Hier j’étais à Deauville pour intervenir sur le Numérique et le Tourisme culturel ! Deauville, la mer, les Planches, l’ architecture du Second Empire, son Festival de Cinéma américain ET la rencontre annuelle Forum du Tourisme Numérique #3,soit pendant deux jours une vingtaine d’ateliers, de conférences plénière, de réflexions sur l’avenir des filières du tourisme numérique. Avec une centaine d’exposants sur la Place du Forum, qui permettent d’ apprécier les dernières innovations du marché et de faire ses emplettes!
– Le Grand Eulah, sessions de tempête cérébrale : 5 intervenants, 5 partis-pris, 5 révolutions ! Le Grand Heula , Késaco ? C’est une conférence un peu spéciale, où cinq experts disposent d’un quart d’heure pour «tout dire », et surtout le plus difficile à entendre par les participants institutionnels. Heula, c’est ce que l’on dit en Normandie quand on s’étonne: Heulooooo ! L’humour peut faire passer bien des vérités et ce petit hackaton des idées reçues ou des gros défauts des institutionnels du tourisme est évidemment risqué mais salutaire. Cette conférence était organisée et « coachée « par » Ludovic Dublanchet , notre excellent Consultant e-tourisme qui organise aussi les Rencontres Nationales du etourisme institutionnel de Pau et accompagne les structures institutionnelles dans leur mutation numérique.(Voir le casting complet des intervenants dans notre « Pour en savoir plus », avec tous les liens nécessaires).
I – NUMÉRIQUE ET TOURISME CULTUREL : QUOI DE NEUF?
Un Top Ten des tendances d’avenir pour le tourisme culturel et numérique, voilà le thème que j’avais choisi, en présentant en 15 minutes et trois séquences les 10 incontournables actuels ou à venir du tourisme culturel mondial. Enfin, à mon avis ♥
I-UNE NOUVELLE OFFRE CULTURELLE
1. Nouvelles clientèles, nouvelles offres?
2. Élargir le périmètre de la culture
3. Nos nouveaux concurrents!
II-LE NUMÉRIQUE RÉINVENTE LE TOURISME CULTUREL
4. Connaître et accompagner les visiteurs
5. Big et Open Data, la grande aventure
6. Les MOOC : apprendre en ligne
7. La co-création des contenus
III- DES STRATÉGIES CONJOINTES?
8. L’exemple du Voyage à Nantes
9. Pratiques collaboratives, économie du partage
10. La Gouvernance par la confiance?
En voici un résumé, avec les principaux critères et arguments pour justifier mes choix et convaincre l’assistance qu’un peu de changements radicaux, en France, seraient les bienvenus et que « dormir sur ses lauriers », quand ils sont un peu fanés, est très inconfortable.
I-UNE NOUVELLE OFFRE CULTURELLE
1. Nouvelles clientèles, nouvelles offres?
Eh oui! Et que demandent ces nouvelles clientèles? Non seulement des offres de culture ancienne, mais aussi de culture actuelle, celles qui font défaut dans la plupart des institutions qui font la promotion du tourisme. Leurs sites Internet séparent régulièrement les onglets « patrimoine et monuments » des autres offres culturelles qui font partie de notre art de vivre et peuvent permettre de belles rencontres, pour les touristes, qui rêvent de savoir ce qu’est la France, aujourd’hui! Ce XXéme siècle est en effet le premier à vouloir nous plonger sans cesse sans le passé, qui serait plus intéressant que le présent. Même Louis XIV voulait être un vrai contemporain, pour Versailles : « Ne me faites pas de la Renaissance du Gothique! », disait-il à ses architectes, « Inventez plutôt un nouveau style français!« .Bref, conseiller la visite du patrimoine ancien aux touristes, c’est très bien; faire visiter aussi l’architecture et les lieux de la vie culturelle actuelle, c’est mieux! Par exemple, les anglais présentent, dans leur campagne de promotion nationale, un très joli « Sounds of Great Britain » : le son de la cuillère dans la tasse de thé, celui du « Dring! Dring! » d’une bicyclette dans une campagne anglaise, les rires et grosses voix d’un pub de Liverpool, etc…En regardant/écoutant leurs vidéos sur You Tube, nous SOMMES en Grande Bretagne, aujourd’hui!
2. Elargir le périmètre de la culture, et donc l’ouvrir aux pratiques culturelles actuelles, au Tourisme créatif, au Design, aux productions des plus jeunes,aux rencontres Habitants/Touristes, sous peine de nous engluer dans un Tourisme de Vieux! Voici la définition de la culture de l’Europe, qui montre bien cet élargissement des champs de la Culture:
3. Nos nouveaux concurrents! Si nous ne bougeons pas et « Commémorons en permanence » les faits du passé, non seulement nous avons des concurrents européens qui ont choisi la Culture comme entrée principale (Voir mes récents billets sur l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne ou les pays-Bas...) , mais nous voyons à l’horizon des offres plus spectaculaires, à jour, très attractives, celles des pays émergents. La Chine construit 1000 nouveaux musées par an, le Moyen Orient importe les grandes collections-marques (Le Louvre; La Sorbonne; Guggenheim, le British Museum, etc…). Il y a fort à parier que nos touristes européens préféreront ces offres aux nôtres, et que le tourisme intérieur de ces pays en bénéficiera aussi : plus besoin d’aller en Europe pour voir de la Culture? Sans doute…
II-LE NUMÉRIQUE RÉINVENTE LE TOURISME CULTUREL
4. Connaître et accompagner les visiteurs : les œuvres vous regardent! IBeacon propose une l’information au visiteur dès qu’il est en face d’une oeuvre ( le rêêêve!); mais les iBeacon en profitent aussi pour suivre les déplacements des visiteurs, leurs hésitations, leurs renoncements, leurs hésitations, leurs parcours…Un « profil » de chaque visiteur permettra une évaluation et la mise en oeuvre de nouvelles solutions muséographiques pour ce : Comment mieux les accompagner? Exemple : si personne ne vient voir de près un tableau ou une oeuvre que vous jugez importante, il faudra l’installer ailleurs ou modifier votre signalétique!
5- Big et Open Data, la grande aventure! 1- Les données en ligne! L’Université de Yale, aux Etats-Unis, a mis en ligne 250 000 images numérisées issues des collections du domaine public et libérées de tout droit de réutilisation; La Bibliothèque du Congrès a lancé son national Juke-Boxe, pour faciliter la réutilisation et le partage de 3 millions de notices , en les plaçant sous CCO; En Australie, les Archives, Bibliothèques et Musées ont créé un portail commun et un concours de « mashup » va été lancé; Le Smithsonian Institute a pris la tête du fameux Openglam, alimenté par des groupes et internautes volontaires : 14 millions d’œuvres et d’objets ont été numérisés. Et, en Europe, le Rijksmuseum Studio vous permet de décorer votre chambre à partir des œuvres en ligne que vous choisissez et hop!
Utilisation gratuite de tous les tableaux, dessins ou gravures du musée! 2- Les Data des « Smart Cities » croisées avec celles des festivals de rue : en Espagne, à Barcelone, le Festival de la Mercè a été réalisé avec les Data de la ville via Microsoft (Cf mes posts sur cet exemple).Bref, en France, au rythme où nous libérons les données des collections, faudra-t-il 100 ans pour rejoindre nos « concurrents »? Les Data apportent du plaisir de découvrir des collections en ligne, de se les « approprier », d’apprendre (Les MOOC, cours en ligne) et une fabuleuse notoriété au pays et à ses équipements culturels. A minima, on peut imaginer, concrètement, que si les data de toutes les collections/monuments/festivals/industries culturelles étaient en ligne, en France, les offices de tourisme et autres institutions de promotion en feraient bon usage et que leurs outils seraient grandement valorisés par de tels contenus.
6- En France, la « création de ce public en ligne » est négligé, même s’il concerne plusieurs milliards de personnes pour notre « Destination France ». On peut pourtant comprendre qu’il y a, pour les visiteurs, trois groupes distincts : ceux qui sont là, ceux qui pourraient l’être et ceux qui…ne viendront sans doute jamais mais peuvent profiter de l’offre culturelle. 90% des études, des moyens et personnels des filières culturelles se concentrent, en France, sur le seul premier groupe , « celui qui vient ». Et cela depuis… 1964 (Etude Bourdieu/Passeron). Le deuxième groupe est négligé et le troisième groupe ignoré, malgré de très bonnes étdes sur les « publics potentiels » dès 1995 en France (Et merci Johannes Schaub! :-). Pour le numérique, les « applications » durant le séjour passionnent donc les acteurs qui, par ignorance ou crainte, ne se mettent pas à l’étude des data comme cela se fait ailleurs en Europe et bien sûr dans les autres continents et leurs pays.
7- La co-création des contenus
L’avenir? Si les directions, les organigrammes des sites et événements culturels, mais aussi des institutions touristiques sont moins verticales, à l’avenir; si les équipes peuvent participer à la prise de décision, l’intérêt majeur est de lancer la discussion « entre visiteurs », qui peuvent proposer de nouvelles pistes (recherche, expos, médiation…). Profiter du savoir et des compétences des visiteurs-acteurs serait un grand pas!
III- DES STRATÉGIES CONJOINTES?
8. L’exemple du Voyage à Nantes qui, en 2011, a fusionné ses Services Tourisme et Culture et proposé toutes les offres contemporaines de sa ville et du parcours Nantes-Saint-Nazaire (Biennale Estuaire).
9- Pratiques collaboratives, économie du partage : il me semble que, en France, on amuse la galerie, si j’ose dire, avec des sujets secondaires mais très plaisants : le Crowdfunding passionne les foules et les professionnels de la culture , et il est que vrai que c’est important; mais moins important que la bataille mondiale des Data. Il n’y a qu’à voir les statistiques et le « rapport du Mécénat et du Crowdfunding » pour se rendre compte que l’apport de financement est presque insignifiant par rapport aux financements publics: 418 000 euros récoltés par voie de crowdfunding contre 14 milliards d’euros attribués à la Culture par l’Etat et les collectivités territoriales.
10- LA GOUVERNANCE PAR LA CONFIANCE?
Voilà LA solution! Faire confiance, laisser imaginer, prendre des risques, ouvrir la gouvernance aux plus jeunes d’Une équipe, demander des avis et des idées aux visiteurs, rendre possible, aujourd’hui, le dialogue entre eux, et bien entendu entre eux et vous! C’est le vrai refrain de ce blog, et je ne me lasserai jamais de le répéter!
POUR EN SAVOIR PLUS, voici mes quatre compères- intervenants du Grand Heula, la « crème de la crème » ! Paul Arseneault, Professeur en gestion des entreprises et des organisations touristiques ESG UQAM (Canada) ; Claude Bannwarth , Cofondateur de la nouvelle Tourism Academy, avec Marie Bergereau et Thierry Baudier et aussi Editeur de MOOCs ; Jean-Luc Boulin, Directeur de la Mission OTSI et Pays Touristiques d’Aquitaine (MOPA), structure, unique en France, qui regroupe les Pays Touristiques et les Offices de Tourisme de Syndicats d’Initiative d’Aquitaine ; Pierre Croizet, expert en E-Tourisme et en développement touristique local et Co-fondateur de GMT Editions avec Benjamin Bastien. Nos photos : Jean-Luc Boulin, Claude Bannwarth, alias Bob Marley « No Woman no Cry »… Et Joël Gayet qui introduisait le Grand Heula!
KEN LE TOURISTE PARFAIT était révolté, triste, et, c’est tout dire : déçu par les humains. Bien sûr il n’était que « Touriste Parfait », celui qui, voyageant sans cesse, volant de palaces en hôtels en jet privé ou vols ordinaires, fait des affaires et produit des retombées économiques. Mais là, en Tunisie, après une effroyable tuerie dans un musée, la réaction de la presse était tout simplement bête et le révoltait. Pas de générosité, pas de compassion, d’analyses, pas de révolte tout simplement humaine contre cet acte odieux. Un simple constat de la presse avec ses gros titres réducteurs « Le tourisme va baisser en Tunisie ». Ah bon? Et c’est tout, Messieurs les journalistes? Ken convoqua une conférence d’anti-presse et tous ses amis tunisiens. On allait voir ce que l’on allait voir….
Notre photo : Ken, toujours à l’affût de beautés depuis sa séparation avec son ex, Barbie Chérie, en pleine romance avec cette très jolie femme de Hans Memling. (Portrait de femme (fragment). Vers 1480-1485. Huile sur bois (chêne), 23,2 x 18,4 cm. États-Unis, collection de l’ambassadeur J. William Middendorf II) – Exposition à Rome : « Hans Memling. Rinascimento Fiammingo », Scuderie del Quirinale, Rome, hélas terminée (11 octobre 2014/ 18 janvier 2015) !
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NOTRE CADEAU! LE BILAN DES TROISIÈMES RENCONTRES DU TOURISME NUMÉRIQUE! (7 avril 2015)
Nous aimons bien vous tenir au courant du « devenir » de ce que nous vous proposons parfois « à chaud » , pour que vous profitiez pleinement de notre veille active. Quelques semaines après notre intervention, nous avons reçu, du Service de Communication, le bilan de ces deux journées. Le voici!
1- La 3ème édition du Forum du Tourisme Numérique de Deauville couronnée de succès
#TN3, le Forum du Tourisme Numérique de Deauville a fait vibrer le Centre International de Deauville pendant deux jours intenses d’échanges et de partage. Plus de 600 participants le lundi, 800 le mardi, 89 intervenants animant avec professionnalisme et ferveur ateliers et plénières, 70 entreprises innovantes présentes sur la #PlaceDuForum, 32 journalistes couvrant l’événement…un succès à tous les niveaux , qui confirme la position incontournable du Forum dans les rencontres du tourisme ! Une 3ème édition saluée par tous autant pour la qualité de son contenu que pour son organisation. Rendez-vous est pris lundi 21 et mardi 22 mars 2016 pour la 4ème édition.
2- Le Forum en chiffres
– 600 participants le lundi | 800 participants le mardi
– 260 convives au dîner Gala Mont-Saint-Michel
– 89 intervenants
– 70 entreprises innovantes
– 32 journalistes
– 20 ateliers répartis en 4 sessions
– 4 plénières
3- Le Forum, un lieu de partage des connaissances
– 89 intervenants venus de toute la France (et même du Canada !), ont animés lors de ces deux journées, plénières et ateliers, permettant d’apporter des solutions concrètes à tous les participants. Ainsi, ces derniers ont pu se former lors de 20 ateliers répartis en 4 sessions ciblées en demi-journées visant les catégories de participants (Institutions | Hôtels & Gîtes | Sites & Musées | Collectivités). Des sujets variés et précis ont été abordés comme le Storytelling ou l’art de raconter une histoire à des fins de communication, la complémentarité entre le référencement naturel et le référencement payant, la technologie « sans contact » ou encore le Gaming, le jeu social comme outil d’aide à la communication.
– Nouveauté de cette édition, un parcours spécifique pour les Animateurs Numériques du Territoire, composé de 4 ateliers spécifiques, avait été identifié au préalable et a été salué par ce public.
– 4 plénières ont complété ce vaste programme :
– La Plénière Réalité virtuelle/Réalité augmentée a impressionné par les démonstrations de ces technologies
– La Plénière OTA’S : pas de fatalisme ! ouverte par Frédéric Pierret, Ancien Directeur de l’Organisation Mondiale du Tourisme, a pu démontrer à tous qu’il était encore possible de faire face à ses puissants outils
– Le Grand Heula : cinq intervenants, cinq partis-pris a quant à elle amusé et fait réagir le public grâce aux prestations originales et animées de Pierre Croizet, Evelyne Lehalle, Paul Arseneault, Jean-Luc Boulin et Claude Bannwarth
– La Plénière Prospective : la place du tourisme dans la construction du territoire intelligent et de la ville intelligente avec la présence remarquée de Claudy Lebreton et l’animation graphique de Véronique Olivier Martin admirée de tous. Sans oublier LA conférence du Tourisme Numérique proposée par Joël Gayet, Directeur de la Chaire « Attractivité et Nouveau Marketing Territorial » expliquant comme toujours les tendances et les pratiques les plus performantes et innovantes du marketing territorial dans le monde qui tend à revenir à l’humain et au partage.
– L’innovation au cœur du Forum
70 entreprises innovantes étaient réunies sur 42 stands de la #PlaceDuForum, lieu d’échanges et de rencontres. À noter que pour cette 3ème édition 15 start-ups normandes ont proposés conseils et démonstrations de leur savoir-faire.
– Le Forum remercie ses fidèles partenaires
Le Conseil Régional de Basse-Normandie, le Conseil Régional de Haute-Normandie, la Caisse des Dépôts et Consignations, le Comité Régional du Tourisme de Paris-Ile-de-France, le Comité Régional du Tourisme de Normandie, la DIRECCTE de Basse-Normandie, le Conseil Général du Calvados, la Chambre de Commerce et d’Industrie Normandie, les Offices de Tourisme de France, So numerique, Offices de Tourisme de France, Alliancy le mag, Brief, id Efficience Territoriale, l’Echo Touristique, la Gazette Officielle du Tourisme, les Cahiers du Tourisme & Tour Hebdo.
>Suivez toute l’actualité du Forum www.tourisme-numerique.com | @TNDeauville | Tourisme Numérique et retrouvez prochainement sur le site internet l’accès à tous les contenus des ateliers et revivez en vidéo les plénières de #TN3.
→Contact presse : Katia Renault – krenault@congres-deauville.com et Marion Falourd – mfalourd@congres-deauville.com – 02 31 14 14 20
Avec un grand merci à Marion Falourd pour ce petit bilan très revigorant!
6- Pour finir , regardez si cela vous plait, voici la vidéo du BEST OF de cette troisième édition du Tourisme Numérique de Deauville!
YouTube, #TN3 – BEST OF Tourisme Numérique de Deauville
1 Commentaire
2 pings
bonjour
je suis étudiante de francologie et j’ai besoin des articles sur le tourisme créatif, nottament son role économic en France.
je serai très heureux si vous me donniez des conseiles.
dans l’attente de votre réponse
merci beaucoup
sarah
[…] […]
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