Cité du Vin à Bordeaux : premier bilan!

UN AN ET UN BILAN !
La Cité du Vin a fêté cet été son premier anniversaire, et un très intéressant bilan a été présenté à cette occasion. Comme ces évaluations sont assez rares, en France, nous en présenterons un résumé dans ce petit blog, avec un focus sur Bordeaux, devenue une très innovante « Smart-City »: car cet été, Bordeaux était aussi la ville la plus attractive – et de loin ! – pour des parisiens ou franciliens qui souhaitent partir en région, selon un sondage. Par contre, la Ville reculait dans le classement « Work&Live », qui concerne le coût des logement. Bordeaux est devenue très attractive, et doit faire face à cette fameuse gentrification commune à toutes les villes, en France comme à l’étranger, qui ont réalisé de grands projets d’urbanisme et investi massivement dans la Culture au sens large. La plupart des villes ont trouvé des solutions aux inconvénients de la« montée en gamme », et Bordeaux a certainement déjà pensé à ces questions.

I – LA CITÉ DU VIN et son BILAN 2016-2017
La Cité mondiale du Vin a rendu public un bilan officiel le 6 juin dernier, soit un an après son inauguration le 31 mai 2016. Nous avons déjà consacré un billet sur ce petit blog à ce nouvel équipement culturel à son ouverture, alors il est très intéressant de comparer, aujourd’hui, les objectifs avec ces premiers résultats. D’autant que, globalement, le pari de Bordeaux est réussi !
1- LES CHIFFRES-CLÉS 
– Fréquentation : La Cité du Vin a accueilli, 425 000 visiteurs payants, qui représentaient 150 pays et le nouvel équipement a atteint l’équilibre financier dès la première année. Fréquentation de La Cité du Vin en ligne fin mai 2017 : plus de 3,5 millions de pages vues et 650 000 visiteurs uniques sur son site.Avec 40 143 abonnés Facebook, 7 773 abonnés Twitter, et 11 130 abonnés Instagram . La Cité du Vin se trouvait à cette date en 24ème position du classement Instagram « TOP 40 des musées et monuments français ».
Provenance des visiteurs :
Touristes étrangers: Royaume-Uni (14%), Etats-Unis (11%), Suisse (9%), Espagne (8%), Belgique (6%), Allemagne (6%), Italie (6%), Canada (4%), Brésil (4%), Chine (4%).
Touristes et excursionnistes français : 73% des touristes/excursionnistes sont français, dont 38 % de ses visiteurs payants venaient de la métropole bordelaise, 29% résident en région Nouvelle Aquitaine (hors Bordeaux Métropole) et dans le département de la Haute-Garonne;
Motivation de la venue à Bordeaux : la visite de La Cité du Vin est citée pour près de 25% des visiteurs non-résidents
Profil des visiteurs :
– Autant de femmes que d’hommes;
– 93% sont des adultes, 7% des jeunes
– Les 24-60 ans représentent près de 60% des visiteurs ;
– 24% sont des jeunes de moins de 24 ans ;
– 63% sont des actifs, dont 11,5% sont des professionnels du vin ;
– Une majorité des visiteurs évalue son degré d’expertise en vin de « novice » (43,7%) à moyen (37,1%) ;
– Modalité des visites : 91% des visiteurs ont visité le parcours permanent ; 83% de la clientèle est individuelle ; 17% a visité en groupe, dont 5000 sont des scolaires ;

– Accès et moyens de transports pour rejoindre la cité du Vin : 50% des visiteurs utilisent le tram pour venir à La Cité du Vin, 32% viennent en voiture ;
Niveau de satisfaction des visiteurs Des visiteurs très satisfaits révèle un taux de satisfaction particulièrement élevé : 99% des visiteurs interrogés sont satisfaits de leur visite du parcours permanent et de la dégustation de vin du monde au belvédère ; • 90% recommanderaient La Cité du Vin à leurs proches. (Résultats du baromètre trimestriel mené en février 2017 par Kedge Business School, partenaire officiel de La Cité du Vin, auprès d’un échantillon de 152 visiteurs à la sortie de La Cité du Vin);
Fidélisation : 12% des visiteurs sont déjà venus à La Cité du Vin plus d’une fois. 5400 pass (abonnements) annuels ont été commercialisés ;
– 2- RESTAURATION : Près de 80 000 couverts ont été servis au restaurant panoramique « Le 7 », et plus de 50 000 à la brasserie – bar à vins Latitude 20 au rez-de-chaussée ;
3- ÉVÉNEMENTIEL ET PARTENARIAT : les chiffres suivants, mais ils témoignent, en tous cas, du succès de chaque événement :
• 70 événements culturels ont été organisés par la Fondation CCV au sein de La Cité du Vin (+ de 10 000 participants au total ;
• Plus de 14 000 personnes ont participé aux ateliers oenoculturels ;
• 400 événements privés ont été organisés dans divers espaces de La Cité du Vin pour l’organisation d’événements d’entreprises ou d’institutionnels, accueillant 31 000 participants ;
Partenariat La Fondation CCV compte 5 partenaires officiels, 6 partenaires médias (ponctuels et permanents), 47 partenaires viticoles (dont deux nouveaux partenariats : avec le gouvernement d’Australie du Sud qui sera signé le 15 juin prochain, et avec Washington Wines, premier état américain à devenir partenaire), ainsi que d’autres partenaires privés ; • Depuis l’ouverture, 18 entreprises mécènes et 59 donateurs particuliers français et américains ont soutenu la programmation culturelle de La Cité du Vin.
– 4- GESTION de l’équipement culturel  : équilibre financier dès la première année Grâce aux recettes propres de La Cité du Vin, générées par la billetterie, la boutique et la privatisation de ses espaces, et aux dons privés issus du mécénat, la Fondation CCV a réussi à atteindre l’équilibre financier dès la première année. Les recettes de l’année 2016 avec 7 mois d’ouverture s’élèvent à 7,5 M€ dont 90 % de recettes propres et 10 % issus du mécénat, est-il écrit dans ce bilan. Le budget d’exploitation de la Fondation CCV s’appuie uniquement sur les recettes propres de La Cite du Vin et les dons privés issus du mécénat, qui jouent ainsi un rôle central dans son modèle économique. Pour mémo, les chiffres de l’investissement initial : budget de 81 millions d’euros, dont plus de 55 millions ont été consacrés à la construction de l’édifice au bord de la Garonne, un peu plus de 10 millions ont été dévolus à la scénographie du parcours permanent ainsi qu’aux équipements technologiques..(Voir aussi  le Bilan détaillé pour le Mécénat, la Fidélisation et la Programmation 2017. Avec tous les renseignements pratiques! ).

CONCLUSION Tous ces résultats sont intéressants pour revoir ou modifier les stratégies ou les modes de fonctionnement de la Cité du Vin, , car ils constituent des aides à la décision : veut-on renforcer la présence des visiteurs étrangers ? Où sont les améliorations par ordre de priorité ? Comment faire participer les bordelais au développement?Quelles formations les agents salariés cette année demanderont–ils? (En moyenne depuis l’ouverture, la Fondation CCV a employé 103 équivalents temps plein. Au 31 mai 2017, 73 % des salariés étaient des femmes et la moyenne d’âge s’élevait à 34 ans.).

II- BORDEAUX, VILLE ATTRACTIVE ?

1- L’EFFET TGV Depuis juillet dernier, le TGV relie Paris à Bordeaux en 2h04 au lieu de 3h04. Une de différence, ce qui fait beaucoup et peut donner la priorité à la destination Aquitaine. Une heure de moins que l’on retrouve évidemment dans tous les trajets Paris/Province ou de l’étranger : « Avec une hausse de 25% de voyageurs supplémentaires sur la ligne, la SNCF s’est félicitée, en septembre, d’une «très bonne fréquentation pendant l’été»
2- TOUS A BORDEAUX! Cet été Bordeaux était, et de loin, la ville la plus attractive pour les cadres franciliens souhaitant partir en région. La ville arrivait en tête (58%, avec 6 cadres sur 10 choisissant Bordeaux, ), suivie de Nantes (43%), Lyon (40%), Toulouse (32%) et Montpellier (27%). (Graphique du classement pour les autres villes, à voir ici.). 

III- BORDEAUX INNOVE ! L’une des dernières récompenses de Bordeaux et de la Cité du Vin est l’attribution du très convoité Prix de l’Innovation Le Monde -Smart Cities, pour le parcours de la Cité du Vin. Bordeaux entre dans la cour des grands, ces smart cities qui , bien au-delà d’être des villes intelligentes, car elles savent repérer et utiliser les compétences, sont surtout des villes d’avenir.(Lire, ICI, l’article consacré à Bordeaux, de, de Françoise Marmouyet- avril 2017 : « A la Cité du vin, une immersion high-tech sur mesure : la muséographie permet une visite interactive, ludique et personnalisée grâce à un boîtier de pointe. Le dispositif remporte le Prix de l’action culturelle « Le Monde » – Smart Cities ».

IV- MAIS…BORDEAUX DEVIENT CHÈRE « Work & Live » est un classement d’attractivité des villes françaises grâce à trois critères : le logement, l’emploi et le salaire. Le 17 octobre 2017, Bordeaux était placée 11éme place! Voici, dans l’ordre, les villes qui étaient les mieux placées pour trouver un job et un logement : Lille, Grenoble et Dijon Lyon, Nantes, Toulouse et Rennes. Paris ne figure qu’en 15e position, à cause les prix de l’immobilier et les 4 grandes villes du pourtour méditerranéen sont mal classées avec Montpellier 14e, Nice 16e, Toulon 18e et Marseille 20e. (Article d’Anne-Julie Le Serviget, à voir ICI)

CONCLUSION L’explication de cette 11éme place est, évidemment, liée au coût de l’immobilier « Cependant, Bordeaux doit fait face à une forte augmentation de la demande en terme de logement qui fait bondir les prix au m² et fait mal au pouvoir d’achat immobilier », qui monte depuis que la ville a effectué une « montée en gamme »spectaculaire. ravalement des façades, l’aménagement des quais en bord de Garonne, la mise en service du tramway alimenté par le sol, la requalification des espaces urbains, la protection et la mise en valeur du patrimoine bordelais, etc.. Bordeaux a donc mis en valeur ses 350 édifices classés ou inscrits aux Monuments Historiques, dont 3 édifices religieux inscrits sur la liste du patrimoine mondial depuis 1998 au titre des chemins de Saint Jacques de Compostelle. Mais pas seulement : de nouveaux quartiers branchés et des activités pour les plus jeunes devenijnenet aussi trsè attratifs. Et ce n’est pas fini ! De nouveaux quartiers, activités sont en projets à la Métropole, dont on peut voir pour les prochaines années ! Voir tous les projets, ICI.


POUR EN SAVOIR PLUS

  • Notre billet précédent du 2 juin 2016 sur la Cité du Vin, présentée et commentée sur ce blog, à voir ICI!
    – Un lien pour la Cité du Vin ; Le Dossier de Presse de la Cité (été 2017) et des expositions temporaires
    – Un lien pour les photos, très belles et intéressantes – Le lien du  Bilan en pdf :
    – Articles de Journaux sur le Bilan : La Dépêche, « Un premier bilan Gouleyant »
    – Bordeaux Smart City,Prix de l’Innovation-  Rappel sur le Parcours de la visite interactive de la Cité du Vin : « Plus de dix heures de vidéos sont disponibles, pour une visite qui peut durer en moyenne deux heures et demie mais que chacun construit à sa guise. Tout au long de la déambulation, un boîtier déclenche les séquences audiovisuelles et synchronise le son. Baptisé « Compagnon de voyage », il est associé à un casque dont les écouteurs sont maintenus à quelques centimètres des oreilles, pour ne pas couper l’usager de son environnement. Cet équipement permet de personnaliser les parcours, avec un choix de huit langues, dont le chinois, le japonais et le néerlandais, et un circuit « jeune public ».(Le Monde Prix de l’Innovation 2017, la Cité du Vin).

PHOTOS : Dossier de Presse de la Cité, son site Internet et le bilan. Légende de la Photo “Unesco” L’originalité de la démarche bordelaise de l’inscription au patrimoine mondial tient dans l’importance du périmètre classé.

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KEN LE TOURISTE PARFAIT devait rejoindre la Cité du Vin la semaine prochaine. Il révisait donc les noms des crûs, la liste des gens qu’il rencontrerait, selon ses habituels « rites » avant toute visite. Il avait bien mérité ce petit séjour, après deux tours du monde cette dernière quinzaine, dix-sept vols, quinze hôtels dont quatorze palaces, pour ses affaires. Il appela son ex, Barbie Chérie, qui devait le rejoindre et s’affolait au téléphone  “Mais tu m’avais dit que c’était une ville de Vin et je vois qu’il y a plein de Gastronomie!”. “Calme-toi, ma Chérie, c’est normal, en France! Nous allons y arriver, t’inquiète…”

Villages et Tourisme en Italie

Tout a commencé par l’Année des Villages, l’Anno dei Borghi. L’idée du gouvernement italien était de mieux faire connaître, en 2017, les villages historiques, leur richesse patrimoniale et gastronomique. Comme en France ces villages sont souvent situés hors des grands axes routiers ou autoroutiers, dans des zones très rurales et où le Tourisme, ses hébergements et transports locaux ne seraient pas rentables.
– Mon ministre « chouchou », en Europe, Dario Franceschini, a donc décidé de faire coup double : revivifier le tissu rural et culturel et contribuer au désengorgement les capitales régionales sur fréquentées par les touristes, comme Venise, Rome ou Milan. En fait 1000 villages furent volontaires pour cette opération au printemps dernier et, cette semaine, l’annonce d’un mariage entre ces Borghi (Villages) et Airbnb mérite d’être à l’honneur sur ce petit blog.
Car l’Italie démontre qu’il vaut mieux utiliser Airbnb pour une bonne cause (redynamiser les villages historiques) plutôt que d’en fustiger le modèle (Logement chez l’habitant+énorme promotion possible+le tout pour un petit prix).

I- L’ANNÉE DES VILLAGES et AIRBNB
1- Les italiens savent très bien promouvoir leur territoires ruraux, car depuis très longtemps ils communiquent sur les valeurs sûres du monde rural, avec le Slow Tourisme , leur Tourisme Responsable né avec la déclaration de Manille dans 1980, conjugué aussi en Slow Food par Carlo Petrini en 1986 pour éveiller le goût, expliquer l’origine des aliments et  faire découvrir les producteurs aux italiens et aux touristes de passage.
1000 villages au minimum participeront donc à ce projet, choisis dans ces 70% des communes italiennes qui ont moins de 5000 habitants. L’arrivée de touristes via Airbnb devrait contribuer à une forme de développement économique local (Hébergement et commerces de proximité)
– Ces villages, où qu’ils soient, apporteront à toute destination une remarquable qualité du séjour. Ils sont en effet le lieu du « vivere italiano, l’essenza del Made in Italy », dit le ministre de la culture et du tourisme D.Franceschini.
POUR LA CAMPAGNE d’AIRBNB et du Gouvernement italien, via son ministère de la Culture et du Tourisme (MIBACT),  l’offre des villages historiques répond évidemment aux  attentes des visiteurs :
Fuite du stress au quotidien, avec une vie chronométrée, pour revenir à l’essentiel, à une vraie vie;
Demande d’authenticité, de calme, de retour aux sources et à la nature
− Goût pour habiter chez un local, première immersion dans un environnement très différent de celui d’un hôtel impersonnel car situé dans des structures plus petites
Goût pour les modes de transports peu polluants, qui donne du temps pour parcourir et découvrir le patrimoine naturel et culturels (Visites d’artisans ; tourisme à la ferme ; traversée de de parc naturels).
Activités variées, proposées par de nombreux villages : découverte de la localité, randonnées ; art et histoire ; gastronomie ; visite de producteurs, œnologie, astronomie…
Activités pratiquées par des italiens, que l’on aimera partager : cours de cuisine ou pêche en bord de mer, cueillettes de champignons ou de plantes médicinale, petite agriculture saisonnière…Et évidemment loisirs : sport, musique ou…Farniente!
− Pour le fond du décor, réel ou imaginé : moins de consumérisme et davantage de respect pour l’environnement ; ou davantage de temps passé dans des rencontres avec d’autres personnes, ou d’autres générations, savoir-faire, etc…
Comme le Grand Tour organisé par les Suisses, l’Année des Villages historiques peut aussi remotiver des italiens pour passer des vacances en Italie, redécouvrir leur propre pays, être touriste chez soi! (Voir notre grande photo ci-dessous : Si tu ne vas pas le voir, on l’enlève!“).

II- L’EXPÉRIENCE-ÉVÉNEMENT, «MASSERIE SOTTO LES STELLE » commencée il y a presque dix ans dans la région des Puglie, (Fermes sous les étoiles) , était aussi née d’une réflexion similaire sur l’absence de nouvelle promotion du tourisme rural. Le tourisme rural ne devait pas se réduire à encenser le Passé, à admirer le patrimoine…I l fallait trouver d’autres idées, une nouvelle dynamique! Avec, ici, une solution-clin d’œil aux urbains : comme la “Nuit Blanche” des Villes, on pourrait, tous ensemble et bien que très éloignés les uns des autres dans nos campagnes des Puglie, réaliser une formidable fête commune, une nuit sous les étoiles, avec d’excellents repas, de la musique, des histoires et d’autres surprises ! Les touristes, italiens et étrangers, seraient tous les bienvenus pour découvrir notre région/ Et les Jeunes pourraient y participer avec “leurs” musiques. Le format a si bien fonctionné qu’une édition a encore lieu chaque année.

 

III- PRÉSENTATION DU PROJET :  L’Anno dei Borghi, année des Villages (planning, mise en œuvre...)  a été défini en février 2017, avec 4 parcours, ses 1000 villages et ses 18 régions.Présentation détaillée ici  et, remarquons un mot commun à toutes les opérations de la communication :  « l’Emotion ».

CONCLUSION Tout n’est pas cependant rose en Italie touristique!Tout d’abord, l’Italie est victime d’un tourisme de masse international qui va perdurer encore longtemps car les visiteurs des pays émergents, comme a Chine, seront de plus en plus nombreux à vouloir visiter l’Europe. Ce tourisme est certes une aubaine pour l’économie du pays, mais au lieu d’un tourisme de masse qui abîme, le Gouvernement italien et quelques régions préfèrent, depuis quelques années, un tourisme de haute qualité, comme celui du tourisme culturel, du développement durable, de l’authenticité.
Le gouvernement national et les Régions présentent donc le projet des « villages italiens » comme la chance de l’Italie, pour renouveler son Tourisme, de découvrir ou redécouvrir la vraie richesse de l’Italie, c’est-à-dire ses habitants et leur façons de vivre, leur histoire et leurs paysages et ce Patrimoine diffus (patrimonio culturale diffuso) présent sur tout le territoire.
– Bref, re-réguler les flux passe aussi par de nouvelles propositions et organisation du Tourisme : si, depuis les années 2000-2001, la fréquentation touristique a augmenté de 55%, ces flux n’ont n’a pas été bien régulés, que ce soit pour les sites visités, ou pour découvrir la diversité des villes des régions. « È questo un obiettivo centrale del Piano Strategico per diversificare e destagionalizzare l’offerta e decongestionare le grandi città d’arte come Roma, Venezia e Firenze » disait Dario Franceschini dans le Plan stratégique du tourisme que nous vous avions présenté dans ce petit blog, à relire ICI !
Nous attendons donc, avec les nouvelles de Ravello Lab, l’évaluation qui sera faite de l’Année des Borghi et de la proposition d’ Airbnb dans les villages! Et nous vous tiendrons au courant 🙂

POUR EN SAVOIR PLUS

  • Sur l’opération Villages Historiques et Année des Villages, c’est ICI 
    Le Tourisme en 2017 ! En 2017, les résultats du premier semestre sont aussi excellents ! Notons le succès des villages (Borghi) avec +12% de visiteurs, celui des musées, mais aussi du littoral (+16%). Bref, le tourisme intérieur a progressé de 3,2% et, pour les seuls musées, de +12,5% de visiteurs.
    • RAPPELONS nos trois billets précédents sur 1- Une  révolution culturelle en Italie (2014) et ,2- le plan stratégique du Tourisme en Italie. •Et résumons  les « pas de géant s du Tourisme Culturel ces trois dernières années en Italie, avec toute une série de mesures –phares comme « Un milliard pour la Sécurité/Un milliard pour la Culture ; la nomination de conservateurs étrangers dans les grands musées et de nouveaux horaires (nocturnes) ou jours de gratuité ( premier dimanche du mois) ; un chèque –culture pour les jeunes de 18 ans le jour de leur anniversaire (que nous sommes en train de copier) ; Au niveau International, l’Italie a créé le premier G7 de la Culture à Florence. Une  initiative, en particulier, a été très remarquée cette semaine à l’UNESCO : l’Italie proposait en mars dernier une sorte de brigade de « Casque Bleus du patrimoine » dans les pays en guerre, pour restaurer ce qui a été détruit.
    En janvier 2016 le Ministre Franceschini avait prévu un e rallonge au budget de 300 millions pour 241 nouvelles interventions.
  • NOTRE PHOTO : “Si tu ne vas pas le voir, on l’enlève!” , “En Italie, les plus grands chefs d’eouvre de l’histoire de l’art t’attendent en permanence”.  Une campagne de communication avec des vidéos amusantes et très courtes,  à destination des italiens pour qu’ils visitent leur propre patrimoine, aussi bien et aussi souvent que le font les millions de touristes étrangers en Italie!
    Un autre évènement important aura lieu aujourd’hui, près de Naples, sur la côte amalfitaine, à Ravello. Le Ravello Lab-Colloqui Internazionali est un Forum annuel qui, depuis 2006, regroupe le Federculture et le Centro Universitario Europeo per i Beni Culturali.
    La rencontre, cette année, sera centrée sur les pratiques de la Gouvernance participative en Europe. Rappelons que l’objectif de ce Ravello Lab est de promouvoir le droit des habitants à participer au développement de la création d’expériences culturelles mises en communs, selon les principes de la convention de Faro. Chaque année, Ravello Lab fait donc des recommandations en ce sens. Nous attendons des nouvelles de cette rencontre par notre ami Massimiliano Zane, via son compte Facebook, que vous pouvez rejoindre si le sujet professionnel vous intéresse!Terminons avec un espoir et nos encouragements. L’espoir que les régions italiennes du centre de l’Italie,  qui ont tant souffert l’été 2016, retrouvent peu à peu la vie après le tragique tremblement de terre qui fit, hélas, plusieurs centaines de morts dans le Latium et les Marches. La ville d’Amatrice « avait disparu aux trois quarts »avec 293 bâtiments historiques le 24 août2016.Toute notre sympathie à ceux qui oeuvrent chaque jour à ces reconstructions.
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    KEN LE TOURISTE PARFAIT avait pris un air tragique. C’était quoi ce « Ministre chouchou » évoqué dans ce billet à la ligne 6, billet qu’il venait de lire avant d’y coller sa photo. En bon Touriste Parfait, il supportait mal ma concurrence : qui, mieux que LUI, était le meilleur pour le Tourisme d’Affaire, les tours du monde en une semaine ou les douze palaces en 15 jours? Lui ! Il appela son ex, Barbie Chérie, pour lui demander un avis « Mais non, Ken, cet homme, le Dario-Chouchou , est humain, il fait certainement des bêtises… Toi, tu es le plus fort car tu peux profiter de ta perfection de robot ».Ken pensa que, décidément, Barbie avait un PPT, un “petit pois dans la tête”. Lui, Ken, un robot?

 

Engager vos visiteurs!

Comment engager ses visiteurs?Comment les impliquer dans la visite culturelle et les faire participer? Comment produire de l’émotion?Comment motiver les visiteurs pour qu’ils découvrent et regardent mieux tout ce que vous leur proposez? Le Rijksmuseum d’Amsterdam a trouvé une réponse vraiment intéressante car elle passe par le dessin plutôt que par une visite avec des mots. En dessinant, les visiteurs vivent une nouvelle expérience :ils sont mis au défi , ils prennent du temps pour choisir avant de dessiner. Et avec ce dessin, c’est leur propre vision des choses qu’ils pourront exprimer et partager en famille ou avec des amis.
– Nous vous présenterons, dans ce petit billet,  les avantages de ces nouvelles formes de médiation culturelle qui confirment que les visiteurs, plutôt qu’apprendre, souhaitent surtout comprendre, éprouver des sentiments et les partager. Comprendre plutôt qu’apprendre, et le plaisir est au rendez-vous !
Enfin , cette médiation culturelle par le dessin peut évidemment s’adapter à tout type de parcours touristique: un centre historique, une randonnée Nature/Culture, un monument ou une œuvre d’art. En tous cas, l’engouement des visiteurs est bien là : au Rijksmuseum , la semaine dernière, toutes les visites étaient complètes pour les # LivingLines17, des 7 et 8 octobre !

I- DESSINER PLUTÔT QU’ÉCOUTER?
– Dessiner, une médiation culturelle?  «Nous vivons dans une culture verbale où nous pensons que les mots sont importants et que les dessins ne sont que décoratifs. Mais il y a des centaines de choses pour lesquelles le dessin est merveilleusement économique et efficace. Il est beaucoup plus facile pour la plupart d’entre nous de dessiner la façon dont fonctionne un transat que de l’expliquer avec des mots. »(Sur le site du Drawing Festival)
Dessiner permet aussi aux visiteurs de garder une trace de leur visite, de la rapporter chez soi, de l’échanger et de la partager.                                                                                                                                                                  – Même si les « visites guidées orales  » sont bien conçues et réalisées, leur objectif est toujours de proposer, oralement ou sur des supports numériques, des connaissances à quelqu’un. A mon avis, il y a toujours un déséquilibre entre « ceux, actifs, qui parlent car ils savent » et « ceux qui écoutent, sans broncher ». On reproduit  le format de l’école, avec des mots, du discours, sans « engager » le visiteur grâce à une action comme, par exemple, l’acte de choisir ce que l’on aime et de le dessiner.

II – COMMENT ÇA MARCHE ? Visite libre ou visite guidée, vous avez le choix.
– L’important est que, même si vous ne le savez pas : tout le monde sait dessiner! Même vous ! Car « dessiner » n’a rien à voir avec « faire du ressemblant ». Dessiner c’est interpréter, créer, s’inspirer, pas forcément copier.
Le musée d’Amsterdam ne fait d’ailleurs appel qu’à des artistes pour accompagner le visiteur. Ensemble artistes et visiteurs parcourent le musée, en regardent les œuvres, découvrent des astuces de dessin utiles en les pratiquant. Par exemple, comment rendre la lumière ou l’ombre, ou comment dessiner une ligne épaisse ou fine. Et le menu de l’activité « dessin » est très varié : simple visite ou cours de dessins, visite et croquis libres ou choix d’un thème (Les dessins, les chefs d’oeuvres, Rembrandt) « Cette tournée est facile, amusante et adaptée à tous, et les gens qui veulent dessiner sont toujours les bienvenus au Rijksmuseum » est la phrase préférée du musée national, que l’on retrouve partout sur les réseaux sociaux et blogs pour  cette opération très médiatisée. (Notre photo : le logo de la Ville d’Amsterdam).
– En dessinant, vous en verrez plus ! Car « Lorsque vous êtes inspirés par une œuvre d’art que vous avez choisie, vous en regardez les détails et comprenez mieux le processus de création de l’artiste. Vous voyez des choses dans l’œuvre que vous n’avez jamais vu auparavant », disent les responsables de l’opération.
Regardons les visiteurs dans les salles sur cette courte vidéo pour sentir l’ambiance dans les salles lors des parcours/Dessin dans le musée (2016)

III- LE PARTENARIAT DESSIN ET MUSÉE :  Big Drawing et  Rijksmuseum !
En fait, ce choix du dessin a été fait suite à une longue réflexion sur le rôle controversé de la photographie au musée. Et puis l’évolution des comportements des visiteurs montre depuis quelques mois une forte tendance : il y a en chacun de nous un petit « maker qui attend simplement la première occasion pour s’exprimer. Rappelons que Le Rijksmuseum Studio fut l’un des rares sites culturels classiques à répondre, dès 2010, à ce désir d’expression et de créativité des visiteurs. Et comme pour le Studio, le musée à eu la modestie et l’intelligence de s’allier avec les meilleurs spécialistes du dessin, la plateforme Big Draw
– « Depuis quatre ans, le Rijksmuseum a décidé de participer au Festival de dessin The Big Draw Festival. C’était le bon moyen pour encourager les publics à créer, à s’inspirer, à regarder les choses différemment ». Fondé en 2000, The Big Draw (formellement The Campaign for Drawing) est une plateforme d’éducation artistique qui favorise l’alphabétisation visuelle et le langage universel du dessin comme outil d’apprentissage, d’expression et d’invention, est-il écrit sur son sympathique site Internet.
– Pendant le Big Draw Festival, tout le monde est invité à aller dans les galeries du musée pour dessiner!( Par voie de Presse, réseaux sociaux, vidéos, et autres communications vers les habitants des Pays-bas et à l’étranger.). Le programme est riche, avec toute une série d’événements gratuits qui sont organisés pour donner envie aux fidèles ou aux nouveaux visiteurs de rejoindre le musée.

IV- LE BIG DRAW PRÉSENT PARTOUT DANS LE MONDE DANS LE MONDE :
– les Pays –Bas ne sont pas les seuls à travailler avec la plateforme Big Draw. Le Royaume Uni et l’Espagne organisent chacun plus d’une centaine d’événements et, selon la cartographie à voir ICI, l’Italie est aussi très active dans ce partenariat.
– La plupart des événements sont gratuits : ateliers collectifs de dessin, visites de sites culturels , masterclass…Et tous se déclient selon les oéprateurs : on atrouvé, apr exemple, pour le Rijjksmuseum, un atelier collectif intitulé Dessin en mouvement qui était accompagné par un violoncelliste.

CONCLUSION je me souviens d’une expérience très volisine, en plein air, avec Véronique Seel à la Rochelle il y a quelques années, qui engageait ses visiteurs à faire des croquis dans le port.Les touristes ou excursionnistes  s’échangeaient leurs conseils, prenaient le matériel ou discutaient dans des petits cafés, tous ensemble, et la culture « rapprochait », bien loin de ses objectifs de pédagogie obligatoire!
Cet exemple témoigne du renouveau du Tourisme culturel et des évolutions des visiteurs culturels : ils ne sont pas à l’école car, enfants ou adultes, français ou étrangers, ils ne sont pas là pour « apprendre », mais pour mieux comprendre, pour découvrir, pour éprouver des sentiments comme le plaisir, l’étonnement, l’adhésion…Ils sont là aussi pour échanger (entre amis, en famille..) avec leurs propres avis et préférences. Cette forme de médiation par le dessin n’est donc pas un discours à écouter (sur l’art, l’architecture, l’histoire d’une ville), car un discours ne peut engager le visiteur comme le fait cette expérience, grâce au dessin de ce que l’on a choisi.

DESSIN OU PHOTO ? Face à l’omniprésence, aujourd’hui, des portables et de leurs appareils photo, les visiteurs sont tentés de tout photographier pendant leur visite, occasionnant parfois des petits embouteillages devant les œuvres ou monuments–phares. Ce qui est certain, d’après les études d’observation des visiteurs, c’est qu’avec la photo les visiteurs regardent moins longtemps les œuvres, préférant faire plus de photos.

 

POUR EN SAVOIR PLUS

  • LES LIENS SUR LE MUSÉE et l’opération « dessin » , avec  Start Drawing au Rijksmuseum et  #hierteekenen #startdrawing 
    LE BIG DRAW : ses projets, sa recherche de partenaires , c’est ici. Le Big Draw démontre les avantages sociaux, économiques et de santé que le dessin peut apporter et offre des opportunités à tous pour y accéder.  L’impact mondial du Big Draw est rendu possible par le soutien de nombreuses organisations . Il dispose aussi d’une librairie en ligne, avec beaucoup de livres sur le dessin, dont des livres d’enfants : à voir ICI 
  • D’autres liens sur ce blog sur l’expérience du Rijksmuseum : Créez votre propre chef-d’oeuvre!, en septembre 2016 ; Utiliser, remixer et partager les collections publiques , 9 février 2017 et
    COMMUNICATION, deux pépites du 8 avril 2014  
  •  QUAND LE DESSIN CHANGE NOS VIES ! Des Ressources et des témoignages, dont deux des artistes, ICI
    De nos jours, nous regardons souvent trop rapidement, de façon fugace, superficielle et nous sommes facilement distraits. Ce serait bien que nous puissions regarder plus attentivement. Heureusement, c’est tout à fait possible. C’est vraiment simple et tout le monde peut le faire: en dessinant!
    “Quand on dessine, on profite de l’occasion pour ralentir et apprécier le fonctionnement du monde visuel. En développant cette compétence, nous acquérons une compréhension plus profonde de notre environnement et apprenons un langage vraiment universel. Un dessin peut communiquer une idée plus efficacement que des mots. Nous concevons le dessin comme un outil puissant d’invention, de communication de concepts complexes et de pouvoir mobiliser les gens avec des collections et des expositions dans des musées, des galeries et des sites patrimoniaux” (En savoir plus, ICI).
  • QUELQUES CONSEILS, enfin, de Martjin Van Linden,  pour DESSINER UN ZÈBRE ! Voici pour terminer une courte vidéo (100 secondes !) qui fait partie des ressources à votre disposition pour apprendre à dessiner, ou vous donner envie d’aller au musée Rijksmuseum pour tester vos dons !

 

ET VOUS,  MES AMI.E.S,  CONNAISSEZ- VOUS D’ AUTRES EXPÉRIENCES VRAIMENT NOUVELLES POUR ENGAGER LES VISITEURS CULTURELS avant, pendant ou après leurs visites touristiques? Merci de les partager dans les commentaires!  Et BELLE FIN de SEMAINE!

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KEN LE TOURISTE PARFAIT  était réellement ravi de voir que son job de Touriste Parfait  était  devenu une curiosité. Des appels, des mails, des MP (messages privés, pour les non-initiés) lui demandaient maintenant de  “venir visiter les lieux culturels” pour en assurer la communication . Entre deux aéroports et suix hôtels, douze réunions d’affaires et trois jets privés, il n’avait pas eu le temps d’organiser ces Ken Tours sur tous les continents. Il appela son ex, Barbie Chérie, pour lui confier ces KenTours et elle lui  répondit aussitôt “Mais demande à Big Draw, ils savent tout organiser!”.  

La photo-Cuuuulte! Ken avec son ami Martijn Pronk, qui “fonda” la Collection en ligne du Rijksmuseum : toutes les oeuvres en HD, open, réutilisables, pour s’inspirer/créer avec le Rijkstudio (2010-11). Le troisième public, celui qui est loin et ne viendra peut-être jamais, comptait, enfin! Et la notoriété du musée fut multipliée au centuple! (Photo 2016, à Paris).Voir tous les chiffres dans nos billets sur le Rijksmuseum, qui est notre musée-chouchou, en Europe,  pour l’innovation! 

 

Les autres photos du billet proviennent du site de Big Draw ou de celui du Riksmuseum. Important : Je m’excuse mais je n’ai pas trouvé” le nom du ou de la photographe des photos, merci de me les communiquer en commentaire