L’ouvrage « Tourisme Culturel » vient de sortir!

La couverture du livre des Editions Territorial

Une très bonne nouvelle cette semaine :  la parution du livre que j’ai rédigé cet été pendant que vous vous doriez au soleil ou faisiez vos courses sous la pluie en Bretagne…

C’est un livre très sérieux, une Somme,  en quelque sorte, de tout ce que l’on doit faire pour bien comprendre le Tourisme Culturel aujourd’hui, le mettre en oeuvre très facilement et  faire son deuil des appréhensions ou des idées reçues sur le sujet.

L’idée était avant tout de rendre service aux acteurs du Tourisme et de la Culture, de simplifier cet assemblage sans fin des deux filières, de clarifier les relations et les rôles des professionnels et, si possible, de convaincre les élus!

Lisez vite ci-dessous la publicité des Editions Territorial, le sommaire résumé  et les premières réactions des lecteurs! Et cotisez-vous, car l’ouvrage est un peu cher, à mon avis,  pour les petits budgets -69 euros!- un chiffre plein de promesses, certes, mais il faudra pour quelques uns se passer de sandwiches ou attendre les étrennes de Noël…Ou encore se « prêter  » l’ouvrage, inciter la bibliothèque locale à en acquérir un exemplaire, le recopier, trouver un mécène pour vous l’offrir,  etc…Je sais que vous n’êtes jamais à court de bonnes idées, et je vous fais confiance pour imaginer mille solutions. Bonne lecture, et continuons à partager nos idées en ligne!

I – LE TOURISME CULTUREL  aux Editions  Territorial Numéro 700 : Economie, Tourisme Un ouvrage de Mme Évelyne Lehalle ISBN13 : 978-2-8186-0249-2 -Oct.2011 – ISBN version numérique : 978-2-8186-0250-8 –  200 Pages. Coordination éditoriale: François Perroy (Emotio Tourisme).

II – DE QUOI S’AGIT-IL?
Quels sont aujourd’hui les enjeux du tourisme culturel ? Quelles stratégies conduire pour le développement des territoires, leur attractivité, leur créativité ? Quelles méthodes d’ingénierie, quelles compétences faut-il croiser pour réussir ?

La visite culturelle et le séjour touristiques connaissent aujourd’hui un réel rayonnement et de profondes mutations, avec l’arrivée de nouveaux visiteurs, des pratiques de voyage en évolution, ou encore les usages des nouvelles technologies pour préparer un séjour. Illustré de nombreux exemples au plus près du terrain en France et à l’étranger, cet ouvrage présente des solutions pour « travailler ensemble » et améliorer la fréquentation des sites, lieux et événements culturels…
Evelyne Lehalle a aussi invité  des professionnels-experts pour qu’ils résument, dans leur spécialité,   l’essentiel du Comment penser le Tourisme Culturel aujourd’hui et comment faire? : Samuel Bausson, Webmaster du Museum de Toulouse; Georges Buisson, qui témoigne de son expérience à  la Maison de Gorges Sand; Marie-Laure Desmet, excellente spécialiste du Tourisme Urbain; Xavier Dalloz, Représentant de la France au CES de Miami et à Phocus Wright; Cédric Dupont, brillant expert de la communication multi-canal (Agence Senses Makers), Philippe Fabry, pour le e-tourisme institutionnel et les Offices de Tourisme de demain; Sylvie Huron, Présidente des Greeters de Nantes; Laurent Kilani, Directeur de la Cellule, Coopérative de Spectacle vivant en milieu rural et Corinne Lespinasse Taraba, Experte en marketing appliqué à une  destination culturelle.

III – LE SOMMAIRE, en RESUME

– 1 – Le partenariat entre le Tourisme et la Culture

– Le tourisme culturel : enjeux et cadrages

– L’impact de la culture sur le tourisme

– L’environnement institutionnel et la répartition des compétences

– Intégrer la culture dans les stratégies locales

– 2-  Créer et valoriser une offre de tourisme culturel

– L’accueil et la fréquentation des sites et des événements

– Planning et répartition des tâches entre tourisme et culture

– Monter un nouveau produit touristique et culturel

– Les « Pass Culture Tourisme »

– Nouvelles technologies et tourisme culturel

– La communication multi-canal

– 3- Le tourisme culturel à l’horizon 2020

Reconstruire la compétitivité des acteurs du tourisme dans un monde globalement numérique et massivement interconnecté.

– L’impact des TIC sur les stratégies, les métiers et les organigrammes

– La France, région créative en 2020 ?
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FAIRE CONNAITRE LA PUBLICATION  « TOURISME CULTUREL » : si vous avez 5 minutes, et si vous aimez ce blog, envoyez cette page à vos amis, vos réseaux sociaux, professionnels, merci par avance!
– COMMANDER L’OUVRAGE aux  Editions Territorial (69€) par courrier : voir les coordonnées des Editions en cliquant ici OU COMMANDER EN LIGNE en cliquant . (Règlement par CB, chèque bancaire ou mandat administratif)
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Ken, le Touriste Parfait, a dit hier " Génial, ce bouquin! Mais Evelyne n'a pas osé me le dédicacer, sniff..."

 

LES PREMIERES REACTIONS DES LECTEURS!

L'Aga Khan,en sifflotant dans sa salle de bain au château de Chantilly ( 2éme fenêtre sur la gauche...) a dit "Super, pour notre futur hôtel de Luxe, ça marche pour moi, il y a TOUT dans ce livre!!!"

La Joconde est complètment baba "Ma che libro!!! Io non ci credo, è veramente perfetto, bravo Evelyne!"

Le Canard du bain d'Emma a dit "Nooooon! Je vais nager dans le bonheur!"

Les ados aussi sont très élogieux, même s'ils boudent, comme à leur ordinaire, ils ont juste dit "Trop fort!!!"

Enfin un collectionneur nous a envoyé ce message : "Vous savez quoi, chère Madame? Ce bouquin va changer ma vie, je vais ouvrir un musée, du coup!"Bon, les réactions à mon livre sont donc toutes unanimes et excellentes, même si, comme d'habitude, chacun voit midi à sa porte...BONNE SEMAINE A TOUTES ET A TOUS, et n'oubliez pas de vous amuser!!

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Les crédits-photos : Le Château de Chantilly a été photographié par  Martine Savart pour Le Journal des arts; La Joconde  était en promenade dans « l’Art de Léonard, coll. Salut l’Artiste! Ed. du Seuil » – Le Collectionneur c’est Josef Herman, chez lui, à Londres, dit  RA number 48, automne 1995, Royal Academy-Les ados sont tout droit sortis du Catalogue de Remix, exposition du Musée des beaux Arts de Nantes, et c’est Jennifer Bornstein qui les a surpris avec son appareil photo!

Décentralisation : Le Lot comme modèle!

KEN DEVANT SA NOUVELLE"TABLE AU KILOMETRE" SIGNEE PAR JEAN NOUVEL.

Qui veut vraiment la décentralisation en France ? Personne. L’Etat ? Evidemment que non. Les élus ? Seulement dans leurs jours de mauvaise humeur. La Droite ? Elle n’a pas fait grand chose depuis 10 ans, tout comme la Gauche en 2002 ou depuis  les lois Defferre des années 1981-83. A l’heure de la Réforme territoriale, de la création de nouvelles métropoles et de pôles métropolitains, de nouveaux conseillers, d’une élection présidentielle, peut-être faudrait –il revenir aux fondamentaux, comme  cette décentralisation considérée par les plus sages comme la mère de toutes les réformes ? Et cesser de s’abriter derrière des mots-valises pour y renoncer, comme ce Vive  l’Intérêt Général ! concept inconnu des restes du monde  qui lui préfèrent l’intérêt commun, là la fois plus humble et plus pragmatique ; cet étendard à majuscules  ne sert, au fond, qu’à l’Etat lorsque celui-ci ne veut pas donner un gramme de son pouvoir aux Elus. Pas un gramme de plus, donc,  aux populations, pourtant largement majeures aujourd’hui. Car, il faut en convenir, ce sont elles qui inventent, qui innovent, qui régénèrent le pays. Malgré les pesanteurs du sommet, et souvent « en douce »…

I – LA PLUS GRANDE SURPRISE DE L’ANNEE : un département , le Lot, ose demander aujourd’hui un brin de pouvoir. Le Lot, déjà  partie prenante d’ expérimentations depuis des années, fait  une action aussi exemplaire que passée sous  silence, une véritable révolution dans les prises de décisions, et, en témoignent les textes ci-dessous, il est en train de gagner ! Inoui, inédit : son patrimoine, celui qui  n’appartenant pas à l’Etat,  va relever de ses décisions pour quelques années! Le Lot va pouvoir décider de  l’entretien et de la restauration du patrimoine inscrit sur son territoire !

Vous, mes amis canadiens qui me lisez, allez avoir du mal à comprendre. Car  voilà une exception, une particularité française : chez nous c’est encore le siècle de  Louis XIV. Seul le pouvoir central, qui possède  de plus  les plus beaux monuments et  les plus belles collections des musées,  peut décider de l’avenir du patrimoine qui ne lui appartient pas dans les régions,  de sa conservation, de son entretien, de sa restauration,de  valider ses inventaires, etc… . Par parenthèse, cela montre que, encore aujourd’hui,  l’Etat se méfie toujours des régions et que nous sommes peu démocrates:    seule une « élite éclairée » de l’Etat,  super bien organisée,  semble avoir l’exclusivité de certaines compétences, grâce  a ses grandes écoles , comme l’Institut du Patrimoine), ses Grands Commis, ses Préfets, ses Hauts Quelque Chose ( Commissaires, conseils…) qui tous veillent au quotidien à la bonne marche du système. Impensable, nous le disons à nouveau,  pour les 9/10émes des habitants de la planète, certes,  mais vrai en France.  UN EXEMPLE CULTUREL ? Même si un architecte, dans une ville une région,  a une excellente formation « monuments historiques », la même que celle de son copain de l’Etat, il est supposé plus niais , plus incompétent s’il n’a pas le « Label Etat » (Diplôme, nomination…) . René Rizzardo, un fin décentralisateur,  se demandait souvent pourquoi, depuis des siècles, les professionnels de l’Etat n’avaient pas réussi à apprendre au quotidien  leurs connaissances et savoir-faire  à leurs collègues des régions. Mais René était un peu malicieux, et préférait toujours  l’humour au désespoir.

II – LA VERITABLE DEFINITION DE LA DECENTRALISATION Comment ne pas confondre « décentralisation, délocalisation, déconcentration, coopération Etat/Collectivités territoriales » ?Même si ces questions de vocabulaire sont dans la loi, ces définitions sont  juste introuvables,  ou presque, donc  je résume : la décentralisation est un transfert d’un  pouvoir que détient vers une collectivité teritoirale ( Commune, département ou région).

Ce n’est pas une « déconcentration » ( on donne des crédits de l’Etat central  aux représentants de l’Etat installés dans les régions…) ; ce n’est pas  une « délocalisation », comme le Louvre à Lens ou le Centre Pompidou à Metz,ou  le MUCEM, musée des civilisations de Marseille,  qui ouvrira en 2013 ! Encore moins une « coopération » ou collaboration,  comme le propose  le dernier rapport sur le sujet , rapport très  faible pour la délégation de compétences. Eh non,la vraie décentralisation est tout autre chose, et, pour le MUCEM décentralisé,  il eût fallut donner les collections à la Ville de Marseille, en plus de leur gestion.. Si l’Etat garde la propriété des collections, il garde  toutes les  décisions accompagnant cette propriété, – conservation/entretien/restauration/recherche/inventaire, etc..qui ne sont mises en œuvre que par le personnel de l’Etat.
III – AU LOT, NOUS DISONS : CHAPEAU !!!Les documents ci-dessous en témoignent : ce département ne veut pas gérer le patrimoine de l’Etat, mais, même pour son  patrimoine n’appartenant pas à l’Etat, il lui faut une « autorisation » de l’Etat pour s’en occuper. Et pour s’en occuper,  même de façon expérimentale, encadrée ( convention),et  éphémère. Et cette autorisation, si je lis bien, sera redonnée par l’Etat avec un an de retard.  Par crainte que cette mini-expérience ( un département sur 90…)  ne fasse tâche d’huile sur les autres départements. Et malgré une très bonne évaluation de 2007 à 2010.  On croit rêver !
De tels témoignages de la défiance et de la superbe de l ’Etat, de sa méfiance envers  les élus ,  les gens qui les élisent, sont assez incroyables, mais vrais. Comme si l’Etat ne se trompait jamais, ne variait jamais. Car les craintes de l’Etat envers les  élus sont toujours les mêmes : « clientélisme », rupture lorsque de nouvelles têtes sont  élues. l’Etat n’agirait jamais, quant à lui,  pour gagner du pouvoir ? Pour garder sa place au soleil ? L’Etat ne varierait jamais dans ses politiques ? Jamais ? Ah bon…Je dois lire les journaux de travers…J’ai dû lire toute  l’Histoire du pays de travers, aussi…

IV – L’ARTICLE DE LA GAZETTE DES COMMUNES :il n’y a eu que très peu de buzz pour cette nouvelle, donc nous remercions la Gazette des Communes et quelques revues de presse d’en avoir parlé, et nous présentons in extenso  l’article de La Gazette ici. ( Article de C. Wanaverbecq, publié en ligne  le 20/10/2011) :
« Le Lot obtient un sursis pour gérer les crédits de l’Etat dédiés à l’entretien et à la restauration du patrimoine. Les conseillers généraux du Lot, réunis en assemblée plénière à Cahors lundi 17 octobre 2011, ont approuvé le projet d’avenant prolongeant sur la seule année 2011 la convention d’expérimentation de gestion déléguée des crédits de l’Etat pour la restauration et l’entretien des monuments historiques.Devraient suivre dans les prochains jours la signature du document par le préfet du Lot et le versement de 550 000 euros, mandatés de la direction régionale des affaires culturelles (Drac) au département, sur la même base que la convention signée le 21 décembre 2007 pour la période 2007-2010.A l’époque, le conseil général a été la seule collectivité en France à répondre à l’appel à candidature de l’Etat pour expérimenter, dans le cadre de la loi du 13 août 2004, la gestion déléguée de crédits affectés « à l’entretien et à la restauration des immeubles, orgues et objets mobiliers classés ou inscrits n’appartenant pas à l’Etat ou à ses établissements publics ». Sur la période, l’Etat a apporté 550 000 euros de crédits par an. Le conseil général du Lot mettait 300 000 euros dans le pot commun.Un an d’incertitudes – La signature prochaine de l’avenant mettra fin à un an d’incertitudes, depuis l’arrivée à échéance, le 31 décembre 2010, de la convention.Le 1er mars 2011, accompagné du préfet du Lot et du directeur régional des affaires culturelles de Midi-Pyrénées, le président du conseil général Gérard Miquel (PS) a été reçu par le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand. Ce dernier a reconnu le bilan positif de l’expérimentation, qui a permis une bonne consommation des crédits grâce à la mise en place d’un travail « de co-instruction en toute transparence »(1). Depuis, plus rien. Le rapport élogieux réalisé par l’inspectrice générale des Monuments historiques n’a pas été présenté à l’Assemblée nationale, alors que la loi du 13 août 2004 l’impose.Crainte d’un engouement – Selon des proches du dossier, le ministère de la Culture tergiverserait à s’engager, redoutant que d’autres collectivités veuillent s’inscrire dans la procédure. Par ailleurs, le contexte financier contraint actuel ne permet pas à l’Etat de s’engager sur des montants.Lors de la commission permanente du 18 novembre, le département va relancer les 80 projets de restauration ou d’entretien, arrêtés depuis le dernier comité de programmation de janvier 2011.Fort des acquis de l’expérimentation, il reste aussi sur le principe d’obtenir une convention 2012-2014 et la poursuite du transfert de crédits sur trois exercices. « Si cela a été possible pour 2011, on ne voit pas pourquoi ce ne serait pas possible en 2012 », estime Nicolas Bru, chargé de mission patrimoine et conservateur des antiquités et objets d’art. »

V – POUR COPIER LE LOT et sa décentralisation : 1 – Le comité de programmation est Présidé par le vice-président du conseil général du Lot en charge du patrimoine, et  comprend le Drac, les inspecteurs généraux des monuments historiques, le conservateur régional des monuments historiques, le chef du Service départemental des services du patrimoine (Sdap), le conservateur départemental des antiquités et objets d’art du Lot, les architectes en chef des monuments historiques, la direction de la culture et de l’audiovisuel du conseil régional de Midi-Pyrénées, et les services du conseil général du Lot.Voir l’article de la Gazette des Communes en cliquant ici.

2 – Voir le Rapport d ‘évaluation, CONSEIL GENERAL,Séance du 17 octobre 2011POLITIQUE EN FAVEUR DE LA CULTURE ET DU PATRIMOINE, Avenant à la convention d’expérimentation de la gestion des crédits d’entretien et de restauration des monuments historiques

Le nouveau job de Ken le Touriste Parfait : tester les nouveaux yachts à Monaco!

KEN LE TOURISTE PARFAIT Ken ne comprenait évidemment rien aux questions de décentralisation, tout occupé à des choses plus importantes pour tenir son rang de touriste parfait : être riche à millions, le cacher en ce moment, mais, perfection oblige, s’évertuer à poursuivre ses affaires, fréquenter les palaces avec assiduité et faire le tour du monde plusieurs fois par mois en jet ou grandes lignes des meilleurs compagnies aériennes.Et dépenser sur place! Ce nouveau job, après son divorce avec Barbie chérie (divorce  largement décidé par Mattel, son entreprise mère), lui apportait chaque année de nouveaux plaisirs : l’industrie touristique créait chaque jour de nouvelles destinations, de nouveaux palaces, de nouveaux plaisirs. Il n’était plus ce freluquet un peu palôt des années 60, il était devenu le chéri du marketing, qui testait tous ses nouveaux produits avec lui, comme ce joli bateau avec une joli dame, à Monaco…

 

En avant la musique!

Bali, côte sud...Pendant que vous travaillez dur, Ken prend la pose devant sa villa d'Uluwatu d'Alila, suspendue au dessus des vagues de l'Océan Indien...

Et si l’on parlait des musiques actuelles, de leurs « back office », de leurs Festivals et de leurs nouveaux modèles économiques ?Et si vous   visitiez  l’excellent site professionnel de l’IRMA pour mieux comprendre les enjeux actuels des professionnels? Jazz, Rock, musiques populaires ou traditionnelles : les acteurs des musiques actuelles ont une énergie à nulle autre pareille dans les différents domaines de la culture. La souplesse, la créativité, la débrouille, aussi, voilà un milieu professionnel très intéressant, et qui n’a peur de rien. Rien de tel, pour les professionnels du tourisme, qui souhaitent toujours renouveler régulièrement leur offre culturelle, que de prendre le pouls de ces professions!

– Les questions de la filière : Y-a-t-il trop d’artistes ? Sommes-nous en surproduction ? Trop de musique tuera-t-il la musique ? Quelle est la place et le statut de l’artiste aujourd’hui ? L’intervention des pouvoirs publics la-t-elle ’influence bénéfique ou pernicieuse ? L’emploi artistique est-il soluble dans les aides à la création ?Est-on obligé de chanter en anglais ?Peut-on produire dans la langue locale ? Quelle solution face à la mondialisation du marché y compris désormais dans le monde du spectacle vivant ? Problème de la langue et de la circulation des œuvres et des spectacles ? ? La problématique des visas et de la circulation des artistes ?Les évolutions des métiers : disque, scène, distributeurs, systèmes de diffusion ? Nouveau public, nouveaux comportements, nouveaux goûts ? Quelle est la valeur de la musique aujourd’hui ?Organisation capitalistique du métier, en particulier avec l’arrivée de « Marques» (Live Nation, Arena…) .Toutes ces questions étaient déjà évoquées à Bourges dès  2009,  et l’IRMA a dû aussi les évoquer en coulisses les 21 et 22 octobre derniers, au MaMA,  The international professionnal Music Event.

Avec de nouvelles questions: les médias musicaux spécialisés et diversité musicale face à la révolution numérique ? Festivals et tourneurs : trouver de nouveaux terrains d’entente ? La pédagogie : un enjeu vital pour la musique à l’heure de la mise en place de l’Hadopi ? Pourquoi la scène ne sauvera pas la création musicale ? Voici donc un texte que vos retrouverez in extenso sur le site de l’IRMA, pour vous faire une première idée sur une interrogation majeure, celle de la dimension « économie et fréquentation » des Festivals de musiques actuelles, aujourd’hui (1).

I – FINANCEMENTS DES FESTIVALS

« Dans un contexte de crise de l’industrie phonographique, la filière musicale s’est recentrée sur le spectacle depuis plusieurs années. Cela signifie-t-il pour autant que les festivals gagnent davantage d’argent, qu’ils sont rentables, et que leurs horizons sont sans nuage ? Entre popularité croissante, augmentation des coûts et baisse des subventions publiques, tout n’est pourtant pas si rose, et la structure de financement de ces événements connaît depuis plusieurs années des mutations.

1 – Une économie fragile : Les budgets des festivals sont sous pression permanente. »Plus de public signifie plus de recettes, se dit-on logiquement… Mais l’équation n’est pas si simple : la hausse de la fréquentation s’accompagne souvent d’une augmentation du budget artistique, de la capacité d’accueil, des frais de sécurité. Les cachets des artistes, notamment des « têtes d’affiches », nécessaires pour attirer les festivaliers, sont en hausse constante depuis plusieurs années. C’est là un des effets de la perte de revenus liée à la crise de l’industrie phonographique. Les artistes gagnant moins sur les ventes de disques, leurs cachets ont été multipliés par 2 ou 3 sur ces 5 dernières années. Les grands festivals ne sont donc pas forcément plus rentables lorsqu’ils attirent un grand nombre de spectateurs. De plus, grossir n’est pas toujours possible ou souhaitable . Certains festivals ont atteint leur « taille critique », comme l’illustre Denis le Bas, directeur du festival Jazz sous les Pommiers : « on a atteint nos limites, tant au niveau budgétaire qu’au niveau des moyens humains. Les limites en matière d‘accueil et d’hébergement sont aujourd’hui telles qu’on ne peut raisonnablement pas aller plus loin. »Augmenter la capacité d’accueil peut aussi nécessiter de trouver un autre site, plus grand, et obliger les organisateurs à changer de dimension, ce qui n’est pas toujours souhaité, ni souhaitable.

2 – Les budgets[…]Les Vieilles Charrues et Garorock présentaient des budgets avec 85 à 90 % d’autofinancement en 2007, le Reggae Sun Ska s’est autofinancé à 95 % cette année. Très significatif, le festival des Nuits Sonores à Lyon est passé de 45 % d’autofinancement en 2003 à 82 % en 2011, correspondant à une baisse de la part des financements publics de 55 % à 18 %…[…]Dans les événements dédiés au jeune public par exemple, la billetterie ne représente généralement que 20 % des recettes.Pour Vincent Carry, coordinateur général des Nuits sonores, « les budgets des festivals sont sous pression permanente. Pour les neuf éditions des Nuits sonores, le résultat économique a oscillé entre -3 % et +3 %. On est dans une économie très étroite, ça se joue chaque année au millimètre. Le moindre aléa peut être fatal ! Il n’y a pas de latitude ».

3 – Stratégies d’adaptation : chacun a ses méthodes pour réduire les coûts…Avec des coûts plus élevés, des subventions en baisse, l’équation de l’équilibre budgétaire peut devenir ardue. Et l’obsession des organisateurs : tout envisager, sauf de sacrifier les choix de sa « ligne artisitique » Pour Jean-Paul Roland, directeur général des Eurockéennes de Belfort et coprésident de la fédération De Concert ! , les festivals peuvent être divisés en deux grandes familles : ceux qui misent sur les têtes d’affiche pour balayer la concurrence (ce sont plutôt les festivals de structure privée) et les organismes associatifs qui essaient de maîtriser davantage les coûts en défendant un projet culturel fort.Hausse des recettes…Cette problématique de croissance est la première pointée par Jean-Paul Roland, En effet, l’impact de la fréquentation sur l’économie d’un festival est d’autant plus importante que son taux d’autofinancement est élevé. De là, « chacun a ses méthodes : certains vont augmenter d’une journée et réduire la jauge, mais dans l’ensemble, le choix est fait de ne pas augmenter le budget artistique. » À l’inverse, certains festivals sont contraints de réduire la durée de l’événement ou de programmer moins de groupes que les années précédentes. Si certains prennent le risque d’élargir les genres et les formes programmées afin de garantir un public varié, le choix de « valeurs sûres » afin d’assurer un retour sur investissement conséquent est plus répandu. Au risque d’entraîner une certaine uniformité dans les programmations…Autre possibilité, augmenter les prix, au risque de réduire l’accessibilité. … Ou réduction des dépenses ?Ce sont souvent les frais de fonctionnement qui sont resserrés en priorité, notamment sur les emplois des équipes organisatrices. Certaines tâches initialement dévolues à des permanents se voient ainsi confiées à des bénévoles : logistique qualifiée, coordination, accueil des professionnels… Ce qui pose des problèmes de responsabilité pour l’organisateur et entraîne des contrôles accrus des services de l’inspection du travail, qui veillent à limiter le recours au travail. En termes de communication, l’essor du web, le recours aux newsletters et mailings ciblés, le relais sur les blogs et réseaux sociaux a permis de réaliser des économies, tout en permettant de toucher un public plus large (à la fois en amont et en aval de l’événement). Ainsi, les festivals importants font le choix d’une communication massive et sur du long terme, pour atteindre des taux de remplissage optimum. Là aussi, les responsables de festivals ont fait preuve d’ingéniosité, en faisant appel au public pour communiquer. En plus des réseaux payant de diffuseurs, afficheurs et promoteurs locaux, les Vieilles Charrues ont par exemple recours à un réseau d’ambassadeurs qui distribuent dans leurs villes les programmes et flyers. Le Printemps de Bourges, depuis sa création, s’appuie sur un réseau de plus de 300 correspondants en France qui contribuent à la promotion du festival et vendent des places à tarif préférentiel.

4 – Mécenat et sponsoring : de nouvelles stratégies de financement ont fait leur apparition, car « Les marques veulent être elles-mêmes des acteurs et donc coconstruire des événements »[…]Concrètement, il s’agit de créer un club des entreprises liées au festival dès son montage financier, dans lequel sont définies plusieurs échelles de mécénat. « Il faut ensuite proposer quelque chose d’unique aux mécènes », explique-t-elle, « quelque chose que le public lambda ne pourra pas avoir : un salon pour soirée VIP, une visite des coulisses du festival, un pass tribune, etc. » Aujourd’hui, les entreprises sont de plus en plus sollicitées, et de plus en plus intéressées pour s’associer à des événements populaires d’ampleur. Elles sont donc aussi plus exigeantes quant aux termes des partenariats qu’elles nouent.Les stratégies de diversification des sources de financement des festivals se développent donc fortement et les partenaires aspirent à des relations toujours plus privilégiées et « uniques ». « Les marques ne veulent plus simplement négocier un placement de logo ou une visibilité avec les événements ou les acteurs culturels. Elles veulent être elles-mêmes des acteurs et donc coconstruire des événements », explique Vincent Carry des Nuits sonores. L’expérience dite « de marque » prévaut aujourd’hui sur la simple présence publicitaire ou animation commerciale.

5- L’arrivée des « Marques » et du Naming : la démarche du naming (donner son nom à une scène) est désormais entrée dans la culture des grands festivals. Les scènes labellisées sont apparues il y a deux ans, avec Heineken au Main Square d’Arras, en partenariat avec Live Nation, l’organisateur du festival. « Heineken trouvait que son espace était trop réduit, et voulait s’associer de façon plus importante aux artistes. La labellisation d’une des scènes du festival s’est donc présentée. » précise Marc Pottier, directeur commercial de l’agence Postercope event. Certains vont même plus loin, comme le Printemps de Bourges, rebaptisé depuis 2011 « Printemps de Bourges – Crédit mutuel ».Certaines marques n’hésitent pas à passer par des agences de communication événementielles, elles-mêmes associées à des producteurs de spectacles, pour s’associer aux festivals de musiques actuelles dont elles veulent conquérir la cible. Comme l’explique Marc Pottier, « c’est au sein de ses contenus que l’agence de communication a la plus grosse valeur ajoutée via son rôle de conseil aux marques pour les aider à toucher leur cible mais surtout créer du lien avec elle. » Les brasseurs Kronenbourg et Heineken vont plus loin, en négociant des espaces plus conséquents auprès des festivals (Green Room, Kro Room…) dans lesquelles elles gèrent la programmation et la production des artistes présents.Qu’est-ce qui motive les mécènes et les sponsors ?[…]Pour Marc Pottier, la réponse est simple : « leur objectif est souvent de faire de la présence à l’esprit sur de fortes périodes commerciales (printemps/été) mais surtout de s’acheter du capital sympathie vis-à-vis de leur consommateurs. Généralement, les marques qui sont présentes sur les festivals et autres soirées ont pour objectif de développer ce que l’on appelle de l’engagement ».[…].Pour le Crédit agricole Basse-Normandie, qui soutient une quinzaine de festivals sur la région, l’inscription sur le territoire est primordiale : « les festivals que nous soutenons doivent avoir lieu sur notre territoire et promouvoir des artistes bas normands. Nous sommes sensibles au caractère local de la manifestation et à son utilité sur le territoire. Par ailleurs, notre politique d’accompagnement s’inscrivant dans la durée, nous sommes très attentifs à la qualité de l’évènement et la capacité des organisateurs à mener à bien leur projet et à le pérenniser », précise Philippe Goubet du Crédit Agricole Basse-Normandie.

6 – Le rôle de la communication aujourd’hui : au-delà d’une participation financière, les partenaires privés s’investissent de plus en plus dans la communication des festivals, à travers la création de plateformes web visant à promouvoir les manifestations musicales soutenues :Cameplay.fr pour le Crédit Agricole, Pression Live pour Kronenbourg, Green Room sessions pour Heineken… Celles-ci deviennent peu à peu des sites « agendas culturels » et contribuent à la création de communautés autour d’événements musicaux, tout en diffusant une image positive et attrayante du partenaire à destination d’une cible jeune et réceptive. Pour Marc Pottier, « c’est un échange de bons procédés qui est valorisé dès la négociation ». Cela permet aux marques de vendre plus de produits tout en créant de la communication pour les festivals.Par ailleurs, dans certains cas, ce sont les projets développés en marge des festivals qui attirent les financeurs, autour du développement local ou de l’insertion sociale. D’autres, comme Musilac, ont fait le choix de faire entrer dans leur capital des sociétés de production de spectacle.

7 – Les partenariats privés ne sont pas sans limite…Mais développer ces nouveaux financements nécessite des ressources importantes de la part des structures organisatrices : les gros festivals ont souvent une équipe dédiée au développement des partenariats et du mécénat, les plus petits se rapprocheront des agences ou des pôles de mécénat dans les ville. L’enjeu réside également dans la pérennisation des partenariats : « Une des clefs est que le partenaire et le festival sortent contents de l’expérience pour travailler sur la durée et ne pas repartir à zéro après chaque édition », explique François Missonnier, directeur de Rock en Seine. Enfin la diversification est donc de mise car la perte d’un partenaire privé important peut remettre en cause l’existence de l’événement.Ce texte a été écrit par Romain Bigay et Camille Gillet.

POUR EN SAVOIR PLUS(1) – Nous avons résumé quelque peu le texte de Romain Bigay et Camille Gillet, (photos ci-contre) vous le trouverez en intégralité sur le site de l’IRMA, complété par les interviews de Vincent Carry, coordinateur général des Nuits sonores ; François Missonier, directeur de Rock en Seine, Jean-Paul Roland, directeur général des Eurockéennes de Belfort, du festival TGV-Génériq, coprésident de la fédération de festivals De Concert ! Marc Pottier, directeur commercial de l’agence Posterscope Event ;  Denis Le Bas, directeur de Jazz sous les Pommiers et  Ioanna Thomas,  directrice de production du festival Plein les Zieux.   

4 – Focus sur le Jazz également sur le site de l’IRMA, avec le Centre d’Information du Jazz au manettes ! Et des études intéressantes, dont  :

VIVRE DU JAZZ Enquête sur les conditions économiques d’exercice du « métier » de musicien de jazz aujourd’hui en France .

– Quelques réponses aux débats actuels et sur d’autres thèmes que ceux de l’économie des projets, bientôt en ligne sur le site du MaMA

Les fréquentations des festivals des musiques actuelles , dont voici un extrait :  Vieilles charrues (Carhaix, 29) : 268 000 festivaliers soit 30 000 de plus qu’en 2010. Rock en Seine (Saint-Cloud, 92) : 108 000 spectateurs. Le pari d’ajouter une quatrième scène, la Pression Live, a payé puisque la fréquentation est sans cesse en hausse (97 000 en 2008, 105 000 en 2009).La Route du rock (Saint-Malo, 35) : Environ 20 000 entrées, un peu moins qu’en 2010… La faute à la pluie.Eurockéennes (Belfort, 90) : 93 000 entrées (13 000 de plus qu’en 2010) avec une nouveauté sous la forme d’une seconde grande scène à la place du chapiteau, la scène de la plage devient lacustre. Le nombre de groupe a également diminué passant de 80 à environ 60. Solidays (Paris, 75) : 155 000 personnes (13 000 de moins qu’en 2010). Jazz à Vienne (Vienne, 38) :31ème édition avec une affluence record : plus de 100.000 spectateurs venus assister aux 16 soirées (contre 95 000 en 2010).

PROCHAINS RENDEZ VOUS PROFESSIONNELS . Ils sont innombrables, car la profession est très vivante, et , en attendant les BIS de Nantes, nous avons remarqué :  “ Mettre la ville en musique”. Dans le cadre des Nuits Capitales, l’Irma, le réseau MAP et la Bellevilloise organisent une rencontre autour du thème “Mettre la ville en musique”. Artistes, architectes, urbanistes, intéressé ou simples curieux, vous êtes les bienvenus le 16 novembre à 17 heures à la Bellevilloise (Paris 20). Et ”Culture bars » , un festival destiné à favoriser les rencontres et la convivialité, soutenir la création et la diffusion des cultures, revendiquer un statut et des normes adaptées à la taille des petits lieux, établir un dialogue, une concertation et une réflexion avec les administrations publiques tout en luttant contre la morosité et l’anonymat, c’est l’objectif multiple du Collectif Culture Bar-Bars depuis 10 ans. 24,25 & 26 Novembre 2011. + d’Infos : Courriel : david@bar-bars.com- Téléphone : 06.71.12.11.71

Occupy Museums! NYC, Oct.2011

KEN LE TOURISTE PARFAIT était à New York, ce matin, et pour une fois,  assez horrifié. Jugez donc vous-même : une pancarte anti-musées !Wall Street et les Musées dans le même pot, fustigés pour la même raison : une élite s’accaparait la Finance ou la Culture, sans vergogne…Un pour cent des artistes y étaient représentés, dixit la pancarte des manifestants. Son sang de bon Touriste Parfait – celui qui consomme de l’Hôtel, du Jet privé, du Cadeau pour Barbie et  du flux financier plus que de raison-  ne fit qu’un tour. « Et moi.. », dit-il à un artiste qui l’agressait ( Sans doute son costume Armani…) et voulait lui refiler la pancarte, « …Moi je n’ai jamais eu le choix, c’est donc pire que pour vous ! Vous croyez que ça m’amuse de gagner des millions de dollars chaque mois? A 20 ans, je voulais faire les Beaux-Arts , et  mon beau-père a exigé que je reprenne ses activités bancaires!»