Le tourisme et la culture, un enjeu majeur pour la relance? C’est un oui pour les auteurs de cette nouvelle étude : « Culture Patrimoine Tourisme Nouveaux usages, nouvelles opportunités ». Les deux organismes officiels qui signent l’étude, la Scet et France Museum) ont confiance : dans un contexte actuel encore instable, la France reste toujours la première destination touristique du monde, et « le tourisme culturel est un des premiers atouts de la destination France ».(Photo ci-dessus dans l’étude).
I – CE QUE PROPOSE L’ ÉTUDE
1- DES TOURISTES ET DES HABITANTS visitant tous ensemble des sites culturels ! C’est très bien et cela existe déjà, mais surtout dans les lieux touristiques habituels du patrimoine comme les Châteaux, musées, cœurs de villes historiques…. Et le constat est vite fait: les habitants ne se mélangent pas avec les touristes, n’engagent que rarement le dialogue avec eux, ou bien, au pire, les habitants ne supportent plus ces touristes (« Surtourisme » des lieux très ou trop fréquentés).
2- Portés par ce fort courant de rassembler «Touristes et Habitants » dans d’autres lieux que les lieux déjà touristiques, les auteurs de l’étude* proposent donc d’inventer « nouveaux lieux hybrides », croisant différentes pratiques culturelles ou non, comme le font les nouveaux tiers-lieux. Mais si les tiers-lieux revendiquent leurs missions d’accueil des publics de « proximité », ils n’ont pas de projets ou de programmes pour la grande diversité des visiteurs touristiques. Et donc pas de programme « commun » à partager entre habitants et touristes.
3- Nouvelles maisons de la Culture ? Malraux avait aussi inventé en 1960 des sites hybrides, rassemblant Théâtre, Cinéma, Expositions d’arts, Conférences, Rencontres…, pour renouveler les propositions culturelles de l’avant-guerre, qui ne correspondaient plus aux jeunes générations, et mélanger les arts et l’innovation ; mélanger aussi les publics était aussi son pari, avec un souci d’économies car un seul équipement est bien moins cher que plusieurs. Par contre , Malraux n’a jamais évoqué un public touristique, sauf sous l’angle « Culture Universelle destinée à un public universel, le plus large possible, qui y accèdera »lé, ce qui est un peu vague.
* Julie D’Enfert, Responsable du développement – France Muséums
Thomas Lamand SCET, Directeur Tourisme, Culture, Patrimoine
Stéphane Roisin Directeur Général Adjoint – France Muséums
4- Ce qui est donc très nouveau, dans cette petite étude, c’est son courage, avec le souhait d’inclure, comme futurs visiteurs, les touristes de passage, tout en sachant que, ne connaissant pas bien leurs profils, (Provenance, voyage seul ou en groupe, revenus, niveau d’études, âge, envies…) le risque est fort que les touristes préfèrent les lieux « sûrs » à ces nouveaux lieux hybrides qu’ils proposent. Sauf, peut-être, pour les jeunes, qui trouveront là un alibi pour ne pas visiter en famille TOUS les châteaux et musées célèbres du coin – projet pas trop fun…- et plutôt rencontrer d’autres jeunes ?
II- UN PARI DIFFICILE, très courageux et innovant !
Les auteurs expriment ainsi leurs risques : « Comment repenser les convergences et les divergences entre les attentes des touristes, nationaux et étrangers, et le public local, pour construire différemment les offres culturelles et touristiques de demain ? Un véritable jeu d’équilibriste se joue entre une programmation culturelle à forte notoriété (de type « blockbuster ») visant à attirer largement, des propositions portant sur des thématiques de niche à destination d’un public d’avertis et d’experts, et des évènements fréquents et diversifiés pour séduire le public local. » (Page 7)
Et VOICI QUELQUES-UNS de leurs PARTI-PRIS pour réussir :
1- Des concepts renouvelés sont à imaginer, avec une offre multiple agrégeant des espaces d’expositions, la mise en valeur d’un patrimoine, un agenda événementiel, des espaces de coworking, des offres de restauration, des espaces commerciaux éphémères ou pérennes, et des initiatives issues du tissu associatif local.
2- Cette approche permet de s’ouvrir à de plus larges publics, notamment grâce à des expériences immersives et numériques, ludiques, qui désacralisent le rapport au patrimoine, à l’art et aux œuvres. La richesse de l’expérience dépend désormais non seulement de la qualité des contenus, mais aussi, et surtout, de la créativité avec laquelle ces contenus sont présentés aux publics »
3- S’appuyer sur d’autres modèles, comme les stades
Ce qui est intéressant, aussi, dans l’étude, ce sont des constats que l’on ne fait que rarement de façon officielle : la multiplication des équipements culturels coûte cher ; leur « rentabilité » est souvent très difficile ; les mécènes ne se mobilisent que pour des « gros » événements ou équipements .J’ajouterai aussi : le cycle de vie du nouveau lieu, avec un fort public au démarrage, mais qui s’étiolera si on ne rajoute pas des événements, donc des financements imprévus.
La référence à la diversification/Hybridation des stades de foot pour s’autofinancer est citée dans l’étude : « Le montage des grands équipements sportifs de type aréna est parlant : ils sont aujourd’hui conçus comme des lieux de loisirs et de spectacles capables d’accueillir des événements majeurs de toute nature (matchs sportifs mais aussi concerts ou productions de spectacle vivant ». Cela m’a fait penser à cette phrase » La culture n’a pas de prix, mais elle a un coût »,
4- « Construire des modèles économiques plus diversifiés, résilients face aux crises et moins dépendants des subventions publiques ». Les auteurs proposent le modèle des « tiers-lieux » culturels, qui « permetde développer une offre multiple agrégeant des espaces d’expositions, la mise en valeur d’un patrimoine, un agenda événementiel, des espaces de coworking, des offres de restauration, des espaces commerciaux éphémères ou pérennes, et des initiatives issues du tissu associatif local » . Ces lieux peuvent donc « diversifier leurs sources de revenus par le biais de la fidélisation, de la location d’espaces, d’une offre de boutique et de restauration, d’une programmation évènementielle dynamique, et d’autres offres de loisirs.
CONCLUSION
Les limites de l’étude, à mon avis, ne sont pas très nombreuses, et je n’en ai trouvé que deux :
1- Proposer quelques modèles qui existent et ont été évalués depuis longtemps . Par exemple, dire qu’il ne faut plus considérer le lieu culturel comme un objet isolé mais le réinsérer dans un contexte urbain, quartier ou ville , est une stratégie adoptée en 2007 par « Nantes , ville culturelle », ou le Museums Quartier de Vienne et toute les Creative Cities de l’Europe depuis le succès de Liverpool. (Cf. les « Quartiers créatifs et Culturels : le nouveau Museumsquartier, de Vienne, en Autriche, inauguré en 2009avait attiré 3,5 millions de visiteurs en 2010 sur ses 90 000 m2 de musées, galeries, restaurants, boutiques.
2- L’AVENIR DU TOURISME CULTUREL se jouera surtout, en France, grâce à l’énergie des acteurs : ce qui sera moteur, à mon avis, c’est un fort désir d’horizontalité (prise de décision) et de participation à toute nouvelle idée de changer nos « mode de vie ».. Ces énergies sont essentielles et activées pour défendre des offres culturelles libres, au plus près des habitants et des touristes dont la rencontre mutuelle est souvent la seule façon de connaître bien un territoire.
♥La « mise en Communs » des bonnes expériences est aussi une forme aboutie de l’intelligence collective, et permet de demander leurs avis à tous, avant de décider.
Toutes ces nouvelles formes de réflexion sur la « culture et le tourisme demain » sont absolument passionnantes, et à intégrer dans le moindre projet. Cela se passe à Marseille ou en Bretagne, à Venise ou au Portugal! Je salue donc ici leur immense travail collectif, mis en Open Source un peu partout sur leurs plateformes sur la Gouvernance contributive, les réseaux coopératifs et les communs ! Merci Michel Briand, merci Prosper Wanner ou Saskia Cousin et tous leur amis.
POUR EN SAVOIR PLUS
–LES AUTEURS DE L’ÉTUDE « Culture Patrimoine Tourisme Nouveaux usages, nouvelles opportunités « :
Julie D’Enfert, Responsable du développement – France Muséums
Thomas Lamand SCET, Directeur Tourisme, Culture, Patrimoine
Stéphane Roisin Directeur Général Adjoint – France Muséums
Adresse du lien de l’étude complète, en pdf , ICI!
Résumé :ICI https://www.caissedesdepots.fr/blog/article/repenser-une-nouvelle-generation-de-lieux-culturels-hybrides
VOS CONTACTS et leurs coordonnées!
A la SCET, le Directeur Tourisme, Culture & Patrimoine, Thomas LAMAND : thomas.lamand@scet.fr et tél. : 06 45 80 22 31 . Pour France Muséums, le Directeur Général Adjoint Stéphane-Arnaud ROISIN stephane.roisin@francemuseums.fr – Tél. : 06 07 63 29 89
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KEN LE TOURISTE PARFAIT était en train de travailler les futures « Routes de la Soie » avec son ami pilote, car leurs tours du monde reprenaient, fructueux, avec un business qui avait repris dans le monde entier ou presque! Barbie entra avec un grand sourire, un casque sur les yeux pour préparer leurs futurs voyages. Ken lui fit la bise, dans le cou, mais quand elle enleva son casque, elle devint rouge comme un homard (Voir la photo ci-contre.) : cette fille n’était pas sa Barbie, mais la jeune femme du billet du blog… Aïe!