Bonnes pratiques, nouveautés : faire une bonne veille est réellement indispensable pour moi qui suis consultante et dois réaliser des expertises et faire des propositions pour le tourisme culturel.
Bien sur on peut toujours faire des propositions plan-plan, ou prendre des références surannées mais très « connues », pour que les commanditaires s’y retrouvent. Ou s’approcher du sujet sans vraiment y mettre les pieds, pour « repenser » telle ou telle entrée du Tourisme culturel. On peut aussi aller dans le sens du poil, flatter le client. Mais en ce cas on renonce à montrer toute la palette des offres possibles. Rester au diapason de ce qui existe et fonctionne très bien en France et ailleurs, de tout ce qui innove et correspond le mieux aux pratiques réelles et non pas à ce que l’on en imagine – les représentations officielles ou nos propres désirs – telle est notre devise. Avec, comme périmètre, la prise en compte de l’avant-visite, le moment le plus important aujourd’hui – comment faire repérer son site culturel, à quelles conditions les visiteurs viendraient-ils, ou non ? Comment s’ancrer dans les stratégies du tourisme local ? – et de l’après-visite – comment fidéliser les visiteurs, maintenir le contact avec eux, en prospecter de nouveaux ? La visite elle même s’organisera en fonction de ce qu’elle propose (ville, monument, musée, spectacle) offre, mais revisité par les réponses aux questions précédentes.
Nous avons voulu prendre des chemins, plus difficiles, il est vrai, que ceux du tourisme culturel traditionnel puisque dans le même temps nous avons à réviser beaucoup des idées-reçues, de « représentations » anciennes, et à sans cesse réaffirmer que:
– le tourisme culturel ne doit pas concerner les seuls fans de la culture ; l’offre jargonneuse – ah ! les cartels de la majorité des musées ! – ou « conçue » par et pour ceux qui s’y connaissent est donc très insuffisante ;
– la Culture doit en particulier sortir de son ghetto, prendre un peu l’air, acquérir des compétences nouvelles. D’autres partenariats, d’autres mariages sont possibles que ceux qui sont labellisés par la puissance publique (Hôpitaux/Education nationale/Défense/Jeunesse et sport) ; d’autres réseaux ou parcours sont possibles que les seuls réseaux et parcours 100% culturels ;
– Au profit de nouvelles clientèles, des nouveaux comportements des habitants et des visiteurs d’aujourd’hui, et grâce aux TIC qui font totalement partie des outils disponibles pour mettre en œuvre de bonnes stratégies.
Et, en conclusion, réaffirmer sans relâche que la prise en compte des diverses demandes des visiteurs ne nuit aucunement à l’offre culturelle et à son « intégrité », comme disent les…intégristes ! Davantage de confort et de plaisir, c’est la certitude que les visiteurs seront sera de bonne humeur pour mieux comprendre, mieux apprécier, mieux s’exprimer, entre eux ou à la suite de leur visite, sur la culture et le patrimoine. Et de nouveaux crédits, moyens, partenaires, c’est aussi l’assurance que les fondamentaux de la culture locale – la conservation, la restauration des monuments, les expositions ou les festivals, les concerts- seront préservés, voire développés.
– L’inscription des projets culturels sur le territoire
Il faut donc agir –la concurrence devient très forte – en faisant l’effort de croiser ce qui est neuf dans la culture ou dans le tourisme, en actualisant l’offre de tourisme culturel afin qu’elle participe aux Créative Cities ou régions créatives. Agir avec les acteurs et les compétences locales. La fameuse « inscription sur le territoire « se fera à ce prix, Et seuls ces objectifs peuvent transformer cette expression-valise, omniprésente et chère à toutes les circulaires, en expression- réalité, dans le « vrai monde adulte», avec les « vrais acteurs » : tous les habitants sont concernés, ceux qui sont fléchés traditionnellement par les moyens et les personnels de la culture (scolaires/associations de proximité, autres sites culturels, ou les Téléramas, passionnés de culture classique..) sans oublier les autres adultes (commerçants, entreprises, résidents secondaires) et les voyageurs .
Les réseaux culturels peuvent aussi se diversifier, en de nouveaux réseaux qui ne seront pas du Tout Culturel ( Les musées entre eux, les parcours du patrimoine qui sont 100% constitués de visites patrimoniales) ; les réseaux culturels et les parcours, les itinéraires, doivent oser se marier avec le monde de l’économie locale, affronter des acteurs que l’on ne peut pas forcément enseigner – la passion de la médiation –car qui ne font que passer. Que leur dire ? Comment les prendre par la main ? Quels services leur apporter ? Quelles surprises leur préparer ? Et, pendant les vacances, alors que les visites scolaires n’ont pas lieu, quels types de visite proposer aux familles, aux habitants qui se sont déplacés pour visiter une région ou une ville et sont donc, par la magie de ce voyage, devenus des Touristes ?
Alors, comme je vois venir le « Mais-on-n’a-pas-les-sous-pour-faire-des-choses-en-plus ! », ou les » On-a déjà-trop –à-faire ! » et « On-a-le-droit-de-prendre-des-vacances ! », je me permets de prendre les devants : si tous les préfets du monde voulaient bien se donner la main pour se prononcer sur toutes les circulaires actuelles, faire leur deuil de celles qui fonctionnent pas ou peu –ce qui s’appelle l’évaluation – et en créer de nouvelles, ce serait super ! Sur quelles bases ? Eh bien, évaluer par exemple les fréquentations : voir qui est reçu dans l’ensemble des habitants d’une ville, d’un pays ou d’un village ; à qui s’adresse l’offre ? Qui laisse-t-on de côté et pourquoi? Et évaluer aussi les projets des collectivités : comment la culture, et avec quels partenaires, participe-t-elle réellement au développement local, aux stratégies de l’économie locale, au devenir de la cité ou de la région ?
Le CMN, Centre des monument nationaux, a adopté cette démarche depuis plus d’une décennie, et s’est entouré pour ce faire d’une excellente expertise, localement et au niveau national. D’autres opérateurs, comme le MAC Val de Vitry sur Seine, Royaumont ou les Villes de Nantes et de Lyon, des réseaux comme Terre Catalane ou les itinéraires européens du patrimoine, ont réellement réalisé une démarche –qualité pour l’accueil de tous les visiteurs. Certains sites culturels, dont nous donnons régulièrement des nouvelles dans ce blog, se sont engagés dans la prise en compte de ce que souhaitent les plus jeunes, comme Venise ou la jeune entreprise Curiocités. Enfin les plus courageux, les plus visionnaires, aussi, ne délèguent pas l’action touristique aux seuls acteurs du Tourisme, qui ont déjà beaucoup à faire. Ils participent pleinement à réaliser la meilleure présentation possible de leur site, selon les stratégies touristiques locales, pour le faire connaître en France et l’Etranger. Telle Albi, aujourd’hui inscrite au Patrimoine mondial.
En marchant dans leurs pas, nous présenterons toute une série de « brèves », dans les deux prochains billets, qui concerneront les nouveautés de l’été 2010 dans les domaines croisés de la culture et du tourisme, pour :
– Le Tourisme Urbain,
– Le tourisme rural et son développement avec des TIC
– Quoi de neuf pour la Culture dans l’Hébergement et la Restauration ?
Avec des exemples, des références, des sites Internet et des lieux –ressources… ou les Rapports les plus récents !
NEWS
I WAS IN®, LE nouveau concept qui dépoussière les boutiques «cadeaux-souvenir» !
Partant du fait que l’objet souvenir est avant tout une référence à un lieu, un voyage, et sans doute que sa vente rapporte beaucoup d’argent, a fait un constat simple : alors que les capitales du monde rivalisent de créativité et d’esthétisme pour séduire le voyageur, l’offre des marchands de souvenirs reste vieillotte, déstructurée et peu attractive.
L’entreprise propose donc de tout faire : elle invente, fabrique, package et distribue des nouveaux objets.
Les 2 premières boutiques ont ouverts au Carrousel du Louvre et Hôtel de Ville,puis de’autres ont été ouvertes à l’Arc de triomphe, tours de Notre Dame, Conciergerie,Panthéon, Saint Chapelle(CMN), les Galeries Lafayette , et sur les aéroports de Roissy CDG et Orly Sud en mai. Une dizaine de nouvelles boutiques sont prévues pour 2011. D’ici 2013, une cinquantaine de points de vente devraient voir le jour sur les 5 continents .
Attention toutefois : l’entreprise est née de véritables pros du marketing, qui ne s’encombreront sans doute pas de vos petits sites culturels, s’ils n’ont pas assez de passage (voir ci-dessous leur profil*). Mais pourquoi ne pas vous y mettre, réactualiser votre offre, faire appel à des artistes, que vous connaissez sans doute mieux que ces deux pros de la gestion et du marketing? Une toute petite et ravissante boutique que nous avions visitée à Ajaccio il ya a 4 ou 5 ans avait fait ce pari ! Un régal ! Et ne faisait aucune concurrence à la principale boutique de la ville, qui était dans la même rue et presqu’ en vis-à-vis, en plus. Pour votre gestion, pas de problème : vous ferez juste l’emplette du livre coordonné par Christophe de Chassey sur la gestion des boutiques de musées, à ATOUT France, un collector !
• Le profil des dirigeants : Philippe Issaly, entrepreneur et François Leclerc, manager développeur. Le premier, expert de la dynamique des marques, est à la tête de l’agence de marketing opérationnel Créature, qui intervient en particulier pour Coca-Cola, Nike, Ferrero, Bic, La Française des Jeux… Le second, expert des partenariats entre les marques et les enseignes, d’abord chez Disney puis au Printemps, en tant que directeur de clientèle internationale, pour redéfinir la stratégie de l’enseigne sur les marchés clés du tourisme. L’entreprise est aussi forte d’une importante levée de fonds réalisée grâce à l’entrée au capital d’investisseurs privés.
VOTRE AMI KEN LE TOURISTE PARFAIT ! Ken n’est pas à prendre avec des pincettes, en ce moment. Il recopie. Des lettres d’amour à son ex, pour les envoyer à une petite nouvelle Love Affair ? Que nenni ! Des adresses d’hôtels et de restaurants ultra branchés ou hors de prix, pour ses prochains voyages d’affaire de Touriste Parfait ? Que nenni. Ken, en fait, recopie les infos du formidable Patrimoine en Blog de Benoît de Sagazan pour voir ce qui doit être vu en France. Sainte Rita, la patronne des causes désespérées, doit être toute contente. Ken, au fond, aime la culture, mais en grand secret. Regardez-le, il « cache » son œuvre car, à la différence d’un copiste du Moyen-Age, il ne veut pas la partager….