compréhension des motivations et des comportements des touristes en fonction de leurs origines devient une priorité pour maintenir la France au rang des pays les plus attractifs culturellement, notamment pour répondre aux attentes d’une part croissante de visiteurs de culture non occidentale. »
Principaux résultats de l’étude (Résumé et extraits de l’étude : Consommation et modes de vie N° 238 • ISSN 0295-9976 • Mai 2011 Bruno Maresca)
– 39 % DES TOURISTES ETRANGERS EFFECTUENT DES SEJOURS A FINALITE PRINCIPALEMENT CULTURELLE. Pour sortir du nivellement des offres balnéaires sur un marché mondial très encombré, la culture est devenue une composante distinctive majeure du produit touristique.
Enfin un chiffre, pourrait-on dire, car si l’on sait par d’autres études que 80% des touristes étrangers viennent grâce à l’image du patrimoine et de l’art de vivre en France ( Etude IPSOS Maison de la France),ce chiffre ne concerne que la motivation « culturelle ».
– Le contexte du tourisme international :
– trois tendances structurantes sont les moteurs de l’expansion du tourisme : la proximité géographique, la proximité culturelle, et l’expansion numérique des classes moyennes adoptant un mode de vie occidentalisé.
– Vus à l’échelle mondiale, les trois quarts des touristes quittant leur pays pour aller à l’étranger (ensemble des touristes dits « internationaux ») sont originaires des pays développés, notamment l’Allemagne, le Royaume Uni, la France, les États-Unis, le Benelux.
Cependant, depuis dix ans, c’est la croissance vigoureuse de la part des ressortissants venant des pays émergents (Russie, Brésil, Chine…) qui constitue le principal facteur d’évolution du tourisme international.
– la croissance du tourisme international résulte de l’expansion des classes moyennes dans le monde, particulièrement dans les pays émergents.
– Le nombre d’habitants d’un pays et son niveau de développement, économique et humain, sont les facteurs explicatifs majeurs de sa contribution aux flux du tourisme international, bien plus que le coût des voyages induit par la distance.
– Développement, scolarisation, séniors…
– Leur niveau de développement explique pourquoi les États-Unis, l’Italie, le Royaume Uni et l’Allemagne se distinguent par des flux de ressortissants venant en France nettement supérieurs à ce que laisse prévoir leur niveau de population. Ces pays ont également un taux de scolarisation élevé et une population relativement âgée, deux facteurs qui expliquent, eux aussi, la propension à voyager. Au total, ce sont ces pays qui contribuent le plus, numériquement, à la fréquentation des sites et établissements culturels en France.
– La visite en France
– Parmi les pays qui pèsent le plus lourd – Chine, Inde, États-Unis, Brésil, Japon, Russie, Mexique –, l’Inde et la Russie sont, par rapport à la moyenne des pays, nettement déficitaires en nombre de touristes se rendant en France, alors que les États-Unis, le Japon et le Brésil sont nettement excédentaires. Le déficit de l’Inde s’explique par le manque d’affinité avec la culture française, alors que la Russie illustre plutôt le cas des pays marqués par un déficit de classes moyennes pouvant accéder au tourisme international.
– Le tourisme culturel ne connait pas la crise…
–En revanche, et à la différence du tourisme balnéaire, le modèle indique que pour le tourisme culturel, les facteurs de la distance et du taux de change n’ont pas beaucoup d’impact.
– Deux dynamiques : les « nouveaux venus » et les « habitués »
Les touristes étrangers ont des comportements de visite assez différents selon qu’ils sont déjà ou non venus en France, qu’ils y ont ou non des attaches leur permettant de trouver un hébergement en dehors de l’hôtellerie classique, et selon qu’ils voyagent à deux, en famille ou bien en groupe organisé.
– Le tourisme culturel dans les grands sites, monuments et musées est incontournable pour ceux qui ne sont jamais venus en France, notamment pour les jeunes Européens venant en groupes informels ou pour les clients des tours operators venant des pays émergents peu familiers avec la France (Russes,Chinois par exemple).
– Une fois arrivés en France, les nouveaux venus sont ceux qui fréquentent le plus les lieux majeurs du patrimoine (monuments) et de la culture (musées). Ceux qui sont déjà venus se tournent vers des formes moins culturelles de tourisme (rencontres, shopping, divertissement…).
– L’exemple du Louvre
– Dans les périodes les plus chargées (juin-juillet), la fréquentation payante des étrangers a quasiment doublé entre 2003 et 2008.
– En revanche, sur la même période (2003- 2008), la fréquentation de publics nationaux est restée plutôt stable, particulièrement celle du public francilien.
La tendance à la hausse est donc, à l’évidence, associée aux flux des touristes étrangers.
– La part des « nouveaux venus » dans le flux des visiteurs du Louvre (59 %) illustre bien le caractère incontournable de la visite du « plus grand musée du monde » pour les ressortissants des pays qui s’ouvrent au tourisme international.
C’est tout particulièrement le cas des touristes des pays émergents (79 % pour les BRIC) et pour les pays de l’est de l’Europe (73 % hors zone euro).
Les pays proches de l’Hexagone (zone euro et ceux plus éloignés (reste du monde), dont les ressortissants viennent depuis longtemps en France (États-Unis par exemple), alimentent un peu moins le musée en « nouveaux venus » (70 %).
Pou en savoir plus : Le CREDOC : centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de viel www.credoc.fr Directeur de la publication : Yvon Merlière l Rédacteur en chef : Yvon Rendu lN° 238 • ISSN 0295-9976 • Mai 2011
III – UN NOUVEAU BLOG SUR LE TOURISME CULTUREL! S.D, FEE DE LA RETOUCHE D’IMAGES !
Un groupe de jeunes professionnelles vous présentent leurs coups de cœur, leurs analyses, dans un ton juste, qui ne sonne pas l’érudition mais prend le voyage pour ce qu’il est : un parcours, une réflexion, et l’attente de plaisir.
http://peregrinationsculturelles.wordpress.com/2011/06/07/lopera-en-toute-decontraction/#more-720
Si vous avez besoin de plus de renseignements,vous pouvez nous contacter à cette adresse : peregrinationsculturelles@gmail.com
L’équipe des pérégrinatrices , en photo sur leur blog, ne comprend que des initiales :
– A.D. et C.M. : joyeuses administratrices
– S.D. : fée de la retouche d’images
– Ap.B. , An.B. , C.S. , J.A. : envoyées spéciales de l’extrême
IV – KEN, LE TOURISTE PARFAIT
Ken voulait rencontrer SD, « la fée de la retouche d’images ».Il était un peu las de la sienne, ou plutôt des siennes…Ex de Barbie, mal aimé des enfants, largué par Mattel, son créateur, devenu par la force des choses un Touriste Parfait, donc inculte aux yeux de l’univers, tout préoccupé de faire marcher l’industrie touristique : Disney plutôt que Le Louvre, un spa ou un golf plutôt qu’une balade – sandwich au bord du Pont du Gard. Ken avait une obligation de Luxe, sans le Calme et la Volupté. Seulement des palaces, seulement des jets privés, des investissements et de beaux coups politiques. Sa seule richesse : ses millions de dollars pour créer de belles plus-values et des retombées économiques. S (Sabine ? Stéphanie ?) allait changer tout cela, qui ne correspondait en rien à son vrai « moi », avec un petit photoshop moral dont elle seule avait le secret…Il composa son numéro, déjà gourmand de la suite…
PHOTOS : Art à tous les étages pour le nouvel Hôtel Sofitel Stephansdom de Vienne, ouvert en décembre 2010 au bord du Danube dans le quartier de Leopoldstrasse.
Architecte : Jean Nouvel. Hauteur : 75 m. SHON :46000m2. Restaurnt : 800 m2 Commerces : 4900m2