En Italie une page politique s’est tournée, depuis dimanche dernier et c’est donc l’heure des bilans, dont celui du Tourisme Culturel car l’Italie a couplé le Tourisme et la Culture dans une même Gouvernance depuis dix ans et les résultats sont bien là! Sur la période quinquennale 2011-2016, les arrivées de touristes étrangers ont augmenté de 13,4% et les dynamiques des flux sont également positives pour 2017. Avec 122 millions d’arrivées en plus (+5 millions par rapport à 2016,) et un record popur les touristes étrangers : 60 millions. La fréquentation dans des villes d’intérêt historique et artistique a beaucoup augmenté (+ 7% par rapport à 2016), avec un retour des italiens pour visiter leur pays. ( Fréquentation 2017 -Source: données de l’ISTAT, 1 mars 2018 – 17:08) –Notre photo : Galleria Borghese,Rome- site Intenet du MIBACT et AGcult.).
– Et ce n’est pas fini ! En 2018, 64% des Italiens ont déjà prévu des voyages culturels (musées, monuments, sites historiques / archéologiques): et si 33% d’entre-eux se déplaceront en Italie , 7% se rendront à l’étranger et 24% voyageront à la fois en Italie et à l’étranger (Etude sur les pratiques culturelles, réf. dans notre Pour en Savoir plus ci-dessous). .
I- LA RÉORGANISATION DU TOURISME CULTUREL EN ITALIE Depuis 2006, ( Gouvernement Romano Prodi) la Culture fait donc ministère commun avec le tourisme au MIBACT, Ministero dei beni e delle attività culturali e del turismo. Des ministres, des chercheurs et des chefs d’entreprises souhaitent que le secteur soit en bonne place dans leurs gouvernements, avec quelques chiffres-clés pour convaincre : Un touriste culturel dépense plus qu’un autre touriste ! , nous disent les pros du Tourisme culturel en Italie (Un touriste culturel dépense entre 30 et 40 € de plus par jour qu’un vacancier). Le secteur représente 56% des nuitées et 67% des dépenses du tourisme étranger dans notre pays, ajoutèrent les pros à la conférence de TourismA, le 18 février dernier à Florence, et le Tourisme culturel est une mine d’or pour l’Italie !
Tourisme et Culture dialoguent en Italie et croisent depuis lontemps leurs compétences, très complémentaires, ce que vous pouvez lire plus en détail dans le Plan Stratégique du Tourisme 2017-22, sur notre article de juillet dernier, ICI. .
II- LE CHOIX D’UN TOURISME DURABLE ET RESPONSABLE
– L’exemple de 2017, L’Année des Villages (Anno deil Borghi) Pour l’aménagement et le développement durable du Territoire et dans les régions les plus rurales de l’Italie, on relira aussi ce qui s’est passé pour «2017 , Années des Villages (Anno dei Borghi), qui a donné un coup de projecteur sur ces villages historiques, avec un partenariat Airbnb qui permettait un démarrage du tourisme dans certaines zones peu fréquentées, celles qu’aiment certains touristes pour y trouver un tourisme culturel de qualité et durable. Ces anti-tourisme classique préfèrent les séjours de découverte des paysages, de l’agritourisme, des produits des marchés et de de l’artisanat. On y voyage avec lenteur (slow tourisme) pour mieux apprécier différents univers : dégustation des paysages, de vins, de savoir-faire locaux, ou de la gastronomie responsable.
– Eviter et supprimer à terme l’OverTourisme, qui frappe Venise au risque de sa disparition, ou, en moins grave, les foules et files d’attente aux Uffici, le Grand musée de Florence. L’attirance de ces lieux magnifiques pour les nouveaux voyageurs des pays émergents pose un gros problème car ils sont des milliards (Inde, Chine, Moyen Orient, Amérique du Sud…).Ces nouveaux visiteurs, lors de leur premier voyage, veulent à tout prix visiter Venise ou Florence. Pour Venise, dissuader l’approche des Méga-Croisières et moduler les arrivées touristiques devraient être une priorité des élus et du peu d’habitants de Venise qui vivent, pour bon nombre, de cet overtourisme (Ventes d’objets ou opcations de bateaux ; Locations ou ventes de leurs biens pour l’hébergement restauration, etc…). Tout a été dit sur cette vision à court terme, qui risque d’emporter Venise dans la spirale mortelle que serait la fin de toute visite ou séjour de qualité.
–Un Plan stratégique du Tourisme 2017-2022 avec tous les partenaires
III- UNE RÉVOLUTION CULTURELLE en Italie Je ne reprendrai pas cette petite synthèse où j’expliquais il y a quatre ans comme l’Italie avait choisi ses projets et l’ordre de ses priorités. Reprenons simplement quelques sujets choisis comme urgents car ils fonctionnaient mal :
– les musées nationaux, sans autonomie réelle car ils étaient sous tutelle des Sopprintendenza. Le MIBACT a évalué qu’ils avaient surtout besoin de rejoindre les musées les plus vaillants du monde à tous les niveaux (Solution : Choix de nouveaux directeurs ayant obligatoirement séjourné à l’étranger )
– les grèves à répétition du Colisée ou autres monuments qui fermaient sas prévenir (Solution : Déclaration de la Culture comme « Service fondamental pour les citoyens (en France on aurait dit d’intérêt général) comme la Santé ou la Sécurité. Et cela non pour briser les grèves mais pour que les personnels fassent des préavis avant qu’elles ne commencent et négocient avec le ministère.
– écroulement régulier de maisons de Pompei, malgré des aides de l’Europe qui allaient donc cesser si rien n’était fait (Solution :négociation avec l’Europe et multiples décisions pour améliorer les process, la gouvernance, le planning de restauration des maisons, les circulations, etc..).
IV- DES PROJETS
Aujourd’hui, constat est fait par les experts de l’économie italienne et du Tourisme, à tous les échelons de décision, que »le Tourisme Culturel est une mine d’Or pour l’Italie », et qu’il faut donc soigner les habitants de la proximité et les touristes étrangers, bien évidemment avec des projets différents. Voici quelques actions jugées urgentes, charge aux professionnels de les organiser en 2018 dans le budget voté.
1 – Se doter d’outils d’observation : rien ne se transforme sans outils de mesure, d’évaluations, de réajustements, etc… L’Italie dispose déjà d’énormément de données organisées et hiérarchisées sur son Tourisme Culturel, tout comme les allemands, les suisses, les néerlandais ou les espagnols,américians, , et bien sûr les anglais, qui sont les plus forts en Europe. (Notre Photo : l’ouvrage récent Per un osservatorio sul turismo culturale de Mara Manente et Maria Carla Furlan-CISET Centro Internazionale di Studi sull’Economia Turistica )
2- Budget 2018 :
– La loi de finances 2018 devra conforter l’offre culturelle pour les habitants et les touristes ;
– Renouveler et prolonger le Pass Culture (290 millions d’euros pour 2018/19). et confirmer la réduction de 10% de pour tous les concerts ;
– Recruter pour le patrimoine culturel plus de 200 professionnels du patrimoine et 500 ingénieurs ainsi Conforter la réforme des musées (8 millions d’euro)s pour augmenter les ressources en faveur du système national des musées introduit avec la réforme de 2014.
CONCLUSION : comparer la France et l’Italie ?
Nous souffrons surtout, mais seulement au niveau national, d’absence de lieux de ressources pour le Tourisme culturel, d’études des comportements et surtout d’’outils d’observation des évolutions. Absence qui oblige à penser comme au bon vieux temps, ce que ne font pas du tout nos concurrents qui se sont dotés d’indicateurs et disposent de statistiques et d’études à jour: je l’ ai vu en travaillant avec à Bilbao ou Londres, Amsterdam ou la Belgique(Wallonie),en Suisse (HES Valais), etc..) et nous le voyons ensemble en Italie aujourd’hui.
TOUTE L’ÉNERGIE EST DANS NOS RÉGIONS! Nous sommes excellents dans de très nombreuses villes, régions, villages, zones très rurales, pour le tourisme culturel, dont Paris et l’Ile-de-France, ; et cette excellence vient combler le vide du niveau « national ». Les chiffres sont là : plus de 200 exemples peuvent rivaliser avec les meilleurs projets étrangers ! Nous manquons d’un observatoire et de chiffres au niveau national, mais disposons de bons indicateurs (Accueil de l’Innovation ; Fréquentations ; retombées économiques ; comportements ; demandes des clientèles émergentes …) pour le travail sur le terrain. Pas une semaine sans nouvelle surprise, nouvelle invention, nouvelles propositions ou bons résultats, dont ce petit blog témoigne en permanence depuis bientôt 10 ans! De Nantes à la Seine-Saint-Denis, du Finistère au Grand Lyon, de la Région Ile-de-France à celle d’Angers avec Esthua, de la Cité du Vin de Bordeaux au petit Musée d’art Classique de Mougins : tout est là pour réussir : les talents et les compétences, l’envie et le plaisir des professionnels, des habitants et de leurs élus. !
POUR EN SAVOIR PLUS
1- Comment tout a commencé : Relire sur notre blog deux articles de 2015 : :l’Italie et la Culture en mouvement et « En Italie, la Révolution continue!« .Et ceux de 2017 : le Plan stratégique du Tourisme et Les politiques pour les zones rurales et les villages historiques (Borghi et Airbnb).
2- le Bilan du Tourisme et de la culture par le ministre Dario Franceschini (Sur notre photo ci-contre).
3- Le MIBACT, ministère des Biens et des Activités culturelles et du Tourisme (nom officiel en italien : Ministero dei Beni e delle Attività Culturali e del Turismo) est le ministère de la Culture du gouvernement de la République italienne institué en 1974. Il est chargé de la conservation du patrimoine, du paysage et du tourisme.
4- DES ÉTUDES ! La revue de presse en ligne Agcult.it rend compte des actions du Tourisme et de la Culture et propose énormément d’études et résultats statistiques de l’ISTAT, l’équivalent de notre INSEE , ainsi que des orientations politiques : les italiens revisitent leur pays à nouveau , ou bien Où lit-on le plus en Italie, au nord ou au Sud ?
–Étude sur les pratiques culturelles. cette étude réalisée par Findomestic, sorte de CREDOC italien, apporte un cadre pour réfléchir et montre que italiens participent fortement à des activités culturelles mais de façon trè_s différente selon leur âge . C’est tout à fait le type d’étude qui pourra aussi aider à mieux accueillir les jeunes italiens car leurs préférences sont mentionnées.
– L’enquête présente aussi les différents freins aux pratiques culturelles et les dépenses culturelles des italiens en 2017 de un Italien sur trois a dépensé moins de 50 euros dans l’année pour la culture ; 26% entre 50 et 100 euros et 21% entre 100 et 200 euros. Enfin 10% des italiens ont dépensé entre 200 et 500 euros et 3 % ont dépassé les 500 euros. euros ou plus, soit des fans de culture et qui ont les moyens.
5- LES JEUNES ITALIENS APPRENNENT L’HISTOIRE DE L’ART A LÉCOLE depuis…1923 ! (Voir le bel article de la conférence de Pierre Rosenbeg en 2009, relayé par la TRIBUNE de l’Art ).
L’Ecole apprend a lire et a écrire, elle n’apprend pas a voir, disait Pierre Rosenberg, le 15 septembre2009, dans un un colloque sur « L’enseignement de l’histoire de l’art à l’école ».
– En Italie, depuis longtemps déjà, depuis 1923, l’histoire de l’art est obligatoirement enseignée dans les lycées et dans les collèges. Nul n’y échappe, en mode chronologique, de la Préhistoire au Gothique ; puis de Giotto à l’Âge baroque et enfin de l’âge des Lumières à aujourd’hui. Cet enseignement est d’ailleurs rarement contesté en Italie.
6- TourismA Le salon du Tourisme et de l’archéologie a lieu à Florence, capitale de la culture et de l’art. Cet événement annuel de trois jours est organisé dans le prestigieux et central emplacement du « Palazzo dei Congressi ». L’événement s’adresse à tous les secteurs culturels et économiques actifs dans les domaines archéologiques, artistiques et monumentaux: instituts de recherche privés et publics, parcs et musées archéologiques, offices de tourisme, tour-opérateurs et associations culturelles
– CISET italien : Email: ciset@unive.it
PEC: ciset@pec.unive.it Tel: +39 041 234 6531 – Fax: +39 041 563 0620
(Notre photo : tourismA http://www.tourisma.it/workshop-turismo-culturale/ (CISET etTravelmark)
KEN LE TOURISTE PARFAIT était au Canada mais chut! Il ne fallait pas le dire car il venait de négocier avec Donald qu’aucune barrière douanière ne les frapperait. Son ex, Barbie Chérie, était, elle, en Australie mais chut, il était inutile aussi de l’ébruiter car elle avait réussi à convaincre un ami de Mélania qu’il était aussi dommage de brimer les australiens…La seule chose à retenir de ces hauts faits historiques était que le tourisme était devenu, soudain, un tourisme d’intervention, et que les ambassades ayant mieux à faire, disaient-elles, avaient laissé une énorme place vide et s’étaient faites dépasser par deux icônes influentes : Ken et Barbie!