Si je dis “Culture”, vous dites…

14231894_10154220682328880_1265479912779408365_o1. La Culture, Késako ?
Après des années d’enquêtes sur le « profil » des visiteurs, le CREDOC et Ministère de la Culture ont voulu connaître les « représentations » du mot CULTURE pour les français, et ont fait une enquête en posant à un échantillon de 1500 personnes représentatives de notre population  : Dites-moi ce que le mot  Culture  évoque pour vous!
En voici quelques résultats, qui vont parfois vous surprendre, à commencer par la très bonne nouvelle : les voyages sont absolument culturels pour 75% des français.Voyons tout cela de plus près! Toutes les références de l’étude sont dans notre « Pour en Savoir Plus », comme d’habitude, pour en lire les résultats complets ou la synthèse, comme vous le souhaitez !(Photo : You say You Want a Revolution?Expo au V§A Museum, Londres, en ce moment). 

I- LES 27 MOTS PROPOSÉS ET LES RÉPONSES
La question posée:Pour chacune des activités suivantes, dites-moi, personnellement, si pour vous elle fait partie de la culture, et les choix (pourcentages) : 

reponses-aux-questions

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1- : culture-pour-tousTOUT EST CULTURE ! Le « potentiellement tout est culture » est devenu une nouvelle norme : un Français sur trois considère que font partie de la culture des activités que l’on eût tenues naguère pour extrêmement éloignées de ce champ, le jardinage, le sport, la télévision, la mode”
2- Contrairement à ce que l’on pourrait penser, “les personnes qui défendent une vision de la culture assimilée aux beaux-arts, à la littérature, ne sont pas surdiplômées, mais au contraire des gens peu diplômés qui ont une vision légitimiste, à l’ancienne et scolaire.”
3- “Parmi les trois disciplines considérées comme les moins « culturelles » des 27 soumises au sondage, on trouve, outre le jeu vidéo, les séries télévisées (seuls 13 % de Français les considérant comme culturelles – autre surprise de ce sondage) et la téléréalité (5 %). Leur point commun ? Ce sont trois domaines indissociables de l’écran, généralement de télévision, qui semble les condamner à demeurer des activités passives, potentiellement abrutissantes, et certainement pas de celles qui élèvent ceux qui s’y adonnent.”
Pour le jeu vidéo « Ce qui compte dans la culture, c’est qu’elle apporte quelque chose . C’est le sens qui importe. Dans l’ esprit des Français, avec le jeu vidéo, on est du côté de la distraction pure. »En savoir plus sur le site de l’étude et sur le Journal l Le Monde, d’où est extrait cette analyse « Le jeu vidéo peine encore à gagner son statut d’activité culturelle ».

II- ET POUR LES JEUNES, si l’on affine les représentations du mot Culture des 15-24 ans, on retrouve, sans surprise, leurs activités favorites mieux « notées », si j’ose dire, qu’elles ne le sont par l’ensemble de la population:

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III- LE VOYAGE, C’ EST AUSSI LA CULTURE !
Parmi les regi La cuisine, la science, les voyages…
“Spontanément, les gens ne les mentionnent pas. Mais dès que nous leur demandons à l’aide d’une question fermée si la cuisine, les voyages ou la science font partie de la culture, les résultats sont alors franchement surprenants : trois Français sur quatre considèrent que la science est dans tous les cas de la culture, ils la relient à leur définition spontanée de la culture comme savoir et comme connaissance. Quant aux voyages, ils sont plébiscités comme absolument culturels par 75 % des Français. C’est selon moi la plus grande surprise de cette enquête. Les voyages synthétisent en réalité plusieurs définitions possibles de la culture : on apprend, on découvre des choses quelles qu’elles soient, on peut aussi choisir d’aller quelque part en raison de la réputation dont jouit une manifestation culturelle…d’une manière générale, les voyages sont associés à un écart par rapport au cadre de référence habituel et c’est ce trait que l’on associe à la culture.”
L’auteur de l’étude ose d’ailleurs une réflexion : « À ma connaissance, il n’y a pas non plus d’action interministérielle coordonnée dans les domaines des voyages, du tourisme ou de la cuisine qui correspondent pourtant aujourd’hui à la conception dominante. ». Merci ! Nous nous sentons moins seule :-))

II- ET C’EST QUOI CE GROS « LITTÉRATURE » AU MILIEU DU NUAGE DE MOTS?

nuage
D’après les analyses des résultats, cette « sur-représentaton » de la littérature est probablement liée à ce que « les gens ne déclareraient pas toujours la vérité de leur lecture mais déclareraient « lire » parce que, selon eux, cela conférerait un « statut » dans la société française. »En gros, « pour faire bien », comme on dit,  et donner ( ou se donner à soi-même) l’impression que l’on est cultivé. Voir cette citation dans son contexte avec la présentation de l’étude complète  ici.
Enquête CREDOC/MCC 2016 : Dites-moi ce que la Culture vous évoque ?

MA CONCLUSION…
. La culture, pour les français, est « tantôt un ensemble d’activités ou de domaines, soit l’ensemble de tous les savoirs », et « 90% d’entre-eux partagent globalement cette vision aujourd’hui dominante ».
Mais cela ne veut pas dire que les inégalités des visiteurs culturels ont disparu, ces inégalités de revenus et de de classes sociales que soulignaient régulièrement les études sur les Pratiques culturelles des français depuis 1973. Ces lignes de fracture sociale existent encore, constatées par les Jean-Michel Tobelem nous l’a encore rappelé cette année avec un constat de ces inégalités qui demeurent malgré la mission d’une culture publique au services de tous « La Culture pour tous ».
– Et puis il y a, dans cette étude sur les représentations, ce petit 10% de gens totalement réfractaires au mot « Culture », qui forment un groupe minoritaire– « généralement des jeunes hommes peu diplômés- qui se distinguent par un rejet de tout ce qui évoque la culture classique ou scolaire. On peut raisonnablement penser qu’ils se sont saisis de l’interrogation sur la culture pour exprimer avant tout une protestation contre leur situation difficile au quotidien », nous dit l’analyse des résultats sur le site du ministère.

-On pourrait aussi ajouter une troisième inquiétude, celle liée à une double la « fracture numérique » : quelques zones blanches demeurent encore, en France, privant les habitants d’un accès facile à l’Internet, d’une part. Et, d’autre part, les jeunes nés après les années 80 (Millenial, Génération Y et Z), ont une culture numérique – comportements- qui absorbe leur temps de loisirs et les rend plus exigeants (Demande de partage, de donner leur avis, co-création, de moins de hiérarchie, de plus de « défis », etc…(Cf. tous nos billets sur ce blog concernant cette génération).
Bref, le débat n’est pas terminé, mais ce nouvel éclairage des « représentations » est précieux pour ne pas décevoir les visiteurs et pour mieux les connaître, mieux s’adapter à leurs attentes en renouvelant l’offre culturelle.

 ET POUR VOUS,  CHERS LECTEURS ET AMIS, qu’évoque le mot “CULTURE”? N’hésitez pas à partager vos avis dans les commentaires de ce petit blog! Merci par avance! 

POUR EN SAVOIR PLUS
vignette-ce-2016-1_medium1- Enquête CREDOC/MCC 2016 “Les représentations de la culture dans la population française”, par Jean-Michel Guy, collection “Culture & Études”,département des études, de la prospective et des statistiques, ministère de la Culture et de la Communication, contact.deps@culture.gouv.fr –
“Que recouvre le terme de « culture » dans l’esprit des Français, quelles sont les représentations spontanées qui lui sont associées et à quels registres renvoient-elles ? Pour le savoir, et dans la perspective de la reconduite de l’enquête décennale sur les pratiques culturelles des Français réalisée depuis 1970 par le ministère de la Culture et de la Communication, le Département des études, de la prospective et des statistiques a mené, auprès d’un échantillon de 1 500 personnes représentatives de la population française, une étude sur les représentations et les valeurs associées à la culture.”

TÉLÉCHARGER L’ÉTUDE COMPLETE OU SA SYNTHÈSE , ici !
ou.
2- Jean-Michel TOBELEM La Culture pour tous, Fondation Jean –Jaurès : en ligne et gratuit : sur OPTION CULTURE, ici !  (Notre photo du livre en I ).
3- Les études pionnières : Bourdieu et Passeron, Les Héritiers, 1964, éditions Le sens Commun ; puis L’Amour de l’art Les musées d’art européens et leur public 1966 -Collection Le sens commun , l’une des premières études sur les publics des musées par des sociologues : Pierre Bourdieu et Alain Darbel, en collaboration avec Dominique Schnapper
4- Le jeu vidéo en tant qu’art , c’est par ici, par Bénard et Jérémie Valdenaire, respectivement docteure et doctorant en études cinématographiques.

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metz-17KEN LE TOURISTE PARFAIT était aux anges!  Non seulement il avait encore relevé le défi de son job, cette semaine, avec un tour du monde,  huit Palaces, douze avions et des retombées économiques par milliers, mais en plus ses Affaires étaient au beau fixe.Il attendait son vol retour sur L.A  (USA) quand son téléphone sonna “Ken, lui dit son ex, Barbie Chérie, je te rejoins en France, au Centre Pompidou!” – Mais, Barbie, je suis à Hong Kong!” -” Bah…Tu ne seras pas dépaysé, Kenou Chéri, il ressemble à une petite pagode!

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Notre Photo Volée : Ken devant la”Petite Pagode”.

La Liberté de Panorama mise en loi!

mamac-niceLa nouvelle  Liberté de Panorama : à vos photos !
Chic! Pensez-vous, en regardant les albums de vos photos du tout dernier musée ou de la belle sculpture d’Anish Kapoor à Versailles, je vais enfin pouvoir les envoyer à tous mes amis, communiquer sur la richesse culturelle de la ville ! Vous avez sans doute entendu parler de cette nouvelle liberté, qui, le 7 octobre dernier, est entrée dans la loi. En fait, c’est un tout petit article, qui fait partie de la  Loi pour une République numérique (n° 2016-1321 du 7 octobre 2016) et concerne une modification du Code de la propriété intellectuelle,grâce à  une phrase-clé:
Les auteurs (architectes, sculpteurs) ne peuvent interdire les reproductions et représentations d’œuvres architecturales et de sculptures, placées en permanence sur la voie publique, réalisées par des personnes physiques, à l’exclusion de tout usage à caractère commercial”
Quelques définitions, idées reçues…La liberté de panorama est bien la possibilité de diffuser des images de bâtiments et d’œuvres d’art qui ne sont pas encore tombés dans le domaine public, et que l’on peut observer depuis des lieux publics.Vous croyez peut-être que, puisque vous êtes dans un espace public, il n’y a plus de droits privés, de droits d’auteurs, et que vous pouvez prendre puis envoyer des photos sur vos réseaux sociaux ou illustrer un   catalogue de visite touristique? Eh bien non, car ces sculptures, ces architectures relèvent du droit privé, celui de l’artiste qui est son auteur, ou celui des sociétés d’ayants-droit, et ce, jusqu’à 70 ans après la mort de l’artiste. Si vous diffusez sans tenir compte de ces droits,  vous pouvez devenir   des contrefacteurs !
En vidéo, voilà l’explication et le débat sur l’écran : on ne peut pas diffuser des photos de l’oeuvre de Le Corbusier sans autorisation de ses ayants-droit, alors on en montre une pancarte…

La Loi, en très bref :  Elle a été promulguée le 7 octobre 2016, dans la Loi pour une République numérique,et consite en une modifiction du droit d’auteur.

L’article L.122-5 du code de la propriété intellectuelle est ainsi modifié : Les reproductions et représentation des oeuvres architecturales et de sculptures.La Liberté de Panorama est bien une exception au droit d’auteur, mais limitée, comme l’explique Nextinpact.
Le nouvel alinéa de l’article L. 122 5 du code de la propriété intellectuelle, indique que les auteurs ne peuvent interdire « les reproductions et représentations d’œuvres architecturales et de sculptures, placées en permanence sur la voie publique, réalisées par des personnes physiques, à l’exclusion de tout usage à caractère commercial. »

 

marseille-vieux-portI- LA LOI LIBERTE DE PANORAMA N’AUTORISE PAS TOUT, EN FRANCE :
1- L’exception à une liberté de photographier est refusée aux associations (contrairement aux premières rédactions de la loi). Voir Wikinedia dans notre « Pour en Savoir plus ».
2- Pour les personnes physiques, vous devez vous assurer que, si vous diffusez vos photos, cette diffusion n’entraine pas un « usage à caractère commercial ».
3- Certains pays ont précisé que l’usage commercial était possible, la France l’a exclu. Lors des débats européens, Wikimedia mais aussi plusieurs membres de sociétés d’auteurs, d’architectes, de photographes et de journalistes se sont mobilisés pour une liberté de panorama sans restriction, d’une exception au droit d’auteur qui couvrait les usages commerciaux : l’Allemagne, l’Autriche, la Croatie, Chypre, le Danemark, l’Espagne, la Finlande, la Hongrie, l’Irlande, Malte, les Pays-Bas, la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie, la Suède et le Royaume-Uni sont des pays
. Certains pays, même,  tels que la Grande-Bretagne, l’Inde ou l’Australie disposent même d’une liberté de panorama qui s’étend jusqu’à l’intérieur des bâtiments publics.
Quelles sont les conséquences de cette  « exclusion de tout usage à caractère commercial “?
bernar-venetII- L’ EXCLUSION DE TOUT USAGE A CARACTÈRE COMMERCIAL
Vérifiez où vous placerez chaque photo en prenant connaissance, avant toute diffusion,du degré de cet usage à caractère commercial de l’endroit où elle sera diffusée.
– Par exemple, une agence de tourisme peut mettre une photo sur un catalogue « gratuit », mais, comme ce catalogue sert à présenter des produits touristiques pour les vendre, (visites, parcours, tourisme urbain ou d’affaires, etc…), ce catalogue a forcément un usage à « caractère commercial ».
– Pour les réseaux sociaux, « gratuits et publics », ils fonctionnent quant à eux grâce à la publicité. C’est leur modèle économique : leurs propriétaires vendent des publicités grâce à leur grand nombre et au flux permanent d’usagers (et la « richesse » que représentent vos contenus et vos « profils ». Même chose pour un blog qui peut accueillir des bandeaux ou autres formes publicités.

En conclusion : vous ne pouvez pas mettre, selon la nouvelle loi, vos photos sur ce catalogue et sur les réseaux sociaux puisque tous deux sont des espaces de commerce.
– Voici ce que dit précisément le site « Liberté de panorama », très bien expliqué alors je vous en propose le texte:
musee-parfumerie-mouans-06LA QUESTION EST PLUTÔT : EXISTE-T-IL DES ESPACES NON-COMMERCIAUX SUR INTERNET ?
1- FACEBOOK : si vous utilisez Facebook c’est que vous en avez accepté les conditions d’utilisation et savez que lorsque vous postez une photo cela implique que Facebook peut à tout moment l’utiliser à des fins commerciales [2]. Votre acte est donc déjà considéré comme commercial.
2- SITES INTERNET ET BLOGS : il est difficile de cerner le caractère non-commercial ou commercial de l’usage d’une photo sur un site ou blog personnel. En effet, ces pages incluent la plupart du temps des bannières publicitaires pour payer l’hébergement du site (cette compensation est devenue le mode de fonctionnement actuel d’Internet).
A quel moment votre site perd-t-il son caractère non-commercial ? Quand vous touchez une première rémunération pour publicité ? Quand cette rémunération dépasse-t-elle les simples coûts de gestion et d’hébergement de votre page ?
Ainsi, cette limitation à un usage non commercial n’apporte rien de précis car la notion floue d’usage commercial implique d’être définie. Le législateur ne le fera pas, laissant cela aux tribunaux. Pour exercer son droit, le public devra donc se lancer à l’aventure, au risque d’être assigné en justice.
img_0317IV- MAIS TOUT LE MONDE LE FAIT! JE RISQUE QUOI ?
Peut-être que personne n’applique cette loi, que la tolérance est de mise, quasi-générale, mais les juristes sont formels : « Le fait que la plupart des sites ne surveillent pas les images uploadées ne change rien à ce que des milliers de Français partagent innocemment des images et ne respectent pas la loi quotidiennement. »
Par contre, les sociétés qui gèrent les droits des auteurs ou ceux des ayants droits pourraient très bien se réveiller. Rien ne les en empêche !

JE PEUX ÊTRE CONDAMNÉ.E À QUOI, À COMBIEN ?
Les pénalités pour contrefaçon peuvent être lourdes (sanctions civiles et pénales), de 3 ans d’emprisonnement et 300 000 euros d’amende » L335-2 du Code de la propriété intellectuelle

 

V- ALORS JE FAIS COMMENT ?
En cas de doute, « mieux vaut l’autorisation de reproduction à l’architecte ou de l’artiste, ou de leurs ses ayants-droit, et, le cas échéant, mieux vaut payer des droits de reproduction, et tout cela jusqu’à 70 ans après la mort de l’auteur. », disent les juristes. De son vivant, l’auteur conserver toujours son droit moral, et donc, son droit d’agir en justice pour faire respecter son œuvre.
Et c’est là où le bât blesse, à mon avis : comment, concrètement, allons-nous pouvoir respecter cette loi ?
1-Je veux photographier une rue ou un paysage urbain Dois-je regarder tous les immeubles, au cas où l’un d’entre eux serait récent ?  Comment reconnaître une œuvre  en suivant ce  « 70 ans après la mort de son auteur » si on ne  connait pas lson auteur et s’il est encore vivant ou pas? Comment savoir si cette oeuvre est éphémère, exposée pour une courte durée, ou, comme dit la loi, placées en permanence sur la voie publique ?
2- Je devrais, selon la loi,  bien regarder mon panorama avant de prendre une photo, pour y détecter une sculpture. Et si je ne la vois pas un flux de piétons ou une camion la cachent ?
3- Je vois un immeuble récent (A vue de nez , du XXéme ou XXI siècle). Mais qui est son architecte, qui sont ses ayants-droits ? Parfois un nom d’architecte est gravé dans la pierre dessus (c’est devenu obligatoire depuis seulement un an), sinon, comment connaître le nom de l’architecte ? De la même façon, où voir le nom des artistes qui ont réalisé les sculptures ? Comment les contacter ? Qui gère leurs droits, où trouver les ayants-droits ? A qui demander si je ne sais pas ? Bref, à défaut de prendre rendez-vous avec les services de la Ville ou du Département, comment faire, vu que les droits d’auteur de ces œuvres peuvent couvrir une période de 70 années après la mort de l’auteur, date que j’ignore, évidemment ?
4- Dans le cas de l’art contemporain, est-ce que je compte les installations ? Et toute « œuvre d’art dans l’espace public »? Comment faire pour des  « oeuvre » mixte, mi- sculpture, mi-installation, ou mi-peinture/sculpture, comme il en existe beaucoup aujourd’hui car les frontières sont devenues floues?
5- En conclusion : qui est prêt, qui est compétent, pour ce véritable”parcours du combattant “? Comment payer des droits d’auteur si l’auteur est si difficile à chercher, à trouver ?
anish-kapoorCONCLUSION
En laissant la parole aux juristes, qui, comme moi, sont évidemment de grands défenseurs du droit d’auteur, on voit que cette loi est tout de même d’un autre siècle. Elle a agité les drapeaux rouges (Commercialisation ; Majors du web ; prédominance des USA… ) et les députés et sénateurs, qui ne comptent pas dans leur rangs beaucoup d’experts du domaine numérique, ont effectivement vu “rouge” à ces trois entrées en matière, toutes  symboles d’intolérables  menaces. Mais, sans diffusion sur Internet, cette loi  n’aboutit-elle pas à l’inverse de ce qu’auraient souhaité et les artistes, les amateurs d’art et l’ensemble de notre population? Car, rendant dangereuse, légalement, une diffusion massive sur Internet et donc l’accès à tous, elle est aussi très difficile, voire impossible  à mettre en œuvre (1; 2;3;4 ci-dessus).
Je trouve cela dommage, car les acteurs du Tourisme vont préférer, plutôt que de faire une longue enquête sur les auteurs et leurs ayant-droit, plutôt que de risquer un ou des procès, prendre des photos du patrimoine ancien , ou de la nature, des animaux, des couchers de soleil sur la mer comme « Images de leur territoire » au lieu de l’architecture récente et de l’art actuel dans la ville.
Le partage de photos et de vidéos sur Internet est massif, la liberté de panorama aurait pu, sans la précision « à l’exclusion de tout usage à caractère commercial » :
1- Mieux faire connaître les artistes, les architectes et leurs œuvres, en France et dans le monde entier et, qui sait, mais en général c’est comme cela que ça se passe, déclencher de nouvelles commandes, apporter une nouvelle notoriété pour certains d’entre eux, créer de nouveaux échanges ;
2- Réaffirmer la présence des artistes sur un territoire, la créativité ou l’identité particulière qu’ils savent, je les connais bien, « mettre en don » pour la société, qu’elle soit locale (Habitants), ou
Internationale (Habitants d’autres pays=touristes).

3- Permettre une communication culturelle sur de nombreux supports, en particulier sur la création (cette présence de l’art actuel et contemporain) en France. Peu de pays ont autant de dispositifs, de sites en « ordre de marche » que le nôtre (1% ; commandes publiques ; FRAC, Centre d’art) ; peu de pays ont des ambitions pour faire vivre l’art de la ville comme nous le faisons aussi.
3- Permettre une meilleure connaissance, si les associations n’en étaient pas exclues, grâce aux  Wiki (Wikimedia, Wikipedia et tous les autres) pour les plus jeunes ou toute personne un peu « timide » car elle a l’impression que la culture n’est pas à sa portée.
Personnellement, je pense que c’est en proposant de nouveaux formats – Ah ! Le Rijksmuseum et son autorisation commerciale, y a-t-il perdu son âme ? La grandeur de Rembrandt ? – ou en maitrisant mieux la création de nos data (Data Scientist), de nos partenariats (Google Institute) que nous pourrons résister à l’immense développement des majors du web (GAFA,Priceline ou autres). Je crois aussi, pour les moyens, que c’est par les « Communs » (Biens communs ; partage de ces communs) que nous pourrons montrer notre véritable force : nos richesses culturelles et professionnelles et nos capacités de les réinventer en permanence. Ce schéma, très clair, est un schéma en partage de Marc Brouillon WMFR-CC-BY-SA et il fait plus que tous les longs discours, en conclusion.

liberte-de-panorama-le-schema

 

 

 

 

 

 

logo-2014POUR EN SAVOIR PLUS : il est un peu long mais l’info est éparpillée un peu partout (Numérique, Culture, Tourisme) alors cela vous évitera de chercher trop longtemps.
1- Loi pour une République numérique (n° 2016-1321 du 7 octobre 2016), parue au JO n° 235 du 8 octobre 2016
– Titre Ier : La circulation des données et du Savoir – Chapitre II : Economie du savoir, article 39 où figure le texte de la loi pour la liberté de panorama . Cet article 39 annonce une modification du Code de la propriété intellectuelle – art. L122-5 (V) comme suit : « Après le second alinéa du 9° de l’article L. 122-5 du de la propriété intellectuelle, il est inséré un 11° ainsi rédigé : «Les reproductions et représentations d’œuvres architecturales et de sculptures, placées en permanence sur la voie publique, réalisées par des personnes physiques, à l’exclusion de tout usage à caractère commercial. »

2- LE TRÈS BON SITE LIBERTÉ DE PANORAMA, d’où provient la vidéo et auquelle j’ai repris aussi les « idées reçues, fausses, etc…), à lire ICI!
Pour le travail de vérification des internautes : « En cas de mise en ligne sur un réseau social par exemple, doit-on exiger de notre internaute d’ingérer et de disséquer ses conditions générales pour s’assurer qu’aucune utilisation lucrative, directe ou indirecte, sera faite par ce réseau ? L’internaute se doit-il d’être juriste ou devin pour déterminer l’usage qui en sera fait, surtout lorsque l’on sait que les conditions générales sont rédigées pour donner tous les droits à l’éditeur du service proposé ? »
jardin-dejante-claude-ponti-3192797_6-150x2003- FACEBOOK ET LA FONDATION WIKIMEDIA vues par le blog Scinfolex. Ce blog est tenu par tenu par l’excellent Calimaq, Aka Lionel Maurel. Juriste & bibliothécaire
EXTRAITS de l’article . « Facebook et Wikipédia partagent bien la caractéristique de constituer des « plateformes 2.0 », à savoir des services centralisés permettant à leurs utilisateurs de partager des contenus. Mais ces deux sites n’ont absolument pas la même nature.« Par le biais de ses CGU, Facebook organise à son profit une concentration des droits d’usage sur le contenu produit par les utilisateurs (User Generated Content), qu’il exploite ensuite par le biais des publicités affichées en s’accaparant 100% de la valeur ainsi dégagée. Les licences libres utilisées systématiquement sur Wikipédia ont exactement l’effet inverse.
La fondation Wikimedia n’est pas propriétaire, mais seulement hébergeur du contenu de l’encyclopédie collaborative. N’importe qui peut reprendre des éléments de Wikipédia pour les réutiliser librement, y compris dans un cadre commercial, mais Wikipédia ne pourrait pas elle-même valablement se revendre à un tiers, comme Instagram par exemple l’a fait à Facebook en 2012 en empochant au passage une énorme plus-value sur le dos de ses utilisateurs. Car l’encyclopédie collaborative ne fait en elle-même aucun usage commercial de ses contenus. Elle vit de dons et n’affiche aucune publicité, ni n’exploite les données personnelles de ses utilisateurs ! Bien au contraire ! https://scinfolex.com/2015/06/30/une-licence-de-panorama-contre-la-liberte-de-panorama/
la-culture-creatrice-de-valeurs4- POUR LES ASSOCIATIONS, le cas de WIKIMEDIA : « Rappelons que Wikimedia France est une association loi 1901, qui fait partie de l’économie sociale et solidaire et qui œuvre au sein de l’économie de partage. L’association, au même titre que la fondation Wikimedia, n’est absolument pas propriétaire des contenus. Elle se positionne en appui d’une communauté, notamment de photographes (par le biais de son projet Wikimedia Commons). Ce sont ces utilisateurs qui administrent les projets, dans un but de libre diffusion de la connaissance. Notre association ne réalisera donc pas de bénéfice en lien avec la liberté de panorama.
Simplement, pour nous, l’absence de liberté de panorama est une privatisation de l’espace commun, d’autant plus que les artistes ont sciemment consenti à exposer leurs œuvres au public et que, souvent, ils ont bénéficié de fonds publics pour les réaliser.
Du point de vue de la diffusion de la connaissance, cette liberté serait une grande avancée : vous pouvez passer tous les jours devant un bâtiment ou une sculpture mais vous ne pouvez pas les partager ! C’est tout un pan de la culture que nos bénévoles contributeurs pourraient valoriser sur les projets Wikimedia, comme Wikipédia. » Présidence de Wikimedia en France et Olivier Hugot, avocat de Wikimédia France-Tribune juridique  et pour  le Juriste : www.hugot.fr

5- FICHE PRATIQUE DU CONSEIL NATIONAL DU NUMÉRIQUE : ICI !

6- L’AMENDEMENT ADOPTÉDE LA LOI SUR LE NUMÉRIQUE, intégrant la « liberté de panorama » dans le droit d’auteur, mais en la restreignant à des « fins non-lucratives » sur le journal Le Monde 

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ken-et-futuriblesKEN LE TOURISTE PARFAIT venait d’achever une semaine parfaite : cinq Palaces et douze réunions d’Affaires, huit vols pour deux tours du monde…Son ex, Barbie Chérie, l’appela, un peu affolée « Mais que fais-tu sur ce truc qui ne parle que de « droit », Ken Chéri ? C’est d’un ennuyeux! Barbant! » Pourquoi dis-tu cela, Barbie, il en faut, tout de même, pour vivre ensemble ! « Mais je n’aime que les ronds, les courbes, les formes libres! ». Depuis longtemps, Barbie disait suivre les MOOC proposés par le Musée d’Art de Los Angeles, pour se cultiver un peu, mais Ken la soupçonnais de sécher ses cours. L’avion arrivait à L.A, ils allaient atterrir et Ken rangea ses petites affaires, tout content de la revoir bientôt, en pensant : « Mais elle est si jolie ! »…

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NOS PHOTOS,  du haut en bas : mes photos-souvenirs de jolies découvertes  MAMAC, musée d’art moderne et d’art contemporain, Nice, avec une installation (sculpture) d’Arne Quinze, 2015; Marseille, Vieux-Port, Ombrière-miroir de Norman Foster; Bernar Venet, Vieux-Nice; Musée International de la Parfumerie, Mouans Sartoux (06),Tour Eiffel ( dont les photos la nuit sont interdites de reproduction car l’éclairage est protégé); Versailles, Anish Kapoor; Nantes : le Voyage à Nantes- Quai des Antilles , Les Anneaux, oeuvre de Daniel Buren et Patrick Bouchain puis, enfin le Poussin de Claude Ponti, sculpture végétale des jardins du Museum.

Les visiteurs sont votre force!

fontevraud-07Savez-vous que le nombre et la diversité des visiteurs des sites culturels sont  riches de nouvelles possibilités de dialogue ? Comment profiter au mieux de la présence des habitants, de leurs compétences, de leurs envies? Comment faire évoluer un site ou un événement culturel grâce aux visiteurs et avec eux? Comment nouer ce véritable dialogue avec les habitants de la proximité et faire en sorte qu’ils échangent entre eux ? Voici en dix points/dix exemples quelques solutions pour donner du sens au fameux « Vivre-Ensemble »,  qui ne devrait surtout pas rester une incantation, un projet, un souhait  vain .(Photo : Fontevraud, Atelier Paint, 2016)
Mieux partager la décision,  décider de budgets participatifs ou profiter de la flexibilité des locaux : à l’heure du crowdsourcing et des pratiques en réseaux sociaux,  pourquoi « Continuer comme avant » ? Ces quelques pistes sont à la source, à mon avis, d’une nouvelle agilité , à un moment crucial car la fréquentation culturelle des touristes français et étrangers  est fortement en baisse depuis deux ans .Si vous avez d’autres idées, un grand merci de les partager grâce aux commentaires du blog ou sur les réseaux !

panierculture2ok_01-150x2001- LES VISITEURS SONT LA RAISON DE VIVRE DES SITES CULTURELS et des événements ouverts aux publics! Et cela commence par les visiteurs de la proximité !
Tout d’abord, rappelons que  les missions des professionnels sont bien de conserver/restaurer/entretenir  un musée, un monument ou le centre historique d’une ville, ou encore de faire des propositions artistiques (Musique, théâtre, danse, arts plastiques…),  pour que des visiteurs ou des spectateurs en profitent, maintenant ou plus tard.
– Ces professionnels peuvent en effet  faire des recherches, écrire des publications scientifiques, restaurer des collections ou créer des spectacles ou de la musique dans d’autres lieux, sans la présence de visiteurs (Universités ; centres chorégraphiques, ateliers d’artistes…)! Mais à partir du moment où les sites culturels sont des lieux ouverts aux publics, ce sont bien les visiteurs présents – ou à venir-  qui doivent prioritairement  bénéficier de leur travail.La question des Publics est donc au coeur de toutes les autres missions et la fréquentation n’est pas seulement importante parce qu’elle apporte des revenus à l’établissement ou à l’événement, mais parce qu’elle est la seule à pouvoir contruire des liens entre le site, l’événement, et les habitants, et entre les habitants.(Photo : le Panier Culture de Nantes, sur le modèle des AMA, expérience pionnière en 2011!Des contributeurs-citoyens qui s’engagent dans une aventure humaine et artistique très réussie! )

2- LES FONDAMENTAUX DE L’ACCUEIL sont, encore et toujours : l’information, qui doit être accessible et en ligne bien avant la visite ; l’accès du site et son Service de l’Accueil ; le confort de la visite (ou pendant le spectacle) ; la « compréhension » de ce qui est proposé et surtout le plaisir, sans lequel il est impossible d’apprendre et de « revenir » sur place!
– Si les usages numériques ont vraiment changé la donne pour ces différentes « composantes » de la visite, nous constatons, au cours de nos nombreuses visites “in situ”, que peu a été fait, en France, pour que ces  usages numériques produisent un véritable dialogue entre équipes des sites culturels et les visiteurs.

3- LA VISITE EST DÉJA UNE CHOSE DIFFICILE ! Pas pour les « fans » de culture, certes, car ils en connaissent tous les codes! Et puis ils sont prêts à tout supporter pour se délecter, y compris les files d’attente.  Mais pour tous les autres ? En fait, beaucoup de ce qui fait la joie de vivre est interdit dans les musées. Pour les plus jeunes : ne pas toucher, ne pas courir, ne pas parler ou rire trop fort, ne pas manger ou boire, ne pas photographier…Si ce sont des jeunes voyageurs et qu’ils vont aux vestiaires : pas de valise, de sac à dos, d’appareil photo, pas d’en-cas de junk food..(Ma photo de l’entrée des vestiaires du Musée Carnavalet, Paris, juin dernier).
Donc, laisser un peu de liberté aux visiteurs est très important, comme le fait  le petit musée de Vidy, en Suisse, où l’on déambule en toute liberté et qui, en plus, ne fait que des expositions “faciles à comprendre” :  un parallèle y est fait en permanence entre le Passé et le Présent et l’humour est partout!

atelier-maquillage-au-v%c2%a7a-de-londres4- OBSERVEZ les VISITEURS pendant leur déambulation ! Par où passent-ils ? Devant quoi s’arrêtent-ils? Combien de temps ? Peut-être revoir le parcours, si trop de choses ne vont pas ? (Cf l’expérience Le FLÂNEUR, dans notre PESP en fin de billet)
Et si vous leur posiez de temps en temps une simple question « Qu’aimeriez-vous savoir sur tel ou tel objet ou œuvre ou cet objet? ». Si vous le faites, les réponses vont vous étonner, car la plupart du temps, pour des publics non –spécialistes, ce ne sont pas celles auxquelles vous-même, en installant une exposition, aviez pensé ! Je trouve que l’un des meilleurs dispositifs, qui permet à la fois d’observer les parcours et déambulations tout en donnant de l’information à chacun et selon sa demande, sont les i-Beacons. Car c’est bien en observant les visiteurs  que l’on peut améliorer la muséographie, la signalétique, les informations et surtout faire connaissance avec eux. Leurs profils, leurs comportements, leurs préférences, leurs demandes et leurs avis sont à votre portée!(Atelier Maquillage au VAM, pour les Ados, en ce moment).

imaginez-le-musee-de-demain5- DONNEZ-LEUR DU POUVOIR ! Qui décide des expositions ? Vous, ou un collègue « professionnel », pour l’ensemble d’une population et depuis des lustres ! Une ville, une région sont en quelque sorte entièrement dépendantes de votre offre. Avez-vous déjà demandé à des habitants « Qu’est-ce qui vous ferait plaisir ? »? Sur quels thèmes voudriez-vous une exposition? Proposer un « menu » ou faire des expositions de collectionneurs amateurs  est-il si difficile ? Le Museum d’Histoire naturelle de Toulouse l’a fait (Notre photo) et  nous avions raconté cette magnifique histoire dans ce petit blog, ici ! Le Musée d’Art et d’Histoire de Santa-Cruz (USA, Californie) ne fait plus que cela, pour que les mots “collaboratifs ou participatifs ne soient pas des faux-semblants.

Qui décide des aides à la visite? La Tate Britain (Londres), a aussi proposé aux visiteurs de créer des aides à la visite et des parcours! Dès la généralisation des createyourownpremières pratiques numériques,en 2005, a Tate  a conçu un programme pour tous les visiteurs :  “Créer votre propre collection en ligne!” Ce programme a donné lieu à la création de parcours par les visiteurs, et le tout fut édité en version papier, puis  placé à l’entrée du musée (Parcours de visite) et dans les salles (Aides à la visite). Cet appel aux visiteurs voulait aussi dire : Vous avez des idées que nous n’avons pas!. Voir toute cette programmation aux Archives nationales du Royaume Uni, ICI! 

6- VOUS AVEZ DES SALLES DE RÉUNIONS, des auditoriums, des parvis couverts ?
– Pour choisir vos sujets de « conférences et débats », avez-vous jamais demandé aux habitants quelles étaient leurs souhaits, leurs priorités? Pourquoi ne pas profiter de ces locaux publics en les transformant de temps en temps en lieux de conversation avec ou entre les habitants ? Voici un petit exemple : dans sa programmation « Art et Histoire »,le petit musée de Santa Cruz (Californie) a organisé l’autre jour une réunion au musée sur LE sujet qui préoccupe les habitants : le coût faramineux des loyers qui grimpent à toute allure à cause de la proximité de la Silicon Valley et San Francisco. Le Musée a donc invité un spécialiste du sujet à modérer une rencontre sur ce thème. Tenir compte de la « vraie vie » est sans doute une attitude intéressante, pour ce musée comme pour d’autres sites ou événements.

Dans un autre registre, celui de l’art contemporain, les coulisses de la Biennale Estuaire de Nantes nous apprennent qu’interroger les habitants sur leurs préférences, avis a duré des mois! Avant d’installer une œuvre, les habitants des petits villages situés le long des 45 km des berges de la Loire ont pu rencontrer régulièrement les artistes, exprimer leurs craintes librement ou et donner leurs avis sur les projets artistiques. Et cela pendant plusieurs années! (CfPhilippe Dossal. Jean Blaise, Réenchanteur de Ville, Editions HD, 2015).

7- VOUS AVEZ DES SAVOIR-FAIRE (Exposition, muséographie, Recherche…) : pourquoi ne pas les mettre au service des habitants plus souvent ? Beaucoup d’associations font des expositions « en amateur », et ce n’est guère brillant côté Design, graphisme, parcours ou signalétique. Pourquoi ne pas les aider ? leur apprendre en construisant ensemble des projets, des réalisations ? La Culture « hors les murs » peut aussi être synonyme des « compétences des sites culturels hors–ses-murs ».

makers-lille-nov-20168- LES MAKERS ! Makers, Millenials préfèrent  les lieux où l’on fabrique quelque chose, où on les met au défi, ou ils peuvent s’interroger, fabriquer, ensemble, des prototypes et se projeter dans l’avenir. Agir en jouant (CULTUROGAME ), en dessinant (Dessinez ! au Rijksmuseum) , en réinterpétant le décor par des créations numériques (Paint ! à Fontevraud )  Les visiteurs aiement les visites où ils ne sont pas mis en échec, celle où la médiation est incluse dans ce que l’on présente ou ce que l’on fait faire. Si vous demandez aux plus jeunes « Qu’attendez-vous, que souhaiteriez-vous ? » sans se substituer à eux pour faire les réponses, alors, à mon avis, vous ne pouvez qu’augmenter, quantitativement et qualitativement, votre fréquentation. De nouveaux métiers culturels sont en jeu, avec  une gouvenance très horizontale et un travail sans héirartchies entre les métiers ou entre Direction et Equipes.(Affiche de la Rencontre des Makers, en novembre à Lille!)

De façon moins ciblée, le “Tourisme du Faire” à de beaux jours devant lui, via les activités culturelles : proposer aux touristes des ateliers Photo ou Vidéo, des séances de Peinture, d’aquarelle ou de dessin,  ou encore de Gastronomie est une excellente chose. Ce n’est plus un “tourisme de niche”. Les visiteurs , françaisou étrangers, sont friands de ce Tourisme Créatif,  activités qui  permettent une rencontre directe avec les habitants, les artisans, garants d’ une réelle “authenticité”. La Seine-Saint Denis construit régulièrement de nouvelles offres à partir des talents locaux avec visites d’entreprises et d’ateliers, qui toutes promettent des rencontres avec des artistes et/ou des artisans, qui se proposent d’expliquer ce qu’ils font et, par là-même,  de vous apprendre à faire.Chapeau à Seine-Saint-Denis Tourisme d’avoir créé ce réseau d’artisans, qui s’élargit chaque jour et garantit un tourisme à la fois plus convivial,plus proche des habitants et qui révèle leurs talents.Vous avez dit “expérience”? Dans le 9.3, nous y sommes! Enfin rendons homage aux Greeters d’avoir facilité la rencontre habitants/touristes, grâce à la création, au début des années 2000,  des “visites par les habitants” véritable rencontre amicale et partage de bons-plans, qui va bien au delà de l‘érudition, choisie comme support des visites culturelles classiques.  Venez en balade Greeter et repartez en ami, dit leur site Internet! Boire un petit café ou un verre ensemble est  le début de l’action! Cf.Un soir, Un verrre, un Musée, sur ce blog )

9- CONFIEZ-LEUR DES BUDGETS ! Et pourquoi pas ? Je pense en particulier à la très rare présence de sites culturels dans les zones très rurales ou dans les zones très habitées mais où l’action culturelle est famélique. Les jeunes des quartiers prioritaire sont non seulement des jeunes créateurs peu sollicités par les institutions culturelles,  mais ils ont des envies que vous ne pouvez deviner : pourquoi ne pas leur faire confiance?

« Assez de mots, des actes ! », disent-ils. Alors pour quelles raisons refuseriez-vous? S’approprier un lieu n’est pas facile si on ne se reconnait jamais dans les choix de ce lieu : ses envies, sa représentation du monde, tout cela est très culturel, et devrait être pris en compte, dans des lieux culturels plus inclusifs, qui feraient confiance à d’autres approches que les approches traditionnelles, qui n’ont pas si bien fonctionné.(Voir les Budgets participatifs de la Ville de Paris pour la Culture).

10 – LES GRANDS ENJEUX DE LA FRÉQUENTATION CULTURELLE  sont là, dans cette agilité et dans la « prise de parole » qu’auront retrouvé les habitants de la proximité. Un lieu, un événement qui deviennent familiers, qui ne proposent pas simplement de « consommer des propositions culturelles, expo ou spectacle » mais qui met en place des stratégies pour permettre une rencontre avec et entre les habitants , voilà ce qui pourrait définir un lieu d’avenir. C’est une force, et aussi une arme sympathique contre les deux grands défis qui pèsent déjà sur la fréquentation de sites « moyens » ou « petits » : celui de bien maîtriser les  savoir-faire pour les  Big Data, d’une  part, et celui  du” tout -on- line” (oeuvres en ligne; réalité virtuelle; conception ou communication, promotion vers les pays lointains…).  Au lieu de diaboliser ces mutations, savoir les utiliser et investir autant que nos concurents devient urgent. (Cf. le Royaume6Uni et les Etats- Unis, mais aussi les pays émergents qui  proposent des projets majeurs comme le Louvre d’Abu-Dhabi ou le comme le Musée du Futur de Dubai ; ces deux derniers musées sont pourtant de « petites choses « à côté de ce que va proposer la Chine pour la Culture !

vidyCONCLUSION

Parler de fréquentation, ce n’est pas du tout parler d’Audimat, mais plutôt de ce consensus qui fait que l’Etat ou les collectivités territoriales  financent la culture pour qu’elle soit accessible à  l’ensemble de la population. Si, comme le constat en est fait régulièrement, ces sites ne profitent qu’à quelques un et « en gros » toujours les mêmes, alors, peut –être faut-il changer nos habitudes? Et commencer, peut-être, à innover en mettant en place des  stratégies pour rencontrer  tous les visiteurs de la proximité qui en ont envie et leur proposer de co-construire de nouvelles offres ensemble!
Au moment où notre pays vient de perdre des centaines de milliers de visiteurs depuis deux ans, encourager, sur le long terme, toutes les initiatives qui pourraient redynamiser l’action culturelle nous semble prioritaire. Pour les visiteurs touristiques étrangers mais aussi les touristes français, mieux organiser et faire vivre cette culture locale  passe par l’écoute,  le “faire-ensemble”, afin de  renforcer une cohésion culturelle qui a perdu bien des plumes, si j’ose dire, depuis les toutes dernières années !(Photo : Musée de Vidy,en Suisse,avec Passé/Présent)
POUR EN SAVOIR PLUS…
– OBSERVATION: une enquête “en live” dans les musées anglais, où les équipes suivent les visiteurs qui sont devenus des  “Flâneurs”, c’est “Perdez-vous et on vous observe!”,  :#Vamloseyourself
DÉMOCRATISATION DE LA CULTURE : Lire ou relire Jean-Michel Tobelem, qui a sollicité plein de voix pour écrire son livre, gratuit et en ligne,  La Culture pour tous! !Jean-Michel a aussi fait une très bonne tentative de persuasion auprès des DGS , à lire ICI!
Des nouvelles de l’ancien directeur du Riksmuseum, Wim Pijbes,  qui passe ..aux artistes vivants! Va-t-il les “mettre en ligne?”pour nos les offrir? Bon, ce n’est pas drôle….ICI et , sur Appolo Magazine et We Are Museum.
LES DATA ET BIG DATA  sur notre petit blog! Tendances 2016, création et personnalisation;  et une petite synthèse sur La datafication du Monde.Et pour la jeunesse, l’Open Data, avec  Les Hackeurs de la Culture

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Sadyat super belle 8KEN LE TOURISTE PARFAIT venait de faire son petit tour du monde, comme à son habitude: douze jets et neuf  palaces en dix jours, pour cinq  réunions d’Affaires, et Hop! Tout plein de retombées économiques sur son passage… Puisque Parfait il était, Parfait il resterait!, pensait-il tout en sirotant son apéro à Marina Bay Sand après un petit plongeon dans la piscine du Roof Top qui dominait la Ville. Lorsque son portable vrombit :  “Ken Chéri“, lui dit son ex, Barbie, “Paris Hilton cherche un nom pour son nouveau petit chien, tu sais, le sien était mort (+reniflement de Barbie Chérie), tu n’aurais pas une idée? “-“NEW!” répondit Ken, cela fera plaisir aux Hilton!  (Photo volée : Ken à Saadiyat, cette semaine)