Les chiffres clés de la Culture en France

Chiffres-cles-2015_couv_mediumPrésenter la fréquentation des sites et événements culturels français, avec des chiffres-clés, permet de prendre la mesure de la richesse de l’offre artistique et culturelle en France. L’édition 2015 des Chiffres clés de la culture est sortie, mais comme cette année il n’y a pas d’édition de « Mini Chiffres-clés », je vous résume ce  livre. J’ai choisi de n’en retenir que ce qui est pertinent pour le tourisme culturel.Enfin ces chiffres « nationaux » sont utiles car ils donnent une « moyenne » à laquelle on peut, par exemple, se comparer.  Pour travailler, cependant,ces chiffres nationaux sont inopérants. Votre « mise en Tourisme de la Culture  » passera donc par les statistiques locales, celles des Offices, Comités régionaux, départementaux et municipaux, dont les stratégies tracent un chemin pour les acteurs de la culture et dont les observatoires rendent compte des flux touristiques et des profils des visiteurs ainsi que de leurs évolutions.
I- UNE OFFRE CULTURELLE EXCEPTIONNELLE ! Et les résultats de cette offre pléthorique sont là : 80% des visiteurs étrangers sont attirés par l’image « Culture et art de vivre » de notre pays et le secteur du Tourisme Culturel se porte bien! D’autant que les chiffres suivants sont ceux des sites « reconnus » par l’Etat ; ils ne prennent pas en compte le grand nombre de tous les sites ou événements qui relèvent du secteur privé ou tous ceux qui n’ont pas obtenu une forme de reconnaissance du ministère de la culture (Label, subvention…).

P1090724Redisons, une fois de plus et avec joie  dans ce petit blog,  que l’offre est considérable, avec, pour le Patrimoine matériel :

Près de 8000 musées publics et privés (dont  1 200 sont labellisés « musées de France ») .

Plus de 2000 monuments  ouverts à la visite, sur un total de 43 000 monuments classés ou inscrits au titre de « Monuments historiques » par le ministère de la culture et de la communication

Près de 3400 parcs et jardins protégés, mais sans doute dix fois plus « ouverts au public » sans label et pourtant remarquables.

 

39 biens  français inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco (Liste iciet 11 pratiques culturelles inscrites au patrimoine immatériel mondial de l’UNESCO.
P1090723 – Ajoutons enfin un bon millier  d’espaces  » protégés » :   villes, villages ou paysages, avec  102 secteurs sauvegardés, 630 zones de protection du patrimoine architectural,urbain et paysager ainsi que 181  villes et pays d’art et d’histoire labellisés. Enfin  des dizaines de  Routes de…Chemins de... ont té créés dans chaque région. Comme ce petit dernier, un nouveau circuit accompagné pour les Chemins de Saint Jacques de Compostelle, « Osez Compostelle », à voir ICI 

VOIR TOUTES LES STATISTIQUES du Patrimoine,  ICI .

II- L’ÉVÉNEMENTIEL : Plus de 350 festivals de cirque et d’arts de la rue (5 millions de spectateurs), sans doute dix fois plus si l’on compte  les Festivals qui ne sont pas « reconnus  » par le ministère et des services décentralisés.

-23 millions d’entrées pour les spectacles de variétés et musiques actuelles dont près de 5 millions dans les différents festivals qui se déroulent partout en France.
Les Opéras, ballets et concerts de théâtre lyrique ont dix fois moins de spectateurs  : 2,3 millions d’entrées .
Les Expositions : une vingtaine de  grandes expositions, en 2013 et 2014, ont attiré chacune plus de 300 000 visiteurs, essentiellement  à Paris. Universciences (Cité des sciences et de l’industrie +Palais de la découverte) avec  3,2 millions d’entrées par an,  compte plus de la moitié de ces entrées pour les expositions temporaires ( 1,7 million). Mais chaque lieu culturel fait aujourd’hui des expositions : les musées mais aussi les centres d’art, les bibliothèques, voir les services publics comme les mairies, centres culturels municipaux ou encore les librairies ou théâtres privés.
Le Théâtre : près de 7 millions d’entrées pour les théâtres publics et privés. Plus de 1 000 théâtres pour le seul
secteur public , dont 5 théâtres nationaux, avec plus de 70 lieux labellisés « scènes nationales », 115 scènes
« conventionnées, » près de 40 « centres dramatiques », etc… Le Théâtre, cependant, ne compte que 19% d’amateurs en France, ce qui est peu par rapport aux spectateurs des lieux « ouverts » ( Spectacles de rue, villes culturelles comme Nantes…).Rappelons que ces 19% de spectateurs fidèles sont ceux qui y vont au moins une fois par an (Voir notre tableau des pratiques culturelles, en IV) .

P1090728– Les Structures d’art contemporain (centres d’art, Frac, Jeu de Paume et Palais de Tokyo) : 2,2 millions d’entrées. Seulement six Français sont dans le top 100 international des artistes contemporains et aucun n’est classé dans le Top Ten. Les américains, allemands ou anglais se taillent la part du lion, mais les artistes chinois  ou d’autres pays émergents commencent à les concurrencer fortement (La Chine est seconde du classement des ventes d’art).
– 3,5 millions de visiteurs pour les Frac et les centres d’art et 3,7 millions d’entrées pour le Centre Pompidou.
– 2200 galeries d’art contemporain ont été recensées en France. Les  ventes aux enchères d’art et objets de collection ont représenté près de 1,3 milliard d’euros en 2013.
-Même s’il concerne moins les visiteurs touristiques que le patrimoine, rappelons aussi que  Le Cinéma est de loin la première « sortie culturelle » pour les français, qui disposent de 2 025 salles dont près de la moitié sont labellisées  « Art et Essai » (208 millions d’entrées au cinéma en 2014).Pour les très jeunes, le cinéma est une sortie culturelle qui attire, par exemple,  » 64% des Français âgés de 6 ans ». Cependant, si le cinéma a reçu plus de 30 millions de spectateurs, ce public vieillit et la fréquentation des films de long-métrage recule de 5% – En 2013, la fréquentation des films français avait perdu un spectateur sur cinq.Il est vrai que le choix infini des écrans, aujourd’hui, permet de voir un film en mobilité et ailleurs que dans une salle classique!

POUR en savoir plus sur tous les secteurs culturels  Les  chiffres-clés du Ministère de la Culture concernent les thèmes suivants : Emploi, Travail, Formation, Professions culturelles. Financement de la culture, Industries culturelles, Numérique, Innovation, Politiques culturelles, Pratiques,Consommations et usages culturels, Théâtre, Spectacles.
– Les statistiques disponibles , ICI .

Livre les deux JeanIII – DES INÉGALITÉS QUI PERSISTENT  : entre PARIS et  L’ÎLE DE FRANCE + INÉGALITÉS sociales de la fréquentation culturelle
On notera que l’inégalité Paris/Province perdure, avec une grande majorité de l’offre et des visiteurs en Île-de-
France qui concentre près de 60% de la fréquentation (Avec, en particulier,30 millions de visiteurs annuels
selon le CRT).Voir notre Billet « Fréquentation culturelle et des expositions temporaires à Paris » , en juillet
dernier. Voir aussi le Rapport d’information n° 574 (2013-2014) de M. Yann GAILLARD, fait au nom de la commission des finances,4 juin 2014 : Les dépenses de l’Etat et des autres collectivités. Pourtant, le plus grave est que la « démocratisation » culturelle, en oeuvre depuis plus de 40 ans,  ne donne pas ses fruits pour les sites culturels publics, comme nous l’avons vu la semaine dernière dans notre billet « Pour une autre politique culturelle« . Le renouveau  passera sans aucun doute par le numérique ( accès  aux savoirs; choix des visiteurs plus facile; numérisation des collections; apprentissage sous forme ludique et non livresque, etc…) et par de nouvelles politiques culturelles (Cf. Jean Blaise et Jean Viard).Le chiffre de » 30% de visiteurs ayant fréquenté un musée dans l’année » n’a , par exemple, que très peu varié depuis les années 1980. Et ce,  malgré les politiques avec l’Education nationale, la Justice, la Santé, Jeunesse et Sports, la Politique de la ville, etc… Une analyse des choix budgétaires est aussi très précieuse : 100 millions d’euros annuels  pour l’Opéra Garnier, à Paris, au public restreint et so chic, mais combien l’Etat verse-t-il, pour répondre aux demandes des pratiques culturelles de  millions de jeunes qui vivent dans les banlieues des villes de France, qui ont un vrai désir de bouger, avec et via des pratiques culturelles? Réponses navrantes sur le Bondy Blog, ICI!  « J’ai des moyens précaires pour des publics précaires« , dit la jeune directrice du théâtre sur la vidéo.

IV – PRATIQUES CULTURELLES DES FRANÇAIS (en 2011, 12, 13 …et les chiffres n’ont guère varié depuis les années 90). 

 Sur 100 français ou plus

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

V- PART DES VISITEURS ÉTRANGERS  dans les grands musées et monuments en France (2013)
TOURISME CULTUREL :

1- Le tourisme est le premier pourvoyeur de visiteurs pour les muséesVoilà ce que l’on sait depuis fort longtemps, après de nombreuses études, comme celle du CREDOC (1), par exemple, qui concluait en 2005 :  « Près de la moitié des visites culturelles s’effectuent en dehors de la région d’habitation.   On estime que les visiteurs étrangers et les touristes français représentent respectivement 34 % et 26 % de la fréquentation(1), soit au total 60 % des quelque 50 millions de visites qu’accueillent chaque année les musées français, y compris les musées privés et les lieux d’exposition ». Depuis cette date, le Tourisme a augmenté de +3% à +5% dans le monde. Aucune chance, donc,  que ce chiffre ait baissé. 

– Pourtant, cette année, les  Chiffres-clés  ne proposent  qu’un seul document gratuit datant de 2013 (ci-dessous , avec la suite du classement  ICI ) et qui ne comporte pas le chiffre des visiteurs touristiques français.  Où l’on voit, par parenthèse, que l’on n’a pas l’intention, dans ce ministère, de mieux connaître les 80% de visiteurs étrangers qui ont la Culture comme motivation pour la « Destination France ». Pas de désir, non plus, de mieux connaître les pratiques culturelles et touristiques des français pour améliorer l’offre. Pas d’équipe dédiée , ou même de  mini-de centre de ressources pour le tourisme culturel au niveau national, alors que les visiteurs touristiques forment plus de la moitié de la fréquentation ses sites culturels, en particulier lorsqu’il s’agit d’un événement  (Festivals de l’été; grandes expositions; concerts de musiques actuelles, etc…).

VI – LE TOURISME ET LA DÉMOCRATISATION CULTURELLE, ÇA  MARCHE! Dommage, car de très nombreux français visitent un monument, un musée ou assistent à un spectacle pendant leurs vacances, alors qu’ils ne le font pas durant le reste de l’année, chez eux. Le tourisme peut donc contribuer à la découverte culturelle, surtout pour les personnes qui n’y ont pas accès habituellement , ce que l’on sait depuis très longtemps grâce à des études sur ce sujet : la démocratisation culturelle passe par les touristes français, pas par les habitués et grands amateurs de culture de la proximité des sites culturels .Résumons l’article de Michèle Planel en 2005, dans la Revue Espaces (2):

– Le Tourisme culturel : seulement 10% des clientèles touristiques des musées font partie de l’élite ( Classe sociale; Etudes supérieures et diplômes, richesse…). « Pendant longtemps, on a cru que le tourisme culturel était le fait des élites cultivées, comme c’était le cas pour les premiers voyages du Grand Tour au XIXéme siècle.On sait aujourd’hui que, si ces élites forment le noyau dur des publics de proximité des sites culturels, ils ne représentent que 10 % environ des clientèles touristiques qui visitent la France.Pour les Touristes français,  la moitié des visites du public adulte est effectuée en vacances, en un lieu différent de celui du domicile, autrement dit par des touristes.Qu’il s’agisse de visiteurs étrangers ou français, le tourisme culturel constitue donc un des modes d’accès à la culture ; il participe d’une politique de démocratisation culturelle ».(Art. Revue ESPACES Michèle Planel, cf.2).

part-visiteurs-touristiques-1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

RÉFÉRENCES DE L’ OUVRAGE   CHIFFRES-CLÉS DE LA CULTURE :  DÉPARTEMENT DES ÉTUDES, DE LA PROSPECTIVE ET DES STATISTIQUES- CHIFFRES CLÉS,STATISTIQUES DE LA CULTURE, mars 2015 – S ISBN : 9782111281578- Éditeur : Ministère de la Culture – Articles d’analyses disponibles ( payant, deux ou trois euros par article:  c’est  ICI ).

– POUR EN SAVOIR PLUS / (1) L’ETUDE du CREDOC,  Centre de Recherche pour l’Etude et l’Observation des Conditions de Vie :  FRÉQUENTATION ET IMAGE DES MUSÉES 2005 David ALIBERT Régis BIGOT Georges HATCHUEL- Collection de Rapports N°240- Juin 2005- Département « Conditions de vie et Aspirations des Français »- dirigé par Georges HATCHUEL. (2) Le touriste, premier public du musée – LES VISITEURS DES MUSÉES SONT SURTOUT DES TOURISTES – Novembre 2005 • CAHIER ESPACES 87-MICHÈLE PLANEL Chargée de Mission pour les musées nationaux et les partenariats.Direction des musées de France. Ministère de la Culture et de la communcation.

 

Billet CultureKEN LE TOURISTE PARFAIT  Ken était très admiratif de l’offre…touristique en France! Depuis hier soir il était au Spa 28 à Paris avec son ex, Barbie Chérie, et vraiment c’était la joie : relaxation au  hammam, quelques brasses dans la piscine, » un lieu magique » avait dit Barbie en le qualifiant de  « Très arty ».  Son mot préféré qui voulait dire que les proprios du lieu n’avaient pas fait ce nouveau Spa avec des bouts de ficelles mais avaient su appeler des talents : éclairage, mobilier, couleurs, matérieux… Tout était surprise et « personnalisation », « expérience », comme aimait Ken qui voyait là une excellente illustration de son petit bréviaire de Marketing Man. Il prit quelques photos pour les montrer à ses amis d’Abu Dhabi, de Chine, de Thaïlande et d’Amérique latine, pour leur donner des idées…  

Pour une autre politique culturelle!

Livre les deux JeanEt voici une nouvelle pépite, avec un tout petit livre et deux grands auteurs : Jean Blaise, le père de la Culture de la ville de Nantes depuis 1989, et Jean Viard, notre expert de la sociologie des « Loisirs et Vacances » en France, deux amis dans la vie qui ont décidé de…parler! Car, et cela ne vous aura pas échappé, la Culture, en France, a beaucoup de visiteurs, d’artistes, de créatifs, mais elle a aussi ses gardiens du Temple  et ses fidèles. Pas du genre aimables, en plus. Au moindre faux pas, ils vous attaquent violemment ou, ce qui est plus sûr, ne disent pas un mot sur les livres, articles ou interviews qui évoquent les changement possibles, souhaitables, indispensables des « politiques culturelles ». Le silence, comme arme pour que tout continue comme avant. Evidemment, ce petit blog, avec ses envies de changement et  d’une bonne adaptation de l’offre culturelle aux comportements d’aujourd’hui, n’a qu’une envie,celle de  vous faire profiter de ce petit « Poireau » magique » qui vient de sortir. En voici la présentation!

REMETTRE LE POIREAU A L’ ENDROIT, Pour une autre politique culturelle est d’abord un « cri du coeur »:
Remettre le Poireau à l’endroit, c’est montrer – et démontrer – que d’autres voies de développement ,existent, qu’elles ont fait leur preuves, et qu’elles sont diamétralement opposées à cette culture officielle dont on « sanctuarise  » le budget pour mieux servir ses fidèles . »Autrement dit : ce qui s’est passé depuis près de cinquante ans doit changer », dit Jean Blaise (10). Le livre dit pourquoi, et comment!
azkunaI – LA CRISE COMME RÉVÉLATEUR de l’inégalité de l’accès à la culture
« Pour nous, avant d’être politique, la terrible crise que nous traversons est d’abord culturelle. La Culture est devenue un ensemble de pratiques et d’équipements, un « ministère », la démocratisation piétine et le vivre-ensemble se délite. » et « Si nous remettions le « poireau à l’endroit », comme disait Engels, que nous remarions la culture et la ville, le plaisir de la foule et l’émotion d’une oeuvre, le débat transversal de l’ouverture à l’autre « annonce l’introduction de l’ouvrage.
– Le premier constat est que les « lieux fermés », théâtres ou musées, par exemple, sont devenues des petites « boites hermétiques », qui accueillent les visiteurs « cultivés » , ceux qui y retournent souvent « :Comme les places ne sont pas très chères, grâce à l’argent public, ces consommateurs vont consommer de plus en plus. Mais est-ce bien le but de l’argent public que vingt pour cent des Français aillent au théâtre plutôt quatre fois par an que deux? » Arriver à faire des prix qui permettent à ces vingt pour cent de consommer plus, tant mieux, mais en quoi cela légitime-t-il de l’argent public, des impôts communs, pour que les populations cultivées augmentent leur consommation culturelle?(J.V, p.25)
images DÉVERSER LA CULTURE BOURGEOISE SUR LE PEUPLE?
Pour Jean Viard, toujours fascinant par son intelligence – relier les statistiques d’une autre façon, sans a-priori, sans copier le voisin…- les trois impératifs pour cesser ce grand gâchis, donner « toujours plus aux mêmes », sont liés au constat que l’on a changé de monde et donc qu’il faut de nouvelles solutions :
– 1- « On ne peut continuer à déverser la culture bourgeoise sur le peuple, car « nous ne sommes plus dans une société collective : nous sommes multi-appartenants, extrêmement autonomes, libres comme jamais, regroupés en micro-tribus familialo-amicales, discontinus dans nos couples, nos emplois, notre géographie ». Et puis, pourrions-nous ajouter, ce concept d’un peuple à priori « inculte » est usant, aujourd’hui, car il date du temps des Lumières, XVIIéme et XIIIéme siècles! Avec Internet, par exemple, l’accès à l’information et aux savoirs est devenu instantanée, c’est la façon de rechercher et d’assembler ce que l’on y trouve qui compte.L’éco-muséologie avait cela de bien, dans les années 60-80 du siècle dernier, d’avoir souligné que les modèles proposés étaient à 95%, dans les musées, ceux de la classe riche, soit des objets de « valeur », par rapport à ceux des pauvres, »non retenus » pour représenter l’humanité dans les musées. Musées d’objets de riches, déversés sur les pauvres, forcément incultes, pour qu’ils « apprennent », et DONC se « civilisent », c’était cela , l’idée. Qui continue, d’ailleurs…Sauf que,aujourd’hui, chacun peut exprimer son idée, sa culture, sa différence, son refus des « modèles imposés », et « faire réseau » social.
11264847_10152772192912484_8994221659234259905_n 2- L’ explication de Jean Viard est très simple : « avec la révolution industrielle, nous avons construit de grands corps collectifs autour d’immenses groupes de travail partagé. On les a appelées « classes sociales ». Alors on a essayé de faire passer la culture avec un grand « C » d’une classe à l’autre et on a appelé ça « démocratisation ». Aujourd’hui, le monde a changé, l’ individu a pris son envol et sa liberté, son éducation et sa mobilité« . L’idée est qu’il y a différents « nous » enchevêtrés  : nous avons des « appartenances d »origine, de micro-culture, de métier, d’habitus, de croyances, qui sont importantes« . Il faut donc, pour tous les habitants ou les décideurs culturels, accepter ces différences, et ne pas balayer ces multi-appartenances avec des mots qui ne sont plus habités, comme ce « public le plus large possible », – Oui, mais encore? – ou « la même chose pour tout le monde ». – surtout si cette chose c’est « ma thèse de doctorat  « pour tout le monde » dans une exposition, ajouterons-nous.Rajouter des « médiateurs » ne changera pas cette donne de fond, à l’avenir : chacun attend des réponses aux questions qu’il se pose; faire toutes les questions à sa place est devenu un abus.
Bernard lahireII- RÉINVENTER DU COMMUN : après ce monde « collectif » qui a disparu, il est indispensable de réinventer du commun pour cette société individualisée ». (26). Jean Viard propose une analyse des causes, et des conséquences de ce « Réinventer le commun »
– 1- Nous sommes tous « enfermés sur la même petite planète, et elle chauffe » Pensons donc d’abord que nous vivons en ce moment la réunification de l’humanité, chacun contemporain à neuf milliards d’humains, connecté, insécable, coresponsable de l’écosystème Terre. C’est définitif. C’est la nouvelle aventure de l’homme ». Car cette « petite planète, unité définitive et limitée, nous impose d’apprendre à habiter un monde limité alors que nous avions appris à conquérir un monde que nous pensions illimité ». (28)
– 3- Une façon de recréer du commun, du désir de progrès, de partage, c’est en recréant du local qui, du coup, rend l’espace public à sa fonction première de rencontre ». Jean Viard, c’est son métier, repère et analyse la guettoisation des villes, et comment la culture peut, à condition de sortir du sien, rompre ces guettos. Maintenir les appartenances de chacun « ouvertes », et faire de même pour les lieux. Aucn ne doit être fermé, « Sinon on tombe dans la communauté fermée : des riches entre eux avec des bergeers allemands, des pauvres entre eux avec un espace dégueulasse autour pour que l’on ne s’approche pas. Des ghettos, en somme. Chacun sait fabriquer des limites pour chasser l’autre. le rôle de l’action publique est de créer en permanence du flux pour empêcher les stocks de se fermer sur eux-mêmes ».
III- JEAN BLAISE et JEAN VIARD,  HOMMES HUMBLES
Ce qui est assez agréable, dans ce livre, c’est l’humilité des deux Jean. Quand Stéphane Paoli, le journaliste qui les interroge, demande à J.Blaise « Comment faites-vous, pour qu’à un moment donné, les bourgeois, les ouvriers, les aristocrates se retrouvent ensemble à la même table du barbecue? », J. Blaise répond d’abord, avant de décrire « ses solutions stratégiques » :  « Je ne suis pas sûr d’y arriver chaque fois, mais je m’y emploie toujours[…] Depuis vingt cinq ans, la mithridatisation a opéré, La ville est devenue vraiment tolérante à l’art. Mais ce n’est jamais gagné. »
Le livre comporte aussi de très belles descriptions de la « Fête », du rôle des artistes, de l’art de « créer des surprises », et comment tout cela, surtout, a du sens, un sens « local », pour les habitants, avec ce constat que plus l’art dans l’espace public est arrimé au local, plus il fonctionnera pour les visiteurs étrangers à la ville

AAEAAQAAAAAAAAGCAAAAJGUyOWEyOGY3LWU1NTMtNGIxZS04NmRlLWM0MWEzMjBkMGIwOAIV-  A QUOI SERVENT LES MODÈLES ? Un autre avantage de ce petit livre est que, à part bien le fait de nous expliquer clairement et pourquoi le monde a changé, ce que peut la culture et surtout la création dans ce nouveau contexte, ce dont nous avons peur ( Ah! les identités! ), un message revient souvent : surtout, ne « copiez pas Nantes, copiez son esprit, ce pourquoi elles en est arrivée là. Donc quand Stéphane Paoli pose ses questions, on a envie d’y répondre! « Et moi, je dirais quoi »?, se dit invariablement le lecteur, avant d’écouter la réponse de J.Blaise ou de J.Viard : là est la réussite d’un partage d’idées , « pour de vrai »! La conclusion des auteurs est simple : pour changer, il faut avant tout  « faire », avancer, expérimenter.
LE PROFIL DU MAIRE IDÉAL est, enfin,  très savoureux, dans cet ouvrage. C »est un maire, pour résumer, qui s’entoure des plus grandes compétences possibles et qui leur fait confiance : « Comme maire, le maire de Nantes s’entourait de personnes compétentes et c’était la conviction de ses conseillers qui tentrainait sa décision. En général, quand un élu veut construire un pont il ne prétend pas le dessiner lui-même sur un coin de table, mais dès qu’il est question de culture, chaque maire considère qu’il est compétent parce que « évidemment cultivé. Une des qualité du maire de Nantes est qu’il traite la culture exactement comme les ponts ». Et, avec tous les cas concrets du « Comment se prend la décision » , analysés dans l’ouvrage, on voit que ce maire sait faire confiance aux techniciens, artistes et à leur choix, tout comme il fait confiance à chacun de ses administrés.

En conclusion : il faut INVENTER UN NOUVEL ESPACE PUBLIC, un espace partagé par tous, comme l’a fait Jean Blaise depuis 1990 à Nantes, Inaki Azkuna à Bilbao, les maires de Lille et de Lyon plus récemment. Et comme le font actuellement tous les pays émergents dont l’appareil culturel émerge, justement, neuf fois sur dix sur de « bonnes bases » comme en témoigne notre blog en permanence (Chine, Corée, Pays du Golfe…). Je crois qu’ils ont compris que l’exception  » culturelle » n’était pas un modèle à recopier et qu’ils lui préfèrent le pragmatisme de nos amis anglais. Au vu de ses résultats, what else? 🙂
Les exemples de ce nouvel espace public, savamment orchestré par Jean Blaise,les élus de la ville, les artistes, sont analysés dans l’ouvrage avec beaucoup de précision : qui a fait quoi, comment, pourquoi? pour repenser les politiques culturelles. La ville est et aussi un « terrain de  jeux », avec ses flux, ses idées, ses créations, mais aussi sa production de règles, d’interdits, de forces de l’ordre.Et son « ingénierie cultuelle appartient aussi à tout le monde. Aux habitants comme aux touristes, qui ont leur « mot » à dire, ce qui est très facile aujourd’hui (Retours d’expérience et « avis » sur l’offre des réseaux sociaux). Le Touriste, c’est l’autre » et avoir son « point de vue » est sans doute la chose la plus précieuse, non?

11174872_10152709493192484_5261433761564695728_nPersonnellement, je me suis sentie moins seule depuis que j’ai lu ce petit livre. Avec des convictions à peu près similaires forgées au cours du temps en observant ces échecs permanents des inégalités, pourtant résolus par de de bons experts ( Les inégalités constatées par Bourdieu et Passeron dès les années 60; puis Les Tribu de Michel Maffesoli ; ou passer du local au Global de mon ami René Rizzardo; sans compter mon doctorat sur les Grands Ensembles à Marseille soutenu en…Histoire de l’art! Le choc à l’Université d’Aix en Provence :-).Ou l’expo montée au très chic musée Monuments français sur le mouvent Hip Hop et le Graffiti Art dans les années 90 : «  »Marie-Chantal va dans les banlieues! », avait titré joyeusement le Figaro. Plus près de nous, Frédéric Martel, avec « Mainstream, enquête sur cette culture qui plait à tout le monde« , ou Bernard Lahire, avec La Culture des individus. Dissonances culturelles et distinction de soi » en 2004 ont également fait entendre leurs  propositions,  passionnantes . Tout cela, avec des aller/retours sur le terrain, forge des convictions !
– Oui, la Culture officielle est toujours majoritairement , en France, dans le service public,  issue d’un un vrai catéchisme, quasi-intangible depuis 1959 et donc dépassé par la réalité d’aujourd’hui. Veillent au grain le ministère et ses ramifications régionales, les DRAC; les Services des collectivités territoriales qui ont choisi, par facilité, ou pour faire plaisir à leurs notables, de rentrer sans le même sillon que celui de la politique étatique ; mais aussi la communication de la Presse papier ou audiovisuelle participe à ce maintien de la politique actuelle Frederic martel jpg– Ah! les Téléramas!- Tout cela renforce en permanence, en France, cet effet de confiscation que l’on voit, en clair, dans la vidéo du Bondy Blog café. Oui, la Culture est « confisquée » par une classe bourgeoise à la nostalgie permanente ( les figures tutélaires de Malraux ou de Lang, avec un « C’était mieux avant ». ). Oui tout est fait pour que surtout rien ne change, et que la petite bourgeoisie continue à profiter au mieux de « ses  » musées, théâtres et de leur programmation « sur mesure », pour elle : les subventions, les directives, les orientations politiques et la fameuse « liberté de création » des directeurs culturels choisis et nommés par le pouvoir en place y contribue. Et ce n’est pas fini! Pour vous faire patienter encore quelques décennies, lorsque vous remarquez que l’inégalité de l’accès à la culture est la règle, que le profil du visiteur des musées n’a pas évolué depuis 50 ans (Le visiteur-type est, encore aujourd’hui, beaucoup plus riche, plus éduqué et plus vieux que la moyenne et il n’habite pas les grands ensembles les plus peuplés de nos banlieues), on vous dit deux choses : « Continuons, on va bien y arriver, à cette égalité! »,
Jean Blaise Réenchanteur de villeAllez, un petit « argument « suprême » , pour la route?La Culture est un domaine sacré, on ne touche pas, merci!
Vous ne me croyez pas? J’exagère? Mais non : le 30 avril dernier, la ministre Fleur Pellerin, en visite à Bourges, déclarait  » Enfin, signer un pacte ici, c’est dire à chaque enfant de la ville qu’il a un droit inaliénable à la culture, un droit sacré oserais-je dire, car la culture est le sacré de notre société laïque. »

POUR VOIR LA PRÉSENTATION DE L’ OUVRAGE CHEZ SON ÉDITEUR, l’Aube, collection l’URGENCE DE COMPRENDRE, c’est ICI ! 

Lire aussi le dernier ouvrage sur l’aventure de Nantes, (ci-contre)  par  Philippe Dorsal.

————————————

 

KEN LE TOURISTE PARFAIT avait appelé son ex, Barbie Chérie, pour une petit voyage dans la Loire, en France, so romantic!  Vous le connaissez : dix jets et quasiment le tour du monde, en une semaine, avec trois réunions d’affaire et neuf chambres de palaces, notre homme était un peu… fatigué. Et Barbie lui avait dit que l’expo de Barbie en costumes historiques était vraiment super, à tomber!

exposition-barbie-ken-chateau-meung-sur-loire-675x300   L’expo c’est en ce moment! Allez vite la visiter!  Voici le lien :

Nos photos : Inaki Azkuna, maire  de Bilbao; René Rizzardo, Rémi Calzada, Frédéric Martel. Les deux photos d’art   ont été prises dans la rue par Philippe Fabry.  Je lui demande vite de me dire qui sont les artistes, mes amis.Et voilà! Merci Philippe d’avoir répondu ! Donc, pour les artistes, voici les informations : « Pour les roses je ne sais pas qui a fait le pochoir. L’autre est une oeuvre collective : Jef Aérosol (http://fr.wikipedia.org/wiki/Jef_A%C3%A9rosol) et JACE (http://fr.wikipedia.org/wiki/Jace).

Quand la SNCF déraille…

nouveau_festival 123Aujourd’hui nous vous présenterons deux chefs-d’oeuvre! Le premier est celui d’un acteur majeur du Transport en France,  la SNCF et sa branche Immobilier, qui a lancé le 5 mai  une campagne de communication hors pair pour  faire un Appel aux  artistes, en faisant la plus belle bourde que nous n’ayons jamais vue! Les artistes, en effet, sont invités à travailler pour revivifier des projets de la SNCF,  mais… gratuitement!  Ce n’est pas grave, a dû penser la SNCF, est-ce que les artistes ont besoin de se loger, de manger chaque jour ou de se faire soigner? Ont-ils des enfants à nourrir?  Mais non, les artistes, c’est bien connu, ont fait  voeu de pauvreté et vivent d’amour et d’eau fraîche : seul leur art compte, voilà pourquoi la SNCF leur a promis de leur donner une vraie « Visibilité » et non de l’argent. C’est ce que pense aussi, sans doute, la Ministre et les agents du  Ministère de la Culture, car  le Concours de la SNCF a une place de choix sur leur  site Internet (Voir ICI). Même la Presse s’est  réjouie de cette nouvelle (Le Figaro, mais aussi les Inrock, le Parisien, Localtis Info…). Le second chef-d’oeuvre est aussi une performance, mais, contrairement au premier, ce texte sur les Droits d’auteur est un petit bijou d’intelligence, de générosité et de connaissance. Son auteur, sur le site  Scinfolex, décrypte, pour qui en a « envie de savoir », tout ce qui se passe, se trame, se joue en ce moment sur le Droit d’auteur des artistes, dans le monde, en Europe et en France. Réjouissant!

I – QUAND LA SNCF DÉRAILLE …Le concours lancé début mai par la SNCF s’appelle- et ce n’est pas un gag!-  l’AMI, Appel à Manifestation d’Intérêt .Ça sonne bien, comme toute la campagne de communication aux mots choisis (1, en Annexe) . Mais on découvre, en cliquant une pièce jointe, que si un artiste accepte de réaliser une intervention pour l’une des 14 friches (abandonnées, non ouvertes au public), de la SNCF, son projet devra avoir trouvé, au préalable, un financement complet (Honoraires,production,hébergement, transport...). La SNCF ne l’acceptera que s’il est entièrement gratuit pour elle et ses services.Et en disposera totalement, jusqu’à sa destruction si elle le souhaite! Florilège d’ extraits du Cahier des Charges de l’AMI :

CRITÈRES DE SÉLECTION DES CANDIDATS

« Le coût des prestations engagées par les candidats pour répondre à la présente consultation, restera à
leur charge exclusive. En outre les candidats ne pourront prétendre à aucune rémunération ou
indemnité, au titre de l’élaboration de leur proposition, y compris pour le candidat dont l’offre de projet sera
retenue. » Les Conditions de « recevabilité des offres de projets » précisent donc  qu’il faut  :Présenter un projet attestant d’une viabilité financière certaine[…]. L’Engagement des candidats comprend aussi la cession de tous ses droits, la possibilité, par la suite, de détruire son oeuvre ou encore une redevance pour occupation du domaine public :

– Le Candidat retenu s’engage à formaliser auprès de SNCF IMMOBILIER, par la signature d’un
contrat de cessions de droits, la cession de la totalité de ses droits patrimoniaux relatifs aux œuvres
qu’il serait susceptible de réaliser..[..]Le candidat déclare être parfaitement informé du caractère éphémère de l’occupation et par conséquent de sa création et accepter expressément la destruction de cette dernière.[…]le Candidat dont le projet porte sur une dépendance du domaine public s’engage à déposer une offre de projet comportant une proposition de redevance en  adéquation avec ce principe de non gratuité.téléchargementII- …ET LA RÉACTION DES ARTISTES! Quelques jours après le lancement, une PÉTITION a été mise en ligne sur le bien pratique Change.org, et nous vous invitons à la signer, si vous voulez, ICI !   La presse a commencé aussi a réagir, grâce à Arrêt sur Images , ICI.  Sur les réseaux sociaux, les artistes et leurs amis ont souvent préféré en rire, comme cette reprise de l’affiche de l’AMI détournée en tract  (2, en Annexe), ou  cette contribution (USA)  de Pierre-Yves Plateau, une formidable lettre-type :

LA PROCHAINE FOIS QU’ UN RESTAU TE DEMANDE DE JOUER GRATOS…

– ANNONCE : Nous sommes un petit restaurant en centre-ville et nous recherchons des musiciens solo pour jouer dans notre restaurant pour leu permettre de promouvoir leur musique ET de vendre leurs CD.Ce n’est pas u job quotidien, mais seulement pour les occasions spéciales qui pourraient devenir une activité quotidienne le soir ou si nous recevons une réponse positive. Votre musique doit être plutôt Jazz, Rock, World, voire métissée. Vous êtes intéressés pour promouvoir votre musique? Merci de répondre dès que possible!

– RÉPONSE DU MUSICIEN AU RESTAURANT : Je suis n musicien doté d’une grande maison à la recherche d’un restaurateur qui viendrait chez moi pour promouvoir son restaurant en faisant le dîner pour mes amis et moi-même. Ce n’et pas un job quotidien mai seulement pour des occasions spéciales qui pourraient devenir une activité quotidienne le soir si nous recevons une réponse positive. Plutôt des dîners raffinés et exotiques avec une cuisine de type ethnique ou internationale. Vous êtes intéressé pour promouvoir votre restaurant? Merci de répondre dès que possible!

III- MAIS AU FOND , C’EST QUOI LE DROIT D’ AUTEUR, et  où en sommes nous? Cette navrante affaire d’utilisation des artistes pour  se donner, gratuitement, une nouvelles image « sympa, d’jeun et arty« , tombe au plus mauvais moment, celui d’un recul de notre pays pour permettre aux auteurs – et non aux entreprises qui récupèrent leurs droits-. Mais rien n’est jamais perdu, et un article vient ici dire la vérité, toute la vérité, en décryptant ce qui se joue et surtout le chemin à suivre.

– LE CHEF D’OEUVRE DE SCINFOLEX! Le site est le meilleur qui soit et nous l’avons souvent recommandé, dans ce blog, en particulier lors de la querelle sur la Photographie dans les musées car il indiquait votre droit, celui …de photographier! Depuis, youpi! Le ministère a changé d’avis, nous a encouragé à photographier et a rétabli notre droit au Musée d’Orsay! Mais en ce moment ce ministère et les politiques  font  à nouveau la sourde oreille, complètement paralysés par les intérêts en jeu, soit le lobbying des « majors » qui récupèrent les droits depuis des décennies :   

« Les grandes manoeuvres autour de la réforme européenne du droit d’auteur continuent et même s’amplifient. Ce week-end notamment, un colloque sur le droit d’auteur a été organisé en marge du Festival de Cannes, au cours duquel ont défilé à la tribune Fleur Pellerin, Manuel Valls et Günther Oettinger, le commissaire européen en charge des questions d’économie numérique.

Depuis la parution du rapport de l’eurodéputée Julia Reda en janvier dernier, nous avons assisté à un véritable déferlement d’actions de lobbying conduites par les titulaires de droits pour s’opposer à la réouverture de la directive de 2001. La coalition pro-copyright qui s’est nouée pour abattre le rapport Reda est la plus puissante que l’on ait vue depuis les années 90 et les arguments employés dans cette campagne ont parfois atteint – il faut bien le dire – des sommets d’outrance et de malhonnêteté intellectuelle. »

Suit, dans l’article, la  liste  des  arguments employés ainsi que leur décryptage et, surtout, des solutions. Mais, comme pour le « droit de photographier dans les musées », nous devons nous mobiliser, sans quoi de graves blocages se profilent à l’horizon . Pour ne pas « mal » paraphraser l ‘article des Juristes de Scinfolex , voici l’article, que vous pourrez déguster à l’aise, en entier!

  « Droit d’auteur et marchandisation de la culture : mais de qui se moque-t-on ?
Publié le 21 mai 2015 par Calimaq, ici :  http://scinfolex.com/2015/05/21/droit-dauteur-et-marchandisation-de-la-culture-mais-de-qui-se-moque-t-on 

original.81036.demiEN CONCLUSION,  cet article sur les déraillements de la SNCF  concerne tout aussi bien les acteurs de la culture que ceux du tourisme, car les acteurs institutionnels du Tourisme organisent des festivals, concerts, Fêtes, expositions ou visites culturelles toute l’année! Le droit des artistes est donc précieux et  leur place, souvent précaire, ne peut l’objet d’aucun abus. Alors, comment mieux appliquer le droit, mieux en  connaître l’actualité et les évolutions au gré des changements de la société? A dire vrai, l’arbre ne peut cacher la forêt, et la grosse bourde de la SNCF ne devrait pas non plus faire écran au débat de fond et à l’opacité des  décisions des Princes qui nous gouvernent. Il y a des problèmes sans solution, et là, avec Scinfolex, nous avons des solutions. A nous de nous en emparer! Même, et surtout, si ça n’est pas notre coeur de métier, à nous, sans doute aussi, de nous  tenir au courant et de prendre part  au débat en cours sur le Droit d’auteur des artistes!   

– NOS PHOTOS 

Photo du haut : Affiche du Nouveau Festival CGP 2012 – © photo © Todd – White- Marnie Weber, The Truth Speakers (Girl with eggplant dress and burgundy trim) detail, 2009, mixed media. Courtesy Simon Lee Gallery, London- Photo de l’ancienne gare d’Elboeuf sur Seine et photo du Viaduc d’Otterswiller(67) de © Lionel Boulanger. La Liberté guidant le peuple, oeuvre d’ E.Delacroix, Musée du Louvre, wikimedia  commons.

– POUR EN SAVOIR PLUS sur SNCF Immobilier  : 12 MILLIONS DE M2 de bâtiments industriels et tertiaires, d’activités sociales – 20 000 HA de foncier, dont 2 000 hectares urbanisables dès à présent – 100 000 LOGEMENTS dont 90 % de logements sociaux- 3000 LOGEMENTS CONSTRUITS OU ACQUIS – 2000 LOGEMENTS RÉHABILITÉS en 2014
– 450 MILLIONS €/AN de contribution au cash flow du Groupe SNCF
+ DE 600 COLLABORATEURS (hors les 1965 salariés ICF HABITAT)

Just ArtKEN LE TOURISTE PARFAIT était abasourdi de bonheur!  Lui qui n’avait de cesse de voyager, d’aller d’hôtels en Palaces, de faire ses affaires sur tous les continents du monde, cette semaine,  avait enfin trouvé une mission à sa mesure : se reposer.Il s’efforçait, tous les six mois, de prendre un petit quart d’heure de repos. Pas au spa, qu’il fréquentait surtout à L.A, mais avec un ou deux artistes! OUiiiii! A vrai dire,quand il discutait avec eux, leurs point de vue, leurs idées, même leur langage lui semblait si..Heu..Si « différents » , si lointains de son monde des  Affaires que, invariablement, il reprenait la parole, évoquait ses problèmes et là…MIRACLE! Ils lui apportaient  toujours des solutions!

ANNEXES

1- COMMUNIQUER EN  MENTANT OU MENTIR EN COMMUNICANT?

Quand nous parlions de petit chef d’oeuvre de la communication, dans l’introduction, c’est que les termes du Cahier des Charges et ceux de la Communication  sont tellement « emballants » qu’ils méritent toute notre, et sans doute « votre »  admiration (les mots en gras le sont par nos soins ). Jugez un peu « sur pièces »:
– « La SNCF vous invite à vous approprier son patrimoine (halle marchandise, château d’eau, jardin, arches,
viaducs, etc.) pour quelques heures à quelques jours ou quelques mois afin de le valoriser à travers des
initiatives culturelles, artistiques, ludiques ou autres.

– Contribuez à transformer des sites, hier ferroviaires, en nouveaux morceaux de ville de demain. Un
regard neuf, des idées innovantes, de nouveaux usages et des démarches collaboratives sont les
bienvenus ! C’est l’opportunité de réaliser une expérimentation sur un nouveau concept et une garantie
de rendre vos œuvres visibles par tous.

– Inscrivez-vous en quelques clics sur la plateforme et participez à cet Appel à Manifestation d’Intérêt,
inédit en France, sur du patrimoine ferroviaire. Vos projets seront soumis à un comité de sélection
composé de personnalités du monde de la culture et du mieux vivre la ville.

Redonnons ensemble vie à notre patrimoine !

Bref, pour être « parfait » il manque juste, dans ces textes,  la « Co-création de contenus » et sans doute l’Intérêt général » , mais nobody is perfect! 🙂

2- LE DÉTOURNEMENT DE LA COMMUNICATION DE LA SNCF!  Par Jeff MUGNIER