L’UNESCO et la diversité culturelle

Repenser les politiques en faveur de la créativité, pour mieux protéger et promouvoir la diversité des expressions culturelles!  Ce nouveau  Rapport public est  passionnant,  publié en ce mois-ci par l’UNESCO.  La culture y est définie comme un bien public mondial et l’UNESCO y fait une belle place belle place aux pratiques et usages digitaux,  tout comme à la participation active des habitants pour les offres culturelles.

Au fond, tout ce que l’on aime !

 

 

 

I- REVOIR NOS POLITIQUES CULTURELLES ? L’objectif du Rapport est de faire un rapide état des lieux, après la pandémie, de tous les écosystèmes créatifs qui fonctionnent bien, c’est à dire dans l’intérêt de tous, publics ou artistes, afin d’ ouvrir le chemin vers un monde durable à l’horizon 2030 et au-delà. Favoriser, aujourd’hui, de tels écosystèmes est, à mon avis, la meilleure façon de repartir.
Le grand intérêt de ce Rapport est qu’il nous apporte de nouvelles données, en soulignant de grandes tendances , au niveau mondial. L’Etat des lieux est rapide, mais chaque solution proposée comme  action  de nouvelle politique  peut nous aider, comme on le voit pour le Digital et une participation plus forte de la société civile . 
1-  LA NUMÉRISATION DE PLUS EN PLUS RAPIDE DE LA CULTURE 

En 2020, 62,1 % du total des revenus mondiaux de la musique enregistrée provenaient du streaming, et les abonnements aux services de vidéo à la demande continuent d’augmenter. Quelques œuvres d’art musicales et visuelles de haut niveau ont été générées par l’intelligence artificielle. Ces tendances ont été amplifiées pendant la pandémie et ses s confinement. Néanmoins, le passage au numérique risque aussi d’exacerber les inégalités existantes en raison du fossé en matière d’accès à Internet et de maîtrise du numérique, de la concentration des plateformes dans quelques pays et régions, de modèles de rémunération non viables pour les créateurs et de modèles économiques qui enterrent de trop nombreux contenus qui n’ont pas les moyens d’être visibles par tous.
Critique est faite, aussi, du fait que dans l’économie numérique, les plateformes et autres gros distributeurs de contenus sont aussi des financeurs qui produisent et ont un impact sur  la créativité culturelle, sans avoir les inconvénients de nos petites entreprises (Réglementation ou obligation de diversité culturelle).
(Voir les préconisations de l’UNESCO sur ces questions,  page 7 et chapitre 3  « Nouvelles opportunités et nouveaux défis pour des industries culturelles et créatives inclusives dans l’environnement numérique », par  Ojoma Ochai )


2- PARTICIPATION DE LA SOCIÉTE  CIVILE  à la gouvernance culturelle !Les organisations de la société civile gèrent et contribuent à de nombreuses activités dans les secteurs culturels et créatifs.
Toutefois, ces organisations sont rarement  impliquées dans la prise de décisions, le suivi et l’évaluation pour  (re)penser les politiques en faveur de la créativité, d’où la nécessité d’établir des processus plus inclusifs et transparents.
Les  principes et pratiques de données ouvertes dans les secteurs culturels et créatifs sont aussi très limités, alors que leur collecte et leur diffusion favoriserait l’engagement civique et l’innovation des citoyens.
Les  partenariats entre organismes culturels et des autorités locales ont souvent d’excellents résultats en matière de gouvernance culturelle participative,  mais ne sont pas très nombreuses. (Mauricio Delfin,Expert pour le chapitre 4, page 21)

II- L’UNESCO et nos libertés et droits culturels !
Parmi les droits des Etats, celui de  mettre en œuvre des politiques pour protéger et promouvoir la diversité des expressions culturelles est l’un de ceux que  les habitants, les artistes et tous acteurs de la culture apprécient le plus, afin de protéger le patrimoine, les arts,  toute la créativité et les métiers liés.
LE FAIT NOUVEAU, depuis quelques années, est ce besoin de liberté, de systèmes de gouvernance moins hiérarchiques, plus transparents et surtout participatifs.

Le Rapport aborde donc quatre thèmes qui profiteraient le mieux de cette liberté, et propose des recommandations pour chacun de ces quatre thèmes et objectifs :
1 )Soutenir des systèmes de gouvernance durable pour la culture cette gouvernance doit impliquer de nombreux agents différents d’une manière inclusive et participative, et être étayée par des données. les politiques axées sur le développement qui favorisent des activités productives, la création d’emplois décents, l’entrepreneuriat, la créativité et l’innovation.; l’efficacité, la responsabilité et la transparence des institutions culturelles ;
2)Parvenir à un échange équilibré des biens et services, et accroître la mobilité des artistes et des professionnels de la culture   
3) Intégrer la culture dans les stratégies de développement durable et  reconnaître la complémentarité des aspects économiques et culturels du développement durable
4) Promouvoir les droits de l’homme et les libertés fondamentales  d’expression, d’information et de communication comme condition préalable à la création et à la distribution d’expressions culturelles diverses

III- UN APPEL A LA CULTURE ! La volonté du Rapport d’appeler les secteurs culturels et créatifs à faire face aux grands défis mondiaux, notamment la pauvreté, les disparités de genre, le changement climatique et les inégalités entre les pays, tout en mettant en avant le potentiel de ces secteurs, qui est souvent sous-estimé voire ignoré.
Dans les pays où des données existent, l’impact de la pandémie Covid19 a encore aggravé les inégalités, les revenus des industries culturelles et créatives ayant diminué de 20 % à 40 % en 2020,[…]. En 2020, la perte de 10 millions d’emplois dans le monde d’emplois devient le chiffre-clef des études UNESCO , avec des dommages « plus importants que lors de n’importe quelle crise antérieure »selon BOP Consulting, 2021).

Les résultats, exemples de bonnes pratiques et recommandations formulés dans cette troisième édition du Rapport mondial Re|penser les politiques en faveur de la créativité pourraient alimenter le dialogue politique et les débats précédant la Conférence mondiale de l’UNESCO sur les politiques culturelles et le développement durable – MONDIACULT 2022 – qui aura lieu à Mexico en septembre 2022.

CONCLUSION  Cette édition du troisième Rapport 2022, après ceux de 2015 et 2018, s’articule autour de deux grandes questions : quelle est la situation actuelle des secteurs culturels et créatifs ? Quels changements politiques visant à promouvoir des systèmes de gouvernance de la culture durables et fondés sur les droits de l’homme ainsi qu’un accès équitable aux opportunités et aux ressources culturelles ?
Ce Rapport mondial, qu’il faut lire en entier (40 pages, ce n’est pas trop long!)  présente les évolutions récentes des politiques destinées à soutenir la créativité. Il relève les défis actuels et futurs dans des domaines tels que l’environnement numérique, la diversité des médias, le développement durable, la mobilité des artistes et des professionnels de la culture, l’égalité des genres et la liberté artistique.

Ces thèmes, très présents dans d’autres pays, dans quelques villes et établissements ou expériences en France, sont des points de départ de nouvelles programmations artistique et culturelle, où chacun devrait trouver sa place. Culture haute et culture basse , qui ont mobilisé le débat pendant vingt ans, ne devraient peut-être plus y trouver une place! Remixer les extrêmes devraient, dans ces conditions,  profiter à tous!

POUR EN SAVOIR PLUS
Le Rapport de l’UNESCO, Re/penser les politiques en faveur de la créativité(40 pages), en ligne et gratuit, est la troisième édition d’une série destinée à suivre la mise en œuvre de la Convention de 2005 sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, par l’UNESCO.

Collectivité auteur: UNESCO [62201]_ Code du document:CLT-2022/WS/1- 40 pages : Langues:Français/ Anglais/Espagnol – Type de licence: CC BY-SA 3.0 IGO [10026]
Télécharger le Rapport , qui vaut vraiment le coup d’être lu dans son intégralité ! : https://www.unesco.org/reports/reshaping-creativity/2022/fr/telecharger-rapport
380475fre.pdf
MÉTHODOLOGIE DU RAPPORT Re|penser les politiques en faveur de la créativité repose principalement sur l’analyse des rapports périodiques quadriennaux soumis par 94 Parties  entre juillet 2017 et novembre 2020. L’analyse a été enrichie avec  les résultats de l’enquête mondiale de 2018 de l’UNESCO sur la mise en œuvre de la Recommandation de 1980 relative à la condition de l’artiste, une enquête auprès de la société civile spécialement conçue et mise en œuvre pour ce rapport et plusieurs ensembles de données mondiaux nouveaux ou actualisés. […] Chaque chapitre est rédigé par un expert, qui a collaboré étroitement avec l’Éditeur en chef, Burns Owens Partnership (BOP) Consulting (un cabinet de conseil en recherche et stratégie, spécialisé dans les industries culturelles et créatives) et le Secrétariat de l’UNESCO, pour en peaufiner l’analyse et aligner les points de réflexion sur le cadre de suivi de la Convention et le Programme 2030. (Lien du Rapport en pdf  :www.unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000380475_fre/PDF/380475fre.pdf.multi
380475fre.pdf).


KEN LE TOURISTE PARFAIT  n’ avait pas une envie folle de voyager « près de chez lui », comme le lui conseillait la publicité de la Californie. Cette idée de découvrir le quartier voisin , pour lui qui assumait ses quatre-vingts Voyages d’Affaires annuels sur les cinq continents ne lui disaient rien de bon…Barbie entra sur la pointe des pieds : « J‘ai une surprise! Aujourd’hui, c’est nous qui invitons tous les habitants du  quartier voisin pour demander aux gens ce qu’ils aimeraient voir et faire en Europe ou en Chine, lors de leurs prochaines vacances!« .  Sauvé! pensa Ken… 

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