Pour une autre politique culturelle!

Livre les deux JeanEt voici une nouvelle pépite, avec un tout petit livre et deux grands auteurs : Jean Blaise, le père de la Culture de la ville de Nantes depuis 1989, et Jean Viard, notre expert de la sociologie des “Loisirs et Vacances” en France, deux amis dans la vie qui ont décidé de…parler! Car, et cela ne vous aura pas échappé, la Culture, en France, a beaucoup de visiteurs, d’artistes, de créatifs, mais elle a aussi ses gardiens du Temple  et ses fidèles. Pas du genre aimables, en plus. Au moindre faux pas, ils vous attaquent violemment ou, ce qui est plus sûr, ne disent pas un mot sur les livres, articles ou interviews qui évoquent les changement possibles, souhaitables, indispensables des “politiques culturelles”. Le silence, comme arme pour que tout continue comme avant. Evidemment, ce petit blog, avec ses envies de changement et  d’une bonne adaptation de l’offre culturelle aux comportements d’aujourd’hui, n’a qu’une envie,celle de  vous faire profiter de ce petit “Poireau” magique” qui vient de sortir. En voici la présentation!

REMETTRE LE POIREAU A L’ ENDROIT, Pour une autre politique culturelle est d’abord un “cri du coeur”:
Remettre le Poireau à l’endroit, c’est montrer – et démontrer – que d’autres voies de développement ,existent, qu’elles ont fait leur preuves, et qu’elles sont diamétralement opposées à cette culture officielle dont on “sanctuarise ” le budget pour mieux servir ses fidèles .”Autrement dit : ce qui s’est passé depuis près de cinquante ans doit changer”, dit Jean Blaise (10). Le livre dit pourquoi, et comment!
azkunaI – LA CRISE COMME RÉVÉLATEUR de l’inégalité de l’accès à la culture
Pour nous, avant d’être politique, la terrible crise que nous traversons est d’abord culturelle. La Culture est devenue un ensemble de pratiques et d’équipements, un “ministère”, la démocratisation piétine et le vivre-ensemble se délite.” et “Si nous remettions le “poireau à l’endroit”, comme disait Engels, que nous remarions la culture et la ville, le plaisir de la foule et l’émotion d’une oeuvre, le débat transversal de l’ouverture à l’autre “annonce l’introduction de l’ouvrage.
– Le premier constat est que les “lieux fermés”, théâtres ou musées, par exemple, sont devenues des petites “boites hermétiques”, qui accueillent les visiteurs “cultivés” , ceux qui y retournent souvent “:Comme les places ne sont pas très chères, grâce à l’argent public, ces consommateurs vont consommer de plus en plus. Mais est-ce bien le but de l’argent public que vingt pour cent des Français aillent au théâtre plutôt quatre fois par an que deux?” Arriver à faire des prix qui permettent à ces vingt pour cent de consommer plus, tant mieux, mais en quoi cela légitime-t-il de l’argent public, des impôts communs, pour que les populations cultivées augmentent leur consommation culturelle?(J.V, p.25)
images DÉVERSER LA CULTURE BOURGEOISE SUR LE PEUPLE?
Pour Jean Viard, toujours fascinant par son intelligence – relier les statistiques d’une autre façon, sans a-priori, sans copier le voisin…- les trois impératifs pour cesser ce grand gâchis, donner “toujours plus aux mêmes”, sont liés au constat que l’on a changé de monde et donc qu’il faut de nouvelles solutions :
– 1- “On ne peut continuer à déverser la culture bourgeoise sur le peuple, car “nous ne sommes plus dans une société collective : nous sommes multi-appartenants, extrêmement autonomes, libres comme jamais, regroupés en micro-tribus familialo-amicales, discontinus dans nos couples, nos emplois, notre géographie”. Et puis, pourrions-nous ajouter, ce concept d’un peuple à priori “inculte” est usant, aujourd’hui, car il date du temps des Lumières, XVIIéme et XIIIéme siècles! Avec Internet, par exemple, l’accès à l’information et aux savoirs est devenu instantanée, c’est la façon de rechercher et d’assembler ce que l’on y trouve qui compte.L’éco-muséologie avait cela de bien, dans les années 60-80 du siècle dernier, d’avoir souligné que les modèles proposés étaient à 95%, dans les musées, ceux de la classe riche, soit des objets de “valeur”, par rapport à ceux des pauvres,”non retenus” pour représenter l’humanité dans les musées. Musées d’objets de riches, déversés sur les pauvres, forcément incultes, pour qu’ils “apprennent”, et DONC se “civilisent”, c’était cela , l’idée. Qui continue, d’ailleurs…Sauf que,aujourd’hui, chacun peut exprimer son idée, sa culture, sa différence, son refus des “modèles imposés”, et “faire réseau” social.
11264847_10152772192912484_8994221659234259905_n 2- L’ explication de Jean Viard est très simple : “avec la révolution industrielle, nous avons construit de grands corps collectifs autour d’immenses groupes de travail partagé. On les a appelées “classes sociales”. Alors on a essayé de faire passer la culture avec un grand “C” d’une classe à l’autre et on a appelé ça “démocratisation”. Aujourd’hui, le monde a changé, l’ individu a pris son envol et sa liberté, son éducation et sa mobilité“. L’idée est qu’il y a différents “nous” enchevêtrés  : nous avons des “appartenances d”origine, de micro-culture, de métier, d’habitus, de croyances, qui sont importantes“. Il faut donc, pour tous les habitants ou les décideurs culturels, accepter ces différences, et ne pas balayer ces multi-appartenances avec des mots qui ne sont plus habités, comme ce “public le plus large possible”, – Oui, mais encore? – ou “la même chose pour tout le monde”. – surtout si cette chose c’est “ma thèse de doctorat  “pour tout le monde” dans une exposition, ajouterons-nous.Rajouter des “médiateurs” ne changera pas cette donne de fond, à l’avenir : chacun attend des réponses aux questions qu’il se pose; faire toutes les questions à sa place est devenu un abus.
Bernard lahireII- RÉINVENTER DU COMMUN : après ce monde “collectif” qui a disparu, il est indispensable de réinventer du commun pour cette société individualisée”. (26). Jean Viard propose une analyse des causes, et des conséquences de ce “Réinventer le commun”
– 1- Nous sommes tous “enfermés sur la même petite planète, et elle chauffe” Pensons donc d’abord que nous vivons en ce moment la réunification de l’humanité, chacun contemporain à neuf milliards d’humains, connecté, insécable, coresponsable de l’écosystème Terre. C’est définitif. C’est la nouvelle aventure de l’homme”. Car cette “petite planète, unité définitive et limitée, nous impose d’apprendre à habiter un monde limité alors que nous avions appris à conquérir un monde que nous pensions illimité”. (28)
– 3- Une façon de recréer du commun, du désir de progrès, de partage, c’est en recréant du local qui, du coup, rend l’espace public à sa fonction première de rencontre”. Jean Viard, c’est son métier, repère et analyse la guettoisation des villes, et comment la culture peut, à condition de sortir du sien, rompre ces guettos. Maintenir les appartenances de chacun “ouvertes”, et faire de même pour les lieux. Aucn ne doit être fermé, “Sinon on tombe dans la communauté fermée : des riches entre eux avec des bergeers allemands, des pauvres entre eux avec un espace dégueulasse autour pour que l’on ne s’approche pas. Des ghettos, en somme. Chacun sait fabriquer des limites pour chasser l’autre. le rôle de l’action publique est de créer en permanence du flux pour empêcher les stocks de se fermer sur eux-mêmes”.
III- JEAN BLAISE et JEAN VIARD,  HOMMES HUMBLES
Ce qui est assez agréable, dans ce livre, c’est l’humilité des deux Jean. Quand Stéphane Paoli, le journaliste qui les interroge, demande à J.Blaise “Comment faites-vous, pour qu’à un moment donné, les bourgeois, les ouvriers, les aristocrates se retrouvent ensemble à la même table du barbecue?”, J. Blaise répond d’abord, avant de décrire “ses solutions stratégiques” :  “Je ne suis pas sûr d’y arriver chaque fois, mais je m’y emploie toujours[…] Depuis vingt cinq ans, la mithridatisation a opéré, La ville est devenue vraiment tolérante à l’art. Mais ce n’est jamais gagné.”
Le livre comporte aussi de très belles descriptions de la “Fête”, du rôle des artistes, de l’art de “créer des surprises”, et comment tout cela, surtout, a du sens, un sens “local”, pour les habitants, avec ce constat que plus l’art dans l’espace public est arrimé au local, plus il fonctionnera pour les visiteurs étrangers à la ville

AAEAAQAAAAAAAAGCAAAAJGUyOWEyOGY3LWU1NTMtNGIxZS04NmRlLWM0MWEzMjBkMGIwOAIV-  A QUOI SERVENT LES MODÈLES ? Un autre avantage de ce petit livre est que, à part bien le fait de nous expliquer clairement et pourquoi le monde a changé, ce que peut la culture et surtout la création dans ce nouveau contexte, ce dont nous avons peur ( Ah! les identités! ), un message revient souvent : surtout, ne “copiez pas Nantes, copiez son esprit, ce pourquoi elles en est arrivée là. Donc quand Stéphane Paoli pose ses questions, on a envie d’y répondre! “Et moi, je dirais quoi”?, se dit invariablement le lecteur, avant d’écouter la réponse de J.Blaise ou de J.Viard : là est la réussite d’un partage d’idées , “pour de vrai”! La conclusion des auteurs est simple : pour changer, il faut avant tout  “faire”, avancer, expérimenter.
LE PROFIL DU MAIRE IDÉAL est, enfin,  très savoureux, dans cet ouvrage. C”est un maire, pour résumer, qui s’entoure des plus grandes compétences possibles et qui leur fait confiance : “Comme maire, le maire de Nantes s’entourait de personnes compétentes et c’était la conviction de ses conseillers qui tentrainait sa décision. En général, quand un élu veut construire un pont il ne prétend pas le dessiner lui-même sur un coin de table, mais dès qu’il est question de culture, chaque maire considère qu’il est compétent parce que “évidemment cultivé. Une des qualité du maire de Nantes est qu’il traite la culture exactement comme les ponts”. Et, avec tous les cas concrets du “Comment se prend la décision” , analysés dans l’ouvrage, on voit que ce maire sait faire confiance aux techniciens, artistes et à leur choix, tout comme il fait confiance à chacun de ses administrés.

En conclusion : il faut INVENTER UN NOUVEL ESPACE PUBLIC, un espace partagé par tous, comme l’a fait Jean Blaise depuis 1990 à Nantes, Inaki Azkuna à Bilbao, les maires de Lille et de Lyon plus récemment. Et comme le font actuellement tous les pays émergents dont l’appareil culturel émerge, justement, neuf fois sur dix sur de “bonnes bases” comme en témoigne notre blog en permanence (Chine, Corée, Pays du Golfe…). Je crois qu’ils ont compris que l’exception ” culturelle” n’était pas un modèle à recopier et qu’ils lui préfèrent le pragmatisme de nos amis anglais. Au vu de ses résultats, what else? 🙂
Les exemples de ce nouvel espace public, savamment orchestré par Jean Blaise,les élus de la ville, les artistes, sont analysés dans l’ouvrage avec beaucoup de précision : qui a fait quoi, comment, pourquoi? pour repenser les politiques culturelles. La ville est et aussi un “terrain de  jeux”, avec ses flux, ses idées, ses créations, mais aussi sa production de règles, d’interdits, de forces de l’ordre.Et son “ingénierie cultuelle appartient aussi à tout le monde. Aux habitants comme aux touristes, qui ont leur “mot” à dire, ce qui est très facile aujourd’hui (Retours d’expérience et “avis” sur l’offre des réseaux sociaux). Le Touriste, c’est l’autre” et avoir son “point de vue” est sans doute la chose la plus précieuse, non?

11174872_10152709493192484_5261433761564695728_nPersonnellement, je me suis sentie moins seule depuis que j’ai lu ce petit livre. Avec des convictions à peu près similaires forgées au cours du temps en observant ces échecs permanents des inégalités, pourtant résolus par de de bons experts ( Les inégalités constatées par Bourdieu et Passeron dès les années 60; puis Les Tribu de Michel Maffesoli ; ou passer du local au Global de mon ami René Rizzardo; sans compter mon doctorat sur les Grands Ensembles à Marseille soutenu en…Histoire de l’art! Le choc à l’Université d’Aix en Provence :-).Ou l’expo montée au très chic musée Monuments français sur le mouvent Hip Hop et le Graffiti Art dans les années 90 : “”Marie-Chantal va dans les banlieues!”, avait titré joyeusement le Figaro. Plus près de nous, Frédéric Martel, avec “Mainstream, enquête sur cette culture qui plait à tout le monde“, ou Bernard Lahire, avec La Culture des individus. Dissonances culturelles et distinction de soi” en 2004 ont également fait entendre leurs  propositions,  passionnantes . Tout cela, avec des aller/retours sur le terrain, forge des convictions !
– Oui, la Culture officielle est toujours majoritairement , en France, dans le service public,  issue d’un un vrai catéchisme, quasi-intangible depuis 1959 et donc dépassé par la réalité d’aujourd’hui. Veillent au grain le ministère et ses ramifications régionales, les DRAC; les Services des collectivités territoriales qui ont choisi, par facilité, ou pour faire plaisir à leurs notables, de rentrer sans le même sillon que celui de la politique étatique ; mais aussi la communication de la Presse papier ou audiovisuelle participe à ce maintien de la politique actuelle Frederic martel jpg– Ah! les Téléramas!- Tout cela renforce en permanence, en France, cet effet de confiscation que l’on voit, en clair, dans la vidéo du Bondy Blog café. Oui, la Culture est “confisquée” par une classe bourgeoise à la nostalgie permanente ( les figures tutélaires de Malraux ou de Lang, avec un “C’était mieux avant”. ). Oui tout est fait pour que surtout rien ne change, et que la petite bourgeoisie continue à profiter au mieux de “ses ” musées, théâtres et de leur programmation “sur mesure”, pour elle : les subventions, les directives, les orientations politiques et la fameuse “liberté de création” des directeurs culturels choisis et nommés par le pouvoir en place y contribue. Et ce n’est pas fini! Pour vous faire patienter encore quelques décennies, lorsque vous remarquez que l’inégalité de l’accès à la culture est la règle, que le profil du visiteur des musées n’a pas évolué depuis 50 ans (Le visiteur-type est, encore aujourd’hui, beaucoup plus riche, plus éduqué et plus vieux que la moyenne et il n’habite pas les grands ensembles les plus peuplés de nos banlieues), on vous dit deux choses : “Continuons, on va bien y arriver, à cette égalité!”,
Jean Blaise Réenchanteur de villeAllez, un petit “argument “suprême” , pour la route?La Culture est un domaine sacré, on ne touche pas, merci!
Vous ne me croyez pas? J’exagère? Mais non : le 30 avril dernier, la ministre Fleur Pellerin, en visite à Bourges, déclarait ” Enfin, signer un pacte ici, c’est dire à chaque enfant de la ville qu’il a un droit inaliénable à la culture, un droit sacré oserais-je dire, car la culture est le sacré de notre société laïque. »

POUR VOIR LA PRÉSENTATION DE L’ OUVRAGE CHEZ SON ÉDITEUR, l’Aube, collection l’URGENCE DE COMPRENDRE, c’est ICI ! 

Lire aussi le dernier ouvrage sur l’aventure de Nantes, (ci-contre)  par  Philippe Dorsal.

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KEN LE TOURISTE PARFAIT avait appelé son ex, Barbie Chérie, pour une petit voyage dans la Loire, en France, so romantic!  Vous le connaissez : dix jets et quasiment le tour du monde, en une semaine, avec trois réunions d’affaire et neuf chambres de palaces, notre homme était un peu… fatigué. Et Barbie lui avait dit que l’expo de Barbie en costumes historiques était vraiment super, à tomber!

exposition-barbie-ken-chateau-meung-sur-loire-675x300   L’expo c’est en ce moment! Allez vite la visiter!  Voici le lien :

Nos photos : Inaki Azkuna, maire  de Bilbao; René Rizzardo, Rémi Calzada, Frédéric Martel. Les deux photos d’art   ont été prises dans la rue par Philippe Fabry.  Je lui demande vite de me dire qui sont les artistes, mes amis.Et voilà! Merci Philippe d’avoir répondu ! Donc, pour les artistes, voici les informations : “Pour les roses je ne sais pas qui a fait le pochoir. L’autre est une oeuvre collective : Jef Aérosol (http://fr.wikipedia.org/wiki/Jef_A%C3%A9rosol) et JACE (http://fr.wikipedia.org/wiki/Jace).

Quand la SNCF déraille…

nouveau_festival 123Aujourd’hui nous vous présenterons deux chefs-d’oeuvre! Le premier est celui d’un acteur majeur du Transport en France,  la SNCF et sa branche Immobilier, qui a lancé le 5 mai  une campagne de communication hors pair pour  faire un Appel aux  artistes, en faisant la plus belle bourde que nous n’ayons jamais vue! Les artistes, en effet, sont invités à travailler pour revivifier des projets de la SNCF,  mais… gratuitement!  Ce n’est pas grave, a dû penser la SNCF, est-ce que les artistes ont besoin de se loger, de manger chaque jour ou de se faire soigner? Ont-ils des enfants à nourrir?  Mais non, les artistes, c’est bien connu, ont fait  voeu de pauvreté et vivent d’amour et d’eau fraîche : seul leur art compte, voilà pourquoi la SNCF leur a promis de leur donner une vraie “Visibilité” et non de l’argent. C’est ce que pense aussi, sans doute, la Ministre et les agents du  Ministère de la Culture, car  le Concours de la SNCF a une place de choix sur leur  site Internet (Voir ICI). Même la Presse s’est  réjouie de cette nouvelle (Le Figaro, mais aussi les Inrock, le Parisien, Localtis Info…). Le second chef-d’oeuvre est aussi une performance, mais, contrairement au premier, ce texte sur les Droits d’auteur est un petit bijou d’intelligence, de générosité et de connaissance. Son auteur, sur le site  Scinfolex, décrypte, pour qui en a “envie de savoir”, tout ce qui se passe, se trame, se joue en ce moment sur le Droit d’auteur des artistes, dans le monde, en Europe et en France. Réjouissant!

I – QUAND LA SNCF DÉRAILLE …Le concours lancé début mai par la SNCF s’appelle- et ce n’est pas un gag!-  l’AMI, Appel à Manifestation d’Intérêt .Ça sonne bien, comme toute la campagne de communication aux mots choisis (1, en Annexe) . Mais on découvre, en cliquant une pièce jointe, que si un artiste accepte de réaliser une intervention pour l’une des 14 friches (abandonnées, non ouvertes au public), de la SNCF, son projet devra avoir trouvé, au préalable, un financement complet (Honoraires,production,hébergement, transport...). La SNCF ne l’acceptera que s’il est entièrement gratuit pour elle et ses services.Et en disposera totalement, jusqu’à sa destruction si elle le souhaite! Florilège d’ extraits du Cahier des Charges de l’AMI :

CRITÈRES DE SÉLECTION DES CANDIDATS

“Le coût des prestations engagées par les candidats pour répondre à la présente consultation, restera à
leur charge exclusive. En outre les candidats ne pourront prétendre à aucune rémunération ou
indemnité, au titre de l’élaboration de leur proposition, y compris pour le candidat dont l’offre de projet sera
retenue.” Les Conditions de “recevabilité des offres de projets” précisent donc  qu’il faut  :Présenter un projet attestant d’une viabilité financière certaine[…]. L’Engagement des candidats comprend aussi la cession de tous ses droits, la possibilité, par la suite, de détruire son oeuvre ou encore une redevance pour occupation du domaine public :

– Le Candidat retenu s’engage à formaliser auprès de SNCF IMMOBILIER, par la signature d’un
contrat de cessions de droits, la cession de la totalité de ses droits patrimoniaux relatifs aux œuvres
qu’il serait susceptible de réaliser..[..]Le candidat déclare être parfaitement informé du caractère éphémère de l’occupation et par conséquent de sa création et accepter expressément la destruction de cette dernière.[…]le Candidat dont le projet porte sur une dépendance du domaine public s’engage à déposer une offre de projet comportant une proposition de redevance en  adéquation avec ce principe de non gratuité.téléchargementII- …ET LA RÉACTION DES ARTISTES! Quelques jours après le lancement, une PÉTITION a été mise en ligne sur le bien pratique Change.org, et nous vous invitons à la signer, si vous voulez, ICI !   La presse a commencé aussi a réagir, grâce à Arrêt sur Images , ICI.  Sur les réseaux sociaux, les artistes et leurs amis ont souvent préféré en rire, comme cette reprise de l’affiche de l’AMI détournée en tract  (2, en Annexe), ou  cette contribution (USA)  de Pierre-Yves Plateau, une formidable lettre-type :

LA PROCHAINE FOIS QU’ UN RESTAU TE DEMANDE DE JOUER GRATOS…

– ANNONCE : Nous sommes un petit restaurant en centre-ville et nous recherchons des musiciens solo pour jouer dans notre restaurant pour leu permettre de promouvoir leur musique ET de vendre leurs CD.Ce n’est pas u job quotidien, mais seulement pour les occasions spéciales qui pourraient devenir une activité quotidienne le soir ou si nous recevons une réponse positive. Votre musique doit être plutôt Jazz, Rock, World, voire métissée. Vous êtes intéressés pour promouvoir votre musique? Merci de répondre dès que possible!

– RÉPONSE DU MUSICIEN AU RESTAURANT : Je suis n musicien doté d’une grande maison à la recherche d’un restaurateur qui viendrait chez moi pour promouvoir son restaurant en faisant le dîner pour mes amis et moi-même. Ce n’et pas un job quotidien mai seulement pour des occasions spéciales qui pourraient devenir une activité quotidienne le soir si nous recevons une réponse positive. Plutôt des dîners raffinés et exotiques avec une cuisine de type ethnique ou internationale. Vous êtes intéressé pour promouvoir votre restaurant? Merci de répondre dès que possible!

III- MAIS AU FOND , C’EST QUOI LE DROIT D’ AUTEUR, et  où en sommes nous? Cette navrante affaire d’utilisation des artistes pour  se donner, gratuitement, une nouvelles image “sympa, d’jeun et arty“, tombe au plus mauvais moment, celui d’un recul de notre pays pour permettre aux auteurs – et non aux entreprises qui récupèrent leurs droits-. Mais rien n’est jamais perdu, et un article vient ici dire la vérité, toute la vérité, en décryptant ce qui se joue et surtout le chemin à suivre.

– LE CHEF D’OEUVRE DE SCINFOLEX! Le site est le meilleur qui soit et nous l’avons souvent recommandé, dans ce blog, en particulier lors de la querelle sur la Photographie dans les musées car il indiquait votre droit, celui …de photographier! Depuis, youpi! Le ministère a changé d’avis, nous a encouragé à photographier et a rétabli notre droit au Musée d’Orsay! Mais en ce moment ce ministère et les politiques  font  à nouveau la sourde oreille, complètement paralysés par les intérêts en jeu, soit le lobbying des “majors” qui récupèrent les droits depuis des décennies :   

“Les grandes manoeuvres autour de la réforme européenne du droit d’auteur continuent et même s’amplifient. Ce week-end notamment, un colloque sur le droit d’auteur a été organisé en marge du Festival de Cannes, au cours duquel ont défilé à la tribune Fleur Pellerin, Manuel Valls et Günther Oettinger, le commissaire européen en charge des questions d’économie numérique.

Depuis la parution du rapport de l’eurodéputée Julia Reda en janvier dernier, nous avons assisté à un véritable déferlement d’actions de lobbying conduites par les titulaires de droits pour s’opposer à la réouverture de la directive de 2001. La coalition pro-copyright qui s’est nouée pour abattre le rapport Reda est la plus puissante que l’on ait vue depuis les années 90 et les arguments employés dans cette campagne ont parfois atteint – il faut bien le dire – des sommets d’outrance et de malhonnêteté intellectuelle.”

Suit, dans l’article, la  liste  des  arguments employés ainsi que leur décryptage et, surtout, des solutions. Mais, comme pour le “droit de photographier dans les musées”, nous devons nous mobiliser, sans quoi de graves blocages se profilent à l’horizon . Pour ne pas “mal” paraphraser l ‘article des Juristes de Scinfolex , voici l’article, que vous pourrez déguster à l’aise, en entier!

  “Droit d’auteur et marchandisation de la culture : mais de qui se moque-t-on ?
Publié le 21 mai 2015 par Calimaq, ici :  http://scinfolex.com/2015/05/21/droit-dauteur-et-marchandisation-de-la-culture-mais-de-qui-se-moque-t-on 

original.81036.demiEN CONCLUSION,  cet article sur les déraillements de la SNCF  concerne tout aussi bien les acteurs de la culture que ceux du tourisme, car les acteurs institutionnels du Tourisme organisent des festivals, concerts, Fêtes, expositions ou visites culturelles toute l’année! Le droit des artistes est donc précieux et  leur place, souvent précaire, ne peut l’objet d’aucun abus. Alors, comment mieux appliquer le droit, mieux en  connaître l’actualité et les évolutions au gré des changements de la société? A dire vrai, l’arbre ne peut cacher la forêt, et la grosse bourde de la SNCF ne devrait pas non plus faire écran au débat de fond et à l’opacité des  décisions des Princes qui nous gouvernent. Il y a des problèmes sans solution, et là, avec Scinfolex, nous avons des solutions. A nous de nous en emparer! Même, et surtout, si ça n’est pas notre coeur de métier, à nous, sans doute aussi, de nous  tenir au courant et de prendre part  au débat en cours sur le Droit d’auteur des artistes!   

– NOS PHOTOS 

Photo du haut : Affiche du Nouveau Festival CGP 2012 – © photo © Todd – White- Marnie Weber, The Truth Speakers (Girl with eggplant dress and burgundy trim) detail, 2009, mixed media. Courtesy Simon Lee Gallery, London- Photo de l’ancienne gare d’Elboeuf sur Seine et photo du Viaduc d’Otterswiller(67) de © Lionel Boulanger. La Liberté guidant le peuple, oeuvre d’ E.Delacroix, Musée du Louvre, wikimedia  commons.

– POUR EN SAVOIR PLUS sur SNCF Immobilier  : 12 MILLIONS DE M2 de bâtiments industriels et tertiaires, d’activités sociales – 20 000 HA de foncier, dont 2 000 hectares urbanisables dès à présent – 100 000 LOGEMENTS dont 90 % de logements sociaux- 3000 LOGEMENTS CONSTRUITS OU ACQUIS – 2000 LOGEMENTS RÉHABILITÉS en 2014
– 450 MILLIONS €/AN de contribution au cash flow du Groupe SNCF
+ DE 600 COLLABORATEURS (hors les 1965 salariés ICF HABITAT)

Just ArtKEN LE TOURISTE PARFAIT était abasourdi de bonheur!  Lui qui n’avait de cesse de voyager, d’aller d’hôtels en Palaces, de faire ses affaires sur tous les continents du monde, cette semaine,  avait enfin trouvé une mission à sa mesure : se reposer.Il s’efforçait, tous les six mois, de prendre un petit quart d’heure de repos. Pas au spa, qu’il fréquentait surtout à L.A, mais avec un ou deux artistes! OUiiiii! A vrai dire,quand il discutait avec eux, leurs point de vue, leurs idées, même leur langage lui semblait si..Heu..Si “différents” , si lointains de son monde des  Affaires que, invariablement, il reprenait la parole, évoquait ses problèmes et là…MIRACLE! Ils lui apportaient  toujours des solutions!

ANNEXES

1- COMMUNIQUER EN  MENTANT OU MENTIR EN COMMUNICANT?

Quand nous parlions de petit chef d’oeuvre de la communication, dans l’introduction, c’est que les termes du Cahier des Charges et ceux de la Communication  sont tellement “emballants” qu’ils méritent toute notre, et sans doute “votre”  admiration (les mots en gras le sont par nos soins ). Jugez un peu “sur pièces”:
– “La SNCF vous invite à vous approprier son patrimoine (halle marchandise, château d’eau, jardin, arches,
viaducs, etc.) pour quelques heures à quelques jours ou quelques mois afin de le valoriser à travers des
initiatives culturelles, artistiques, ludiques ou autres.

– Contribuez à transformer des sites, hier ferroviaires, en nouveaux morceaux de ville de demain. Un
regard neuf, des idées innovantes, de nouveaux usages et des démarches collaboratives sont les
bienvenus ! C’est l’opportunité de réaliser une expérimentation sur un nouveau concept et une garantie
de rendre vos œuvres visibles par tous.

– Inscrivez-vous en quelques clics sur la plateforme et participez à cet Appel à Manifestation d’Intérêt,
inédit en France, sur du patrimoine ferroviaire. Vos projets seront soumis à un comité de sélection
composé de personnalités du monde de la culture et du mieux vivre la ville.

Redonnons ensemble vie à notre patrimoine !

Bref, pour être “parfait” il manque juste, dans ces textes,  la “Co-création de contenus” et sans doute l’Intérêt général” , mais nobody is perfect! 🙂

2- LE DÉTOURNEMENT DE LA COMMUNICATION DE LA SNCF!  Par Jeff MUGNIER

 

Versailles et ses trois surprises!

Galerie des glacesChâteau, Musée, Jardins et Ville…Versailles est un monde, né au XVIIéme siècle, et aujourd’hui l’un des sites culturels les plus visités en France avec sept millions de visiteurs. Mais, ce qui est très réjouissant, c’est que Versailles ne se contente pas de cette place royale : chaque année le Château propose de nouvelles surprises, de nouveaux aménagements, de nouvelles créations artistiques. Ce printemps, pas moins de trois nouveaux sites entièrement rénovés vous attendent : un jardin contemporain, le Bosquet du Théâtre d’eau, qui vient d’ouvrir le 12 mai 2015; un nouvel accueil pour les visiteurs,vraiment royal! Et enfin, un nouveau quartier, dans la ville de Versailles, signé par l’architecte Jean-Michel Wilmotte, inauguré le 16 avril. Partons pour cette visite, ensemble.

 

promenade_dansantelI- UN BALLET D’OR ET DE LUMIÈRE : le « bosquet du Théâtre d’eau » rénové est inauguré!

Un jardin contemporain! Conçu dans les Jardins par André Le Nôtre entre 1671 et 1674, le bosquet du Théâtre d’eau était à l’origine l’un des plus riches et des plus complexes des jardins de Versailles. Il a été restauré depuis des mois par le paysagiste Louis Benech et le plasticien Jean-Michel Othoniel et sera ouvert en permanence aux visiteurs des jardins. Les essences choisies – hêtres, chênes verts, etc. – ne dépasseront pas les 17 mètres de hauteur voulus par Le Nôtre, permettant ainsi au bosquet de demeurer invisible depuis le château. Louis Benech a aussi conçu un banc : “Versailles XXI”. Quant à Jean-Michel Othoniel, il a créé une sculpture
fontaine avec ses matériaux favoris, ces perles de verre de Murano qui captent la lumière du ciel et les reflets de l’ eau. Les formes d’entrelacs et d’arabesques des “colliers” de perles s’inspirent directement, dit l’artiste, des ballets donnés par Louis XIV et de l’Art de décrire la danse ( Feuillet de Raoul-Auger de 1701). L’ensemble, tout à fait contemporain, est donc un très beau contrepoint qui fait écho aux parterres des Jardins voisins, tout en “broderies”, eux aussi. Le visiteur est attendu pour une “promenade dansante” qui le conduira à une grande clairière de lumière et d’eau! (En voir plus sur notre vidéo en fin de billet)
Ce projet a été imaginé dans une volonté permanente de respect des lieux et de leur histoire. En effet, cette création sera totalement réversible : tous les ouvrages maçonnés et hydrauliques encore présents ont été conservés et tous ceux conçus aujourd’hui sont réalisés en « sur-œuvre ».(Photo © Jean-Michel Othoniel – Le jeu des perles de verre)

Chantier du pavillon DufourII- L’ACCUEIL DES VISITEURS au Pavillon Dufour est le plus important chantier que le château de Versailles ait connu depuis deux siècles, dans le respect absolu de ceux qui l’ont bâti.”Ouvrir le château de Versailles au monde, au plus grand nombre,  c’est une de nos missions essentielles” écrit Catherine Pégard, Présidente du Château de Versailles dans le document très complet qui présente la rénovation  de l’Accueil (Bâtiments; billetterie et flux) du Château de Versailles ce printemps.

Le schéma directeur du Château de Versailles, lancé en 2003 définissait l’organisation qui permettrait de répondre à cette impérieuse nécessité. Mais sans altérer l’histoire des lieux, en réconciliant le château de Versailles avec son histoire, puisque les pavillons Gabriel au Nord et Dufour au Sud avaient été conçus au XVIIIe siècle par l’architecte Ange-Jacques Gabriel, comme les deux entrées. Le château de Versailles retrouve donc aujourd’hui sa logique de fonctionnement initiale , grâce à la nouvelle réalisation de l’architecte Dominique Perrault.Les objectifs du Schéma directeur étaient les suivants :

1. Simplifier l’entrée des visiteurs dans le château
2. Créer un seul tarif d’accès
3. Donner aux visiteurs des clés de compréhension supplémentaires
4. Offrir des services de qualité
5. Mieux accueillir les scolaires
6. Mieux accueillir les personnes handicapées
– Deux entrées… Avant la rénovation,le château comportait 6 entrées possibles, selon une organisation complexe et peu compréhensible du grand public. Aujourd’hui il n’y a plus que deux entrées : le pavillon Gabriel au nord,réservé aux groupes, et le pavillon Dufour, son symétrique au sud, réservé aux individuels. Ces deux entrées donnant l’accès respectivement aux appartements du Roi et de la Reine. Leur
… et un enjeu : la gestion des flux : ” Comment aménager au sein d’un pavillon à la géométrie contrainte les conditions optimales d’accueil pour près de 6 millions de visiteurs annuels, de tous horizons et évoluant à des vitesses différentes?”. Les premières évaluations nous diront, dans quelques mois, si le pari est réussi!

Versailles _bâtiment JMWilmotteIII – L’HÔPITAL ROYAL DE LA VILLE DE VERSAILLES

– La construction de l’hôpital royal de Versailles, situé à un kilomètre tout au plus de la place d’Armes du château, avait débuté en 1781 sous la direction de l’architecte Darnaudin suivant des plans initialement dessinés par Gabriel et son confrère Gravois.

– Trois années de chantier ont été nécessaires pour sauver le site de l’Hopital Richaud à l’abandon pendant une dizaine d’années. Sa réhabilitation, inaugurée le 16 avril dernier, a permis la création de logements dans ce monument du XVIIIe siècle mais aussi la construction de nouveaux immeubles d’habitation et de commerces sur ses flancs. L’opération – 28 000 m2 et un budget de 90 millions d’euros- surtout, a permis d’ouvrir le bâtiment sur la ville.
« Richaud était devenu l’exemple même de la mauvaise gestion de l’Etat »,dit François de Mazières, maire de la ville depuis 2008 et qui a réussi cette opération d’urbanisme après ces longues années de négligence de ce patrimoine.   « Il tient une position stratégique, au cœur de la ville. Il ne fallait donc pas qu’il se transforme en enclave. »
Le H de l hopital Richaud– Le grand chantier a commencé en 2011, conduit par l’agence d’architecture de Jean-Michel Wilmotte et l’architecte en chef des monuments historique Frédéric Didier, de l’agence 2BDM. Il s’agissait en effet de restaurer le “H” historique de l’ancien hôpital pour y aménager 66 logements, des bureaux et une crèche tandis que l’ancienne chapelle est destinée à accueillir un centre culturel municipal.
– Dans le même temps, des ensembles neufs ont été construits sur les flancs est et ouest du monument pour y accueillir 317 habitations dont une résidence étudiante de 82 places et neuf autres logements sociaux, ainsi que des  commerces. « Nous avons donc là une véritable opération d’urbanisme, où sont présentes toutes les composantes de la ville », assure François de Mazières. Pour l’architecte Jean-Michel Wilmotte, qui milite depuis longtemps déjà pour la réutilisation du patrimoine pour des usages contemporains, « l’opération est un exemple à suivre pour les milliers de châteaux et autres lieux magnifiques qui sont à l’abandon en France. Ce site a été rendu aux habitants et il est devenu transparent ».(Notre photo, le “H” de l’Hôpital royal, ©JM.Wilmotte).

En conclusion, le chantier a rendu le lieu plus perméable, en a fait un petit quartier intégré au reste de la ville. Ainsi l’ancien hôpital et ses jardins peuvent être traversés par le public tandis que les nouveaux bâtiments ont été organisés autour de deux grands mails ouverts et piétonniers. « Nous sommes en secteur sauvegardé et les dimensions, la silhouette des toitures, le rythme des fenêtres nous étaient imposés”, rappelle en effet Christian Oudart, chef de projet à l’agence Wilmotte & Associés.La vedette du site devait demeurer l’ancien hôpital, les immeubles neufs sont donc restés poliment conventionnels.MERCI au Journal Le moniteur, Service architecture et urbanisme – LE MONITEUR.FR – Publié le 11/05/15 lire l’article complet ICI!

jeff Koons LobsterIV- CONCLUSION : Même les plus beaux monuments, musées ou jardins ont besoin, en permanence, de revoir leur organisation. Mais le font-ils tous? Les visiteurs sont-ils leur objectif premier? On peut en douter, notamment en lisant le beau dossier du Journal des Arts, cette semaine, sur l’accès souvent compliqué des visiteurs aux différents châteaux-phares de l’ Île-de-France. Ce qui nous frappe, à Versailles, que ce soit le Château ou sa ville, c’est la modernité de leurs projets.Pour nous, cette modernité prend trois formes:
– 1- Des projets qui relient le passé au présent : obsession très présente dans les deux projets que nous venons de voir – Le Bosquet et l’Accueil-, mais que l’on retrouve aussi dans la volonté d’être les meilleurs acteurs du développement numérique : œuvres en ligne; partenariat avec Google Art; site multimédia qui est sans doute le meilleur de France… Le Château de Versailles n’avait pas “besoin” de faire tous ces efforts vers le numérique : il est déjà bien doté, si j’ose dire,  avec son énorme fréquentation, son immense notoriété et ses lieux prestigieux! Et pourtant, comme disait Galilée, les professionnels du Château  tournent, agissent, cherchent , inventent et  expérimentent en permanence.
XVM66d38938-f730-11e4-908c-f66e197407be– 2- Des projets qui font appel à de très bons artistes, architectes, urbanistes ou jardiniers. Cette recherche puis cet appel aux compétences est loin d’être systématique, en France ou à l’étranger, pour de très nombreuses raisons. Nous ne croyons pas à celle, souvent invoquée, du  “Les grands sont souvent célèbres et trop chers!” , car, au final, les ratages de la médiocrité peuvent coûter bien plus cher. Par contre cela demande beaucoup plus de travail en commun, de “lâcher prise” des élus, face à des caractères forts et de courage pour justifier ses choix. Choisir Lil Buck, par exemple, pour danser à côté du nouveau bassin, est une excellente idée! ( Notre photo)
Rappelons quelques grands artistes accueillis ces dernières années au Château de Versailles: Lee Ufan (2014), Giuseppe Penone (2013), Johanna Vasconcelos (2012) Bernard Venet (2011) Philippe Cognée(2011), Xavier Veilhan et ses carrosses!Et rappelons-nous aussi les querelles et les indignations lors de la venue de Jeff Koons en 2009, auxquelles le succès de l’exposition rétrospective de cet hiver à Paris (CGP-MNAM) ; ou encore la présence, si rare en France, de  Murakami en 2010!
-3- Des projets qui s’appuient sur vision large (Urbanisme; flux; mobilité; Passé/présent; Ephémère/Permanence ...) plutôt que sur des éléments ponctuels (Un bâtiment;une nouvelle tarification; un mémorial pour les Rois …)
Et cela, vous me l’accorderez, est aussi possible pour des sites ou des villes plus petits, moins fréquentés, car c’est plutôt une question de méthode et d’organisation que de capacité financière.

imageproxyEN SAVOIR PLUS
– SUR LE BOSQUET DU THÉÂTRE / Voir le site Internet du Château, ICI

SUR LE NOUVEL ACCUEIL DU PAVILLON DUFOUR, voir le dossier de presse, très complet , ICI

– SUR LA RENOVATION DE L’HOPITAL RICHAUD
Fiche technique: 
Maîtres d’ouvrage : SCI Le Carré Richaud, SCI Les Allées Richaud et SCI les Allées Foch
Maîtrise d’ouvrage déléguée : OGIC
Maîtres d’œuvre : Wilmotte & Associés, architecte ; 2BDM architectes, architecte en chef des monuments historiques ; Neveux-Rouyer, paysagiste ; Elan et Artelia, maîtrise d’œuvre d’exécution.
BET : Scyna 4 (structure), SETU (VRD), AVLS et MMS (acoustique), M.B. E. et Prelem (fluides et thermique), Fugro (sol), DAL (économiste), Batiplus (bureau de contrôle).
Constructeurs : Eiffage construction et Outarex.

greeters– LA VISITE DE VERSAILLES ET LE TOURISME CRÉATIF! A découvrir dans Versailles Insolite, des activités de Tourisme Créatif : ateliers d ‘artisanat de luxe (Art de la feuille d’or; fabrication de reliures de livres.. .); découverte du Parfum dans tous ses états à l’Osmothèque, le Conservatoire international des parfums, où vous pourrez créer votre propre parfum en fonction de votre personnalité; ou encore balade dans le quartier de la Geôle dont les antiquaires hors pair sont installés dans de très beaux hôtels particuliers. Versailles n’est pas exclusivement une ville des XVIIe et XVIIIe siècles, dit l’Office du Tourisme avec juste raison, car l’architecture moderne et contemporaine sont bien représentées  (André Lurçat, Auguste Perret; Claude Parent…) et l’art contemporain actif (Centre d’art de la Maréchalerie). Et si vous voulez “vivre une expérience ” en n’étant plus des Touristes, contactez les  Greeters de Versailles qui pourront vous faire vivre la “vie d’un vrai Versaillais”!

– QUI SONT LES VISITEURS DU CHÂTEAU? Plus de 7 millions, mais encore? Une jolie clientèle,  cet été 2014, et cela “”Malgré une toute petite baisse par rapport à 2013, compensée par un plus grand nombre de touristes étrangers pour qui la météo est un non-événement. Ainsi, alors qu’auparavant nous avions 20% de visiteurs français et 80% de visiteurs étrangers, ces chiffres sont cet été de 15 et 85%.» Sur ces 85%, 39% viennent d’Europe, 17% d’Amérique du Nord, 12% d’Asie et 13% d’Amérique latine, ces derniers étant de plus en plus nombreux.”, dit l’office de Tourisme. Quelle chance, tous ces visiteurs étrangers et cette belle représentation des visiteurs venus de très loin!

Ke et Sofia CoppolaKEN LE TOURISTE PARFAIT! Ken arrivait tout juste au Festival de Cannes après douze jours harassants mais glorieux pour son titre. Jugez-en vous-même : une semaine et cinq palaces, douze avions privés et sept villes d’Asie, où il faisait des affaires mirobolantes! Enfin un tapis rouge et la plage, se dit-il en téléphonant à son ex, Barbie chérie : “”Mais que fais-tu en Allemagne, après tes sauts à Cuba, à La Guadeloupe, au  Qatar etaux  Pays du Golfe avec ce “François”, alors que  je t’attends à Cannes?

–  J’arriiiiive, Ken, mais je ne suis pas seule….

– Moi non plus, je suis avec Sofia!

Notre photo (volée,comme d’ab…) : Ken et son amie Sofia Coppola, réalisatrice américaine de très grand talent, juste avant la montée des marches du Palais, à Cannes, hier.

 

NOS CADEAUX AUJOURD’ HUI!

UNE VISITE-EXPRESS DU CHÂTEAU! par Mathieu, jeune guide qui ne fait pas de chichis!

UNE VISITE EXPRESS DES JARDINS

Bosquets, Salles de verdure, visite avec Mathieu et Alain Baraton, le jardinier en chef Visite des jardins donnent leurs dernières impressions avant l’ouverture au public du bosquet du Théâtre d’Eau, le 12 mai 2015

UNE VISITE DU BOSQUET par les deux artistes, Louis Benech et Jean-Michel Othoniel : avant la visite – 9 mai 2015

PHOTOS Galerie des Glaces du Château( Site Ressources du Musée); Jeff Koons Versailles, 10 septembre 2008-4 janvier 2009 Lobster 2003 Aluminium polychrome, acier, vinyle 264,4 x 47,9 x 94 cm- Takashi MURAKAMI – Flower Matango (d) – 2001-2006- Fibre de verre, fer, peinture à l’huile et acrylique – 315 x 204,7 x 263 cm
– Louis XIV, un roi qui aimait l’innovation,  par le peintre Rigaud (Site Ressources du Musée) ;
– Florian Kleinefenn – Galerie des Glaces / Château de Versailles
– © Vincent Fillon – Légende : les bâtiments neufs, comme ici côté avenue Foch, ont dû respecter très sagement les prescriptions du plan de sauvegarde. Edifiés de part et d’autre du monument historique, ils bordent deux mails piétons ouverts au public.

Lil Buck, danseur photo Le Figaro.