LES JEUX OLYMPIQUES ! Alors que Tokyo a été élue pour organiser les Jeux olympiques d’été en 2020, quelle sera la ville choisie pour les Jeux suivants, en 2024 ? Parmi les villes qui pourraient se porter candidates, Paris, qui n’a pas accueilli de JO d’été depuis 1924! Et voudrait aussi se rattraper de son échec en 2012… Or, depuis cet été, des élus franciliens proposent la candidature de Paris. Imaginez le Stade de France bondé, les voiles en Normandie et sur les côtes Atlantique, les hôtels pleins jusqu’à Lille et 150 000 Greeters parlant 10 langues, pour accueillir le monde entier pour le sport mais aussi les événements qui accompagneraient ces J.O ! Imaginez les retombées économiques(cf.III) et surtout la fierté, la confiance retrouvées pour notre société qui connait des temps difficiles et doute de ses forces. Pour le projet de Paris Métropole ces J.O seraient une bonne occasion d’accélérer les chantiers et les investissements prévus (transports, CDG Express ; logements ; rénovation et agrandissement du parc hôtelier, couverture de voies de chemin de fer comme à Saint-Lazare…).Et prouver que ces dépenses seront utiles, au moins pour tous les franciliens, après la frénésie olympique, ne doit pas être bien compliqué.
I- LA SÉLECTION DES VILLES CANDIDATES : les villes candidates sont sélectionnées après examen de leur dossier par un groupe de travail composé de membres du CIO, de membres de l’administration du CIO (Comité international olympique) et d’experts externes. Une évaluation est faite quant au potentiel de chaque ville requérante d’organiser avec succès les Jeux Olympiques sur la base de 11 critères techniques : Soutien du gouvernement, questions juridiques et opinion publique ;Infrastructure générale. Sites sportifs ;Village(s) olympique(s) ;Environnement : conditions et impact ; Hébergement ;Concept des transports ; Sûreté et sécurité ; Expérience passée en matière d’événements sportifs ; Finances ; Projet global. Enfin cela c’est la page officielle. On se doute que d’autres critères, d’autres appuis sont aussi en jeu, même si, depuis le terrible scandale de l’attribution des Jeux olympiques d’hiver de 2002, en 1998, les soupçons de corruption n’ont jamais abouti à aucune condamnation ou exclusion des nations organisatrices.
II- CE N’EST PAS GAGNÉ!
1) La concurrence, tout d’abord :
l’alternance des continents, principe qu’applique le CIO avec beaucoup de rigueur depuis l’après-guerre, pourrait bénéficier pour cette édition aux États-Unis, qui n’ont pas accueilli les Jeux depuis 1996 (Atlanta) ou à l’Afrique, dernier continent encore inexploré. Johannesburg , par exemple, ou Durban, évoquée par le président du Comité national et sportif français (CNOSF). Un tandem Strasbourg-Kehl est aussi sur les rangs (cf.Michel Platini). Istanbul peut aussi représenter sa candidature : la capitale turque, avec son atout géopolitique (entre deux continents et carrefour de cultures) serait intéressée. Pour l’Europe, Berlin (organisatrice en 1936), ou Madrid (qui pourrait se représenter pour la quatrième fois 🙁 ).Les Emirates (Dubai ; à nouveau le Qatar après la coupe du monde), Le Danemark ou la Colombie ont aussi «évoqué un projet de candidature. Enfin, moins probables mais possibles, les Etats–Unis, la Corée du sud (Taipê) Tawain, l’Australie, la Russie, l’Argentine ou le Pérou, Rome ou la région de Milan, (pour rentabiliser ses sites Expo 2015 ?) peuvent aussi participer à la course !
2) Notre arrogance, toujours en vigueur ! Ajoutons à cette concurrence nos traditionnels défauts, très « coinçants » dans un monde concurrentiel : un processus de décision très étatique et institutionnel, peu agile mais qui, cependant, affiche à chaque candidature sa supériorité, en se dispensant de mobiliser les meilleurs experts ou de faire très sérieusement du lobbying. Il doit certainement exister des moyens pour rajeunir ces modes de gouvernance habituels dont les résultats ne sont pas probants : Annecy n’a recueilli que 7 votes lors de l’élection pour la ville hôte des JO 2018, remportée haut la main par Pyeongchang (Corée du sud), avec 63 votes, quand Munich, troisième candidate, en avait reçu 25!
3) Les instances sportives d’après les spécialistes, comme Denis Masseglia, président du comité national olympique et sportif français « . Après nos quatre échecs d’affilée avec Lille en 2004, Paris en 2008 et 2012 et Annecy en 2018, un travail en profondeur dans les instances sportives serait nécessaire, « que ce soit en matière de décision ou de représentation. Le lobbying doit commencer maintenant, afin d’acquérir des voix. Il s’agit d’un jeu politique subtil et aléatoire, qui cherche autant à séduire qu’à imposer ses qualités. Tout le monde se souvient de l’humiliation d’Annecy, recalée dès le premier tour. » .
4) Les J.O, une dépense inutile ? Enfin il faudra compter avec l’opinion, qui est un critère de sélection. Or, si les fans de sports seront au rendez- vous, la méfiance des citoyens pour ce genre de grand événement est forte : méfiance pour le devenir des investissements sportifs, comme on le voit pour l’Eurofoot (Grands stades de Lyon, Lille, Le Mans, Nice…); et pour tout nouveau projet « parisien » ; l’opinion juge sévèrement et « à priori »tout investissement-dépense-inutile-en temps-de-crise, signe de la mégalomanie de leurs élus.
5) Le coût des J.O, classés « premiers événements mondiaux de grande ampleur », sont eux, souvent pharaoniques ! La Russie, pour les Jeux d’hiver 2014 à Sotchi, en février prochain, a multiplié par cinq ses prévisions initiales de dépenses, qui atteignent désormais le record absolu de 50 milliards de dollars.(En photo: la mascotte des J.O de Sotchi). Le gouvernement japonais pour les JO 2020, a déjà placé 4,5 milliards de dollars dans un fonds spécial pour s’offrir des infrastructures conformes à ses promesses lors de sa candidature. Mais en contrepartie de ces dépenses, les retombées de ces J.O sont, comme celles des expos universelles, réellement les plus importantes, car ces deux événements sont les « numéros un » mondiaux pour attirer les visiteurs, en live ou via les médias.
III- LES RETOMBÉES ECONOMIQUES
1- LES RETOMBEES DES JO DE LONDRES : 11,4 milliards d’euros pour les J.O de Londres du 27 juillet au 12 août 2012 pour le Royaume –Uni . Ces retombées proviennent de nouveaux contrats commerciaux signés pendant les J.O, d’investissements en provenance de l’étranger et de ventes diverses, selon les calculs rendus publics par le gouvernement et le maire de Londres. Les dépenses des touristes étrangers ont également augmenté de 600 millions de livres (695 millions d’euros) en 2012.Ces recettes seraient donc, pour l’instant, légèrement supérieures aux dépenses engagées (9 milliards de livres, soit 10,4 milliards d’euros). Mais le meilleur est à venir : ces retombées seront surtout calculées sur 5/8 ans, pour tenir compte de la formidable publicité qu’ont fait ces J.P pour la Ville de Londres. Une nouvelle image s’est répandue dans le monde entier depuis les J.O, et les études actuelles estiment à 46 milliards d’euros (41 milliard de livres) la somme qui sera seront engrangée, grâce aux J.O 2012 d’ici 2020 .
2 – LES RETOMBÉES ECONOMIQUES DE LA CULTURE A LONDRES Le meilleur Rapport, pour nous, est celui des retombées de la Culture et de son impressionnant programme pour les J.O de Londres ! La culture avait été placée au coeur de l’évènement et le Rapport analyse les stratégies mises en place ( programme ; artistes, publics, médias, , opinion, Arts Council England, British Council, Department for Culture,Media and Sport, GLA Greater London Authority, Olympic Committee etc…et l’impact des trois programmes (Cultural Olympiad, commencée en 2008, dont le London Festival ; Open Weekend, prévu aussi en 2008 pour la cérémonie d’ouverture ; et Inspire Programme à partir de 2009 qui national qui associait 12 régions).
UNE PETITE CONCLUSION? Que ce soit pour les J.O de 2024 ou pour l’Expo universelle en 2025, posséder les meilleurs dossiers techniques n’est sans doute pas suffisant. Je passe sur le lobbying, dont nous ne savons pas user,et sur cette modestie qui nous manque lorsque nous crions, bien avant les résultats des candidatures, que nous sommes les meilleurs… L’important serait aussi, de mon point de vue, pour les Expos comme pour les JO, d’oser construire des projets dans l’air du temps, qui sortent nos candidatures de leur organisation officielle trop traditionnelle, en « camp retranché » du réel, et qu’elles prennent un peu plus l’air du temps.
– Il faudrait oser abandonner nos décisions verticales pour co-créer la candidature avec les fans d’innovation et de numériques, avec les sportifs et les afficionados, à commencer par les plus jeunes. Et ne pas présenter une seule image passéiste (Pour la culture, le Patrimoine et les commémorations du passé, par exemple) mais afficher aussi, à part égale, notre créativité et l’innovation culturelle. Enfin, et nous avons lu cette remarque dans nombre d’étude, sur les raisons de nos échecs à ces deux grands événements : la communication devrait être moins institutionnelle . Plutôt que de la confier aux gros trusts de publicité habituels, il mieux vaudrait sans doute donner une couleur et une tonalité particulière aux J.O ou à l’Expo en confiant des projets d’avenir à des talents actuels plus en phase avec l’avenir.
Un bon exemple : la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Londres, vue en direct par plus 500 millions de téléspectateurs avait été confiée à à Danny Boyle le metteur en scène de Trainspotting ou de Slumdog Millionaire tandis que le groupe Underworld s’occupait de la direction musicale et le danseur Akram Khan de la partie chorégraphique.
Nous n’avons pas le temps de faire cette révolution ? Mais si, car la date limite de dépôt des candidatures pour les JO de 2024 est fixée à septembre 2015.
+++Notre Cadeau –Bonus : des images pour compléter votre connaissance des Expositions Universelles ! Découvrez l’exposition de la BNF sur les expositions universelles françaises entre 1867 à 1900.
KEN LE TOURISTE PARFAIT Il lui fallait un traducteur. Ken ne décolèrait pas ce matin . En fait il parlait six langues couramment, en bon Touriste Parfait, langues qui lui permettaient de se débrouiller parfaitement dans toutes les situations-clefs : réunions d’affaires, réservations diverses d’hôtels de luxe ou d’avions privés, shopping à outrance pour gâter son ex, Barbie Chérie. Pourtant, aujourd’hui, impossible de comprendre la description du stade Jean Bouin reconstruit par Rudy Ricciotti pour le Rugby (photo ci-contre...) . « Rudy Ricciotti signe une architecture de nappe vibrionnante, image figée de micro-organismes saisis dans une danse de Saint Guy soudain pétrifiée. On pourrait songer que l’architecte inscrit sa patte dans une verve maniériste, qu’il se fait chantre d’un décor, et cela n’est pas faux- même si les contorsions de ses façades ont toutes une bonne raison technique d’être ainsi chantournées » ».
ANNEXE
ALERTE! 🙂 ! AU MOMENT OÙ NOUS ÉCRIVONS ce billet, Dubai (E.A.U) a été choisie pour organiser l’Expo 2020.!
Dubaï, ville pivot entre trois continents, a été désignée ce mercredi 27 novembre pour organiser l’Exposition universelle 2020, à l’issue de trois tours de scrutin, par les délégués du Bureau international des Expositions, réunis à Paris. La cité-émirat a recueilli 116 voix contre 47 à sa rivale russe d’Ekaterinbourg, et une abstention. Izmir (Turquie) avait été éliminée au 2e tour, et Sao Paulo (Brésil) dès le premier tour du vote organisé à bulletins secrets pour choisir la ville qui succèdera à Milan, organisatrice de l’Exposition 2015.
Pour l’emporter, Dubaï, qui a connu un développement phénoménal ces dernières décennies, avait misé sur une image « différente » d’un monde arabe tolérant et ouvert, capable de faire pièce aux réticences liées à l’instabilité au Proche-Orient et aux atteintes aux droits de l’homme dans plusieurs pays.
Plus de 200 nationalités y cohabitent, les Emiratis ne dépassant pas les 10% de la population. Il assure pouvoir créer 277.000 emplois directs avec l’exposition, avec un effet multiplicateur sur l’ensemble de la zone « Menasa » (Moyen-Orient, Afrique du nord, Asie du sud) dont il se veut la plaque tournante.
La ministre d’Etat Reem Al Hashimy en charge du dossier a estimé à environ 6,5 milliards d’euros les investissements nécessaires pour la construction du site de l’Exposition, entre les aéroports de Dubaï et d’Abou Dhabi, la capitale fédérale.
– DUBAI 2020 « Connecter les esprits, Construire le futur »
« Pour notre candidature à l’organisation de l’Exposition universelle 2020 à Dubaï, les Émirats arabes unis ont choisi le thème « Connecter les esprits, Construire le futur ». Un thème représentatif de la population des Émirats, de ses aspirations pour l’avenir, et qui reflète la volonté de l’Exposition universelle de rassembler les peuples du monde entier pour partager et échanger autour de projets communs.
Dans le monde largement interconnecté d’aujourd’hui, il est plus nécessaire que jamais d’adopter une vision renouvelée de progrès et de développement fondée sur le partage et l’engagement. Rien ne saurait réfuter le caractère à la fois unique et remarquable d’un pays donné, d’une communauté spécifique ou de l’esprit humain d’un individu, et cependant ce n’est qu’en collaborant que nous pouvons réellement avancer.
Une Expo universelle à Dubaï en 2020 serait la première à se dérouler dans la région MENASA (Moyen-Orient, Afrique du Nord et Asie du Sud). Alors que la communauté internationale doit faire face à des défis toujours plus complexes et de plus en plus interconnectés, les liens qui existent entre les individus, les sociétés et les idées n’ont jamais été aussi importants. Dubaï Expo 2020 sera une plate-forme pour la connectivité, dont le but sera d’aider à ouvrir la voie à de nouveaux partenariats favorables à la croissance et la durabilité pour l’avenir. » dit le texte de Dubai sur son site, DUBAI 2020, à voir ici si vous voulez en savoir plus.
-Lire les détails du vote ICI
– En tous cas tout était prêt pour annoncer l’événement, puisque dès le lendemain de nombreux journaux affichaient ce grand encart publicitaire!
Détails de l’affiche : Business, toujours le Business…Mais bon, Dubai est aussi la plus innovante des villes de cette région, pour le tourisme et la culture, alors nous vous tiendrons au courant des projets!