• Nous sommes le premier pays touristique du monde, avec 88 millions d’arrivées internationales l’an dernier et surtout, vu la croissance du Tourisme dans le monde (+5% en moyenne), nous aurons bientôt près de 100 millions de visiteurs. Bien que nous ne soyons pas un pays plurilinguisme, puisque le français est notre langue nationale officielle , il y a beaucoup à apprendre de la démarche des Suisses, pays plurilinguisme, si nous voulons accueillir de nombreux étrangers.
• Nous sommes aussi un pays qui compte sept pays étrangers parlant des langues différentes : allemand, néerlandais, anglais, italien, espagnol, seuls les suisses et les belges étant plurilingues. Si ces qui ont des profils différents (Voir les fiches du CRT Paris-Ile de France) , ils sont tous de potentiels visiteurs excursionnistes (à la journée) ou touristes, pour quelques jours, un week-end, ou plus. Comme pour tous les visiteurs étrangers, on peut avancer que presque 50% d’entre eux seront « motivés » par une approche culturelle.
• Des sites de visite culturelle – monuments, centres historiques, musées… qui auront un accueil ou des explications, informations en langues étrangères afficheront un message de bienvenue : nous aimons les visiteurs, et la barrière de la langue ne doit pas être un frein à votre visite. Nous souhaitons mieux accueillir et nous faire mieux comprendre par de nouveaux visiteurs, et recueillir leurs avis ! par rapport à d’autres activités, cela peut- être un avantage « concurrentiel, comme dit le marketing.
• Pour ces trois raisons, au moins, se pencher sur le plurilinguisme sur les lieux de visite vaut bien un petit détour, aujourd’hui, du couple Tourisme et Culture ! Un détour par la Suisse !
I- LE PLURILINGUISME EN SUISSE ! Le plurilinguisme du pays lui-même contribue à attirer de nouveaux visiteurs et à proposer des actions interculturelles.
• Le plurilinguisme en Suisse, inscrit dans la constitution, compte parmi les piliers de sa société. « Les échanges entre les différents groupes sociaux et culturels peuvent et doivent être encouragés et développés également au sein des musées » pour les habitants en qautr langue, mais aussi pour les visiteurs étrangers!
• Nous vous résumerons donc, dans ce petit billet, la petite et très experte revue des musées suisses, VMS/AMS, qui publie régulièrement des normes, standards ou et des expériences de qualité et est d’ailleurs traduite dans les trois langues du pays (Français, allemand, italien) mais aussi en anglais.
Cette brochure, rédigée par Virginie Borel, directrice du Forum du bilinguisme, entend sensibiliser les professionnels de musées à la valeur ajoutée que sont les langues et permet de saisir comment le plurilinguisme peut insuffler un élan aux institutions. Elle montre que, dans un contexte muséal, les langues constituent un outil précieux aussi bien d’interprétation que de discussion sur le patrimoine culturel.
1- LES AVANTAGES DU PLURILINGUISME
La brochure suggère des bonnes pratiques dans différents secteurs des musées «Administration, organisation interne et ressources humaines ; «Médiation culturelle et tous les Service aux visiteurs» ; «marketing, communication et scénographie». Neuf exemples actuels de musées suisses illustrent comment le multilinguisme est d’ores et déjà une réalité vécue.
Pour information, le bon millier de musées suisses présente une grande diversité, avec comme partout des musées-phares dans ou proches des grandes villes ; un tiers des musées locaux ou régionaux et plus de 15% des musées qui sont des musées d’art. Au niveau de la fréquentation, environ 20 millions d’entrées sont comptabilisées chaque année.
- Un Lieu d’apprentissage pour des langues non-nationales Pour le plurilinguisme, en Suisse, en plus de ses langues quatre langues officielles, on parle aussi 190 idiomes sur son territoire. Les musées peuvent devenir des « lieux d’apprentissage extra-scolaire », pour les personnels, par exemple, ou plus ouverts, par exemple, en créant des programmes de Formation et en facilitant des échanges en langues étrangères dans le cadre d’un musée ! Bonne idée !
2- Une richesse ! Le plurilinguisme représenterait, d’après une étude, une plus-value économique égale çà 10% du PIB, 47 milliards supplémentaires pour le pays.
3- Un atout et un positionnement stratégique : les partenaires, les visiteurs principaux, mais aussi une réponse se à la question : « Quels visiteurs étrangers souhaitons-nous accueillir ? « Quelle mission d’éducation et de participation culturelle, en ce cas ?
4- L’aspect dépense : les traductions sont globalement, pour les musées : les textes dans les expositions ; les catalogues d’expositions ; les brochures scientifiques, thématiques, de médiation… ; la signalétique ; site Internet ; audioguides, etc… sont coûteux, mais le fait d’employer d’autres compétences est toujours un avantage, car « le musée devient un lieu d’échange vivant ».
II- COMMUNICATION et MARKETING
1- Support de communications : brochures, dépliants, et communiqués de presse dans les langues –cibles (Langues correspondant aux visiteurs potentiels d’expos ou aux visiteurs étrangers du Tourisme, aux voisins de pays proches, etc…)
2- Marketing : – usages des locutions propres à chaque langue et adaptées aux particularités culturelles
3- Site Internet et réseaux sociaux : publications grand publics en différentes langues;
III- SERVICES AUX VISITEURS
1) Accueil et surveillance :
– au téléphone : répondeur automatique avec messages en langues étrangères ; petit lexique de phrases-clefs pour els personnes ; adaptation automatique à la langue de l’interlocuteur ou proposition d’un appel plus tard dans sa langue ; logiciel digital avec option de langue par pression de touche ;
2) Sur le site culturel : traduction des documents écrits et des audioguides, badges « compétences de langue(s) étrangère(s) pour les personnels (médiation, guides, surveillance, etc…) qui ont aussi des cartes de visite à remettre ;
- Scénographie : signalétique principale ; code couleur (plusieurs langues) ; poste à écrans tactiles plurilingues ; écrans rotatifs sur les parois ; Supports vidéos ;
- Evénements et conférences : invitations en différentes langues ; traduction simultanée ;
3) Les audioguides : selon la stratégie linguistique (par ex. zones frontalières développant plus les langues des pays étrangers qui leur sont proches) mais aussi selon les thèmes des expositions ;
4) Visites guidées classiques en plusieurs langues, selon les compétences des guides et les publics-cibles du site culturel. Recrutement des guides selon ces critères ; visites guidées pour des migrants par des migrants avec des liens vers leurs langues locales
5) Lieux extra scolaires : considérer les visites sous l’angle de la valorisation des biens culturels mais aussi comme un espace d’échanges linguistiques possibles
IV- PLUSIEURS OBJECTIFS COMMUNS , une dizaine, sont les mêmes pour toutes les actions, comme, par exemple :
• « La connaissance des us et coutumes des cultures-cibles fait partie des objectifs afin d’adapter certains messages »
• Les compétences linguistiques du personnel sont identifiées, avec des badges à l’intention des visiteurs
• Les outils de communication et le site Internet sont plurilingues et offre une navigation aisée et
V- LES BONNES PRATIQUES concernent surtout l’organisation interne et les ressources humaines à mobiliser. Neuf exemples sont donnés qui sont des lieux réussis du point de vue de la traduction, du plurilinguisme de ce que l’on visite mais aussi pour la formation de leurs équipes ou certaines particularités ou défis relevés !
– Le Centre Dürrenmatt de Neufchâtel ; Le Nouveau Musée de Biel ; le Museo Vincenzo Vela, qui s’est spécialisé dans la traduction de ses publications scientifiques ; le Château de Chillon, qui dispose d’un guide de visite en huit langues pour les visiteurs étrangers ;Le musée Tinguely de Basel ; Le musée prussien d’art et d’histoire , qui a créé, pour les enfants, un imagier bilingue. Le musée des fossiles à Monte San Giogio ; (plus de 70% de visiteurs ne parlant pas l’italien !) ; Rätisches Museum , Chur ; Museumnacht, Basel.
POUR LA FRANCE, qui n’a pas du tout ces pratiques automatiques de traduction et d’accueil pour les étrangers, je vous propose un petit texte très enrichissant : POURQUOI ET JUSQU’OÙ TRADUIRE LES TEXTES DANS UN MUSÉE ET UNE EXPOSITION ?, par Françoise Bigot, publié par l’OCIM, Observation, coopération, information muséales en 2010, mais sur le fond, ce texte est toujours savoureux. “À partir d’un constat sévère de l’état tant quantitatif que qualitatif de la traduction des documents d’accompagnement à la visite dans les musées français, l’auteur montre comment une traduction réalisée à partir d’un regard critique sur le texte original et en étroite collaboration entre le « traducteur et le médiateur culturel ne peut, en définitive, que contribuer au rayonnement de l’institution muséale. »
Voir ce texte ici !
POUR EN SAVOIR PLUS ! Le lien pour la Revue : ICI!
Plurilinguisme et Visite Culturelle! - L’adressse de la Revue VMS AMS , Association des Musées Suisses, à laquelle vous pouvez vous abonner (5 CH) : http://www.museum.ch Association des musées suisses AMS c/o Musée national Zurich Case postale, CH-8021 Zürich Tél. +41 (0)58 466 65 88 Fax +41 (0)58 466 65 89 info@museums.ch www.museums.ch
• PLURILINGUISME » ou « MULTILINGUISME ? La confusion entre les deux mots est courante : selon la Division des Politiques linguistiques du Conseil de l’Europe1 (47 États membres), la différence est la suivante, d’après Wikipedia : Multilinguisme réfère à la présence, dans une aire géographique donnée, grande ou petite, de plusieurs variétés linguistiques (formes de la communication verbale, quel qu’en soit le statut) ; Plurilinguisme réfère au répertoire de variétés linguistiques que peuvent utiliser les locuteurs – incluant la langue maternelle et toutes celles acquises ultérieurement, là encore, quel que soit leur statut à l’école et dans la société et à quelque niveau que ce soit.
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La fontaine de Jean Tinguely devant son musée à Bâle. – Auteur: Flups (un wikipédiste de langue allemande) Cette œuvre a été placée dans le domaine public par son auteur, Flups sur Wikipedia allemand . Cela s’applique dans le monde entier.
KEN LE TOURISTE PARFAIT devait répéter chaque mot que disait Barbie Chérie, son ex : « Uno, due, tre, quattro… » Ils partaient à Napoli, en Italie, et il était important, pour Barbie, qu’il sache (au moins) compter! Mais, ma Chérie, pourquoi n’apprends-tu pas toi-même? En fait, Ken était un peu fatigué après ses réunions d’investissement touristique cette semaine au Grand Lac de l’Ours (Canada), au Népal et en Mongolie. « Mais Ken, parce que c’est toi qui paye ! ». C’était vrai. Barbie était vraiment une femme exceptionnelle : elle avait toujours raison…