Assises du Tourisme et Culture à l’étranger!

Ken à l'Institut français de Tokyo!

Ken à l’Institut français de Tokyo!

Deux événements à signaler pour l’actualité du tourisme culturel : un rapport sur l’état du Réseau culturel de la France à l’étranger détaillait, en octobre dernier, l’ensemble des défaillances du secteur, pardon, les « marges d’amélioration » comme on dit poliment. Et mardi 5 novembre à 11 heures, le Premier Ministre lançait des Assises du Tourisme pour mobiliser l’ensemble des acteurs du tourisme. Il est vrai que François Hollande, le 27 août dernier, déclarait déjà devant tous « ses » ambassadeurs que le Tourisme devait devenir une grande cause nationale et rattraper un retard certain.
Rapprocher ces deux informations, voilà qui nous a intéressée, d’autant que la Cour des comptes, dans ses pistes pour sortir l’action culturelle extérieure de sa torpeur, suggère aux pros de ce Réseau culturel de l’étranger de s’intéresser au Tourisme. Voyons cela de plus près…
NB : notre billet est volontairement copieux,  à déguster sur deux semaines car je fais un petit saut professionnel à Grenoble la semaine prochaine!

I- LE RÉSEAU CULTUREL DE LA FRANCE A L’ÉTRANGER (Instituts du Ministère des Affaires étrangères et Alliances françaises ).
La promotion du modèle culturel français est considérée, dans l’introduction du Rapport, comme l’atout maître de la diplomatie d’influence que nous devons savoir exercer.
1) LE PLUS GRAND RÉSEAU DU MONDE !
Dans son acception la plus large le réseau culturel totalise près de 1 500 implantations permanentes, ce qui en fait le premier au monde par la taille alors même que le réseau diplomatique français n’occupe que le troisième rang mondial . L’action culturelle de la France à l’étranger est portée principalement par le ministère des affaires étrangères (MAE), en relation avec le ministère de la culture et de la communication (MCC), le ministère de l’éducation nationale (MEN) et le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche (MESR).
Le réseau s’organise autour des deux principaux acteurs de terrain : les 145 Instituts du Ministère des Affaires étrangères et 812 Alliances françaises, dont 486 bénéficient d’un soutien direct du MAE.Ces Alliances concourent à la mission d’influence de la France à l’étranger sous l’égide de la Fondation Alliance française. Enfin il faut ajouter 198 espaces de Campus France – intégrés dans les Instituts français ou les Alliances – et 10 services scientifiques et technologiques (SST).
Les missions du réseau sont la coopération et la diffusion culturelles, avec la promotion de la langue française, le développement de partenariats et d’échanges scientifiques, la mobilité étudiante vers la France et la coopération éducative. Le « nombre réel des agents du réseau est difficile à estimer », d’après le ministère, qui l’évalue à 6 210 personnes en 2012.
Le budget : 1, 3 milliard d’euros en 2013, dont 60% viennent du ministère des affaires étrangères. Cette somme est à comparer avec la totalité du budget d’action extérieure de l’Etat, dont elle ne représente qu’un peu moins du cinquième ; ou encore avec le budget du ministère de la culture, soit 3,5Md hors audiovisuel.
2) UN RAPPORT TRÈS SÉVÈRE : La Cour des comptes décrit en fait un système tellement délabré que l’on en vient à penser que c’est un pur miracle que ce réseau existe encore. Pire, le Rapport
vous conduit doucement, au fil des pages, vers des mesures qui semblent impossibles à mettre en œuvre pour remédier à de graves  difficultés, pour la simple raison que le Réseau n’a pas, dans la majorité des cas, les compétences nécessaires en interne pour rétablir la situation. Même la formation des agents ne peut remédier à ses problèmes de compétences introuvables : « La « professionnalisation » du réseau, recherchée depuis plusieurs années, demeure un objectif imprécis » .« Les formateurs sont plus souvent des animateurs de groupes que de véritables experts du domaine »et « L’Institut Français, qui devrait être un véritable pool d’expertise au service du réseau, a recruté des agents issus du réseau culturel, dans les mêmes conditions que le MAE recrute ses contractuels expatriés, c’est-à-dire des agents qui ne sont pas des professionnels du marketing, du lobbying, et des insuffisances subsistent dans certains domaines (gestion d’équipes, marketing culturel, gestion des publics et des bénéficiaires).
– « La culture française rayonne encore, mais pour combien de temps ? » titrait de l’article du Monde faisant état du Rapport.
– Bien sur que la « culture française à l’étranger » ne repose pas que sur ce seul Réseau institutionnel, pourrait-on répondre au Journal Le Monde, et on peut donc croire et espérer que tout va bien mieux, en particulier pour l’action extérieure des grands établissements culturels qui développent de nombreuses actions à l’étranger mais en coopèrant directement avec leurs
partenaires étrangers, sans passer par le Réseau.(Musée du Louvre et du quai Branly, Centre Georges-Pompidou, Bibliothèque nationale de France, Réunion des musées nationaux, etc.). Ajoutons aussi l’ensemble des institutions qui irriguent les régions, soit 3000 musées et plus de 20 000 monuments publics et privés à visiter, des milliers d’évènements, de festivals et de concerts ; les industries culturelles ; la création numérique et le patrimoine immatériel, qui ne connaissent pas non plus les frontières et sont en ordre de marche.
Cour des Comptes3) Le Réseau du ministère des affaires étrangères est-il dans un état grave ? Le rapport relève de quoi s’inquiéter, comme :
a. Un pilotage insuffisant et une absence de stratégie et d’évaluation « Le pilotage du réseau et des opérateurs n’est en outre pas exempt d’insuffisances. Le ministère des affaires étrangères n’associe pas suffisamment les ministères concernés. Il ne fonde pas son action sur une démarche stratégique ou d’évaluation »
b. Des priorités géographiques insuffisantes : le Président de la République avait demandé au ministre des affaires étrangères, en 2007,d’« être plus efficace et plus présent dans les nouveaux centres de foisonnement culturel, en particulier en Asie et en Amérique … Malgré ces directives, les autorités actuelles éprouvent des difficultés persistantes à définir des priorités géographiques générales pour le réseau culturel, conséquence d’une approche dont le caractère universaliste et centralisateur est relevé par tous. »(p.122).
« Bien que le ministère des affaires étrangères ait fait preuve d’un souci constant d’adaptation, le réseau ne dispose pas encore, à l’été 2013, d’une stratégie suffisamment claire, tant sectorielle que géographique, qui soit étayée sur des analyses pertinentes des situations régionales et locales ou qui ait défini les objectifs et les impacts recherchés ».
c. Une gouvernance et une gestion qui ne permettent pas d’évaluation sérieuse : « Les indicateurs prévus par le contrat d’objectifs et de moyens (COM) de l’Institut Français manquent de solidité et parfois d’intérêt» .(p.123)
– « Malgré leur nombre, les priorités de l’action culturelle sont souvent secondes dans les plans d’action des ambassades. Les outils de suivi et d’analyse n’existent pas, ou sont développés de façon trop artisanale dans les postes, lesquels, pour la plupart, ne sont pas encore suffisamment intéressés par la mesure de l’impact de leurs actions. »,
– « Pour significatifs qu’ils soient, les progrès du réseau ne peuvent toutefois masquer la persistance d’un ensemble de problèmes cruciaux qui affecte la performance du réseau, voire sa viabilité, et qui demeurent aujourd’hui sans réponse satisfaisante. »
d. Un faible rayonnement scientifique « Malgré la récente tentative de conceptualisation de la diplomatie scientifique, la dispersion des moyens et le foisonnement des acteurs ne permettent pas au réseau d’apporter une contribution significative au rayonnement scientifique de la France. »
e. Une méconnaissance de ses publics: « Le recensement des participants aux manifestations culturelles (visiteurs d’exposition, spectateurs, auditeurs d’événements musicaux, participants à des forums et colloques) n’est pas analysé, ni même seulement centralisé par la direction générale de la modernisation (DGM). La fiabilité des recensements des publics effectués chaque année par les postes dans les fiches budget-pays et par les Alliances est d’autant plus incertaine que les manifestations auxquelles ces publics assistent sont gratuites ou que les billetteries sont contrôlées par des partenaires.(p. 119)
– « à l’Institut français, les responsables d’IFCinéma ne connaissent pas le nombre des spectateurs qui visionnent les films de sa plateforme. Il est dès lors impossible d’évaluer le retour qualitatif de cet investissement. Les participants aux 80 débats d’idées qui ont été soutenus par l’Institut
français en 2012 ne sont pas non plus connus. »- En conclusion, ces modes de fonctionnement du réseau « restent encore éloignées de la mesure de l’indice de satisfaction que le British Council utilise comme indicateur de performance », écrit la Cour dans son Rapport, en indiquant les bons modèles dont devrait s’inspirer la France en : Allemagne et en Angleterre : le British Council et Goethe Institut :

th (1)f- Le British Council « choisit » ses publics : faisant de la notion de public (« people we will be working with ») un axe majeur de sa stratégie mondiale, l’organisme britannique définit quatre catégories : 1- le public en situation de contact direct (face to face), c’est-à-dire les étudiants, les enseignants, les visiteurs; 2- le public des manifestations culturelles ; 3- le public du réseau Internet et des réseaux sociaux et 4- le public indirect, qui entend parler du British Council par les médias ou les publications (notamment à travers les programmes du BBC World Service). Ces quatre types de publics sont suivis par des sondages, des études spécialisées ou des logiciels spécifiques.
-Le British Council et du Goethe institut ciblent aussi des groupes prioritaires :
Le British Council, distingue trois groupes prioritaires vers lesquels il développe des actions spécifiques dans le but de modifier leur perception ou leur comportement :
– les leaders (décideurs sur le plan national ou régional) ;
– les influencers (futurs décideurs et relais d’opinion) ;
– les aspirants (jeunes cherchant de l’information et des opportunités).
Le Goethe Institut de son côté cible ses bourses linguistiques aux « vecteurs d’influence » (Multiplikatoren) issus de tous les milieux socioculturels.

th (2)3) L’INFLUENCE , LE SOFT POWER, LE SOUTIEN DES INTÉRÊTS ECONOMIQUES NATIONAUX
Interrogés par la Cour, les membres du réseau culturel confirment quasi-unanimement le levier potentiel de l’action culturelle, mais plus d’un tiers d’entre eux estiment que les échanges économiques sont leur objectif le moins prioritaire. De fait, les retombées économiques de l’action culturelle sont rarement appréhendées, un cloisonnement important persistant entre le monde de la culture et celui de l’économie. 81 % des postes interrogés par la Cour déclarent ne pas être informés des échanges bilatéraux de biens et services dans leur domaine
4) DE NOUVEAUX CHAMPS A DÉFRICHER ? (p.138) La Cour des comptes a toutes les audaces et ajoute, après ses recommandations, une nouvelle mission au Réseau, en toute dernière page de son rapport, en prenant appui sur la fréquentation du Louvre par les visiteurs étrangers : se rapprocher du Tourisme :
« L’action économique ne se résume pas au soutien des industries culturelles. L’impact de son action sur la consommation des biens et services à fort contenu culturel* et sur le tourisme vers la France est tout aussi important bien qu’encore plus mal mesuré. Il ne fait pas l’objet d’une approche commune au sein des acteurs français locaux.
Le tourisme étranger en France représentait en effet 81,4 millions de nuitées en 2011, dont plus des deux tiers effectuées par des Européens. Les pays émergents représentent une part très faible de ce total : 1,1 % pour la Chine, 1,0 % pour le Brésil et 0,3 % pour l’Inde » .Toutefois, souligne le Rapport « Les visiteurs étrangers du Musée du Louvre ont été plus de 7,1 millions en 2012, soit 89 % du total des visiteurs. Parmi eux, certains contingents paraissent avoir été sensibilisés par l’image culturelle générale de la France : 909 000 Américains, 442 000 Chinois, 370 000 Brésiliens, 290 000 Russes.
Le réseau culturel ne peut donc se désintéresser de cette activité.’

*Le Comité Colbert, qui rassemble 75 entreprises françaises spécialisées dans le luxe, avance en 2012 un chiffre d’affaires de 31 Md€ dont 64 % est exporté.

II- LE TOURISME : MOBILISATION GÉNÉRALE !
200902131498Le gouvernement a décrété mardi 5 novembre une mobilisation générale pour améliorer le tourisme en France et annoncé des Assises du tourisme dont l’objectif est donc de retrouver la compétitivité perdue du tourisme français, passé du 3éme rang en 2011 au 7éme rang en 2013 selon le Rapport de mars dernier du le Forum économique mondial (WEF) à Genève). Pas très fair play pour nos chers voisins, le Premier Ministre a aussi renouvelé le souhait de François Hollande  lors de la XXIéme Conférence des ambassadeurs le 27 août dernier : que notre pays dégage le premier solde touristique de tous les pays européens et repasse devant l’Espagne en termes de recettes touristiques.
Jean-Marc Ayrault, le Premier ministre, a donc mobilisé une quinzaine de ministres directement concernés * pour qu’ils s’associent à l’évènement et a désigné Sylvia Pinel, ministre du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme pour organiser les Assises, vaste chantier de tous les acteurs publics et privés sur notre territoire dans ce cadre interministériel.
– Dates des Assises : « les Assises seront lancées courant novembre et s’achèveront au printemps 2014 ».
– Objectif : « ‘Arrêter un programme d’actions précis et ambitieux pour dynamiser le tourisme et renforcer l’attractivité de la France ».
*Manuel Valls (Intérieur); Laurent Fabius (Affaires Etrangères); Sylvia Pinel (Commerce, Artisanat, Tourisme); Frédéric Cuvillier (Transports); Fleur Pellerin (PME et Numérique); Aurélie Filipetti (Culture); Michel Sapin (Travail, Emploi); Nicole Bricq (Commerce Extérieur); Michèle Delaunay (Personnes agées, Autonomie); Valérie Fourneyron (Sport, Jeunesse); Marylise Lebranchu (Réforme de l’Etat, Décentralisation); Marisol Touraine (Affaires Sociales); Stéphane Le Foll (Agriculture); Victorin Lurel (Outre-Mer).
9782207260449III-CONCLUSION « Que reste-t-il de la culture française ? », titrait en 2007 l’hebdomadaire américain Time Magazine sur sa couverture de décembre, au grand effroi de nos « Téléramas » qui s’insurgèrent, offusqués. L’auteur décrivait la France comme « une puissance vacillante sur le marché mondial de la culture ». Puis vint mon livre de chevet, le passionnant ouvrage de Frédéric Martel, , Mainstream, Enquête sur la guerre globale de la culture et des médias (éditions Flammarion, mars 2010 ; rééd. Champs/Flammarion, 2012). ‎Frédéric Martel  compare dans ce livre  les méthodes américaines du « soft power » et celles de l’Europe, après une longue et passionnante enquête sur le terrain. Le Rapport de la Cour des Comptes décrit donc une situation relativement connue, celle de notre perte d’influence mais chut, il ne faut jamais en parler si l’on veut éviter le pilori. l’intérêt du rapport, pourtant, est la grande précision  de ses informations. Si on décline, ce n’est pas faute d’offre, et même d’ offres excellentes, c’est plutôt  parce que cette offre est portée, promue, expliquée avec tant d’insuffisance, de légèreté, d’arrogance, en quelque sorte (Pourquoi se donner le mal de bien gérer, de connaître ses publics, d’élaborer des stratégies, de mesurer ses actions, d’établir des partenariats importants pour diminuer les coûts publics, etc… ? ), que ce portage échoue, faute de qualité et d’amélioration des process.
Pour le Tourisme, l’état des lieux et les solutions à apporter à la forte chute de sa compétitivité font aussi régulièrement l’objet de nombreux Colloques, Journées et Rencontres ; ces débats s’appuient sur de très bons rapports (voir notre Pour en savoir+), sur des études expertes . Et, il faut le constater, ces Rapports proposent toujours les mêmes analyses d’un « état des lieux », listent les mêmes freins à l’amélioration de l’industrie touristique, et proposent des solutions similaires , lesquelles ne sont par la suite jamais   mises en œuvre (Ah! Les taxis parisiens!). D’où l’arrivée permanente d’autres rapports, chaque année ou presque, dès que notre classement international rebat de l’aile.
Un exemple : l’un des principaux freins relevé dans la plupart des expertises et Rapports, reste l’éparpillement et l’enchevêtrement des décisions, dû  à notre coûteux  mille-feuille territorial avec ses   de compétences doublonnées (Offices de tourisme, comités départementaux, comités régionaux, Etat, Agences diverses et variées, etc…). Les nouvelles Assises devronnt d’ailleurs  ajouter à ce mille-feuille l’échelon des intercommunalités, qui ont aujourd’hui le vent en poupe, et celui des nouvelles métropoles ou du grand Paris

–  On peut douter pourtant que, en pleine période pré-élections municipales, le Gouvernement se décidera à clarifier les compétences réellement et rapidement, alors qu’il a rétabli la clause générale des compétences dès son arrivée. Nous aurons donc, comme d’habitude, un nouveau « souhait d’échelon le plus apte à….», avec mini-guerre entre régionalistes et départementalistes, en lieu et place d’une réelle clarification et répartition des compétences, en lieu  et place de nouvelles dévolution de compétences de l’Etat vers les collectivités territoriales.

3) Y aura-t- il des moyens nouveaux? On peut en douter aussi, en période disette pour l’Etat et du refus des citoyens de payer des taxes et impôts supplémentaires ( cf. l’épisode breton de cette semaine). Pourtant l’investissement massif resterait la seule façon de rénover nos hôtels dont le parc a vieilli, par exemple, de même que tous les autres équipements et infrastructures souvent « dépassés », comme dit Jean-marc Ayrault, alors qu’ils sont flambant neufs dans les pays émergents. La fin de la couverture du territoire par les réseaux numériques semble aussi à une éternelle. Arlésienne. Nos concurrents grignotent donc chaque jour nos avantages, avec férocité !
4) Du côté des offres de l’activité touristique, autre exemple, elles souvent tellement foisonnantes qu’elle se font concurrence dans chaque région : y-aura-t-il enfin de bonnes décisions prises pour éviter la cacophonie des initiatives locales, où « chacun joue sa propre partition », comme l’expliquait le 23 octobre dernier Christian Orofino dans Tourmag ? Pas vraiment, si l’on en croit les conclusions du Rapport du Vice Président du groupe socialiste du Sénat, rapport qui a déclenché ces Assises et dont les propositions serviront vraisemblablement de trame aux centaines de réunions prévues.(Cf. Ci-dessous).
Mais, au fond, est-ce si contrariant, ces Assises et cette mobilisation, qui vont re-conclure, grosso-modo,  aux mêmes causes, qui existent encore et ont donc les mêmes effets et  qui vont donc proposer  les mêmes solutions ? Pas forcément, à notre avis, pour deux raisons :
a) Après tout, nous avons encore la meilleure fréquentation touristique du monde, l’une des offres majeure en matière culturelle. Nous avons des Greeters très malins ; nous avons d’excellentes équipes et compétences dans certaines villes pour orienter et associer les jeunes élus et professionnels en mettant tout cela en numérique ; nous avons aussi des observatoires régionaux impeccables et des projets innovants à foison! En plus, pour le tourisme culturel, plus de cent bonnes pratiques sont à votre disposition, grâce à tous les amis de ce petit blog!Voir les cent bonnes pratiques en cliquant  ici!

grandSalon1b) Ensuite, les grand messes institutionnelles sont aussi un beau et, cette fois-ci, un long spectacle, dont nous avons le secret (Haut Conseil ; Comité de pilotage, Commissions, Groupes de travail, avec conférences, restitutions et séances de synthèse, projets de Formation…Les lieux de travail et de réunions sont en général très jolis (Palais de la République ; préfectures nickel..) avec un accueil sympa (Badge-souvenir ; boissons ; café-croissants au petit déjeuner, etc…).
– La Culture, qui est très « consensuelle », y est toujours extrêmement bien représentée, avec de très nombreux exemples et de bien beaux PPT, Keynotes et discours en vrai français classique. Avec la collaboration du Tourisme Durable, qui plait tant lui aussi, ces deux secteurs étant bien « pratiques » pour mettre tout le monde d’accord et calmer les assemblées par le consensus. Même les hôteliers écoutent, malgré leur paralysie » anti-OTA », c’est peu dire !
Au rayon des nouveautés, car il y en aura certainement, on parierait aussi volontiers sur les nouvelles tendances, au moins langagières : la co-construction de…, le « partage », l’intelligence collaborative, la personnalisation de l’offre, la Qualité-sinon-rien, le visiteur interconnecté en permanence, le « e-commerce c’est l’avenir », l’incontournable montée en gamme, etc… Tous ces mot-valise seront, l’espace d’un instant, revigorants!
– Dégustons enfin, dès aujourd’hui, le suspens habituel : quelqu’un va-t-il dire la vérité? Mark Watkins sera-t-il invité aux plénières sur la modernisation de l’Hôtellerie?Est-ce qu’Hennequin participera ? De combien sera augmenté le budget d’ATOUT France**? Quel traiteur fera le buffet final? Est-ce que les 45 filières auront trouvé leur place sans se chamailler ? Le Directeur So Chic était–il habillé en Dior ou en Armani?(Ah booon, Hermès ? J’en étais sure qu’il allait prendre du Hermès un jour!). Bref, les mille questions coquines et les mille pias-pias habituels, puisque les résultats sont déjà écrits et qu’il n’y aura donc pas trop d’autres enjeux d’Intérêt Général pour rabattre les caquets.
Alors, ne boudons pas notre plaisir et délectons-nous à l’avance!

POUR EN SAVOIR PLUS! : pour connaître les questions qui seront débattues pendant plusieurs mois, lisez déjà les principales observations et préconisations des rapporteurs du Rapport de Luc Carvounas! – RAPPORT D’INFORMATION de MM. Luc CARVOUNAS, Louis NÈGRE et Jean-Jacques LASSERRE, fait au nom de la commission des affaires économiques et de la commission pour le contrôle de l’application des lois n° 45 (2013-2014) – 8 octobre 2013, à lire ICI.. **On peut lire page 107 du Rapport, le dernier souhait de M. Luc Carvounas, juste avant l’autorisation de publication du texte à l’unanimité : « Je tenais pour conclure à remercier à nouveau les présidents Assouline et Raoul, et à rappeler que l’actuel gouvernement est le premier à disposer d’une ministre de plein exercice en charge du tourisme, en la personne de Mme Sylvia Pinel, même s’il est vrai qu’elle a d’autres secteurs dans son portefeuille. Il nous faut en effet une meilleure gouvernance, structurée autour d’Atout France pour ce qui est de sa dimension nationale, ainsi qu’une consolidation du budget consacré au tourisme, dont il n’est pas acceptable qu’il soit orienté à la baisse. »
RAPPORT D’INFORMATION au Sénat 2011-N° 684, par André FERRAND et Michel BÉCOT Sénateurs, à lire ICI..  « Le tourisme, un atout formidable pour la France » Enregistré à la Présidence du Sénat le 29 juin 2011. Fait au nom de la commission des finances (1) et de la commission de l’économie, du développement durable et de l’aménagement du territoire (2), sur l’action de l’agence de développement touristique Atout France et la promotion de la « destination France » à l’étranger.
RAPPORT AU PREMIER MINISTRE de J.M Couve, Juillet 2008, à lire ICI . »Rapport sur l’organisation territoriale, l’observation statistique et les accords bilatéraux de la France dans le domaine du tourisme « .
-Pour le  Le réseau culturel de la France à l’étranger publié , le 17 octobre 2013 Communication au Président de l’Assemblée Nationale pour le Comité d’évaluation et de contrôle des politiques publiques (article l 132-5 du code des juridictions financières), voir le Rapport ICI.
– Adrien Gouteyron – Rapport d´information sur L’action culturelle de la France à l’étranger – Sénat (juin 2008).
– Yves Dauge « Les centres culturels français à l’étranger » Assemblée nationale (février 2001), ou Louis Duvernois « La stratégie d’action culturelle à l’étranger » Sénat (décembre 2004).
– Julia Kristeva-Joyaux « Le message culturel de la France et la vocation interculturelle de la francophonie » –
.
Article Le Monde Florence Evin : la Culture française rayonne encore mais pour combien de temps? , à lire ICI.

Ken chez Pinel § Pinel, le super magasin de la rue Royale à Paris!  (Photo volée, hier soir....)

Ken chez Pinel § Pinel, le super magasin de la rue Royale à Paris! (Photo volée, hier soir….)

KEN LE TOURISTE PARFAIT
Venir les mains vides ????Impossible ! Se dit Ken. Mais qu’offrir à une ministre? Il appela le Cabinet de Sylvia mais les petits français lui dirent qu’ils avaient autre chose à faire…Arrogance habituelle. Ils se prenaient tous pour Dieu, les conseillers, pendant les quelques mois de leur job, pensa Ken. Bon, il prit son avion à Los Angeles et combina un de ces voyages complexes où il pouvait, en trois jours,  signer quelques contrats d’affaires, tester trois nouveaux palaces, rentabiliser son forfait d’avions privés ET faire du shopping pour son ex, Barbie Chérie, avant d’aller voir Sylvia Pinel. La vie d’un Touriste Parfait était à ce prix, et il savait que Mattel, sa boite de Com’, pistait à longueur de temps les retombées qu’il laissait sur son passage, suivant leur contrat, qui rapportait gros à Ken. Un taxi l’amena directement chez Alfred Pinel, le malletier et maroquinier contemporain . Avoir un sac à son nom, cela lui ferait un bon souvenir, pour plus tard….avait très gentiment pensé Ken…
PROCHAIN RENDEZ-VOUS DU BLOG LE 22 NOVEMBRE , pour une question d’avenir très simple : ETES VOUS EXPO OU J.O? Car il nous faut penser à faire notre choix au moins dix ans à l’avance pour des raisons techniques : la France doit–elle candidater aux J.O de 2024 ou candidater pour accueillir l’Exposition universelle en 2025! Enfin vous ne serez pas consultés pour ce choix éminemment passionnant, comme d’habitude, mais ce petit blog est là pour vous éclairer et vous permettre de donner un avis personnel, « malgré tout» !

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2 Commentaires

    • marie sur 8 novembre 2013 à 12 h 04 min

    Ken je t’aime 🙂

  1. Veuillez bien m’envoyer une documentation sur les stratégies de la promotion touristique

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