Et si je vous proposais la présentation commentée de mon petit Power Point pour le Séminaire de la Mission ECOTER, ce 5 novembre?
TOURISME CULTUREL § NUMÉRIQUE, tel était le très bon titre choisi pour ce séminaire par les très experts professionnels de cette Mission, avec quatre axes : Enjeux économiques, opportunités, gouvernance et pilotes.Voir le programme ICI et en savoir plus sur la Mission ECOTER là! Un très grand merci à Elodie Bouigues,Benoit Artige et Patrick Bellin de la Mission ECOTER et toutes nos félicitations pour leur Colloque sur le Tourisme Culturel!
Pour résumer ma présentation, je voulais surtout insister sur trois points : 1- Ce que nous apprennent les bonnes pratiques ; 2- Ce qui compte, aujourd’hui, dans le monde , car la concurrence est tout de même un puissant moteur pour faire des changements; 3- Les pistes d’avenir à travailler dès aujourd’hui.Trois points incontournables pour que tous les acteurs de ces trois secteurs travaillent ensemble et pas « chacun dans son petit coin » . C’est difficile? Certainement, mais tellement plus enrichissant que de se réchauffer « entre soi »!
I- CE QUE NOUS APPRENNENT LES BONNES PRATIQUES! Tout d’abord, que le tourisme culturel ne commence pas à l’arrivée du touriste au seuil de votre porte (d’église, de musée, de monument).Au contraire! On constate chaque jour, grâce aux études, que les pros d’ expériences réussies passent les trois quart de leur temps sur la période d’avant la visite, celle où se prend la décision. Au fond, ce moment où le visiteur va décider d' »y aller ou pas » est le moment à « travailler » particulièrement.Voilà pourquoi il faut bien prendre en compte les trois changements récents : changement des attentes et des comportements des touristes et apparition depuis 10 ans plusieurs milliards de touristes (nouvelles clientèles , dont celles des pays émergents); nouveaux usages numériques (révolution du web); nouveaux modèles économiques ( du crowfunding au web collaboratif et au partage « en général » en passant par l’externalisation de nombreuses fonctions qui, il y a encore dix ans, étaient réalisées au sein d’une institution (gardiennage; médiation culturelle; conférenciers, etc…).
Comportements : la Fin du Tourisme de masse? Pas si sûr, il n’y a que les pays riches qui pensent cela. Tous les autres touristes potentiels, comme ceux des pays émergents, rêvent de voir, même en vitesse : le Parthénon/Le Colisée/La Tour Eiffel et l’Alhambra de Grenade et la Tour Eiffel en une semaine et « même » en groupes.Par contre peu est fait, pour l’offre culturelle française, pour adapter leur offre aux visiteurs chinois, par exemple (Comment voient-ils nos monuments et musées?). Très peu de sites Internet de la culture sont en anglais, encore moins dans 4 ou 5 autres langues. Les visiteurs attendent une offre de plus en plus « personnalisée », à commencer par des textes compréhensibles dans leur langue. Les nouveaux modèles économiques évoluent au gré de la révolution numérique, très vite adoptée par le Tourisme (e-promotion, e-commerce, e-organisation; ou start up. applications; géolocalisation; ou encore refonte des offices de tourisme, formation de agents, révolution de l’accueil, etc…).Et pourtant, ne plus réserver l’offre culturelle aux seuls habitants de la proximité et « adopter » les visiteurs étrangers aurait de gros avantages:
Prenons cet exemple, anglais (Victoria and Albert Museum) : qu’y voit-on? Qu’un petit apéro a eu lieu, comme chaque semaine dans ce musée, sur le thème de la Culture coréenne. Une façon sympathique de parler d’une autre culture, d’échanger sur le design et l’art contemporain » entre Est et Ouest…Et de « cibler » une clientèle plus jeune, plus agile que les invités traditionnels des musées, plutôt âgés.Beaucoup est fait pour ces visiteurs tradionnels, pourquoi ne pas changer le musée et ses pratiques grâce à de nouveaux visiteurs?
Voici les trois temps du voyage, « Avant, pendant et après la visite culturelle ». Et les principaux comportements des touristes, avec leurs objectifs. On voit que c’est bien la période du choix de la destination (rouge) qui est la plus prometteuse pour les activités du tourisme culturel. Repérer et capter l’attention des touristes devient décisif pour les pays « matures », comme le nôtre;notre offre s’est banalisée ( J’appelle cela l’effet « Mon église romane est plus belle que la vôtre« . Il faut donc intervenir pour : faire connaître son offre culturelle, en discuter avec les visiteurs potentiels, leur prouver que c’est là et nulle part ailleurs qu’ils trouveront le rêve de leur vie. On notera aussi que le temps de la visite est celui qui, en principe, aurait résolu les problèmes (Se repérer, comprendre; partager). par contre peu est fait, encore, pour « fidéliser » les visiteurs, alors qu’il existe de très nombreux exemples passionnants. J’ai fait une liste des tâches à accomplir pendant ces trois temps de la visite, par chaque groupe « Tourisme », Culture » et Numérique » et leurs planning, mais on en parlera une autre fois!
Un petit coup de scepticisme? La Com’ autour du Crowdunding est exagérée, à mon avis. Les chiffres sont là pour dire que, loin de compenser les apports de financements publics, le crowdfunding, un vrai travail à temps plein a minima pendant plusieurs mois (expertise web, réseaux sociaux et communication multimedia, et crossmedia), profite d’abord aux « riches et connus » (Centre des Monuments nationaux; Louvre; communes ou régions qui veulent restaurer un tableau, etc..)plutôt qu’à ceux qui en auraient vraiment besoin, de tout petits projets qui ont besoin d’un amorçage et d’un suivi.Ce qui est différent pour la musique ou le spectacle vivant, ou quelques très petites productions ont rencontré leurs publics et connu la notoriété grâce au crowfunding.
Les Big Data, comme nous l’avons vu il y a quelques jours à Arles à l’invitation de Yannick Vernet, sont l’un des sujets les plus « vertigineux » mais aussi les plus porteurs pour la Culture et le Tourisme. Car leurs données sont très différentes (Collections numérisées, livres, documents, photos… des milliards de données qui représentent un nouveau gisement à exploiter, pour les visiteurs et pour les visiteurs en ligne. La visite en ligne apporte des millions de « lecteurs » bien réels, les internautes, qui font parler de votre site ou de l’événement culturel. Le Tourisme apporte d’autres types de données:flux de visiteurs, circulations, profils, comportements, prédictions, etc…Croiser ces deux énormes bases donne le meilleur (Microsoft et la ville de Barcelone pour le Festival de la Mercè et ses 200 compagnies et 600 performance pendant quelques jours, ou encore pour le patrimoine de la ville (70 000 parcelles et 3000 monuments sur une carte interactive) .
Les financements, pour le Tourisme comme pour la Culture, sont alors pris en charge par les stratégies urbaines « Big Data » ( Smart Cities) et non par chaque établissement.
Les MOOCS, cours en ligne avec ou sans certification se multiplient dans les musées américains. Ici au MOMA, Musée d’art moderne de New York, avec des dizaines de cours d’histoire de l’art, des techniques artistiques, adaptées à un pannel de publics très différents ( des novices aux déjà experts). Des centaines de milliers d’oeuvres sont en ligne en Open Data dans les musées américains, dont le nombre croissant est presque impossible à cerner! La question du jour, en ce cas, est bien:
Hommages aux pionniers du « participatif »! Les américains, les canadiens et les anglais sont les pays qui produisent le plus d’études sur le rôle du numérique dans la culture, le partage, la démocratie (redonner la parole aux visiteurs) et le tourisme (habitants et touristes; site comparatifs ; Google Art ou réseaux sociaux « participatifs de Facebook) . Les règles du Soft Power sont suivies à la lettre! Maxwell Anderson, à gauche, qui décida de tout bouleverser en 2005 dans son musée (Indianapolis); le Musée des Droits de l’homme de Winnipeg, au centre, qui déclara en 2005 « On sait faire un musée, mais on ne le fera pas sans vous! », puis modéra les milliers de vidéos reçues du monde entier pour construire une réflexion sur les droits de l’homme. Ou le Victoria and Albert Museum qui, n’ayant pas de robes de mariées pour la période 1960-80 demanda des photos aux internautes anglais, traita ces objets à part entière (inscription à l’Inventaire, exposition, rencontre des « mariées »… Et tout cela en 2000, il y a presque 15 ans.
S’il y a un « modèle européens de l' »offre culturelle », on voit qu’il passe par des « industries créatives », et surtout par un décloisonnement des domaines culturels et du Passé/Présent. Les « itinéraires » apparaissent aussi comme des incontournables, même si très peu sont réellement touristiques. Il y a un vrai problème : ces itinéraires sont « vendus », si j’ose dire, aux communes ou aux régions, par exemple, comme devant « irriguer leurs territoire ». Mais qui va passer deux jours entier à voir de l’art contemporain dans des chapelles bretonnes, à part les fans de patrimoine et/ou d’art contemporain? Et où loge-t-on? Où boire un petit café? Que faire en plus de la Culture? Où se garer? Où est l’arrêt de bus? ? Neuf fois sur dix, les amateurs de culture tracent un chemin savant, de points en points, qui font, sur le papier, un bel itinéraire. Mais oublient la logistique!
KEN LE TOURISTE PARFAIT avait bien compris la leçon : « Etre riche à milliards ne sert à rien, Ken si vous n’êtes pas un homme cultivé »! Oulàlà, se dit-il dans un premier temps, c’est quoi encore cette nouvelle lubie? Il en parla à son ex, Barbie Chérie, qui lui proposa un super plan absolument génial: aller acheter des tableaux aux enchères, à New-York, cette semaine*. Cela convenait à Ken, qui en profita en bon Touriste Parfait pour habiter des palaces et rôder son dernier jet privé. Mais dans la salle archi bondée, les millions s’empilaient à chaque tableau. Que choisir? Comment choisir?Ken et Barbie optèrent pour une solution simple : enchérir juste avant le dernier coup du marteau!Ils accumulèrent une jolie collection et se ruèrent sur leur iMac pour en connaître mieux les auteurs. Et où on va-t-on mettre tout ça?demanda Barbie. « Ben, on fera un musée, d’ac? »
*La maison de ventes aux enchères Sothebys’ a réalisé à New York , ce 5 novembre, la meilleure vente de son histoire en art impressionniste et moderne (427M$) : Giacometti (100 M$); Modigliani (70,7M$); Van Gogh ( 61,77 M$), trois Claude Monet pour 61,9 M$.. . En savoir plus sur Les Echos.
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