La Ville de Naples et MetroNapoli, société qui gère le métro napolitain, ont décidé de démocratiser l’accès à l’art, de rendre plus passionnant un simple trajet en métro et de régaler à la fois les touristes et les habitants de la ville! Mais attention, il ne s’agit pas d’un simple gadget, d’un « décor » de voyage ou encore d’un simple accrochage pour amateurs. Les « Stations de l’art » ont été conçues par les plus grands architectes, designers et artistes du monde, et ce projet prend sa place dans une revigoration de l’urbanisme et du plan de transports d’une ville particulièrement engorgée. Faire appel à la créativité en même temps qu’aux polytechniciens, voilà la bonne stratégie!
Nous avons déjà étudié, dans ce blog, des expériences intéressantes qui associent « Transport et Culture », comme Gares&Connexion, ou encore le train de Versailles relifté avec les décors du XVIIéme siècle, et cette expérience napolitaine complète à merveille ces deux exemples car l’intégration « Transport » et « Art » y est beaucoup plus aboutie que dans les deux exemples précédents.
L’ART dans les STATIONS de métro à Naples : 1,30 euro pour la visite, transport compris !
Les six bonnes idées de l’expérience :
1 – Faire appel aux meilleurs , mais aussi aux plus jeunes !
Les quinze stations d’art ont donc été conçues par des architectes de renommée internationale tels que Gae Aulenti, Massimiliano Fuksas, Alessandro Mendini, Domenico Orlacchio et Karim Rashid, Oscar Tusquets Blanca,avec une vraie stratégie et une démarche qualité afin que les oeuvres d’art soient parfaitement intégrées et accessibles pour tous. Plus de 200 œuvres sont en place, et pas seulement celles d’artistes confirmés et très connus. Si Le Musée de Naples ou le mouvement Arte Povera ont été associés, de jeunes artistes émergents ont aussi été sélectionnés par Paola Guadagnino : Pennacchio Argentato, Donatella Di Cicco, Danilo Donzelli, Pina Gigi, Ivan Malerba e Marco Zezza .(Voir les photos en annexe de ce billet)
2) Prévoir l’entretien et la restauration des œuvres : l’Académie des Beaux-arts de Naples assurera la restauration et l’entretien des œuvres, travail très mal prévu dans les projets d’art urbain. Les protagonistes des « projets de restauration » sont les experts et les étudiants de l’Académie et la société Metronapoli a décidé d’offrir des bourses d’études pour encourager ainsi l’intégration des étudiants dans le marché du travail.
3) Prévoir des visites d’accompagnement et des formations pour les guides et les étudiants! METROART, la bellezza nei luoghi di transito” est un cursus de Formation à l’art contemporain organisé par Legambiente Neapolis 2000 et Metronapoli sous le patronage de la Ville de Naples .Maria Corbi, Responsable du Bureau du Patrimoine artistique du Métro, a prévu 20 heures de formation, gratuite, du 20 novembre au 18 décembre. Voir la programmation et l’organisation des visites ici !
4) Prévoir un petit guide d’information pour chaque station, en version papier et téléchargeable pour les smartphones, ici.
5) Permettre de télécharger les photos des œuvres :
Il est rare que l’on puisse télécharger les œuvres d’art de tels projets d’envergure. Il est rare donc que l’on puisse échanger ou utiliser ces œuvres en dehors de leur rôle d’exposition « physique ».Pourtant, grâce au web, les œuvres ont aussi droit, avec nous, à une seconde vie : créer des fonds d’écrans, faire des cadeaux à ses amis intimes. Les projets qui exposent l’art mais refusent que l’on ait un accès numérique aux œuvres, à cause des droits payés aux auteurs, aux galeristes ou à leurs associations de défense des droits, sont de loin les plus nombreux.
En résumé nous avons d’un côté des expériences qui prônent l’accès à l’art, mais d’un autre côté on vous en refuse l’accès et l’usage. Google Art se distingue dans l’interdiction d’échange et d’utilisation, avec ses photos d’art hallucinantes qui font découvrir à tous, et particulièrement aux historiens d’art, du « jamais vu » dans le détail, mais pour télécharger, c’est in-ter-dit et donc im-pos-sible ! Google veille au grain et à son petit magot perso, qu’’il ne partage pas vraiment, dirons-nous volontiers. Le Musée d’Orsay et son « interdiction » hystérique de photographier, même avec un portable sans flash, est aussi inouï de bêtise ! (Et hors la loi, cf tous nos articles sur le sujet dans ce petit blog). Nous préférons la générosité du Rijksmuseum d’Amsterdam, dont nous avions présenté le Studio, cet outil qui permet à chacun de transposer une oeuvre d’art du musée dans sa salle à manger personnelle ou dans une chambre d’hôpital, sur un scooter ou sur un cartable. Et félicitations aussi au site napolitain pour son travail conçu en mode échange et confiance !
6) Dépasser les stratégies propres aux secteurs du transport et de l’art : travailler ensemble !
Les transports, comme l’Hôtellerie, ont tellement d’objectifs prioritaires que ce « pas de côté » vers la culture et l’art est remarquable. Listons les obsessions du Transport : la sécurité, la fiabilité, la régularité, la ponctualité, la propreté et le confort du voyage sont les objectifs des transports publics et privés. Ajouter une charge à tout cela est souvent une mission impossible ! Ce qui est amusant aussi c’est que les œuvres seront protégées naturellement par la vidéosurveillance du métro : à bord, « Videositram. », mais aussi grâce aux 160 caméras dans les stations. Enfin parce que nous avons remarqué, sur les informations, qu’en Démarche qualité associe tous les projets de ce métro depuis 2009.En 2010, il a obtenu la certification de responsabilité sociale (SA 8000) et en 2011, la sécurité (BS-OHSAS 18001) et Environnement (ISO 14001). L’entreprise a également adopté un code de déontologie et un système de gouvernance pour garantir l’équité et la transparence de l’entreprise.
CONCLUSION : pourquoi ce projet « Transport et Art» est-il important, pour renouveler le tourisme culturel ? Au-delà des traditionnels avantages de ces projets (démocratisation de l’art hors de ses lieux dédiés), nous y voyons aussi une réconciliation entre Touristes et Habitants, qu’il satisfera ensemble, sans ostracisme. Il est frappant, en France, de voir comment l’art contemporain en général ignore les touristes, et comment de très bonnes expériences culturelles, comme Museomix, n’ont pas du tout la volonté de « prendre en compte « , avec les compétences nécessaires, ces visiteurs à la fois particuliers , mais tout à fait majoritaires dans les pays comme la France ou l’Italie ! Ouvrir les portes de la Culture ne suffit plus, nous le savons, pour assurer une bonne fréquentation, qualitative et quantitative. Il faut se donner davantage de mal pour mieux s’adapter aux comportements nouveaux et aux attentes inédites des touristes du monde entier. Et cela, bien en amont du montage de tout projet. Dès sa conception !
EN SAVOIR PLUS : Merci tout d’abord à notre amie et experte Marie–Laure Desmet, ♥ , qui nous a indiqué ce projet napolitain !Voir l’article d’Urbanews « Quand le métro de Naples se transforme en musée obligatoire » de Patrick Guyennon le 4 décembre 2013 qui fut notre source, ici.
EN VOIR PLUS SUR LE PROJET, EN GÉNÉRAL, avec les photos de toutes les oeuvres, ici.
– Qui est Metronapoli SpA ? C est la société qui depuis 2001 a été chargée de la gestion du transport ferroviaire public local avec un service complet pour les clients et une intégration du système de transport régional.Actuellement, la société est contrôlée par Napolipark (détenue à 100% par la Municipalité de Naples), holding chargée de la coordination du processus de fusion de l’ANM (transport routier), Metronapoli (transport ferroviaire) et Napolipark (arrêt et stationnement). Les lignes de métro, quatre funiculaires (Chiaia, Centrale, Montesanto et Mergellina) et de nombreux moyens de transport pour l’accès au parc et promenade sont ainsi intégrés et coordonnés. Toutes les stations qui composent le système Metronapoli, à l’exception du funiculaire de Mergellina sont accessibles aux voyageurs handicapés.
KEN LE TOURISTE PARFAIT VA AU CINÉMA !
Barbie, Ken et le Petit étaient tous contents, car même s’il faisait froid à New York, aujourd’hui, ils iraient se réchauffer au cinéma! Leonardo di Caprio avait appelé Ken, hier soir, en lui proposant ce petit ciné car Leonardo voulait enfin voir son film, après l’intense promo qu’il venait de faire en Europe et en Asie. Et ça tombait bien,cette idée du cinéma, car et le Petit avait besoin de faire une sieste tous les après midi….Le cinéma était parfait pour ses siestes, car il y faisait nuit noire et les fauteuils étaient hyper confortables.
Aujourd’hui ce serait Le Loup de Wall Street, et demain A Touch of Sin, de Jia Zhang-Ke!
ANNEXE: quelques mini-photos des oeuvres!
1 Commentaire
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Très belle initiative!
[…] https://www.nouveautourismeculturel.com/blog/2013/12/27/naples-lart-dans-le-metro/ […]