Poids économique de la culture – Etude 2018

Bonne nouvelle ! Après plusieurs années de repli, le poids économique de la culture progressait à nouveau en 2016, avec 44,5 milliards d’euros en valeur ajoutée. C’est ce que nous révèle une étude du département des études, de la prospective et des statistiques du Ministère de la culture publiée en janvier 2018 .2016, certes, c’est loin…Mais comme nous savons vous et moi que l’économie culturelle a peu évolué, cette étude est donc précieuse, d’autant qu’il y en a très peu sur le sujet, comme nous le verrons dans notre conclusion.
– Voici un  résumé de l’étude, et si vous voulez ajouter quelque chose, n’hésitez pas surtout pas, chers lecteurs, les commentaires du blog sont faits pour ça !
 Enfin nous en retiendrons trois faits notables, grâce  aux  tableaux explicatifs : la très nette progression de l’audiovisuel et des arts visuels ; une vraie stagnation du Patrimoine dans ce poids économique, mais pas pour les emplois ! Et, côté Emploi, les arts visuels et le patrimoine qui ont le vent en poupe! Alors, pourquoi la France est-elle à la traîne? Des réponses dans notre conclusion!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

I- LES SECTEURS EN HAUSSE : audiovisuel, agences de publicités et arts visuels.
Ces branches poursuivent la tendance observée en 2015 :
1- Les arts visuels en pleine croissance malgré la crise de la photographie. Citons l’étude :
– « La branche des arts visuels (Création artistique, design, photographie…) connaît pour la deuxième année consécutive un taux de croissance proche des 4 %. Ce remarquable dynamisme est le fruit d’une très forte croissance des activités de design (+ 9,6 % en un an, graphique 3) et de la croissance solide des arts plastiques (+ 1,9 %). Bien que la crise de 2008 ait eu un fort impact sur ces deux sous-branches, leur taux de croissance annuel moyen sur la période 2008-2016 est solide (respectivement + 1,5 % et + 1,2 %)»
– L’audiovisuel et la publicité en croissance, aussi!
La photographie (Métier, production, vente…) est désormais reléguée à la dernière position. La démocratisation des appareils photo numériques puis la diffusion massive des smartphones équipés de cette fonction constituent une concurrence redoutable pour ce secteur d’activité, qui affiche un taux de croissance annuel moyen négatif de -7,1 % sur la période 2003-2016.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

II- LES SECTEURS QUI STAGNENT OU SONT EN BAISSE

Les difficultés du patrimoine et du spectacle vivant
Traditionnellement peu sensibles à la conjoncture économique, les branches du spectacle vivant et du patrimoine ont connu une baisse significative en 2016 (respectivement – 1,8 % et – 1,2 % en un an). Cette chute, selon l’étude, est probablement passagère et due aux suites des attentats de 2015. L’étude prévoit même un rebond en 2017 grâce au tourisme : « Pour autant, l’embellie observée dans les premières données de fréquentation touristique en 2017 devrait, à terme, se traduire par le retour de la croissance pour ces branches. ».
– D’autres indicateurs sur les comportements des français et étrangers expliquent que le Spectacle vivant doit surtout renouveler ses offres et que l’accès au patrimoine doit être aussi adapté aux visiteurs d’aujourd’hui. Ne serait-ce que parce que d’autres types de visites culturelles et de « Loisirs » viennent concurrencer la fréquentation du Spectacle vivant (Théâtre, Danse, Performance, Musique, ..) ou du patrimoine lorsqu’ils sont trop « classiques » (Cf. la baisse de la fréquentation des concerts classiques ou de Jazz et vieillissement de leurs publics depuis quelques années).

III- LA CULTURE et SES EMPLOIS

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En 2015, 620 000 personnes travaillent dans les secteurs culturels (2,4 % de la population active), principalement dans le livre et la presse (18 %), les arts visuels (16 %) et l’audiovisuel (15 %).
Deux constats contre les idées reçues :
– Un tiers des actifs travaillant dans les secteurs culturels sont indépendants, contre seulement 12 % dans la population active.
– 18% de la production culturelle (contre 12% pour l’ensemble de l’économie) . Quand on demande à des pros d’autres filières à quel pourcentage ils estiment ce secteur non-marchand, ils l’évaluent spontanément à plus de 50% pour la culture. Erreur! 🙂

 

 

 

 

 

 

 

 

CONCLUSION : POURQUOI LA CULTURE, en France,  EST-ELLE À LA TRAÎNE ?

Au total, le poids économique de l’ensemble des branches Culturelles progresse de 0,6 % en une année contre 1,3 % pour l’ensemble de l’économie. La comparaison avec les chiffres de 2008 montre que la France n’a pas retouvé sa puissance culturelle d’ «avant la crise». Cr la plupart des branches culturelles n’ont pas été affectées par les attentats de 2015/2016 mais, en fait, elles n’ont pas retrouvé leur niveau de développement d’avant la crise de 2008 . À l’exception de l’audiovisuel, du patrimoine et de l’enseignement, toutes les branches culturelles ont un taux de croissance annuel moyen négatif ou nul. (Voir le tableau, page 5 du document DEPS, ministère de la culture, cité avec son lien dans notre Pour en savoir plus).

ON S’ÉTONNE SOUVENT, A JUSTE TITRE, DE L’ABSENCE DE CE TYPE D’ÉTUDES, pourtant très précieuses pour le développement. Pourquoi investir si l’on n’a pas les chiffres des retombées économiques ? Pourquoi les construire au doigt mouillé, alors que des professionnels pourraient réaliser ce type d’études, comme le faisait dans les temps bénis du FORUM D’AVIGNON? Pourquoi, contrairement à d’autres pays européens, n’avons-nous pas une seul observatoire digne de ce nom pour le tourisme culturel, ni même un simple le lieu-ressource en ligne ?
Enfin n’exagérons pas : l’ami Google est très performant car Google, comme Airbnb, et tous deux ont compris les enjeux stratégiques de la Culture en France (Google Art !) pour son économie et pour le Tourisme.

Les USA peuvent contimuer à siphonner nos images, nos comportements culturels, nos talents. Et à imaginer l’avenir de notre tourisme culturel. Nos images culturelles sont valorisées par ces grandes plateformes, et j’y trouve aussi  beaucoup d’études à jour et passionnantes, qui, sauf exception, n’existent pas en version française.

Google Art et Google Trips , Airbnb et ses “expériences” de Tourisme créatif conçu au plus près des habitants mais aussi TripAdvisor et ses “avis des voyageurs”, ses “classements” : voilà aussi le poids économique majeur de la Culture, avec les entreprises qui comptent dans toute la chaine du tourisme culturel, de sa production à sa valorisation.

Plutôt que de laisser les entreprises des USA  prendre le leadership de notre tourisme culturel, nous ferions mieux aujourd’hui de prendre les devants, de faire quelque chose pour ne pas voir toutes nos images et propositions de tourisme culturel  “avalées” par les grandes plateformes de l’économie américaine. En ce sens,  les centaines de photos culturelles de notre agence nationale du tourisme sont pathétiques,comparées aux  millions (milliards?) de photos traitées chaque jour, avec leurs données, par les plateformes américaines. Ces entreprises peuvent enfin croiser leurs données culturelles avec celles des comportements touristiques pour simuler et améliorer l’avenir de notre tourisme culturel.
Pourquoi, en France, laisser penser que la Culture serait une forte dépense, qu’elle n’est pas facilement « accessible », qu’elle est toujours réservée à une élite, alors que 5000 monuments historiques et musées sont ouverts à la visite ; alors que 10 000 centres historiques vous attendent dans tout notre pays, et que leur visite est « gratuite » ? Alors que plus de 10 000 événements culturels (Expos, Festivals, Concerts, événements insolites…) ont lieu sur notre territoire chaque année ?
Mystère, mais ne désespérons pas, tout va bien pour notre image culturelle à l’étranger. Même si les plateformes américaines dominent nos propositions de tourisme culturel, la culture reste toujours et encore le premier critère de notre destination et un fabuleux « déclencheur de voyage en France pour plus de 80 millions d’étrangers qui viennent chaque année se régaler de visites et de participation culturelle!

POUR EN SAVOIR PLUS:
TÉLÉCHARGER  l’étude : Le poids économique direct de la culture en 2016 , de Tristan Picard- Janvier 2018 *PDF – 1646 Ko
Ou en ligne  (lien “visible”, au cas où:  http://www.culture.gouv.fr/Thematiques/Etudes-et-statistiques/Publications/Collections-de-synthese/Culture-chiffres-2007-2018/Le-poids-economique-direct-de-la-culture-en-2016-CC-2018-1)
et lire la synthèse PDF – 130Ko

Consulter les publications du DEPS consacrées à l’économie de la culture 
( http://www.culture.gouv.fr/Actualites/Le-poids-economique-de-la-culture-etat-des-lieux)
• Découvrir l’illustration en images de quelques chiffres
Deux autres ouvrages payants : Chiffres clés, statistiques de la culture et de la communication 2017 Combien d’équipements culturels en France ? Combien d’emplois culturels ? Quel est le poids économique de la culture ? Qui finance l’effort culturel et dans quelle mesure ? Quelles sont les pratiques cinématographiques des Français ? Qui visite les musées et les monuments et comment évolue leur fréquentation ? Dans quelle mesure Internet modifie-t-il les activités culturelles des Français ? Autant de questions auxquelles vous trouverez réponse dans cet ouvrage. . Diffusion : La Documentation française

  • Atlas régional de la culture 2017 L’Atlas régional de la culture a pour objectif de réunir dans un même ouvrage un vaste ensemble dedonnées relatives à la culture disponibles au niveau national et permettant une exploitation territorialisée. Les données réunies, qui croisent de nombreuses sources statistiques, sont illustrées sous forme de cartes et graphiques. Diffusion : La Documentation française 272 pages, 12 €, ISBN 978-2-11-151518-5
  • Et un souhait : multiplier les études et les développer ! Comme nous le disons dans notre conclusion, les limites de ce type d’étude sont tout de même assez importantes : « Cette estimation du poids de la culture ne prend pas en compte les retombées économiques indirectes, en particulier le tourisme, ni celui de l’économie numérique car leurs entreprises ne sont pas référencées comme « secteurs culturels » des secteurs non culturels. », est-il précisé dans la présentation de l’étude. 
    Alors demandons, ensemble davantage d’états des lieux, davantage d’études de retombées économiques, davantage d’études prospectives, autrement notre retard ne pourra que grandir.

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KEN LE TOURISTE PARFAIT  se disait que, pour une fois, il allait, peut-être, lire ce billet, juste au dessus de sa tête! Comme tout “pro du tourisme”, mais avec en plus une perfection rare, Ken passait sa vie, vous le savez très bien, à voyager, à visiter et dormir dans des Palaces, et surtout à faire des affaires, pour gâter son ex, Barbie Chérie…Faire des Affaires et  gagner beaucoup d’argent – que savait-il faire d’autre, en plus? – pour payer l’astronomique loyer de Los Angeles et la transparence de leurs piscines. Il sirota son jus d’orange et commença a lire, d’un oeil amusé,le “Poids économique de la Culture”….

 

 

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L’INFOGRAPHIE COMPLÈTE, POUR TERMINER ?

(Que vous avez aussi sur les liens du Pour en Savoir Plus…).

Le Street art à la campagne ?

Street-art des villes, street-art des champs !
Aujourd’hui nous partons en Vendée découvrir le travail d’artistes du Street Art qui se sont emparés des murs d’un hôtel fermé avant sa complète démolition.
Street Art, Graffiti Art et Muralisme (voir leurs différences en conclusion) font aujourd’hui partie du marché de l’art – plus d’un millions d’euros ou de dollar pour des artistes reconnus, comme Banksi -, mais heureusement de nombreux collectifs d’artistes, en France et dans le monde, ont choisi de continuer un travail moins lucratif : s’exprimer avec l’art. Ces arts de la rue servent à recréer du lien avec la société, comme ce petit village de Mexique que je vous présentais en 2015 avec des fresques murales sur 20 000 mètres carrés de 209 maisons d’un village (Notre deuxième photo sous celle de l’affiche) . ! En Italie, un concours vient d’être lancé par le MIBACT, ministère du tourisme et de la culture, qui permettra même de défrayer les jeunes qui réaliseront leurs projets (600 000 euros) !
L’ART CHANGE LA VILLE , mais aussi notre regard sur les artistes dont certains deviennent des stars, comme JR, que nous avions présenté dans ce petit blog, en 2014, ou El Seed, que nous avions aussi suivi jusqu’au Caire en 2016! Et pourquoi pas la campagne?

I- L’HÔTEL “FORMULE 1” DE MOUILLERON-LE-CAPTIF EN VENDÉE :
Les 32 chambres, couloirs et façades ont été investis par une soixantaine d’artistes.  
– L’Hôtel est situé près de la Roche-sur-Yon. Fermé depuis la fin de l’année dernière, l’hôtel “Formule 1” de Mouilleron-le-Captif en Vendée est donc promis à la démolition. Mais en attendant, le groupe AGP Hôtels, propriétaire de l’établissement, a confié l’hôtel à une soixantaine de street artistes invités par le collectif vendéen Ars Muralis. Déjà 9000 visiteurs se sont pressés dans l’hôtel pour y voir les œuvres !
.- Le communiqué et la petite vidéo précisent que le groupe AGP hôtels a voulu imaginer une « fin de carrière colorée » pour son établissement. Seuls, peut-être, de jeunes artistes pouvaient avoir le courage et  l’énergie nécessaires à ranimer, pour quelques mois, les 32 chambres exigües et en fin de vie de l’enseigne. La  soixantaine d’artistes de street art seraint plutôt des « habitués à se colleter avec les plus moches des réalités urbaines », précise les reportages officiels. (Voir ici notre doc de référence)
“Il n’y avait aucun cahier des charges, juste celui de faire quelque chose d’inédit, en donnant une deuxième vie à l’hôtel avant qu’il ne disparaisse” explique Mathieu Parent, directeur de l’hôtel, “il y a du graff, du collage, de la peinture, le tout d’une grande qualité”.
Les artistes, invités par le collectif d’artistes vendéens Ars Muralis, ont rapidement investi les lieux, qu’ils ont donc transformé une exposition éphémère d’art urbain, devenue un véritable pôle d’attraction dans la région puisque plus de 9000 personnes l’ont déjà visité. Le week-end, il a même fallu élargir les horaires d’ouverture pour faire face à l’affluence de visiteurs.

II- ET VOILÀ LE TRAVAIL !
Reportage France 3 Pays de la Loire : E. Soulard / D. Raveleau / M.

Lien de la vidéo au cas où elle disparaitrait : https://culturebox.francetvinfo.fr/arts/street-art/street-art-un-hotel-transforme-en-galerie-ephemere-avant-sa-demolition-270395

III- LES AVANTAGES DE LA DÉMARCHE
Faire appel à des Jeunes, leur faire confiance, les mettre au défi et les accueillir. Ce qui veut dire que des visiteurs jeunes vont venir, ce qui n’est pas toujours le cas pour la culture « classique ».
S’échapper des conventions Attrape-touristes, que ces derniers voient venir de loin comme des semi-arnaques où on attend d’eux une seule chose : qu’ils « dépensent »: marchés ou foires artisanales ;restaurant éphémères, caves éphémères…
– Pour fréquenter un lieu authentique, mélanger public local et touristes, créer une surprise (les contenus !) , faire se rencontrer des artistes et des visiteurs…
Fuir, de temps en temps, les lieux officiels de la culture, qui, comme Jean Blaise l’explique très bien, on un gros handicap d’être des lieux fermés, non ouverts sur leur environnement direct, et où l’on expose des choses « sages », voir érudites, qui permettent peu d’interaction, sauf pour les savants (ou ceux qui ont fait l’expo !). . Un peu de folie ne nuit jamais et ces lieux pleins d’imaginations sont des mines de bonne humeur.

POUR EN SAVOIR PLUS
CETTE EXPÉRIENCE de Vendée : source CultureBox, ici.

  • STREET ART EN AUVERGNE : Mais quand et comment le mouvement graffiti est-il arrivé en Auvergne ? Qui le revendique ? Des entrepôts à l’abandon de la banlieue de Clermont-Ferrand au skatepark d’Aurillac en passant par un lieu en pleine reconversion au cœur de la campagne bourbonnaise, visite de cette galerie d’art à ciel ouvert
    – HOTEL ET ART DÉCORATIFS : ÉVOLUTION DES CHAMBRES D’HÔTEL DE 1900 À AUJOURDHUI en 9 dates (une minute d’attention, pas plus, en 9 dates , y compris 2030, la moins bonne, a mon avis, car on a l’impression que la Designer Matali Crasset (Hotels HI) n’a jamais existé, la pauvre…. et https://www.accorhotels.com/content/timeline/index.en.shtml
    – LE GRAFFITI, UN ART QUI S’EMBOURGEOISEFranceinfo25 mars 2016 – Les galeries exposent des fresques, les graffeurs sont reconnus, et les villes laissent des espaces aux artistes.
    PANTIN, CATHEDRALE DU GRAFF
    Après leur fermeture début 2000, les Magasins généraux deviennent un terrain de jeu pour des graffeurs du monde entier. Pendant plus de 10 ans, des milliers d’œuvres y ont été réalisées faisant du bâtiment un temple du graffiti et un lieu iconique du street art. Ses milliers de graffitis font alors l’identité des Magasins généraux. Enlarge your Paris et les Magasins généraux viennet de créer le Guide des Grands Parisiens, le premier guide culturel du Grand Paris : espérons que les Streetartists y seront à l’honneur! (Photo : l’hotel de Mouilleron- Le-Captif- en Vendée).
    DU STREET ART OUI, MAIS PAS QUE ! L’offre pour les cultures urbaines concerne aussi la musique, les façons de vivre, les loisirs. Par exemple voici ce que propose l’Aérool, temple parisien de Street art, pour vous donner une petite idée : « Musée, Dj sets & Lives, magasin Maquis Art, Espace chill, Tattoo, Skate, Roller dance, Food, Buvette, Bdthèque et Murs d’expression libre Food trucks, terrain de pétanque,» Cet ancien hangar de la SNCF à été complètement repensé par des artiste urbain et vous offre la possibilité de kiffer entre amis, en famille ou encore en solo. Bienvenue à l’Aerosol https://www.maquis-art.com/), lequel ouvrira le 31 août pour une période minimale de 4 mois. Il regroupera des œuvres des plus grands noms du street art tels que Banksy, Invader, Shepard Fairey, JonOne, ou encore Dondi White. (Yasmina et Mathias Vicherat, directeur général adjoint du groupe SNCF, en charge du projet d’entreprise de la communication et porte-parole) Lien AEROSOL .
    – UN PEU D’HISTOIRE ET DE VOCABULAIRE, pour terminer, car depuis quelques années il ne se passe pas une semaine sans que les médias ne relatent un événement lié aux arts urbains : expositions en galerie de Street art, ventes aux enchères de graffitis, « musées à ciel ouvert » ou répression du vandalisme. La reconnaissance des arts urbains par le public et les médias atteint des sommets et on mélange les mots.
    Graffiti, street art, muralisme… Et si on arrêtait de tout mélanger ? Un excellent article de l’Obs que je vous résume si vous voulez tenter ul’aventure avec un ou plusieurs artistes. De quoi parle-t-on ?
    1- Graffiti : « Si un jour le tag est autorisé, j’arrête »
    Le graffiti a toujours existé.Le mot est un dérivé du mot latin grafium, qui signifie « éraflure ». Ces inscriptions « sauvages » non autorisées et indésirables remontent à l’Antiquité, puisque le Colisée lui-même est marqué de nombreuses traces laissées par des inconnus. Elles représentent un personnage, ou une signature, et son placées dans l’espace urbain. Chaque inscription est aussi un signe de reconnaissance, comme une signature plus ou moins cryptée, d’un individu ou d’un groupe, et même parfois de « guidage » d’un lieu à l’autre. Mais il s’agit surtout d’une expérience artistique, de création, d’esthétique. Les nouveaux « pinceaux » sont les bombes aérosol, depuis les années 60, et la jeunesse des années 70 et 80 voient un défi de bravouvre dans leurs interventions. Leurs performances sont liées à une forme de transgression et de provocation dans l’espace public, et la finesse de leur calligraphie est poussée à l’extrême, jusqu’au cryptage.[…]Leur but est de plaire à leur groupe de référence, et de déplaire au corps social qu’ils entendent provoquer. Une logique tribale les conduit à l’appropriation de l’espace public, sorte de réponse à l’urbanisation galopante, et à une société en mutation rapide dont ils se sentent exclus.
    2- Street art et la génération Internet, avec des artistes maîtres du marketing viral Alors que ceux du graffiti ne recherchaient pas la commercialisation, les street artistes se ruent vers le système commercial, vers les musées et les honneurs les plus divers. Tout en gardant les apparences du graffiti (codes vestimentaires, outils et graphie, prétention de la provocation et risque de l’illégalité soigneusement mis en scène.) (Photo : El Seed au Caire)
    Les acteurs du marché – galeristes, collectionneurs, publicistes et même les médias participent à la promotion : une économie s’est créée, très proche de l’industrie du divertissement et les artistes de la scène graffiti comme du street art d’ailleurs, acceptent les règles du jeu commercial et ornent désormais les salons des bourgeois. La provocation n’est plus que feinte. Le graffiti et le street art sont devenus des métiers comme d’autres, reconnus au point que l’on trouve désormais leur « enseignement » dans certaines écoles d’art.Le graffiti ne cherchait que la reconnaissance de ses pairs, le street art vise à séduire le plus grand nombre de spectateurs. Il flatte le goût du public plus qu’il ne le contrarie. On fait au contraire participer le public en flattant si possible son ego comme dans le projet « Inside Out » de JR. Internet laisse le champ ouvert pour les jeunes artistes, de « l’hypermédiatisation », c’est-à-dire la possibilité de court-circuiter les médiateurs habituels de l’art : journalistes, critiques, curateurs et galeristes.Ils investissent ce nouveau « non-lieu » d’art qu’est Internet. Les jeunes gens du début des années 2000 ont grandi avec la culture graffiti dont ils connaissent parfaitement les codes.Article de l’OBS, à voir ici .
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    KEN LE TOURISTE PARFAIT devait venir en France et il était mort de rire en racontant à son ami Barack ses prochains plans  : ses chers amis français venaient d’inventer la grève perlée, sorte de gréve  des trains qui durerait des mois mais seulement certains jours. Ken riait car les “jours sans”,  il pourrait aller se promener, aller voir des graffiti et, pourquoi pas, faire un petit saut en Vendée pour dormir au milieu des oeuvres de street art! Barbie avait tout entendu et elle arriva près de la piscine avec une bombe…de peinture! “Je viens avec toi!” …

Italie, bilan du tourisme culturel

En Italie une page politique s’est tournée, depuis dimanche dernier et c’est donc l’heure des bilans, dont celui du Tourisme Culturel car l’Italie a couplé le Tourisme et la Culture dans une même Gouvernance depuis dix ans et les résultats sont bien là! Sur la période quinquennale 2011-2016, les arrivées de touristes étrangers ont augmenté de 13,4% et les dynamiques des flux sont également positives pour 2017. Avec 122 millions d’arrivées en plus (+5 millions par rapport à 2016,) et un record popur les touristes étrangers : 60 millions. La fréquentation dans des villes d’intérêt historique et artistique a  beaucoup augmenté (+ 7% par rapport à 2016), avec un retour des italiens pour visiter leur pays. ( Fréquentation 2017 -Source:  données de l’ISTAT, 1 mars 2018 – 17:08) –Notre photo : Galleria Borghese,Rome-  site Intenet du MIBACT et AGcult.).
Et ce n’est pas fini ! En 2018, 64% des Italiens ont déjà prévu des voyages culturels (musées, monuments, sites historiques / archéologiques): et si  33% d’entre-eux se déplaceront en Italie , 7% se rendront à l’étranger et 24% voyageront à la fois en Italie et à l’étranger (Etude sur les pratiques culturelles, réf. dans notre  Pour en Savoir plus ci-dessous). .
I- LA RÉORGANISATION DU TOURISME CULTUREL EN ITALIE Depuis 2006, ( Gouvernement Romano Prodi) la Culture fait donc ministère commun avec le tourisme au MIBACT, Ministero dei beni e delle attività culturali e del turismo. Des ministres, des chercheurs et des chefs d’entreprises souhaitent que le secteur soit en bonne place dans leurs gouvernements, avec quelques chiffres-clés pour convaincre : Un touriste culturel dépense plus qu’un autre touriste ! , nous disent les pros du Tourisme culturel en Italie (Un touriste culturel dépense entre 30 et 40 € de plus par jour qu’un vacancier). Le secteur représente 56% des nuitées et 67% des dépenses du tourisme étranger dans notre pays, ajoutèrent les pros à la conférence de  TourismA,  le 18 février dernier à Florence, et le Tourisme culturel est une mine d’or pour l’Italie !
Tourisme et Culture dialoguent en Italie et  croisent depuis lontemps leurs compétences, très complémentaires, ce que vous pouvez lire plus en détail dans le Plan Stratégique du Tourisme 2017-22, sur notre article de juillet dernier, ICI. .
II- LE CHOIX D’UN TOURISME DURABLE ET RESPONSABLE
– L’exemple de 2017, L’Année des Villages (Anno deil Borghi) Pour l’aménagement et le développement durable du Territoire et dans les régions les plus rurales de l’Italie, on relira aussi ce qui s’est passé pour «2017 , Années des Villages (Anno dei Borghi), qui a donné un coup de projecteur sur ces villages historiques, avec un partenariat Airbnb qui permettait un démarrage du tourisme dans certaines zones peu fréquentées, celles qu’aiment certains touristes pour y trouver un tourisme culturel de qualité et durable. Ces anti-tourisme classique préfèrent les séjours de découverte des paysages, de l’agritourisme, des produits des marchés et de  de l’artisanat. On y voyage avec  lenteur (slow tourisme) pour mieux apprécier différents univers : dégustation des paysages, de vins, de savoir-faire locaux, ou de la gastronomie responsable.
Eviter et supprimer à terme l’OverTourisme, qui frappe Venise au risque de sa disparition, ou, en moins grave, les foules et files d’attente aux Uffici, le Grand musée de Florence. L’attirance de ces lieux magnifiques  pour les nouveaux voyageurs des pays émergents pose un gros problème car ils sont des milliards (Inde, Chine, Moyen Orient, Amérique du Sud…).Ces nouveaux visiteurs, lors de leur premier voyage, veulent à tout prix visiter Venise ou Florence. Pour Venise, dissuader l’approche des Méga-Croisières et moduler les arrivées touristiques devraient être une priorité des élus et du peu d’habitants de Venise qui vivent, pour bon nombre, de cet overtourisme (Ventes d’objets ou opcations de bateaux ; Locations ou ventes de leurs biens pour l’hébergement restauration, etc…). Tout a été dit sur cette vision à court terme, qui risque d’emporter Venise dans  la spirale mortelle que serait la fin de toute visite ou séjour de qualité.

Un Plan stratégique du Tourisme 2017-2022 avec tous les partenaires

III- UNE RÉVOLUTION CULTURELLE en Italie Je ne reprendrai pas cette petite synthèse où j’expliquais il y a quatre ans comme l’Italie avait choisi ses projets et l’ordre de ses priorités. Reprenons simplement quelques sujets choisis comme urgents car ils fonctionnaient mal :
les musées nationaux, sans autonomie réelle car ils étaient sous tutelle des Sopprintendenza. Le MIBACT a évalué qu’ils avaient surtout besoin de rejoindre les musées les plus vaillants du monde à tous les niveaux (Solution : Choix de nouveaux directeurs ayant obligatoirement séjourné à l’étranger )
les grèves à répétition du Colisée ou autres monuments qui fermaient sas prévenir (Solution : Déclaration de la Culture comme « Service fondamental pour les citoyens (en France on aurait dit d’intérêt général) comme la Santé ou la Sécurité. Et cela  non pour briser les grèves mais pour que les personnels fassent des préavis avant qu’elles ne commencent et négocient avec le ministère.
écroulement régulier de maisons de Pompei, malgré des aides de l’Europe qui allaient donc cesser si rien n’était fait (Solution :négociation avec l’Europe et multiples décisions pour améliorer les process, la gouvernance, le planning de restauration des maisons, les circulations, etc..).

IV- DES PROJETS
Aujourd’hui, constat est fait par les experts de l’économie italienne et du Tourisme, à tous les échelons de décision, que »le Tourisme Culturel est une mine d’Or pour l’Italie », et qu’il faut donc soigner les habitants de la proximité et les touristes étrangers, bien évidemment avec des projets différents. Voici quelques actions jugées urgentes, charge aux professionnels de les organiser en 2018 dans le budget voté.

1 – Se doter d’outils d’observation : rien ne se transforme sans outils de mesure, d’évaluations, de réajustements, etc… L’Italie dispose déjà d’énormément de données organisées et hiérarchisées sur son Tourisme Culturel, tout comme les allemands, les suisses, les néerlandais  ou les espagnols,américians, , et bien sûr les anglais, qui sont les plus forts en Europe. (Notre Photo : l’ouvrage récent Per un osservatorio sul turismo culturale de Mara Manente et Maria Carla Furlan-CISET Centro Internazionale di Studi sull’Economia Turistica )
2- Budget 2018 :
La loi de finances 2018 devra conforter l’offre culturelle pour les habitants et les touristes ;
– Renouveler et prolonger le Pass Culture (290 millions d’euros pour 2018/19). et confirmer la réduction de 10% de pour tous les concerts ;
– Recruter pour le patrimoine culturel plus de 200 professionnels du patrimoine et 500 ingénieurs ainsi Conforter la réforme des musées (8 millions d’euro)s pour augmenter les ressources en faveur du système national des musées introduit avec la réforme de 2014.

CONCLUSION : comparer la France et l’Italie ?
Nous souffrons surtout, mais seulement au niveau national, d’absence de lieux de ressources pour le Tourisme culturel, d’études des comportements et surtout d’’outils d’observation des évolutions. Absence qui oblige à penser comme au bon vieux temps, ce que ne font pas du tout nos concurrents qui se sont dotés d’indicateurs et disposent de statistiques et d’études à jour: je l’ ai vu en travaillant avec à Bilbao ou Londres, Amsterdam ou la Belgique(Wallonie),en Suisse (HES Valais), etc..) et nous le voyons ensemble en Italie aujourd’hui.
TOUTE L’ÉNERGIE EST DANS NOS RÉGIONS! Nous sommes excellents dans de très nombreuses villes, régions, villages, zones très rurales, pour le tourisme culturel, dont Paris et l’Ile-de-France, ; et cette excellence vient combler le vide du niveau « national ». Les chiffres sont là : plus de 200 exemples peuvent rivaliser avec les meilleurs projets étrangers ! Nous manquons d’un observatoire et de chiffres au niveau national, mais disposons de bons indicateurs (Accueil de l’Innovation ; Fréquentations ; retombées économiques ; comportements ; demandes des clientèles émergentes …) pour le travail sur le terrain. Pas une semaine sans nouvelle surprise, nouvelle invention, nouvelles propositions ou bons résultats, dont ce petit blog témoigne en permanence depuis bientôt 10 ans! De Nantes à la Seine-Saint-Denis, du Finistère au Grand Lyon, de la Région Ile-de-France à celle d’Angers avec Esthua, de la Cité du Vin de Bordeaux au petit Musée d’art Classique de Mougins : tout est là pour réussir : les talents et les compétences, l’envie et le plaisir des professionnels, des habitants et de leurs élus. !

POUR EN SAVOIR PLUS
1- Comment tout a commencé : Relire sur notre blog deux articles de 2015 : :l’Italie et la Culture en mouvement  et “En Italie, la Révolution continue!“.Et ceux de 2017 : le Plan stratégique du Tourisme et Les politiques pour les zones rurales et les villages historiques (Borghi et Airbnb).
2- le Bilan du Tourisme et de la culture par le ministre Dario Franceschini (Sur notre photo ci-contre).
3- Le MIBACT, ministère des Biens et des Activités culturelles et du Tourisme (nom officiel en italien : Ministero dei Beni e delle Attività Culturali e del Turismo) est le ministère de la Culture du gouvernement de la République italienne institué en 1974. Il est chargé de la conservation du patrimoine, du paysage et du tourisme.
4- DES ÉTUDES ! La revue de presse en ligne Agcult.it rend compte des actions du Tourisme et de la Culture et propose énormément d’études et résultats statistiques de l’ISTAT, l’équivalent de notre INSEE , ainsi que des orientations politiques : les italiens revisitent leur pays à nouveau , ou bien Où lit-on le plus en Italie, au nord ou au Sud ? 
Étude sur les pratiques culturelles. cette étude réalisée par Findomestic, sorte de CREDOC italien, apporte un cadre pour réfléchir et montre que italiens participent fortement à des activités culturelles mais de façon trè_s différente selon leur âge . C’est tout à fait le type d’étude qui pourra aussi aider à mieux accueillir les jeunes italiens car leurs préférences sont mentionnées.
– L’enquête présente aussi les différents freins aux pratiques culturelles et les dépenses culturelles des italiens en 2017 de un Italien sur trois a dépensé moins de 50 euros dans l’année pour la culture ; 26% entre 50 et 100 euros et 21% entre 100 et 200 euros. Enfin 10% des italiens ont dépensé entre 200 et 500 euros et 3 % ont dépassé les 500 euros. euros ou plus, soit des fans de culture et qui ont les moyens.

5- LES JEUNES ITALIENS APPRENNENT L’HISTOIRE DE L’ART A LÉCOLE depuis…1923 ! (Voir le bel article de la conférence de Pierre Rosenbeg en 2009, relayé par la TRIBUNE de l’Art ).
L’Ecole apprend a lire et a écrire, elle n’apprend pas a voir, disait  Pierre Rosenberg, le 15 septembre2009, dans un un colloque sur « L’enseignement de l’histoire de l’art à l’école ».
– En Italie, depuis longtemps déjà, depuis 1923, l’histoire de l’art est obligatoirement enseignée dans les lycées et dans les collèges. Nul n’y échappe, en mode chronologique, de la Préhistoire au Gothique ; puis de Giotto à l’Âge baroque et enfin de l’âge des Lumières à aujourd’hui. Cet enseignement est d’ailleurs rarement contesté en Italie.

6- TourismA Le salon du Tourisme et de l’archéologie a lieu à Florence, capitale de la culture et de l’art. Cet événement annuel de trois jours est organisé dans le prestigieux et central emplacement du “Palazzo dei Congressi”. L’événement s’adresse à tous les secteurs culturels et économiques actifs dans les domaines archéologiques, artistiques et monumentaux: instituts de recherche privés et publics, parcs et musées archéologiques, offices de tourisme, tour-opérateurs et associations culturelles
– CISET italien : Email: ciset@unive.it
PEC: ciset@pec.unive.it Tel: +39 041 234 6531  – Fax: +39 041 563 0620

(Notre photo : tourismA http://www.tourisma.it/workshop-turismo-culturale/ (CISET etTravelmark)


Ken et Barbie, à l’expo TEENAGERS ARE ALWAYS RIGHT, Rueil Malmaison, 15 fév.18 avril 2010

KEN LE TOURISTE PARFAIT   était  au Canada mais chut! Il ne fallait pas  le dire car il venait de négocier avec Donald qu’aucune barrière douanière ne les frapperait. Son ex, Barbie Chérie, était, elle, en Australie mais chut, il était inutile aussi de l’ébruiter car elle avait réussi à convaincre un ami de Mélania qu’il était aussi dommage de brimer les australiens…La seule chose à retenir de ces  hauts faits historiques était que le tourisme  était devenu, soudain,  un tourisme d’intervention, et que les ambassades ayant mieux à faire, disaient-elles, avaient laissé une énorme place vide et s’étaient faites dépasser par deux icônes influentes : Ken et Barbie!