Tourisme Culturel,  nouveaux territoires de l’art !

Le rôle des collectivités territoriales dans l’organisation et l’offre du tourisme local est majeur car ce sont elles qui  prennent la  décision de faire évoluer, ou non, les offres de tourisme culturel. Il est aussi banal de dire que certaines régions ou villes ne font pas trop d’ efforts pour que leur tourisme culturel soit à la hauteur de celui de nos concurrents. Pour la France,  ces  concurrents sont en fait  nombreux, à commencer par ceux de l’Europe : l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne, le Royaume Uni ou les Pays–Bas, la Belgique ou la Suisse.  Pourtant,  environ 200 territoires, en France (Des villes, Intercos, ou des Départements et des Régions…) produisent en permanence de nouvelles pépites de tourisme culturel, que nous vous présentons dans ce petit blog avec des expériences étrangères. Cette semaine nous  partirons voir un nouveau Sentier de Street Art à Vitry-sur-Seine, visiter des ateliers au  Pré-Saint-Gervais ( Notre photo ci-contre). Et nous rejoindrons la Bretagne pour voir que le projet de l’Art dans les Chapelles tient toujours le coup!  Trois pépites à savourer, copier ou encore re-créer différemment!

I- A VITRY SUR SEINE, un SENTIER DU STREET ART ! Petite Reine de l’art contemporain, Vitry reconnait ses talents artistiques et en attire de nouveaux. On connaissait son musée d’art contemporain, le MAC, qui, depuis 2005, ne s’est jamais satisfait de ne faire venir que des parisiens (Trop facile !). Ce  musée est au contraire devenu un rendez-vous d’acteurs locaux et  de visiteurs qui habitent sur son  territoire. Voici donc notre présentation du nouveau Sentier de Vitry, « Arcueil-Paris-Vitry », nouvelle galerie d’art à ciel ouvert, ouverte la semaine dernière, le 10 juin, et  qui s’étend sur 12 km à cheval sur Paris 13e, Arcueil, Gentilly et Vitry avec des œuvres excellentes (Obey Giant, C215, Meushay…).
1- A Vitry-s-Seine, le 1% culturel fait une place au street art en consacrant 1 % du budget dédié à la construction d’un bâtiment public à la réalisation d’une œuvre d’art. Depuis 50 ans, grâce à ce dispositif, la mairie installe une à trois œuvres par an. Vitry devient donc la troisième collection d’art contemporain sur l’espace public après Paris et Grenoble. Au total, on compte plus de 140 réalisations (Adami, Sonia Delaunay, Fromanger, Dubuffet, Ernest Pignon Ernest ou encore Rancillac).
2- On y encourage les artistes ! Quand le célèbre artiste C215 a commencé à peindre dans la rue, la mairie lui a téléphoné pour l’encourager à continuer. Puis le journal municipal a expliqué sa démarche et son travail aux habitants.L’artiste a, en retour, demandé à la ville de « ne surtout pas bouger », pour que street art reste spontané . (In : Article de Vianney Delourme du 8 juin 2017).
3- ART dans l’espace public et randonnée ! Le Sentier street art est donc une galerie d’art de 12 km des deux côtés du périph. On y part en randonnée à la découverte découverte du street art. Un guide raconte aussi l’urbanisme et l’architecture que l’on traverse, avec par exemple la Maison Doisneau à Gentilly, la Butte aux Cailles à Paris, la Manufacture des œillets ou les constructions de Renaudie à Ivry.
4- Deux ans de travail ont été nécessaires pour créer le Sentier street art du Grand Paris .
L’itinéraire était long (10 km) et devait être accussible en tous points grâce aux transports en commun. Il devait aussi englober les prinipaux joyaux culturels de la ville –  la Maison de la photographie Robert Doisneau et le Générateur à Gentilly, la Cité universitaire, la Butte aux Cailles, la BNF, les galeries Mathgoth et Itinérance, le quartier Masséna (13e), etc..- et mettre tout le monde d’accord, lancer des idées de budget participatif pour un GR, tout cela fut évidemment long et nous sommes ravis de vous annoncer son  l’ouverture prochaine!

5- A l’origine du projet, l’association Enlarge Your Paris qui tente de modifier l’image des banlieues.Partenaires du projet : Vitry’n Urbaine, Des ricochets sur les pavés, Digital Street Art, Fresh Street Art Tour Paris, Campus Urbain et A travers Paris.
Pour en savoir plus : voir l’article publié le 11/06/2017, de Chrystel Chabert dans Culture Box, qui , au passage, est à mon avis une très bonne source de l’actualité culturelle.Photos © France 3 Culturebox.

 

II- AU PRÉ-SAINT-GERVAIS , DES ATELIERS D’ARTISTES à visiter  en juin (Du Samedi 17 Juin 2017 au Dimanche 18 Juin 2017 de 14h00 à 20h00)
Ce type de visite, où l’on peut rencontrer des artistes sur leur lieu de travail, réunit beaucoup d’atouts : surprise de ce que l’on y découvre ; dialogue avec les habitants-artistes et image vivante du « Comment vit-on en France ? » pour les visiteurs étrangers. Mais savoir fédérer tous ces acteurs est aussi une force pour la ville :«Les différents artistes qui participent toujours plus nombreux à la manifestation et ont pour projet commun de proposer de nouvelles manières de vivre ensemble et de penser la ville. », dit le document qui présente l’expérience.Là est en effet le secret, pour les élus : savoir profiter de cette adhésion, de cet élan et de ces projets!
1- On sort des ateliers ! Pour cette 7e édition des portes ouvertes des ateliers d’artistes du Pré Saint-Gervais, une centaine d’artistes vont multiplier les interventions dans l’espace public, pour prolonger l’atelier vers l’extérieur. Les palissades des grands chantiers en cours au Pré Saint-Gervais, seront utilisées comme espaces d’affichage d’œuvres en grand format.  L’édition 2017 a pour thématique « MUR/MUR(ES) ».La cité-jardin du Pré St-Gervais abritera les Abris Nomades, des sorte de cabanes créées pour la 6e édition de l’installation « Jardins/abris – Jardins-refuges ». Jardins, squares et pelouses seront également investis comme lieux d’exposition.Enfin, Une exposition de photographies d’archives retracela construction dans les années 30 de la cité-jardin.- Infos pratiques , c’est par ici ! Pour voir la carte et les horaires :ICI!  ou sur Sortir à Paris , ICI.
– D’AUTRES BALADES « STREET ART EN SEINE-SAINT-DENIS ET À PARIS : toujours faire confiance à Tourisme 93, qui est pionnier dans l’organisation de visites grand-public du street art en France.
Balade pour le graff et le street art menée par l’équipe de FreshStreetArtTour : le quartier Oberkampf , lieu privilégié d’expression pour les formes artistiques urbaines. Ménilmontant et Belleville, qui comptent un très grand nombre d’ateliers d’artistes, le boulevard et les rues menant aux clochers de ces deux villages rivaux sont le parfait terrain d’expérimentation Vous découvrirez notamment les œuvres de Némo, Jérôme Mesnager et de Ben.
Découvrez ici toutes les visites autour du Street art et de l’Art urbain.

– Renseignements pratiques : Les Visites de Fresh Street Art ne sont pas très chères / 11€par personne Durée: 2H30 environ et d’autres visites se déroulent dans les ruelles du 13ème arrondissement , à la la Butte aux Cailles
Et au – Marais (22 euros les 2H30) : Culture Alternative et Art Contemporain, le Street art de Beaubourg à la Rue des rosiers. Lien : ici! 

III- L’ ART DANS LES CHAPELLES Rendons enfin hommage, dans ce petit billet à l’art dans les chapelles du XVe et XVIe siècles, projet né en Bretagne en …1992 ( !) dans la petite ville bretonne de Pontivy associée à la vallée du Blavet et au Pays de Pontivy. Plus de 400 artistes – dont Christian Boltanski, Renée Levi, Polly Apfelbaum ou encore Alain Fleischer – ont créé in situ des œuvres inédites, en résonance avec le patrimoine – Voir les artistes qui ont participé à L’art dans les chapelles depuis 1992.(Notre photo Polly Apfelbaum, « Life is not black or white », 2017, chapelle Saint-Jean, Le Sourn. Photo : L’art dans les chapelles)
– Cet été du 7 juillet au 17 septembre !
Le projet est aussi un « parcours » d’œuvres d’art qui ont été commandées pour les petites chapelles. Les artistes, invités créent des œuvres spécifiquement pour la chapelle qui leur a été attribuée ou qu’ils ont choisie et chaque année, la manifestation accueille plusieurs artistes en résidence. Irriguer un territoire en accueillant des artistes est aussi un bon moyen de découvrir l’art à tous les étages, grâce à des rencontres, conférences, expos ou simplement autour d’un petit café !                                                                                                                                                                                   – Le Tourisme local a su développer le concept, et aujourd’hui, au départ de Pontivy et de Pluméliau, 4 circuits balisés de 35 à 50 km vous sont proposés, ainsi que 3 parcours vélo, de 22 à 24 km.
https://www.artchapelles.com/internet/index.php?numrubrique=883
Contact : L’art dans les Chapelles 6 quai du Plessis 56300 Pontivy Tél : 02 97 27 97 31 – Tarifs Entrée libre et gratuite. Visites accompagnées : tarif plein : 5 €, tarif réduit : 3 €. Ateliers : tarif plein : 6 €, tarif réduit : 3 €. Les visites et les ateliers sont gratuits pour les moins de 12 ans.. Informations pratiques, voir : Art et chapelles – le site Internet.

EN CONCLUSION, ces nouvelles formes de visites sont les bienvenues pour enrichir des propositions culturelles très classiques, ou encore des propositions d’autres formes de tourisme : tourisme Sportif, Tourisme d’Affaire ou Tourisme Vert.
– Elles correspondent aux souhaits des plus jeunes, et tout particulièrement aux Millénials, qui pourront  rencontrer des formes d’art et des jeunes tout en étant libres de leurs  mouvements. Car dans la rue, il est plus facile de découvrir l’art qu’à l’intérieur d’un musée : on n’est  pas obligé d’arrêter sa vie – ne pas parler fort, ne pas courir, ne pas manger, etc… . De plus, on peut voir d’autres thématiques, l’architecture, l’histoire d’un quartier, de son architecture et de son histoire.  – Ce qui fait la force de ces projets, c’est aussi leur patiente construction. Deux ans de prépartion poiur réaliser le parours du Sentier d’Evry-sur-Seine, cela veut dire que les partenaires étaient nombreux et que  la concertation fut fertile puisqu’ils y sont arrivés!  Et puis, contrairement à la facilité apparente de ces projets, il faut tout de même bien comprendre, pour des professionnels qui voudraient créeer de tels parcours,  que ce n’est pas parce que le Steet art est un art « très populaire » que ces visites seront plus faciles à organiser. Nous sommes, comme souvent dans le Tourisme Culturel, dans un tourisme de « niche », un Tourisme « cousu main » qui , certes, ne déplacera pas des foules  le jour-même, mais c’est à notre avis ce tourisme qui fait l’excellence de notre pays car il y a une véritable profusion de niches! Ce tourisme, comme ce fut le cas pour de bons exemples de tourisme urbain ou rural, attirera au final beaucoup de visiteurs qui sont à la recherche du sens que peut créer un territoire à partir de ses productions culturelles, et du plaisir de les voir.

Et vous, mes amis, connaissez-vous de bons exemples de visites innovantes, ou de parcours qui ont su se renouveler? Merci de partager vos informations dans les commentaires!  –


KEN LE TOURISTE PARFAIT  s’exerçait à …marcher! Bon, vous le connaissez, mes amis, pas le genre à se passer de taxi, même si Barbie venait de temps en temps le chercher à l’aéroport de L.A avec sa voiture rose en plastique. Ajoutez quelques dizaines d’avions, d’hélicoptères ou de jets privés, un ou deux bateaux ultra-rapides et vous avez une semaine-type de notre Tourisme Parfait. Mais là, dans son appart’ de Manhattan, Ken répétait un pas mesuré, très lent, façon « E.Macron au Louvre » le soir de son intronisation, séquence dont il avait une vidéo. Il répétait avec application, en regardant la vidéo pour bien coller à son modèle, pas à pas! Pourquoi? Vous avez trouvé? Sinon…J’ai bien peur qu’il ne vous faille attendre la semaine prochaine pour le savoir…. (Notre Photo : Ken et Jules, Empereur échappé de Gaula, le Journal de votre été, à trouver au  Musée Saint-Raymond de Toulouse!)

 

Dormir avec Rembrandt!

Pour la Première fois depuis la création du musée le 31 mai 1800, un visiteur a dormi au Rijksmuseum d’Amsterdam, face au Chef d’œuvre de Rembrandt, la Ronde de Nuit ! Pour la première fois, aussi, cette visite s’est transformée en une expérience inoubliable : le visiteur y fut reçu comme une star, avec dîner et vin fins pour accompagner sa folle nuit.
« Le 10 millionième visiteur du Rijksmuseum depuis sa rénovation en 2013 a gagné l’unique chance de passer la nuit, pour la première fois de l’histoire, au milieu des trésors néerlandais », a résumé Taco Dibbits, le Directeur du Rijksmuseum d’Amsterdam, en prenant soin d’ajouter «  Je ne peux pas croire tant de personnes ont visité le Rijksmuseum en quatre ans et il est assez grand pour que l’on s’y promène tranquillement« .
Remarquons aussi, en passant, que les vidéos, photos, articles de presse et comptes sur les réseaux sociaux de cette véritable expérience étaient TOUS traduits en langue chinoise. Le musée a donc saisi l’opportunité d’un événement pour atteindre d’autres visiteurs, et cette expérience était t une occasion rêvée pour « communiquer différemment », ce que fait déjà très bien le Riksmuseum depuis la création de son extraordinaire Rijkstudio.
Voici la vidéo de cette Folle Nuit avec Rembrandt (2,32minutes)- Vidéo Publiée le 2 juin 2017- License- Standard YouTube License

I- ANALYSE RAPIDE DE L’ÉVÉNEMENT, car il s’agit bien d’un événement, le premier du genre, même s’il est reproductible, ou « copiable » par d’autres musées et établissements culturels en France et dans le monde.
Cet événement sert à communiquer de façon nouvelle, plus sensible, plus émotive, de façon « exceptionnelle ». C’est un peu ce que l’on attendait avec les premières expositions temporaires qui furent organisées car les visiteurs des musées ne venaient plus les visiter pour leurs seules collections permanentes (Il y a trente ans…). Il fallait donc bluffer les visiteurs, les attirer, les re-fidéliser avec quelque chose d’exceptionnel. Pourtant, aujourd’hui, les expositions coûtent si cher qu’il faut trouver d’autres moyens pour re-capter l’attention et la faveur des visiteurs, locaux ou internationaux.
Ce type d’événement pourrait non pas se substituer aux expositions, mais faire partie des nouveaux événements qui permettent de s’adresser aux visiteurs et aux visiteurs en ligne : coulisses des établissements, nouveau mécénat (Ah ! la Girafe du Museum de Toulouse !), nouvelles pratiques (Cours de danse ou de Yoga au musée), ou encore Concours et leurs Prix, Jeux, Cours en ligne, MOOC, etc… L’avenir nous le dira !
Voici, en attendant, une brève analyse des ressorts touristiques de cette communication :

1-UN VISITEUR EST d’abord un VIP, a Very Important Person!
Voilà le message du Directeur : nos visiteurs sont précieux, nous pouvons les traiter – au moins l’un d’entre eux », comme des rois! Le choix du visiteur a d’abord fait l’objet d’une longue préparation (Notre photo : serez-vous celui qui sera choisi?, la mini-campagne sur les réseaux sociaux numériques) puis une vraie cérémonie a été organisée, avec tous les codes de l’accueil réservé à une star ou au gagnant d’une compétition sportive de haut niveau. On y voit le héros du jour acclamé par une haie d’honneur formée de la double rangée des visiteurs et des équipes du musée. Les journaux et photographes convoqués immortalisent la remise du Prix, le Ticket d’Or, par le directeur du musée en personne. La musique renforce ce sentiment d’assister à un événement historique, à la fois majestueux et unique.

2- UN MIRACLE EST TOUJOURS POSSIBLE dans votre vie! Le jeune Professeur et artiste, Stefan Kasper, vit cette expérience comme un rêve : il était venu au musée pour encadrer une sortie avec ses élèves du collège Montessori d’Aerdenhout, près d’Amsterdam et il y est invité à y passer la nuit avec Rembrandt, juste un rêve….. Il aura, immense privilège, le musée pour « lui tout seul », lui explique-t-on, puisqu’il en sera l’unique visiteur.
« J’ai dormi dans un lit installé à deux mètres de ‘La Ronde de nuit’ de Rembrandt, c’est magique, je n’en reviens toujours pas », disait Stefan Kasper, après sa nuit dans le musée d’Amsterdam.
3- VIVRE UNE EXPÉRIENCE dans un musée où l’on peut admirer, mais aussi s’amuser, courir, boire et manger. La plupart de ces comportements sont en général interdits dans les salles, où la sécurité des œuvres et des visiteurs a toujours de dernier mot (Conservation préventive, éclairage, température, hygrométrie… ).
– ‘ »Il n’y avait pas de gardiens, ou alors ils étaient très bien cachés! », a aussi déclaré notre visiteur d’un soir, voilà pourquoi il a pris ses aises, comme on le voit sur la vidéo : glissades en caleçon et chaussettes, ou selfie avec la question-qui-tue : « Devine où je suis, là? » Tout lui est permis, dans un milieu plus connu pour ses interdits que pour cette permissivité, y compris se brosser les dents !
– Quand arrive le jour J, son lit est fait dans la salle du chef d’œuvre, la Ronde de nuit de Rembrandt, et le Chef du Restaurant su Musée, Joris Bijdendijk, lui a préparé un dîner.RIJKS®.(Ce chef était celui, charmant, q qui fut éliminé en demi-finale de « Top Chef » 2013 sur M 6…).
Diner, vin fin, possibilité de se rapprocher de la toile de Rembrandt pour voir des détails ( il franchit allégrement le cordon de sécurité…) avant de conclure « J’ai découvert des personnages que je n’avais jamais vu avant, ils prenaient vie devant moi. C’est une expérience gravée à jamais dans ma mémoire ».

4- DORMIR SOUS UNE BALEINE BLEUE
La Nuit des Musées ne suffit plus ! Aujourd’hui on chamboule les horaires et surtout les habitudes. Passer de la visite « sociale » pour tout le monde à la visite VIP pour un quidam, s’annonce comme un défi difficile à avaler pour les directions de nombreux sites culturels français, très attachés à la visite traditionnelle. Pourtant, la part de poésie de ces nouvelles formes de visites ne doit pas échapper à ce type de projets : Dormir sous une baleine bleue au musée d’histoire naturelle de New-York en apportant son oreiller, un sac de couchage et une brosse à dent, ou dormir dans la Chambre de van Gogh reconstituée, au peids de la Ronde de Nuit, toutes ces visites sont  de même une promesse, surréaliste,  de bonheur!
CONCLUSION Nous retrouvons ici les trois tendances fortes du renouveau du Tourisme culturel
Valoriser ce qui est hors du commun, unique, inaccessible, exceptionnel (Tourisme du Luxe, de l’Insolite..)
Valoriser tout ce qui rapprochera les touristes de la «vraie vie locale », d’une proximité avec des habitants. Inciter les habitants à partager des traditions, des comportements, un vécu mais aussi des projets !
Choisir, pour ces valorisations, les moyens qui favorisent l’action, l’engagement, la participation, plutôt que la visite subie, passive, venue d’en haut d’un territoire, d’un site ou d’un événement culturel.
Ces trois tendances étaient encore appelées « tourisme de niche » il y a dix ans*, mais aujourd’hui concernent aujourd’hui la majorité des touristes européens, soit des personnes âgées lassées par l’offre traditionnelle, soit des jeunes troupes pleines d’idées (les Millenials européens).
Il y aura encore, spécialement destinées aux touristes potentiels des Pays émergents, dont la Chine, des communications et évènements très classiques. Les primo-visiteurs de nos vieux pays demandent encore ces visites sages où l’on visite les « Tour Eiffel » nationales ou locales.

Pour terminer, la proposition d’aujourd’hui, tout comme celle d’Airbnb du 1er avril dernier (réserver une nuit au Métropolitain Museum de New-York) montre que même les populations chinoises sont visées par l’expérience du Rijksmuseum. Si la Direction du Rijksmuseum a décidé de tout traduire en langue chinoise (Cf. §3 de notre introduction) c’est qu’elle pense que cette offre est bonne pour certaines clientèles de ce pays qui, avec plus d’un milliard de visiteurs, sont courtisées par l’industrie touristique car elles seules peuvent prendre le relais de nos clientèles vieillissantes (Europe).
Voilà comment on passe d’un tourisme culturel « de niche » d’il y a dix ans à des propositions qui, aujourd’hui, sont acceptables pour tous les visiteurs et qu’adorent les habitants. Et d’un évènement à court terme à une vision à plus long terme des clientèles du tourisme culturel.

POUR EN SAVOIR PLUS
– Revoir la campagne de préparation de l’événement sur Twitter, et suivre l’expérience avec # Rijks10mio
– Nouvel obs et Le Vif. Be   « Une nuit dans un musée, seul, avec un chef d’oeuvre de Rembrandt »et l’Exponaute.
Le Rijksmuseum Amsterdam sur Wikipedia : « traduit en français par « musée d’État d’Amsterdam »), plus couramment abrégé en Rijksmuseum, est un musée national néerlandais, situé dans la capitale du royaume, et consacré aux beaux-arts, à l’artisanat et à l’histoire du pays. C’est le musée le plus important des Pays-Bas en termes de fréquentation et d’œuvres d’art avec plus de 2 450 000 visiteurs en 2014 pour un fonds d’environ un million d’œuvres » Voir  l’article  ici.
Liens de la Vidéo et autre vidéo où est interviewé le jeune homme.
– Sur facebook , les collections du Musée .

BILLETS DU BLOG SUR LE MÊME SUJET :
Le tourisme culturel insolite, sur notre petit blog en avril dernier;cet expérience nouvelle complètera les nombreux exemples. Le lien ICI.
Ouvrir les musées la nuit, en 2015, à propos des modulations horaires et ouvertures nocturnes. Le Lien ICI.

« Les Chefs d’oeuvre ne dorment jamais », pour voir les avancées récentes du Rijksmuseum et du Rijkstudio 

PHOTOS
– La Ronde de Nuit : Rembrandt, 1642.Huile sur toile 363 × 437 cm
– « Are You the one? » Rijksmuseum?Compte certifié @rijksmuseum
– La Laitière de Johannes Vermeer, peinte en 1660, est revenue au Rijksmuseum, après son exposition-phare à Paris. Si vous voulez retrourner  la voir, c’est à Amsterdam, Pays-Bas! (Huile sur toile , h 45.5cm × w 41cm.)

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KEN LE TOURISTE PARFAIT venait de demander une faveur au musée de New-York, le MET : une réception où Donald Trump pourrait dormir au musée, avec sa Melania…Pourquoi ? Parce que, selon son ex, Barbie Chérie, c’est seulement grâce à ce genre de situation que Donald pourrait commencer sa culture muséale. Un choc, une surprise, du plaisir… Voilà qui était séduisant et le Musée accepta de suite. D’ailleurs, lui et sa Barbie pourraient peut-être dormir un soir là-bas, pour qu’il se change ses idées de Touriste Parfait (Voyages incessants, hôtels et palaces , Restaurants et Affaires…).Et vous, mes amis du Tourisme Culturel, aimeriez-vous dormir dans un musée, et lequel?

Mieux accueillir les jeunes touristes!

Cet été, vous allez accueillir des jeunes, ou des familles avec des enfants dans les sites culturels. Comment vous  assurer qu’ils passeront  un bon moment et qu’ils reviendront? Comment, en particulier, satisfaire les jeunes Makers et leur désir de « Faire »? Comment favoriser la « créativité » des enfants?
En d’autres termes, quel accueil allez-vous réserver aux jeunes enfants et aux adolescents? Quelles activités culturelles ont été prévues pour eux ?
Voici notre petite collecte, où vous pourrez puiser des ressources ! Nous avons fait un petit tour aux Etats–Unis, qui, comme habituellement, ont à peu près dix ans d’avance sur nos propres pratiques, avec, en particulier, trois démarches pour lesquelles nous vous présenterons des exemples.
1 –Le Testing : on peut tester, aux USA,  les expositions avant de les présenter aux publics (Le Testing est aussi appelé « Evaluation formative » ; il est né dans les années 75-80 à l’Université du Wisconsin, USA).
 2- Les Ressources en ligne sont inépuisables et la pédagogie et les Jeunes disposent  de modèles d’ activités, tous transposables dans nos sites culturels européens.
-3- La Recherche, enfin,  est organisée à aprtir des sites culturels, qui  en bénéficieront. Les professionnels et les universitaires communiquent bien.
Voilà peut-être, grâce à cette mutualisation des connaissances sur l’Enfant, grâce aux évolutions de la Pédagogie formelle et informelle ou à  l ’Evaluation systématique des actions,  pourquoi les USA ont tant d’avance.(Photo : Musée Saint-Raymond de Toulouse, l’un des plus actifs et des plus remarquables pour ses actions de médiation culturelle en France).

I– TESTER ! 

Le tourisme a l’habitude des « visites mystères », ces évaluations des activités, ou encore de la qualité des  hébergement ou des transports. Il existe aussi le fameux Label Qualité Tourisme pour les sites culturels. Vous vous pouvez aussi testez quelques sites culturels, avec quelques jeunes sur la base du volontariat, pour voir simplement s’ils y prennent du plaisir. Donner des avis motivés plaira aux jeunes, et vous pourrez aussi les récompenser! L’objectif est de tester pour voir les sites sont bien adaptés à l’âge, aux comportements et aux souhaits des plus jeunes.On peut aussi évaluer, par rapport aux objectifs fixés : les aides à la visites, les parcours et, dans les parcours, si les messages que l’on trouve importants passent bien.
Notre exemple : Musée des Sciences de Boston, avec le programme Créer et Evaluer les projets dédiés aux jeunes enfants.  Au musée des Sciences, les créateurs d’expositions conçoivent, testent et améliorent les expositions qu’ils font. Ils testent même à chaque étape,  depuis leurs premières idées aux conceptions finaleset à la réalistion de l’exposition.  Behind the Scenes  est un espace  d’évaluation des espositions. Il se trouve au sein du musée et est ouvert en permanence pour  tester les comportements des visiteurs sur les expositions à venir.(Notre photo)

II-  PROPOSER, EN LIGNE, des activités qui stimulent la créativité
Sur ce site, entièrement dédié à des activités développant la Créativité, vous trouverez des activités classées par niveau de difficulté, par âge,par nombre de participants, par critères des compétences mobilisées et, évidemment par thématiques.
Difficulté : Faible difficulté ; Difficulté modérée ; Difficulté élevée
– Age : 6 à 9 ans 10 – 14 ans 14 ans et plus – Tous âges
Compétences mobilisées : Imagination et originalité ; Motivation ; La flexibilité ; La prise de décision ; Collaboration ; – Communication et auto-expression ; Action et mouvement
Nombre de Participants : 1 participant ; 2-4 Participants ; 5 participants ou plus
Thématiques : jeux sportifs ; Storytelling ; La technologie ; arts visuels ; Science ;Arts et performance ;Jeux de langue et de mots ; Making, Building & Tinkering et enfin, La nature et la Cuisine
– On rêverait, en France, d’un Guide par région où seraient référencées ces offres, pour que, quand on y séjourne en famille ou pour les jeunes en groupe d’amis, un menu nous soit proposé où nous puissions choisir selon nos  envies !

III- – LA RECHERCHE : fédérer toutes les recherches locales et les évaluations sur les pratiques culturelles des enfants, avec un « Living Laboratory », Laboratoire vivant des comportements des enfants dans leurs rapports à la culture et aux musées
Ce Living Laboratory® des musées a été créé il y a une dizaine d’années aux USA, pour sensibiliser le public au développement de l’enfant en immergant les visiteurs des musées dans le processus de découverte scientifique. Depuis 2005, le Laboratoire vivant du Musée des sciences de Boston a associé le public à cette recherche sur le développement de l’enfant.

1-LIVING LABORATORY  le modèle Living Laboratory® avec ses trois objectifs :
A) Briser les obstacles entre les scientifiques et le public
Objectifs pour les publics:
• Les visiteurs contribuent au processus de découverte scientifique en participant à des études actives
• Les visiteurs se livrent à des interactions pédagogiques avec les scientifiques qui mènent la recherche
• L’éducation aux visiteurs se concentre sur le processus de la science, l’intérêt croissant et la compréhension des «questions et méthodes» de la recherche ainsi que les «résultats»
• Des études se déroulent en public, dans l’exposition
• Les visiteurs non-participants peuvent s’entretenir avec les chercheurs et connaître les études en cours
• La recherche « in situ » est intégrée comme une partie attendue et prévisible de l’expérience du visiteur
B) Développement professionnel mutuel pour les scientifiques et les éducateurs
Objectifs pour les professionnels:
• Les chercheurs reçoivent une formation du personnel du musée sur les processus d’éducation au musée, améliorant les compétences de communication des chercheurs avec le public
• Les éducateurs en musées ont un accès direct à la science actuelle qui est pertinent pour leur travail auprès du public, ce qui améliore la compréhension de la science par les éducateurs et leur application potentielle à leur pratique
• Les éducateurs et les chercheurs de musées communiquent régulièrement, en surveillant de façon collaborative le programme afin de s’assurer du suivi des objectifs scientifiques et éducatifs.

C) Enfin des listes des sites culturels qui participent sont établies et diffusées sur Internet. Voir la liste des musées et sites qui  participent  à l’expérience .
2- LE CCC, Centre pour la créativité des Enfants (Center For Childhood Creativity) de Californie est à la fois un Centre de Recherche et une Ressource pour les professionnels de la culture : il fournit des services de conseil aux écoles, aux musées, aux bibliothèques, aux organismes à but non lucratif et aux entreprises qui influent directement sur le développement des enfants.

  • Ce Centre, dédié aux jeunes, a aussi établi un lien entre la Recherche et un site culturel puisqu’il a été créé en 2011 par le Museum de découverte de la région de la baie (BADM). Situé à Sausalito, en Californie, le CCC a pour objectif de  combler le fossé entre la Recherche académique (dans les domaines des neurosciences, de l’éducation, de la psychologie) et la Créativité.
    Concrètement, le CCC fournit le cadre de recherche ou le Musée (BADM) inscrira sa programmation. Le CCC peut aussi accéder aux auditoires et aux programmes de BADM pour renseigner et poursuivre ou évaluer ses recherches.
    CCC travaille également à l’échelle nationale pour faire progresser la recherche dans le domaine du développement de la créativité et mettre en pratique cette recherche au profit des enfants, des gardiens et des éducateurs, par le biais de partenariats nationaux avec des bibliothèques, des centres scientifiques, d’autres organismes sans but lucratif et des entreprises.
    CONCLUSION
    Cet accueil des jeunes, l’été, est souvent inexistant dans nombreux sites et événements culturels car les médiateurs prennent des vacances et leur tempo est calqué sur l’année scolaire plutôt que sur la présence d’enfants hors milieu scolaire.
  • Les sites culturels français privilégient les stratégies et les moyens pour les publics de proximité, à commencer par les scolaires proches. Très peu est fait, l’été, pour accueillir avec un grand soin les jeunes touristes étrangers dans nos institutions culturelles, à l’exception des lieux qui leurs sont dédiés (Futuroscope ou Musée en Herbe de Paris). Ces jeunes visiteurs touristiques y trouveront rarement, par exemple, une traduction dans leur langue pour les accompagner (Etiquettes des musées ou textes d’accompagnement de la visite, e-visite audioguidée ou application, etc…) , des ateliers in vivo ou des applications numériques adaptées à leurs âges. Bref, la médiation culturelle prend ses vacances.
    3-Recenser dans chaque région les activités de l’été ?
    Pour faire un pas en avant, il faudrait que, pour l’été les sites culturels et touristiques :
    s’adressent aux enfants avec autant de soin que le font les sites américains, en considérant l’enfant, et non plus le « scolaire ».
    proposent des bases de données (activités ; créativité », déjà évaluées, où les professionnels de la culture ou du Tourisme pourraient faire une collecte ; des guides complets des sites et des événements culturels la Culture dédiés aux enfants seraient aussi les bienvenus!
    Ce travail pourrait être l’expression « pratique » de recherches conjointes (responsables universitaires, de sites culturels, d’autres activités pédagogiques et d’évaluation .
  • POUR EN SAVOIR PLUS
    1- MUSÉE DES SCIENCES, BOSTON
    1 Science Park Boston, MA 02114 – Tél : 617-723-2500 et infos : Information@mos.org
    2- Le National Living Laboratory
    – Le modèle Living Laboratory a été développé au Museum of Science à Boston, avec le soutien de la National Science Foundation. Le but de l’initiative National Living Laboratory est d’aider les chercheurs et les éducateurs informels qui favorisent la sensibilisation du public, l’engagement et la compréhension de l’étude scientifique de l’apprentissage et du développement des enfants.
    – Les professionnels intéressés peuvent créer un compte et se connecter pour se connecter au chef de hub dans leur région et accéder à une variété de ressources pour développer un programme dans le modèle Living Laboratory®.
    – Le processus du modèle pédagogique du Laboratoire vivant : les scientifiques (dans toutes les disciplines de la pédagogie,  y compris la psychologie du développement, la science cognitive, la psychologie de l’éducation, les neurosciences cognitives, la psychologie sociale et les domaines connexes) recrutent les participants et mènent leurs études dans des expositions en cours plutôt que portes closes. Les familles qui visitent le musée sont par exemple invitées à participer à des projets de recherche en cours (sur des sujets tels que la connaissance des mathématiques et du langage, l’apprentissage causal, la reconnaissance de l’émotion et le raisonnement social) et peuvent engager un vrai dialogue avec les scientifiques ou initier avec eux de nouveaux projets
    3- Le CCC : info@centerforchildhoodcreativity.org .Site Internet : http://centerforchildhoodcreativity.org/4- LE MUSÉE DE LA DÉCOUVERTE DE LA BAIE
    Le musée de la découverte de la région de la baie (BADM) est un espace situé au pied du Golden Gate Bridge sur 7,5 acres de parc national à Sausalito. Le BADM compte sept espaces d’ exposition et plus de six programmes quotidiens d’ accueil pour les enfants de 6 mois à 10 ans. Il développe des expériences d’apprentissage précoce pour développer les compétences créatives fondamentales en matière de résolution de problèmes chez les enfants, transformant leur façon d’apprendre et leur contribution au monde.
    Fab lab : ce musée dit avoir créé le premier laboratoire du monde dédié à la petite enfance. Les enfants y construisent des compétences en science, technologie, ingénierie et mathématiques (STEM) grâce à un apprentissage pratique, avec des Programmes de laboratoire Fab, et un :Laboratoire de conception, le  » Design Lab. »
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  • KEN LE TOURISTE PARFAIT  était tout fier : après tout il restait un petit endroit, au monde, où l’on « jouait encore à Ken et Barbie », où il avait de vraies aventures, où les jeux sur les portables n’existaient plus : ce petit blog où il  racontait ses voyages incessants, ses Palaces et ses tours du monde de Touriste (presque) Parfait. Il n’osait, en tous cas, fréquenter l’un de ces Fab Lab où tout était permis.Il avait une peur bleue, celle d’y perdre son âme….