Qu’est-ce que le Tourisme culturel? est le titre de mon petit interview pour le blog de Mon Cher Watson, paru cette semaine. « Définir le Tourisme Culturel » de façon très simple, et répondre à ce « Comment on attire les Touristes?« , sont deux questions d’actualité car chaque pays, chaque destination ont leur façon de faire, et, oh joie! les choses sont en train de changer! Une nouvelle génération arrive dans le secteur culturel, plus curieuse des vraies mutations à l’oeuvre, experte en usages numériques, et je vous promets, avec leurs entreprises, de nouvelles formes de communication et d’ingéniérie que ces jeunes consultants vous apportent, aujourd’hui, sur un plateau d’argent! Un grand merci à Aurélie Romand pour cette interview et son excellent blog où nous avons eu le plaisir de lire les interviews des responsables de jeunes entreprises que nous présenterons dans ce billet.
I – QU’ EST-CE QUE LE TOURISME CULTUREL?
Voici ma petite interview, dont j’ai beaucoup aimé les questions, par Aurélie Romand, co-directrice avec de la nouvelle Agence Mon cher Watson.Aurélie présente cette interview ce matin sur Twitter en disant : « C’est sans tabou et ça fait du bien! ». Merci Aurélie, c’est un compliment qui me va comme un gant!
– Bonjour Evelyne, pouvez-vous nous présenter votre parcours professionnel ?
J’ai eu la chance d’être toujours sollicitée pour des « défis » qui se ressemblaient. En résumé, il fallait soit créer, soit changer un service culturel dans une institution publique. Par exemple : créer une Carte Blanche pour fidéliser les futurs visiteurs du musée d’Orsay, juste avant son ouverture ; ou revoir les missions du service de développement culturel de la DRAC d’Île-de-France ; ou encore, avec un beau budget (4M€!) mettre en œuvre huit expérimentations pour décentraliser à nouveau la Culture (2002-2004). Je vous passe l’ambiance quand vous travaillez dans une direction centrale du Ministère de la Culture, truffée d’énarques fiers de leurs pouvoirs de décision, quand, la bouche en cœur, vous leur dites « Bonjour les amis ! Ma mission est de décentraliser vos décisions à d’autres acteurs en régions ! ». Ce fut assez « chaud », aussi, pour l’art contemporain à la Délégation aux Art Plastiques, où régnait une certaine opacité sur la gestion des écoles, centres d’art ou FRAC. Il y avait une ambiance très « salon de thé », avec des gens adorables, mais souvent peu passionnés par l’efficacité d’une administration. Cela s’est bien passé, toutefois, car ils étaient à peu près tous d’accord pour améliorer l’existant.
– On oppose souvent culture et tourisme. Votre parcours vous a emmené de l’histoire de l’art au tourisme culturel, comment avez-vous fait le lien ?
Pour moi, le lien, ce sont les visiteurs. L’art n’existerait pas sans les artistes, sans les commandes des Princes, de l’Antiquité à la Renaissance, mais pas non plus sans l’amour des visiteurs qui reçoivent l’œuvre. On voit aujourd’hui une vraie demande des musées ou des centres d’art, demande qui ne pouvait s’exprimer dans l’Antiquité et même avant la Révolution, car seuls les gens de pouvoir ou d’argent avaient ce privilège. Donc, avec l’arrivée massive de visiteurs, la question est devenue, pour un historien d’art en France et ailleurs : comment transmettre, comment faire passer la connaissance sans affliger ces visiteurs avec de l’érudition? Passionnante question, auxquels les anglais et les américains ont su répondre, très vite ! En France, nous avons un certain « retard » car tout le monde étant égal depuis la Révolution, on a du mal à différencier nos discours, à adapter l’offre à la demande par peur de « populisme », de « démagogie ».
– Pouvez-vous définir le tourisme culturel ?
C’est une pratique : « Visiter, en dehors de son périmètre habituel, un site culturel ». L’Organisation Mondiale du Tourisme précise que ce visiteur culturel dort « une nuit au moins en dehors de son domicile habituel ». Et c’est une ingénierie, des savoir-faire : il faut concevoir, puis organiser cette activité, qui est faite aujourd’hui par trois acteurs professionnels : ceux du tourisme, de la culture et du numérique !
– Comment attirer les touristes dans un lieu culturel ? Y a-t-il des astuces ?
Plutôt que des astuces, je dirais des conditions nécessaires à l’arrivée d’un touriste. Après les incontournables (sécurité, bonne situation du site culturel, accès facile, langue étrangères…), il faut trouver ce que « vous avez et que les autres n’ont pas », car la concurrence (entre musées, entre châteaux, entre Festivals) est terrifiante et… elle est mondiale, aujourd’hui ! Impossible donc, de se reposer sur ses lauriers ! Parmi les bonnes idées qui sont très rarement mises en œuvre en France :
– Adapter le site culturel aux visiteurs qui veulent une excellente qualité (ceux du secteur luxe, comme CultureEspaces) car ce qui est bon pour eux le sera pour tout le monde !
– Recruter des pros du numérique qui développeront le site sur les réseaux, en les intégrant dans l’équipe, et surtout leur laisser une totale liberté !
– Disposer des programmes un an avant les événements (expos, concerts…) pour que les pros du tourisme les diffusent lors de leurs grands salons internationaux et aient le temps de « communiquer » sur cet événement.
– De façon générale, il manque souvent un lien entre Passé et Présent (musées d’histoire, d’art ancien) et des expositions co-créées avec les habitants : « Qu’est-ce qui vous ferait plaisir ? » devrait être une question souvent posée et ce n’est pas le cas. On « impose » ses choix, du haut vers le bas….
Bref, il faut surtout s’adapter : on ne fait pas la promotion d’une offre culturelle à des Millenials en recopiant, sur Facebook, les anciens dépliants en papier ! Apprendre à partager, c’est aussi apprendre à écouter, à apprendre et… savoir renoncer à ses anciennes stratégies-chéries, savoir faire son deuil des habitudes. Vaste chantier !
– Vous avez créé le blog Nouveau Tourisme Culturel dans lequel vous abordez ces différents thèmes. Comment avez-vous eu l’idée de ce blog ? Comment le faites-vous vivre ?
L’idée était que, en France, et vraiment plus que partout ailleurs, le tourisme était méprisé par les acteurs de la Culture qui s’adressent – leurs visites, leurs médiateurs, leurs offres… – aux seuls visiteurs de proximité. Les touristes ne sont pas intéressants car ils « ne font que passer », alors que la Culture ne rêve que d’enseigner aux visiteurs en prenant le temps, comme à l’école. Contrairement aux musées ou monuments anglais, nous n’avons que très peu de visites « pour gens pressés ».
– Le blog est né d’une demande. Pendant 3 ans, j’ai joué le rôle de « Madame Culture » au sein d’ATOUT France, l’agence d’ingénierie et de promotion du tourisme en France. J’y ai découvert le back office de l’industrie touristique. Le Tourisme, est une industrie faite de myriades d’entreprises du transport, de l’hébergement et des loisirs, à l’efficacité redoutable et en avance sur les usages numériques. J’ai donc dû repérer « à quelles conditions le Tourisme pouvait être totalement complémentaire de la Culture ? ». Le Tourisme a de gros moyens, la Culture en a peu. Il est très organisé, ne travaille pas pour lui, mais pour les autres, ce que ne fait pas la Culture, très autocentrée sur son propre milieu et ses publics habituels (scolaires ou bourgeoisie diplômée). Bref, quand je suis partie, quelques amis, dont Philippe Fabry, voulaient que je continue une veille : mettre de nouveaux exemples à leur disposition ou leur proposer des analyses des évolutions. Philippe a donc créé toute l’architecture du petit blog, qui, je ne sais comment, a vite dépassé ces quelques lecteurs, merveilleux amis auxquels il était entièrement dédié au départ ! Comme je fais surtout des expertises et des formations, j’écris le blog toute seule, souvent le soir, quand j’ai le temps, mais c’est toujours un bonheur de partager, c’est ce qui me porte et ce qui fait que je continue !
– Mes choix des thèmes, pour le blog, sont liés à une veille active, en France mais surtout dans le monde. Leur point commun ? Ne retenir que des « bonnes » pratiques, des bonnes gouvernances et de bons exemples qui témoignent des mutations en cours : celle du numérique ; ou la rencontre habitants/ touristes ; ou les offres de l’avenir, qui seront des « co-créations » de l’offre culturelle ! Ces exemples nécessitent tous une nouvelle ingénierie, pour leur mise en œuvre, et elle croise tourisme, culture et numérique. L’objectif : montrer dans mon blog la diversité des solutions pour mieux adapter l’offre culturelle à de « nouveaux visiteurs » qui ont des comportements nouveaux (Millenials ou pays émergents) et remplacent peu à peu le public européen, qui lui, vieillit. Et montrer aussi que de nouveaux métiers, recrutements sont nécessaires et que toutes les institutions culturelles doivent devenir moins verticales et utiliser les compétences des visiteurs, devenus « makers » !
Merci Evelyne d’avoir répondu à nos questions !
II- 10 NOUVEAUX PROFESSIONNELS AU SERVICE… DU TOURISME!
Si tous les sites et événements culturels ‘ont pas une « vocation touristique », il est utile, je pense, de donner une grande visibilité à de nouveaux acteurs culturels qui pourront aussi travailler avec ceux du Tourisme. A commencer par les acteurs du tourisme qui lisent ce blog et n’ont pas toujours le temps de chercher de nouveaux prestataires sur les thèmes culturels au sens large.
Voici donc notre une petite liste de ces nouveaux entrepreneurs, un top ten mais qui n’est pas classé par ordre de mérite! Cette liste est évidemment non exhaustive, mais n’hésitez pas à nous laisser vos coordonnées et nous à faire part de vos attentes dans les « commentaires » de ce petit blog et sur ceux du blog d’Aurélie et de Géraldine et… Bienvenue aux club!
1- MON CHER WATSON
Entreprise d’ingéniérie Culturelle – Conseil – Programmation – Production, Mon cher Watson représente bien l’engagement d’une génération (25-45 ans) qui ne pense plus la Culture comme une zone de repli, à « sancutariser », mais comme une ouverture à de nouvelles compétences : Culture et Marketing, Culture et Communication, Musées et Fun, Expérience du Visiteur, Stratégie numérique, etc…Ces mots qui qui avaient mauvaise réputation il y a encore 10 ans, mais voilà, les prescripteurs de cultue ont rajeuni et leur ont donné droit de cité! Loin de se replier sur elle-même, la culture peut prendre aujourd’hui toute sa part, de façon positive, pour mieux répondre aux usages et comportements des visiteurs.Voir aussi la page Scoop.it d’Aurelie Romand, une très bonne veille sur le changements en cours des Musées et de la Muséologie.
Le lien de Mon cher Watson et celui pour les contacter directement, ici!
2- La Souris Court Toujours, Agence de Commmunication et d’ingénierie culturelle et touristique hors du commun que je vous recommande chaudement! Sylvie Huron est sa merveilleuse directrice! Le lien ici.
3-Cyril Leclerc Communication Des idées nouvelles pour votre communication culturelle, pour en développer le sens! / .Cyril Leclerc rédige une exceptionnel blog sur la Commnunication , COMMUNICANT.INFO. Le lien ici.
4-La French Team d’ Aurélien Guillois, entrepreneur multi-facettes du monde de la culture, il a aussi créé l’excellent site cultureveille et le nouveau blog de la French Team . Particulièrement attentif aux mutations entrepreneuriales via les usages digitaux, Aurélien a récemment créé cette agence de conseil tout en pousuivant la bien nommée Culture Veille.
5- Claire Casedas, muséologue. Rédactrice du blog Musée-Oh depuis 6 ans, elle vient de se lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat avec sa start-up FUN IN MUSEUM, pour vous apprendre à Lire et Repenser l’expérience du visiteur pour un musée plus FUN
6-Mon Petit Musée : Sophie Egly, (Une nouvelle proposition d’ objets d’art à vendre dans les musées comme « produits dérivés des eouvres). Le lien ICI.
7-Ateliers Muséographiques, Culture et Territoires, conduits par Emmanuel Landas, un fameux et très sérieux Muséographe! Le lien ici.
8- Un Soir un Musée un Verre : Kristel Fauconnet et Laurent Albaret p^roposent réunir toutes les semaines un lieu culturel différent à des curieux, amateurs de culture, de se réunir pour prendre un verre .Vient qui veut, sans réservation.Les invitaitons se font via les réseaux sociaux ( Facebook, Twitter; agenda en ligne;Blog pour les comptes-rendu et Flicr pour les photos de la soirée; contact en ligne ). Voir le lien ici.
9- Agence PaperMoon, Virginie Beauvaisconseille les marques et institutions culturelles pour leur communication et pour le Mécénat (plutôt spectacle vivant et art). Le lien ici.
10- So Art, avec Emilie CHAPUS et Emmanuelle PIANAqui organisent, pour les entreprises,des événements avec des performances d’artistes.Le lien ici.
Une mention enfin pour izi.TRAVEL, qui n’est pas vraiment une nouvelle entreprise mais qui, contrairement à beaucoup d’entreprises de guidage de de la visite, a su renouveler son approche en recrutant des jeunes professionnels très compétents. Bravo Laura Marchand et Vera Duin! (izi.TRAVEL).
ALORS, EN CONCLUSION, reparlons de la Veille, celle que nous faisons sur ce blog, en ne retenant que des expériences positives, reproductibles, et en repérant ce qui bouge et en quoi les évolutions peuvent nous aider si nous les prenons en compte dans nos analyses et nos projets. Car le popint commun de ces jeuens entreprises est cette passion de se tenir au courant, d’expérimenter et…de transmettre! Voici un joli résumé de ce qu’est une veille, par Aurélien Guillois, lors de son interview par Mon cher Watson où il répondait à la question : » En quoi la veille peut aider l’entrepreneur ?
– La réponse d’Aurélien : « Si il veut pouvoir prendre les bonnes décisions, s’adapter et saisir de nouvelles opportunités, l’entrepreneur se doit d’être informé et rester en interaction avec son écosystème.
J’ai parfois reproché à certains de mes collègues de ne pas être assez attentifs aux changements d’usage, aux nouveaux outils, aux nouvelles tendances dans d’autres secteurs d’activité, aux attentes et besoins de leurs partenaires. Qui sont les spectateurs d’aujourd’hui et de demain, comment et pourquoi interagissent-t-ils avec les événements, les œuvres, les médias… Quelle place a la culture à leurs yeux ? Il m’apparaît par ailleurs difficile de proposer une réponse professionnelle pertinente si on n’est pas en phase avec son marché. Être en veille, c’est être avant tout attentif au monde qui nous entoure et nous avons la chance aujourd’hui qu’Internet soit un outil formidable pour ça. »
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KEN LE TOURISTE PARFAIT Ken, de passage à Paris, prenait un verre avec les jolies filles d’Un soir Un Musée Un Verre! Une idée de son ex, Barbie Chérie, qui avait repéré la date pour que Ken efface ses soucis de boulot, sa fatique du dernier tour du monde…Cette semaine, son périple « Affaires » lui avait « côuté » 17000 km en avion, sept palaces et une demi-douzaine de locations de voitures… Comme d’habitude, Ken s’efforça de parler « art », mais cette terrible peur de se tromper, ( il n’y connaissait rien ni personne), l’envahit en deux secondes. Et là, Aurélie vint à son secours : « Ken, si vous nous parliez de vos Voyages? »….
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[…] https://www.nouveautourismeculturel.com/blog/2016/06/16/qu-tourisme-culturel/?platform=hootsuite via @EvelyneLehalle Veille en tourisme @veilletourisme 17/6/2016 […]