La Disneylandisation de la France

Portrait de Ken devant ses Billets, façon "Picsou"

La Cité médiévale de Carcassonne, classée au Patrimoine mondial de l’Unesco, qui reçoit chaque année 4,5 millions de visiteurs, va déployer l’hiver 2012 un programme de conservation et d’aménagements, ce qui n’était pas arrivé à telle échelle depuis le XIXe siècle. Environ dix millions d’euros seront investis de 2012 à 2016 pour restaurer des toitures endommagées par la tempête Xynthia, certaines tours des remparts, des escaliers ; de nouvelles barrières de protection seront mises en place et le circuit de visite étendu…Le Centre des monuments nationaux fait appel, pour la restauration,  à des entreprises spécialisées agréées Monuments historiques qui dépêchent par exemple des professionnels de l’escalade pour les travaux les plus acrobatiques.
Que valoriser pour la remise en état de Carcassonne? La Cité dans sa configuration actuelle n’est pas celle du moyen-âge, mais l’œuvre de l’architecte Eugène Viollet-le-Duc qui l’a restaurée durant la seconde moitié du XIXe siècle, alors qu’elle était en grande partie en ruine. L’architecte Viollet-Le-Duc  a pris, comme à son habitude, beaucoup de liberté avec l’histoire et l’aspect de l’ancien château du Moyen-Age, et a décidé de couvrir avec une grande fantaisie les tours de nouvelles toitures d’ardoises, coniques, traditionnelles du nord de la France, ce qui a longtemps fait polémique. Mais « C’est cette identité qui est classée patrimoine mondial de l’humanité » », dit aujourd’hui l’administrateur du Château et des remparts, donc c’est bien la version « Viollet le Duc » qui sera restaurée. On peut aussi ajouter que l’image de Carcassone qui figure dans l’un des dix sites « à visiter » pour les touristes étrangers, hors Paris, serait changée brutalement et que les touristes seraient sans doute surpris par une nouvelle Cité, différente de celle dont ils se font une « représentation » avant leur arrivée. Et puis, où s’arrêter ? De Carnac à Arles ou  au Pont du Gard, doit-ont remettre en état les vestiges archéologiques « tels qu’ils étaient à l’origine », et reconstruire tout ou partie de ce qui a totalement disparu, souvent depuis des siècles, et se fier pour tout reconstituer à quelque rapport de fouilles archéologiques ou représentations improbables ?

Le débat sur la valorisation des sites via leur conservation et la restauration est toujours très animé! La plupart du temps, comme pour Carcassonne, c’est le bon sens qui l’emporte, en trouvant un équilibre entre « l’authenticité » et l’esthétique, les techniques, les moyens financiers disponibles..Enfin  la « fortune critique » du monument ou d’un ensemble de monuments est aussi décisive :  ce pourquoi il fut apprecié   à telle ou telle époque, ce pourquoi il a été décidé collectivement qu’il fallait le conserver en l’état, et même, comme Carcassonne, le labelliser.

Mais la Disneylandisation de Paris ou d’autres monuments n’est assurément pas pour demain. L’UNESCO mais aussi de nombreux Labels (1), un ensemble puissant de conservateurs, d’archéologues, d’administrateurs, de directions techniques de l’Etat et  des autres collectivités , de journalistes spécialisés, d’associations du Patrimoine et de défense du patrimoine, d’élus et d’historiens servent de garde-fou, aujourd’hui, à toute tentative de dénaturer les monuments à des fins touristiques ou des intérêts particuliers (Cf. La querelle de l’Ile-Saint-Louis à Paris, 2006-2010, ou celle de la programmation de l’Hôtel de la Marine..). Même Le Corbusier, dont les œuvres sont pourtant restées dans leur « jus » de l’après guerre, au siècle dernier,  a du mal à se faire classer « UNESCO ». Bref, les tours coniques de Carcassonne de Viollet le Duc, malgré son grand oeuvre, ne sont plus envisageables aujourd’hui, soyez rassurés!

(1)  Il existe aujourd’hui, en France, 14 principaux labels du patrimoine :  Petites cites de Caractère ; Label Fondation du patrimoine ; Patrimoine du xx siècle ; Routes historiques ;  Les plus beaux villages de France ; Villes et pays d’art et d’histoire ;Label du patrimoine européens ;3  Labels de l’UNESCO ;  label Val de Loire ;Les sites remarquables du Goût ; Jardins  Remarquables ;Label Grands  Sites de France…  Voir la présentation et les ressources  et coordonnées de ces Labels  sur ce blog


DES NEWS ! Cueillez dès aujourd’hui les roses de demain…
– Devant ce rigorisme ambiant, fêtons comme à l’habitude l’architecture contemporaine sur ce blog, car,  à ce ryhtme-là et avec une telle force de frappe et d’unanimité pour le patrimoine ancien,  Zaha Hadid ou  Rudy Ricciotti ne seront classés  ou labellisés qu’en 4300 ap.JC :

Bilbao for ever! A force de démontrer que le musée Guggenheim de Frank Gehry n’est pas à lui tout seul responsable du « Miracle » de Bilbao, petite ville portuaire reconvertie, grâce à dix années de réflexion, d’intelligence, de bons choix et d’élus remarquables, mea culpa, j’en ai presque oublié de saluer l’œuvre magnifique, fulgurante, de l’architecte. Retrouver la magnificence du musée de Bilbao, et n’écoutez jamais les critiques, surtout françaises, qui se désolent que le « spectaculaire » ait tant de succès aurpès des publics touristiques, que les architectures-phares emportent l’adhésion de tous, que les musées ou de nouveaux architectes produisent des miracles pour la fréquentation des sites culturels! Si le spectaculaire est magnifique, fulgurant et parfaitement fonctionnel, moi, je prends! Les yeux fermés, si j’ose dire… Et vous?

Milan, architecture contemporaine : un bel ouvrage récompensé La « tour horizontale » (132x16m) des agences d’architecture 5+1AA et Jean-Baptiste Pietri s’implante à l’une des deux extrémités de la foire de Milan, sur la commune de Rho. Ses 21.000 m2 accueilleront en 2010 les bureaux de la société italienne Sviluppo Sistema Fiera. http://www.lemoniteur.fr/157-realisations/article/actualite/858480-la-tour-horizontale-de-milan-recoit-l-international-architecture-award

LA VRAIE BONNE IDEE : si vous ne partez pas en vacances, allez vite mendier 25€ auprès de 10 membres de votre famille ou  de votre banda d’amis , ou encore, « à la québéquoise »,   auprès de vos commerçants préférés. Puis,   lisez le billet de Cédric, sur ce lien , et faites comme lui, qui est un homme jeune, sage et ultra compétent : passez un week-end à Lausanne dans le palace du Beau Rivage. Deux jours là-bas, avec un paysage sublime, une expo sublime – mais vous avez aussi le droit de ne rien faire – c’est beaucoup mieux qu’un mois ailleurs!

Arrivé en Inde, l'ami de Ken rit encore de la bonne blague du ministre français

KEN LE TOURISTE PARFAIT Ken, en ce beau milieu de l’été, travaillait dur. Un saut à Hong Kong pour finaliser un contrat, un dîner à New York le lendemain soir pour rassurer ses amis traders, un « coucou » à Los Angeles en fin de semaine pour embrasser le Petit chez son ex, Barbie : son emploi du temps ployait sous les dollars accumulés, qu’il fallait, en bon touriste parfait, qu’il dépense au plus vite dans le hôtels,  et les Congrès et le renouvellement de sa flotte de jets privés. Une chose pourtant le faisait sourire en permanence, et dès qu’il avait un petit coup de blues il s’efforçait d’y repenser pour rire à nouveau. Voilà, un ministre français avait déclaré que « les monuments et les vieilles pierres, en France, c’était moins bien que la gastronomie pour l’attractivité du pays». C’est simple, en lisant ça, tout le premier rang des first class du Paris-Hong Kong où il se trouvait – ils lisaient tous les mêmes choses en même temps, au décollage…-  avait été pris d’une telle crise de fou rire que même le pilote avait renoncé à décoller, entendant leur chahut, leurs hurlements de rires et les bris de leurs coupettes de champagne, chahut vite grossi par celui des 80 chinois hallucinés des rangs suivants qui avaient, après la traduction rapide de la phrase du ministre, fait chorale et hurlé de rire à leur tour…

 

Créer un itinéraire culturel en milieu rural

Ken et Daniel Buren au Palais Royal à Paris lundi dernier

C’est bon? Vous avez fait la liste la liste du petit patrimoine local environnant,  pour le valoriser en créant un nouvel itinéraire touristique ?

I – COMMENT S’Y PRENDRE ? Maintenant que les élus sont d’accord, que vous avez bien défini votre offre, que chaque petite église, lavoir, reste de rempart et ancienne fabrique du XIXéme siècle sont en ordre de marche pour recevoir du public, il vous faut choisir vos touristes préférés. Par exemple les clientèles à fidéliser (celles du département,de la région ou de la France entière… Ou encore celles dont rêvent les Comités régionaux ou départementaux du Tourisme pour happer de nouveaux visiteurs). Car « tout le monde ne viendra pas », soyez-en certains, comme ces touristes qui font juste une halte à Paris pendant leur tour d’Europe, ces jeunes sportifs qui n’aiment que le foot, ou encore cette petite famille dont les deux derniers sont trop jeunes pour marcher en forêt. Enfin à l’aide des ces premiers « profils » de visiteurs, vous pourrez peaufiner les différents services auxquels vous avez pensé, du circuit « Produits du terroir » aux boutiques de ventes de souvenirs pour le micro musée et la formation des guides en passant par l’application pour les des smartphones des plus jeunes..N’oubliez pas les Greeters, il n’y a aucune raison pour qu’ils n’existent qu’en milieu urbain ! ils sont le trait d’union entre les habitants et ceux qui ne font que passer, mais rêvent souvent d’une vraie  rencontre !

II – PAR OU COMMENCER ? Par les sous, comme d’habitude : calculer les revenus de l’investissement du futur itinéraire culturel, grâce aux différents postes à prendre en compte,  que ce soit pour l’offre (aménagement des chemins ; création de gîtes…)ou pour la  demande  (Benchmarking ( comparaison) avec des projets similaires comme ceux de  Saint Jacques de Compostelle en Espagne, du GR20 de Corse ou de la Route du baroque en Savoie.

III – HYPOTHESES DE CALCUL des retombées économiques pour un projet d’itinéraires du patrimoine local en milieu rural 1 – Hypothèses concernant l’offre :

Des itinéraires de 5 jours de marche en moyenne -5 gîtes d’étapes ou équivalent par itinéraire d’une capacité d’accueil de 12 personnes – Aménagement des chemins 1000 €/kmo Aménagement d’un gîte de 12 lits : 37.200 € – Investissements : 250.000 € – Entretien des chemins: 100 €/km par an  –  Entretien d’un gîte : 8% de l’investissement, soit : 3000 € par an – Coût moyen annuel d’un emploi : 30.000 € en masse salariale

2 – Hypothèses concernant la demande fréquentation estimée à 4 mois par an à pleine capacité mi-mai à mi-septembre. En fait la clientèle est étalée dans l’année — Répartition par origine : 85% de clientèle apportant une valeur ajoutée — pourcentage d’étrangers  35% ; –  de nationaux extérieurs à la région : 50% – Dépense moyenne par randonneur par jour : 35 €, (cette moyenne pondérée recouvre toute la gamme des usagers, des campeurs aux marcheurs hébergés  en gîtes de standing, de la clientèle autonome à celle qui fait appel à un service de transport de bagages). Ce montant est ainsi réparti comme suit :• Hébergement 17 €• Restauration 14 €• Transport et divers  4 €o Valeur ajoutée en % des dépenses journalières : 55%, soit 19 € par personne.

3 – Résultats : • Fréquentation sur un itinéraire : 6600 nuitées par an, à partir de la 6ème année ; A titre de comparaison, ce montant représente, rapporté à une étape, environ le quart de la fréquentation moyenne sur une étape du chemin du Puy à Compostelle.• Fréquentation sur 5 itinéraires thématiques : 33.000 nuitées/anDépenses des visiteurs étrangers à l’aire d’étude : 982.000 €/an• Valeur ajoutée à l’économie locale : 536.000 €/an• Bilan  des emplois emplois directs Services, hébergement, restauration, produits du terroir, guides : 21 emplois- Il s’agit de création d’emplois ou du maintien d’emplois existants grâce à cette nouvelle clientèle : ce qui éviterait notamment la fermeture à terme de certains commerces et services (épiceries, restaurants dans les bourgs en déclin)Ne sont pas comptabilisées ici les activités temporaires liées aux investissements.-  Bilan des emplois indirects : Entretien des nouveaux chemins et des bâtiments  3 emplois  –  soit au total : 24 emplois –

Bilan des calculs : le taux de rentabilité interne du projet (TRI),  calculé sur une durée de 15 ans, atteint 25%, niveau relativement élevé pour un investissement public.

IV – TOURISME ET RETOMBEES LOCALES (Suite et fin du billet précédent a/s de l’OCDE)La force d’attractivité du  tourisme culturel est étroitement liée à ses apports pour les populations locales. Selon le National Trust for Historic Preservation aux États-Unis, le tourisme culturel peut avoir peut avoir les retombées suivantes :- Créer un nouvel intérêt, une nouvelle image, une notoriété- Créer des emplois et des entreprises.- Augmenter les recettes fiscales.- Diversifier l’économie locale.- Susciter des occasions de partenariat.- Attirer des visiteurs s’intéressant à l’histoire et à la préservation du  patrimoine.- Augmenter les recettes engendrées par l’attrait historique.- Assurer la préservation des traditions et de la culture locale.- Engendrer des investissements locaux dans les ressources historiques.- Susciter la fierté de la collectivité vis-à-vis de son patrimoine.Les inconvénients méritent aussi d’être soulignés : hausse du coût du foncier ; nouvelles pollutions ; fin de la tranquillité présumée en milieu rural.Pour le secteur Culturel, les avis sont partagés : les retombées seraient plutôt un miroir aux alouettes car les bénéfices qui sont redistribués et ne la concerne pas directement. La Culture servirait d’attrait, serait « instrumentalisée », mais n’en « retirerait » aucun avantage. D’autres acteurs culturels, bien plus nombreux, sont plus positifs, assurant, entre autres arguments, que ces retombées assurent aux jeunes le « maintien au pays », ou que le développement culturel est bien réel (Cf.Festivals de Marciac, d’Uzès…).

V – DES LECTURES POUR COMPLETER VOS CONNAISSANCES :

– Culture, Tourisme et Développement, sous la direction de Claude Origet du Cluzeau, Ed. de l’Harmattan, 2009-2011 : la meilleure analyse du sujet !

Calcul du risque dans les investissements publics rapport du Centre d’analyse stratégique publié le 18 juillet 2011:

– Documents d’urbanisme pour les sites Natura 2000A compter du 1er mai 2011 et en application de l’article R.414-19 du Code de l’environnement, les documents soumis à évaluation environnementale au titre de la directive n° 2001/42 du 27 juin 2001 (dite directive « Plan programme ») , comme les documents de planification, sont également redevables d’une évaluation de leurs incidences sur les sites Natura 2000. ( D. Gerbeau- 26/07/2011-Gazette des Communes). Un   Guide méthodologique devrait apraitre bientôt, mais pour l’instant il faudra se contenter de la réponse à la question  ministérielle :

KEN LE TOURISTE PARFAIT Buren, Venet …Ken avait des amis adorables, en France, et il trouvait toujours bizarre que les français ne les connaissent pas très bien. C’est vrai que Venet (Photo d’une oeuvre avec Ken ci-contre) passait son temps à New York..Mais pour l’heure, ils avaient fait ensemble une surprise à Barbie, en commandant la chambre éphémère du Plaza qui avait été livrée  ce matin dans la propriété du Var de Venet! La dernière fois qu’il était venu en France, destination rare pour ses affaires mais qu’il appréciait pour les « sorties culturelles », Barbie, son ex, lui avait dit qu’ »elle reviendrait en France si elle était mieux logée »…Du coup, en Touriste Parfait, il avait conjugué le Tourisme d’Affaire, le Tourisme de Loisirs, le Tourisme de Bien Etre et le Tourisme Familial, et hop, après 2 jours de palaces et de vols, il était arrivé à temps, voyez plutôt :

 

La Chambre éphémère créée par le Plaza!

Photo du Haut : Ken et son ami Daniel Buren, le meilleur artiste français, né en 1938. Ici nos deux compères posent devant les rayures de 8,7cm de large, aux couleurs alternées de blanc et de taupe, que Buren a placé sous chaque marche de l’escalier !!!.  visite virtuelle du ministère de la culture, accès à l’oeuvre de Buren, aux jardins du palais royal, à la vue sur les toits et à la visite de tous les bâtiments.

L’impact de la Culture sur le Tourisme

Ken au Sultanat d'Oman. Le Shangri La's Barr Al Jissah Resort § Spa, Mascate

Alors ces vacances? Vous prendrez bien un petit verre de Tourisme Culturel avec moi, pour un apéro-étude OCDE,  que je vous promets être aussi réjouissant qu’un coucher de soleil sur le banc d’Argain,  une balade dans les Alpes au petit matin avec un amoureux  ou encore votre « Surtout ne rien faire!  » favori d’un dimanche matin à Paris.

MON APERO EUPHORISANT : voilà, les proportions sont simples : 100% d’avis éclairés et enthousiastes sur le Tourisme Culturel  et un zeste d’espoir, car si l’étude concerne surtout les USA, ou le Canada, deux pays qui ont comme d’habitude 10 ans d’avance pour évaluer  un marché, peut-être que les institutionnels français se rangeront-ils un jour  à ces avis,  avant cent ans? :-). Voilà leur résumé :   «  Plus de 50 % de l’activité touristique en Europe est générée par le patrimoine culturel et le tourisme culturel devrait être la composante du secteur du tourisme à connaître la plus forte croissance », affirment L’OCDE   et l’étude  canadienne. L’étude analyse le « comment » et le « pourquoi? » le  Tourisme Culturel est l’avenir du Tourisme. Meilleure image d’une destination, meilleure représentation d’un pays, de son identité, mais aussi de son actualité grâce à la création artistique, la culture en France peut  fidéliser les visiteurs du monde entier et de les transformer en ambassadeurs de leur expérience.  Un chapitre aborde aussi les pratiques et stratégies des Creative Cities. Voici des extraits de l’étude, sortistout chauds  du  texte intégral ( Voir le sommaire complet en fin de billet).

I – LE MARIAGE CULTURE ET TOURISME Le lien de plus en plus étroit entre culture et tourisme est renforcé par un certain nombre de facteurs . Du côté de la demande : 1 – L’intérêt  croissant pour la culture, notamment en temps que source d’identité et de différentiation face à la mondialisation. 2- L’augmentation du capital culturel,  renforcée par la hausse du niveau d’éducation.3 –  Le vieillissement des populations dans les régions développées. 4 – Les modes de consommation postmodernes, mettant l’accent sur l’épanouissement personnel plutôt que sur le matérialisme. 5 –  Une envie de vivre des formes d’expériences directes (« découvrir la vraie vie » plutôt que se contenter de visiter). 6–  L’importance croissante de la culture immatérielle et le rôle de l’image et de l’atmosphère.7 –  La mobilité accrue permettant d’avoir plus facilement accès à d’autres cultures.Du côté de l’offre: 1- Le développement du tourisme culturel pour  renforcer emploi et revenus. 2– Le tourisme culturel a été considéré comme un marché de croissance ainsi que comme une forme de tourisme « de qualité ».3-Une offre culturelle  de plus en plus fournie liée au développement régional.4– La disponibilité de plus en plus grande des informations sur la culture et le tourisme par le biais des nouvelles technologies.5– L’émergence de nouveaux pays et régions ayant à cœur de se constituer une identité distincte (voir, par  exemple, l’influence des nouveaux États indépendants d’Europe centrale et orientale). 6– L’envie de projeter l’image des régions et pays à l’extérieur. 7– Les  problèmes de financement des activités culturelles liés à l’accroissement de l’offre culturelle.

II – LES TOURISTES AMERICAINS  GOURMANDS DE CULTURE


L’étude canadienne fait état d’une forte corrélation entre la consommation d’arts plastiques et de sites patrimoniaux. Plus de 50 % des visiteurs américains amateurs d’art ont également visité des musées et 50 % des festivals. Cette  corrélation est également forte entre les touristes appréciant les arts plastiques et ceux qui sont amateurs de vin/de gastronomie. Les passionnés d’arts plastiques ont également une propension à s’intéresser aux arts vivants. Aux États-Unis, les enquêtes consacrées aux « voyageurs amateurs d’histoire/de culture » montrent que 30 %  des touristes américains sont influencés,  lorsqu’ils choisissent une destination, par une manifestation ou une activité artistique, culturelle ou patrimoniale précise. Le volume de voyages à caractère historique/culturel s’est accru de 13 % de 1996 à 2002, passant de 192.4 millions à 216.8 millions de personnes/voyages, soit un rythme de croissance légèrement plus rapide que celui de l’ensemble des voyages intérieurs. Le rôle important de l’art et du patrimoine culturel est également confirmé par une étude sur le marché provenant du Canada, selon laquelle près de 100 millions de voyages effectués par des résidents américains en 2003 étaient liés à la culture, ce qui représente 50 % du total :

 

III-LE TOURISME CULTUREL, UN PUISSANT MOTEUR ECONOMIQUE Le duo du tourisme et de la culture est donc un moteur économique extrêmement puissant. Selon Europa Nostra (2005), « plus de 50 % de l’activité touristique en Europe est générée par le patrimoine culturel et le tourisme culturel devrait être la composante du secteur du tourisme à connaître la plus forte croissance ». On peut trouver ailleurs d’autres appréciations tout aussi positives. Elles s’appuient généralement sur les estimations de l’Organisation mondiale du tourisme de l’ONU(OMT) selon lesquelles le tourisme culturel représente 40 % (tableau 2.2) du tourisme international (Richards, 2007)Par voie de conséquence, la culture est de plus en plus utilisée comme l’un des aspects du produit touristique et des stratégies visant à mettre en valeur l’image des destinations. Le tourisme a été intégré dans les stratégies de développement culturel afin de valoriser le patrimoine culturel et de soutenir la production culturelle. Cette synergie entre tourisme et culture est considérée comme l’une des principales raisons incitant à favoriser le renforcement des liens directs entre ces deux composantes. Ces liens sont d’autant plus puissants du fait de l’importance croissante  du tourisme et de la culture pour les économies dans le monde entier. L’OCDE estime que le tourisme international représentait quelque 30 % des exportations mondiales de services en 2006 (OCDE 2008). De même, il est de plus en plus admis que la culture et la créativité sont des  vecteurs économiques importants. Selon une étude de l’OCDE consacrée à l’importance économique de la culture dans plusieurs grandes économies, la valeur des secteurs culturels représentait de 3 % à 6 % de l’économie totale.


IV – CE DONT VOUS VOUS PRIVEZ EN IGNORANT LE TOURISME CULTUREL Le tourisme culturel est particulièrement attractif car il peut avoir toutes sortes d’avantages pour les populations locales. Selon le  National Trust for Historic Preservation aux États-Unis, il peut notamment avoir les retombées suivantes :• créer des emplois et des entreprises.• augmenter les recettes fiscales.• diversifier l’économie locale.• susciter des occasions de partenariat.• attirer des visiteurs s’intéressant à l’histoire et à la préservation du  patrimoine.• augmenter les recettes engendrées par l’attrait historique.• assurer la préservation des traditions et de la culture locale.• engendrer des investissements locaux dans les ressources historiques.• susciter la fierté de la collectivité vis-à-vis de son patrimoine.• mieux faire connaître l’importance du site ou de la région.

V – UNE CONCLUSION QUE L’ON AIME :   Du fait des retombées culturelles, économiques et sociales générales, les  politiques publiques visant à promouvoir les liens entre culture et  tourisme  ou le développement  plus ciblé du « tourisme culturel »  se sont imposées comme une évidence à l’échelon  continental,  national ou régional. Ainsi, en Europe, la Commission européenne promeut le tourisme culturel afin de conforter « l’unité dans la diversité » de la population européenne. Voyager pour découvrir la culture de l’autre permet aux touristes et à leurs hôtes d’apprécier les différences culturelles ainsi que leurs liens culturels sous-jacents.  L’Australie et  le Canada ont relié la culture et  le  tourisme  au développement d’opportunités économiques pour les peuples autochtones. En Afrique en Amérique latine et en Asie, le tourisme culturel est souvent considéré comme un moyen de  mettre en valeur la conservation du patrimoine aussi bien que d’augmenter les revenus des populations locales (Richards, 2007).

VI – TABLE DES MATIÈRES de l’Etude OCDE RENFORCER  L’ATTRACTIVITE DES DESTINATIONS GRACE  AUX RESSOURCES  CULTURELLES

– Rôle et influence de la culture et du tourisme sur l’attractivité Culture et tourisme : un lien qui se renforce-p. 15

– Problèmes de définition-p.20

– Culture et tourisme, facteurs d’attractivité et de compétitivité régionales-p.24

– La culture, facteur de compétitivité des destinations créatives-p.30

– Tourisme et créativité-p. 33

– Politiques et programmes internationaux en faveur de la culture et du tourisme-p. 36

– Contexte en termes d’action publique.p.36

– Objectifs en termes d’action publique-p.43

– Mise en œuvre -p.45

– Résultats et évaluation-p. 60

– Conclusions, implications pour l’action des pouvoirs publics et défis à long terme-p. 67

– Implications pour l’action des pouvoirs publics-p. 69

– Défis à long terme-p.72

POUR EN SAVOIR  PLUS : LIRE TOUTE  L’ETUDE EN LIGNE : OECD (2009),  The Impact of Culture on Tourism– L’OCDE (en anglais OECD : Organisation for Economic Co-operation and Development ) compte 34 pays membres, regroupe plusieurs centaines d’experts dans ses centres de recherche et publie fréquemment des études économiques — analyses, prévisions et recommandations de politique économique — et des statistiques, principalement concernant ses pays membres.

Ken en Corse, Hôtel de la Signoria, face à Calvi. (Photo volée…)

KEN LE TOURISTE PARFAIT Ken s’amusait beaucoup avec son nouvel avion privé. En bon Touriste Parfait, il sillonnait le monde, ses nations, ses continents, toujours entre deux palaces inouis et trois portables, quatre rendez-vous d’affaire par jour, au minimum, et des millions de bénéfices à la clef. Et il rêvait, parfois. Pourquoi n’était –il pas devenu peintre, sculpteur ou simplement universitaire? Barbie, son ex, lui fit un texto d’enfer : « Et si nous allions à Capri, my Dear ? ».Texto Ken: «  D’ac, mais alors aussi Herculanum, Pompei et Amalfi ? »- Texto Barbie Chérie : « Yes my Love ! ».  Cette fille était épatante, toujours partie pour de nouvelles aventures! Il regarda d’un air attendri sa lourde valise, la plus petite, pourtant, remplie à ras bord de dollars : enfin, pensa-t-il, un bagage en moins sous peu, et il appela le Danieli à Venise pour y faire « étape ».