Comment expliquer que, en France comme ailleurs, le Tourisme soit devenu si compétent en matière d’expertise pour la culture actuelle? Voici de précieuses réponses, celles de Regis Cocault, Directeur Général de l’Office de Tourisme de Plaine Commune Grand-Paris, qui m’a fait l’honneur cette semaine de répondre à des questions très importantes pour l’avenir. Ce petit blog est consacré au Comment faire ? et à l’ingénierie du Qui fait quoi ? pour diffuser les bonne pratiques et vous donner envie de vous les approprier!(Photo : La Kermesse électronique au Bassin de La Maltournée au bord du Canal Saint-Denis, entre le stade de France et la Basilique. Ce festival gratuit en plein air propose des activités et de nombreux DJ sets- 29 au 30 août 2020.)
– En juin 2015, j’écrivais sur ce blog un petit billet élogieux sur l’excellence du Tourisme Culturel en Seine-Saint-Denis. Car avec Nantes, Lyon mais aussi les milliers d’événements programmés un peu partout, la France est un excellent pays à visiter pour sa « création en plein air », si j’ose dire, où les talents des artistes et les compétences du Tourisme font merveille !
Merci à toi Régis ! (Voir aussi son CV résumé, ci-dessous en -7).
1- QUELLE EST LA PLACE DE LA CULTURE DANS VOTRE STRATÉGIE TOURISTIQUE?
♦Régis : Sur le territoire de Plaine Commune, elle est bien évidemment importante avec notamment la Basilique de Saint-Denis, le centre-ville d’aspect médiéval, le musée d’art et d’histoire, le patrimoine industriel et architectural, les résidences d’artistes, les tiers-lieux éphémères, les événements, les concerts (dont ceux du SDF), etc. La place de la culture est donc essentielle. Je parle évidemment du patrimoine matériel et immatériel. Plaine Commune a été labellisé Villes et Pays d’art d’histoire pour justement l’aspect de culture immatériel. (Ci-joint un lien qui résume toute cette richesse culturelle et historique.)
-Et notre projet est de montrer davantage les cultures « vivantes » d’aujourd’hui plutôt que les « vieilles » pierres d’hier même si nous en sommes fiers !
Toute la stratégie touristique est basée sur ce point : montrer la créativité alternative en mouvement en complément de la culture plus classique de Paris intra-muros.
D’où la stratégie de travailler avec des graffeurs du territoire pour créer/fédérer une nouvelle offre culturelle basée sur le graff et le street art.
Il ne faut toutefois pas omettre la place du sport dans le développement touristique avec tous les matchs au Stade de France, les grands événements sportifs (coupe du monde 1998/coupe de monde Rugby, championnat du Monde d’athlétisme, coupe du monde de Rugby 2023 et bien sûr Jeux Olympiques de Paris en 2024.
2- QUAND LE TOURISME S’OCCUPE DE LA CULTURE! Qu’implique le fait que vous soyez » organisateur » de ces relations et actions avec les street- artistes?
♦Régis : Cela a impliqué :
– l’embauche d’un salarié à temps plein dont les 2 principales missions étaient la valorisation touristique des cultures urbaines et la valorisation touristique du canal Saint-Denis.
– De créer des liens avec les artistes graffeurs du territoire (que les services culturels n’avaient pas créés)
– De faire comprendre que les cultures urbaines peuvent être un atout touristique extrêmement fort pour redonner à Paris une image plus dynamique et davantage ancré dans son présent. Paris a besoin du 93 si elle veut concurrencer Berlin/Barcelone/Londres qui ont des images très jeunes. Paris a une image plus classique (même si cela tend à évoluer bien sûr). C’est toujours un combat aujourd’hui !
– De faire reconnaître aux services culturels que l’Office de Tourisme peut développer ce type de projets, bien évidemment en partenariat avec ces mêmes services culturels.
– De mettre en place des conventions avec les artistes, de former les artistes sur la création d’un statut d’artistes, etc
– De mettre beaucoup-mais beaucoup de temps et d’énergie pour avoir aboutir le projet street art avenue, le plus compliqué étant d’obtenir les accords des propriétaires d’immeubles
3- QUELLES SONT LES PRINCIPALES LES TÂCHES ET AGENDA de votre équipe?
♦Régis:
– Recherche de financements, montage de projets financiers
– Recherche de lieux qui pourraient accueillir une œuvre
– Obtention des autorisations des propriétaires publics et privés
– Construction d’un cahier des charges transmis aux artistes
– Constitution d’un jury pour selectionner les œuvres
– Coordonner le comité technique composé de 3 villes, une interco, un département.
TIMING… Il faut au-moins 1 an de préparation pour voir se réaliser une œuvre.
4- PROFESSION CULTURE, OU PAS ? Faut-il un.e professionnel.le » Culture » dans votre équipe? ♦ Régis : Question complexe. Il faut surtout une personne qui connaisse les cultures urbaine et le monde des graffeurs (qui a ses codes)..le reste vient tout seul. Donc, pour recruter le chargé de développement touristique des cultures urbaines, je n’irais pas vers un profil « culture », j’irais vers un profil montage de projets culturels avec une connexion forte avec le monde du graff et du street art.
5- QUE TROUVEZ-VOUS DIFFICILE, DANS CE TRAVAIL? Le choix des artistes, sans doute, et quoi d’autre?
♦Régis : Le choix des artistes n’est pas si compliqué. Beaucoup d’artistes du territoire sont demandeur de participer à la street art avenue et/ou demande à être exposé dans les PIT. Ils comprennent bien quand ils ne sont pas choisis. Le plus difficile est de coordonner les liens avec avec les villes, l’interco, département , souvent des tensions entre des personnes plutôt que des problèmes politiques d’ailleurs.
Et bien sûr, toujours trouver des financements…
6- ET CE QUI VOUS PLAIT ? Quelles sont, pour Tourisme et Culture, de façon générale, vos pistes et réalisations favorites, celles qui vous font vraiment plaisir?
♦Régis :
– Dans le projet Street Art Avenue, le Comité technique réunit des personnes de la culture (services culturels des villes et du département avec une vision globale centrée sur l’artistique) et des personnes du tourisme (OTI et mission tourisme de Plaine-Commune qui vont chercher la cohérence d’ensemble pour les visiteurs sur le discours général). La complémentarité des deux fait que l’aspect artistique ne se noie dans la promotion touristique. La promotion touristique est donc facilitée par le contenu artistique plus fort.
– L’organisation conjointe également de la nuit blanche sur Aubervilliers avec le service culturels des villes de Saint-Denis et d’Aubervilliers a également été très riches en apprentissage. Il a permis de faire venir des artistes locaux mais aussi de créer des animations avec la venue du Barboteur (peniche-bar et concert), des food trucks locaux, etc. La complémentarité tourisme/culture a été très concluante.
7- CONTACT si vous avez des questions : Régis COCAULT, 06 79 04 50 81 direction@plainecommunetourisme.com –
Régis Cocault, Directeur Général
Office de Tourisme de Plaine Commune Grand Paris
1 rue de la République / 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 55 870 872 – 06 79 04 50 81
http://www.tourisme-plainecommune-paris.com/
MAIS QUI EST RÉGIS COCAULT ? Son profil « mixte », Tourisme et Culture, lui permet tout ! Voyez un peu son CV résumé : Après avoir fait des études de management de projets touristiques et culturels à La Sorbonne, Régis Cocault est d’abord administrateur du Théâtre de la Reine Blanche à Paris. Il intègre ensuite le département tourisme culturel d’Atout France (anciennement AFIT) et apprend l’ingénierie de projets. Il se perfectionne en entrant dans le bureau d’études Protourisme où il réalise des audits-qualité d’offices de tourisme et des business plans de futurs hôtels. Il devient alors Responsable Qualité, Marketing et Réseau à la Fédération Nationale des Offices de Tourisme de France. Puis il prendra la direction de l’Office de Tourisme d’Auvers-sur-Oise pendant 6 années. Actuellement, il dirige depuis 2014, l’Office de Tourisme de Plaine Commune Grand Paris avec comme objectif principal, le développement touristique à partir des cultures urbaines et des grands événements sportifs.
Du Samedi 29 Août 2020 au Dimanche 30 Août 2020 de 15h00 à 00h30
POUR EN SAVOIR PLUS
•Mon billet sur les politiques culturelles et le street art en Seine-Saint- Denis (2015) !
- Approfondir avec l’urbanisme, les notions de France créative, , sur ce petit blog « Ecosystème créatif en Ile de France », avec l’excellente équipe de l’Institut d’urbanisme de Paris Région.
Schéma : LE RÔLE DE LA CULTURE POUR DIFFÉRENCIER LES VILLES DU MONDE – Le document Schéma France creative aide à comprendre comment la culture différencie les métropoles et devient un atout décisif pour attirer les créatifs, les touristes et améliorer le cadre de vie des résidents. Lien de mon billet sur les villes créatives ). Voir aussi France Créative!
•L’établissement public territorial (EPT) Plaine Commune est une structure intercommunale française, créée le 1er janvier 2016 dans le cadre de la mise en place de la métropole du Grand Paris et située dans le département de la Seine-Saint-Denis (Population 1, 6 millions en 2016 (+0,98%).
en région Île-de-France, avec les communes suivantes : Aubervilliers, La Courneuve, Épinay-sur-Seine, L’Île-Saint-Denis, Pierrefitte-sur-Seine, Saint-Denis, Saint-Ouen-sur-Seine, Stains et Villetaneuse.
Il est contigu des arrondissements du nord de Paris (17e, 18e et 19e) qui jouxtent les communes de Saint-Ouen, de Saint-Denis et d’Aubervilliers.
•L’OUVRAGE : L’écosystème créatif en Ile-de-France, ex IAU, Institut d’Aménagement et d’Urbanisme, devenu l’Institut Paris Région – Département Economie : Vincent GOLLAIN, directeur. Étude réalisée par Carine CAMORS et Odile SOULARD, Mai 2015 Cartographie et infographie réalisées par Pascale GUERY
IAU : 15, rue Falguière 75740 Paris cedex 15
•Les Pionniers des Creative Cities ! Naissance des Creative Cities en 2000. un immense réseau, des méthodes, des classements et des savoir-faire pour « créer un écosystème créatif » :
– Gerald E. Frug, Citymaking: Building Communities without Building Walls. Princeton University Press, 1999.
– Richard Sennett, The Conscience of the Eye: The Design and Social Life of Cities, W.W. Norton & Company, 1990. Et le plus connu, Richard Florida, « père » des Creative Cities, avec deux ouvrages importants : Cities and the Creative Class. Routledge, 2005 et The Rise of the Creative Class. Basic Books, 2002. Richard Florida a inventé en 2004 l‘Indice Global Creativity (GCI) en 2004 pour évaluerles perspectives de prospérité à long terme de 82 pays selon une combinaison de forces économiques, sociales et culturelles sous-jacentes. Le coeur de ces indices sont les 3 T du développement économique: la technologie, le talent et la tolérance.tableau
•EXPERTISE EN FRANCE :De très bon articles comme introduction au sujet :– Charles Ambrosino : L’artiste et ses territoires– Bidault-Waddington : Innovation : le rôle de l’art dans les territoires , 2011,.– Elsa Vivant. Qu’est-ce que la ville créative ?, Paris : Presses Universitaires de France, 92 p.2009.
Les articles suivants de la Revue Métropolitiques : Gwenaëlle d’Aboville Concevoir l’espace public avec les habitants : la concertation comme gage de « délicatesse urbaine » 2012 ; Expérimenter avec les habitants : vers une conception collective et progressive des espaces publics, 26 septembre 2012, par Collectif Etc
– Les villes françaises sont-elles créatives? https://francecreative.org/
–Lors de son séminaire du 18 mars 2019 à Paris, France Créative a réuni plus de 160 participants issus des secteurs des industries culturelles et politiques à un niveau national et européen( Partenaires: 10 secteurs qui font aujourd’hui la richesse de la culture et de la création en France : musique, spectacle vivant, arts graphiques et plastiques, cinéma, jeux-vidéos, presse, édition, radio, télévision et publicité)•Histoire du Street art en une minutes de lecture : https://street-art-avenue.com/street-art-definition-art-urbain
PHOTOS
-Musée de l’aérospatiale au Bourget, 28 août 2006 (date de téléchargement d’origine) Transféré de fi.wikipedia à Commons. AuteurPauli sur Wikipedia finnoisCette œuvre a été placée dans le domaine public par son auteur, Pauli sur Wikipedia finlandais Pauli accorde à toute personne le droit d’utiliser cette œuvre dans n’importe quel but , sans aucune condition, à moins que de telles conditions ne soient requises par la loi.
-Stade de France Anglais: Finale de la Coupe de France 2010-2011 (Lille LOSC vs Paris SG PSG) 14 mai 2011- Propre travail LiondartoisCe fichier est sous licence Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported
KEN LE TOURISTE PARFAIT était tout à fait content : Barbie était en shopping de luxe, à L.A , avec ses copines. Et sans doute dans un musée, pour y boire un verre. Et lui était dans le 93, en France, car curieusement, ce département était un chiffre, mais peu lui importait : toutes les entreprises « hype » étaient bien là, et il devait y faire des affaires…Sans oublier d’acheter des cadeaux pour Barbie, histoire de laisser beaucoup d’argent en retombées économiques lors de son passage sur ce 93! Et de vite réserver une tribune pour son entreprise pour les J.O de 2024! Barbie, elle, irait sans doute au Louvre….