Tourisme et Culture, work in progress…

 
 

Ken à la Villa de Mallet-Stevens à Hyères. Devant  la maquette du Jardin Cubiste

 Travailler ensemble, pour le Tourisme et la Culture, n’est pas une mince affaire : secteur privé contre secteur public (enfin, en général), pour commencer. D’autres  différences ?
–  Formation  Ecoles de Commerce  contre Formation Universitaire ;
– Marketing contre «  Ne prononcez jamais ce mot devant moi,  svp ! mon musée (mon monument en variante) n’est pas à vendre :» ;
– « Viiiite ! Les clientèles attendent ! On a fait une mauvaise saison !!! », contre  « Koa ? les visiteurs, vous voulez dire ? Eh bien qu’ils attendent,  car nous, on a l’Eternité devant nous. On conserve, on entretient le patrimoine  pour les générations à venir, ok ? »
Bref, des chamailleries incessantes, la Culture- monuments-musées-festivals et spectacles – ne comprenant décidément rien à l’inscription territoriale, petit nom qu’elle a donné avec pudeur à « Développement économique local  et  retombées économiques. ». 
1 – La fameuse « ’inscription territoriale de vos actions »…
 C’est vrai, dans toutes les circulaires administratives, la Culture termine toujours par un « Vous veillerez à ce que vos actions soient inscrites sur le territoire » ou « s’intègrent dans le tissu local de votre région », circulaires  signées par un ministre ou  un préfet, en plus !  Mais ne croyez pas qu’il s’agisse-là  de prendre en compte une stratégie touristique régionale . S’inscrire dans le tissu local, veut dire, en langage culture : travailler pour les habitants, les associations ;  faire des réunions avec les relais, ou les élus,  les rencontrer pour parler « réseau » et bonnes pratiques. Ce qui est déjà difficile, vu que les pros de la culture  ont  été formés pour travailler à la conservation, à la préservation, à faire l’expo du siècle, celle qui apportera la reconnaissance des pairs et  notoriété, ou pour créer le Festival le plus risqué, artistiquement, au-delà de son l’excellence artistique (Comprenez « Très bon, mais d’avant-garde, pas de public populaire, svp…).  Et que, nous venons de le voir,  tout cela prend place, de préférence, dans un temps infini. 
2 – Le  Tourisme  a aussi des inconvénients majeurs pour établir un dialogue. Prenez un magnifique monument, une petite église romane parfaite, par exemple. Si vous avez une formation culture,  dès que vous  découvrez cette petite église, c’est  avec un sourire béat, illuminé « Mais comment ai-je pu ignorer ce petit chef d’œuvre, quelle beauté ! Mon Dieu, que la vie est belle aujourd’hui ! Quelle date, déjà ? Du mobilier dans son jus ? «.
Par contre votre meilleur ami du Tourisme demandera tout de suite si le terrain d’â côté fait partie du lot.  Perché ? Parce que le Tourisme ne voit que les apports  et les bénéfices possibles et   de toutes sortes, quand il découvre votre sublime petite église ! Les flux financiers à mobiliser pour construire un golf ou une piscine, ou mieux : un hôtel ou un camping si c’est vraiment rural. D’ailleurs, c’est horrible, je  sais, mais votre meilleur ami n’est venu voir cette église que parce qu’il avait vérifié, avant,  qu’elle avait de bons accès, des infrastructures de transport à proximité, un aéroport à 5 minutes et un flux de visiteurs de 200 000 personnes /jour à portée de caddy. Car il faudra bien une supérette pour les touristes. Et  il avait aussi  vérifié que le propriétaire de l’église serait  sympa, prêt à une reconversion en bonne et due forme du « site » de l’église. Elle sera restaurée,   dont’worry, mais méfiez-vous des termes du contrat….
 Conclusion  : parler le même langage est donc une façon très sympathique de faire le premier pas. Devenir bilingue est un impératif pour le travail ensemble

3 – Des astuces pour progresser! Plutôt que de nous amuser à souligner des différences, nous donnerons dans ce petit blog des leçons pour que le respect s’instaure entre les deux milieux professionnels.
Aujourd’hui, pour les pros de la culture, nous commençerons par : le vocabulaire du séjour touristique. (Vous apprenez par cœur et je vous fais l’interro écrite la semaine prochaine, d’ac ?)  :
 Séjours touristiques  : au moins une nuit passée dans la ville sélectionnée
 Courts séjours  : une à 3 nuits passées dans la ville sélectionnée
 Longs séjours  : au moins 4 nuits passées dans la ville sélectionnée
 Excursionnistes :aucune nuit passée sur place. ( Attetion, c’est un faux ami, ne pas le confondre avec  Le Touriste, qui,  lui, passe UNE NUIT en dehors de son domicile, seule définition internationale valable) H ébergements marchands :Hôtel, chambre d’hôte, camping car, auberge de jeunesse, location d’un appartement, location d’une maison, camping, bateau/ péniche
Hébergements non marchands : chez la famille ou chez des amis, en résidence secondaire
4 –  – Pour les pros du Tourisme, voici une super-astuce, aussi  : le circuit  le plus court pour réaliser votre projet :
a)  Voir les élus, et leurs représentants. L’idéal serait t qu’il y ait un Directeur de la Culture, acquis, la plus part du temps, à vos demandes économiques, logistiques, touristiques. Commencez toujours par celles et ceux qui ont la décision. Pour vous renseigner, voyez sur le web ou relisez ce blog (les labels ; les villes créatives ; les bonnes pratiques, etc…). 
b)Dans votre dossier, préparer un texte que vous ferez relire- vous n’y arriverez jamais seul – à un complice de la culture, qui commencera par enlever  tous les « gros » mots ou les traduira  en langage « culture » (Clientèles=visiteurs ; part financière = subvention ; développement des entreprises locales= Intérêt général ; clientèles ciblées = visiteurs privilégiés,  etc…). Veillez aussi à une formule de politesse recherchée (demandez à votre maman, par exemple), et non à une formule de lettre commerciale type-livraison de Carrefour.
c) Enfin pour les PJ, si vous êtes, par exemple, un Office de Tourisme, n’envoyez rien, ce sera mieux. Les dépliants touristiques n’ont que  très exceptionnellement de bons graphistes, et les couleurs franches, les superpositions de textes de toutes les casses possibles et imaginables ou encore le « jeune couple   entouré d’un sfumato bleu canard », parce que vous ciblez les famille…Bref,  tout cela donnera une très mauvaise impression à votre lecteur « Culture », habitué à des très beaux graphismes, et risque de vous pénaliser pour l’accord du dossier ! Ce serait bête de perdre votre affaire pour si peu, non ?
Comme je sais que vous, amis du Tourisme aux journées bien chargées, vous  n’avez pas le temps de faire une interro écrite, pour  le contrôle, les corrections et vos  progrès ce sera QCM sur le web et Bar Camp pour nous rencontrer, sur le mode collaboratif !

POUR EN SAVOIR PLUS :   lisez l’excellent ouvrage – en plus, c’est le seul ! – sur le sujet, réalisé par Corinne Lespinasse-Taraba, directrice à ATOUT France, Perle du Marketing Subtil et Culturel, et parfaitement bilingue, comme moi, en Tourisme et Culture.

 L’ouvrage, Tourisme et Culture : travailler ensemble, créer une offre et la commercialiser,  que j’ai co-écris avec mon amie  Corinne, n’a pas pris une ride depuis sa rédaction en 2008, sous l’égide du ministère de la culture et du Centre des Monuments Nationaux.  Il est hyper sérieux, hyper bon pour les questions de délais, par exemple, ou de procédures, du « Qui fait quoi au juste ? 

Et l’étude de cas est fascinante et prémonitoire, aussi: la fabrication d’une offre « Napoléon » pour les BRIC, pays émergents ( Brésil, Russie, Inde et Chine), en Ile-de-France.  Réflexions et propositions basées sur l’étude 2008, co-financée par ATOUT France , le MCC et le CMN, concernant « Les représentations  que se font les habitants des pays émergents de la culture française ». Et  en plus,  vous ferez plaisir à Corinne, déjà toute contente aujourd’hui car Lyon a gagné mardi soir !
 
Acheter l’ouvrage en ligne http://www.atout-france.fr/publications/Culture+et+loisirs?page=2 : Version électronique 15,00€

 

Votre Ken en ligne sur le site du British Museum, yes!

 KEN VOTRE TOURISTE PARFAIT!

ADD YOUR OBJECT!  Ken Le Touriste Parfait  vient  d’être élu par le British Museum comme l’un des  objets les plus importants s du monde!!!  Ce n’est pas un gag, suis-je obligée d’ajouter suite à des mails reçus sur le sujet. Vous pouvez trouver Ken sur le site British Museum  : http://bbc.co.uk/ahistoryoftheworld/

1 – Il s’agit d’un concours lancé cet été par le grand musée anglais et la BBC. Qui vous invitent sur le web à ajouter un objet d’aujourd’hui, celui qui vous parati le mieux représenter notre monde, aux collections. -Attention, ce n’est pas  si facile!Il faut présenter votre objet  façon ICOM, (International Council of Museums), avec ses dimensions, sa provenance ( Amérique du Nord, pour Ken) son matériau ( plastique), sa couleur ( blanc…).

2 – Et dire pourquoi, vous qui le présentez, vous trouvez que c’est un objet super important .  C e qui allait de soi, pour Ken, comme on peut vous  le  résumer  :  Ken, créé par Mattel en 1961,  devait être une poupée de compagnie pour Barbie.  Mais Ken fut un échec total. Il ne fut jamais une « poupée-garçon », les filles préférant les poupées-filles, et il resta à l’écart de la vie des petits garçons.  Il eut une vie active assez difficile :  « Ken, assieds-toi au bord de la piscine et c’est tout ». Ken est donc un symbole de la complexité du monde : on a pu croire, avec la création de Ken, à la parité hommes/femmes, mais, hélas, aujourd’hui, peu de progrès de ce côté -là, et Ken a été viré par Mattel, il y a trois ans, mis à la retraite d’office.  Action Joe, le militaire, et d’autres guerriers ont  pris la suite, et tout est rentré dans l’ordre. Ndlr : non communiqué au British Museum, pour ne pas les embrouiller :  Ken est devenu, depuis,  le Touriste-Parfait que vous connaissez, revanche de sa triste vie d’exclu  et reconversion réussie!  

3 – Après être passé par le filtre d’une modération de la BBC+British pour cet  argumentaire, Ken a reçu un mail de Bienvenue du British Museum   lui disant que  KEN ETAIT BIEN UN SYMBOLE, et pouvait faire partie, à ce titre, des merveilles du monde! Il n’est pas peu fier…Monsieur est tout ballonné de suffisance, depuis quelques temps, et a un planning  d’interviews Presse  blindé:  « Bon pour les filles, bon pour les Affaires, ce truc! « , a-t-il marmonné ce matin. Quel petit voyou! Il ne changera donc jamais?

 

Allez vite lui rendre une petite visite, et, forts de cet exemple,qui émane du  t  British Museum,  décidez vos élus à créer  des jeux en ligne de ce type, car prolonger l’Histoire jusqu’à aujourd’hui est la seule façon de la comprendre… Et  le musée peut jouer avec les enfants, puisque l’Ecole se charge de l’apprentissage « classique », de la mémoire , des livres, des interros  et tout et tout! http://bbc.co.uk/ahistoryoftheworld/

  

 

1 Commentaire

  1. Nous avons reçu sur notre messagerie personnelle ce trop gentil petit mail. Comme c’est difficile d’écrire régulièrement des posts, en plus de son travail – le mien est très conséquent – et de sa vie, nous remercions Sylvie Huron, présidente et Fondatrice des Greeters de Nantes, du fond du coeur, et, avec son autorisation, nous publions ce mot-doudou, qui nous encourage à poursuivre votre information et nos débats! Sylvie nous fait un grand honneur, surtout, d’apprécier ce blog et de le conseiller à ses amis!
    « Bonjour Evelyne,
    A chaque fois que je lis vos newsletters, je suis éblouie (si si éblouie je pèse mes mots ) par vos articles : sympas, bien écrits, hyper pertinents et toujours dans les préoccupations du moment. Ces articles nourrissent ma réflexion dans mon boulot (je suis consultante ingénierie touristique), dans mes activités associatives (je suis Greeter à Nantes) et dans mes discussions avec mes amis (pas mal de potes dans la com et dans le spectacle). Grâce à vous j’ai des idées neuves pour mes clients, je milite intelligemment et je brille en société ! ça valait bien un petit mail de remerciement non?
    J’ai beaucoup d’admiration pour vous comme vous l’avez compris, mais ce qui me stupéfie le plus, c’est le partage que vous faîtes de vos recherches et réflexions : je connais quelques personnes brillantes, mais aucun n’est dans le partage, chacun gardant jalousement ses connaissances et ses pensées pour lui seul, au cas où un jour ça pourrait lui servir à se faire mousser (surtout dans le domaine de la culture, mais peut-être qu’il y a proportionnellement moins de gens brillants dans le domaine du tourisme?!?)
    J’ai très souvent recommandé l’adresse de votre site à des connaissances, et chacun m’a remerciée ! c’est très rare.
    Bravo, vraiment bravo! »

    Sylvie Huron,
    une de vos admiratrices.
    Consultante Tourisme et Patrimoine ( Vignoble et Oenologie, Nantes) et Présidente et fondatrice de l’Association des Greeters de Nantes,
    http://www.doyoubuzz.com/sylvie-huron

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