Les Jeux Olympiques 2024 sans Festivals!


Le 13 septembre 2017, les membres du CIO votent à l’unanimité et à main levée en faveur de l’attribution des Jeux d’été 2024 à Paris et de ceux de 2028 à Los Angeles1.Fête sur le pont de Seine! Photo Anne Jea _ Ccreative Commons BY_Licence Wikipedia.

SPORT OU CULTURE? Faut-il sacrifier la culture et ses grands Festivals aux Jeux Olympiques 2024 ?

« En 2019, sept millions et demi de Français se sont rendus dans un festival, dont plus de la moitié en été. C’est un phénomène massif, qu’on ne peut ignorer. », dit Jean- Paul Roland, qui dirige les Eurockéenes de Belfort (Voir nos « témoignages » , via Télérama).

♦ Pourtant, le ministre de l’Intérieur en France, a proposé le 25 octobre , au Sénat, de supprimer les grands événements culturels lors des J.O 2024. Histoire de bien énerver tout le milieu culturel ? Peut-être, car il aime provoquer. On se souvient de la « culture non essentielle » du Gouvernement Macron lors de la pandémie…alors que les librairies furent, au final, surfréquentées !
Cependant le ministre semble avoir déjà tout prévu, sans aucune concertation avec les acteurs ou élus des filières ou territoires concernés . Son argument-massue est qu’il n’y aura pas assez de forces de l’ordre en France pour s’occuper « à la fois » des J.O et des Festivals, a-t-il dit , en précisant que trente mille policiers et gendarmes sont nécessaires pour assurer quotidiennement la sécurité des Jeux olympiques. Il faudrait donc, selon lui,  les regrouper pour les Jeux Olympiques et paralympiques, qui se tiendront à Paris et dans plusieurs villes en France du 26 juillet au 8 septembre 2024, soit en été, LA saison privilégiée par les organisateurs et les spectateurs des grands festivals culturels.
• Ce petit billet ne s’étendra pas sur cette décision politique mais je l’écris juste pour éclairer le contexte et surtout vous donner les arguments des acteurs culturels ciblés, car on imagine mal le tourisme culturel en 2024 sans aucun Festival, avec des professionnels qui seront vite chômeurs ou partiront en exil (artistes, directeurs de lieux culturels…). Ces acteurs se sont exprimés à la demande de Télérama, et voici un résumé de chaque réponse !

I- SEPT TEMOIGNAGES de directeurs d’événements culturels, en réponse!
Je vous présente aujourd’hui un résumé de ce que pensent les directeurs des grands festivals de cette annonce de report, voire d’annulation de nos grands événements. La Revue Télérama leur a donné la parole, etun grand merci aux journalistes, que je cite ci-dessous. Voici leurs avis, c’est-à-dire, pour vous, mes chers lecteurs, un choix immense d’arguments pour défendre ces grandes rencontres et événements culturels aujourd’hui!
1-Les Vieilles Charrues à Carhaix, en Bretagne, région qui n’aura aucune épreuve des JO, soit dit en passant.. Pour son directeur, Jérôme Tréhorel, « les festivals ont un rôle économique, social, sur les territoires qu’on ne peut balayer d’un revers de main ». Mais il rappelle aussi que tout s’était bien passé avec des solutions pour l’Euro 2016, et que les Vieilles Charrues organisent leur propre sécurité propre sécurité à la personne, avec sept cent cinquante agents professionnels privés. Le Préfet garde en retrait, deux cents gendarmes « au cas où ».
2-Les Eurockéennes de Belfort : Jean-Paul Roland, leur directeur,
« Quand Gérald Darmanin dit que les JO ne sont là qu’une fois par siècle, on peut lui répondre que ça ne doit pas se faire au prix de la panne culturelle du siècle ».
J.P Roland propose donc une concertation avec les pouvoirs publics, les préfets, pour choisir rapidement d’autres dates (fin juin, ou le deuxième week-end de juillet sont possibles pour les Eurockéennes) . Mais reporter à janvier-février est impossible.
3- Le Festival Les Suds, à Arles – Stéphane Krasniewski, son directeur, rappelle que « Le 3 octobre dernier, trois menaces étaient évoquées par les Festivals : la pénurie de matériel, le manque de personnel technique et la question de la sécurité. Nous avons insisté sur le fait qu’en 2024 ces problèmes risquaient d’être encore amplifiés du fait des jeux Olympiques ». […] « Après deux années de pandémie, le retour du public se fait progressivement. Nous avons besoin de temps pour reconstruire un lien durable avec lui. La perspective d’un été sans festival est inenvisageable. Il signifierait la fin de nombre de manifestations culturelles. Il nous reste un an et demi pour trouver des solutions, mettons-nous autour d’une table et trouvons-les. »
4- Festival Le Bon Air, à Marseille Cyril Tomas-Cimmino, codirecteur
On a passé deux ans avec le Centre national de la musique à monter des financements pour compenser les conséquences de l’épidémie de Covid, on ne va pas passer les dix-huit prochains mois à discuter d’un fonds de compensation des festivals du fait des JO . Le secteur des musiques actuelles a d’autres enjeux à faire valoir ». Culture et sport doivent pouvoir cohabiter, non ? »
5-Panoramas Festival, à Morlaix : Joran Le Corre, organisateur du Festival et producteur de spectacles au sein de l’agence Wart
« Arrêter les festivals, c’est mettre en danger tout un écosystème comprenant des techniciens, des artistes, des agents de sécurité et une filière qui génère des dizaines de millions d’euros par an. Sans parler des retombées indirectes au niveau local. Dans ma région, à Carhaix et à Morlaix, les boulangers, les cafetiers ou les propriétaires de gîtes font leurs meilleurs chiffres pendant le festival des Vieilles Charrues et le Panoramas Festival. Pourquoi un festival breton ou ariégeois devrait se mettre en arrêt pour une compétition de 110 mètres haies à Paris ?
6-Thierry Langlois, producteur de concerts, à la tête d’Uni-T, se demande aussi si les fêtes locales et celles du 14juillet seront supprimés…et suggère au ministre de l’Intérieur de faire un appel aux armées si nécessaire !
7-Marie Sabot, directrice du festival WeLoveGreen, à Paris rappelle le savoir-faire des équipes en matière de gestion des foules « cet été, l’évacuation en vingt minutes sous un orage diluvien des quarante mille personnes présentes sur le site, sans heurts ni forces de l’ordre, en témoigne »[…]« Mais le ministère de l’Intérieur semble vouloir fixer une ligne dure sur ces questions de sécurité. Il va donc nous falloir expliquer les implications financières, culturelles, sociales de telles décisions. Pour que les festivals ne soient pas sacrifiés sur l’autel des JO. »
CONCLUSION
Faut-il choisir entre Sport et Culture? Bien sûr que non, car les Sports et expressions Culturelles sont fait pour s’entendre, se compléter, et le problème de la sécurité peut être réglé autrement, par exemple par les collectivités et les acteurs culturels, qui savent très bien organiser la sécurité, depuis longtemps, de leurs grands événements, comme en témoignent les professionnels, ci-dessus. Et puis la devise d’ « Un esprit sain dans un corps sain. », du poète latin Juvénal dans ses « satires », »Mens sana in corpore sano au premier siècle après JC. Fait partie de nos valeurs ! On se souvient aussi de « La Tête et les Jambes », (1957-1978) qui attirait chaque semaine 3 ou 4 millions de téléspectateurs !
Plus sérieusement, que se passerait-il si Cannes renonçait à son Festival, l’un des plus connus du monde, si Avignon, pilier du Théâtre en Europe, fermait ? Ce serait, effectivement une catastrophe pour les différents secteurs et filières du Tourisme « Hébergements, Transport, Autres activités), qui connaissent très bien le rôle important de la Culture pour le Tourisme et l’attractivité de notre pays ; ces élus et professionnels savent aussi que les JO profiteront surtout aux villes organisatrices, une dizaine sur nos 36000 communes ! https://www.letemps.ch/culture/louvre-reste-musee-plus-visite-monde-bat-propre-record-frequentation
L’IMAGE CULTURELLE PORTE LE TOURISME EN FRANCE, avec non seulement des chiffres – le Louvre dépassa les 10 millions de visiteurs en 2019 – mais surtout une réelle demande des touristes pour des visites culturelles très variées, qui aujourd’hui sont entrées dans une nouvelle et double dynamique d’un « nouveau tourisme culturel » :
1- elles font la part belle à de nouveaux espaces où travaillent et vivent les artistes : collectifs, lieux mixtes (Tiers Lieux), galeries associatives, communautés artistiques, en villes (Visites du Street art) ou dans des zones rurales, d’une part ;
2- Ensuite tout le monde s’accorde, aujourd’hui, à ne plus réduire le patrimoine à la simple visite de monuments ou  musées. Le Patrimoine et les événements apprennent beaucoup aux visiteurs sur un pays, ses façons de vivre, de penser ; mais le paroimoine « immatériel  » compte de plus en plus , avec des savoir-faire (Gastronomie, Artisanat, Mode…) et toute une Histoire, des Récits, dans ou hors des frontières d’un pays ou d’une région.
Les J.O sont une formidable occasion d’expression et de rencontres (artistes ou directeurs ; professeurs, élèves, amateurs et des millions de spectateurs..) que permettent les grandes rencontres internationales et leur grands Festivals risquent bien de disparaître en 2024 mais pour certains, de disparaître à jamais !
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MA SOURCE pour les Témoignages : Revue TÉLÉRAMA , « Les festivals disqualifiés par les JO 2024 ? Le monde de la culture en colère » Un article signé par les journalistes que nous remercions tous :Olivier Milot, Jean-Baptiste Roch, Erwan Perron, Sophie Rahal Publié le 27/10/22 et mis à jour le 28/10/22, et que vous retrouverez ici !
PHOTO DU HAUT DU BILLET / Anneaux olympiques géants, situés sur la place du Trocadéro à Paris le 15 septembre 2017.
AUTEURE /Anne Jea.
Camera location 48° 51′ 44.48″ N, 2° 17′ 17.71″ E
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KEN LE TOURISTE PARFAIT  était en train de mettre le ballon dans le but! Leur Villa de Los Angeles lui  permettait ce luxe, avec des terrains d’entrainement à tous les sports! Barbie arriva en courant et… en larmes! Nooon! Ken, Nous n’irons pas aux JO de Paris! dit-elle entre deux sanglots .Mais pourquoi, ma Chérie, répondit Ken, tout triste . « Parce que moi j’y allais pour la Culture, et toi pour le Sport.  Leur Gouvernement  supprime la Culture, mais toi tu ne peux pas te passer de moi, si? »

 

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