Métiers/Formations/Emplois du tourisme culturel

P1090394Et si nous parlions Métiers, Formation et Emploi,  aujourd’hui? Enfin surtout de la Formation, car les métiers du Tourisme Culturel sont si nombreux, les compétences si variées que cela n’aurait aucun sens de tout présenter « pour information ». Ce qui nous intéresse ce sont les mutations actuelles des compétences et des métiers, (CF. en III, Les nouveaux métiers), avec le numérique mais pas seulement. L’ouverture au monde, qui est devenu un vaste marché de l’emploi, nous oblige à nous poser la question : quel pays gagnera a bataille de l’emploi ? Celui qui peut former ses citoyens mais aussi ceux des autres habitants du monde ? Celui qui forme tout au long de la vie ou celui qui se concentre sur la formation initiale? !
On me demande régulièrement des prestations de Formation au « Tourisme Culturel », auxquelles je réponds volontiers,  mais j’avoue que je suis parfois surprise par l’absence de formation de certains professionnels  sur les mutations actuelles. Même déception lorsque je dois « remettre à niveau » des diplômés, par exemple ceux de la Sorbonne. Leur références sur le tourisme culturel datent souvent des années 85-90,quand il suffisait qu’un monument ou tout site culturel soit bien « valorisé » pour leur assurer une bonne  fréquentation.L’allergie de nombreux professionnels de la Culture   à la « commercialisation de produits » ou au « marketing » est réelle. Bref, pour les travaux pratiques de tourisme culturel,il semble que le meilleur  exercice  soit  d’imaginer puis de tracer un parcours « culturel » sur un territoire, qui deviendrait quasi « automatiquement » un parcours touristique. L’exemple vient de haut, comme ces Routes de l’Europe,qui, après 14 symposium, 122 colloques et 34 missions sur place, oublient la plupart du temps de satisfaire les incontournables du voyage : se loger, boire un coca-cola au pied des ruines ou dormir décemment, au plus près de l’itinéraire ; connaître tous les moyens de transport ou ne « pas se perdre » devraient faire l’objet d’un réel travail, tout comme la « commercialisation » de ce nouvel itinéraire.
Alors, pour trouver une formation « actualisée », qui corresponde à l’état des connaissances,  des comportements des visiteurs et du marché, voici, selon moi, les pistes à suivre !
Solaris ChroniclesI-LA NOUVELLE FORMATION AU E-TOURISME
– Tourisme et Culture et leur « mue » en e-tourisme et e-culture: voilà les premières solutions pour « acutaliser » le tourisme culturel. Les connaissances du Numérique sont réellement indispensables à chacun des métiers pour satisfaire des e-visiteurs, presque tous mobiles et interconnectés en permanence et dont les big data, par ailleurs,  favoriseront le séjour. N’oublions pas, aussi, que les usages du numérique ont créé « ex-nihilo » un nouveau groupe de visiteurs, composé de milliards d’individus, qui viendront butiner et comparer vos infos en ligne, jouer en ligne, mais aussi apprendre grâce vous et aux données en ligne que vous voudrez bien leur proposer! Sans  venir sur place, mais en fréquentant cet » autre chez vous » que sont votre site Internet, vos adresses sur des sites comparatifs ou des réseaux sociaux et toutes les  productions en ligne qui vous concernent.
La bonne nouvelle, c’est que le Numérique commence à faire partie des formations touristiques et Mathieu Bruc vient de faire l‘éloge, sur son blog, de la toute dernière des formations au e-tourisme. Mathieu, qui rappelle que la révolution numérique entraîne inexorablement de nouveaux métiers, de nouveaux outils, l’apparition de nouveaux acteurs et une nouvelle réflexion sur les stratégies des entreprises , présente donc le nouveau Master e-tourisme de l’Université d’Angers, où il reste encore quelques places pour la rentrée prochaine. Ce Master est donc parfaitement « adapté à l’évolution numérique des activités touristiques. « Les débouchés visent « des fonctions d’exploitation ou opérationnelles avec une compétence numérique, dans des organisations publiques et privées, en France comme à l’étranger », poursuit Mathieu, qui présente quelques intervenants, tous des professionnels reconnus du secteur:
– Le dandy connecté Matthieu Dixte sur l’animation des réseaux sociaux ;
– Le mélomane averti François Houste sur les techniques de visibilité et trafic ;
– L’hôtelier repenti Thomas Yung sur l’é-réputation et la création de site web ;
Et la responsable du Master, Marie-Jeanne Trousset sur les stratégies marketing.
– Mathieu Bruc rejoint aussi l’équipe pédagogique sur les technologies mobiles du tourisme (m-tourisme), dont il est l’un des brillants spécialistes ( Co-auteur, avec Sébastien Gonzalez, de “M-tourisme et géolocalisation au service du développement touristique”).
Une formation de rêve, donc, que nous vous recommandons tout particulièrement car l’institution, les enseignants et formateurs sont tous excellents !  Et un grand merci à Mathieu pour cette recommandation!
II- ÊTES-VOUS TOURISME OU CULTURE ?
Maintenant que vous êtes tous « numériques », car le Numérique est réellement indispensable aux deux secteurs, la question se pose de savoir, si vous êtes pro de la culture ou un pro du Tourisme, et de quelle formation complémentaire vous avez besoin.
Voici un petit tableau où j’ai écrit pour vous un remède à vos maux, disons une potion magique qui vous évitera de chercher des formations complexes qui, la plupart du temps, n’existent pas!Toursme et Culture

Commentaire du tableau : les formations complémentaires sont ici citées « a minima », mais je pars du principe que l’on a toute la vie devant soi pour se former, et je n’ai donc mis que les « incontournables ». Vous avez d’autres idées? N’hésitez pas à laisser un commentaire, mes amis! 
Bx artsNOUVEAUX MÉTIERS, NOUVEAUX ORGANIGRAMMES !
Si le numérique, les nouveaux comportements des visiteurs et les 2 milliards de touristes de l’horizon 2030 changent considérablement les contenus et les savoir-faire des métiers actuels, de nouveaux métiers sont également nécessaires à très court terme. Par exemple, que serait la médiation culturelle, aujourd’hui, si elle ne tenait pas compte des usages des réseaux sociaux ? La médiation commence donc avec le dialogue avec les futurs visiteurs potentiels «bien avant l’exposition », et peut avoir lieu hors de l’exposition et du monument, et non plus seulement « pendant la visite ».

Les métiers se déclinent aussi, et de plus en plus rapidement, en spécialités : un « marketing » généraliste ne suffit plus : les marketings de destinations précises (« marketing vers les clientèles chinoises ») ou de certaines classes d’âge (Familles ; Seniors, enfants, adolescents…) pour correspondre à la « personnalisation de l’offre » qui ne peux plus être cette « offre pour tout le monde »à laquelle nous nous étions habitués, avec ses quelques contre-propositions de tourisme alternatif.
– Les nouveaux métiers en gestation : on sait qu’il y a déjà une pénurie de « data-scientists », ces spécialistes des données, qui savent les récupérer/classer/organiser/activer . Donc l’organisation même des secteurs va changer : des questions essentielles comme la sécurité, les flux, les circulations seront réglées en continu par des données qui bénéficieront aux deux secteurs et à d’autres, mais qui nécessiteront de revoir l’organigramme actuel où l’on insèrera des référents pour l’utilisation des données…Il faudrait sans doute une veille pour recenser ces nouveaux métiers, car pour l’instant il n’y a que peu de communication sur ce sujet que je troue essentiel et porteur d’autres questions à résoudre en vitesse : moins de verticalité dans les organigrammes, plus d’intelligence collaborative, où tout le monde met sa petite pierre à l’édifice. Anticiper les formations serait donc, à mon avis, utile pour ne pas se trouver en situation de « pénurie »  alors que d’autres ne le seront pas.
Qui aura le pouvoir ? Avec quel modes de gouvernance ? Par exemple : Qui élabore la stratégie numérique, culturelle et touristique? Les directeurs ? Ou des profil d’« experts du numérique » déjà bien rôdés aux métiers du tourisme et/ou à ceux de la culture ? Attendons-nous, pour ces questions, à de vraies résistances des deirections et élus des deux derniers domaines  pour « garder la main ». Par exemple : les éco-musées, dont le seul objectif, dans les années 70-90, f était d’insérer la population dans la gestion courante et les projets, ont-ils su profiter des nouveaux usages numériques ? Sont-ils en train de co-créer et de co-gérer des programmes avec les habitants ? Pas vraiment, depuis dis ans. La médiation ou les guides, de la même façon,  se sont-ils emparés des stratégies numériques pour renouveler leurs propositions ? Pas vraiment non plus, car elles sont souvent présentées comme « complémentaires », et donc pas « au cœur » de la gouvernance des sites ou de la visite.On « ajoute » des applications plutôt que se donner comme objectif les pratiques collaboratives ou le partage avec les visiteurs et entre les visiteurs.
– La vraie nouveauté  passera sans doute par les territoires, comme le montre la création des « Animateurs numériques du Territoire », qui doivent former et fédérer les énergies.Ou encore les vastes stratégies « Bilbao, Londres, Hambourg, Brooklyn ou  Lyon…) des Creative cities ou des régions créatives. (Voir les toutes  études du Forum d’Avignon, en ligne depuis 2007, sur ces Creative Cities!). On comprend, dans cette trentaine d’étude du Forum, comment  LE monument, LE musée ou LE Festival ne peuvent plus être, aujourd’hui,   des objets uniques et relativement autonomes,  mais qu’ils sont en étroite relation et en réseau avec tout ce qui évolue sur leur territoire.
– La pire faiblesse, enfin, serait de penser que la transformation des métiers viendra « peu à peu » et que l’on a tout notre temps. Pourquoi ? Parce que d’autres pays nous voleront des emplois, ayant anticipé des formations qui correspondent aux nouvelles organisations et aux nouveaux souhaits des touristes culturels, par exemple. Mieux satisfaits « ailleurs », ces touristes (50% au minimum des visiteurs de la Culture)  iront visiter ces « ailleurs !

Si ces questions vous intéressent – conséquences, sur les métiers, et donc sur la formation et l’emploi, des mutations dans le numérique, le tourisme et la culture –  merci, par avance,  de nous laisser des avis, suggestions,des  pistes pour avancer! Ces sujets sont peu travaillés, et  les « commentaires » du blog sont à votre disposition!  

P1090391KEN LE TOURISTE PARFAIT Ken avait des chantiers beaucoup plus simples que de s’interroger sur l’avenir du monde. Son job était tout tracé dès qu’il avait le pied levé : faire des Affaires pour gagner plein de sous, voyager et habiter un maximum de palaces dans son année 2014, ou encore dévaliser les magasins de Luxe, avec deux objectifs : gâter son ex, Barbie Chérie, et laisser derrière lui ces magnifiques « retombées économiques » qu’adoraient les ministres du monde entier. Tou- lou- lou! glouglouta son portable « Oui Barbie, ! J’ai inscrit le Petit en France, pour octobre, dans une petite école géniale, à Paris, l’EAC ! Pour devenir Courtier sur le Marché de l’Art ! Ca te plait, non ? » . « Oh, mais noooon, Ken, le Petit doit devenir un Touriste Parfait, plus tard, comme son papa ! », gémit Barbie au téléphone. Et voilà, pensa-t-il, une pesanteur inattendue, « Tel père, tel fils ! », avec un soupçon de piston familial. Zut !

NOS PHOTOS : cet été nous vous présenterons 25  « bonnes expositions » de l’été! Avec trois critères, que ce soit de minuscules expos ou de très grandes manifestations : 1- De très bons sujets, par exemple des thèmes peu ou pas exploités depuis des années; 2-  Ensuite une scénographie digne de ce nom, et pour les expos d’art un grand talent de celle ou celui qui a réalisé l’accrochage des oeuvres et objets.3-  Enfin que l’on puisse comprendre,  plutôt que d’apprendre , pourquoi on est là, pourquoi il est intéressant de voir cette expo. Qu’est-ce qui est si important, pour ceux qui l’ont préparée et souhaitent  que nous venions la voir ?  Votre  plaisir est sans doute à ce prix! 

Expositions  d’Arles  : une nouvelle Fondation Van Gogh et une expo, Solaris Chronicles,  sur Franck Gehry , l’architecte, avec des amis artistes ( Fondation Luma).

Le Guide des expositions de l’été : celui de Beaux-Arts magazine est le plus complet! Par contre mes 3 critères ne sont pas toujours au rendez-vous des choix. Mais voyez surtout ce dont vous avez envie, cet été! 

En haut,Ken est aux îles Raja Ampat (Indonésie) , dont la mer est remplie de coraux;En bas avec son ami Brett Gorvy, patron international de l’art contemporain chez Christie’s, qui n’en revient pas de l’engouement sans précédent des acheteurs pour la création actuelle ! 

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