Carcassonne, art contemporain et concertation

Une œuvre d’art exposée dans l’espace public était vandalisée ce mardi. Une fois de plus des habitants ont protesté contre l’art contemporain, et sans doute contre le fait d’avoir été mis devant fait accompli, n’ayant pas été informés d’un projet d’une telle ampleur par le maire de la ville ou par l’Etat, à l’origine du projet. A mon avis, loin d’être un simple accident ou l’expression d’une mauvaise humeur des habitants, cette contestation montre qu’aujourd’hui, l’art dans l’espace public ne peut se décider de façon autoritaire, par en haut.
Les faits : des morceaux de l’œuvre de Felice Varini sur les Remparts et monuments de Carcassonne, 15 cercles de couleur jaune, ont été détruits, avec « arrachage de bandes jaunes dans les parties inférieures de l’œuvre », disent les journaux, et le Centre des Monuments nationaux, opérateur et gestionnaire des remparts de Carcassonne, a porté plainte hier, contre x. L’œuvre devrait être restaurée dans les prochains jours avant son inauguration prévue le 4 mai prochain..(Voir le reportage de France TV Info après notre conclusion )

I- L’HOSTILITÉ A L’ART ACTUEL dans les espaces publics pose, à mon avis,  trois questions :
− Est-il acceptable, aujourd’hui, d’imposer des œuvres d’art à un ensemble d’habitants et de leurs proches voisins de la proximité, soit des milliers de personnes, sans les associer un minimum aux décisions?
− Est-il possible, aussi, que les visiteurs de passage, les touristes français ou étrangers, soient considérés comme de simples publics « captifs », au même titre, d’ailleurs que les enfants des écoles, publics à qui l’on « propose » mais auxquels on ne demande jamais : «Qu’est-ce qui vous ferait plaisir ?».
− Pourquoi faire si peu de cas des destinataires des œuvres de l’espace public, en ne leur accordant aucun crédit et, pire, en ne publiant jamais le coût de réalisation d’installations artistiques :« Le CMN  ne communique pas sur le budget des œuvres, c’est un principe » , a déclaré le Directeur du développement culturel et des publics du Centre des Monuments nationaux, .Edward de Lumley au journal l’Indépendant
Le Design des services publics : Il existe des solutions concrètes, avec des démarches participatives et collaboratives comme « Le design de services publics. » Ces méthodes connaissent un intérêt croissant, car « la complexité et l’interdépendance des problématiques publiques nécessitent des approches croisées pour y apporter des réponses. Or, le design est à la fois un ensemble de méthodes créatives et une façon différente d’aborder les projets. Il permet, en outre, de mobiliser l’intelligence et l’expertise des agents, tout comme celle des usagers. » (Voir la référence en 1) de notre « Pour en savoir plus », ci-dessous).

II- QUE S’EST –IL PASSÉ à CARCASSONNE ?
1) L’ artiste, l’oeuvre et son financement public 
L’œuvre d’art, pourtant éphémère, fait polémique depuis son installation en avril. Elle a été choisie pour fêter les 20 ans du classement du site de Carcassonne au patrimoine mondial de de l’Unesco et ne sera visible que 5 mois, de mai à septembre 2018.
L’oeuvre,  intitulée « Cercles concentriques excentriques »,  est financée par l’Etat (par le Centre des monuments nationaux) . pas de coût diffusé, puisque l’Etat s’y refuse, comme vu ci-dessus, mais évaluations plusieurs centaines de milliers d’euros. . En plus du financement de l’Etat il faut ajouter ceux de la Région Occitanie du Département de l’Aude, du syndicat mixte Opération Grand Site (État, Région, Agglo, Ville etc…) et des fonds privés du groupe Cité Hôtels,de la société de cordistes Stam et de la fondation suisse Pro Helvetia.
L’artiste, Felice Varini, qui est intervenu dans des dizaines de villes, paysages, bâtiments en France et à l’étranger, avec toujours un projet d’anamorphose : pour voir son œuvre, vous devez être à un certain « point de vue ». En dehors de ce point unique, vous n’en verrez qu’une partie.
– Que dit l’artiste ? Sur le site Internet de Felice Varini:
« L’espace architectural, et tout ce qui le constitue, est mon terrain d’action. Ces espaces sont et demeurent les supports premiers de ma peinture. J’interviens in situ dans un lieu à chaque fois différent et mon travail évolue en relation avec les espaces que je suis amené à rencontrer.
En général je parcours le lieu en relevant son architecture, ses matériaux, son histoire et sa fonction. A partir de ses différentes données spatiales et en référence à la dernière pièce que j’ai réalisée, je définis un point de vue autour duquel mon intervention prend forme. »

Salon de Provence/Felice Varini/Marseille Provence 2013
Photo: André Morin

2) QUE PENSENT CEUX QUI SONT CONTRE ?: Sur la page Facebook de l’Indépendant, plus de mille commentaires reprennent à peu près les mêmes avis que ceux de la pétition lancée sur le site « mesopinions.com ».   – Notons aussi, qu’aucun  commentaire n’a de réponse sur  le site officiel des remparts (Remparts-Carcassonne :Explorer/ Réseaux Sociaux, ce qui est un peu dommage aussi. Car certaines critiques pourraient trouver réponse sur les réseaux sociaux.
Nous en avons lu plus de deux-cents, que l’on peut regrouper quatre ou cinq groupes :
a) Tous les noms d’oiseaux : « affreux, honteux, moche, » etc… sans arguments
b) « On ne touche pas à un monument historique », « ça enlève la noblesse de la Cité »,mieux argumenté, avec l’idée que le patrimoine est déjà une œuvre à part entière, qu’il faut lui laisser cette authenticité, n’a donc pas besoin d’art contemporain ajouté. Les rempart et monuments de Carcassonne sont un paysage à respecter, etc..
« Ces remparts ont des siècles de vie. Ils ont vu passer des générations qui ont réussi à la restaurer, à l’aider pour rester telle qu’elle est depuis toujours. Ce joyau d’architecture médiévale ne mérite pas d’être dénaturé. Si la cité a été autorisée au patrimoine mondial de l’UNESCO, c’est pour sa protection.. »
c) Difficulté à comprendre l’art contemporain : « Je travaille dans l’hôtellerie et mes clients ne comprennent pas .. Je ne sais pas leur expliquer que cette œuvre est artistique. Je n’ai pas de mot. »
d) Hors-la-loi-pour les habitants « Je dois demander une autorisation à la mairie pour repeindre mes volets(-500m de l’église) et on badigeonne les murs de carcassonne de cercles jaunes qui ne ressemblent à rien! » Daniele – Montpellier – Le 15/04/2018 à 14:53:10 OU « les lois internationales, y compris celles de la guerre de porter atteinte à la façade d’un édifice classé. ». Ou enfin : « Il est Inadmissible que des individus s’approprient un lieu qui appartient à tous »
e)L’argent public mal utilisé « devrait servir aux plus démunis en cette période difficile pour certains citoyens ».Ou « Pour cette soi-disant œuvre d’art , on a trouvé l’argent. Mais pour l’entretien de la CITE , il n’y a pas d’argent.’ Et « Cet argent ne serait-il pas mieux utilisé pour préserver certains monuments ? »

III- CONCLUSION ET SOLUTIONS
Il existe une vraie diversité de commandes d’oeuvres d’art dans l’espace public : celles de l’Etat mais aussi celles des communes ou autres collectivités territoriales peuvent en effet varier, ne serait-ce que par le « collège » qui proposera des noms d’artistes, le mode de financement de ces artistes ou les actes de propriété des oeuvres à établir. Dans le cas de Carcassonne, la commande a été faite a dans le cadre d’un festival, IN SITU Patrimoine et art contemporain, manifestation estivale portée pour la sixième année par l’association Le Passe Muraille. Cette association a pour mission, dit-elle sur son site, d’ « établir un dialogue entre l’architecture patrimoniale et l’art contemporain ». Les installations, souvent spectaculaires, sont éphémères et « adaptées à l’esprit des lieux » et  » Le commissariat artistique est confié à Marie-Caroline Allaire-Matte ». Rien n’est dit, cependant, sur l’associaltion des habitants au projets, bien avant le choix d’un artiste ou l’installation de son-ses  œuvre-s. Alors qu’à notre avis la  médiation culturelle pourrait  commencer dès la conception des projets, et pas seulement pendant et après leur réalisation. Voilà popurquoi nous avons mis plusierus références sur les modes d’élaboration de politiques plus démocratiques, mises en « communs », celles du Design des politiques publiques, dans notre « Pour en savoir plus ». .

Et vous, mes amis lecteurs, que pensez-vous de ces « crises et destructions » de l’art contemporain par les habitants non préparés ? Pensez-vous, comme moi, qu’il serait urgent de revoir nos « processus », d’y associer les habitants, et qu’un peu de pédagogie, bien en amont, pourrait être le début d’un dialogue, d’une participation active, d’engagement, toutes qualités du Design de nouvelles politiques culturelles publiques? Les bibliothèques sont sur cette voie, pourquoi pas l’art contemporain ?  (Notre photo : une association de défenseurs de l’oeuvre de Varini, « Art Majeur »,  propose de s’inspirer des créations de l’artiste. Amusant!).

POUR EN SAVOIR PLUS
1) Le site des Remparts de Carcassonne (Histoire, histoire de l’art…) , Centre des monuments nationaux. http://www.remparts-carcassonne.fr/
2) QU’EST-CE QUE LE DESIGN DE POLITIQUES PUBLIQUES ? Publié le 09/10/2017 Stéphane VINCENT Délégué général de La 27e Région
Le design des politiques publiques, une mode appelée à durer The Conversation, 30 mai 2016, – Elvire Bornand, Université de Nantes et Olivier Ryckewaert. Ancien concepteur de la démarche Pays de la Loire 2040 et responsable du « laboratoire des mutations », il est actuellement directeur de la Plate-forme Régionale d’Innovation PRI Design Pays de la Loire.
Le design au service des politiques publiques 02/05/2016 | par Jean-Christophe Poirot
/ Objectif : améliorer la performance des services publics rendus à l’usager 6 Dans cet article , les explications d’un pionnier de la démarche en France, Stéphane Vincent, délégué général de la 27e Région.
– Design des politiques publiques : / Construire des espaces communs et du tangible ;Penser le cycle de vie des politiques publiques, etc…
– Design des politiques publiques : revisiter les usages des Bibliothèques par  l’innovation (co-construction) 
VOIR LE REPORTAGEavec les acteurs du projet de Velice Varini, sur  France3, ci dessous, et si son lien disparaissait : ici
Avec : Nicolas Patrix, cordiste dans l’équipe de Felice Varini ; Juliette Trouis, étudiante en classe préparatoire aux Beaux-Arts ; Amancio Requena, responsable du service culturel de la Cité de Carcassonne ; Felice Varini, artiste – France 3 Occitanie – Reportage : Alexandre Grellier et Frédéric Guibal
Par Fabrice Dubault- Publié le 24/04/2018 à 18:29 – Mis à jour le 25/04/2018 à 12:39

 


Ken événementiel

KEN LE TOURISTE PARFAIT  avait adoré Barack Obama et, comment dire, il avait un peu de mal avec Donald et ses amis. La forte compétition USA/Europe n’était pas non plus trop sa tasse de thé. Mais à quoi passait-il tout son temps, allez-vous me demander? A revoir Barack quand il avait cinq minutes entre ses Voyages, avec douze avions par semaine, mais aussi sept Palaces et une bonne douzaine de réunions d’Affaires, et une priorité : l’Asie! Mais, avant B, il y avait une autre B, sa B- – – – – e Chérie! La première ou le premier qui remplit les pointillés a gagné un baiser de Ken!

 Fête au Rijksmuseum !

C’est l’heure de fêter ça! Voilà le cri de joie du Rijksmuseum, qui célèbre les 5 ans de sa réouverture grandiose de 2013, après 10 ans de travaux ! « Il s’est passé beaucoup de choses depuis. Merci à vous tous qui avez fait de ces 5 années des moments magiques. Et rendez-vous dans…5, 10, 20 ou 100 ans ! »
Nous analyserons cette vidéo très réussie, mais commençons par l’autre nouvelle de la semaine :il parait que, sur Internet, l’écrit, c’est fini. Nous serions même en train d’organiser la disparition de l’écrit,  car nous lui préférons les images et le son.

I- LA FIN DE L’ÉCRIT SUR INTERNET?

Un article du New-York Times annonçait cette semaine* la fin prévisible de la lecture – et donc d l’écrit-sur Internet : « Je vais faire court: ce que vous faites en ce moment, lire de la prose sur un écran, est démodé. Le déclin du texte et l’explosion de la puissance de l’audio et de la vidéo  sont en train de remplacer le texte ». Evidemment l’article cite les manifestations de cette fin de l’écrit qui serait remplacé par des images et du son : les assistants vocaux, Apple et ses lectures, l’intelligence artificielle pour « tout trouver »ou la réalité augmentée pour transformer le réel à nos usages.
– L’article concède que # MeToo, a encore placé le texte « au centre du mouvement social le plus significatif » des manifestations aux USA, mais les les possibilités plus profondes et plus cinétiques d’une culture en ligne avec sons et les images, qui sont un langage universel, feront passer le texte au second plan, alors qu’il était le seul format des ordinateurs quand l’Internet est né. « (*State of the Internet », article deFarhad Manjoo – New York Times du 17.04.2018).
– L’ESSOR des VIDÉOS en chiffres
Sans attendre la confirmation de ce séisme, on peut simplement constater que les vidéos sont de plus en plus regardées, avec des chiffres-clés qui témoignent de leur croissance .La Revue ADN annonçait aussi, cette semaine, une étude de CISCO commandée sur le sujet. https://www.cisco.com/c/m/en_us/solutions/service-provider/vni-forecast-highlights.html
Voilà pourquoi, chaque fois que nous repérons une vidéo intéressante nous vous la présentons dans ce blog, mes amis !
– Derniers résultats de l’étude commandée par Cisco : globalement, le trafic vidéo sur Internet va quadrupler entre 2016 et 2021, soit un taux de croissance annuel composé de 31%. Globalement, le trafic vidéo Internet grand public représentera 81% du trafic Internet grand public en 2021, contre 72% en 2016.
Par contre, contrairement à l’effet « poissons rouge », ces quelques secondes « seulement » de notre concentration qui nous rapprochent de celles du poisson, les vidéos plus longues auraient notre préférence à l’avenir : À l’échelle mondiale, 73,8% de l’ensemble du trafic vidéo sur Internet sera de type vidéo longue durée (y compris en direct) en 2021, contre 65,6% en 2016- Même la qualité s’améliorera : en 2021, 19,2% du trafic vidéo mondial serait en Ultra HD (2.2% en 2016), 56.3% en HD (36.4% en 2016), 24.5% en SD (61.4% en 2016).

  • Voir toute l’étude ici.

II- LA VIDÉO – ANNIVERSAIRE DU MUSÉE !
En fait, cette vidéo des 5 ans du nouveau Rijksmuseum n’annonce pas le programme, ne montre pas les collections, ni même une interview. Elle résume en une minute les bons moments de trois années et se termine par un grand merci à tous les visiteurs, bienfaiteurs ou sponsors du Musée depuis sa réouverture
Regardons-là ! Elle a été publiée le 13 avr. 2018
https://www.youtube.com/watch?v=DZOv-o1hzGA et https://youtu.be/DZOv-o1hzGA (Si la vidéo disparaissait…).
Licence YouTube standard

III- ANALYSE de la vidéo
Tout d’abord, rappelons le contexte du Rijksmuseum, qui est un peu spécial par rapport à nos établissements en France. Avec, depuis 2011, plus de 250 000 œuvres en ligne et en haute définition et des millions et visiteurs présents sur le web dès 2013, ce musée ne peut pas faire « moins bien », aujourd’hui! Il développe donc des idées innovantes et réalise de jolies choses, comme cette vidéo, pour rapprocher les publics et les collections.

LE SCÉNARIO de la VIDÉO
La Vidéo dure 1 :01 minute, avec un générique puis trois parties et une fin.
Regardons les temps consacrés à différents contenus :
1- Introduction : 0,6 minutes, avec le titre et quelques images d’œuvres qui ouvrent sur 5 photos d’œuvres – phares avec l’autoportrait de Rembrandt
2- Deux événements suivent : 8 secondes pour le dix millionième visiteur accueilli et reçu en grande pompe au musée ( nous avions fait un billet sur le sujet) (8 secondes) puis la visite de Barack Obama (7 secondes)
3- Un passage ultra dynamique, où un peu plus de 40 œuvres et événements sont présentées en…16 secondes seulement ! Autant dire que personne ne peut vraiment les voir, mais cela « impressionne » la rétine et votre imaginaire.
4- La conclusion semble, du coup, assez longue, pas moins de 16 secondes, dont autant que pour les 40 oeuvres et évènements qui précèdent, et ces 16 secondes sont entièrement dédiées à dire MERCI !, un merci à toutes celles et ceux qui ont fait tout ce al, et sont donc nommés, dans l’ordre suivant :
− les visiteurs
− les followers
− Les amis,
− Les bienfaiteurs
− Les sponsors
− Les partenaires commerciaux.

Que conclure de tout cela? Sans doute que cette petite vidéo « pour dire merci » est aussi un signe que, aujourd’hui, tout peut faire fête pour des équipes et une direction aussi engagées vers leurs publics que celles de ce grand musée d’Amsterdam. Plutôt qu’une vidéo classique de communication – nous sommes les meilleurs! –  j’y vois plutôt le signe d’une reconnaissance, par les équipes et la direction,  des  acteurs qui ont contribué au succès du musée : visiteurs et followers, sponsors ou bienfaiteurs, tous semblent y avoir trouvé leur place!

POUR EN SAVOIR PLUS /
Suivez le Rijksmuseum sur Facebook, ICI ! !
LA NOUVELLE PRÉSENTATION DU RIJKSMUSEUM EN 2013 est un voyage dans l’histoire (de l’art) des Pays-Bas, allant du Moyen Âge au XXe siècle. Pour la toute première fois, les visiteurs sont invités à faire un voyage dans le temps, sur quatre étages et dans 80 nouvelles galeries.
REVOIR LES CHEFS D’ OEUVRES DU RIJKSMUSEUM, ici  ou ici , au choix. 
EXPO TEMPORAIRE : Le Rijksmuseum présente High Society du 8 mars au 3 juin 2018 inclus. Pas moins de trente-cinq portraits grandeur nature par les plus grands maîtres de l’histoire de l’art .Les tableaux couvrent la période du début du XVIe au début du XXe siècle
-EXPOS A VENIR D’ICI 2020 : https://www.rijksmuseum.nl/en/press/press-releases/exhibitions-2018-19, 2019 sera l’année Rembrandt, pour célébrer les 350 ans de sa disparition (Tous les Rembrandt, 15 février – 10 juin 2019 puis Rembrandt-Velasquez 11 octobre – 19 janvier 2020).Cet été, une expo Chillida aura lieu (juin septembre) en plein air dans les jardins du musée.
REVUE ADN : STRATÉGIES DES MARQUES POUR LEURS VIDEOS, qui m’a bien inspirée où nous avec l’article du NYTimes et l’étude CISCO ! Article à lire ICI. (Si cela ne fonctionnait pas , car je suis abonnée,  l’abonnement à l’ADN est gratuit et l’article s’appelle : Les 3 meilleures stratégies pour réaliser de bonnes vidéos de marque »).


KEN LE TOURISTE PARFAIT adorait sa photo dans les mains de Martijn Pronk, l’Homme qui avait conçu les stratégies du Rijksmuseum en 2011*, avant la réouverture du nouveau musée. Cependant il conservait sa fibre voyageuse de touriste impeccable : rendez-vous d’affaire, Palaces et jets privés à travers le monde, même si, c’était promis, il ferait un petit saut pour l’année Rembrandt, avec son ex, Barbie Chérie !

 

 

 

*Le site web créé en 2012 facilite l’accès aux collections. Les trois premières années il a attiré environ 15 millions de personnes et 200 000 comptes ont été ouverts pour « jouer avec les oeuvres » du Rijksstudio ; tout cela les trois premières années, avec plus d’1,3 million d’images téléchargées pour un usage privé ou commercial, soit environ 1.400 par jour en moyenne. Qui dit mieux ?

Overtourisme, les excès du Tourisme

Aujourd’hui nous parlerons des débordements du tourisme, en particulier de la surfréquentation de grandes villes. Venise, par exemple, va mal et les photos comme celle de ce paquebot de croisière irritent les amoureux de la ville ( les habitants ne sont plus très nombreux !) qui appellent les élus de la ville à éloigner le débarquements des croisières loin des zones fragiles de l’une des plus belles cités historique du monde. Et un Rapport vient de paraitre il y a quelques mois qui fait le point sur l’état des lieux de la surfréquentation et les solutions à apporter, avec une carte très intéressante des pays et villes les plus menacées, et ce rapport propose aussi des solutions. Précisons enfin que les pays, villes ou villages concernés ne représentent qu’un pour cent mille, au plus, des sites à visiter dans le monde, ce que les anti-touristes, qui se précipitent toujours sur cet overtourisme avec gourmandise ne précisent jamais. Mais l’urgence et les menaces, avec un accroissement continu du Tourisme dans le monde,doivent nous obliger à bien tenir compte de ces débordements de la fréquentation touristique.Au risque de Tourismophobie, car ces excès ont de nombreuses appellations !
QUE FAIRE ?
Evidemment tous les experts s’accordent pour dire qu’il n’y a pas de solution miracle, ce que confirme le Rapport qui préconise une planification à long terme, et, si possible, des tests permanents pour détecter les signes avant-coureur de la surfréquenttion.
I- BIEN COMPRENDRE LA NATURE DE PROBLÈMES
– 1- La résolution ne viendra que si toutes les parties prenantes sont autour de la table et d’accord pour négocier des solutions ; Le constat doit être commun avec le rôle de chacun dans cet état des lieux plutôt que sa culpabilité ;
– 2- Bien comprendre les solutions : faire des scenarii, bien connaître et éprouver leurs résultats dans d’autres environnements ;
– 3- Approuver l’état des lieux et les propositions de solutions collectives ;
– 4- Détecter les signes avant-coureurs de la surfréquentation ;
– Si le Rapport commence par souligner que les cas de surfréquentation ont rarement des causes rarement similaires, le résultat est le même et on peut regrouper les désordres en 5 grandes catégories, que nous connaissons à peu près tous car la presse est bavarde sur ces sujets qui provoquent la colère des habitants gênés par l’overtourisme et de nombreuses discussions sur les est réseaux sociaux au moindre dysfonctionnement. L’image de la destination dépend de ce que l’on en dit, et ces outrances de la surfréquentation font partie des points extrêmement négatifs.( Ma Photo sur la Promenade des Anglais, à Nice, où sont régulièrement organisées des « animations » . Ici en  2014). 

II- LES 5 GRANDS CHANTIERS À CONDUIRE
1. Les habitants, premières victimes : hausse des loyers, centres historiques devenus inabordables, déménagement forcés, saleté et nuisances sonores, incivilités, mono-industrie qui détruit d’autres acteurs de l’économie et n’attirent plus les compétences, etc…etc.. Le lien entre « habitants et touristes est aussi, nous l’avons souvent démontré dans ce blog, un point fort de la réussite du tourisme et du tourisme culturel en particulier. Ce lien est le garant, l’atout précieux d’un tourisme durable et responsable. Parmi ces habitants, de nombreux commerces et Services sont cependant orientés vers un unique but : continuer leur business et si possible gagner plus! Hélas, les convaincre qu’un tourisme de qualité est le bon choix est souvent plus difficile que de leur faire peur avec les catastrophes de sites saturés de touristes.
2. Les infrastructures saturées : routes, autoroutes ou ruelles de la ville, mais aussi parkings et autres services à la population, de la Sécurité à la Santé en passant par le Nettoyage et traitement des déchets ou l’entretien de l’environnement naturel. En France, alors que l’on sait y porter remède dans d’autre pays, compter deux ou trois heures pour entrer au Louvre, à au Musée d’Orsay ou à la Tour Eiffel…
3. La diminution de l’intérêt touristique : et effet « meurtre de la poule aux œufs d’or » que connait Venise depuis des années. La Cité des Doges, joyau inouï du passé du monde, vit depuis quelques décennies une lente agonie. Par contre les sites qui ont posé des limites de flux ne sont pas désertés pour autant : en témoignent les visites de Grenade en Espagne (Réservation préalable) ou du de la cité Inca du Machu Picchu, (Réservation) qui a limité ses arrivées à limité à2.500 personnes par jour.
4. Les dommages causés aux ressources naturelles : de très bonnes aides au diagnotsic existent pour les grands sites du monde (UNESCO) mais aussi en France (Grands sites de l’Occitanie et Grands Sites de France). Rappelons qu’il n’y a pas d’entrée ou de barrière pour accéder aux 41 grands sites de France, comme la Baie de Somme, le Marais poitevin ou la Pointe du Raz.

5.Les dommages et menaces permanentes sur le Patrimoine et, plus généralement, sur la culture immatérielle des pays ou villes, qui perdent leurs « façons de faire » ancestrales et inventent souvent de faux rites pour les touristes.(Photo : Victoire de samothrace, Le Louvre, Visual Hunt).

 

III- 6 VILLES  QUI BOUGENT ! le Rapport analyse 68 villes du monde et, avec les quelques critères de surfréquentation,les a classées en différentes catégories, dont celles du danger imminent ou déjà bien installé. Un Dossier des Echos Week-end du 6 et 7 avril analyse aussi la Tourismophobie propose les solutions retenues pour les 6 villes suivantes:
VENISE cherche son salut dans la technologie, avec 545 touristes par habitant (H : 55 000 et T :30 millions apr an) : numérus clausus pour le Carnaval (20 000 personnes sur la Place Saint Marc) s’est bien passé cette année. Des capteurs permettront de contrôler les flux, de fermer les lieux en surchauffe, et « Six technologies sont en train d’être testées », nous s
– dit Stefano Lupieri qui écrit l’article des Echos.
– BARCELONE va sanctuariser son centre –ville sanctuarisé, avec 20T par habitants, (H : 1,6 million et T : 32 millions par an) mais les touristes sont concentrés entre les Ramblas et le Barrio Gotico, espace qui rassemble 60% des hébergements touristiques. Un nouveau plan d’urbanisme empêche toute nouvelle installation d’hôtel, augmentation de lits ou reprises d’établissements d’hébergement. Création d’une License municipale pour les logements chez les particuliers ; passés de 81 en 2005 à 9006 en 2014 ; avec de fortes amendes prévues pour le non –respect de cette législation
AMSTERDAM lutte contre ses boutiques à touristes avec 20 touristes par habitant (H :830 000 et T :17 millions par an). Numérus clausus des boutiques de souvenirs dans l’hyper centre ; Durée des locations des particuliers limitée à 30 jour (et non 60) car ces logements sont passés de 4500 à 22000 en quatre ans. Amendes (1,6 million d’euros cette anné) et augmentation de la taxe de séjour de 10%.
BUDAPEST fermera des bars la nuits, avec 2,4 Touristes pr habitant, (H : 1,7 million et T :4,1 million).Un peu comme à Barcelone , des « Easyjetteurs » viennent passer la nuit et boire dans 500 établissements concentrés dans 2 km2 du quartier juif, et les habitants n’en peuvent plus. Un vote des habitants du quartier a eu lieu en février mais les habitants n’étaient pas assez nombreux à y participer car beaucoup sont partis habiter ailleurs, dit le reportage des Echos. Bilan : les nuits blanches continuent.
DUBROVNIK victime de Game Of Thrones depuis 2011…97 touristes par habitant.( H : 43000 ; T :4,2 millions par an). Les visites guidées sont en surchauffe dans la citadelle, et l’UNESCO menace de retirer son Label de Patrimoine mondial attribué en 1979 si les arrivées ne dépassent les 8000 personnes par jour dans la citadelle. . Le gros problème ? Les croisiéristes, dont le quota devrait être abaissée à) 4000 personnes par jour cette année. La solution est donc de lisser les arrivées avec la coopération de la CLIA (Cruise Lines International Association).
SANTORIN , halte aux flux des croisiéristes, aussi ! 154Touristes par habitant. (H : 13 000 et T :2 millions par an). En 2017, 409 bateaux de croisières, débarquant chaque jour 12000 personnes, ont jeté l’ancre au bord de l’ile. Il faut ajouter aussi 2000 touristes venant de Crète, grâce à deux ferry par jour. Ces touristes rapportent peu : 55,80 euros/personne, à l’économie locale, mais privent les habitants de leur territoire qu’ils polluent lourdement, on s’en doute avec de tels chiffres! Cette année, les autorités ont limité à 8000 les arrivées.
Santorin va donc tenter la seule solution qui vaille, à mon humble avis : passer d’un tourisme de masse, qui pollue, coûte très cher, enlève toute authenticité et tout « passé » aux lieux, à un tourisme de qualité avec de petits volumes d’arrivées. En plus, ces touristes en petite quantité et qualifiés comme la plupart des touristes culturels dont la principale motivation est culturelle, rapportent beaucoup à l’économie locale, comme nous le démontrons dans ce petit blog plusieurs fois par an (Nantes ou Paris ; Lyon ou Mougins…). Ca tombe bien!
Cela tombe bien ! (Photo : Le Louvre en 2015, photo Evelyne Lehalle ).

IV – LES SOLUTIONS préconisées par le Rapport du WTTC, World, Travel § Tourism Council reprennent et résument les solutions les pus courantes et qui ont fait leurs preuves.
Voici le lien du Rapport pour les voir en détail, et en voici la liste :
1. Lissage du nombre de visiteurs dans le temps ou pour des espaces délimités. Dé-saisonnaliser le tourisme est évidemment au programme.
2. Mieux répartir les flux sur les différents sites
3. Ajuster les prix pour un équilibre Offre/demande
4. Réguler les offres d’hébergement
5. Limiter les accès, et…les activités !

CONCLUSION Impossible de tout dire sur ce douloureux sujet, mais un sujet qui souligne que le tourisme laissé à ses objectifs commerciaux (gagner le plus d’argent en dépensant le mojns possible) est intenable. Non pas parce que ces objectifs ne sont pas politiquement corrects, mais surtout parce que se ruses incessantes des lobbies d’une ville qui privilégie les acteurs du tourisme de masse conduisent inévitablement au désastre, et l’autodestruction, que dis-je, au suicide à moyen ou long terme. La lente chute de Venise est emblématique de ce qui est intolérable. Plus de sévérité des labels «attrappe-touristes» serait aussi une vraie solution, ces labels faisant la force du mauvais tourisme de masse pour promouvoir une destination. Si vous êtes tamponné « UNESCO », votre destination est mille fois plus facile à vendre! Et enfin pensons que nous vivons une forte nouvelle croissance du Tourisme international, avec +4 à +6 % par an et même + 7 % en 2017 avec 1,322 milliard de personnes ayant voyagé à l’étranger, selon le dernier baromètre de l’Organisation mondiale du tourisme. Une devise semble les rassembler : toujours plus nombreux, toujours plus loin, toujours moins cher. Mais cela n’est pas une fatalité ! L’arrivée massive de nouveaux voyageurs, ceux des pays émergents, devrait mobiliser les acteurs autour de solutions pour évitr tout désastre : mieux les accueillir, avec des offres de qualité (Hébergement, transport, activités) afin qu’ils reviennent, tout simplement.(Ma photo : rayon Souvenirs de la Suisse à l’aéroport de Zurich). 

ET VOUS,  MES AMIS LECTEURS, QUE PENSEZ VOUS DE CES SOLUTIONS?  EN CONNAISSEZ-VOUS D’ AUTRES? MERCI DE BIEN VOULOIR LES PARTAGER DANS LES COMMENTAIRES DE CE PETIT BLOG OU SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX! 

POUR EN SAVOIR PLUS
1- RÉFÉRENCES DU RAPPORT MANAGING OVERCROWDING IN TOURISM DESTINATIONS PAR LINDA BENOTMANE – December 2017- Copyright © McKinsey & Company and World Travel & Tourism Council6 Cover image: © petekarici/Getty Images
Le dossier de Presse que m’a envoyé le WWTC (merci !) https://www.wttc.org/media-centre/press-releases/press-releases/2017/tourism-overcrowding/
Le Lien du Rapport, ici, sur le site du WTCC.
https://www.wttc.org/-/media/files/reports/policy-research/coping-with-success—managing-overcrowding-in-tourism-destinations-2017.pdf?la=en
: https://www.wttc.org/-/media/files/reports/policy-research/coping-with-success—managing-overcrowding-in-tourism-destinations-2017.pdf?la=en
2- Définition de « capacité de charge« – L’OMT définit la capacité de charge comme «le nombre maximum de personnes susceptibles de visiter une destination touristique en même temps, sans causer la destruction du physique, environnement économique et socioculturel et une baisse inacceptable de la qualité de la satisfaction des visiteurs. ».
3- Le photographe Ricardo Cases a sillonné la ville catalane, ses rues, ses plages, ses bars, envahis de hordes de touristes. En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/m-actu/portfolio/2016/09/02/a-barcelone-l-overtourisme_4991667_4497186.html#b5WSuxKkDGGPTlY5.99
4- Photo des  navires à Venise : les 500 paquebots annuels qui arrivent à Venise sont interdits d’approcher la place Saint-Marc depuis novembre 2017 http://explo-re.com/giant-cruise-ship-landed-venice/MSC . Le Magnifica est le dernier navire de la classe Musica de MSC Cruises et est entré en service en 2009. Il a été remis à neuf en 2014. Le navire peut accueillir jusqu’à 2 550 passagers.

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KEN LE TOURISTE PARFAIT  voyait qu’il s’en passait de belles, au dessus de sa tête! Oui, il lisait les billets où il faisait de la haute figuration,et cette fois-ci il était bien d’accord : lui qui sillonnait le monde, allait de palace en jet privés pendant toutes ces semaines où il ne cessait de traviller lors de ses réunions d’affaires, rien ne valait un petit coin tranquille ou un désert pour ne rencontrer aucun autre Touriste, surtout  Parfait, comme lui : son ex, Barbie chérie, risquait d’en tomber amoureuse….