Ce que la Culture apporte au Tourisme!

RijksmuseumAujourd’hui, voici une petite présentation qui n’attend que vous pour l’enrichir ! Ce que la Culture apporte au Tourisme, en 10 points, qui sera suivi la semaine prochaine par un « Ce que le Tourisme apporte à la Culture! » Partons donc des « classiques », en soulignant tout de même l’apport du numérique aux deux secteurs, mais  je vous parle très souvent du Numérique, alors vous êtes devenus très savant (e)s sur l’innovation du Tourisme Culturel !
 CE QUE LA CULTURE APPORTE AU TOURISME
1- Une offre majeure! Offre de monuments, de musées, de parcours historiques ou de d’églises remarquables, avec leurs activités plus contemporaines : art, design, musiques actuelles ! Et avec notre patrimoine « immatériel » : nos savoir-faire, nos coutumes ou nos fêtes. Notre territoire est, avec celui de l’Italie, l’un des plus riches du monde en “sites culturels ouverts à la visite”  et l’image de cette France culturelle est une vraie motivation pour les touristes étrangers, selon 80% d’entre-eux (Etudes IPSOS Maison de la France, 2007 ; étude Atout France sur la Crise, 2010, etc…).

Notre veille et les analyses de cas que nous poursuivons avec patience nous montrent  que trois orientations signent les grands succès du tourisme culturel, en France et dans le monde :
– Dans l’idéal, ne pas « cloisonner » cette offre est la meilleure solution pour que notre culture reste vivante, malgré les petites cases où elle s’est souvent enfermée. Présenter le patrimoine et l’art actuel avec la gastronomie et l’œnologie locales ou favoriser les rencontres entre habitants et touristes, voilà qui laissera un souvenir incontournable et pourra créer une « destination ».

– Penser  séjour plutôt que visite !

– Mettre  toutes nos richesses « en ligne » pour ces visiteurs qui ne viendront jamais mais s’intéressent à tout ce qui est bien présenté (œuvres des musées en ligne ; Cours en lignes ; jeux en ligne.. ). Notre Soft Power en profitera ! Notre photo : à Amsterdam, le Rijksmuseum met à la disposition de 3  milliards de personnes  interconnectées en permanence ses oeuvres : on peut les découper, les détourer, s’amuser, où en faire le nouveau papier peint pour le  salon…Ici, en bas du tableau, ses couleurs qui ont défini une palette de maquillage et une jeune entreprise est née….(Voir en fin de billet la vidéo de présentation du Rijksmuseum Studio!)
2)  L’évènementiel
est une forte demande de nombreux visiteurs potentiels -habitants ou touristes – pour des événements éphémères, si possible en lieux ouverts ou en plein air l’été. Là encore les 10 000 festivals, concerts ou autres événements, été comme hiver, sont partagés par les habitants et les touristes, et de nouveaux « formats » voient le jour chaque année pour renouveler les classiques (Fête des Lumières à Lyon ; Festival Interceltique de Lorient, Nuit Blanche à Paris ; Lille 2004 et toutes les nouvelles formes de festivals urbains, mêlant musique et arts numériques, réel et virtuel). D’autres événements ont pris le parti de s’étendre  à toute une région (Normandie Impressionniste; le label “Capitale régionale de la culture”, etc…) et bien sûr certains événements se sont peu à peu étendus à l’ensemble de la ville où ils sont nés  (Cannes et le Cinéma ; Arles et la Photographie; Angoulême et la BD). .
3) De véritables OVNI ont aussi fait leur entrée, tel Estuaire2007, entre Nantes et Saint Nazaire,un parcours de  40 kilomètres guidé par  l’art contemporain, en croisière sur la Loire, ou en vélo, en voiture, pied… Cet itinéraire se prolonge à  Nantes par des surprises d’art contemporain étonnantes dans toute la ville  ! Non délocalisables, peu saisonnières et durables, ces deux dernières manifestations de Nantes et de Lille  sont réellement intéressantes.Beaucoup tentent de les copier, ce qui est pratiquement impossible : il faut faire appel aux compétences locales, trouver un équilibre entre habitants et  artistes, construire avec les élus, bref, “Mettre le poireau à l’endroit ” (Jean Blaise) et donc  et revoir toutes les politiques de l’offre culturelle en relation avec les habitants…et les touristes de passage!
4) L’image d’un territoire, sa notoriété, son authenticité, son énergie créatrice!  
Les offres de tourisme culturel prennent leur ancrage dans chaque territoire, utilisent les compétences locales, illustrent leur histoire ou notre présent en s’inscrivant dans un paysage qui, pour la France, change tous les 70 km. Quitte, d’ailleurs, et on peut le regretter, à organiser sciemment une vraie concurrence entre régions ou départements proches, voire “entre villes d’une même région” s’il n’y a pas de concertation (cf.3 ).
En tous cas le Tourisme profite abondamment des images, tout comme les réseaux sociaux où l’on peut recommander, comparer, s’informer en temps réel. Vers l’étranger, les images de la culture sont souvent les mieux placées et deviennent des emblèmes de notre attractivité.
Des Labels , plus d’une douzaine – UNESCO et Capitales européennes de la Culture sont les plus connues au niveau patrimoine européen – viennent aussi inciter ou conforter les visiteurs pour leur décision. Les artistes ont investi les friches industrielles (Marseille, Nantes, Saint Etienne…) mais le milieu rural souffre souvent de leur absence. Ou de la peur de reprendre les codes urbains , avec un “Nous ce n’est pas pareil” navrant. Du coup, leur jeunesse ne rêve que d’aller vers les villes….
Conjuguer les différents domaines culturels et élaborer une stratégie locale, si possible avec les habitants et les touristes sont  deux  bons moyens  de mettre en œuvre le tourisme culturel qui apportera sa part au développement local.

5) Des visiteurs!  Et des ” primo-visiteurs “, avec des activités tout au long de l’année l’année!

Plus de 84 millions de visiteurs étrangers chaque année, et beaucoup plus encore de touristes français : la part de la “motivation Culture” est immense dans ces arrivées,  car la plupart sont confortées  et parfois décidées grâce à l’ “image culturelle et de  l’art de vivre à la française ” et les visites des musées ou sites artistiques ou monuments font le plein.  
– Une « première visite » de la France par les touristes – un milliard de touristes aujourd’hui et 1,8 mds attendus vers 2020…-  est une promesse que, grâce aux activités culturelles en particulier, ils y reviendront . Développer les retombées économiques ou au moins les stabiliser fait partie du développement local (emplois, investissements) auquel le Tourisme contribue largement pour les régions les plus investies dans l’activité touristique .
Les périodes hors grandes saisons touristiques (été à la mer ou hiver à la montagne) profitent de ces offres culturelles tout au long de l’année, et le Tourisme peut amortir, rentabiliser ses équipements, ses infrastructures et maintenir les emplois de services.
6)  L’environnement et l’emploi culturels
Je le vois lors de tous mes nombreux voyages et expertises ces mois-ci : les pros de la Culture boudent encore trop ceux du Tourisme et les relations harmonieuses et énergiques entre les deux secteurs n’existent  pas encore  sur tous nos territoires.  L’environnement professionnel culturel assure pourtant un encadrement de très haute qualité et l’emploi est en croissance : plus de 2% de la population active travaille dans ce secteur depuis les années 2000, dont les emplois ne sont aussi pas délocalisables, tout comme ceux de l’industrie touristique réceptive, même si la crise économique a sévèrement touché les deux secteurs.
7) Le récent développement de la professionnalisation du secteur du tourisme culturel
L’environnement professionnel évolue également très rapidement , grâce à l’excellent exemple de Nantes qui a fusionné ses deux Services Culture et Tourisme en 2011, mais aussi grâce aux entreprises de gestion privée comme Cultures Espaces, qui ont systématisé la démarche-qualité et l’’excellence de l’accueil sur leurs sites culturels. De nouveaux Tour opérateurs  proposent des offres contemporaines comme le Tour des Biennales du monde entier.
– Il est intéressant, de voir comment des expériences très innovantes, très rares en France mais très développées à l’étranger (en Europe (Italie, Espagne, Royaume-Uni) ou  en Corée, USA…Voir notre Blog),   réinterrogent les objectifs, redéfinissent les contours des projets culturels et cloisonnent de moins en moins les sites culturels, à la faveur de Big Data (Barcelone, Fête de la Mercè) ou de projets de Smart Cities (Creative Cities). Les professionnels culturels de notre pays auraient sans doute beaucoup à gagner à rejoindre ces nouvelles stratégies,  à mieux évaluer les résultats des politiques actuelles, à redéfinir les objectifs pour dépenser différemment ou faire des recettes supplémentaires. C’est le fameuxIl faut changer tous les codes de nos professions !” de J.Blaise en 2006, directeur de nombreux festivals qui allient qualité artistique et grande fréquentation touristique et qui vient d’écrire un très joli essai sur la mutation des politiques culturelles : « Remettre le poireau à l’endroit ».Et ce serait aussi souhaitable pour nos jeunes générations, les Y et les Z, qui n’ont que faire de nos politiques trop souvent  vieillottes et qui prolongent artificiellement un passé révolu

– “Que faire pour nos Jeunes”? est une question bizarre. Quand on me la pose, je réponds toujours la même chose : “Ne décidez pas pour eux; rencontrez-les, demandez-leur “Ce qui leur ferait plaisir?“.Enfin, mettez-les au défi et permettez-leur de décider. Ne vous inquiétez pas, ils fourmillent de bonnes idées! Ce sont des Makers! ”

8)  Des retombées économiques
Ces retombées font l’objet d’études régulières et nombreuses dans les pays anglo-saxons, aux USA, au Canada ou au Royaume Uni. Sans doute parce que les lieux de la culture relèvent davantage du secteur privé, et que qualitatif et quantitatif y sont plus étroitement liés qu’en France.
La culture est malheureusement la grande absente des activités du tourisme (absente dans les comptes satellites du tourisme, dans les études économiques, dans les projets, et les stratégies nationales, par exemple). Peut-être parce  que les autres secteurs d’activité, de la thalassothérapie aux balades en vélo ou au Golf  ont  un secteur marchand qui leur permet de figurer et d’exister dans les stratégies, les évaluations et les bilans chiffrés. On relira donc, en espérant qu’elle n’est pas trop périmée depuis 2009, létude nationale des retombées économiques et sociales de la culture et tous les ouvrages du merveilleux Xavier Greffe, notre spécialiste français en Culture et économie  !
9) Et de nouvelles offres chaque année! En conclusion, le tourisme, depuis deux siècles qu’il s’est maintenant généralisé en Europe, donne une impulsion sans précédent aux activités culturelles qui s’associent à ses démarches (Infrastructures, connaissance des clientèles ; marketing et communication ; commercialisation de l’offre vers les Tours opérateurs, investissements touristiques…).La croissance des touristes est de 4 à 5% par an, donc le tourisme, bien qu’éparpillé en dizaines de secteurs et filières très différentes , est une industrie mondiale en croissance continue.
Soulignons aussi que pas une année ne passe sans que l’ offre culturelle ne s’étoffe, elle aussi,  avec de nouveaux musées, Opéras ou Festivals, prêts à accueillir de nouveaux visiteurs, pour le meilleur (Le Louvre -Lens, le musée Soulages de Rodez, Lille 3000, Estuaire de Nantes…Ou pour des déceptions inattendues, comme celle du  Centre-Pompidou de Metz, qui n’a pas eu une très bonne fréquentation au delà des deux premières années de son ouverture  et a donc vu baisser sa subvention des tutelles locales.

10)  L’envie de copier la France!
J’allais oublier! L’image culturelle de la France a tant de force que Dubaï construit sur le modèle de Lyon sa Dubaï City (Stratégie 2007-2015) , et que les marques ( Louvre et Sorbonne à Abu Dhabi), mais aussi les « Petit Paris » de Chine ou de Las Vegas prolifèrent dans d’autrs pays émergents. Après tout,  êre copié, même si cela frôle souvent le ridicule, ne serait-ce pas une preuve de notre influence auprès des pays qui reprennent nos « modèles » ?

LA SEMAINE PROCHAINE : Ce que le tourisme apporte à la culture !
En conclusion, ce genre de petit tableau brossé à grands traits permettra aux étudiants d’y voir plus clair, et à vous, qui ne l’êtes plus, d’alimenter cet apport de la Culture au Tourisme avec des exemples, des cas concrets de ce que vous aimez… ou non ! 🙂 Merci de nous envoyer des exemples de bonnes pratiques à partager! 

Ken MontagneKEN LE TOURISTE PARFAIT préparait son Noël à la montagne! Encore quelques mois et il rejoindrait la Suisse qui faisait ses délices après tant d’hôtels et de places visités, moult réunions d’Affaires et des millions de retombées laissées sur son passage…Barbie Chérie, son ex, lui avait annoncé la veille qu’elle voulait aller à Cuba “Libéré”, comme elle disait, pour chanter la chanson  du  “Commandante Che Guevara ” en skiant. Mais Barbie, tu rêêêêves!  , lui avait répondu  Ken, qui désespérait qu’elle ait un jour quelques notions de géopolitique ou de géographie. “N’est pas Barbie qui veut!” lui répondit-elle en imitant la moue  des soeurs Kardashian. Certes….

 

NOS SLIDES-CULTES pour cet article!

1- 15 milliards de retombées économiques pour le seul patrimoine! 

15 milliards retombées tourisme cultureldu patrimoine pLAN LARGE

 

 

 

 

 

 

 

 

2- Elargir et ne pas cloisonner les différents domaines de la culture! Conjuguer ” Passé” et Présent! !  Elargir la culture

 

 

 

 

 

 

 

 

3) 35% : la part des visiteurs motivés par la Culture (Fans ou visiteurs occasionnels) 

Part-tourisme-culturel-2011

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

4) Le Voyage à Nantes, exemplaire! Estuaire aussi ….

nantes

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

5) LILLE 2004, événement permanent,  remet le couvert depuis plus de  10 ans! On se ré-gale!

LILLE 3000

ET POUR FINIR EN BEAUTÉ,  VOICI   LA VIDÉO DE PRÉSENTATION DU Rijksstudio from Rijksmuseum on Vimeo.

 

Des vidéos pour communiquer!

Fontevraud VidéoDe bonnes images, si possible animées, valent mieux qu’un long discours. L’industrie touristique le sait, qui s’appuie sur des millions d’images, chaque semaine, pour promouvoir une destination et vous “donner envie” de la rejoindre. Oui mais  il y a un petit problème : la concurrence est telle, sur place ( Les images de tous les restaurants, hôtels, possibilités d’activités…) que l’embarras du choix guette l’internaute . D’autant que, nous l’avons souvent expliqué dans ce blog,  nos  concurrents ne sont pas en reste, si j’ose dire, et la Great Britain ou l’Espagne ont des stratégies nationales et locales redoutables : humour et raffinement pour faciliter le voyage (www.spain.info),  concurrencent en permanence, sur la toile, les offres du tourisme culturel français.

Alors, comment faire? Comment, en particulier, se différencier du site culturel voisin et devenir “le meilleur”? Voici, aujourd’hui, trois vidéos parues ces dernières semaines à l’initiative de l’Abbaye de Fontevraud. Chacune est un éblouissement, une oeuvre de grande qualité, et chacune s’est adaptée à un contexte :

– Préparer la visite ( sur place, mais aussi avant de rejoindre l’Abbaye).

– Témoigner d’un événement

Parler du “Back Office”, des coulisses, du travail de fond d’un site culturel : ici, l’objectif de faire de Fontevraud un site rematrquable pour le Développement Durable

Si chaque site culturel est “unique”, si Fontevraud ne peut donc être un modèle, convenons que tant de qualités, dans sa collection de vidéos,  peuvent vous inspirer, vous donner des idées pour valoriser vos propres atouts.

I- RÉSUMER 1000 ANS D’ HISTOIRE  EN 4 MINUTES!

Cette vidéo présente toute l’histoire de  l’Abbaye de Fontevraud. Quoi de mieux que le format du film pour y arriver? Une exposition? Hum…C’est toujours un peu fastidieux, comme un  article de Wikipedia.  Cette vidéo,  mise en ligne sur les réseaux sociaux, est présente sur le site de l’Abbaye en HD. Elle peut donc  être facilement partagée, commentée, comparée ou  intégrée sur votre site ou blog. Un résumé sur place, en forme de “cartel animé” vous attend à l’Abbaye (photo ci-dessus), mais le public en ligne sera aussi ravi : même si vous savez que vous n’irez jamais à Fontevraud, cette vidéo témoigne de ce qu’a vécu le lieu avant de devenir un lieu de visite culturelle.

1000 ans d’histoire en 4 minutes ! from Fontevraud TV on Vimeo.

II- QUE LA FÊTE COMMENCE!

Les événements culturels sont très toujours des sujets de choix pour les vidéos : moments festifs, spectacles de la joie des visiteurs, foules, enfants, etc…L’objectif est bien de vous tenter de rejoindre ce lieu ( et pas son voisin… :-), et ce moment de spectacle, de partage et de rencontres. Mais souvent le résultat n’est pas à la hauteur : accumulation de plans fixes, succession des mines joyeuses de l’assistance, impression de “déjà vu” et parfois, il faut le dire, lassitude avant même la fin d’une vidéo. Ce que nous avons aimé dans celle de Fontevraud : la qualité de la prise de vue, la restitution d’une ambiance d’un  un moment éphémère  qui ne cède pas à  précipitation de la prise de vues.

 

Festivini 2015 / Que la fête commence… from Fontevraud TV on Vimeo.

III- ET SI ON PARLAIT STRATÉGIE? 

Comment parler de ses propres “Stratégies”, des objectifs et actions qui en découlent,  du planning de la mise en oeuvre, des choix opérés, etc…? Je vois que vous baillez déjà mais, avant que vous ne quittiez ce petit blog, regardez cette vidéo sur le Développement Durable d’une Abbaye, où l’on VOIT une stratégie : comment les moutons ont remplacé les tondeuses à gazon; pourquoi des abeilles ont des ruches en sous-bois?; que fait la Maraichère de l’Abbaye avec ” ses” légumes? Comment a-t-on enfoui les machines  qui produisent l’énergie pour les bâtiments? Comment diviser par deux sa facture énergétique ou gérer ses déchets? Bref, la vidéo est, pour tout ce “Back office”, un format pratique pour expliquer, bien mieux que de longs rapports écrits, les qualités d’une Cité Durable qui veille à  préserver son environnement.

Fontevraud Cité Durable – France 3, 19/20 Pays de la Loire, 26/09/2015 from Fontevraud TV on Vimeo.

 

Conclusion : choisi avec discernement, élaboré avec des contenus de qualité, partagé avec  expertise sur les réseaux sociaux,  le format vidéo est une arme redoutable contre une certaine “banalisation” de l’offre culturelle en France. L’incroyable capacité de diffusion des vidéos  permet de capter l’attention des futurs visiteurs et  des visiteurs déjà sur place, mais aussi de ces milliards d’individus choyés par d’autres pays que le nôtre, tous ces visiteurs en ligne à qui l’on peut proposer aujourd’hui de “passer un bon moment avec nous”! Bien sûr on peut ajouter les MOOCs (Massive Open Online Courses), les jeux, les boutiques en ligne dans notre panier “SoftPower”, mais  la vie de l’établissement, son histoire, ses stratégies et ses projets, ses coulisses et ses acteurs sont aussi de formidables ambassadeurs de votre qualité et de votre notoriété, avec le “plaisir de la visite”.

EN SAVOIR PLUS ? Regardez les autres vidéos de l’Abbaye de Fontevraud sur Viméo. C’est ici

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CHAMBRE LANCHE FENETRE NOIREKEN LE TOURISTE PARFAIT  avait encore fait son petit tour du monde, cette semaine, en bon “Touriste exemplaire”, et il avait dépassé ses records habituels : une vingtaine de restaurants, une bonne demi-douzaine d’hôtels et des millions de dollars amassés grâce à ses Affaires. Un petit spectacle s’imposait pour se détendre…et il fila au Stade  local qui annonçait  “Match de la Coupe du Monde!”Les européens y jouaient au football américain,  mais sans casque, sans aucun équipement pour éviter les blessures, alors que la violence, sur le terrain, dépassait  ce qu’il voyait aux States. “C’est du Rugby“, lui dit son voisin…..

 

La visite culturelle immersive!

 

4 HJAPour le tourisme culturel, l’une des très nombreuses activités du Tourisme, la période d’“avant la visite” est devenue si cruciale, si prioritaire, à cause des concurrents du monde entier qui proposent aussi des visites culturelles, que l’on pourrait en oublier …la visite elle-même! Voilà pourquoi ce petit blog fait un effort tout particulier pour vous présenter les stratégies intéressantes pour que la visite culturelle soit remplie d’émotion et la plus mémorable possible. Avec, aujourd’hui, quatre  exemples de ce que l’on appelle la visite immersive, où vous serez plongés pour “Vivre une expérience” qui mettra entre logoparenthèse, pour une heure ou un jour, vos soucis quotidiens. Une visite “immersive” à  raconter et à partager, où l’Histoire,l’art et le numérique se conjuguent pour vous étonner.Partons donc pour Rouen  (France), pour Herculanum (Italie) ,pour les USA (Comté de King de l’Etat de Washington) et à Auvers-sur-Oise pour le Voyage Impressionnistes! .Et si vous connaissez  d’autres bons exemples d’immersion , laissez un commentaire, merci à vous!
3HJAI- JEANNE D’ ARC EN LIVE!
L’Historial de Rouen, inauguré au printemps dernier dans l’ Archevéché restauré, espère accueillir 140 000 visiteurs chauqe année, dont beaucoup d’anglais, bien sûr, mais aussi des visiteurs  du monde entier. Pour les visiteurs de Chine, saluons l’invitation, le soir de l’inauguration de l’Historial, de l’Ambassadeur de Chine en France, Zhai Jun! (Enfin!  dirons-nous, en bonne “militante” du tourisme culturel des habitants des pays émergents depuis presque dix ans maintenant. Car ces pays préparent aussi une offre culturelle assez extraordinaire, où iront nos propres touristes européens et rien ne dit que les touristes chinois  viendront en Europe lorsque toute leur offre culturelle sera étoffée et prête! ).

L’Historial a choisi une muséographie avec un mix numérique pour raconter l’histoire de Jeanne d’Arc, démystifier les  représentations de l’imaginaire collectif et adresser un message fort à celles et ceux qui veulent récupérer Jeanne d’Arc au service de leurs propres idées politiques.

logo Historial jeanne D'arc– SUIVEZ LE GUIDE! 
La visite part donc de “ce que vous connaissez”, la toute jeune Jeanne qui,à treize ans, entend des voix puis prene  la tête d’une armée grâce au futur Charles VII, pour aboutir à la libération, en 1429, de la Ville d’Orléans assiégée  par les anglais en. Puis la fin tragique, avec son arrestation, son accusation et le bûcher de la place du Vieux-marché  à Rouen. Puis le dispositif scénographique emmène le visiteur dans les méandres de l’enquête judiciaire avant de leur  monter les vestiges de la salle où fut prononcée sa condamnation puis, en 1456 son procès en réhabilitation. pour “démystifier” les racontards, une « Mythothèque » vous explique comment se sonbt construites les “représentations ” de  cette épopée, souvent utilisées à des fins politiques qui font peu de cas des faits historiques ou de l’absence de faits  qui permettent de prenbdre des libertés avec l’histoire.
” Jeanne dArc peut être une illuminée qui combat au nom de Dieu. Ou bien servir la cause d’un film de propagande nazi », décrypte Olivier Brunet,documentariste, en faisant allusion au film allemand Dos Madchen Johanna (1935). La  longue filmographie consacrée à Jeanne dArc est ainsi présentée avec ses actrices iconiques, d’Ingrid Bergman à Jean Seberg.La liberté des réalisateurs de cinéma a aussi sa place : Cecil B. DeMille, Robert Bresson, Carl Theodor  Dreyer, Victor Fleming ou Christian Duguay. ( Pour en savoir plus, voir cet article du Monde).

– LA SCÉNOGRAPHIE  : l”Historial de Rouen est donc un savant mélange d’objets, de textes, de multimédia,  de réalité virtuelle et  de reconstitutions, grâce à une multiplicité de compétences et de métiers (Graphistes, designers de mobilier et de vitrines, agenceurs, scénaristes, réalisateurs d’audio- visuels, concepteurs de dispositifs multimédia...) rassemblés par la scénographe Clémence Farrell, Designer, diplômée de l’Ecole Nationale des Arts Décoratifs. Ces différentes entreprisesont taillé ensemble  travaillent pour réaliser le parcours scénographique.
Coût du projet : 10,6 millions d’euros, à la charge de la métropole de Rouen Normandie.

Contacts et infos  : Frédérique Horn, Chargée de l’Historial à la Direction de la culture. Mail :frederique.horn@metropole- rouen-normandie.fr . Adresse : Historial Jeanne d’Arc 7, rue Saint Romain- Et site Inernet :  http://www.historial-jeannedarc.fr

Image_4_randonnee_ou_cultureII- RANDONNEE OU CULTURE ? ET POURQUOI PAS LES DEUX! / disait le joli billet de la Veille du Tourisme du Québec – veilletourisme.ca, l’une des meilleures veilles du monde pour le tourisme culturel.   
Intégrer les oeuvres d’art contemporaines dans des parcours est devenu un must, en témoigne notre magnifique “Estuaire” entre Nantes et Saint-Nazaire ou encore le projet des Rives de Saône à Lyon et les nombreux parcours d’Art et d’Oenologie, très en vogue en France. Des œuvres d’art le long des sentiers pour étonner ou faire une pause – voilà le concept que vient de généraliser le Comté de King dans l’Etat de Washington (USA).Le projet artistique pourrait concerner à terme tout leur réseau (vélo, équitation, pédestre..), soit presque 500 kilomètres (280 km actuellement).!
C’est l’organisation du réseau, le King County Regional Trail System (RTS), associé à un organe culturel, la King County Cultural Services Agency, qui recrute les artistes et met à jour le « Art Master Plan » et la carte interactive sur Internet.

plan DES PARCOURSLA MÉTHODE DE SELECTION DES ARTISTES est une commande publique très ouverte,  pilotée par un artiste (cette année: Brian Borrello), qui fait un appel à projet avec un cahier des charges (voir le détail pages 25 et 26 de ce document)
– Des “aires d’intervention” , en cohérence avec le projet d’ensemble, ont été définies pour l’intervention des artistes,  et les commandes vont de 150 000 dollars à des sommes plus  modestes.Pour chaque “aire d’intervention” un artiste est choisi , le  “Lead Artist Curator”, qui peut contacter librement  d’autres professionnels et agences pour les  accompagner dans leur tâche (CDA Design Team or Artist Made Building Parts; Seattle Office of Arts; Cultural Affairs,  Regional Arts and Culture Council,Phoenix Arts Commission, etc..). Pour en savoir et en voir plus, voir ce doument qui est une sorte de carnet de croquis d’expériences d'”Art dans la nature” et présente quelques oeuvress de la collection pour les parcours du King County sont ici!

principale ercolanoIII- LE MAV, MUSEE ARCHÉOLOGIQUE VIRTUEL D’HERCULANUM en Italie

Herculanum et Pompei, fleurons de l’archéologie romaine en italie, peuvent-ils faire “revivre au visiteur ”
d’aujourd’hui l’éruption du Vésuve qui est à l’origine de la fin des villes de Pompéi, Herculanum, Oplontis et Stabies , ensevelies le 24 août 79 sous une pluie de cendres et de boue qui les a conservées jusqu’à nos jours dans leur état antique ? Pas moins de douze applications assurent la visite de Pompei  pour le visiteur “mobile et interconnecté d’aujourd’hui” , mais cette expérience, qui n’est pas récente (2006) est bien représentative de ce que l’on peut concevoir pour immerger les visiteurs.

Tout le pari des concepteurs du MAV, dès sa création, était de mettre au point un  musée entièrement virtuel, à deux pas des fouilles, comme “introduction” à la visite ou, au contraire, comme synthèse final de ce que le visiteur a vu.  Le bâtiment comprend 3 étages de 1500 M2 chacun, avec de nombreuses “reconstitutions” de l’architecture romaine de l’époque.
Museo virtuale di ErcolanoC’est CapWare, une entreprise spécialisée dans les différentes technologies numériques qui conçut les scenarii et réalisé la scénographie virtuelle  puis celle de nombreux autres sites arc héologiques, dont Pompei.
virtual reality tours of historical locales. The site features educational virtual tours and reconstructions of Pompeii,
Ercolano, the Gulf of Naples and many more sites throughout Italy.
Pour en savoir plus : consultez le site italien ARCHEOMATICA  , site qui fait le point sur  innovations numériques concernant le patrimoine et compare les différentes stratégies et outils (En italien).Voir aussi d’autres musées virtuels sur “Virtual Museum Transnational Network” ,   ici ou sur le magnifique site de Museum§The Web, le grande rencontre permanente et en ligne des Musées et du web, pour le monde entier!

Ecole numérique et patrimoineIV- LA PREMIÈRE ÉCOLE “Numérique et Patrimoine” EN ITALIE!  MAKARS, (mot associant “makers” et “arts“) pour vous spécialiser et devenir professionnel, avec le soutien des professionnels du secteur des visites virtuelles (Dont  3D ArcheoLab e SPQwoRk Factory. L’annonce de  l’accueil de sa première promotion en décembre 2015 fait plaisir!  (Les cours auront lieu de décembre à févier; puis un  travail sur un projet sera réalisé  de février à mars, avant, si tout va bien, un diplôme fin mars)

 

 

photo AuversIV- VOYAGE AU PAYS DE L’ IMPRESSIONNISME
Un beau « Voyage au temps des Impressionnistes »vous attend au château, et là aussi il s’agit d’un parcours immersif et interactif pour comprendre la naissance de ce mouvement pictural : l’Impressionnisme

– L’objectif, pour le Département du Val d’Oise,  était de réaliser le premier centre d’interprétation d’art dédié aux impressionnistes. Le regard posé sur l’émergence de ce mouvement se fait en lien avec les transformations essentielles de la société de la fin du XIX siècle.
« Voyage au temps des Impressionnistes » expose donc 500 œuvres qui sont projetées mais aussi des vidéos, des écrans dynamiques, une borne tactile,etc… pour reconstituer l ’ambiance du Paris haussmannien et des cabarets parisiens, les méfaits de l’absinthe, la mode du « Bonheur des Dames », le train et la célèbre gare Saint-Lazare, les voyages au bord de la mer, les guinguettes au bord de l’eau, l’arrivée du train à vapeur pour la côte Normande, les peintres et leurs ateliers flottants qui ont marqué l’histoire du village d’Auvers-sur-Oise.

Contact : Marie-Cécile Tomasina, Directrice  : mctomasina@chateau-auvers.fr – Tél : 01 34 48 48 50 ou 06 82 84 95 36 . Site Internet : http://www.chateau-auvers.fr/ Adresse : rue de Lery, 95430 Auvers-sur-Oise

 

Joe Hill et Max Lowry _ British WaterwaysEN CONCLUSION, la  visite immersive a beaucoup d’avantages : en favorisant l’émotion, en choisissant “ce qui est important” , la visite devient beaucoup plus intéressante, devient une visite-plaisir, comme nous les aimons, car COMPRENDRE ce que l’on vous montre n’est plus un parcours du combattant, où seuls les érudits s’y retrouvent.  Bien sûr  il ne faut pas “chasser les visiteurs érudits”, et des cartels, des  explications écrites ou des médiateurs pourront  compléter leur soif d’en savoir plus. Ensuite, ce type de visite faisant la part belle au visuel (Photos; films; reconstitution virtuelle; réalité augmentée …), les visiteurs étrangers seront beaucoup mieux traités qu’actuellement, car peu de traductions existent sur les sites de visite culturelle et peu d’apps sont multilingues. Même plaisir  pour les visites en famille, comprenant des personnes d’âges différents. En tous cas, la critique bien connue en France, d'”Edutainement” et de “Disneylandisation de l’offre culturelle” ne tient plus. Les trois offres que nous avons présentées sont extrêmement  sérieuses, validées par des comités scientifiques, et le plaisir n’enlève rien à ces visites de grande qualité, bien au contraire! Sans compter, pour les tenants de l'”éducation artistique” , qu’il est bien difficile d’apprendre sans plaisir. Et que pour approfondir ses connaissances, on a toute la  vie!

NOS PHOTOS   

– Wayne Tunnel, au nord de Seatlle – Photo de l’oeuvre dans le tunnel  : il s’agit d’une oeuvre de l’artiste Kristen Ramirez, Ebb and Flow – BGT – Wayne Tunnel, King County Public Art Collection. Photo by Eli Brownell | King County © 2014
– Konstantin Dimopoulos, The Blue Trees, BGT, King County Public Art Collection. Photo by Eli Brownell | King County © 2012
– La “faille” dessinée sur le sol ( après Ken)  : Joe Hill & Max Lowry,Camden Waterways Islington ENG, Commissioned by British Waterways. Photo by Dan Kitwood © 2009

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WantedKEN LE TOURISTE PARFAIT, votre milliardaire préféré, qui passe sa vie dans les palaces pour faire ses Affaires sur la planète et dépense sans compter pendant ses voyages pour laisser des retombées économiques, appuya sur la touche “Mon ex, Barbie Chérie“, pour lui annoncer son retour. Et là, il fut juste sidéré : sur son écran, il vit  sur  LEUR terrasse, en face de Barbie, un joli coeur qui était son sosie et qui se baignait dans LEUR piscine! “Mais c’est un Ken virtueeeeeeel“, hurla, tout  en riant,  son ex au téléphone! ….