Vous croyez que c’est un faux sujet, ce recentrage, un simple effet d’annonce en veille d’élection ? Eh bien non, car c’est une photographie des politiques publiques de la Culture aujourd’hui, au Ministère ou dans les collectivités territoriales.
Et, bonne nouvelle, si vous voulez modifier cette note ou proposer d’autres sujets, la Cour des Comptes vient de monter un dispositif participatif.
Alors, aujourd’hui, je vous résume la Note sur le recentrage, et je vous invite à participer à tout sujet auprès de la cour des Comptes, qui ne fait donc pas que compter, et ça aussi c’est une super bonne nouvelle !
Je n’ai rien vu sur le Tourisme, dans les Notes de la Cour, alors si quelqu’un a des idées, n’hésitez pas.Il y a certainement des propositions à faire, des changements à imaginer, des process un peu vieillots à supprimer Voici la nouvelle plateforme !
La Cour des comptes lance sa première plateforme de participation citoyenne. Proposez-nous vos sujets d’enquêtes, dans tous les domaines de l’action publique. Comment cela fonctionne-t-il ? Toutes les explications en vidéo !
Désormais vous pouvez participer au choix des sujets d’enquêtes. Vous avez jusqu’au 20 mai (Lien pour faire vos suggestions de contrôleou donner votre avis sur les propositions déjà déposées.
Les publications de la Cour des comptes sont accessibles en ligne : www.ccomptes.fr
La Plateforme citoyenne de la Cour des comptes 1er mars 2022, voici son lien, ICI.
– La vidéo :www.youtube.com/watch?v=0tqUt0cLyk4
I- RECENTRER LES MISSIONS DU MINISTÈRE DE LA CULTURE ! Tel est le titre de la dernière note de la Cour des Comptes, en décembre 2021, qui, tente de nous expliquer, chiffres à l’appui, les enjeux structurels d’une nouvelle politique culturelle, en France. J’aime bien le format, très court (22 pages) et le fait de pouvoir répondre avec ce site collaboratif ci-dessus. Lien de la Note :www.ccomptes.fr/sites/default/files/2021-12/20211214-NS-Culture.pdf
POURQUOI CETTE NOTE ?
. L’ÉLABORATION D’UNE POLITIQUE CULTURELLE nationale répondant aux enjeux de l’époque, ou en phase avec elle, n’est plus perçue comme la mission prioritaire du ministère, d’où découleraient toutes les autres (page 13).
Malgré les efforts du Gouvernement pour venir en aide aux acteurs de la culture et à ses institutions depuis deux ans, constat est fait par la Cour des Comptes qu’il y a trop de déperdition dans ce ministère.
Voir le Texte Complet, ici, en PDF – Et bravo aux graphistes et à la petite vidéo! Je n’ai pas vos noms mais c’est super bien!
II- LE PLAN DE la NOTE annonce la couleur : les politiques culturelles de l’Etat doivent retrouver un nouveau souffle, retrouver leur rôle d’incitation à l’innovation, donner des clefs pour achever la déconcentration (crédits en régions) et les transferts aux collectivités territoriales. Pour cela, il faudra revoir entièrement revoir l’organisation du ministère, de façon urgente pour accomplir ces tâches, urgentes.
– LA POLITIQUE CULTURELLE DE L’ÉTAT EN QUÊTE D’UN NOUVEAU SOUFFLE
– La structuration du paysage culturel et la relativisation de la place du ministère, dont le pilotage est problématique
– Un ministère de plus en plus gestionnaire et une administration de moins en moins bien outillé
– POUR UN MINISTÈRE RETROUVANT SON ÉLAN D’ADMINISTRATION STRATÈGE
– La redéfinition des objectifs stratégiques de l’État et l’achèvement du mouvement de déconcentration et de transferts aux collectivités territoriales 17 C – La réorganisation du ministère sur son cœur de métier
– CE QUI POURRAIT INTÉRESSER LE TOURISME ET LE NUMÉRIQUE DANS CE PROJET !
Restons fidèles aux objectifs de ce petit blog, qui tente chaque semaine de chercher des solutions pour qu’un travail conjoint des acteurs du « Tourisme, Culture et Numérique » soit croisé pour réussir !
Voici les deux points forts retenus pour un État qui redeviendrait stratège::
A- La redéfinition des objectifs stratégiques de l’État
B- L’achèvement du mouvement de déconcentration et de transferts aux collectivités territoriales – La réorganisation du ministère sur son cœur de métier
A – POUR REDÉFINIR LA STRATÉGIE, SES OBJECTIFS ET SES ACTIONS du ministère de la Culture,, la note insiste sur une relecture des actuelles pratiques du ministère, pour supprimer ce qui ne sert plus à grand-chose et au contraire renforcer ou combler des manques dans l’organisation du ministère et ses Ressources Humaines.
« Combiné à l’élargissement continu de son périmètre d’intervention et l’atomisation croissante de son action, l’affaiblissement des services centraux du ministère de la culture et l’inadaptation des moyens de ses services déconcentrés contrarient l’exercice de sa fonction stratégique (pages 11 et 12 Le ministère doit être, dans son domaine, constamment à la pointe de la prise en compte des mutations technologiques, économiques et sociétales
De très nombreux conseils sont donnés, comme, par exemple :
– Travailler sur un meilleur équilibre entre Offre et Diffusion : « Avec la multiplication des acteurs culturels émargeant aux subventions le ministère de la culture en distribue de plus. « On constate aussi un saupoudrage des aides publiques. On aboutit à une politique de guichet et de droits acquis difficile à remettre en cause, ce qui rend de moins en moins lisibles les priorités de la politique culturelle de l’État ». Et à une offre surabondante, donc à un déséquilibre entre création et diffusion »
– Depuis 2007, huit ministres en moins de quatorze ans se sont succédé rue de Valois et autant, sinon plus, de directeurs de cabinet et de secrétaires généraux, ce qui a affecté la continuité de la direction et le pilotage stratégique de la politique culturelle de l’État. Il devient urgent, entre autres priorités, de :
– Revoir tous les modes de relations entre le ministère et ses établissements publics : Lettres de missions inexistantes ou signées très en aval de la nomination des dirigeants ;[…] contrats d’objectifs et objectifs stratégiques flous, indicateurs trop nombreux et souvent peu pertinents pour assurer un suivi approprié de l’activité et des performances des établissements, dialogue de gestion peu structuré où, lorsqu’il existe… La co-construction d’une réflexion stratégique ou le pilotage du ministère sont pratiquement impossible dans ces conditions ()page 13)
– Politiques interministérielles : revoir les missions actuelles en fonction des mutations et pratiques culturelles. »Les grands enjeux qui relèvent de la mondialisation sont autant de facteurs qui plaident en faveur d’une revue globale des missions qu’il va incomber à l’État de devoir assumer dans les décennies à venir ».
B- LES COLLECTIVITÉS, CHAMPIONNES DU FINANCEMENT POUR LA CULTURE ! les collectivités territoriales investissent trois fois plus de moyens financiers que l’Etat. Jack Lang, on s’en souvient, avait doublé le budget du ministère. Aujourd’hui, l’Etat annonce 3 Md€ (2019), soit 1,3 fois le budget des années 80, alors que les des collectivités territoriales ont presque doublé les moyens qu’elles y consacraient à la culture depuis quarante ans, pour atteindre 10 Md€ en 2019. Soit plus de trois fois le budget de la mission « Culture » de l’État.
Quelques une des suggestions de la Cour des Comptes :
– Décentraliser des activités qui pourraient être assurées plus efficacement par une autre collectivité publique ou à un autre échelon, et de réorienter l’action publique vers les territoires fragilisés
– Réaffirmer les actions en direction de la Jeunesse ! La participation du ministère à la mission générale d’éducation poursuivie par l’État est considérée comme un vecteur privilégié du lien collectif. Cela implique un renforcement de l’action en direction de la jeunesse et contribuera à :
– l’élargissement des profils des publics de la culture
-l’invention de formes nouvelles pour développer l’éducation artistique et culturelle, ainsi que la promotion d’initiatives inclusives, ce qui passe par une stratégie de ciblage des actions et des aides en direction des territoires et publics défavorisés
– Renforcer les actions du développement digital, afin d’en faire un levier majeur de son action, (conservation ;valorisation et de diffusion de la culture…)
–Achever le mouvement de déconcentration et de transferts aux collectivités territoriales Pour que le ministère puisse effectivement se recentrer sur ses missions d’impulsion et de pilotage de la politique culturelle. il apparaît nécessaire de pousser jusqu’à son terme le mouvement consistant à
– Concrètement, il faudrait transférer à des opérateurs relevant de sa tutelle ou aux collectivités territoriales les activités opérationnelles qu’il exerçait directement et que soit ainsi fixé sans ambiguïté le périmètre restant de son ressort (Musées ; Mobilier national ;Monuments qui seraient mieux gérés « au plus près » de leurs visiteurs…Cf la commission présidée par René Rémond en 2003)
CONCLUSION
La Cour des Comptes est donc sévère avec ce ministère de la Culture (Sa gouvernance ; son organisation et ses projets) mais elle s’appuie sur des arguments incontestables en citant les points faibles et les progrès possibles. «Le rôle central d’initiateur longtemps joué par le ministère de la culture a perdu de son importance, d’autant que celui-ci semble s’être insuffisamment adapté, dans son organisation et ses modes de fonctionnement, à la nouvelle donne dont il a été l’instigateur ».(Page 4). « Au point que certains en sont venus à poser la question de savoir si, avec l’importance et l’autonomie des grands opérateurs et une grande des politiques qui ont décentralisée, il avait encore une réelle utilité ». (Texte in extenso Page 7)
Bravo à la Cour des Comptes de cette note qui donne, effectivement, très envie de changer de système!
- POUR EN SAVOIR PLUS
♦Lien de la Cour des Comptes : www.ccomptes.fr
⇒LE CONTEXTE DE L’ÉTUDE « La présente note fait partie d’un ensemble de travaux destinés à présenter, sur plusieurs grandes politiques publiques, les principaux défis auxquels seront confrontés les décideurs publics au cours des prochaines années et les leviers qui pourraient permettre de les relever. Cette série de publications s’inscrit dans le prolongement du rapport remis en juin 2021 au Président de la République, une stratégie des finances publiques pour la sortie de crise »
⇒Chiffres clés (dans la Note!)
Et Nombre d’institutions appartenant à l’Etat ou subventionnées( Il manque les musées (1300 environ, sur un total de 8000 musées dont une grande majorité est de statut privé, mais l’appellation « musée » n’est pas déposée.) :
KEN LE TOURISTE PARFAIT avait une petite baisse de moral! « A quoi je sers, au fond, dans ce blog? » Heureusement Barbie arriva toute pimpante, et elle , qui lisait dans les pensées de Ken, lui répondit illico : « Mais tu es indispensable, Ken! Tu éloignes les grincheux, les académiques, les trop-sérieux, les jaloux, les envieux! ». Imagine tes anciens profs de fac, qui te voient, là, sur un sujet sérieux, toi, le Play-Boy, gauchiste, en plus. Ils partent en courant! » Rassuré, Ken fit un baiser à son Aimée!